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La secte du Diable

Ecrit par Draco en 2007

Avertissement ! Cette histoire contient des passages pouvant être choquants pour les plus jeunes lecteurs !
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Epilogue
Prologue

Dans la forêt, les Kokiris sous la protection de l'arbre Mojo croquent la vie à pleines dents sans se soucier de ce qui se passe en dehors. Tous les enfants sauf une, Saria, qui s'éloigne doucement des autres insouciants. Elle s'éloigne parce qu'elle sent le danger approcher. Elle voudrait quitter la forêt mais elle ne le peut pas, cette forêt est son domaine comme sa prison. A la nuit tombée, la peur au ventre, elle se couche dans son lit. Les yeux grand ouverts dans le noir, elle attend. Elle a raison d'être terrorisée car l'Arbre Mojo ne peut empêcher les ténèbres de pénétrer dans la forêt. Des ombres vont de cabane en cabane dans le silence lourd et explicite.
Au matin, tous les Kokiris sont morts, leur sang s'échappant de leurs gorges tranchées et Saria a disparu.

Chapitre 1   up

Le château de la famille royale d'Hyrule était en ébullition car la fête donnée en l'honneur du premier anniversaire de l'héritier du trône devait être parfaite. Parfaite pour que le roi et sa cour continuent d'impressionner et de rayonner sur le monde et les autres races qui le peuplaient. Les festivités se déroulaient sur trois jours, trois jours où les plus hautes couches sociales gaspilleraient inutilement l'argent du bas peuple en plats, musique, théâtre, feux d'artifices et autres choses artificielles tandis que la famine ravageait le monde. Les nobles ignoraient cela, la joie des festivités leur brouillait la vue.
Cependant, il y avait une noble qui ne se réjouissait pas de ce qui allait advenir. Qui, quand tous riaient, baissait la tête pour cacher ses larmes.
La reine traversait les couloirs - tous s'écartaient et s'inclinaient à son passage - avec sur ses pas sa suite au complet, soit trente femmes, et entra dans une chambre sans frapper. Elle trouva sa fille aînée assise sur un fauteuil rouge brodé d'or, les yeux dans le vague. Ses cheveux blonds n'étaient pas coiffés comme ceux de sa mère, relevés au-dessus de sa tête en une coupe de plusieurs dizaines de centimètres, non, ils étaient libres sur ses épaules frêles. Contrairement à la reine, son visage n'était pas recouvert d'une épaisse couche de fond de teint blanc. A l'opposé de cette dernière, elle n'empestait guère le parfum rare mais insupportable et enfin, la fille portait une robe d'une simplicité extrême tandis que la mère était vêtue d'une robe surchargée de rubans et qui pesait, dans tous les sens du terme.
La reine s'adressa en ces mots à son enfant :
- Ma fille, cela fait deux jours que vous n'êtes sortie de votre chambre. Les festivités en l'honneur de votre frère vont débuter, cela ne vous réjouit-il pas ?
La princesse regarda sa mère et répondit, au bord des larmes :
- Non, ces festivités ne me réjouissent pas. Elle se leva, prise d'une folie furieuse, saisit le premier objet (un vase) qui lui tombait sous la main et le jeta contre le mur. Je voudrais que mon frère ne soit jamais né !
- Laissez-nous seuls. Mon enfant, poursuivit la reine lorsque la suite fut sortie, votre frère est un don du ciel.
- Un don du ciel qui m'envoie finir ma vie au couvent ! Vous trouvez cela normal ?
La jeune fille se rassit et enfouit son visage dans ses mains, prise d'une crise de larmes.
- Zelda...
La jeune fille releva la tête à son nom car jamais sa mère ne l'avait appelée ainsi en dix-sept ans de vie.
- Il est normal que l'enfant mâle grimpe sur le trône. Je n'y peux rien, c'est la tradition. Cessez de pleurer et sachez que le couvent n'est qu'une passade. Vous n'y finirez pas votre vie, ne soyez pas idiote. Vous êtes princesse, pas une vulgaire baronne. Dans quelques années, vous vous marierez et vous serez reine.
- D'Hyrule ? murmura Zelda pleine d'espoir.
- Non, des Gerudos. Dans quelques années, vous épouserez le roi des Gerudos.
- Quoi ? De ces voleurs ?
- Leur peuple est puissant, c'est pour cela qu'il n'est pas rallié à Hyrule. Leur terre est vaste et ils sont riches. Quand vous deviendrez la femme de Ganondorf, il vous couvrira d'or et d'étoffes rares.
- Il n'est pas déjà fiancé, le roi Gerudo ? Pourquoi ne m'épouse-t-il pas tout de suite ?
L'idée d'être couverte d'or séduisait Zelda.
- Je vous rappelle que les Gerudos sont polygames et il ne vous épousera que quand sa première femme, celle qu'il va épouser, lui aura donné deux filles. Pensez que lorsque vous serez reine des Gerudos, ce sera à vous de faire entrer ce peuple rebelle dans notre grande civilisation.
La reine quitta la chambre, laissant Zelda à ses pensés. Il est vrai que Ganondorf était un fort bel homme, et que la civilisation Gerudo était riche et florissante, mais ce futur mariage ressemblait à un écartement.

Quelques heures après la visite de sa mère, Zelda, qui s'était lassée de sa chambre, quitta cette dernière et parcourut les immenses jardins du palais.
A la pensée que les parterres de fleurs colorées et les fontaines qui ornaient chaque intersection des couloirs de haies qui s'étendaient à l'infini lui seraient enlevés, les larmes de fureur s'insinuèrent sous ses paupières et brûlèrent ses joues. Ses pas la conduisirent du côté du haras qui rassemblait les meilleures bêtes de tout Hyrule mais elle se lassa des chevaux, aussi poursuivit-elle son chemin vers les forges où plusieurs forgerons s'activaient. Elle observa leur manière de travailler le fer rouge puis son regard remonta sur les mains, qui maniaient avec habilité les outils, de l'un d'entre eux, sur les muscles de ses bras fort développés, sur son torse nu sur lequel s'écoulait de la sueur (on ne bave pas sur le clavier, s'il vous plaît), sur son visage dur et doux à la foi, sur ses yeux bleus dans lesquels quelques mèches de ses cheveux blonds tombaient. Les yeux de la princesse, qui était émoustillée par la vue du charmant jeune homme, redescendirent sur son torse et elle y remarqua une sorte de dessin doré, qui ne se voyait pas très bien du fait de sa couleur. C'était un signe tribal qui figurait au-dessus de son sein gauche.
Prenant soudain conscience qu'elle observait quelqu'un ouvertement, la princesse détourna les yeux et retourna dans sa chambre.

