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Jeux de lumière, jeux d'ombre

Ecrit par lesourd en 2005

Chapitres 1 à 24  •  Chapitres 25 à 48  •  Chapitres 49 à 72  •  Chapitres 73 à 96  •  Chapitres 97 à 122  •  Chapitres 123 à 147
Chapitre 97 : Le radeau parlant
Chapitre 98 : Le groupe et Vickie
Chapitre 99 : Le départ d'un serviteur de Pandore
Chapitre 100 : L'ancien compagnon de Veroga
Chapitre 101 : La grande fée capricieuse
Chapitre 102 : La fin de Maskus
Chapitre 103 : Link rejoint les autres
Chapitre 104 : L'interrogation
Chapitre 105 : La nervosité de Parise
Chapitre 106 : Le corps d'Arnaqua
Chapitre 107 : Descente sur le fleuve
Chapitre 108 : Pandore devant le sanctuaire des Déesses
Chapitre 109 : Les conclusions de Sagatt
Chapitre 110 : Entrée au sanctuaire des déesses
Chapitre 111 : Le gardien de la Balance
Chapitre 112 : Le gardien du Taureau
Chapitre 113 : Le gardien des Gémeaux
Chapitre 114 : Le gardien du Sagittaire
Chapitre 115 : Le gardien de la Vierge
Chapitre 116 : Aghanim-Pandore face à Zelda
Chapitre 117 : Les efforts de Link contre le temps
Chapitre 118 : Une résurrection ?
Chapitre 119 : Le Héros du Mal
Chapitre 120 : Le gardien du Lion
Chapitre 121 : Retrouvailles
Chapitre 122 : Le gardien du capricorne
Chapitre 97 : Le radeau parlant

Link et son amie longent le fleuve. Ils savent plus ou moins que la capitale du royaume divin est alimentée par des fleuves majeurs. Le fleuve qu'ils suivent doit être l'un des nombreux bras du principal fleuve. Sur la gauche et la droite du fleuve, il n'y a que des steppes avec quelques fleurs roses. Le ciel est toujours orange. Link est heureux d'avoir les deux dernières boules et espère toujours retrouver ses amis à la capitale ou près de celle-ci. Si Vickie est allée à la capitale, la grande fée est sûre que Link retrouvera le reste du groupe là-bas. Depuis le départ de la Tour verte, la forêt et la montagne sont vaincues par la steppe jaune et verte. Navi et le Kokiri admirent des troupeaux de gazelles rouges mangeant de l'herbe sèche. Ils ne font rien qui puisse déranger leur estomac. Pour le moment, l'heure presse de retrouver Veroga et sa compagnie, ensuite de mettre fin aux agissements du mystérieux Ganondorf. En effet, Navi et Link ne connaissent pas encore les projets de Rin. Link n'a que trop hâte de rejeter Ganondorf dans la prison spirituelle pour la troisième fois.

Petit à petit, une petite forêt revient prendre sa revanche sur les steppes. Cette forêt n'est pas du tout hostile et on rencontre d'agréables arbres pouvant servir de pique-nique. Au fur et à mesure qu'ils avancent, ils remarquent de plus en plus de rochers encerclant le fleuve. Ils entendent un gémissement. En s'approchant, le gémissement se fait de plus en plus fort. Link regarde aux alentours pour apercevoir l'origine du charmant bruit. Il ne voit rien à part un gros morceau de bois posé près de la route aquatique. Navi sursaute : le morceau de bois bouge lentement.

A y regarder de plus près, on s'aperçoit que le morceau est bien vivant. Il ressemble à un long radeau. Il a un gros nez, ses six pattes apparaissent, ses yeux s'ouvrent laissant place à de grosses boules blanches avec un point au milieu. Ces boules regardent difficilement notre ami, puis un faible éclat de voix :

- Ce sont les déesses qui vous envoient ! Aidez-moi !

Link sursaute à son tour. Il ne s'est pas encore habitué à ce qu'un gros morceau de bois puisse lui parler. Cependant, sa surprise s'éteint rapidement. Il en a vu des choses au cours de ses aventures pour commencer à être blasé de surprises. Le Kokiri aidera volontiers le radeau mobile. N'a-t-il pas toujours été récompensé à chaque fois qu'il vient en aide à quiconque ? Il écoute donc le radeau bizarre.

- Regarde un peu ma réserve !

Il lui montre des bouts de brindilles jaunes. Navi pense que ces brindilles ne poussent qu'en forêt et dans les steppes. Le radeau continue :

- Je meurs de faim... Je n'ai plus la force de les rechercher... Normalement, des animaux devraient me les fournir... Mais ils semblent avoir disparu...

Navi et son ami ne sont pas au courant des ravages qu'a perpétrés Rin et ses conséquences. On avait donné l'ordre aux animaux d'aider les habitants. Mais à présent certaines contrées sont vides d'animaux servant à protéger voyageurs ou autres espèces inoffensives. Link accepte d'aider le radeau et en moins de quelques minutes - le temps que Navi console le radeau - le Héros du Temps coupe les brindilles jaunes. Il les rapporte au radeau qui s'empresse de les avaler. Rassasié, il saute à quatre pattes (à quelques centimètres du sol...). Visiblement très content, le bateau interroge Link et Navi :

- Je suis prêt à vous emmener n'importe où ! Dites-moi la destination et j'y cours !

L'aubaine ne peut mieux tomber. Link accepte sans hésitation. Le radeau le presse de plonger dans sa cavité sur son dos. Link s'y met. Navi, par prudence, préfère se blottir dans son bonnet et s'attacher aux touffes de cheveux blonds. On ne bouge plus. Le bateau touche l'eau. Il prend une respiration avant de s'arrêter pour demander l'endroit où aller. Link soupire et lui indique l'endroit. "Mm... Oui, oui, je vois", répond ainsi le bateau. D'un coup, le radeau navigue comme un guépard. Link sent le souffle du vent le gifler tandis que Navi crie de peur. On avale des kilomètres jusqu'à la chute. Link se demande comment le radeau peut bien pouvoir gravir la chute située en haut. Sans hésitation et comme par magie, le radeau navigue sur... la chute ! Le héros sent des gouttes d'eau s'abattre sur son visage. Navi, par bonheur pour elle, ne sent pas ses ailes mouillées. Finalement, ils franchissent sans encombre la chute.

On parcourt encore quelques kilomètres avant de constater la présence d'une étrange créature. C'est une sorte d'aigle de la taille de Sagatt. Un aigle qui parle également. Il a des ailes avec des mains. Il se tient bien droit, l'air qui se veut arrogant mais que Navi trouve mignon. Le radeau s'arrête brusquement. Il explique que cet aigle est l'un des prédateurs habituels de tous ceux qui passent par le fleuve. Seulement, comment cet aigle - qui habite normalement dans des hautes montagnes - peut-il se trouver au-dessus d'une autre chute ? Le radeau pense que des adversaires des prédateurs sont encore partis ailleurs. L'aigle ricane doucement devant l'appréhension du bateau mais son petit rire cesse lorsque Link se met debout et sort bouclier et épée. Les mains de l'aigle font alors un haut et un bas comme pour apaiser les tensions. L'aigle est gêné par la tournure des événements. Le radeau ricane à son tour.

- Hmmm... Autrefois, j'étais un aigle ordinaire comme les autres. J'attaquais avec plaisir mes proies et avec une certaine violence (il soupire de joie). Jusqu'au jour où j'ai rencontré trois lumières resplendissantes d'amour. Elles me transformèrent alors en un aigle supérieur aux autres (il lève son menton par arrogance). J'aurais très bien pu les prendre comme femmes. Le fait est qu'elles ont reconnu mon talent.
- Si les déesses t'ont transformé, elles ont voulu que tu ne t'attaques plus aux proies. N'est-ce pas ? Elles seraient tristes de te voir t'attaquer à plus faible que toi, non ? demande malicieusement Navi.

Touché !

- Mmm... mmm... Je reconnais ta perspicacité. Pour une fois, je reconnais ma défaillance d'être supérieur devant une petite espèce. (Navi rougit violemment de colère. Link la calme, gêné.) Mais... mon combat contre le curieux animal vert est inégal. Je ne peux rien faire face à lui. (En fait, l'aigle n'a jamais combattu quiconque. Il s'était toujours contenté de manger le plus petit. Les déesses l'ont transformé en le privant de puissance. Du coup, l'aigle a appris difficilement à être herbivore mais son côté carnivore et orgueilleux reprend le dessus. Depuis ce moment, il essaie de se sentir supérieur à d'autres par honte).
- Que veux-tu alors ?
- C'est simple... Celui qui vole plus vite que moi gagnera. Si je constate qu'un mammifère terrestre peut voler, je veux bien faire ce que ce mammifère me commande. Mais... tu n'es pas près de voler... Risible... Tss...

L'aigle, prenant Link en pitié, ferme les yeux et veut rester ainsi. Il hoche la tête de faux dépit, les bras croisés. Il entend une grosse voix deux minutes après. Il ose ouvrir les yeux pour regarder d'où vient la voix. Ses yeux s'agrandissent de surprise. Link est sur un rocher perdu au milieu du fleuve après la chute ! Comment a-t-il fait ce mammifère ?! Link a utilisé la feuille mojo et a pu se poser sur un rocher. Le radeau ricane de plus belle. Navi crie à l'instigation de l'aigle arrogant :

- N'oublie pas que tu as promis de t'incliner devant ta défaite ! Nous voulons que tu emmènes Link jusqu'à la capitale ! Je sais que tu es assez robuste pour porter un adulte comme Link !

Vaincu, l'aigle sent son dos se voûter de plus en plus...

Chapitre 98 : Le groupe et Vickie   up

La capitale. Enfin !

Sagatt est en compagnie de deux superbes filles, Veroga et la reine Zelda. Il leur faut glaner quelques renseignements sur le lieu du sanctuaire sacré même si c'est difficile à obtenir. Ils passent inaperçus puisqu'ils sont mêlés à d'autres réfugiés de toutes races. L'accueil est chaleureux et compatissant. Partout, on n'entend que des étonnements devant l'irruption de monstres totalement inconnus au royaume des Déesses. Le groupe se promène sur la place même où Link et Sagatt attendaient pour la première fois le retour de Veroga. La place est un peu plus bondée que d'habitude. On dresse couvertures et tentes pour accueillir les réfugiés. Le géant espère fermement que les prêtres ne viendront pas s'amuser sur la place. Le tout est de ne pas se faire remarquer. Par quoi commencer ? Sagatt hésite d'abord. Moins on posera des questions à plusieurs personnes, plus on se fera discret. Il révèle le fond de sa pensée à Zelda et Veroga. Ils acquiescent en reconnaissant que ce sera difficile de récupérer des bribes d'informations.

Au moment où ils vont interroger une personne, ils sont hélés par une jeune fille aux cheveux roses. Elle s'avance timidement vers le plus grand du groupe. Elle lance une timide question :

- Etes-vous... Sagatt ? Et vous la fille aux cheveux rouges, Veroga ?

On la regarde les yeux gros. Qui est cette fille ? Se peut-il qu'elle soit une nouvelle amie de Link ? Sagatt se méfie. Il croise les bras en répondant par l'affirmative. La fille sourit et brandit ses mains devant son visage.

- Que je suis contente de vous rencontrer ! Je m'appelle Vickie ! C'est Link qui m'a envoyé ici vous rechercher. Il m'a dit de l'attendre près de la capitale. La grande fée divine lui a expliqué ce que je dois faire.
- Attends ! Attends ! Tu ne nous laisses guère de temps ! Raconte d'abord comment tu en es arrivée à rencontrer notre ami. Mais auparavant, je te présente cette magnifique femme. Elle se prénomme Zelda.

Sagatt omet volontairement le titre de reine. Le nom lui suffira. Vickie salue joyeusement la reine. Zelda lui sourit. La fille rose raconte son histoire de son mieux. Pendant l'histoire de Vickie, Sagatt est importuné par une guêpe. Il la chasse discrètement. Mécontente, la guêpe remarque la frêle silhouette de Vickie. Parfait ! Ça fera une petite victime de plus ! Cependant, au moment où l'insecte vole vers Vickie, arrive une vache tirée par une personne. La queue de l'animal bat la guêpe. Le pauvre insecte s'en tire difficilement et s'en va ailleurs. Le groupe s'écarte devant la vache sans que Vickie n'interrompe son récit.

"Pour vous rejoindre, j'ai d'abord marché. J'étais si heureuse d'explorer le monde (Sagatt esquisse un rictus d'ironie) Je trouvais que la capitale était loin. Par bonheur, comme si les Déesses m'aidaient, j'ai rencontré un jeune poussin volant, grand comme ça (elle compare la taille du poussin à celle de Veroga). Il semblait avoir mal à la patte. J'ai enlevé l'épine et il m'a quittée aussitôt. J'étais contente ! Peu après, je fus agressée par deux loups-garous. Au moment où ils allaient me faire du mal, une grosse poule bleue arriva des airs pour chasser les monstres. C'était la mère du poussin. Elle m'a emmenée ici. Je vous montre la poule. Regardez par-là."

Le trio suit le doigt de Vickie et remarque en effet une grosse poule bleue juchée sur le toit. Elle semble attendre un signe de la fille pour se libérer. Elle ne semble pas être importunée par la foule dense.

Sagatt ne sait toujours pas s'il faut accorder de la confiance à la jeune fille rose. Zelda, très intuitive, sent que le rôle de Vickie sera appelé à devenir plus important au fil des ans. Sur ce point, elle rejoint la divine fée prophétisant de glorieux jours à Vickie. Elle déclare donc que Vickie peut guider le groupe en dehors de la ville pour attendre Link. Vickie saute de joie. Que sa naïveté est palpable ! se dit Sagatt en pensant aux dangers attendant la fille rose à la poitrine plate. Le trio commence à suivre Vickie. Celle-ci fait un signe à la poule bleue. Heureux, le bipède quitte la capitale du royaume. Vickie explique qu'en attendant Link, elle pourrait les conduire à la grotte de la soeur de la grande fée divine. La fée divine a indiqué l'endroit précis à la fille si bien qu'elle se rappelle où aller. La reine et ses amis acceptent la proposition. On se faufile à travers la foule. Une voix hèle Veroga. La féline semble se hérisser par cette voix.

Elle se retourne et dit, l'air ennuyé :

- Toi... Tu es le dernier que j'aie envie de rencontrer...

Chapitre 99 : Le départ d'un serviteur de Pandore   up

Pandore se repose sur l'herbe, se pelotant contre de l'herbe, au bord du fleuve, en route vers le sanctuaire. Elle humecte l'air. Elle se sent de plus en plus proche de son objectif : atteindre le sanctuaire. Elle a un énorme atout : les deux créatures, ainsi que deux serviteurs Maskus et Jacsus. Deux serviteurs idiots. Cependant, Jacsus le paysan commence à inquiéter Pandore. Elle sent que celui-ci développe une propre méditation pendant le voyage. Or, une personne qui médite seule est une personne qui prévoit quelques projets pour l'avenir. Certains détails n'échappent pas à la redoutable femme : attitudes de réflexion, regard acéré, manies d'idiot diminuant de temps en temps... pour ne citer que ceux-ci. "Vaut-il mieux s'en débarrasser ? Pourtant, je ne peux m'en débarrasser facilement. C'est mon serviteur après tout et je n'ai pas pour habitude d'éliminer un faible serviteur. Je préfère encore le séduire ou l'éloigner en le menaçant. Le savant, c'était différent. Il peut en effet devenir une menace à partir du moment où il est assez intelligent pour concevoir des choses incroyables. Je l'ai éliminé sans remords."

De son côté, Jacsus rumine contre son inféodation à Pandore. Il sait qu'il étonne son compagnon Maskus mais il n'en a cure. Il connaît très bien les projets de Pandore mais il aimerait la quitter pour réaliser son propre projet. Que faire ? S'il quitte brutalement Pandore, celle-ci n'hésiterait pas à être cruelle. La seule façon de la quitter pourrait être de l'avouer franchement face à la femme. Cependant, il a peur d'être poussé à assouvir se xuellement Pandore. Son instinct de macho faible reprend le dessus. Il a l'habitude de prendre de haut les femmes. Pourtant, il admire Pandore et son intelligence. Au fur et à mesure qu'il la fréquente, celle-ci devient très perverse et dangereuse. A tout moment, Pandore peut le soupçonner de la quitter précipitamment sans préavis et dans ce cas, elle ameuterait ses deux chiens à sa poursuite quitte à perdre du temps. D'un autre côté, il craint de devenir son esclave se xuel si Pandore consent à ce qu'il la quitte. La deuxième solution est préférable même si ça lui coûte son côté macho. Il n'a pas envie de voir sa vie terminée et il a bon espoir de doubler Pandore. Il a de minces chances d'atteindre son projet mais il n'en peut plus d'être soumis à la femme sensuelle.

S'il réussit à convaincre Pandore, il pense qu'il pourrait rejoindre Link ou ses amis car en collectant quelques informations au gré des rencontres avec des habitants aimables et sans aucune méfiance, la femme et ses sbires savent à peu près où se trouvaient Sagatt et ses amis (la haute taille du géant, une certaine notoriété de Veroga et la beauté de Zelda passent peu inaperçus). Du coup, il aura peut-être une chance de rattraper le groupe. Comme les habitants ne paraissent pas citer Link et la fée parmi le groupe, Zelda et ses amis l'attendaient peut-être. C'est le moment.

Le ciel orangé meurt petit à petit pour permettre au ciel bleu de monter sur la scène. Pandore se rassied à la vue de Jacsus marchant vers elle. Elle est amusée de remarquer une goutte de sueur perler sur son cou. Se peut-il qu'il joue la comédie ? Il se peut... Elle a conscience de ce que va dire Jacsus.

- Maîtresse... Je... Je voudrais vous dire...
- Chut... Ne dis rien... Tu montres des signes de ressentiment envers moi, n'est-ce pas ?
- C'est... exact, répond le paysan qui devient plus serein par la suite. Je voudrais vous quitter. Votre environnement ne me convient plus malgré votre beauté.
- Tiens ? Tu étais pourtant honoré d'accompagner l'une des plus belles femmes de tout Hyrule et tu me quittes soudain ! En voilà une façon peu orthodoxe. Une demande pareille comme ça, une autre personne t'aurait purement éliminé ! (Jacsus sursaute sans le remarquer.) Et où irais-tu ?
- J'irais rejoindre Link et ses amis. Pour les suivre et espérer ainsi... les gêner...
- Ho ! ho ! ho ! Et comment espères-tu les reconnaître ? Tu n'as jamais vu le grand Link de ta vie ! Tu n'as vu que Sagatt et Link enfant dans une forêt !
- Certes... mais Arnaqua m'en avait fait une description.

Pandore titille fortement. Ainsi ce misérable bouffon a osé parler à un paysan idiot ... Il joue décidément un double jeu... Elle se ressaisit et sourit.

- Et ensuite ? Que feras-tu seul contre eux ?
- Peu importe... A dire les choses franchement, j'apprécie de moins en moins votre présence. Vous quitter me rend plus autonome à ma façon... Et puis, si je gêne suffisamment Link, je vous rendrai indirectement service puisque vous serez la première à atteindre le sanctuaire.

"Pas faux...", se dit Pandore. Non loin de la femme et du paysan, Maskus coupe des arbres avec les deux créatures. Elle reprend.

- Tu as du cran pour me quitter... Je veux bien mais tu dois devenir mon partenaire sur-le-champ... Je sais que tu aimes te sentir supérieur aux femmes... Quel paradoxe... Tu te sens supérieur à une femme mais tu te soumets à moi... Hi ! hi ! hi ! Ton complexe de supériorité t'autoriserait-il à rompre les ponts avec moi ? Je vois... (Jacsus rougit.) Je n'ai jamais pour habitude de laisser partir les gens sans mon consentement ou alors il faut qu'ils me satisfassent, même le plus nul d'entre eux... Ne cherche pas à comprendre mes manies...