Chapitre 2   up

La fête battait son plein mais l'enfant dans son berceau d'or ne comprenait pas que c'était pour lui. Il ne comprenait pas que c'était lui l'enfant miracle, l'enfant chéri, l'enfant fêté et il regardait de travers toutes ces personnes qui se mouvaient autour de lui. Et quand une grosse femme bien trop maquillée et bien trop parfumée s'approcha, ce fut la goutte qui fit déborder le vase. Le cri retentit dans toute la salle pourtant bruyante.
Le prince héritier du trône pleurait.
- Impa, pourquoi pleure-t-il ?
- Il est fatigué, votre Majesté.
La nourrice et l'enfant quittèrent la salle sous les regards des courtisans puis la fête reprit. Les trois autres espèces d'Hyrule étaient présentes (Gorons, Zoras et Gerudos) par un échantillon de leurs plus hauts dignitaires.
Le chef des Gerudos s'approcha du roi hylien et le félicita d'avoir eu un héritier.
- Ce doit être frustrant, répondit le roi, pour vous, un garçon tous les cent ans, c'est triste. Vous devez attendre encore quatre-vingt ans avant d'avoir un héritier.
Le roi et les courtisans qui les entouraient rirent.
- Eux au moins sont sûrs d'avoir un fils, et qu'il survive.
La princesse Zelda se tenait entre les deux hommes, vêtue d'une toilette noire et blanche. De toutes les femmes présentes, elle était la plus belle. Sa beauté surpassait même celle des Gerudos.
- Princesse, salua Ganondorf en s'inclinant.
- Nous sommes en paix, pourquoi venir armés ? demanda Zelda en remarquant les deux cimeterres à la garde d'or qui pendaient à la ceinture du Gerudo.
- Nous ne savons jamais ce qui peut arriver.
C'est à ce moment-là qu'un garde entra dans la salle et se précipita vers le roi hylien :
- Sire ! Sire ! Sire ! C'est votre fils...
Le garde était essoufflé.
- Et bien parle.
- Votre fils, il est... venez.
Le roi quitta la salle et parcourut les couloirs éclairés de lune jusqu'à la chambre de son fils, suivi de son épouse.
Les portes de la chambre étaient grand ouvertes, et à l'intérieur, plusieurs bougies avaient été allumées. Des gardes empêchèrent la reine d'entrer, mais ils laissèrent le roi regarder les deux cadavres des servantes qui avaient été égorgées. Il s'approcha du berceau, au milieu de la pièce mais recula, pris d'horreur. Son fils miracle, son héritier avait subi le même sort que les deux servantes.
- Où est Impa ?
- Elle a disparu, Sire...
C'est à ce moment-là que la reine se libéra de l'étreinte du garde et pénétra dans la chambre. Elle ne prit pas garde aux cadavres des servantes, elle se précipita sur le berceau et tomba en pleurs.
Quittons cet endroit maudit. Envoyez mon Ministre à la fête, elle est finie. Qu'il vienne me rejoindre ensuite dans mon bureau particulier avec le chef de la police. Décrétez l'état de deuil dans tout le pays.

Dans la salle, des murmures parcouraient la foule. On se demandait ce qui avait poussé le roi à quitter la fête.
Le Ministre entra dans la salle et informa que la fête touchait à sa fin car un drame des plus atroces venait de se produire : le prince, le prince héritier avait été sauvagement exécuté.
Tous les convives en furent surpris et touchés, surpris car le château était très bien gardé et touchés car il s'agissait d'un enfant, l'innocence même mais Zelda n'était plus là pour compatir de la mort de son frère, elle avait quitté la salle bien avant l'arrivée du Ministre.
Ruto, la princesse des Zoras, s'avança auprès du ministre et présenta ses condoléances au nom de son peuple avant de quitter la salle, suivie par tous ceux de son espèce.
Puis ce fut au tour de Darunia, chef des Gorons d'en faire de même, et enfin des Gerudos. Ganondorf, avec à ses côtés Nabooru, s'inclina et laissa parler sa fiancée.
Quand la salle fut vide, le Ministre quitta la salle et rejoignit le roi dans son bureau particulier.

Chapitre 3   up

Le Ministre frappa à la lourde porte qui s'ouvrit immédiatement. Dans le bureau éclairé de mille chandelles, le roi s'entretenait avec un grand homme maigre, le chef de la police.
- Rauru, nous t'attendions, l'accueillit le roi. Passons les commodités. Dites-moi qui a pu faire cela. Je veux savoir qui a pu faire une chose aussi affreuse.
- Et bien je pense, Sire, répondit le chef de police, que c'est Impa qui a commis ce crime innommable.
- Impa ? intervint Rauru. Mais...
- Je pense aussi, Sire, le coupa-t-il, qu'elle a agi sur l'ordre de quelqu'un.
- Sire, Impa et sa famille sont loyales à la famille royale. Pourquoi aurait-elle fait cela ?
- Tu as raison, Rauru, mon ami.
- Sire, j'ai une question à vous poser : où est-elle ? Elle était avec le prince, elle a la force de tuer ces deux servantes. De plus, d'après les deux gardes en faction devant la porte de la chambre, personne n'est entré après eux et ils ont entendu du bruit dans la chambre. Quand ils sont entrés, la fenêtre était ouverte en grand.
- Tes arguments sont bons, dit le roi. Mais qui aurait intérêt à faire disparaître le prince ?
- Il y a beaucoup de courtisans, mais peu ont des intérêts à faire disparaître la famille royale cependant...
Le chef de police semblait hésiter.
- Eh bien parle.
- Sire, j'ai beaucoup d'espions. Et ce qu'ils m'ont rapporté ces derniers temps laisse à penser que c'est, excusez-moi, que c'est la princesse Zelda qui a commandité la mort du prince.
- Ma fille ?
- Vous plaisantez ? J'ai fait son éducation, la princesse est assez érudite pour ne pas faire cela ! s'exclama Rauru.
"Et surtout, et bien qu'elle l'ignore, c'est le Septième Sage" pensa-t-il.
- Je sais que cela peut paraître inconcevable, reprit le policier, mais je crois que c'est elle qui a le plus d'intérêt à faire mourir le prince. Ecoutez, avant la naissance de votre fils, c'était elle qui était le centre d'Hyrule, qui était destinée à aller sur le trône mais quand il est arrivé, tout a changé, la voilà à la seconde place, elle doit aller au couvent. Sans compter que c'est Impa qui a été sa nourrice, je ne doute pas que la Sheikah soit à son service. Et des témoins m'ont relaté qu'elle avait souhaité maintes fois n'avoir jamais eu de frère.
Le monologue du policier plongea le roi dans ses pensées et le laissa silencieux un moment.
- Ce qu'elle a dit ce soir... non... non c'est impossible, murmura le roi pour lui-même. Mais tout de même...
- Sire, la princesse Zelda a l'esprit droit. Jamais elle ne ferait une chose pareille. N'oublions pas, rajouta Rauru, que le peuple Gerudo est un peuple barbare, et que ce sont leurs plus agiles guerriers qui composent leur noblesse et qu'elle est présente ici en ce moment.
- Exact, mais Hyliens et Gerudos sont en paix depuis plusieurs dizaines d'années, pourquoi aurait-il fait cela ? questionna le roi.
- Sire, la paix est récente et l'animosité qui existait entre les deux peuples est toujours présente.
- Mais non ! s'exclama le roi.
- Sire, vous souvenez-vous de ce que vous avez dit au roi des Gerudos ce soir ? A propos du fait qu'ils n'ont un fils que tous les siècles. Pas très agréable. Mais pourtant ce n'est pas le pire. Sire, moi qui vis au Temple du Temps, j'ai pour habitude de me promener au milieu du peuple et quand une Gerudo est dans le Bourg, elle rencontre de la méfiance, de l'hostilité même.
- Certes mais ce n'est pas une raison suffisante pour assassiner le prince. Et si ça se trouve, ce crime ne visait pas le prince en particulier mais toute votre dynastie. Dans ce cas, Sire, vous, votre femme et votre fille êtes en danger.
Mais Rauru avait une autre idée, une idée qu'il ne pouvait dévoiler au roi et qui innocentait Impa.

Chapitre 4   up

Ganondorf et sa fiancée parcouraient les couloirs du palais pour le quitter, suivis par la trentaine de Gerudos, dans le silence le plus complet. Une fois sous les étoiles, les femmes prirent la direction de leur château (que le roi hylien avait fait construire pour eux en cette occasion) mais Ganondorf s'en alla vers le Bourg.
- Tu pourrais nous faire acte de présence, l'arrêta Nabooru.
Ganondorf leva les yeux au ciel, se retourna exaspéré, et lui dit froidement :
- J'ai la soirée pour moi, je ne vais pas la gâcher en la passant avec toi.
- Nous sommes fiancés...
- Pour les apparences, très chère, pour les apparences, dit-il en se retournant.
- Tu dois me faire deux filles après le mariage, comment feras-tu ?
Mais Ganondorf ne l'écoutait déjà plus.

Ganondorf parcourait d'un pas sûr les allées pavées du Bourg. Au cours des années de prospérité, il s'était agrandi et avait fusionné avec Cocorico, donnant une ville qui s'étendait jusqu'aux portes du ranch Lon Lon. Fort heureusement, la plaine était encore vaste. Le jeune homme ignora les mendiants qui le suppliaient d'avoir pitié d'eux mais pensait au fond de lui que le roi était bien idiot de mettre de l'argent dans des fêtes et des palais luxueux quand son peuple sombrait dans la misère.
Après quelques minutes de marche, il arriva devant une petite maison, près du second rempart. En voyant de la lumière à la fenêtre de l'étage, son coeur se mit à battre. Il frappa deux coups à la porte qui s'ouvrit quelques secondes après et il entra.
- Que fais-tu ici ? Je te croyais à la fête du roi pour trois jours.
- Si tu veux, je repars.
- Non, non, reste !
Ganondorf se glissa dans ses bras tout en refermant la porte derrière lui et ils s'embrassèrent.
- Alors si je suis ici, dit le Gerudo en grimpant à l'étage, c'est qu'il n'y aura plus de fête. Bien au contraire.
- Tu m'intrigues. Pourquoi ?
Le Gerudo enleva la ceinture où pendaient les armes d'apparat. Ils s'allongèrent sur le lit. L'étage était peu meublé, hormis le lit, il n'y avait qu'une armoire et un bureau de petite taille.
- Ton prince, murmura Ganondorf, s'est fait... Ho je te le dirai plus tard, ça va gâcher notre soirée.
- Dis-le. Qu'est-ce qui est arrivé au prince ? Dis-le ou tu le regretteras !
- Ah oui ? murmura le Gerudo en retirant une mèche blonde de ses yeux bleus, et qu'est-ce que tu pourrais me faire ?
- Je pourrais te faire très mal ! Allez dis ! Il n'est quand même pas mort ! Mais Ganondorf ne dit rien. Quoi ! Il est... il est mort ? mort... mort ?
- Eh où tu vas ?
- Il faut que... Désolé mais il faut que j'aille voir quelqu'un.
- Mais ça peut pas attendre demain ? Tu vois, je l'avais dit. J'aurais mieux fait de me taire. Mon Amour, je t'en prie, reste.
Son Amour se rassit.
- Mais non, mon coeur, t'as bien fait, mais il faut que j'aille voir Rauru.
- Eh ! Rauru est le Ministre du roi, tu crois pas qu'il aura autre chose à faire que de venir te voir. Ne te fâche pas mais, malgré l'importance capitale de ton rôle, je pense que tu as quelques heures devant toi avant d'y aller, nan ? S'il te plaît ?
Ganondorf l'attira en arrière et l'embrassa amoureusement.

Le sang coulera et je régnerai. Tue ! Tue ! Et libère-moi ! Du sang. Du sang. Je boirai le sang de tous ceux qui ne se soumettront pas et je régnerai. Meurs, toi qui ne te soumets pas. Le sang est ma vie !

Le Gerudo se réveilla en sursaut et se dégagea de l'étreinte de son Amour. Il se leva et alla à la fenêtre : le soleil se levait, le ciel était rouge, rouge sang. Il tourna le dos à l'aube et se laissa aller contre le mur, s'asseyant sur le plancher, les yeux posés sur son Amour qui sommeillait paisiblement.
- Je devrais te le dire, murmura Ganondorf, parce que je t'aime mais je ne peux pas. Pardonne-moi.
Le Gerudo s'habilla, prit ses armes et quitta la demeure dans le silence matinal.

Chapitre 5   up

Rauru attendait Link dans la bibliothèque du Temple du Temps. Ce dernier avait du retard et lorsqu'il daigna enfin se montrer, le Sage Ministre ne se priva pas de le lui faire remarquer.
- Link, le prince s'est fait assassiner, Zelda est la principale suspecte et toi, jeune sans cervelle, tu viens avec une heure de retard.
- Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais les rues du Bourg sont infranchissables à partir du premier rempart tant il y a du monde qui afflue vers le palais. Vous dites que c'est Zelda la principale suspecte, pourquoi ? C'est la fille du roi et le Septième Sage...
- Il n'empêche qu'elle a souhaité à maintes reprises ne pas avoir de petit frère. Ils pensent même que c'est Impa qui a exécuté le prince, sur ordre de la princesse.
- Impa mais elle est...
- Oui je sais mais vois-tu, notre amie Sheikah a disparu.
- Disparu ?
- Et je crois que c'est ce qui est également arrivé à Saria, le Sage de la Forêt. J'ai essayé de la joindre par télépathie mais ce fut un échec. J'ai envoyé Képora Gébora voir sur place, il devrait être de retour d'ici quelques heures.
- Et si elle aussi a disparu, à votre avis, de qui ce serait l'oeuvre ?
Rauru tenait un livre, épais et abîmé, qui semblait avoir traversé les âges. Il l'ouvrit à une page illustrée.
- Regarde, dit-il en désignant un homme en blanc. Tu vois le symbole ici, au-dessus de sa tête, en doré, c'est le même que le tien.
Link observa la gravure tandis que le vieil homme s'en allait chercher un autre livre dans la bibliothèque toute proche. Si le premier était ancien, il devait sans nul doute être récent par rapport à l'antiquité que tenait Rauru. Sa reliure noire ne semblait tenir que par enchantement et le titre en dorure avait disparu depuis quelques générations déjà.
- J'ai fait des recherches sur cette marque et j'ai découvert plusieurs choses qui pourraient éclairer ces mystères, d'un autre côté, dit-il en manipulant l'ouvrage avec précaution, je souhaiterais grandement me tromper.
Il ouvrit le livre à une page recouverte d'une écriture noire, dans une langue que le jeune Hylien ne comprenait pas. Il fit savoir au Sage son incapacité à traduire les pages de hiéroglyphes à l'encre noire et le Ministre entama d'une voix monocorde :
- "Si la Puissance se divise en trois Déesses d'or et de lumière, elle n'aura qu'un enfant, lorsque le Malin enverra sa vile progéniture pour lui ouvrir les portes du monde. Ainsi, des trois Déesses et du Malin découleront deux enfants qui seront à l'opposé l'un de l'autre tout en ayant des similitudes. Contraires et similaires, ils ne seront reconnaissables qu'à la marque de Dianosis, marque qu'ils auront le Pouvoir de masquer." Bref s'en suit un long monologue où il est répété que tu es l'enfant des Déesses, envoyé sur Hyrule pour tuer le fils du Diable.
Rauru n'avait pas remarqué que Link avait pâli, extrêmement, en entendant ces paroles. Il ne tiqua pas au son de la voix blanche du jeune homme :
- Vous êtes sûr de ce que vous avancez ?
- Et bien, la marque que tu portes depuis ta plus tendre enfance me le prouve par A+B et le livre dit également la manière dont les portes du monde doivent être ouvertes et je crois que c'est ce qui est en train de se produire...
- Comment cela doit-il se passer ?
Link et Rauru se retournèrent pour faire face à une jeune femme enroulée dans une cape noire, lui cachant le visage. Zelda, car il s'agissait d'elle, s'approchait et s'inclina devant son professeur qui lui rendit son signe de politesse au centuple. Puis elle se tourna vers Link et lui tendit la main, qu'il baisa avec une courbette.
- Je n'ai pas le plaisir de vous connaître, dit-elle.
Ses yeux brillaient étrangement et ses joues... Non, elle n'avait pas rougi.
Link se racla la gorge et se tourna vers le Sage, le pressant pour répondre à la question de la princesse.
- Et bien, il faut que le fils du Malin réunisse le sang des sept sages et qu'il le fasse couler à un endroit qui n'est pas précisé dans le livre.
- Est-ce que vous croyez que c'est cela qui est en train d'arriver ?
La question de Link eut pour réponse des battements d'ailes et Képora Gébora vint se poser sur la table. Il n'était pas dans ses habitudes d'entrer dans les résidences mais ce qu'il avait à dire ne pouvait attendre qu'ils daignent sortir.
- Rauru ! Rauru ! Oh heu bonjour Héros du Temps, Princesse, articula le hibou en regardant rapidement les deux jeunes gens avant de reporter son attention sur le sage. Rauru, c'est horrible.
- Mais quoi ?
Ce devait effectivement être horrible pour que le hibou perde son calme ainsi, il en fallait.
- Les Kokiris, Rauru ! Les Kokiris ils sont tous morts !
- Quoi ! s'exclama l'assemblée.
- Egorgés, et Saria a disparu.
- Oh Déesses... murmura le sage en posant les yeux sur les deux livres ouverts. C'est réellement en train d'arriver.
C'est à ce moment-là que des gardes entrèrent, des dizaines de gardes :
Princesse Zelda, vous êtes en état d'arrestation pour le meurtre du Prince.