Jacsus vaincu consent à rejoindre Pandore bientôt. Après quelques minutes, il prend le chemin inverse à travers un vieux sentier que des habitants avaient indiqué plus loin. Partagé entre la joie de connaître un joli corps et la frustration d'être dominé sans pouvoir rien faire, Jacsus poursuit son chemin ruminant contre lui-même. Pourtant, il est tout de même heureux de prendre l'air. Il se vengerait bientôt. Le plus important reste à rejoindre Link par tous les moyens... Il a un projet qu'il doit mener à bien. Oui, il le mènera à bien... Il doit prendre des renseignements auprès des habitants. Il pressent que le groupe de Sagatt n'a même pas parcouru la moitié du chemin qui lui reste à faire pour atteindre le sanctuaire. Il fera quelque chose contre le groupe...

Chapitre 100 : L'ancien compagnon de Veroga   up

- Tu es le dernier que j'ai envie de rencontrer...

La mine ennuyée de Veroga est très palpable. Les autres se retournent. Ils font face à un personnage perdu au milieu de la foule. Il a les cheveux ronds et noirs, des boucles de cheveux tombant sur ses longues oreilles. Ses yeux sont fins, les sourcils également. Une bouche mince. Un nez court, à la manière du nez d'un enfant. Une taille d'un mètre soixante-quinze. Il porte un bandeau enserrant son front. On aperçoit le symbole de la Triforce sur son bandeau. Pantalon noir, ceinture blanche, chemise lourde noire, chaussures marron couronnent le tout. Il a un regard de joie, de joie cruelle. Il ouvre les débats.

- Chère Veroga...

S'adressant ensuite aux autres qui accompagnent la fille :

- Je me présente, Parise.

Il s'incline en guise de politesse comme le veut la tradition du royaume. Veroga croise les bras et déclare brutalement :

- Que me veux-tu ?

Sagatt croit bon d'intervenir :

- Minute. Minute. Avant de vous déchirer comme des divorcés, nous voulons savoir : qui êtes-vous ?
- Pardonnez l'impolitesse de Veroga. Je suis l'adepte du dieu de la foudre, Cornelius. J'ai été à l'école avec... commence Parise.
- Bref. Nous avions été à l'école ensemble...
- Que c'est charmant ! ricane Sagatt. Veroga le fusille.
- Donc je disais, il est vrai que nous avons été ensemble enfants. Cependant, nous étions aussi des rivaux. Bien que nos maîtres aient cru bon de nous mettre ensemble pour atténuer nos rivalités, notre rivalité n'a fait que croître au fil du temps. Finalement, nous nous sommes séparés à la puberté. Je me suis engagé au temple du dieu Molierus tandis que, lui, il s'est engagé au temple du dieu Cornelius. En gros, je pratique la magie du vent alors qu'il utilise la magie de la foudre.
- Je vois. Vous vous haïssez, analyse Sagatt à peine coupé par une exclamation de Vickie : "Ce n'est pas bien !" Curieuse anomalie en ce monde où la haine devrait être apaisée !
- Ce n'est pas de la haine mais une sourde rivalité, rien de plus, avance Parise.

Zelda avance, produisant un étrange aimant sur Parise impressionné par la beauté royale et la silhouette majestueuse de la femme habillée dans sa tenue de Sheikah. Elle pose une question :

- Parise, pourrions-nous savoir ce qui vous amène à reprendre contact avec notre amie Veroga ?
- Chère mademoiselle. C'est simple : je voulais revoir Veroga. Cependant, je serai franc avec vous. Normalement, je ne devrais que vous accompagner, arguant de ma bonne volonté. Pourtant, je suis l'espion des prêtres. Je devrais vous espionner ou... vous dénoncer aux prêtres.

Une exclamation sourde court sur les visages des amis de Veroga. Celle-ci paraît être moins surprise.

- La rumeur court que tu es de mèche avec les prêtres. Est-ce que c'est par rancune envers moi que tu es engagé auprès des prêtres ?

Parise met son bras droit sur la paume gauche, ses trois doigts s'appuyant sur la joue droite, le reste des doigts repliés. Un air arrogant, indubitablement, se dit Sagatt amusé.

- Peut-être... Isagène, Babel et Persétel m'ont ordonné de vous rechercher, à charge pour moi de vous dénoncer. Je pressentais que vous viendriez ici. Lorsque je me suis mis à votre place, je n'ai fait que suivre le proverbe du royaume : "Un cochon pour survivre se cachera toujours dans la tanière du loup pendant que celui-ci surveille les alentours." Mon intuition a payé.

Attendant les réactions de ses interlocuteurs qui ne donnent pas de réponse, il poursuit :

- Bien... Les prêtres ont raison : vous n'êtes pas du genre à paniquer. Je pourrais toujours vous dénoncer. Mais je ne vais pas faire le sale travail pour les prêtres qui ne m'inspirent guère. J'ai profité de l'occasion lorsque ces prêtres ont mentionné la jolie Veroga.
- Evidemment. Tu ne nous dénonceras pas parce que si c'était le cas, nous aurions déjà mis nos culs à la demeure des prêtres. Tu joues bien le double jeu. Quel est ton objectif ? dit le géant.
- Veroga, rien de plus. Je vous explique : je veux accompagner partout Veroga. Si vous vous avisez de me doubler, je n'ai qu'à claquer les doigts, façon de parler, répond Parise souriant qui s'incline. Non, non je ne vous dirai point comment j'avertirai les prêtres en cas de pépin.

Sagatt, un moment pensif, se tourne vers les autres. Il leur demande - s'adressant surtout à la reine Zelda - ce qu'il faut faire. Veroga soupire en répondant qu'elle n'a pas le choix à ce que Parise les accompagne. Impossible de savoir si l'ancien ami d'enfance de Veroga dit la vérité ou non. Dans la mesure où les actions secrètes ne devraient pas être dévoilées au public, on peut estimer que Parise dit la vérité, sinon pourquoi aurait-il mentionné le calme des compagnons de Veroga alors qu'il ne les connaissait pas avant la rencontre ? La reine demande quelques garanties à Parise. Celui-ci lui répond qu'il promet de ne point dénoncer les amis de Link tant qu'il accompagnera Veroga. Quelle est l'unique motivation de Parise sinon apparemment emmerder la féline rouge ? pense Sagatt. On peut toujours se débarrasser de lui plus tard. Le risque est également grand que Parise avertisse du lieu exact du sanctuaire des Déesses.

On n'a pas le choix : Parise sera leur nouveau compagnon ambigu.

Chapitre 101 : La grande fée capricieuse   up

Exit la capitale, bonjour l'entrée de la grotte de celle qui devait être la petite soeur de la grande fée qu'a rencontré Link. C'est une sorte d'igloo vert d'une centaine de mètres perdu au milieu du lac. Le lac est vert. Un pont en cristal relie l'igloo à la terre ferme. En deçà du lac, d'immenses plaines à perte de vue. Pas de symbole de la Triforce sur l'igloo, ni où que ce soit autour du petit sanctuaire. Avant d'atteindre le petit igloo, Vickie ne savait pas que le terme "grotte" est mal approprié pour cette petite bâtisse. D'où son étonnement naïf à la vue de cette bâtisse. Le compagnon de Link se demande si cet igloo contient un puits car il a du mal à imaginer l'apparence à l'intérieur de l'igloo à en juger par sa petite taille.

Le groupe franchit le pont. Veroga prie Parise de bien vouloir "explorer" la "grotte" afin de vérifier qu'il n'y a pas de sortie de secours. Elle aimerait être avec ses amis dans la maison de la divine fée, à l'exception bien entendu de Parise. Il esquisse un rictus avant de s'incliner. Il décline poliment l'invitation, déclarant qu'il a déjà visité l'intérieur et par conséquent, sait que le groupe ne pourrait s'échapper. De plus, il peut toujours siffler les petites troupes des prêtres. Il restera donc dehors.

Les prévisions de Sagatt concernant l'éventuel puits de l'igloo se révèlent cruellement démenties. Ils contemplent émerveillés la salle qui les entoure. Elle est si immense qu'on a de la peine à croire que l'igloo peut contenir une si grande salle. Le sol est pavé de cristal bleu, les murs noirs tapissés de différentes couleurs arc-en-ciel, la salle ne semble pas détenir un plafond car on observe des étoiles scintillantes. Une fontaine en marbre blanc à l'aspect humble les attend. Trois petites fontaines entourent la principale fontaine. Cependant, on ne voit pas de divine fée promise par Vickie. Celle-ci s'en émeut spontanément.

Une luciole apparaît soudain. Elle scintille puis brille tout à coup. Les amis de Link éblouis par la lumière lèvent le bras ou ferment les yeux. Ils s'étonnent ensuite de constater la présence d'une enfant. Une divine fée à l'apparence d'une enfant de cinq ans. Elle a une chevelure rose avec des couettes sur ses deux côtés. Des yeux verts, un beau visage de petite enfant. Elle porte une courte jupe rouge, des petites bottes rouges ainsi qu'un haut-le-corps de même couleur. Des ailes de luciole ornent son dos. Elle tient également sur ses poignets des bracelets jaunes. Elle baille. Elle dévisage le groupe en s'étirant. Contrairement à la lumière de sa soeur qui inonde d'un profond amour tous ceux qui la rencontrent, la lumière de cette fée apporte un réconfort qui s'apparente à de l'amitié. La fée se gratte le menton, pensive. Sa tête dodeline de haut en bas, de gauche à droite. Elle rend l'apparence d'une enfant mignonne un peu comparable à Vickie en moins âgée.

Avant que Zelda n'esquisse, la fée les devance :

- Laissez-moi deviner. Vickie a eu vent concernant ma présence. c'est ma soeur Lumina qui t'envoie, Vickie ?
- Oui, tante !
- Hin... hin... hin... Je n'aurais jamais cru être appelée un jour "tante". Pff... C'est bien ma soeur ! Beaucoup de monde aimerait l'avoir comme leur propre mère ! Chut ! Tais-toi Sagatt ! Sache que je suis beaucoup, beaucoup, beaucoup plus âgée que toi !

La petite fée met ses poings sur sa taille. Le géant est surpris que la fée ait lu dans ses pensées en une seconde. Il est gêné et un peu irrité qu'on pénètre dans son âme. Il reçoit une réflexion de la soeur de Lumina : "Voilà ce qui arrive quand on pense des médisances sur moi." Elle croise les bras, l'air satisfait d'une enfant.

- Ah oui ! Ta pensée me demande mon nom... Sache aussi que je m'appelle Lumineuse. Je sais aussi que Lumina aimerait que je vous aide. C'est bien parce que c'est ma soeur parce que là... (Sa main fait un mouvement de haut en bas.) Je vais vous aider mais auparavant je vais vous examiner chacun.

La reine prend soudain conscience que Lumineuse s'adresse à elle. Elle constate que le temps semble être pétrifié puisque ses compagnons ne bougent pas. Lumineuse s'approche d'elle. Elle lui sourit.

- Reine Zelda... Si tu penses être triste de perdre Rafaeli à cause de tes aventures, ne t'inquiète pas. Chaque personne a le droit un jour de perdre sa sagesse et de compter sur ses émotions. Tu n'as donc jamais perdu ta sagesse. Ce n'est pas la première fois que je te vois te tromper sur tes intentions... Link t'a raconté que tu avais ouvert les portes du Temps à Ganondorf en confiant l'ocarina du temps à ton ami, n'est-ce pas ?

Zelda opine. Lumineuse sourit en fermant les yeux.

- Ton corps grandit vite, tu as la sagesse d'une adulte mais tu restes encore une enfant. Le jour où tu rencontreras une ennemie, reste comme une enfant. Ne grandis pas trop vite. Tu me comprends ?

Son interlocutrice opine toujours.

- Tu me plais. Mais ta descendante me plaira surtout. Parce qu'elle sera un jour une gentille et têtue pirate sans le savoir.

Zelda rougit en songeant qu'elle aura à rencontrer son double. Elle la remercie. Puis elle reste figée à son tour. Sagatt s'aperçoit à son tour de l'arrêt du temps. Lumineuse est à deux doigts du visage du géant, malicieuse.

- Alors... comment va Magalène ? Et ne me dis pas : "Tu vas pas recommencer comme Veroga !" Et gnagna... J'ai été plus rapide que tes pensées. Hi ! hi ! hi !
- Je commence à croire que tu es une fée très chiante.
- La chiante Lumineuse te dit que ton coeur commence à avoir un faible pour Magalène mais que ton cerveau refuse d'aller plus loin. Tss... les mâles...

Sagatt le regarde un peu énervé. Lumineuse poursuit en dodelinant sa main :

- Si tu as peur de perdre les joies de ton enquête, ne t'inquiète pas. Magalène saura facilement libérer ton temps qui te reste à enquêter. Tu t'entêtes à jouer les cyniques ou à proférer des ironies parce que tu aimes éprouver tes adversaires pendant tes enquêtes mais ça ne marchera pas avec Magalène car tu la sous-estimes fortement. "Je n'ai pas envie de voir une nouvelle pomme sur une branche d'un arbre." C'est ce que tu disais à Rafaeli, n'est-ce pas ? Si tu penses qu'elle sera malheureuse si tu l'éconduis, dé-trom-pe-toi ! Elle est si têtue sous ses apparences de timide femme. Elle ne te lâchera pas.
- Si tu viens me faire la morale, je vais changer de camp et jurer fidélité à Rin... ou encore coucher avec Pandore !
- Tss... les mâles... Même si tu es exceptionnel, tu ressembles un peu au coq qui parade secrètement dans la cour.

Les dents de Sagatt grincent. Il a envie de la tabasser pour son impertinence qu'elle soit âgée ou non.

- Puisque tu penses ainsi, je vais encore t'éprouver, tu auras des enfants avec Magalène ! L'un s'appellera Aurore ! Hin ! hin ! hin ! Et je ne raconte pas des conneries comme tu aimes à répéter ce mot.

Sagatt tousse un peu. Lumineuse décide d'arrêter son jeu sinon sa soeur la grondera gentiment (et surtout les déesses seraient attristées). Elle illumine Sagatt. Elle lui explique qu'il a un pouvoir spécial à n'utiliser qu'en cas de légitime défense ou à bon escient. Il n'a qu'à émettre une pensée pour utiliser son attaque spéciale. Le géant remercie malgré tout Lumineuse puis reste figé à son tour. Et ainsi Lumineuse fait de même avec Vickie. Elle bavarde gentiment avec elle, la taquinant doucement. Elle a du mal à croire Lumina lorsque celle-ci lui prédit que Vickie deviendra la reine des fées du Saint-Royaume. Lumineuse regarde le ciel en soupirant.

En revanche, elle ne parle pas avec Veroga. Elle souhaite bonne chance au groupe qui cesse d'être figé. Sa lumière aimable disparaît plongeant le groupe dans de nouvelles aventures. Vickie explique à ses compagnons qu'ils devraient se rendre au village où Link viendra les rejoindre dans quelques jours. Concernant la perte de temps à attendre, elle répond que Lumineuse l'a rassurée car le sanctuaire restera inviolé tant qu'on n'aura pas les trois boules rouge, verte et bleue.

Chapitre 102 : La fin de Maskus   up

Pandore joue avec les plis de sa robe légère tandis que Maskus et les deux créatures sont en train de chasser du gibier dans une forêt. La barque est toujours traînée sur l'herbe située près du fleuve. Elle met ses bras autour de ses genoux et pose son menton dessus. Dois-je m'inquiéter pour Jacsus ? A en juger par sa mine éplorée lorsqu'il a eu fini de coucher avec moi, je ne le pense pas. Satisfaite, elle sourit. Peu importe que les compagnons de Link la rattrapent, elle trouvera bien le moyen d'éloigner leur menace. Et puis, ses créatures seront présentes. Elle repense à Jacsus et à ses pitoyables performances au "lit". Elle se doutait mais elle était tout de même contente de dominer et de lui faire sentir qui était la maîtresse.

Elle est toutefois pressée de connaître le sanctuaire des déesses. Le sanctuaire même où, dit-on, les fameuses déesses auraient mis un trésor inestimable et supérieur à la Triforce. Elle veut être la première à mettre la main dessus. Elle s'excite de sa compétition. Elle concourt au droit de mettre la main sur le trésor divin avec Link et Rin. Faut-il s'alarmer de la puissance de Rin ? Sans doute pas si on arrive à atteindre le fameux trésor. Elle n'obéirait jamais au dieu déchu. Elle soupire.

Maskus regarde les créatures. Celles-ci n'ont aucun mal à dépister le pauvre lapin aux quatre oreilles roses. Elles l'ont rattrapé. En un clin d'oeil, le lapin n'a pas le temps de préparer ses adieux au Saint-Royaume. Il sera prêt à loger dans un estomac. Ainsi en est-il de même pour d'autres pauvres proies... L'appétit ne souffre d'aucune compassion, les proies devaient mourir. Maskus se contente de rechercher des branches ou de ramasser des champignons - si on en trouve. Il envie Jacsus qui a réussi, malgré lui, à coucher avec Pandore la sublime femme. Il avait accepté de servir Pandore parce qu'elle avait un redoutable charisme prompt à ressusciter le mort qui vécut en ermite durant sa vie. Il y a bien sûr le goût de l'aventure dangereuse car le serviteur n'ignore pas les méfaits qu'a commis Pandore. Il pouvait toujours être arrêté et jugé pour complicité de meurtres ou de méfaits. Il n'oublie pas la promesse de Pandore d'offrir son corps à lui. Qui ne voudrait s'approprier un sublime corps ? Il sait qu'elle avait forniqué avec plusieurs mâles mais il n'en a cure. Il espère plus que tout dormir avec elle à son tour. Inlassablement, Pandore le domine tant qu'elle ne s'offre pas à lui. Il suffit de promettre pour que Maskus devienne son plus fidèle serviteur ! Pandore y trouve son compte.

On allume le feu. On met à nu les animaux morts afin qu'ils servent de nourriture cuite. Le repas se passe dans un silence relatif. Chaque créature a sa propre nourriture qui convient mieux à sa race. D'ailleurs, elles peuvent rester en vie plusieurs jours sans se nourrir ou boire. Maskus est toujours mal à l'aise lors des repas, quand il regarde les créatures du savant manger. Il sait qu'elles font partie des habitants les plus puissants d'Hyrule. Il se garde donc de les provoquer. Elles semblent n'obéir qu'à Pandore. Il se garde aussi de provoquer la femme. Ayant terminé de ranger la nourriture au fond de son estomac, Pandore déclare :

- Il est temps que je m'éloigne.

Le "je m'éloigne" correspond évidemment aux besoins les plus primaires. Le coeur de Maskus bondit. Il sait que Pandore, pour assouvir ses besoins, aime se dénuder. Ce qu'il ignore en revanche, c'est que la femme se dénude exprès pour mieux assouvir le voyeurisme de Maskus. Elle a l'habitude d'élaborer sa stratégie de domination sur les mâles : lorsqu'elle ne promet pas son corps, elle fait en sorte qu'on l'espionne, histoire de faire patienter et d'exciter les mâles. Elle avait essayé de même avec Sagatt pendant la guerre civile, il y a dix ans, mais elle avait échoué. Le géant ne s'intéressait surtout pas à elle, il ne pensait qu'à ses compagnons tués par les anciennes créatures. De plus, il l'avait vaincue et "graciée". Elle n'oublie jamais son humiliation. Sagatt est l'une des rares personnes à ne pas tomber sous son charme.

S'éloignant du camp, s'enfonçant dans des branchages embrouillés, elle recherche un endroit suffisamment grand pour faire ses besoins mais aussi un endroit un peu clairsemé pour qu'on l'espionne. Finissant par trouver son endroit, elle entend un bruit. Maskus croit avoir retenu l'attention de l'oreille de Pandore. Celle-ci fait semblant de ne pas l'entendre, souriante. Elle commence à se déshabiller au moment où Maskus se penche pour mieux se cacher. Il rougit de plaisir. Le malheur veut qu'il profite du voyeurisme sans se tenir sur ses gardes. En effet, un immense python attendait le moment propice pour étrangler. Il ne voulait pas s'en prendre à la femme car son instinct lui commandait de ne point bouger. En revanche, le serviteur est une proie idéale. Quel imbécile !