Chapitre 6   up

Un coup d'oeil entre Link et Rauru puis le jeune homme s'avança vers les gardes, bras levé.
- Messieurs, c'est une méprise, la princesse n'est point là.
Zelda remarqua au bout de ses doigts des étincelles de magie crépiter et le regard des soldats se fit vide.
- Venez, ils ne resteront pas ainsi éternellement.
Le Héros du Temps se saisit de la main de la Princesse et la conduisit au travers du temple. Zelda frissonna en sentant la poigne du garçon mais essaya de se concentrer sur la situation actuelle qui n'était pas pour son avantage. Ainsi, on la croyait coupable ? Cela ne l'étonnait guère.
- Où m'emmenez-vous ?
- Heu... où on ne vous cherchera pas.
- C'est-à-dire ?
- Ayez confiance en moi.
Quelques minutes plus tard, ils avaient passé le premier rempart et étaient près du château.
Zelda se tendit en voyant l'immense demeure s'élever devant elle.
- Vous êtes sûr de ce que vous faites ?
- Oui.
Il pénétra dans la cour en L de l'auberge la plus cotée du bourg et là, un enfant le vit et semblant le reconnaître partit en courant.
- J'ai de moins en moins confiance...
- Vous avez tort.
L'enfant revint, criant, en tirant sur la robe d'une femme tenant un paquet, suivie d'un autre enfant.
- Link ! Link est là ! Link est revenu ! Link est là !
- Oui je suis là, on a compris !
- Link, tu es fou ! Si ton père te voyait...
- Il est, comme à son habitude, à la taverne. Puis, je ne vais pas le craindre. Coucou toi.
Le Héros se saisit du paquet que tenait la femme qui était en fait un bébé.
- Alors, champion, ça boom ?
L'enfant ne répondit pas, évidemment.
- Link, qu'est-ce que tu fais ici ?
- Dis-le si ça te gène, je peux repartir...
- Idiot, va !
La femme lui colla une claque derrière la tête avant de l'embrasser sur la joue.
- Maman, je t'amène quelqu'un à cacher.
- Bonjour, salua timidement Zelda.
- Par Nayru, c'est... Un avis de recherche a été lancé. Tu le sais.
- D'où le "à cacher".
- Ne restez pas au regard de tout le monde.
La femme les conduisit dans un salon, sûrement celui de la famille.
- Vous... possédez l'auberge ?
- Hum, hum... acquiesça la mère de Link. Depuis toujours.
- Link ! Link ! Regarde j'y arrive! J'y arrive!
Le gamin qui avait dit ça se mit en position de combat devant l'autre gamin, chacun tenant un bâton. Puis ils firent quelques mouvements d'escrime.
- Wow, de vrais chevaliers ! félicita Link.
- Bon, si tu m'expliquais ?
L'après-midi commençait lentement lorsque Link eut fini son récit. Alors qu'il allait partir, la porte s'ouvrit à toute volée. Les deux frères de Link, après un sursaut, partirent se terrer dans un coin de la maison.
- Tiens, il rentre plus tôt, aujourd'hui. Cachez-vous, murmura Lyana, la mère de Link, à Zelda en lui indiquant une porte.
Un homme, grand, gros et visiblement ivre avançait lentement vers le centre de la maison. Link, tranquillement assis à table, n'avait pas bougé. Il semblait attendre que quelque chose se passe. Et effectivement, quelque chose se passa.
- Femme ! J'ai soif ! Donne-moi...
La vue du jeune homme lui coupa la parole.
- Salut papa.
- Link.
- Cérias, supplia son épouse, je ne pouvais pas...
- Tais-toi. Je t'avais dit de ne revenir qu'une fois guéri. Es-tu guéri, Link ?
- N'étant pas malade, répondit le jeune homme en se levant pour faire face à son père, je n'ai pas à être guéri.
Le coup fut si rapide que même l'entraînement de Héros du Temps ne lui permit pas de l'éviter. Puis l'homme le saisit par le cou, le traîna dehors et le jeta dans la boue.
Ne remets plus les pieds ici.

Chapitre 7   up

Zelda fut conduite dans une petite chambre peu utilisée de l'auberge par les deux petits garçons, qu'elle trouvait adorables.
- Dites, Madame...
- Oui ?
- Est-ce que Link va vous marier ?
- On dit "épouser" corrigea-t-elle en s'asseyant sur le lit. Je ne sais pas. Pourquoi ?
- Il serait guéri alors...
- Il pourrait revenir.
- Guéri ?
- Les enfants, retournez à vos tâches.
Lyana était entrée dans la chambre. Son beau visage était terni par un oeil au beurre noir.
- Etes-vous à vos aises, Majesté ? Je ne puis hélas vous offrir plus sans le dire à mon époux.
- Cela ira mais... Que vous est-il arrivé ?
- Oh heu rien. Mes garçons ne vous ont pas ennuyée, j'espère.
- Non, non. Ils souhaitent que je me marie avec Link.
La femme laissa échapper un petit rire, un rire derrière lequel Zelda devina de la tristesse.
- C'est un souhait qui ne s'exaucera pas, soupira-t-elle en se retournant pour partir.
- Plaît-il ?
- Que Link se trouve une femme, qu'il l'épouse, et qu'il revienne.