D'un coup, il s'élance en bas et attrape le cou et les aisselles de Maskus. Celui-ci crie. Pandore l'entend et se retourne, nue, vers l'origine des cris. Elle comprend que Maskus est en danger. Avant de l'aider, elle appelle ses créatures. Trop tard. Malgré les efforts de sa maîtresse, Maskus est étranglé par les mouvements du python. Parviennent alors les créatures qui tuent sans coup férir le monstre. Maskus reste inanimé entre les bras du python, les os craquelés. Pandore le contemple. Elle a une mine soucieuse. Un serviteur de moins, un jouet de moins. Elle serait prête à tout pour sauver son serviteur. Elle a oublié que si les prédateurs n'osent point s'attaquer à elle, Maskus ne bénéficie pas de ce traitement. Elle se reproche sa négligence. Elle avait promis à Maskus ce qu'il voulait. Elle ordonne ensuite aux autres de jeter le corps au fleuve. Elle s'habille et rejoint les autres transportant le corps.

Et vogue la barque...

Chapitre 103 : Link rejoint les autres   up

Voilà deux jours que Sagatt, Veroga, Vickie, Parise et Zelda plongent dans l'oisiveté. Ils se trouvent dans un petit village perdu sur une colline, enfermé entre ses longs sapins violets. Un petit fleuve traverse le village. Trois ou quatre ponts font la navette entre deux parties du village. Des moulins sont actionnés sur le fleuve pour produire de la farine. Le fleuve est un élément typique du Saint-Royaume : il est capable de remonter la colline pour redescendre ensuite ! Le groupe est bien accueilli par les villageois. Bien sûr, ils ont entendu de terribles nouvelles du chaos qui règne dans une autre moitié du royaume, mais ils vouent une foi très profonde aux déesses pour ne pas s'inquiéter plus. La seule chose qui puisse inquiéter les habitants est la présence des prédateurs ainsi que l'absence de gardiens du village (les animaux bien entendu).

Vickie sait juste par la grande fée que Link devrait venir au village. On attend donc. Chacun à sa manière tue le temps : Sagatt se documente sur la vie quotidienne du Saint-Royaume (ces informations feront à coup sûr saliver son ami Billo), Veroga aide les gens dans leurs tâches ménagères, Zelda aime à plonger dans un petit fleuve - elle est toujours une enfant qui aime nager dans le fleuve près du château -, Parise ne cesse de taquiner Veroga qui l'envoie balader, Vickie s'émerveille avec des petits animaux qu'elle n'avait jamais aperçus, comme un petit hamster. Tous, certes, n'oublient pas leur mission (excepté Parise et à priori Vickie qui ne semble pas avoir une grande idée) qui est d'atteindre le sanctuaire, d'écarter le mal et de découvrir les tenants et les aboutissants de l'affaire qui secoue le royaume d'Hyrule.

Un chef de village vient parler à Zelda. Il s'adresse à celle-ci car il pense que la reine semble commander les autres. Il a jugé ainsi sur la base de la silhouette royale - une fois, il avait rencontré une prêtresse à l'allure majestueuse. La requête du chef est d'aider les villageois à repousser les prédateurs durant un moment. La reine lui répond que bien qu'elle n'ait aucune expérience, elle est bien disposée à aider le village. Elle lui conseille de s'adresser à Sagatt le cerveau de la bande de Link.

D'où s'ensuit la conversation entre le chef de village et le géant :

- Vous dites que des prédateurs s'approchent de près du village ? interroge le géant.
- Exact, monsieur. Normalement, lorsque les gardiens sont présents, nous ne nous faisons pas de soucis. Mais depuis ce temps...
- Oui, à ce que je sais, le chaos a semblé obliger les "gardiens" à aller au premier front...
- Pardon ?
- Rien... (Sagatt a oublié que le Saint-Royaume n'a jamais connu de grave crise comme une guerre). A quel genre de prédateurs faites-vous allusion ?
- Des loups-garous... Ils aiment se tapir dans l'ombre... Nous savons qu'ils sont utiles dans la nature mais on a peur qu'ils s'en prennent à nous. Je n'ignore pas que les déesses aiment nous offrir le libre-arbitre... Et que c'est à nous de leur faire confiance et de nous débrouiller dans la mesure de nos moyens. Les événements nous ont pris au dépourvu... Je vous ai parlé, mais les autres habitants ne semblent pas avoir pris conscience du danger qui les guette. Et puis, vous semblez être... équipé de curieux objets de violence...
- Vous en savez des choses ? rigole Sagatt.
- J'ai voyagé. J'ai rencontré des prêtres qui ont bien voulu nous parler des autres pays inconnus où nous ne pourrions jamais aller. Quand j'ai remarqué vos objets... et votre façon de parler... J'ai compris... enfin, j'ai compris...
- On fera ce qu'on peut faire... Je n'ai pas envie qu'on m'emprisonne pour rien à mon retour...
- Hein ?
- Rien...

L'affaire est conclue. Tant que Link ne sera pas de retour, le groupe de Zelda protégera le village.

Caché dans l'ombre d'une bâtisse, un personnage observe les alentours du village. Jacsus. Il n'était présent que depuis une journée. Il attend prudemment. En fait, il a compris que le groupe n'a qu'une boule rouge en sa possession. Donc Link devrait avoir les deux autres. Il l'attendra donc et... sa patience est récompensée lorsque parvient le début d'après-midi.

Un villageois annonce l'arrivée d'un curieux personnage au bonnet vert accompagné d'une boule lumineuse. Sagatt, Veroga et Zelda se réveillent. Enfin, Link serait-il de retour ? Vickie a alors raison ! Seul Parise reste assis attendant patiemment la fin des retrouvailles. Vickie reste obstinément avec ses hamsters. Elle a complètement oublié ses compagnons et pire encore sa "mission" d'aller au sanctuaire !

Oui, il s'agit bien de Link pagayant sur une barque ! On se serre les bras, on se félicite. Link leur raconte qu'après avoir été emmené par un aigle géant, il s'est retrouvé près de la capitale où l'aigle ne souhaitait pas entrer. Il allait à la capitale lorsqu'il reçut un message sonore de la grande fée divine. Elle lui demandait de prendre une barque et d'aller à l'endroit indiqué où ses amis l'attendraient. Link a voyagé sur le fleuve qui l'a emmené jusqu'au village. Zelda semble être très heureuse de le retrouver sain et sauf. On s'enquit des boules. Link les a.

"Il les a ? Mais alors, il faut que je les récupère ! Je viens de voler la boule rouge. Comment se faire remettre les deux autres boules ? Je ne veux pas qu'ils quittent tout de suite le village sans que je puisse prendre les boules. Que faire ?"

Soudain, Jacsus remarque une chose importante : Vickie n'était pas présente parmi le groupe qui accueille Link ! Tant mieux ! Il n'a qu'à prendre la fille en otage. Il recherche et retrouve facilement Vickie accroupie sur ses genoux, occupée à regarder des hamsters s'amuser. Elle est si occupée qu'elle n'entend pas Jacsus s'approcher. Il la capture en mettant la main sur sa bouche. Il sort une petite dague et hurle. Surpris par le cri, le groupe prend le chemin du cri. Sagatt et Link sont étonnés de retrouver Jacsus et Vickie. Pandore ne serait-elle pas loin ? Comment Vickie peut-elle être capturée sans faire intervenir ses dons de chance qui la protègent ? La fille a un regard pâle. Parise rejoint les autres et observe la scène d'un oeil froid et indifférent. Zelda tente de négocier. Jacsus ne veut que les boules verte et bleue. Sagatt a compris que le paysan vient de voler la boule rouge. Jacsus s'agite nerveusement en pointant le cou de Vickie.

Prenant le tout pour le tout, Sagatt devient calme et sourit, ce qui accroît le malaise de Jacsus. Celui-ci sait que le géant est l'une des personnes à avoir vaincu Pandore. Il s'agite en hurlant en direction de Sagatt. Le policier lui répond qu'il peut toujours égorger la fille si ça lui chante. Réactions effarées de Veroga, Zelda, Navi et Link. N'en croyant pas ses yeux, Vickie commence à pleurer. Interloqué par la réponse de Sagatt, Jacsus hésite... S'il égorge Vickie, il n'a plus d'otage. La sueur coule sur son front. Les larmes coulent sur la main de Jacsus. Celui-ci instantanément retire la main pour l'essuyer. C'est à ce moment que sa main heurte une branche qui court sur le mur d'une maison. Or, cette branche contient des épines. Link réagit pas sur-le-champ : il sort le boomerang qui assomme Jacsus. Sagatt se précipite sur le paysan pour lui attraper les mains et les poser sur son dos. Zelda rassure Vickie.

Attaché, Jacsus sort peu à peu de la torpeur. Avant de l'emmener, Sagatt remarque une sorte de fissure sur l'une des tempes de Jacsus. Celui-ci, apercevant l'oeil acéré du géant, tente de reculer mais Sagatt le frappe. Jacsus capitule. Les doigts de Sagatt pénètrent dans ladite fissure. Une lumière inonde le visage. Un masque tombe par terre. Sagatt crie. Il n'en croit pas ses yeux.

Arnaqua.

Chapitre 104 : L'interrogation   up

Sagatt avait installé Arnaqua alias Jacsus dans une petite cabane en bois situé un peu à l'écart du village. Il avait pris quelques précautions : il avait fait verrouiller la porte ce à quoi les villageois ne voyaient pas l'intérêt mais ils se taisaient. Zelda avait grondé le géant sur son attitude durant la prise d'otage. Sagatt ironisa que son "attitude" avait malgré tout sauvé Vickie. Néanmoins, il s'était excusé auprès de la fille rose. Elle oublia facilement ses peurs et retourna à ses hamsters. Voilà trois heures que Arnaqua était enfermé et personne n'avait bougé. Sagatt a maintenant conclu que Pandore n'est pas dans les parages immédiats du village. Il commence à comprendre certains aspects de l'affaire du puits sans pour autant conclure.

Se rassurant sur l'absence de Pandore, Sagatt pénètre dans la cabane avec Link et Navi. Zelda est auprès de Vickie et s'émerveille des hamsters (elle est restée une enfant dans son corps de jolie femme). Veroga surveille Parise afin que celui-ci ne prévienne les prêtres. S'ensuit une réflexion de Parise : "Serais-tu tombée amoureuse de moi au point de me surveiller ?". Veroga fait une moue méprisante. Le géant regarde la cabane qui mesure deux mètres sur un mètre soixante. Une fente de fenêtre illumine la cabane. A l'origine, c'était un amas d'objets. Mais Sagatt les avait fait évacuer. Link accepte de rester une nuit pour aider les habitants à éloigner les loups-garous. Quant à Arnaqua, il a l'air indifférent, pas abattu, plutôt résigné.

- Tu sais ce qui m'amène ? questionne Sagatt.
- Ouais. M'interroger.
- Voilà qui est bien. Tu seras un bon toutou. Tu me répondras.
- A ta place, je serais moins sûr. Ça dépend de ce que je vais te répondre.
- Petit con... Très bien. T'es-tu mis au service de Pandore ?
- Oui.
- De mieux en mieux. Il semble que tu étais l'employé des Zoras verts dans leur bibliothèque et que tu aies dérobé des parchemins, n'est-ce pas ?
- Peut-être, fait Arnaqua souriant.
- Tu étais également présent à la bibliothèque royale ou au château, exact ?
- Exact mon porc.
- Tu joues avec le feu. As-tu rencontré le vendeur de masques ?
- Ouais.
- Et tu as échangé la liste des masques contre le masque de Jacsus ?
- Ouais.
- Pour quelle raison ? As-tu rencontré Pandore avant ou après ton emploi à la baie des Zoras verts ?
- Mm...
- Réponds !
- Hé ! hé ! hé ! Bah... Après mon emploi. Pour ce qui est la raison de l'échange, secret.
- Je crois que tu t'étais procuré ce masque au cas où. Je pense que tu n'as rencontré Pandore qu'après avoir pris le masque.

Le tic des yeux d'Arnaqua que Sagatt connaît bien révèle que le géant a raison.

- Qui est alors ton sosie au fond du puits ? Aurais-tu employé ton sosie afin de baiser celui ou celle qui devait venir au rendez-vous ?
- Tu as la mémoire courte, on dirait..., ricane "Jacsus".

D'abord irrité puis perplexe, Sagatt réfléchit sur sa mémoire courte. Aurait-il déjà rencontré le sosie ? Navi et Link se contentent de suivre la scène en se taisant. Sagatt lève le doigt en guise de réponse. Il sourit.

- Tu as raison. J'ai vraiment la mémoire courte...
- Et... tu es con comme policier...
- ... Tu avais un jumeau. Votre père, alcoolique, battait votre mère. Elle s'était enfuie avec ton jumeau alors que tu n'étais resté que chez ton père parce qu'elle n'avait pas pu t'emmener. Exact ? (Sagatt s'adresse maintenant à ses amis). Ensuite, j'avais su que la mère et son fils s'étaient perdus en mer. Tout le village les avait recherchés. On pensait qu'ils s'étaient noyés. C'est pour ça que je n'avais pas pensé au jumeau encore vivant. Qu'en est-il, Arnaqua ?
- Notre mère est morte noyée mais un autre pêcheur ayant l'habitude de pêcher dans une haute mer avait sauvé mon jumeau. Depuis, je n'ai de cesse de le rechercher, révélant mes combines dont je suis fier... Ensuite, je n'avais jamais révélé à quiconque que mon jumeau était vivant, pas même à mon père ! Heureusement, il a crevé !
- Oui. Au fur et à mesure que tes talents d'arnaque ou je ne sais quoi grandissent, tu as retrouvé le parchemin à la bibliothèque de la baie et tu as élaboré un plan avec ton jumeau. Je parie que Pandore ne savait rien. Tu as fait chanter cette femme, raison de plus pour que tu insistes sur un rendez-vous au village Cocorico au su et au vu de tous. Tu t'es déguisé en Jacsus et tu as envoyé ton frère au cas où. Malheureusement, pour toi, il est mort je ne sais comment.
- Mmm... Tu deviens soudain intelligent... Oui, Pandore m'étouffait en quelque sorte. Elle est si belle et si diabolique que je regrettais de m'associer à elle. Malgré tout, Jacsus l'avait suivie pour connaître le monde merveilleux du Saint-Royaume. Elle m'a encore étouffé que je me suis échappé une fois de plus.
- T'es mal barré. Tu n'as pas su voler les boules. Quel suicidaire !
- Je n'ai plus rien à perdre.
- Je vois... Pourquoi recherches-tu la Triforce ou le trésor divin ? Aurais-tu des révélations à nous faire ?
- Oui. Mais je me tairai désormais.
- Alors pourquoi tu nous répondais ?
- Pour que tu me foutes la paix. Point barre.

Sachant qu'il ne tirerait rien de plus de cet imbécile, Sagatt décide de sortir au moment où un bruit se fait sentir. Il sort rapidement et aperçoit Veroga massant sa cheville. Elle déclare se l'être foulée contre une pierre en allant à la cabane. Elle explique encore que Parise l'a tellement gonflée qu'elle a préféré amener Zelda et Vickie pour surveiller discrètement l'espion. De plus, le chef du village a annoncé que des loups-garous se font de plus en plus audacieux. Sagatt opine en souriant et verrouille la porte.

Chapitre 105 : La nervosité de Parise   up

Parise est obsédée visuellement par Veroga. Zelda et Vickie sont un peu tendues car les relations entre l'espion des prêtres et la féline rouge ne sont pas au beau fixe. Il gratte ses mains posées sur ses cuisses. Il est assis sur une simple chaise. La salle dans laquelle sont rassemblées les filles et l'espion est rectangulaire. Quelques fenêtres ornent la salle. Une porte en bois est située au bout de la pièce. Zelda et Vickie sont également assises sur leurs chaises. Veroga est adossée contre le mur, les bras croisés, fixant continuellement en feignant d'ignorer Parise. Car elle sent la nervosité de son rival.

Navi, Link et Sagatt sont dehors sous une pluie battante. La nuit vient enfin de tomber. Des habitants font état de la présence de quelques loups-garous s'approchant courageusement du village. Ils n'ont plus peur depuis la disparition des "gardiens" qui devaient protéger le village. Bien que les prédateurs soient leurs ennemis, ils admettent mal l'idée qu'on puisse faire violence sur ces bêtes plutôt que la diversion, attitude presque toujours adoptée par les gardiens. Navi sert en quelque sorte de "lampe" afin de guider les deux compagnons et d'éclairer l'endroit. On entend un hurlement sinistre, signe d'audace des animaux carnivores.

Les deux compagnons descendent un peu la pente. Ils observent enfin un loup-garou. Il a de gros poils autour de sa tête, son corps est bleu, sa queue verte et ses griffes rouges. Ce loup grogne et attaque...

- Vous entendez ce bruit ? s'inquiète Vickie.
- Oui, mais ne crains rien. Fais confiance à Link et à Sagatt, sourit la reine.

Parise intervient sournoisement :

- Oui, mademoiselle. Il n'y a rien à craindre des prédateurs. Car le pire prédateur se trouve dans cette salle même.

Veroga comprend l'allusion et se contente de ne rien dire. Vickie prenant la phrase de Parise au premier degré, se met à rechercher le "prédateur". Zelda rassure la fillette en posant la main sur son épaule. Parise continue :

- Il ne manquerait plus que Veroga détruise la maison à coups de magie du vent...
- Quel rapport ? répond enfin la féline rouge.
- Tu as bêtement détruit une maison alors qu'il fallait la transporter ailleurs par la force du vent.
- Pff... Après tout, Veroga a été admise d'office alors qu'elle a détruit la maison. On ne peut pas en dire autant de toi... Rater les épreuves importantes, c'est malin...
- Aurais-tu séduit les examinateurs ? Pas étonnant de ta part... Tu es mignonne après tout.
- Merci Parise. J'ajoute : pas étonnant que tu aies un complexe d'infériorité envers moi... Rappelle-toi. Tu devrais faire sortir le sort... et...
- Tais-toi... Tais-toi...

Parise montre des signes de nervosité. Zelda commence à s'inquiéter. Elle s'apprête à se lever.

Link fait des combos d'une incroyable vitesse. Il détruit des loups-garous. Le géant se contente d'en détruire un ou deux, surtout aidé par Navi. Des cris faibles mais perceptibles proviennent d'une autre partie du village. Link comprend : les loups-garous utilisent la même méthode que les fantômes s'attaquant à la ferme de Romani à Termina. Il doit aller là-bas. Il le dit à Sagatt qui opine.

- Non. Je ne me tairai point. Tu m'as provoqué. Tu ne me plaisais d'ailleurs pas avec ton arrogance. Tu es peu apprécié... J'ajouterai...
- Toi... Ferme-la...
- Xantia... l'examinatrice...

Ne pouvant contrôler ses pulsions, Parise jette une foudre vers Veroga. Celle-ci n'a que le temps d'esquiver. Zelda et Vickie ont à peine vu le sort lancé par Parise. Elles retrouvent Veroga par terre, tenant son ventre. Elle est blessée. Zelda agrippe Parise. Il regarde la fille rouge, les yeux hagards. La reine lit dans les yeux du garçon : une lueur de folie. Il répète : "Elle fait semblant... Elle fait semblant..." Vickie veut aider Veroga mais elle déclare :

- Ne vous en faites pas pour moi. Une fée de Link saura me guérir. Il... faut emmener Parise dans une autre salle... Il avait des accès de folie autrefois... Vite...

Elle se crispe la main posée sur le ventre. Zelda ne remarque pas de sang sur le ventre mais cela pourrait être une hémorragie interne. Elle agrippe alors les bras de Parise. Il s'ébat furieusement. Vickie attrape le bras. Il hurle : "Laissez-moi ! Laissez-moi ! Elle fait semblant !!!" Sans peine, les filles emmènent Parise hors de la salle...

Link tue quelques monstres grâce à son arc. Si ses hésitations à éliminer les prédateurs comme le veut l'une des règles du royaume incitent Link à être moins agressif, ses scrupules tombent lorsqu'il constate que le village est vraiment menacé. De toute façon, on ne peut pas disperser les monstres par la force de diversion ou de persuasion. Les villageois n'ont aucune notion de combat. Sagatt élimine les autres monstres et part à l'autre endroit, accompagné par Navi. La pluie bat son plein.