- Voilà, Sage Rauru, la Princesse est en sécurité.
- Va te changer.
Le jeune homme obéit à son maître et alla changer de tunique puis il revint auprès de Rauru.
- Tu étais chez tes parents, murmura le vieil homme en voyant la joue bleuie de son élève.
- C'est la meilleure planque, l'auberge du château. Sous le nez des autorités.
- Ouais, soupira le Sage pas très convaincu. Je t'avais dit de ne pas y retourner.
- Je n'avais pas le choix.
- Tu as toujours le choix.
- Vous me dites ça à moi ? Moi dont la Destinée est toute tracée ?
- Bon, je t'accorde ça... Ça va ?
Le jeune homme grogna un "oui".
- Link.
- Mais qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ? s'énerva le beau Héros. Mon père est un con, qui veut me bastonner à chaque fois qu'il me croise ! Comme si ça allait me faire changer ! On sait où s'ouvrira le portail ?
- J'ai fait des regroupements, étudié plusieurs livres, écrit par moi-même dans d'autres vies. C'est assez étrange, de se lire soi-même, c'est...
- Sage Rauru.
- Oui, bon. Le passage doit être ouvert là où est le château, actuellement.
- Comment...
- Les sous-sols. C'est un vrai labyrinthe.
- Quand ?
- Grande question.
- Bon, ce qui compte, c'est de protéger... Merde Ruto, Darunia et Nabooru, ils sont ici.
- Tu crois que je n'y ai pas pensé ?
- Ils sont éveillés ?
- Non.
- Il faut que vous vous cachiez.
- Non.
- Arrêtez les monosyllabes et planquez-vous ! Pour l'instant, ils n'ont que Saria et Impa...
- Et Ruto.
Keapora Gaeboera venait d'entrer dans la salle, paniqué.
- Link, je vais écrire deux lettres que tu porteras à Darunia et à Nabooru. Tout de suite.
Le vieil homme fit ce qu'il disait et les tendit à Link, ainsi qu'une bague en or.
- Elle te servira de laissez-passer.
- Mettez-vous à l'abri, je vous en prie.
Je vais aller rendre visite à Zelda.

Chapitre 8   up

Le garde regardait la bague, méfiant.
- Messager du Ministre ?
- Oui.
Un nouveau coup d'oeil à la bague.
- Donnez-moi les lettres, je les remettrai.
- Navré, mais j'ai ordre de les donner en main propre.
Avec un grognement, le garde finit par capituler et le laissa passer après lui avoir rendu le bijou. Link fut conduit dans un salon bien trop luxueux à son goût où il dut attendre dix minutes avant d'être rejoint par Darunia.
Le premier réflexe de Link fut de reculer devant cette montagne de muscles, le deuxième, fut de lui sauter dessus, heureux de revoir son ami de toutes les vies. Il se retint, grâce aux Déesses.
- Vous désirez ?
Se rappelant formules de politesses, et surtout, qu'il faisait face au chef de tout un peuple, Link s'inclina.
- J'ai une lettre pour vous de la part de Sire Rauru.
Il la lui tendit et le Goron la lut rapidement.
- Hum... Ainsi, je serais en danger ? Il est vrai que mon ami Ruto a disparu, elle aussi... Qu'ils viennent ! Je suis Darunia ! Le plus fier guerrier Goron ! Je ne crains rien !
Là-dessus, il frappa son torse à la manière d'un gorille.
- Je vous demanderai seulement d'être prudent.
- Vous pouvez disposer.
Link sortit en se disant, qu'au moins, il était prévenu. A peine eut-il fermé la porte, que du bruit se fit entendre, dans le salon. Inquiet, le Héros du Temps entra. Trop tard. Le salon était sens dessus dessous, l'une des fenêtres était ouverte et Darunia avait disparu.
- Rapide, murmura-t-il.

Il ressortit et alla voir Nabooru. Trouver le château des Gerudos fut simple, trouver Nabooru le fut moins. Il fut arrêté par des Gerudos qui l'accusèrent d'en vouloir à la virginité des guerrières. Le jeune homme s'empêtrait dans les explications lorsqu'une aide miraculeuse arriva.
- Qu'est-ce qui se passe ici ? gronda une voix d'homme.
Toutes les Gerudos présentes se retournèrent vers leur roi et s'inclinèrent.
- Ce mâle veut voir sa Majesté votre future épouse.
Link, en voyant Ganondorf, s'était incliné (politesse oblige) et maintenant, il lui lançait des regards meurtriers.
- Et... pourquoi ?
- Il a...
- J'ai une lettre pour elle.
- Qui t'a autorisé à parler ? s'énerva l'une des guerrières.
- Laissez. Une lettre ?
- De Rauru.
Pour une raison qui échappait aux amazones, il y avait une animosité entre les deux hommes.
- Une preuve ?
L'une des Gerudos tendit à son roi la bague en or, et il l'étudia quelques minutes.
- Conduisez-le à Nabooru, finit-il par dire, rompant ainsi le silence oppressant qui les entourait.
- Viens, mâle.
En passant à côté de Ganondorf, ils ne purent s'empêcher d'échanger un dernier regard colérique : comme si Link en voulait au Gerudo. On conduisit l'Hylien dans un nouveau salon où il dut encore attendre.
- Vous souhaitez me... voir ? Toi.
- Nabooru, dit-il, en s'inclinant.
- Pourquoi venir me narguer ? Tu ne m'as pas fait assez souffrir ? Tu ne...
- J'ai une lettre pour vous, coupa-t-il.
Elle lui arracha le parchemin des mains :
- Va-t'en.
- Nabooru...
- J'ai dit : vas-t'en !
Avec un soupir triste, il quitta le salon. Nabooru tourna le dos à la porte, laissant enfin la tension quitter son corps, mais elle n'eut pas le temps d'ouvrir la lettre qu'une ombre lui sauta dessus.
Quelques secondes plus tard, ne restait dans le salon que la missive et la fenêtre était ouverte.

Chapitre 9   up

Rauru fut conduit dans la chambre de Zelda, après qu'il eut prouvé son identité.
- Princesse...
- Sage Rauru ! Comment allez-vous ?
- Bien, merci de vous en inquiéter. Et vous ?
- Bien, bien. Je m'ennuie. Je voudrais sortir.
- Il ne le faut pas. Il y a des patrouilles partout. Une récompense est donnée pour tout renseignement qui pourrait conduire à votre capture.
- Hum...
Le silence se fit et perdura pendant de longues, longues minutes. Les deux nobles sursautèrent lorsque Link entra sans frapper.
- J'ai croisé Kaepora Gaebora, Nabooru a disparu. Et Darunia aussi.
- Mes Déesses...
- Il ne reste plus que vous...
- J'ai brouillé les pistes. Magiquement, soupira Rauru, mais j'ignore combien de temps cela tiendra.
- Le Temple est un sanctuaire sacré, s'exclama Zelda, n'y serions-nous pas mieux protégés ?
- Je ne sais pas. Je doute.
- C'est là qu'ils chercheront en premier, termina Rauru.
- Reste à savoir qui est "ils". Un homme seul ne pourrait détruire tout un peuple, enlever la nourrice de Zelda, le meilleur Goron, la princesse Zora et la reine Gerudo.
- Hum. Link, va me chercher les deux livres que je t'ai montrés.
- OK. J'en ai pour une ou deux heures.
- Tant de temps ! s'écria Zelda.
- Je vais passer chez moi, chercher des armes.
- Ah... vous reviendrez vite ?
- Aussi vite que je le pourrai.
Rauru crut entendre et voir de la déception dans la voix et le regard de la Princesse. Lorsque Link fut parti, il se tourna vers cette dernière et lui demanda ce qu'elle éprouvait pour le jeune homme :
- Rien ! Rien, hormis qu'il est grand, beau, fort, intelligent, gentil, que quand il me regarde je me sens bizarre, que quand tout sera fini, je ferais bien plus ample connaissance, mais ne me prenez pas pour une... non, non je suis pas...
Zelda reprit enfin sa respiration, après sa longue tirade dite très rapidement.
- Zelda, il faut que vous sachiez quelque chose à propos de Link...