Zelda tient à peine Parise sur le lit. Il hurle furieusement. Elle trouve curieux que l'espion n'ait pas recommencé à foudroyer. Peut-être une négligence ou un oubli, ou encore un rituel à respecter... Quoi qu'il en soit, il faut mettre Parise hors d'état de nuire. Il continue à hurler. Zelda ordonne à Vickie d'aller chercher des cordes dans une autre pièce. Elle opine. La reine doit se mettre sur le ventre du rival de Veroga pour le maintenir fermement. La fille naïve sort, prend le couloir et pénètre dans une petite pièce. Mais elle se trouve dans un tel désordre qu'elle se demande par où commencer. Elle remarque quelques araignées. Elle ne veut leur faire aucun mal....

Quelques minutes plus tard

Les loups-garous battent en retraite, en colère. Sagatt retrouve Link et le félicite. Navi fait de même pour le géant. Mais lorsqu'ils retournent dans la pièce rectangulaire, ils sont surpris par l'atmosphère. Zelda est en train de soigner le ventre de Veroga. Navi n'hésite pas : elle soigne la fille. Veroga, retrouvant la santé, remercie la fée qui rougit. Vickie regarde les deux garçons d'un air triste. On leur résume la situation : après avoir écarté Parise, Vickie a dû mettre du temps à retrouver une corde. La reine a dû attraper Parise tentant de sortir. Elle a même dû fermer la porte pour l'en empêcher. Avec son corps de jeune fille peu habituée à la force, Zelda a difficilement maintenu l'espion. Avec la fille rose, la reine a emprisonné Parise sur le lit.

Un chef de village entre dans la pièce. Sagatt sait que tous les habitants étaient prostrés chez eux afin de ne pas être attaqués. Il rassure le chef en disant qu'il n'y a plus rien à craindre, et sourit perfidement car il commence à être soulagé par la tournure des événements. Parise allait pouvoir quitter le groupe, de gré ou de force. La reine résume la situation une nouvelle fois de plus au chef. Il est maintenant convenu qu'il garde Parise en attendant l'arrivée des magiciens traitant la maladie de folie.

Le policier part vérifier la cabane. Mais lorsqu'il s'approche, il s'étonne de constater que le verrou a été forcé. Il se précipite à l'intérieur. Arnaqua a bien disparu. On ne sait comment pour le moment. Sagatt se met en quête de suivre Arnaqua. Par bonheur, la pluie a créé de la boue. Or, qui dit boue, dit empreintes de pas. L'herbe étant rare à partir de la pente, il n'a pas de mal à suivre les traces. Il court en regardant attentivement les pas.

Cependant, au bout de plusieurs mètres, il s'aperçoit désabusé que les pas s'arrêtent brusquement. Et pour cause, Arnaqua se trouve sur le dos, avec une grosse blessure sur le cou et le ventre. Aucun doute, un loup l'a attaqué et devant l'imminence du redoutable Sagatt, le prédateur a estimé sage de s'enfuir. Il s'accroupit devant le cadavre d'Arnaqua. Il est bel et bien mort et il n'y aura, à priori, pas d'autre Arnaqua déguisé. La question bouillonne à l'intérieur des neurones de Sagatt :

Qui a donc délivré Arnaqua ?

Chapitre 106 : Le corps d'Arnaqua   up

Arnaqua est posé sur une table dans une pièce sous le regard un peu effaré du chef - il n'a jamais vu de mort violente. Sagatt l'examine sans plus de résultats. Face au groupe de Link, le policier résume :

- Link, Navi et moi sommes sortis défendre le village de l'assaut des monstres. Zelda, Vickie, Veroga et Parise étaient dans la même pièce. Il pleuvait fort. Les villageois étaient terrés chez eux par peur d'une attaque. Il y a en gros quarante minutes entre le début et la fin des attaquettes (il joue sur ce mot pour mépriser l'attaque des monstres). Pendant que nous nous battions contre les monstres, Parise et Veroga se sont disputés. Exact ? Parise, dans un acte de nervosité, a blessé la jolie fille, ce qu'a bien attesté l'autre encore plus jolie (Zelda fronce les sourcils). Afin d'empêcher l'espion de commettre le pire, Zelda a dû l'emmener dans un endroit tranquille avec Veroga pendant qu'elle attendait leur retour ou le nôtre. Vickie a dû aller chercher une corde. Par malchance, la pièce dans laquelle devait se trouver l'objet était dans un tel bordel qu'elle a mis des minutes à le trouver. Zelda et Vickie ont attaché Parise pendant ses cris. Zelda et Vickie sont enfin venues soigner la blessure de Veroga qui avait débordé du ventre. Peu après, nous étions de retour. Exact ?

Tout le monde opine. Sagatt regarde chacun puis rend sa conclusion :

- Toute la question est là : qui donc a délivré Arnaqua pendant ce temps-là ? Il est donc évident qu'il y a quelqu'un d'autre que l'ancien sbire de Pandore. Cependant, Arnaqua seul a été attaqué. Si un complice était venu le délivrer, pourquoi n'a-t-il pas défendu Arnaqua ? Une hypothèse est possible : il l'a délivré, l'a accompagné puis l'a abandonné. Quel est donc le mobile du crime ? Probablement pour l'empêcher de parler. Mais pourquoi ne pas l'éliminer dans sa cabane au lieu de l'emmener faire joujou avec les monstres ? Vous avez une idée ?

Pas un ne se risque à d'autres hypothèses. Sagatt continue :
- On lui a coupé les liens avec un couteau très affûté. Quant au verrou en fer, il a été éclaté. La coupure est très nette comme si quelque chose de puissant avait facilement découpé le cadenas comme sur une feuille. Oui, monsieur, vous voulez me dire quelque chose ?

Le chef s'avance et dit :

- Je ne sais pas si cela a un rapport mais...
- Dites toujours. Un indice est toujours utile, même mince.
- La femme de mon voisin m'a affirmé avoir vu votre ami aux cheveux noirs sortir de la petite pièce - celle que la fille aux cheveux roses avait fouillé. Il avait son couteau. Mais lorsqu'il a aperçu la femme, il s'est ravisé et est retourné dans la pièce. Quand il est ressorti de la pièce, il n'avait plus de couteau.
- Intéressant... je ne vois pas où Parise veut en venir. A moins qu'il n'ait pris le couteau qu'en cas de futur... meurtre sur Veroga ! Il doit te haïr pour penser à pareille chose ! Ou encore, il s'est défoulé dans la pièce et a trouvé le couteau. L'idée du meurtre fait son chemin. Et pourtant... il t'a blessée sans avoir besoin de couteau ! A-t-il eu des accès de folie auparavant, Veroga ?
- Pas beaucoup, mais des petits signes de plus en plus perceptibles. Une folie caractérisée à l'orgueil de soi. Il a échoué pour cela à un examen, même s'il est devenu disciple du dieu Cornelius par la suite.
- Je vois... Quoi qu'il en soit, il nous faut continuer notre route. Vous êtes d'accord.

Link accepte suivi des autres. Le chef s'avance :

- Et... ce corps ?
- Enterrez-le où vous voulez. A moins que vous ne le brûliez. En revanche, vous remettrez Parise aux mains des magiciens. Pas d'objection ?
- Non, aucune. Vous nous avez bien aidés. A nous de vous faciliter la route.

Le géant a cependant de plus en plus de certitudes concernant la mort d'Arnaqua. Mais également pour les autres meurtres du château. Il sourit malicieusement. Billo aurait dit à ce moment qu'il avait trouvé une solution.

Sagatt met ses poings sur ses deux côtés en disant :

- On y va bientôt ?

Chapitre 107 : Descente sur le fleuve   up

Hyrule, quelques semaines avant l'arrivée de Link au château

Un personnage attend, la mine soucieuse, les mains croisées sur la table rectangulaire rouge de l'auberge. Derrière lui, une cheminée centrale rougit. Un pichet de bière attend d'être aux lèvres du personnage. Assis sur un tabouret rond, il scrute l'entrée de l'auberge. Autour de lui, des voyageurs ou des marchands (surtout des humains) bavardent ou jouent aux jeux de hasard. Un aubergiste court parmi les tables. L'auberge se situe sur une île perdue au milieu de l'océan. Il soupire en constatant l'arrivée d'une personne. Il s'agit d'Arnaqua.

Il s'assoit devant le personnage qui se révèle être son frère jumeau. Arnaqua l'avait prévenu dans un message qu'il ne resterait pas longtemps à l'auberge mais qu'il avait promis de lui donner les raisons d'émigrer à la cité royale ou plutôt au village Cocorico. Arnaqua commande également de la bière. Après que l'aubergiste ait posé la bière sur la table, Arnaqua commence :

- Frère, tu sais à présent ce qui m'amène en cette auberge. J'ai découvert une information inouïe et indispensable.
- Vrai ? s'exclame l'interlocuteur.
- Baisse le son. Personne n'est supposé connaître l'existence du jumeau d'Arnaqua. Je t'ai amené ici parce que je sais que l'île reçoit peu de passagers. Je viens de la bibliothèque des Zoras verts...
- Non loin de l'iceberg géant, Anchoia ?
- Exact. J'ai découvert pas mal de choses. Un parchemin dans lequel une légende parle de la Triforce. Tu en as entendu parler ? Oui ? Bon, il s'agit d'une essence créée par les trois déesses Din, Farore et Nayru. Si on touche la Triforce, on obtient un voeu.
- Vraiment ? s'emballe son jumeau excité par le trésor.
- Oui. Ce n'est pas tout. Le parchemin explicite les conditions pour entrer au Saint-Royaume. Il paraît que ce royaume contiendrait non seulement la cachette de la Triforce mais également l'existence d'un autre monde !
- Qu'est-ce qui te fait dire cela ?
- Des rumeurs... Des rumeurs... Je suis un fouilleur, tu sais.

Arnaqua sourit à son frère.

- On pourrait transformer Hyrule à notre volonté et ressusciter notre mère.
- Ce serait une bonne idée.
- Oui. Mais seul, je ne peux rien faire. Je préfère ne pas te montrer au grand jour. Tu es mon poker, tu comprends ?
- Oui, oui. Que feras-tu alors ?

Le fouilleur sourit de plus belle.

- J'ai rencontré une incroyable créature de beauté. Une femme sublime. Elle s'appelle Pandore et a des dons de séduction redoutables mais également quelques dons de magie. Je pense l'avoir séduite avec mes projets sur la Triforce. Elle est toutefois très dangereuse. Je te dis ceci parce que je lis dans ses yeux une avidité. Elle m'a proposé d'aller à la bibliothèque royale afin de chercher d'autres informations confirmant ou non la validité du parchemin. Je suis de son avis d'être prudent au sujet du parchemin. Pourtant... je le sens ce parchemin ! Je lui ai promis aussi d'embaucher une connaissance fidèle. Et... cette connaissance, c'est toi !
- Moi ? Mais tu m'as dit...
- Tu-tu-tu ! J'ai un masque qui te permet de te transformer en une personne banale. Tu seras un paysan. Tu t'appelleras Jacsus. Ainsi, tu surveilleras Pandore pendant que je serai à la bibliothèque. Tu me diras tes observations sur elle discrètement. On échangera aussi nos rôles. Je mettrai parfois ce masque et tu joueras rarement moi. Alors ?
- Ha ! ha ! ha ! Ce serait une bonne idée. Ou encore, tu peux jouer deux rôles à la fois !
- C'est ce que j'ai songé. On quittera bientôt le village pour Cocorico.
- A la tienne, finit son frère en tenant son pichet de bière.

Saint-Royaume, après le départ

Sagatt se penche pour admirer quelques formes rouges posées par terre. Il est tout seul. En effet, le géant et ses amis ont décidé de marquer une pause avant de reprendre la route fluviale. Zelda est partie avec Vickie se reposer. Link avec Navi explore les recoins par curiosité (avec son courage, on ne craint rien pour lui). Quant à Sagatt, il est parti chercher du bois pour faire du feu. Car le feu est nécessaire pour concocter du bouillon de soupe. Il ne sait pas où est partie Veroga. En attendant, il tâte les formes rouges. Elles ressemblent un peu aux gâteaux. Il en prend une et n'hésite pas à l'avaler. Il est téméraire de goûter une chose inconnue ! Quand Veroga est de retour, elle regarde les "gâteaux" rouges et demande d'un regard à Sagatt s'il a mangé un gâteau.

- Sagatt... J'aurais dû te le dire. Il ne fallait pas en manger. J'ai dû oublier de te le dire, probablement parce que la folie de Parise m'a un peu ébranlée.
- Mais au moins, on sera débarrassé de ce con. Tu voulais dire pour ces gâteaux ?
- Si on peut dire que ce sont des gâteaux, ils servent également à faire du feu.
- Ah bon ? Alors, je me suis fatigué à ramasser du bois pour rien alors ?
- Excuse-moi... On ne les retrouve qu'en certains endroits. Les prêtres du dieu Molierus m'en ont parlé. J'ai donc profité de notre repos pour ramasser ces gâteaux à brûler. Mais tu n'aurais pas dû en manger.
- Pourquoi ?
- Parce qu'il existe certains serpents de fleuve qui raffolent de ces gâteaux. Ils les repèrent à l'odeur, même consommés dans l'estomac. Normalement, ils ne te font rien mais si tu portes des gâteaux, ils deviennent tout à coup agressifs et t'attaqueront sans réfléchir. Espérons qu'ils ne seront pas près de nous lorsque nous naviguerons.
- On verra...

Ayant fini de se reposer, le groupe reprend sa route. Link est en tête de la barque avec Navi qui repose sous son bonnet, Zelda, Vickie, Veroga le suivent. Sagatt ferme la marche et pagaye. Link aussi d'ailleurs. Le labeur des deux mâles du groupe serait difficile si le fleuve ne les aidait pas. En effet, la barque se laisse aller dans le courant du fleuve. La route aquatique devient de moins en moins bleue. Elle prend une couleur jaunâtre. Veroga explique que sa grand-mère lui a parlé des algues jaunes qui produisent une couleur jaune et rendent l'apparence du jaune au fleuve. Vickie veut mettre les doigts dans l'eau mais Zelda lui intime gentiment de n'en rien faire. La fillette soupire. Tous regardent l'avant de la barque. Sagatt a soudain l'impression qu'on le suit. Mais qui ? Il se retourne et regarde l'eau...

Il comprend. Trop tard. Un serpent de fleuve géant surgit des eaux. Il est jaune, les dents acérées, une épaisseur de cinquante centimètres et une longueur de quatre mètres. L'attaque a été si rapide que Sagatt n'a pas eu le temps de riposter. Il tombe à l'eau sous les regards effrayés des autres pensionnaires du bateau. La barque faillit chavirer. Vickie crie. Link se met debout pendant que Navi sort du bonnet en demandant : "Qu'est-ce que c'était ???" Le Kokiri lance le super-boomerang dans l'eau afin de toucher le monstre aquatique. Mais l'arme revient sans réaction. On sait que Sagatt est tombé dans le sens contraire du fleuve. Le héros est prêt à plonger pour sauver son ami. Il se prépare à plonger lorsqu'une voix enfantine et douce l'arrête.

"Link ! Ne plonge pas ! Sagatt n'a rien à craindre !"

Les filles entendent aussi la voix. Elles n'ont aucun doute sur la voix. Il s'agit de la fée divine Lumineuse, la petite chipie qui embêtait Sagatt. La voix continue :

"J'ai mis une odeur sur Sagatt afin que le serpent le sente et s'en détourne. J'ai aussi mis une odeur sur vous. Si vous voulez chercher Sagatt, ce n'est pas la peine. De toute façon, il m'a bien embêtée et il le mérite ! Plaisanteries mises à part, si vous recherchez votre ami, vous perdrez du temps car l'ennemi arrivera avant vous. Je vous garantis donc que votre ami vous retrouvera au sanctuaire même. Je vous le dis car des amis viendront chercher Monsieur-je-sais-tout. Ne vous inquiétez pas ! A bientôt !"

La voix s'éteint, laissant abasourdi le groupe de Link. Abandonner Sagatt ? C'est un peu impensable. Pourtant, si Lumineuse a dit vrai, ils devraient retrouver leur géant au sanctuaire des déesses. La reine sourit en disant que si Sagatt savait qu'on voulait le rechercher, il les aurait rabroués aussitôt parce qu'il estimerait que la quête est plus importante que lui-même. Navi pense être de l'avis de la jolie Zelda. On continue à contrecoeur.

Quelque part sur les rivages, Sagatt se traîne sur les herbes. Il est mouillé, des écorchures courent sur son corps du fait de l'agression du serpent. Il ahane car il a essayé de retenir sa respiration sous l'eau. Par miracle pour lui, le serpent après l'avoir tiré dans l'eau a soudain abandonné la partie. Cependant, il est blessé et fatigué de continuer à survivre. Il préfère donc se laisser aller dans les bras du marchand de sables...

Chapitre 108 : Pandore devant le sanctuaire des Déesses   up

Enfin...

Pandore est parvenue devant le sanctuaire des Déesses. Avec ses créatures. Elle admire les alentours du sanctuaire. Un jardin avec sa pelouse très lisse, deux ou trois fleurs jaunes, un fleuve doux qui court autour du bâtiment. Ce jardin entoure également le sanctuaire. Aux deux coins, des statues représentant Farore et Din. Pandore juge que la dernière statue devrait se situer derrière le sanctuaire. Celle de Nayru. Chaque statue porte une couleur spécifique à la déesse : rouge, vert, bleu. Pandore regarde les trois assises du sanctuaire. Il est jaune étincelant, au toit rouge. Des symboles de la Triforce brillent au-dessus de la porte principale. Parfois, on aperçoit des lumières rouges, vertes ou bleues sortir du toit à divers intervalles. En deçà de l'ensemble du bâtiment, une immense jungle à perte de vue. La femme n'est venue que par voie d'eau. La couleur jaunâtre a baissé pavillon devant le bleu doux et magnifique des douves du sanctuaire.

Elle touche la porte. Elle sait qu'elle ne s'ouvrira que devant le possesseur des trois boules. Pourtant, au fond d'elle-même, elle a l'impression que le sanctuaire a été construit exprès pour accueillir Pandore, Rin et Link. Malgré un ensemble étincelant, Pandore a la désagréable impression que l'ensemble est factice. Elle se demande si elle n'est pas tombée dans le piège. Mais quel piège ? Par contre, elle sent que le vrai sanctuaire et son trésor divin nichent au centre du bâtiment géant. Elle soupire : "Je vais devoir attendre Link et les autres. Mais lorsqu'ils entreront, je me précipiterai dans le temple. Et alors là..."

Mais pour mieux attendre et assaillir Link et compagnie, Pandore décide d'appeler les deux monstres qui viennent immédiatement jusqu'à sa robe. Elle leur dicte des choses à faire. Elle s'assoit et médite. Elle avait en effet appris un sortilège particulier d'un mâle qu'elle avait séduit. Pendant qu'elle médite, elle guide les deux créatures à établir un plan... Le plan même du sanctuaire. En connaissant les recoins du temple, elle serait capable d'anéantir Link dans son piège. Et aussi d'atteindre le trésor divin.

Cependant, une mouche volette autour de Pandore qui ne la remarque pas. Cette mouche contient une toute petite troupe de Rin. Le démon ayant besoin de connaître le sanctuaire, espionne Pandore. La magie protectrice des déesses protégeant le lieu, Rin n'a pu dessiner le plan à son loisir puisque sa magie est l'oeuvre d'un ennemi intime des Déesses. Il profite donc de la méditation de Pandore pour ordonner à la mouche d'espionner et de mémoriser le plan. Lorsque Link entrera dans le sanctuaire, les sbires de Rin y entreront à son insu.

Satisfaite, Pandore termine sa méditation et contemple le plan élaboré par ses deux sbires sur la pelouse abîmée. L'insecte quitte les parages et pénètre dans la jungle. Apparaissent alors Désavil, bras droit du dieu déchu et Preulé bras droit de Désavil. Celui-ci croise les bras en souriant :

- Très bien... Nous n'avons plus qu'à attendre notre ami Link. Bien entendu, lorsqu'il entrera dans la maison de merdaille des Déesses, nous y emmènerons nos monstres. Pour l'instant, que personne ne touche à la jungle. Il ne faut pas donner des soupçons à cette pute de Pandore.
- Très bien ! répond Preulé qui ricane. Oh ! Regardez cette coquine !