Passé le premier rempart, les rues se dégageaient et il put rejoindre sa maison sans encombre. Une fois à l'intérieur, il sortit son bouclier, son épée, poignard et autres joyeusetés.
- Tu prépares la guerre ?
"Tss tu parles d'un héros, pensa Link en sursautant, même pas capable d'entendre quelqu'un entrer"
Le jeune homme se retourna. Adossé à la porte, Ganondorf le regardait, un petit sourire mesquin aux lèvres. Link, lui, se trouvait à l'autre bout de la salle.
- Qu'est-ce que tu fais là ?
- Je suis venu te voir. Alors ?
- Qu'est-ce que ça peut te faire ?
- Que t'est-il arrivé, demanda le Gerudo en faisant un pas vers le jeune homme.
- De quoi... (il porta la main à sa joue) Oh ça, c'est rien.
- Rien ? Ta joue est noire.
- C'est rien. Reste où tu es. En fait, non, pars.
- Tu m'en veux. Pourquoi ?
- Tu me demandes pourquoi ? Dis-moi, tu m'enverras un faire-part. Nan, vaut mieux pas. Félicitations pour ton mariage (ils étaient l'un en face de l'autre maintenant). Dis-moi, j'étais quoi pour toi ? Un jeu ? Un...
Ganondorf, énervé par le laïus de l'Hylien, le saisit par les épaules et l'embrassa sauvagement.
- Je t'aime, murmura le Gerudo. Je t'interdis d'en douter. Mon mariage, c'est la tradition. C'est la loi. Toi, c'est mes sentiments. Compris ?
- Compris.
Ils s'embrassèrent encore. Et encore. Et encore.
- Ga... Ganon, j'ai pas... le temps.
- On a toujours... le temps... Amour...

- Link... Il est... gay ?!?
- Et oui. Je n'y croyais pas moi non plus.
- Tout s'explique... Le comportement des enfants, de Lyana... Et son goût vestimentaire !
- C'est pour ça que son père l'a mis à la porte.
- Mais et vous, comment avez-vous réagi ?
- J'ai honte... Je l'ai rejeté... Mais c'est sa vie. Il fait ce qu'il veut. Il reste le Héros du Temps.
- Hum...

Chapitre 10   up

Ganondorf souleva Link, qui noua ses jambes autour de ses hanches, et le posa sur la table.
La tunique fut déchirée, et Ganon dévora littéralement le torse de son Amour qui se tordait de plaisir sous lui. Voulant à son tour retirer le haut du Gerudo, Link se retrouva les mains coincées au-dessus de la tête.
- Toi, tu ne fais rien...
Le roi se redressa et posa les yeux sur l'adolescent, presque un enfant, soumis sous lui, et recula, comme apeuré.
- Ganon, qu'est-ce qu'il y a ? demanda Link en se relevant à son tour.
Sur le torse de l'Hylien brillait la marque dorée de Dianosis, et Ganondorf ne la quittait pas des yeux.
- Link... depuis que je te connais... Tu te soumets à moi.
- Ouais, hésita le jeune homme. C'est un peu logique, t'es plus grand, fort, vieux, t'es roi, tu...
- Link, entre nous, c'est plus qu'une histoire de sexe ?
Le Gerudo semblait désespéré.
- Pourquoi tu me poses cette question ?
- Réponds ! s'emporta le roi.
Parfois, mais parfois seulement, Ganondorf lui faisait peur. Surtout, avant qu'il n'apprenne qui il était.
- Ganon, chéri, bien sûr qu'il n'y a pas que cela... Pour... pourquoi tu en doutes ?
L'homme se rapprocha, entoura Link de ses bras, et l'embrassa tendrement, avant de le poignarder. Ressortant la lame des entrailles de son Amour, il murmura à son oreille :
- Parce que tu ne me l'as jamais dit.
Il se recula, essuya l'arme et partit, sans un regard pour Link. Le jeune perdait beaucoup de sang, ses forces diminuaient, mais sa douleur au ventre n'était rien à côté de ce qu'il éprouvait... au coeur.
"Il savait... Il savait que j'étais le Héros du Temps... Pas le fils des... et là... Il l'a vu... il sait... J'aurais dû... si j'étais pas en train de me vider de mon sang, Rauru me tuerait."
Link s'allongea sur le dos, et fut pris d'un fou rire en repensant au jour où il avait vu pour la première fois... C'était leur première fois, tss le hasard fait bien les choses...
Elle était apparue, aussi noire que la sienne est dorée, à l'instant de délivrance, pour disparaître la seconde d'après...
"J'aurais dû... En fait, j'aurais fait quoi ?"
- Il ferma les yeux sur cette ultime pensée...

- Mais qu'est-ce qu'il fait ? La nuit est tombée et il n'est toujours pas là ! Ça fait des heures qu'il est parti.
- Il est peut-être avec quelqu'un, répondit, acide, Zelda.
- Il ne ferait jamais ça, il connaît l'importance de sa mission.
- Ouais, ouais...
- Zelda, il ne faut pas lui en vouloir, il est ce qu'il est.
- Oui, le pauvre Link est homosexuel mais ce n'est pas de sa faute...
- Zelda ! Bon, je vais aller voir chez lui, vous ne bougez pas.
Oui, Sage Rauru.

Le trajet fut fait rapidement, les rues étant vides à cette heure, et Rauru arriva devant la maison de Link, une demi-heure après être parti. Il toqua, toqua encore, mais personne ne répondit.
- Bah, il est sûrement au Temple...
Mais le vieil homme avait un mauvais pressentiment, aussi préféra-t-il faire un tour, juste au cas où... Il poussa la porte, murmura un sort de lumière, et explora la pièce des yeux : rien d'anormal. Il allait ressortir lorsqu'un gémissement lui fit baisser le regard. Baignant dans son sang, Link tentait d'échapper aux ténèbres de l'inconscience.
- Au nom des Déesses ! Link !
Rauru se précipita sur son disciple et l'ausculta.
- Link... Link réveille-toi !
- Hum...
- Link ! Réveille-toi !
- Aïe. Heu !
- Bois.
Il lui tendait une bouteille remplie de potion bleue. Le jeune homme l'avala en faisant la grimace.
- La plaie se soignait déjà d'elle-même... Je ne comprends pas pourquoi...
- "Moi si" Ah bon ? Merci.
- Qu'est-ce qui s'est passé ? Pourquoi tu n'as plus ta tunique ?
Par chance, ou malchance, Link n'eut pas à répondre à ces gênantes questions, des squelettes vêtus de capes noires, armés de cimeterres, venaient d'entrer.

Chapitre 11   up

Deux squelettes se jetèrent sur Rauru mais se heurtèrent à Link, qui avait saisi son épée (posée non loin) et les tranchait rageusement. Mais plus il en "tuait", plus il en venait, et bientôt, il se trouva surchargé. Les monstres réussirent à emmener Rauru, alors que l'affrontement tournait au désavantage de Link. Il allait se faire trancher la gorge lorsqu'un cor retentit, et tous les squelettes s'enfuirent.
- Merde ! Rauru !
Il monta rapidement à l'étage pour s'habiller, puis, armé de son épée et d'un bouclier, il traversa la ville au pas de course.
- Trop tard.
L'auberge était en feu, et au loin, un nouveau son de cor retentissait. Link se dirigea vers une femme qui essayait tant bien que mal de calmer un groupe d'enfants.
- Maman... Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
- La mort ! La mort partout ! Nous allons tous mourir !
- Non, tu ne vas pas mourir. Personne ne va mourir. Où est la princesse ?
- Elle... Ils l'ont emmenée...
"Rauru... Zelda... Après le coup de poignard... C'est pour ce soir" pensa le jeune homme en levant les yeux vers le ciel sans lune.
- Il faut que j'y aille.
Reprenant le pas de course, il alla jusqu'au Temple du Temps, où il mit sens dessus dessous la chambre de Rauru, avant de trouver ce qu'il voulait : l'Ocarina de Temps et les Pierres Ancestrales.
Il se plaça devant l'autel et joua le chant du Temps. Les pierres se placèrent magiquement sur la pierre, et la porte du Temps s'ouvrit, lui laissant libre accès à l'Epée de Légende.
Le jeune homme s'avança cérémonieusement jusqu'au socle, prit le temps de caresser la garde finement décorée, avant de l'arracher de son sommeil. Une lumière bleutée l'entoura quelques instants.
- Je suis prêt.
Il courut jusqu'au château, évita les gardes et entra dans les sous-sols. Après quelques mètres, il se trouva à une intersection à trois embranchements.
- Rauru avait raison : C'est un vrai labyrinthe... murmura-t-il, dépité. Puis, se rappelant une formule que lui avait apprise le vieil homme, il récita en fermant les yeux : Farore, que le vent du courage me mène au but de ma quête. Ô Farore, entends ma prière.
Une lumière verte l'entoura et il se sentit disparaître, c'était désagréable, pour réapparaître dans un couloir obscur. Des voix lui parvenaient, il les suivit et déboucha sur une salle immense. Une grotte plus grande que le lac Hylia, même.
La pénombre le cachait et il pouvait sans problème observer au centre les sept sages attachés en cercle, et au centre du cercle, Ganondorf qui psalmodiait. Autour, des centaines de silhouettes cachées sous des capes rouges. Link savait que c'était des humains, et non des monstres.
Se faufilant derrière les stalagmites, il se rapprocha et interrompit Ganondorf au moment où il allait entailler Zelda, la dernière dont le sang n'avait pas coulé.
- Je pensais que tu les tuerais, s'exclama Link en parlant des Sages.
- Mon... père... les préfère vivants. Qu'est-ce que tu fais ici ? Je ne voulais pas que tu viennes.
- Ils se connaissent ? demanda Impa, un peu perdue, comme Darunia, Rauru, Zelda, Ruto et Saria.
- Ouais, répondit Nabooru. Ganondorf est mon futur époux mais Link... c'est son amant.
- C'est lui qui t'a poignardé ? s'exclama Rauru.
- Tu t'es fait poignarder ? s'écria Zelda.
- Vous êtes amants ? s'écrièrent tous les autres.
- J'ai cru comprendre, répondit Link au Roi Gerudo, sans se soucier des Sages. Un poignard dans le ventre, c'est très parlant. Mais, tu sais, continua-t-il en dégainant son épée, il m'en faut plus pour m'empêcher de sauver le monde.
- J'ai essayé de te protéger, murmura Ganondorf en laissant tomber le poignard de cérémonie pour faire apparaître deux cimeterres.
Il attaqua son amant sans ménagement.

Chapitre 12   up

- Tu sais, plaisanta Link en le repoussant, si tu continues comme ça, cela risque de très sérieusement entacher nos relations.
- Ha, ha. Je suis tordu de rire, répondit cyniquement le roi.
- Ça se voit.
Les lames s'entrechoquaient dans le silence de la grotte en faisant des étincelles.
- Crétin ! Tu vas crever si tu restes.
- Seulement si tu vas au bout du rituel.
- Sombre andouille ! Comme si j'avais le choix ! Je suis le fils du Diable ! Toi mieux que quiconque, tu sais ce que c'est que la Destinée. Que d'avoir des envies, des désirs, et de ne pas pouvoir y succomber.
Ouais, je sais. Je sais aussi que quand je suis avec toi, je désobéis, et j'en ai rien à foutre.

Le combat devenant de plus en plus violent, ils avaient quitté le cercle des Sages et ne se rendirent compte de rien lorsqu'une des silhouettes se glissa devant Zelda.
- Maman... murmura la jeune fille.
- Ma chérie.
- Maman, détachez-moi.
- Il faut que le sang coule, dit la reine. Pour qu'Il vienne. Et Il nous récompensera pour le service que nous lui rendons. L'Enfer va se déverser sur Hyrule. Et Il régnera.
- Maman, non ! Maman, vous êtes folle !
Comme pour les autres sages, la reine entailla la paume gauche, et le sang coula, coula jusqu'au centre du cercle.

La terre se mit à trembler, interrompant le combat.
- Qu'est-ce qui se passe ?
- Quelqu'un a dû finir le rituel.
Au centre du cercle, un point se mettait à briller, il s'agrandissait lentement. Ganon était hypnotisé par ce point et il expliquait d'une voix monocorde :
- Le passage s'ouvre, mon père sera le premier à passer, il se nourrira de chacun des êtres vivants ici, sauf moi, pour que le passage soit plus grand encore et que l'Enfer se déverse sur terre. Au lever du soleil, ce sera fini.
Ganondorf tournant le dos à Link, il ne vit pas le pommeau de l'épée de ce dernier s'abattre sur son crâne. Avec un dernier coup d'oeil sur le passage, qui faisait désormais un diamètre de deux mètres environ, Link souleva le Gerudo et murmura le sort du Vent de Farore pour sortir du château.
Le Héros du Temps et Fils des Déesses savait ce qu'il devait faire. Il courut aussi vite qu'il le pouvait jusqu'au Temple du Temps. Autour de lui, c'était la débandade, les soldats, les hommes, les femmes, les enfants étaient paniqués par le séisme ininterrompu depuis plusieurs minutes. En levant les yeux vers le ciel, il constata que le soleil se levait dans moins d'une demi-heure. "Déjà..."
Il entra dans le Temple, vide, comme à l'accoutumée, et alla dans la salle de l'Epée de Légende. Le jeune homme posa précautionneusement son fardeau sur la stèle de la Sainte Lame, de sorte que le coeur de son Amour soit sur la trajectoire de l'Epée lorsqu'il la remettrait. Il ne voulait pas le faire, mais c'était sa Destinée.
Ganondorf reprenait ses esprits, alors que le Temple menaçait de s'effondrer et Link s'agenouilla pour lui caresser le visage.
- Link, où sommes-nous ?
- Ganon. Pardon. Pardon de ne te l'avoir jamais dit. Pardon pour ce que je vais faire.
Il avait les larmes aux yeux, et inspira profondément pour se retenir de pleurer.
- Link...
- Ferme les yeux.
Le Gerudo, confiant, obtempéra.
- Je t'aime, Ganondorf.
Soulevant son épée, il la planta rapidement, en plein coeur, ne laissant pas le temps à son Aimé de répondre à ces paroles. La lumière bleue les entoura.