Ils observent une scène insolite : Pandore se dévêt entièrement pour s'allonger nue sur l'herbe. Elle aime être nue sous le soleil. Elle sourit. Quant aux créatures, elles se contentent d'inspecter les parages. L'une des deux est attirée par une présence provenant de la troupe de Désavil. Celui-ci soucieux dit :

- Qu'on élimine le monstre qui a révélé sa présence comme un idiot.

Séance tenante, le monstre est éliminé sans laisser de traces. La créature de Pandore ne bouge pas. Elle se demande si elle n'avait pas rêvé. Attendant d'autres présences, elle se tient coi. Ni Désavil, ni Preulé, ni aucun des monstres ne bouge. Rassurée, la créature s'éloigne de la troupe infernale. Preulé commente la scène de naturisme :

- Elle ferait une bonne succube et une servante de notre maître.
- Oui... Seulement, elle est très imbue d'elle-même et orgueilleuse qu'il ne vaut pas la peine de l'utiliser chez nous. Elle ferait une bonne esclave chez nous, histoire de l'humilier.
- Hin ! hin ! ricane de plus belle Preulé.

Chaque camp reste sur ses gardes jusqu'à... l'arrivée de Link.

Chapitre 109 : Les conclusions de Sagatt   up

Il ouvre les yeux. Il se sent paisible, serein. Il ne sent plus les souffrances peu après sa noyade. Noyade ? Il ne sent non plus plus l'ombre des arbres de la jungle qui s'étendait sur lui. Il ne sent non plus plus l'élément liquide du fleuve. En revanche, il sent de doux draps l'envelopper. Mais alors ? Il est bien au lit ! Mais. Mais. Mais alors... Il faut que je vienne en aide à Link et ses amis !

Sagatt regarde soudain une dame à la chevelure bleue qui veille sur lui. Il aperçoit également un enfant à sa droite. Celui-ci a des cheveux bleus. Ils ont des oreilles courtes. La femme porte une robe blanche et l'enfant un justaucorps vert. Le plafond est rond, la salle très petite. Le lit sur lequel a dormi le géant lévite. En face, une ouverture. Par l'ouverture pénètre un imposant personnage à la barbe blanche et aux cheveux blancs. Pourtant, ce n'est pas un vieillard. C'est un jeune personnage. La couleur des cheveux lui rappelle étrangement Rafaeli. Il porte aussi un justaucorps jaune serré par une ceinture orange. Son pantalon marron et ses petites bottes noires habillent ses jambes et ses pieds. Il a une attitude paisible comparable à celle de l'Intouchable Rafaeli. Il sourit.

- Bienvenue chez nous, Sagatt. Remerciez la femme et l'enfant qui ont veillé sur vous.

Son interlocuteur acquiesce. Il saute du lit. Il s'aperçoit qu'il est nu. Ni la femme, ni l'enfant n'ont de réaction face à sa nudité. Sagatt se demande où il doit retrouver ses vêtements lorsque l'imposant personnage claque des doigts. Aussitôt, Sagatt retrouve sa chère panoplie. Il est invité à sortir. Il suit le personnage.

Il est émerveillé par l'endroit. Des petits nuages parsèment le sol. Quelques arbres d'origines diverses (palmiers, sapins...) fleurissent. Des papillons aux couleurs multicolores et éclatantes volent. Le ciel bleu est d'une couleur incroyable et d'une beauté à vous couper le souffle. Absence du soleil. En arpentant le village, il s'aperçoit que la cité a des limites. Il a le vertige soudain en remarquant le vide. Il voit des paysages immenses, une grosse ville, quelques villages... Le personnage se met à ses côtés. Il lui déclare :

- Je m'appelle Réfélis. Tu te trouves au village céleste. Je suis l'un des Intouchables. Les femmes et enfants que tu vois ici sont des habitants nés au Saint-Royaume et vivant ensuite avec les Intouchables. Il va sans dire qu'ils ne retourneront point chez eux. Non, ne t'inquiète pas. Ils ne s'ennuient absolument pas. Nous ne sommes que quelques Intouchables. Nous n'avons aucun rôle à part veiller sur des femmes et des enfants. D'autres Intouchables qui devaient veiller sur les mondes ne connaissent même pas l'existence du village céleste. Tu comprends ?

Sagatt ne fait que hocher la tête.

- Nous avons tout vu : votre arrivée, votre combat, votre voyage, et finalement ta noyade. Nous t'avons emmené chez nous.
- Minute ! Vous venez de dire que vous n'avez aucun rôle à part...
- Oui. Le mérite en revient à une certaine personne que tu connais très bien. D'ailleurs, j'ai un message de sa part. Il dit ceci : "Sagatt, tu vois que je t'ai sauvé la vie. J'aurais très bien pu te laisser tomber comme une chaussette. Mais je voulais que tu vives à tout prix avec Magalène. Je suis désolée mais tu n'échapperas pas à la vie. Hin ! hin ! hin !" Le message est de la fée divine Lumineuse.
- La petite peste ! Elle commence à m'emmerder avec sa Magalène...

Réfélis sourit :

- Ne lui en veux pas. Elle est capricieuse mais elle ressemble plus à une habitante des mondes qu'à une fée divine. Elle est en quelque sorte une enfant...
- J'avais remarqué. Quand grandira-t-elle ? Mais ! Il faut que j'aille secourir Link !
- Nous avons tout prévu. Viens.

Réfélis l'Intouchable accompagne Sagatt vers un ensemble de chameaux... Ces bêtes ont des ailes d'écaille. Il choisit un chameau féminin. Cette bête semble se prendre d'affection pour le policier puisqu'elle essaie de lécher son visage. Finalement, ils montent et quittent le village sans adieux.

Sagatt d'abord émerveillé par le voyage aérien, s'aperçoit tout à coup de la gentillesse des villageois qui n'ont pas hésité à veiller sur lui. Mieux ! Réfélis s'est proposé de l'accompagner jusqu'au sanctuaire. Il lui explique qu'il aimerait connaître son histoire. L'ancien soldat des îles consent et raconte les circonstances de son arrivée à la cité royale, les meurtres, les aventures de Link à Hyrule ou dans le passé, la redécouverte du trône, la mort de Rafaéli etc... Sagatt lui livre aussi les conclusions de son enquête :

- Arnaqua est né non loin de mon île natale. Il a le goût pour arnaquer n'importe qui dans le but d'obtenir ce qui semble important à ses yeux. Harcèlements, magouilles, mensonges et tout... Il fut chassé de son île. Lors de ses nombreux voyages - il était passé chez moi - il questionnait, harcelait, volait etc... Bref, un truand banal ! Cependant, tout changea lorsqu'il travailla à la bibliothèque des Zoras verts. Comprenant l'importance des documents et surtout du parchemin relatant la Triforce et le passage au Saint-Royaume, il n'hésita pas à le dérober ainsi qu'une liste des masques. Les Zoras verts le chassèrent. Cela n'empêcha pas Arnaqua de rencontrer par hasard le vendeur de masques à qui il avait échangé sa liste contre un masque de paysan. Je suppose qu'il était accompagné secrètement par son frère jumeau. Il devait jouer les Jacsus ou son propre frère. Quel talent ! Je me suis fait prendre ! Cependant, j'ai l'impression que seul, Arnaqua ne pouvait pas tout faire. C'est alors qu'il rencontra (hasard ou contact ?) la redoutable Pandore. La même que j'ai vaincue. J'imagine sa rancune envers moi.

Sagatt souffle avant de reprendre :

- Depuis que je l'ai rencontrée, je savais son appétit de domination insatiable. Après la fin de la guerre civile, elle avait recontacté le savant qui n'était pas mort comme je l'avais cru. En réalité, ils se sont associés une nouvelle fois de plus. Le savant devait recréer les créatures pour le compte de Pandore. Pourtant, il semble qu'il préparait également dans le secret une mystérieuse créature. J'ignore quelles raisons et quelle est cette créature. Quoi qu'il en soit, il est évident que la femme avait séduit Arnaqua. Ils se sont associés. Je suppose qu'Arnaqua devait théoriquement enrôler Jacsus - en réalité son frère. Je pense probablement que Jacsus, le frère, devait se contenter de surveiller Pandore pendant qu'Arnaqua officiait au château. Je suis sûr qu'il n'hésitait pas à jouer les Jacsus. Pandore a dû recruter Maskus. Pandore avait les mouches espionnes.

Sagatt se repose avant de reprendre :

- Arnaqua se savait surveillé par Pandore lorsqu'il travaillait au château. Des témoins me le décrivaient méfiant dans les couloirs du château et calme à la bibliothèque. Tout simplement parce que Pandore avait ordonné à la mouche d'espionner Arnaqua. Si la mouche n'a pas espionné à la bibliothèque, c'est parce que le silence doit être impératif et un bruit de mouche aurait attiré l'attention ! Il a essayé d'amadouer Villo, l'assistant de mon ami Billo. Peine perdue, Villo n'est pas du genre à se laisser faire lorsqu'il s'agit des livres. Une nuit, Arnaqua devait être à la bibliothèque mais il avait compris que quelqu'un y était présent. Villo (travaillant souvent la nuit) ou le petit garçon en train de feuilleter secrètement un livre érotique ? Il n'a pas tenté de pénétrer dans la bibliothèque secrète et a préféré rebrousser chemin sinon il ne serait pas revenu le lendemain pour essayer de dérober un livre. Donc, ce n'est pas lui le meurtrier de Villo ! C'est une personne mystérieuse qui a assassiné Villo et qui a laissé - exprès - une signature sur le poignard. Or, le garçonnet a fait un tel bruit que l'assassin l'aurait facilement décelé et l'aurait éliminé aussitôt. Soit, il ne voulait pas s'encombrer d'un nouveau cadavre, soit - et j'en suis sûr - il n'y avait personne à la bibliothèque en dehors de Villo et du garçonnet ! Le poignard a dû voler par le pouvoir de télékinésie. Il a touché les omoplates de Villo.
- Ensuite ?
- Arnaqua n'est pas découragé par la mort de Villo. Et d'une certaine façon, il est même débarrassé de lui. Profitant que Billo s'était éloigné, Arnaqua n'a pas hésité à fouiller rapidement la bibliothèque secrète. Il a oublié que les étagères étaient conçues de façon à trahir le bruit provoqué par un inconnu. Comprenant le fait, il s'éclipse aussitôt avant que Billo ne parvienne sur les lieux. Malheureusement pour Arnaqua, un maître-chanteur l'a aperçu en train de s'enfuir de la salle interdite. Il le contacta ensuite en le faisant chanter. Pour le prix de son silence, il lui donna rendez-vous aux cuisines la nuit suivante. Arnaqua l'a tué en l'assommant sur la tête. Le maître-chanteur se taira pour toujours ! Un détail me tracassait : la victime était dans une énorme cruche, il n'y avait pas de support permettant de hisser le mort et de le jeter dedans. Arnaqua n'a pas la force nécessaire et à quoi ça lui servait de faire une mise en scène. J'en conclus qu'un autre a mis exprès le mort dans la cruche peu après le meurtre ! Sans doute le même qui a été l'origine de la mort de Villo. Je pense qu'il devait être un sbire de Rin. Le but étant de faire croire à Link que Ganondorf était de retour.

Pause ensuite :

- Puisqu'il a été répéré par le maître-chanteur, Arnaqua savait que la salle interdite était à présent très surveillée. Il savait également que j'étais présent au château. Raison de plus pour qu'il s'éclipse du château sans avoir le fameux livre. C'est à ce moment sans doute qu'il y a des signes de fraction entre Pandore et Arnaqua. Si Arnaqua avait demandé au vétérinaire l'araignée, c'est qu'il voulait s'en servir pour éliminer Pandore au cas où ça se passerait mal pour lui. Le vétérinaire a refusé de lui prêter son araignée en dehors du château, Arnaqua a alors quitté le château mais encore la même personne a entendu la conversation entre Arnaqua et le vétérinaire. Il doit être âgé d'une vingtaine d'années et est blond. C'est tout ce que j'ai tiré de la description merdeuse du vétérinaire. Il n'est pas doué pour se rappeler avec une grande précision. Muni d'une araignée, l'inconnu a assassiné le roi d'Hyrule pendant son sommeil. Je ne sais comment il est dans la chambre du roi ou comment il a caché l'araignée. Pourquoi le roi ? Crime gratuit ou avertissement sérieux à Zelda de la part d'un certain "Ganondorf" ? Ce fait pousse pourtant mes amis à accélérer leurs recherches sur les cristaux.

Il souffle encore avant de raconter :

- Donc pendant notre aventure, nous avons rencontré l'Intouchable Rafaeli. Il nous a accompagnés jusqu'à la baie des Zoras verts. Il a parlé à ce moment de la fée qui exauce les voeux de n'importe qui qui ne soit pas "méchant" ou un proche de la famille royale. Pandore a tout écouté ! Toujours la mouche qui nous avait accompagnés sans que je m'en rende compte ! Arnaqua ne savait sans doute rien sur l'existence des voeux. Depuis l'échec d'Arnaqua, les voeux sont du pain béni pour la pute de Pandore. Enfin une action qui lui permettra de faire main basse sur la Triforce sans aller au temple du Temps ou au Saint-Royaume ! Elle sait que Zelda, Ganondorf et Link ont un fragment chacun. Ganondorf étant hors de portée, Link trop puissant pour elle, Pandore n'a pas hésité à guérir une ou des malades. Elle leur a demandé d'aller voir la fée et de se faire exaucer un voeu : voyager dans le passé ! Pourquoi deux mille ans en arrière ? Je pense qu'elle a choisi une période précise parce qu'elle avait entendu l'histoire de Laulu sur le Grand Chaos. Et si c'était amusant d'aller provoquer le Grand Chaos ? Elle n'a hésité donc pas à aller dans le passé. Là, elle s'est transformée en... un sorcier Aghanim !
- Vraiment ?
- Oui. Elle a provoqué la peste pour ensuite guérir les malades de la peste. Elle a approché le roi. Une raison de toute cette mascarade est évidente : prendre la Triforce sans avoir besoin de réunir les fragments. Facile non ? Elle fait rechercher d'abord les joyaux pour ouvrir le temple du Temps ou du moins un certain endroit. Les emplacements des joyaux ne sont pas les mêmes qu'aujourd'hui, elle devient de plus en plus impatiente. Aghanim-Pandore aura beau "cajoler" discrètement le roi, elle n'arrive pas à en tirer de lui. J'ai lu l'histoire d'Hérote dans laquelle il raconte les rumeurs de la mort de la reine. Aghanim aurait fait mettre à mort la reine. La reine était un obstacle, Pandore l'a éliminée ! Je pense qu'elle a fait éclater le chaos exprès pour rencontrer Ganondorf. Comment celui-ci peut-il être là alors qu'il est né aujourd'hui ? Comment Pandore connaît l'existence de Ganondorf ? Soit elle avait un réseau d'espions très efficace, soit elle savait que Ganondorf existait parce que Laulu avait mentionné "Nogan" lorsqu'il racontait la légende aux enfants Link et Zelda. Nogan est l'anagramme de Ganon. Ganon-Ganondorf, donc Pandore savait qu'il existait.
- Oui ?
- Peu importe pour elle qu'il soit un vrai ou un faux Ganon. Elle l'a contacté, l'a séduit diaboliquement. Ensuite, elle a disparu de la scène pour retourner chez elle... Ganondorf aussi (en mentant qu'il avait tué Aghanim), mais dix ans avant l'avènement du Héros du Temps. Il est sans doute allé chez les Gerudos et aura étranglé le vrai seigneur du désert. Peut-être à ce moment-là, Nabooru l'a soupçonné d'être un faux seigneur. Il s'était fait teindre les cheveux en roux. Je pense que ça s'est passé ainsi. Pandore n'a pas retrouvé la Triforce mais qu'importe ? Elle est retournée chez elle après avoir acquis quelque chose de Ganondorf...

Il reprend :

- Mauvaise surprise lors de son retour. Arnaqua veut soit la quitter, soit la faire chanter. Il lui donne donc un rendez-vous au village Cocorico. Il fait intervenir son frère pendant qu'il se déguise en Jacsus à l'accoutumée. Il pleuvait...
- Tu m'avais raconté qu'il était mort sans que des témoins aient vu l'assassin. Comment a fait l'assassin ?
- Le Bongo-Bongo !
- Comment ça ?
- N'oublions pas que dans le présent Link n'a jamais vaincu le Bongo-Bongo. Je pense que Pandore avait acquis le pouvoir de Ganondorf ou sa force et aura sans doute invoqué le Bongo-Bongo. S'enfuyant par le puits, le monstre a foncé sur le frère effrayé qui a dégainé son épée. Le frère est tombé malgré lui dans le puits avec l'épée qui a transpercé son dos ! Arnaqua-Jacsus qui avait tout vu par la fenêtre s'est exclamé : "Elle a osé faire ça !!! Ce n'est pas possible !!!" J'ai compris le sens de son exclamation. En perdant son frère, il n'a pas d'autre choix que de suivre Pandore. Sans quoi la femme le soupçonnait. De toute façon, il avait quitté la pute un ou deux jours avant. Ensuite, tu connais à peu près la suite...
- Oui, la mort du savant, l'entrée de Pandore aux Terres sacrées...
- Mais ce n'est pas tout. Il y a bien pire...

Le chameau marche sur les airs, révélant de beaux paysages avant d'apercevoir le sanctuaire très, très, très loin.

- Effectivement, c'est horrible, répond Réfélis. Que feras-tu alors ?
- Je me contenterai d'aider Link, rien de plus.

Le chameau continue à voler...

Chapitre 110 : Entrée au sanctuaire des déesses   up

- On y va ?

La reine Zelda incite ainsi par ses mots ses amis à poursuivre l'aventure. Ils étaient enfin arrivés devant le sanctuaire des déesses. Ils le trouvaient beau. Navi est intriguée par un détail : le bâtiment semble faux par rapport à l'harmonie de l'endroit qui se dégage. Peut-être que je me fais des idées, se dit Navi. Alignés devant Zelda et la porte, Link, Navi, Veroga et Vickie attendent la gorge nouée l'ouverture de la porte. Ils se demandent où sont leurs ennemis : sont-ils déjà en place ou sont-ils en retard ? Zelda sort protocolairement les trois boules et tend les bras en l'air comme pour invoquer les Saintes Déesses. Alors ces boules s'élèvent en l'air et illuminent. Elles fusionnent en une seule qui se dirige vers la porte. Elle est absorbée par la porte. Elle s'ouvre enfin...

Commence alors le début de la bataille finale...

Le groupe pénètre à l'intérieur. La salle est grande et propose plusieurs portes. Des couleurs jaunes et rouges parsèment la salle. Des colonnettes fleurissent dans la salle. Ces colonnettes sont à l'effigie des déesses. Sur les linteaux des portes sont gravés les symboles de la Triforce. Il se dégage de la salle une impression de calme et de bien-être. Pendant qu'ils contemplent l'ensemble de la salle, une grosse abeille vole furtivement et n'hésite pas à choisir la porte droite. Les sbires de Rin devancent ainsi en ce moment le groupe. Dehors, les créatures de Pandore se déterrent toutes seules et laissent passer leur maîtresse. Pour s'enterrer sans laisser de traces, elles ont recherché une grosse pierre. Grâce à la force de l'une et à la finesse de l'autre créature, elles ont pu fabriquer des murs de lauzes afin de contenir la terre. Elles ont creusé le sol, puis remis des lauzes formant un mur autour du fossé. Désevil et Preulé ont assisté à la scène, amusés. Pandore fut ensuite enfermée par une pierre à lauze sur laquelle était collée de l'herbe. Elle attendait ainsi Link en compagnie de ses sbires.

Le trio attend que Link et ses compagnons aient choisi d'aller plus loin. Pandore sait grâce à sa méditation où aller facilement. Elle ne s'inquiète donc pas. Elle ricane doucement.

Alors que le groupe allait choisir une porte, la reine l'arrête. Elle déclare :

- Même si nos ennemis ne sont pas encore arrivés, je vous conseille d'être extrêmement prudents. J'ai l'impression qu'ils n'hésiteront pas à nous séparer afin de nous combattre un par un. Au cas où nous serions séparés, chacun d'entre nous conviendra de continuer jusqu'au bout, c'est-à-dire jusqu'à la salle du trésor. Je ne peux pas dire où est caché le trésor, mais je vous demande d'être très forts et très prudents lorsque vous affronterez vos ennemis. Sagatt nous rejoindra ce que nos adversaires oublieront peut-être. Avez-vous compris ?

Tout le monde comprend y compris Vickie. Celle-ci tremble un peu mais Link lui sourit et lui redonne courage.

Salle du trésor

Grâce à la puissance d'orientation des serviteurs de Rin, les adversaires de Link n'ont aucun mal à trouver la salle où est caché le trésor divin. Désevil s'en doutait : le trésor est enfermé dans un coffre en marbre jaune et rien ne peut le sortir. Il suppose que ceux qui détiennent l'un des trois fragments de la Triforce peuvent ouvrir le coffre. Il sourit cependant. Son confrère Preulé crée une grosse boule. Grâce à l'objet, ils peuvent observer les événements à loisir. Preulé, comme à l'accoutumée, résume les choses :

- Nous sommes rapidement arrivés ici en évitant les pièges de l'orientation. Il n'y a pas vraiment de pièges au sanctuaire à part les fermetures de portes, les faux murs etc.... Conformément à vos instructions, nous avons envoyé nos puissants guerriers qui affronteront un par un les amis de Link. Nous serons aussi assurés de la présence de Pandore. Elle sera notre alliée involontaire. Hu ! hu ! hu !

Désevil pose son doigt sur la bouche, souriant. Il répond :

- Oui. Nous sommes aussi convenus d'imaginer un signe de destin à nos guerriers. Nous nous sommes inspirés des croyances des humains des îles aux signes du destin commençant du bélier aux poissons. Nous savons qu'il en faut douze. Il nous en manque trois mais peu importe. Les trois signes à exclure sont le cancer, le scorpion et le verseau. En gros, nous avons neuf - dont toi - prêts à intervenir contre Link et compagnie. Amusant non ?
- Hé ! hé ! hé !
- Qu'on lance les petits monstres !

Un couloir étroit

Le groupe de Link avance, sur ses gardes. Le Kokiri a dégainé épée et bouclier et avance en tête. Veroga ferme la marche, elle regarde de temps en temps derrière elle. Des lumières douces illuminent la salle rouge et jaune. Ses murs n'ont aucune décoration à part des motifs de triangle. Un bruit se fait sentir. Un sifflement d'air. En haut.

Une guillotine !

Zelda, qui est derrière Link, saute en arrière évitant la guillotine. Le groupe s'agite et crie des signes de solidarité tandis que d'autres sifflements interviennent. Les compagnons comprennent qu'ils ne peuvent pas se tenir les mains et rester regroupés dans un couloir très étroit, faute de quoi ils auraient les membres tranchés ! Link est en train de leur ordonner d'avancer quand il constate l'arrivée d'un énorme hache-viande gris. Des guillotines séparent les amis. Chacun se retrouve séparé de l'autre. Puis apparaissent des ombres surgies du sol. Chacun comprend : l'ennemi est bel et bien arrivé avant eux ! Des grosses mains violettes attrapent si rapidement nos amis que ceux-ci n'ont pas le temps de réagir. Link comprend que les adversaires utilisent encore la même méthode qu'à l'iceberg géant en mer d'Anchoia - à l'endroit même où Rafaeli se trouvait séparé des autres avant de sombrer dans la folie. Le groupe se disloque...

Une autre salle

Vickie se tâte les fesses. Elle gémit. Elle regarde alentour. C'est la même chose, pense-t-elle. Car la salle dans laquelle est tombée Vickie ressemble beaucoup aux autres. Sauf qu'il y a des grosses colonnes. Ces colonnes sont grandes mais s'arrêtent à un mètre du plafond. La fille rose marche autour des colonnes en observant les alentours. Elle appelle ses amis.

Sur une colonne géante, un monstre violet, sans vêtements, le crâne chauve. Il a l'aspect d'un humain. Seulement, ce n'est pas un monstre mais trois personnes dans un corps. En effet, on peut apercevoir les têtes des deux monstres sur ce qu'on appelle des seins. Le monstre montre donc trois têtes toutes différentes les unes des autres. Ils ricanent à la vue de Vickie un peu fragile, un peu perdue.

- Moi Buisson, crie la tête au crâne nu.
- Moi Rhum-Feld, crie le sein gauche.
- Moi Chienie, crie le sein droit.

Oui...

- Nous le monstre de la balance !

Chapitre 111 : Le gardien de la Balance   up

Ses pieds nus accrochent le rebord de la colonne verticale, Buisson observe ricanant Vickie qui se démène à appeler ses amis. Il rigole :

- La pauvre... C'est elle que nous devons éliminer ?
- On n'a pas besoin de forces..., dit Chienie.
- ...Mais de ruse, renchérit Rhum-Feld.

Chienie a une tête grosse comme un melon et des joues grosses, ses yeux sont petits. Rhum-Feld a la mâchoire carrée comme Buisson, le nez large, les yeux d'un faucon mais myope. Buisson dit encore :

- Le moment est venu de nous transformer !

Vickie, les yeux attentifs autour d'elle, commence à s'inquiéter. Pas d'ennemis, pas d'amis, pas d'animaux en vue. Elle commence à se demander si elle n'a pas été folle de vouloir tenter son aventure en explorant le monde. Ses doigts s'accrochent. Elle bouge la tête de gauche à droite jusqu'à ce qu'elle aperçoive une forme derrière une colonne. Elle s'en approche, anxieuse. Elle est soulagée lorsqu'elle voit une femme enceinte. Elle est violette mais qu'importe, pense Vickie heureuse de retrouver un semblable. Elle ne s'interroge pas sur la présence d'une femme au sanctuaire. Elle la salue.

La femme enceinte porte une robe mauve, elle a l'aspect d'une femme de quarante ans, elle est abusivement maquillée. Elle porte un panier. Elle fait semblant de gémir car dans son ventre est cachée la tête de Rhum-Feld prêt à intervenir. Les seins sont formés de deux têtes séparées de Chienie. La femme n'est autre que Buisson. Elle dit joyeusement :

- Que R... les Déesses te bénissent. Ça fait du bien de retrouver une créature semblable à mon image.
- Oui, madame. Votre bébé naîtra bientôt ?
- Hélas oui ! Mon mari n'est pas loin.

Soudain, Buisson gémit en se baissant. Elle tient les mains sur son ventre. Sa stratégie est la suivante : sitôt Vickie mettra la main près du bas-ventre afin de prendre le "bébé", Rhum-Feld interviendra en mordant la main. Le membre coupé, Vickie hurlera de souffrance et de peur, ne pourra plus se défendre. A ce moment-là, Buisson lui fera la peau. Mon plan est génial. Yek, yek, yek.

- Ce n'est pas vrai... Mon mari est loin... Peux-tu m'aider ?
- Volontiers ! J'ai toujours rêvé de prendre un nourrisson dans mes bras peu après la naissance ! s'exclame Vickie.
- M... merci... ouille !

Buisson lui demande de se tenir prête au cas où le "bébé" naîtrait. Vickie comme une écolière met ses jambes des deux côtés du ventre de Buisson. Celui-ci s'étonne :

- Mais qu'est-ce que ?
- Je sais qu'il faut pousser. J'ai appris que pour faire naître l'enfant, il faut pousser sur le ventre.
- Heu... ne me dis pas que...

Vickie s'arrête à quelques centimètres au-dessus du ventre en expliquant :

- Je n'ai jamais personnellement assisté à des accouchements mais j'entendais des ordres, des injonctions. J'ai mémorisé.

"Merdille ! Ce n'est pas prévu !", pense le trio maléfique. La sueur coule sur le front de Buisson. Prenant cela comme de la souffrance de l'enfantement, Vickie lui sourit et commence à s'asseoir. Elle crie :

- Pousse ! Pousse !

A l'intérieur du ventre, Rhum-Feld chiale. "La salope ! Aïe ! Aïe ! Ouille ! Merdille !" Des pleurs de Rhum-Feld. Il entend Chienie lui crier : "Mais qu'est-ce que tu attends pour commencer à sortir ?" Ce à quoi la malheureuse victime répond que Vickie risque de voir sa tête. Buisson intervient :

- Ouille ! Tu es gentille mais il vaut mieux que j'accouche. Prépare plutôt le couteau pour couper le cordon ombilical, veux-tu.

Vickie, comprenant son "interlocutrice", s'agite joyeusement tout en faisant attention au ventre. Elle fouille le panier et sort le couteau de cuisine. Elle se met devant les fesses de Buisson.

- Madame, votre mari sera content.
- Ouais, ouais.
- Je vais écarter votre cordon ombilical avec mon couteau.
- Heu ?

D'abord perplexe, Buisson comprend immédiatement que Vickie veut écarter son... prétendu vagin ! Vickie a mal compris lorsqu'il s'agit de couper le cordon ombilical. Mais Vickie est naïve ou quoi ? Elle n'a pas appris la biologie ?! Il improvise :

- Attends ! Attends ! Je commence à perdre les eaux ! Je vais dans un coin.

Vickie respecte les volontés en pensant que "perdre les eaux" signifie aller aux toilettes. Elle n'a jamais compris les mécanismes de l'accouchement. Lorsqu'elle demandait des détails, on lui répondait évasivement parce qu'on avait peur qu'elle ne porte involontairement malheur aux femmes enceintes avec son don mystérieux. Elle n'est pas intriguée par le comportement de Buisson. Il se soulève rapidement et court ailleurs, les pans de sa robe dans ses mains.

Buisson discute avec ses deux compagnons. Ils tombent d'accord pour changer de stratégie. Vickie s'approche timidement en demandant si tout va bien. Elle voit alors la silhouette d'un beau mâle moustachu violet avec des cheveux ras. Il est habillé exactement comme Link sans son bonnet. Il la salue poliment en lui prenant la main. Il lui fait une bise sur le dos de la main.

- Bonjour mademoiselle. C'est vous qui avez essayé d'accoucher ma femme ?
- Oui. Je suis enchantée de rencontrer le mari. C'est un honneur pour moi.

Vickie rougit d'aise. Sans demander, le faux mâle prend la taille et une main et esquisse une valse, suivi d'un tango. Vickie est penchée en arrière, à quelques centimètres du visage de Buisson. Son coeur bat sans qu'elle comprenne pourquoi. Prenant de la fausse assurance, Buisson parle des bébés et lui explique les circonstances de la conception. Vickie savait cela pour avoir parlé avec ses parents adoptifs. Buisson lui propose de lui faire un enfant - Rhum-feld et Chienie ricanent méchamment dans le ventre de leur compagnon. Vickie paiera pour sa naïveté. Cependant, le trio a été naïf car Vickie explique :

- Je serai très honorée mais mes parents adoptifs m'ont toujours dit des choses. Primo, je dois faire l'amour avec qui j'aime. Or, malgré tout mon extrême respect que je vous dois, je ne vous aime pas comme une femme. (Tic de Buisson qui commence à s'inquiéter.) Deusio, on m'a expliqué qu'il vaudrait mieux concevoir à ma majorité. Or, je suis une adolescente. Tertio, il faut toujours le faire dans de bonnes circonstances. Or, je m'inquiète pour mes amis que j'ai perdus dans ce labyrinthe.

"C'est bien notre veine de tomber sur une fille à l'éducation rigoureuse !" Buisson prend son mouchoir et essuie son front puis ses joues. Son plan tombe à l'eau ! Vickie se tourne vers l'endroit où s'est réfugiée la fausse femme. Elle sourit. Elle est impatiente. Buisson n'hésite plus, ses compagnons non plus qui prennent la place des seins. Ses mains se transforment en épées. Il utilisera la force pour éliminer l'intruse. Ses bras se cachent derrière son dos quand Vickie se retourne vers lui. Elle s'étonne soudain de la présence des seins sur un mâle, sous un habit. Buisson explique maladroitement que des seins poussent lorsqu'il s'inquiète pour sa femme. La fille prend ses explications pour argent comptant.

Vickie regarde à sa gauche l'entrée par laquelle est partie la femme puis l'autre entrée en face. Elle se promène un peu devant. Elle est à plusieurs mètres de l'entrée de face. Buisson inspire afin de prendre son élan. Il sauterait sur elle et la couperait en deux. Il s'élance, ses compagnons ricanent. Vickie s'aperçoit soudain de la présence de fourmis. Elle s'exclame et se baisse pour admirer les fourmis. Le sanctuaire en s'ouvrant attire comme un puissant magnétisme tous les insectes et les animaux, herbivores ou carnivores. Buisson passe... au-dessus de la fille rose. Nooon ! Il atterrit brutalement dans l'autre pièce dont la lourde porte en pierre enferme le gardien de la Balance. Le trio insulte ses malheurs lorsqu'il constate des silhouettes curieuses se découpant dans l'ombre. Il commence à comprendre qui sont ces silhouettes : ce sont les gros chiens personnels du dieu déchu Rin. Ces chiens semblent apprécier la chair de Buisson. Ils grognent férocement. Buisson, Rhum-Feld et Chienie roulent des yeux effrayés, la sueur perlant abondamment le long du corps.

Ayant terminé d'observer le manège des insectes depuis dix minutes, Vickie se lève. Elle a oublié la femme et le mari. Elle s'inquiète pour eux. Elle se précipite donc dans la salle de gauche. Ne les retrouvant point, elle poursuit en appelant, cette fois, le couple d'un futur bébé. Elle ne sait pas que Buisson est en train de se faire dévorer enfermé par des chiens.

Exit le gardien de la Balance dans un contexte plus que ridicule...

Chapitre 112 : Le gardien du Taureau   up

Veroga ouvre les yeux. Elle regarde la salle. Celle-ci est grande et un peu sombre si on la compare aux autres magnifiques. Des murs jaunes mêlés d'un gris morne agrémentent la salle. Même le sol présente un aspect rustique. Quant au plafond, n'en parlons pas, il est noir. Cependant, la salle est mystérieusement éclairée sans l'aide de lampes ou de torches. La féline rouge aperçoit une grosse silhouette assise et adossée au mur. Cette ombre ricane :

- Bienvenue divine Veroga... Je suis Salbruttus, ton adversaire. Te souviens-tu de moi ?

Et comment ? s'indigne Veroga. Elle se remémore les souffrances morales de Rafaeli à cause du rôle joué par Salbruttus. La brute barbue remarque les frémissements de Veroga et dit d'une voix ironique :

- Je te sens indignée... Quelle différence entre mourir bouffé ou s'éteindre paisiblement dans son lit ? La mort est la mort. J'ai offert une mort honorable à Impa : je l'ai bouffée. Crois-moi. Sa chair est bonne. La mort de Rafaeli m'a bien plu... Et je ne sais pas où il en est maintenant ? Auprès de sa compagne ou seul ? J'ai ma petite idée...

Veroga est interloquée par les aveux de Salbruttus concernant la mort de la nourrice de Zelda. Il avait préparé un véritable guet-apens afin d'attirer Zelda et par la suite Rafaeli. L'Intouchable doit être redoutable pour que Rin veuille l'éliminer.

- Allez... Enerve-toi... Je suis heureux de te voir dans une telle colère...

Il veut me provoquer ? Il veut que je me mette en colère ? Il veut que je m'indigne ? Je vais lui prouver que ce ne sera pas le cas. La fille aux cheveux rouges met ses bras au-dessus de sa tête, commence à fermer ses yeux, prend une position souple et gracieuse. Son adversaire est intrigué par son attitude. Il l'entend lui dire : "Sache que mon calme et ma non-violence viendront à bout de ta force brutale." La non-violence me vaincrait ? pense Salbruttus. Il s'esclaffe et attrape la grosse hache. Il s'élance tandis que Veroga ne bouge pas.

"Ha ! ha ! ha ! Tu crois que tu vas me vaincre sans porter des coups ?! Sale pute !"

Plus près de Veroga, il hurle encore, l'arme en avant :

"Je vais me faire le plaisir de te bouffer crue !"

Une minute après, il ne comprend plus rien. Il n'a jamais porté un coup à Veroga. En revanche, il a été coupé en deux... verticalement. Il hurle. L'amie de Link tourne sur elle-même, les yeux toujours fermés. Ses yeux resteront fermés jusqu'à la fin de la bataille. Ses bras dessinent des courbes agréables, ses jambes dansent lentement. Elle imite les danseuses. Salbruttus recolle les deux parties de son corps en grimaçant. Veroga sait que porter des coups violents à son adversaire ne le tuera pas facilement. Son intuition avait raison : il faut trouver un autre moyen de l'éliminer. Peu importe, son art de combat sera redoutable. Elle ne l'avait jamais utilisé jusqu'à maintenant.

Le barbu sourit. Il déclare qu'il ne s'était pas battu sérieusement mais que cette fois, il portera ses capacités de combat au maximum. Cependant, pour s'assurer qu'il ne rêve pas, il lance la hache dans l'intention de trancher Veroga. Celle-ci, doucement et calmement, se penche en arrière, crée un mini-vent qui retourne la hache vers son propriétaire. Surpris par le retournement de la situation, il évite son arme au dernier moment mais elle a tranché son oreille et son épaule droite. S'énervant du calme de Veroga, il rappelle la hache qui vole vers lui.

Il trace mentalement un rayon d'une ligne blanche et lumineuse dans le sol autour de lui. Le cercle encerclé par la ligne sert à annuler les effets de magie de toute personne qui touchera le cercle ou se trouvera dedans. Il s'en éloigne puis détache du sol le cercle tracé par la ligne lumineuse. Il lance alors un mur de cercle à l'intention de son ennemie. Puis il court derrière le cercle, l'arme à deux mains. Il sera vigilant à contrer Veroga au cas où elle éviterait le cercle en sautant en l'air par exemple. Il ricane doucement. Imperturbable, Veroga s'arrête de tourner sur elle-même. Elle tend le bras droit. Son doigt touche... et casse le mur de cercle. Salbruttus n'a pas pu l'arrêter dans son élan. Le doigt crée un trou sur le front du monstre. Du sang gicle du front mais n'inonde pas le doigt de Veroga ou une partie de son corps. La douleur causée par Veroga est insupportable pour Salbruttus.

Après quelques minutes de répit pour apaiser sa douleur, Salbruttus se prépare à attaquer, l'esprit fiévreux de colère, l'adoratrice du dieu Molierus. Veroga fait des mouvements de gymnastique esthétique. "Elle me casse les pieds cette coquine !" Il tend son arme devant son visage. Une lumière violette inonde son corps et son arme. Ils fusionnent lentement. Leur lumière éclate. Apparaît alors dans du brouillard violet un monstre géant. Un monstre ressemblant au gros serpent aux dents acérées, à deux langues visqueuses. Le monstre gris et noir n'a pas de yeux mais a des bras de poulpe, son corps écaillé se terminant en queue de poisson. Il hurle :

"Et maintenant ?!"

Des boules lumineuses vertes sortent du corps. Elles partent à l'assaut de la pauvre fille. Salbruttus ouvre sa bouche dans l'intention d'arracher le corps de Veroga. Le monstre mesurant une centaine de mètres, sa bouche n'est pas trop étroite pour dévorer Veroga. Salbruttus n'a utilisé sa technique qu'en dernier recours, contre son ennemie. La gueule engloutit la fille qui n'a point bougé et qui, par sa magie du vent, a dévié les boules vertes. Ces boules endommagent les murs ou le sol. Le monstre veut engloutir complètement la fille à la manière des serpents avalant un pauvre lapin. L'amie de Sagatt tend verticalement ses deux bras et... attrape la glotte du monstre. Elle l'arrache violemment. Salbruttus n'a pas d'autre choix que de reculer. La violence l'oblige à reculer instinctivement. Il hurle énormément.

Veroga fait des roulades en avant et se porte à un endroit précis du corps, les yeux toujours fermés. Elle porte un violent coup de main droite dans une partie du ventre de Salbruttus. "Impossible ! Elle connaît mon point faible dans mon corps ! Merdille !" Le monstre disparaît dans une explosion. Cependant, Salbruttus à l'aspect humain n'a pas disparu. Il n'a fait que retourner à son corps initial. Nu comme un ver, les yeux hagards, son regard cesse d'être arrogant pour se transformer en peur plaintive. Ses cheveux et sa barbe sont sales. Il a perdu une partie de sa glotte. Du sang coule de sa bouche, suite à l'arrachement de sa glotte. Commandant à son instinct de proie agressif, il tente de porter un punch au visage de Veroga. Peine perdue, le visage ne porte nullement des marques du coup porté.