Chapitre 13   up

Lorsqu'elle se dissipa, la terre ne tremblait plus, le corps de Ganon avait disparu et Link se raccrochait désespérément à la garde de l'Epée de Légende, tant ses pleurs étaient grands. Sa tristesse résonna dans le silence du Temple quelques minutes, puis se rappelant que le passage avait été ouvert, il se releva, essuya ses larmes, et arracha l'épée. Etrangement calme, il regagna la grotte.
L'entrée de cette dernière était bloquée par des flammes. Derrière, il entendait les suppliques des humains enfermés, qui avaient enfin compris qu'ils allaient mourir. Le feu s'ouvrit sur son passage, et il lui semblait qu'il était vivant, qu'il prenait forme, le montrait du doigt, se riait de lui, mais il préféra l'ignorer.
- Aidez-nous, par pitié !
- Vous vouliez le Diable, vous l'avez, se contenta-t-il de répondre.
Et il s'avança vers le centre de la grotte où un immense rocher semblait dormir au milieu du cercle que formaient les sages. Il s'approcha, eut le temps de détacher les sept Sages, avant que le rocher ne bouge et ne s'avère être le Diable. Ressemblant à Ganon (cf. Ocarina of time) mais en bien plus grand, il regardait Link, comme s'il savait tout de lui, comme s'il n'était rien, rien que son repas.
Une arène apparut autour du monstre et du jeune homme.
- Pas varié, commenta le jeune homme.
- Ho, tu arrives encore à plaisanter, s'exclama le monstre de sa grosse voix, après ce que tu viens de faire ?
- Approche qu'on en finisse !
- Des pulsions suicidaires maintenant, cela ne m'étonne pas. Après tout... tu l'as tué.
- Ta gueule ! Et viens te battre !
- Quoi ? C'est la stricte vérité. Tu as agi sans réfléchir. Tu as planté ton épée, alors qu'il était au sol, et il est mort.
- Je vais te tuer !
Il lui sauta dessus sans réfléchir et se cogna à une barrière invisible. Il heurta violemment le sol en crachant du sang.
- Ha ! Ha ! Ha ! Misérable insecte ! Tu ne peux rien contre moi ! Tu n'as rien contre moi ! Rien que ta peine et ta culpabilité !
Une aura blanche entoura Zelda, et tous les autres Sages, hormis Rauru, puis la princesse s'écria :
- Il a tout ! Les Sages, à mon ordre, maintenant !
Une aura de la couleur de leur élément les entoura, et ils devinrent leur élément alors qu'ils récitaient : "par la puissance des Sages". Les Lumières flottèrent vers Link et l'imprégnèrent totalement : toutes les puissances s'unissaient.
- Cela ne suffira pas. Tu restes seul. Seul, par choix.
- Nous te vaincrons, dit Link et en même temps les autres Sages, ce qui lui donnait une voix étrange. Les Déesses sont trois. Toi tu es seul. Nous sommes Nayru, Din et Farore. Nous sommes le Héros du Temps. Nous sommes les Sept Sages. Nous sommes chaque coeur qui bat sur cette terre. Du plus petit Kokiri nouveau-né au plus ancien Goron, du plus solitaire Hylien au plus mystérieux Zora, du plus sombre Sheikah à la plus énigmatique Gerudo. Nous sommes Hyrule. Et toi, qui es-tu ?
- Je suis le Diable !
D'un mouvement de bras, il lança des boules de feu qui furent stoppées par une barrière de plantes. Les plantes tombèrent, calcinées, mais Link et tous les autres n'avaient rien. Le Diable fit alors apparaître deux longues épées aux lames tordues, et attaqua. Mais d'abord, ce fut une tempête de sable qui dissimula son adversaire, puis ombre et lumière s'allièrent pour se jouer de lui et créèrent des clones. Enfin, eau et feu soufflèrent le chaud et le froid sur un monstre fatigué de frapper dans le vide. A bout de souffle, le géant s'effondra et Link n'eut plus qu'à donner le coup de grâce avec l'Epée de Légende, renvoyant ainsi le Diable dans son horrible tanière. Le monstre disparut, les sept lumières sortirent du héros, et redevinrent les sages, alors que le jeune homme s'effondrait, épuisé.
Pré... prévenez-moi, la prochaine fois que... vous voulez me... posséder.

Epilogue   up

[Link revenait du Temple. En ce jour de commémoration, les grandes artères étaient impraticables, trop de gens extérieurs à la ville voulaient allumer un cierge au Temple, à la mémoire de leurs morts, aussi le jeune choisit-il de passer par une rue sombre, étroite et inconnue de beaucoup.
Mal lui en prit. Soudain, il sentit quelqu'un derrière lui et avant de pouvoir faire le moindre geste, il fut ceinturé et une lame vint se poser sur sa gorge.
Quel qu'il fût, son agresseur était plus grand et musclé que l'adolescent.
- As-tu peur de mourir ? demanda une voix chaude et veloutée.
Link ne savait pas si les frissons qui parcouraient sa colonne vertébrale étaient réellement dus à la peur, mais ne sachant pas ce qui pourrait les provoquer sinon, il répondit dans un murmure :
- Oui.
- Tu sais ce qui pourrait sauver ta vie ?
- Je n'ai pas d'or.
- Pauvre petit... Je vais faire couler ton sang, alors.
- Pourquoi ?
- J'aime le sang...
Après des minutes d'angoisse - Link était sûr de voir ses derniers instants filer - la lame appuyée contre sa gorge disparut, tout comme le voleur.
Seul dans la ruelle, il entendit juste un rire moqueur.]

Allongé sur un lit, chez Rauru, Link se souvenait. Sa première rencontre avec Ganondorf. Les sentiments si contradictoires qu'il avait ressentis.
Retourner dans la ruelle ou ne pas y retourner ?
Cette question, après sa rencontre, lui avait taraudé le crâne. Une véritable obsession. Il voulait savoir qui était le Voleur, mais il ne voulait pas mourir.
- Link ?
Zelda se tenait à l'entrée de la chambre.
- On y va, continua-t-elle.
Chassant chacun des souvenirs qui l'envahissaient, le jeune homme se leva, prit ses armes et suivit la princesse. Accompagnés de tous les Sages, ils se rendirent au château et demandèrent audience au Roi.
- Ma fille, quelle joie de voir que vous allez bien. Ces quelques jours de fuite m'ont vraiment inquiété.
- "Quel hypocrite, y a deux nuits il voulait ma mort, et celle d'Hyrule et là, il est tout content de me voir" pensa la jeune fille. Je me présente devant vous, car j'ai une requête à faire.
- Et quelle est-elle ?
- Je veux le trône d'Hyrule, tout de suite.
La surprise parcourut la foule de courtisans et des remarques telles que "quelle audace" ou "quelle insolence" se firent entendre.
- Ma fille, votre requête ne saurait être exaucée, il ne s'agit là que d'un caprice de jeune fille. Vous n'avez ni la carrure, ni le droit de monter sur le trône. Je régnerai jusqu'à ma mort.
- Sachez, père, que j'ai le soutien de tous les peuples d'Hyrule, et que de plus, si je n'ai pas ce que je veux, je ferai en sorte que le peuple se révolte. Cela ne sera pas dur, des idées de révolution trottent dans la tête de chacun.
La voix de Zelda était sûre, voire menaçante, bien qu'intérieurement elle tremblait.
- Gardes ! Arrêtez-la ! Elle a perdu l'esprit ! s'énerva le roi.
Mais les gardes se heurtèrent au Héros du Temps, qu'ils avaient reconnu grâce à l'Epée, et alors que le combat s'intensifiait, Zelda s'avança jusqu'au Roi son père.
- Jusqu'à votre mort, murmura-t-elle, en se penchant sur lui, les yeux ancrés dans les siens.
- Jusqu'à ma...
Le roi ne put finir sa phrase. Zelda se retourna et cria :
- Gardes, veuillez cesser. Le Roi est mort.
Tous les nobles se regardèrent. Que faire ? Puis, l'un d'entre eux dit :
- Le Roi est mort, vive la Reine.
- Le Roi est mort, vive la Reine ! reprirent les autres.
Zelda fut couronnée le mois suivant en grande pompe. Link était dans la salle du trône, avec la nouvelle Reine.
- Que faire maintenant ? demanda-t-il.
- Hyrule s'effondre. Elle n'a nul besoin du Diable pour souffrir. Mon peuple meurt de faim, de pauvreté. Il faut que je fasse quelque chose.
Hum, soupira le jeune homme en quittant la salle. Et moi, se dit-il tout bas, que vais-je faire ?

FIN

Ce texte a été proposé au "Palais de Zelda" par son auteur, "Draco". Les droits d'auteur (copyright) lui appartiennent.

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Mis à jour le 20.04.24