Elle avance doucement en dansant. Salbruttus, à présent peureux, porte plusieurs coups mais Veroga les évite tout en avançant. "Merdille ! Merdille ! Merdille !" Ainsi insulte le meurtrier d'Impa. Ainsi se poursuit la scène dans laquelle Salbruttus recule inexorablement jusqu'au mur. Salbruttus, le dos contre le mur, commence à se baisser. Il commence à implorer la pitié, sous le choc. Il n'avait jamais vu d'adversaire aussi calme, aussi déterminé. Veroga danse de plus en plus vigoureusement. Croyant que son ennemie allait attaquer, Salbruttus n'a pas senti son coeur éclater dans une émotion violente de peur. Le corps du monstre honni devenant à présent inerte, Veroga s'incline en disant :

"Merci seigneur Molierus d'avoir vaincu mon adversaire par la non-violence."

Chapitre 113 : Le gardien des Gémeaux   up

Enfin...

Sagatt gravit les marches situées dans une salle du sanctuaire. Il vient de remercier son sauveur qui l'a ramené jusqu'au bâtiment à dos de chameau volant. Muni d'une épée, les réflexes au maximum, bien que se sentant dans un environnement agréable - comment ne pas l'être dans une maison "visitée" par les déesses elles-mêmes ? - le policier se méfie. Il s'est encore plus méfié lorsqu'il a eu l'intuition que l'ensemble du sanctuaire n'était pas construit à l'origine. Mais quelle anomalie ? Le symbole de la Triforce gravé un peu partout ? "Je ne sais pas au juste mais quelque chose me dit qu'on est manipulé..."

Il avance prudemment et un peu anxieusement sans se l'avouer. Il avait été averti par le vieil Intouchable que des prédateurs se promènent à présent dans le temple, attirés par la chaleur bienfaisante de la magie des Déesses. Désormais averti, il s'avance prudemment. Il arrive à un grand carrefour : une porte centrale munie de marches, de simples corridors gauche et droite. Il est si concentré par son orientation qu'il n'a pas aperçu l'apparition de personnes au seuil des marches. Les scrutant avec ses yeux, il frémit.

Les créatures. Exactement les mêmes qu'il avait combattues et éliminées lors de la guerre civile il y a dix ans.

Les créatures furent tuées par Sagatt mais le savant s'alliant à Pandore les avait recréées. La première créature a un aspect principalement goron mais des yeux de Zora, des oreilles humaines. Il a des épaules larges et une corpulence un peu affirmée. Des nageoires sortent de son bras. L'autre créature a un aspect humain avec une queue de Zora derrière la tête. Son corps est fait en bois comme les Mojos. Il a des oreilles hyliennes et un trou en forme de bouche de Mojo sur son ventre. Sagatt est à la fois irrité de retrouver ses ennemis et effrayés de revoir ceux qu'il avait difficilement vaincus.

Salle du trésor

- Ha ! ha ! ha ! Cet humain ne s'attend pas à retrouver ses ennemis, rigole Preulé. On a hypnotisé le savant de façon à ce qu'il fabrique sous notre directive les deux monstres. Bien entendu, nous ne nous étions pas opposés à son alliance avec la belle Pandore. Elle pensait que ses créatures lui obéiraient mais en fait, le savant avait programmé pour nous les créatures afin qu'elles nous obéissent en temps voulu. Jusqu'à maintenant, elles ont toujours obéi à Pandore... Elle a ordonné à ces dernières d'éliminer son ennemi juré Sagatt. Lorsque Sagatt mourra, les deux monstres seront à vos ordres et élimineront à leur tour Pandore.

Preulé aime résumer comme toujours. Désevil commente :

- C'est pour cette raison qu'on a imaginé la composition des "gardiens" selon les signes du destin.

Couloir

Sagatt court, court, court. Il n'a pas la force d'affronter directement ses deux ennemis. Lorsqu'il avait affronté leurs émules, il était à son avantage puisque son combat se déroulait en forêt qui est propice à une guérilla. Or, il se trouve dans des salles élaborées comme des bijoux, peu de cul-de-sac, de banales salles. Des guets-apens peuvent se monter derrière des portes, des colonnes. Il n'a aucune idée pour vaincre les monstres sur son terrain. La seule solution pour l'instant est de se réfugier ailleurs et de peaufiner son stratagème anti-créatures. Il entend les pas légers du monstre marron suivi d'autres plus lointains du Goron génétique. On le suit. Perdu dans son élaboration du stratagème et dans sa fuite, il n'a pas pris en compte l'avertissement de l'Intouchable en ce qui concerne les carnivores. Au détour du couloir, des corbeaux l'attaquent. Sagatt se protège du mieux qu'il peut en mettant ses bras au-dessus de sa tête. Il les abat.

Il entend un gros bruit : des pierres tombent du mur. Un trou s'est creusé dans le mur droit à la faveur de la roulade terrible du Goron génétique. Mieux vaut l'affronter plus tard et se concentrer sur son congénère génétique. Il recule rapidement en prenant le couloir gauche à l'opposé de celui du Goron génétique. Reculant ainsi, sa vision perd le couloir dans lequel il s'est engagé auparavant. Soudain, des nageoires sortent du couloir central - celui dont il est sorti. Sagatt tombe par terre afin d'éviter les nageoires. "C'était chaud ! Une position immobile et j'étais mort !" Les nageoires reviennent vers leur propriétaire qui vient d'apparaître. "Pas le temps de réfléchir, je dois m'enfuir."

Le géant se relève et fait demi-tour rapidement. Il court en jetant un oeil par-dessus son épaule pour constater que le Mojo génétique est en train d'inspirer. Une noix perfide va sortir du trou d'un instant à l'autre. Le ventre fait un bruit terrible, expulsant la noix. Sagatt évite de justesse l'arme. La noix a raté le côté gauche de Sagatt qui s'en était écarté instinctivement. Elle finit dans le mur en explosant. Quelle chance ! Il entend en courant des bruits de frottement. Il comprend pour avoir affronté pendant une nuit les zombies d'Angiflar dont l'un était un Goron. Aucun doute, le Goron génétique roule pour écraser notre ami ! Sagatt se jette à droite. Le mur s'écroule sous les coups du monstre.

Il s'enfuit. Il prend une distance de plus en plus grande entre ses poursuivants et lui. Des perles de fatigue coulent de son crâne chauve. Il prend au hasard un autre chemin sachant que la taille du sanctuaire est assez grande pour contenir plusieurs salles. Il débouche sur une salle contenant... des hyènes. Des hyènes en plein sanctuaire ?! Elles devaient être très attirées par la magie du temple pour voyager jusqu'ici. Elles ne se contentent pas d'attendre qu'une personne soit froide pour dévorer sa chair, elles attaquent également toute personne isolée. Les hyènes se jettent sur Sagatt mais son expérience du combat dans une bataille sort vainqueur du duel. Cependant, il a le bras un peu déchiqueté. Il n'a pas de bandages pour comprimer son bras et les créatures vont le retrouver dans un instant !

"Merdille ! Non seulement mes ennemis me retrouveront si je me contente de combattre d'autres carnivores mais en plus, mon sang attirera inévitablement d'autres prédateurs très affamés ! Le sang ? Mais oui !" Sagatt laisse couler son sang exprès et part à la recherche des traces d'autres prédateurs. Après quelques minutes de recherche, il déniche enfin des prédateurs : quelques ours des forêts. Veroga lui en a parlé. Ils sont féroces dans l'attaque. Au moment de pénétrer dans la "salle des ours", un monstre fait un bruit. Il se retourne vers l'origine des bruits : un Goron génétique. L'ancien soldat est impressionné par sa capacité à pister facilement une proie. Des ours grognent méchamment. Un instant, Sagatt se demande comment des animaux ont pénétré au sanctuaire aussi rapidement ? Peut-être d'autres entrées du sanctuaire ? Peu importe. Il s'échappe, se faufile entre les ours, manquant d'être happé par la patte d'un ours. Le Goron le suit tandis que d'autres ours vont l'affronter.

Avec ses poings énormes, le Goron abat trois ours. Des os brisés aisément. Un ours attrape le monstre ? Avec sa nageoire, il se dégage et éventre l'ours. Enervé par l'encerclement des ours, il fait un mouvement sur lui-même. Se transformant en roue, il déchiquette les ours.

Au même moment Sagatt entre dans une autre salle. Il est surpris par un autre aspect de la salle. Une piscine large dans sa longueur, des petites ouvertures percées en haut, à gauche, et à droite de l'entrée de la salle. Ce qui le surprend encore plus est la présence d'un ciel d'étoiles brillant avec une petite lune. Il est sûr de ne pas se retrouver dans une cour ouverte. Il est certain que le plafond produit du ciel étoilé avec un réalisme effrayant. Son réflexe visuel aperçoit quelque chose. Une silhouette sort d'une petite ouverture du côté gauche. Merdille !

Un autre monstre vole à l'aide de fleurs poussant des bras. Le style de voyage des Mojos. Il ne manquait plus que ça ! Il ne se pose pas de question sur les modalités d'orientation de ce monstre jusqu'à la salle étoilée. Tout à coup, il entend des pas derrière lui. Il se retrouve encerclé à son tour. Il est désespéré de ne pas trouver une solution.

Un instant... L'eau de la piscine... Des poils d'ours sur mon bras... Mais oui ! L'épée change de main. Il frotte son épée vigoureusement contre son bras opposé tandis qu'il arrache une partie de son vêtement. Reculant devant le Goron génétique tout en surveillant le Mojo génétique, il remet son épée dans une main protégée par un pan de vêtement. Il plonge alors son épée dans l'eau. Le Goron s'attaque à l'ami de Link. Celui-ci n'hésite plus, il plonge son épée dans le flanc gauche de son adversaire. Le résultat est à la hauteur de son espérance : l'épée chargée d'électricité brûle la peau dure du Goron. En fait, l'électricité détruit des fibres musculaires du monstre génétique. Une flamme commence à inonder le "Goron". Sagatt égorge la partie molle du corps. Il vient de vaincre son adversaire.

Se retournant vers l'autre adversaire, il a le temps d'esquiver la boule de noix projetée par le "Mojo". Il lance son épée encore enflammée vers son ennemi. Le corps en peau de Mojo ne résiste pas à la force du feu. Il s'enflamme rapidement dans des hurlements. Il est détruit à son tour. Sagatt se laisse tomber par terre. Il commence à se soigner et songe à se reposer de longues minutes. Sa santé passe avant celle de ses compagnons, se dit cyniquement Sagatt.

Autre salle

Navi et ses deux compagnons que sont les fées inspectent les murs. Elles sont entre les colonnes carrées et le mur, dans le "couloir des colonnes". Elles ont perdu Link de vue lorsqu'il est passé dans une autre salle. Auparavant, Link a été obligé de briser un bol abîmé par la chute. Il a ainsi délivré une fée assez intelligente pour comprendre qu'il ne fallait pas encore soigner le Kokiri. Par prudence, Link a délivré l'autre fée. Pendant l'exploration, ils ont combattu de pâles animaux carnivores. Puis Link s'est engagé dans une salle. Malheureusement pour lui et Navi, une porte en pierre lourde s'est abattue et a séparé les fées de Link. Elles tentent donc d'inspecter pour tenter de trouver une petite ouverture.

Alors que Navi et une fée étaient dans l'ombre d'une colonne, une autre fée est en train de regarder le mur lorsqu'elle est abattue froidement par une étincelle lumineuse. Navi se retourne et retient la fée voulant aider sa congénère déjà désintégrée. Elle la met à l'abri derrière la colonne et se penche sur la colonne. Elle constate alors la présence d'un curieux faucon. Ce faucon a des ailes et des jambes... de fée. Ses pattes sont celles d'un faucon. Il est penché dans un petit trou juste au-dessous du plafond. Il semble surveiller attentivement la salle. Une pensée parcourt Navi.

"Allons-nous être obligées de combattre ce faucon ? Esprit du Vénérable Arbre Mojo, qu'allons-nous faire ?"

Le faucon surveille toujours...

Chapitre 114 : Le gardien du Sagittaire   up

Le faucon regarde de gauche à droite machinalement. Il reste impassible. Ses ailes sont transparentes. Ses pattes restent immobiles. Navi et son amie scrutent doucement le faucon.

"Il est différent des autres... D'abord parce qu'il a éliminé facilement la fée et refuse de quitter la salle alors qu'il n'y a apparemment pas d'autres animaux ou personnes. Il semble nous surveiller. Pourquoi ne nous cherche-t-il pas ici à l'abri des colonnes ?" Navi se demande comment échapper aux griffes de l'aigle-fée.

Soudain, l'amie intime de Link remarque un mouvement brusque de la tête du faucon. Sa tête regarde à droite et en bas. Vers l'entrée de la salle. L'aigle atterrit sur le sol. Peu après, pénètrent des tigres gris. Ils sont cinq ou six à déambuler. Navi se demande par quel miracle le sanctuaire accueille de plus en plus de prédateurs. Elle n'a jamais remarqué la présence d'herbivores comme si les carnivores avaient besoin d'être rassurés par l'amour des trois déesses.

Peut-être une chance... Navi explique à sa compagne les consignes suivantes : pendant que le faucon se frottera aux tigres, elles iront dans un petit trou carré situé au-dessous du plafond. Navi pense que ce trou communique avec une autre salle. La taille de leur ennemi ne lui permet pas de se faufiler à l'intérieur du trou. Navi demande à l'autre si elle est prête. Le mouvement de tête lui indique qu'elle est prête.

Les tigres grognent devant l'aigle. Ils rétractent leurs pattes avant. Le faucon les fixe intensément sans bouger puis bouge à quatre-vingt dix degrés. Sa tête est toujours tournée vers les tigres gris. Ils ont faim. Navi donne le signal du départ. Elles se précipitent à l'extérieur des colonnes au moment où un tigre s'attaque au faucon. Les fées parviennent à toucher l'entrée du trou. Navi, en tournant la tête pour observer l'aigle, remarque avec effroi les manèges de celui-ci. En effet, au moment où Navi tourne la tête en touchant le trou, la tête du faucon fait soudain un mouvement de cent quatre-vingt degrés et ses yeux aperçoivent Navi.

Le tigre allait mordre l'aigle mais celui-ci traverse sa gueule en décollant à la verticale. Le faucon vole rapidement afin d'attraper les deux fées. Raté ! Les fées reprennent un petit souffle avant de poursuivre leur chemin dans un tunnel étroit. Elles ressortent. Navi reconnaît la salle : elle était passée par-là avec Link. Elle sait que le chemin était long à parcourir avant d'atteindre l'endroit où elle a rencontré l'aigle-fée pour la première fois. Navi sourit à l'autre fée. Celle-ci s'appelle Lumineuse par analogie avec la célèbre fée divine. Les ailes de Lumineuse se figent raides.

"Na... Navi... Là... Là..."

Navi se retourne et est stupéfaite : le faucon vient d'apparaître avec un sourire étrange. Aurait-il parcouru le chemin ? Impossible ! Le faucon ouvre le bec pour cracher des petites boules rouges. L'amie de Link n'a pas d'autre choix que d'activer le bouclier de protection - la fée divine avait muni Navi de pouvoirs afin d'aider Link. Les boules se choquent au bouclier magique vert. Lumineuse est à l'intérieur du bouclier, s'agrippant au bras de Navi. Mécontent, le faucon vole autour des fées. Il tourne encore, encore et encore. Navi s'aperçoit de ce manège un peu tard. Elle comprend que le manège du faucon n'a pour but que d'attendre que le bouclier s'éteigne naturellement. De plus, en tournant avec l'aigle, la tête de Navi défaille petit à petit. Elle décide de ne point bouger. Que faire ?

Navi a une petite idée. Elle demande à l'autre fée de se précipiter dans le trou. Elles regagnent le trou. L'aigle, énervé, tente de percer le bouclier magique sans succès. Protégées par le trou, elles frémissent à la vue du bec tentant de pénétrer dans le trou. Navi sait que son adversaire fera le blocus du trou. Si elles ne font rien, elles risquent de perdre leurs amis qui les croiront mortes - à supposer que Link recherche Navi, que fera-t-il face à la vitesse du faucon ? Il faudra bien sortir et affronter le faucon. Elles n'ont jamais affronté un ennemi. Navi a bien défié Ganondorf mais c'était avec Link. Le Kokiri n'est plus là.

L'aigle quitte les parages. Intriguée, Navi intime à Lumineuse de se taire. Une odeur désagréable commence à monter au nez des fées au bout de quelques minutes. L'odeur vient de l'autre entrée du trou. Aucun doute : l'odeur ressemble à du pet d'aigle. Certes, l'odeur ne tue pas mais étouffe, c'est-à-dire incommode les deux fées habituées aux odeurs agréables de la forêt des Kokiris ou à la fontaine de la grande fée divine. Il veut nous faire sortir ! pense Navi. Nous sommes les proies et lui est le prédateur intelligent.

N'en pouvant plus, Lumineuse décide de sortir du trou. Navi crie mais trop tard. Lumineuse sort du trou et assiste effrayée aux charges du faucon. Les cris stridents et joyeux du monstre accompagnent la charge. Navi se charge de sauver son amie en prenant l'assaut de la forteresse volante. Comme s'il avait deviné les intentions de Navi, l'aigle crache à nouveau deux boules. Ne pouvant pas esquiver une boule, la fée est touchée et se sent tirée en arrière. Son dos touche durement le mur. Le faucon n'hésite plus. Sa patte allait agripper le corps à l'aile abîmée de Navi quand Lumineuse double l'aigle et dégage Navi. Surpris, le faucon heurte le mur en sentant un peu sa patte pliée parce qu'il a vu Lumineuse emmener Navi à une vitesse stupéfiante.

Lumineuse soigne efficacement Navi tout en naviguant sur l'air. Comme Navi n'a pas le corps d'un Hylien ou d'un Goron, Lumineuse ne disparaît pas après avoir soigné une personne comme Link. Navi s'exclame :

- Lumineuse ! Tu ne m'avais pas dit que tu volais aussi vite !
- J'étais prise au dépourvu, répond rougissante Lumineuse. Je vole en fait plus vite que la plupart des fées d'Hyrule.
- Ça tombe bien ! s'exclame Navi en surveillant du coin de l'oeil le faucon.

Le faucon repart à la charge. Il choisit comme proie Lumineuse. Navi lui ordonne de se séparer. Elle réfléchira aux moyens de vaincre leur ennemi. Donc, Lumineuse s'engage quelque part suivie par l'aigle. Se peut-il que... Navi semble avoir une idée mais il faut sauver immédiatement Lumineuse et la mettre à l'abri pour lui parler. Elle l'appelle. Lumineuse opine et fait un demi-tour. L'aigle coupe cependant afin d'intercepter la fée qui n'a pas pensé à ce qu'elle a fait. Navi active une nouvelle fois de plus son bouclier. Elle repousse l'aigle qui allait intercepter la fille de la grande fée. Cependant, Navi sent sa manne magique baisser doucement. Elle comprend qu'à l'instar de Link, elle doit gérer ses pouvoirs magiques. Elle éteint son bouclier et demande à son amie de retourner au trou. Elles s'y engagent en essayant de ne point penser aux odeurs.

Le faucon semble penser que Navi a éteint son bouclier exprès afin de ne pas épuiser son pouvoir magique. Il sourit méchamment. Navi se demande si l'aigle est intelligent. Elle va vérifier son plan mis au point. Lumineuse, sur les directives de Navi, reste dans le trou. La fée de Link sort par l'autre côté en bouchant son nez. Le faucon a compris qu'elle veut s'échapper. L'aigle paie son forceps physique à avaler des distances de kilomètres afin de ne pas laisser échapper la fée. Comme prévu, l'aigle est bien présent à la salle des colonnes. Le tigre est mort sur le sol et les autres ont disparu. Navi s'engage une nouvelle fois de plus dans le trou. Le faucon prend le chemin inverse.

Il parvient un peu haletant à la salle. Son oeil aperçoit soudain l'étrange corps sans lumière de Lumineuse par terre. Intrigué, il atterrit sur le sol à une petite distance de la fée. Il oublie carrément l'autre. Méfiant au début, il s'enhardit ensuite. Son bec commence à s'approcher sans que Lumineuse bouge. L'aigle-fée semble penser que son adversaire est mort sans comprendre comment. En fait, la fée s'est mise exprès dans un état de semi-coma afin d'éteindre la lumière. Elle ne manque donc pas de courage parce qu'elle fait entièrement confiance à Navi. Le bec s'approche donc encore du corps. Le monstre entend tout à coup des bruits derrière. Navi se précipite sur lui, entourée d'un bouclier. L'aigle n'hésite pas à cracher des boules. Exactement ce que je cherchais ! s'exclame Navi qui se précipite vers la gueule du faucon. Une boule est repoussée par le bouclier et s'enfonce dans le bec... La tête explose.

Le faucon n'est plus...

Navi soupire. Elle n'avait jamais eu si peur de sa vie. Elle interpelle Lumineuse. Elle réanime sa compagne. Elle la félicite ensuite. Emue, Lumineuse lui sourit à son tour. Elles ont réussi l'exploit de vaincre elles-mêmes un redoutable ennemi qui est probablement l'un des sbires de Rin.

"Il faut qu'on retrouve Link !"

Lumineuse opine.

Chapitre 115 : Le gardien de la Vierge   up

Zelda parcourt les allées des couloirs. Elle n'a aucune idée de l'endroit où elle se trouve depuis qu'elle a chuté dans un endroit. Les seins frémissants, les réflexes à l'affût, le regard acéré, la reine est sur ses gardes. Seule, elle se doit d'être sur ses gardes. Ses beaux yeux d'adulte parcourent les murs, le sol, le plafond et... une autre entrée simple sans porte. Elle débouche sur une grande salle. Elle commence par des murs rectangulaires et finit par des murs ronds. Au fond de la salle sans autre sortie, un énorme puits. Le sol avant le puits est assez grand pour recevoir trente ou quarante personnes environ, pense-t-elle. Elle aperçoit cependant une personne.

C'est une femme, des cheveux noirs, une silhouette très sensuelle voire très sexy. Son visage est agréable mais contient une malveillance féminine non dissimulée. Elle porte une longue robe transparente blanche. Elle rigole en voyant la perplexité de Zelda. Celle-ci se demande si elle n'est pas la fameuse Pandore. La femme semble lire dans les pensées de la reine car elle dit :

- Tu sembles comprendre que je suis Pandore. La femme la plus belle et la plus redoutable de ton royaume. Bienvenue Majesté, je t'attendais.

Elle fait une révérence moqueuse. Zelda n'apprécie pas son comportement. Ses pulsions d'enfant lui disent que le comportement moqueur sur la majesté est inacceptable lorsqu'il vient de mauvaises personnes. Cependant, elle n'ignore pas qu'elle sera obligée de la combattre car Pandore semble l'attendre pour la précipiter dans le puits. Pandore commente :

- Ainsi te voilà devenue femme. Une si belle femme. La légende qui veut que les reines d'Hyrule soient de belles femmes n'est pas usurpée. Tu me rappelles une personne tout autant belle que toi, mais que tu n'égales pas en matière de seins, finit Pandore dans un ricanement.
- De qui tu parles ? demande Zelda intriguée sur l'identité de la personne.
- Peu importe. C'est la première fois que je rencontre une jolie femme à l'âme d'enfant. Car tu es bien ce que tu es : une enfant dans un corps d'adulte, n'est-ce pas ?

Zelda ne dit rien. Son futur adversaire poursuit :

- Ton corps me plaît beaucoup... Oui, tu me plais charnellement.

Zelda frémit. Elle rougit. Elle n'est pas habituée aux paroles d'une adulte en matière de se xe. Impa lui a expliqué du mieux qu'elle put mais son esprit d'un Sheikah qui méprise le corps au profit de l'âme n'incite pas à la glorification du corps. Pourtant, Impa tenta de lui inculquer les valeurs qu'elle estimait nécessaires. Bien qu'elle tenta de dissocier la valeur éducative en matière de se xe de ses propres conceptions, son attitude involontaire ne la poussait pas à en dire plus sur le se xe. De toute façon, elle était chargée d'élever la princesse afin de l'emmener jusqu'au trône. La seule chose qu'elle ait enseignée et qui ait une grande importance à ses yeux est la tolérance quelle qu'elle soit.

Zelda fronce ses beaux sourcils ce qui irrite Pandore. Au lieu d'effrayer l'enfant, elle ne fait que renforcer l'esprit guerrier de la reine. Elle estime qu'il est inutile de charmer Zelda. Elle croise les bras et regarde en haut. L'imitant, la reine recule instinctivement devant l'apparition des deux araignées velues. Zelda est tombée sur ses fesses. Elle avait certes appris d'Impa des préceptes rudimentaires de combat des Sheikahs mais sa nourrice est morte trop tôt. La fille du roi commence à avoir peur car elle ne sait pas quoi faire pour contrer les araignées. Ces monstres l'attaquent...

Salle du trésor divin

Preulé ricane bruyamment. Désevil tient ses lèvres pincées et ses bras croisés. Il se contente d'écouter le "résumé" de son bras droit :

- Pandore pense encore qu'elle est autonome mais elle est bien sous notre coupe. Si nous n'avions pas incité hypnotiquement le savant à aider cette femme, elle n'aurait jamais engagé son action en faveur du morpion Arnaqua. On savait que la confiance en soi et en sa base arrière seraient nécessaires pour tenter l'aventure. Elle fait confiance à son corps et à son charme sensuel mais elle se méfie de tenter l'aventure sans avoir un allié. N'a-t-elle pas pris contact avec le savant pendant la pitoyable guerre de succession ? Elle pensait le savant disparu après sa défaite face à Sagatt mais nous avions en quelque sorte "ressuscité" le savant. Hu ! Hu ! Hu !

Désevil sait que son analyse sur sa prétention de maîtriser Pandore est en partie fausse mais préfère persuader Preulé qu'il est dans le vrai. Sans le document rapporté par Arnaqua à la femme, Rin n'aurait jamais eu connaissance du passage vers le Saint-Royaume. Il sourit néanmoins à Preulé.

Salle de combat entre Pandore et Zelda

Les araignées sont mortes sous l'effet de lumière sortie du fragment de Triforce d'une main de Zelda. Elle est soulagée. Pandore montre des signes de mécontentement puis complimente cyniquement son adversaire. Elle lui explique qu'elle a créé des araignées au cas où la reine refuserait de s'allier à elle. Les mains de la femme noire s'agitent doucement.

"Puisque tu fais la maligne."

Elle sort plusieurs toiles d'araignée de ses mains. Ces toiles se forment très rapidement en deux fouets très serrés. Ils se précipitent vers Zelda. Celle-ci n'a pas le temps de penser à s'esquiver. Tout à coup, son corps esquive deux fouets. Pandore, les yeux écarquillés, poursuit ses coups. Zelda ne fait qu'esquiver involontairement les coups de fouet de Pandore. "Qu'est-ce que cela ?" se demande étonnée la reine. "On dirait que quelqu'un guide mon corps. La façon de bouger est semblable, très semblable à une certaine personne, Impa..." Oui, elle est sûre qu'Impa a intégré son corps afin de la protéger. Au fur et à mesure de ses mouvements, Zelda comprend qu'Impa ne fait qu'une avec elle le temps nécessaire de contrer les ennemis. Comme si elle comprenait les motivations d'Impa, elle décide d'esquiver elle-même les coups. Au coup porté par Pandore, elle perçoit le coup et l'esquive aisément. Elle pleure de joie car Impa veille toujours sur elle.

Pandore ricane : "Qu'est-ce que tu as à pleurer ? Sale bâtarde !" Elle enflamme les fouets. Ces fouets crachent des brindilles de feu. Au lieu de vouloir esquiver, Zelda veut éliminer ces brindilles. Elle n'a aucun mal à repousser plusieurs brindilles grâce à la vitesse d' "Impa". Pandore arrête les yeux écarquillés. Elle sourit. Elle engage encore une conversation. "Qu'est-ce qu'elle a encore à parler ?" se demande Zelda.

- Tu es forte... Avant que je ne continue, je te fais une proposition. Pourquoi ne serais-tu pas ma partenaire de lit ? (Zelda est très surprise.) A nous deux, nous séduirions les mâles du monde entier. Ta beauté combinée à mon corps, qu'en penses-tu ?

La proposition de Pandore est si ridicule que Zelda sourit, indulgente :

- Je refuse. Je préfère partager ma beauté avec celui que j'aimerai plus tard que de m'accoler à tes côtés.
- Je m'en doutais. De toute façon, avec ton esprit étroit, tu te serais rebellée contre moi.

Zelda s'interroge : "A quoi rime tout cela ? A moins que Pandore ne joue les souveraines magnanimes. Un peu comme le calme avant la tempête. Une façon de repousser sa force." Elle préfère foncer vers son ennemie. Elle saura à quoi s'en tenir.

Pandore fronce les sourcils : "Je vois...", puis elle sourit : "Puisque c'est comme ça, tu vas mourir." Une forme blanchâtre commence à sortir du corps de Pandore. Elle grossit jusqu'à prendre une forme reconnaissable. Zelda freine bruyamment en s'exclamant. Elle a reconnu en la forme blanchâtre le personnage du redoutable Ganondorf...

"Inutile...", se contente de commenter Pandore souriante.

Chapitre 116 : Aghanim-Pandore face à Zelda   up

La forme blanchâtre sort entièrement du corps de Pandore qui croise les bras. "Il ne semble pas que la forme soit Ganondorf en personne mais plutôt sa force", se dit Zelda intuitive. "Que fera-t-il ? Lancer des boules comme l'avait raconté Link ? Porter des coups ? Ou un coup magique inconnu ?" Ganondorf fonce sur Zelda, la mine impassible. Ce Ganondorf n'a pas de vêtements habituels qui lui sied, on ne voit pas non plus les mamelles de ses seins - tout porte donc à croire qu'il n'est pas nu, ni qu'il porte des vêtements.

Zelda se concentre sur Ganondorf tandis que Pandore assiste à la scène amusée. Ganondorf utilise son poing droit pour asséner un coup. Son coup est rapide mais la reine le voit venir. Tout à coup et sans comprendre comment, elle a les seins durement touchés. Elle hurle en mettant ses mains sur sa poitrine. Une seconde auparavant, elle se rappelle incrédule que Ganondorf allait lui asséner un punch puis mettre ses deux poings dévastateurs soudainement sur ses seins. Une téléportation rapide ? Zelda se rappelle juste que Ganondorf et son poing avaient disparu avant d'apparaître devant elle et sa poitrine. Se transformant auparavant dans un corps d'adulte, Zelda doit gérer ses actions en faisant attention à sa poitrine. Elle sait que le temps n'est plus où elle pouvait se laisser tomber en avant par terre la poitrine plate sans se faire mal. Elle masse doucement ses seins et se reconcentre sur Ganondorf.

Pandore rit. Elle répète qu'elle ne pourrait rien faire contre la force de Ganondorf. Elle ordonne ensuite à celui-ci d'attaquer de nouveau. Zelda commence à bouger en sautant en l'air. En une seconde, elle se retrouve dans le mur, le ventre asséné par un coup et le dos touché par le mur. Elle hurle. Comment !? Elle n'a jamais vu Ganondorf frapper au ventre et elle se trouve malgré tout dans le mur avec le ventre douloureux. Comment ? Elle réfléchit sur les moyens d'attaque de Ganondorf et ne trouve pas de solution. Elle aurait aimé que Navi soit là car elle est douée pour analyser les combats.

Zelda n'a pas le choix. Elle se relève et joint l'index et le pouce de ses deux mains. Elle forme dans un instant une attaque magique jaune sur Ganondorf. L'attaque lui est venue à l'esprit alors qu'elle ne l'a jamais apprise. Encore une fois, elle se surprend à voir apparaître Ganondorf derrière elle. Il la frappe dans le dos. La reine est envoyée en l'air. Elle retombe lourdement à un mètre de la femme. Pandore s'approche puis s'accroupit devant Zelda. Elle caresse le visage de la reine qui tente de l'écarter mais ses blessures l'obligent à rester allongée.

- Tu es belle dans ta douleur... Aucun doute qu'avec ta robe de princesse, tu serais encore plus belle et sexy... Tu m'as obligé. Je vais te confier mes confidences, majesté.

Elle laisse passer exprès un petit silence puis murmure à l'oreille de Zelda :

- Je suis Aghanim.

Incrédule, Zelda regarde son adversaire, les yeux ouverts. Pandore rit et raconte comment elle était parvenue dans le passé en se faisant passer pour le sorcier Aghanim (comme l'avait raconté Sagatt au vieil Intouchable). Elle lui explique les raisons de son voyage temporel.

- J'ai pu guérir la population de la peste et rentrer dans les faveurs de ton ancêtre. Bien qu'il aime beaucoup ses sujets, il était un peu naïf. Cependant, cet imbécile n'avait qu'un scrupule : protéger les secrets de la Triforce. Malgré mes douces et discrètes tentatives, le roi n'a pas voulu me confier le secret. Et j'ai également vu ton ancêtre, la reine Zelda. Tu lui ressembles trop ! Je n'ai jamais vu poitrine plus belle que la mienne.

Elle laisse retomber sa voix, pensive. Puis ses sourcils froncent ainsi que sa bouche qui se fait dure :

- Mais elle reste une femme. Et les femmes ne succombent jamais à mes charmes. C'est pour ça qu'en général, je n'aime pas les femmes. Elles sont mes rivales.

Elle serre les cheveux blonds de Zelda qui ne gémit pas.

- Justement, la salope de ton ancêtre n'a de cesse de contrecarrer mes projets. Elle objurgue le roi à se méfier de moi. Heureusement, le roi avait une certaine confiance en moi parce que j'avais mis de l'ordre dans son royaume. Je m'étais bien amusée comme gestionnaire du royaume. Je me suis débarrassé de mes opposants. Le gros obstacle restait la reine. J'ai alors ourdi une machination contre la reine. Mon plan a marché. Le roi a mordu. Elle fut décapitée.

Zelda est effrayé par le machiavélisme de son ennemie.

- Mais même morte, elle a réussi à faire que le roi se détourne petit à petit de moi. J'ai même fait rechercher leur fille afin de la monnayer comme otage mais ces satanés Sheikahs l'ont emmenée ailleurs. Peu importe, j'ai abandonné mon premier projet - à savoir la Triforce - et j'ai déclenché la guerre civile. Hu ! hu ! hu ! N'est-il pas amusant que le Grand Chaos soit mon oeuvre ? C'est comme si j'étais la maîtresse de la destinée, comme si je menais les ficelles de l'histoire. Comme c'est ironique, une des descendantes des habitants souffrant du Grand Chaos a provoqué cette période !

La reine est indignée par les paroles. Modifier le temps pour rechercher le pouvoir suprême... Même Ganondorf n'a pas fait une chose pareille. Elle se demande si, sans le Grand Chaos, elle aurait existé ainsi que Link, Sagatt et les autres. Elle n'a pas le temps de philosopher car Pandore poursuit :

- Peu après le début du Grand Chaos, j'ai recherché Ganondorf (Zelda titille) car j'ai l'intime conviction qu'il vient du passé lui aussi. Grâce à ce vieillard de Laulu qui vous a raconté la légende - Nogan comme Ganon, n'est-ce pas ? - j'ai retrouvé ce beau mec. Je l'ai séduit. Je savais qu'il était surpris par mon effrontement en me faisant passer pour un sorcier mâle. Une nuit d'amour a été agréable avec lui...

Pandore se relève et arpente autour de Zelda. Elle lève les bras.

- C'est fou comment une femelle peut séduire facilement un mâle. Je suis née dans un village. Je n'étais qu'une apprentie guérisseuse. Je découvrais que mon corps ensorcelait les mâles du village. Des femmes tombèrent jalouses de moi. Je compris les pouvoirs du se xe et du corps sur les mâles. J'étais différente des autres femmes car non seulement je séduisais facilement des mâles de toutes les races à part Sagatt, mais en plus j'acquiers du pouvoir à chaque fois que je fornique avec un mâle.

Zelda se relève péniblement puis s'assoit sur ses genoux, la tête en face du sol. Elle écoute toujours :

- Oui, tu m'as bien entendu. J'avais un pouvoir naturel. Un médecin m'avait déclarée stérile. Mais... mes ovules avaient la capacité d'absorber un étrange pouvoir des spermatozoïdes. En gros, lorsqu'elles avalent la semence, j'acquiers des pouvoirs quels qu'ils soient. J'ai ainsi appris à créer des araignées, guérir des maladies rares, empoisonner avec des formules chimiques difficiles à réaliser, me ressourcer facilement... Tout ça quoi ! Mais le must reste le pouvoir que j'ai acquis de Ganondorf. La première fois que j'ai invoqué le fantôme de Ganondorf, le temps s'est arrêté soudain pendant dix secondes... Bien des personnes ne savaient pas qu'elles étaient mortes pendant le temps figé parce que je pouvais me mouvoir dans le temps figé. Je m'élève de plus en plus au rang d'une déesse...

Tout s'explique. Comment le fantôme de Ganondorf avait pu vaincre Zelda. Elle est horrifiée par l'avidité de Pandore. La femme en veut toujours plus. La reine se demande quel voeu voulait son adversaire. Pandore continue en expliquant qu'elle avait ramené Ganondorf dix ans avant l'avènement du Héros du Temps, pendant la guerre civile. Il était devenu Gerudo en assassinant le véritable leader des Gerudos. Pandore termine par ces mots :

- Une vieille voyante de mon voyage m'avait prophétisé une destinée. Elle avait notamment dit : "Vous régnerez encore des années. Vous serez plus proche des rois mais vous n'égalerez jamais les déesses parce que vous serez détruite atrocement par le Héros."

Les yeux de Zelda reprennent espoir en se souvenant de Link. Mais un détail l'intrigue : que voulait dire la voyante par le terme "atrocement" ? Pandore a capté de l'espoir dans les yeux. Elle reprend :

- Ne rêve pas, petite sotte. Je vais détruire la prophétie de la vieille. J'ai préparé un piège au cas où Link me rencontrerait. Au pire, le fantôme sera là pour l'éliminer. Je vais me débarrasser de toi.

Avant que Zelda ne puisse intervenir, elle se retrouve en l'air juste au-dessus du puits. Elle élance ses bras afin d'agripper les rebords du puits. Tentative réussie. Elle se tient difficilement, les mains accrochées sur le rebord. Pandore rigole. Zelda ne doit pas mourir mais un souvenir lui revient soudain à l'esprit. Lorsque Link était venu la revoir au château avant les meurtres de Villo, du maître chanteur et des autres, il ne lui avait pas encore raconté son rêve. Il ne l'avait raconté que peu après. Il avait rêvé avoir rencontré son double adulte tenant la tête tranchée de Zelda. Pourquoi ce souvenir lui vient en tête ? Serait-ce un signe que les déesses m'ont envoyé ? J'en suis sure... Oui, c'est sûr. La reine sourit à Pandore puis relâche les mains. Elle tombe dans le vide. Pandore est surprise par l'audace suicidaire de la reine. Elle complimente son adversaire.

Deux minutes après, elle entend des bruits de pas. Elle se retourne et voit un jeune homme blond, habillé en vert, une épée et le bouclier en main. Il porte un bonnet vert. Pandore n'a plus de doute : il s'agit de Link.

Chapitre 117 : Les efforts de Link contre le temps   up

Le héros regarde devant lui. Une femme au sourire méchant et racoleur. Il semble regarder autour de lui, sur ses gardes. Sa main gauche balance son Excalibur. Ganondorf a disparu. Pandore lui déclare la bienvenue. Elle explique qu'elle vient de jeter Zelda dans le puits. Link, d'abord surpris, fronce les sourcils. Il est déterminé à vaincre cette garce, se dit Pandore. Elle sourit, demande si le Kokiri sera capable de la vaincre.

Réponse laconique : "On verra." D'où un haussement de sourcil de la jolie femme malfaisante.

Elle sort du corset une carte de jeu. Elle la jette à ses pieds et invoque la sirène qui sort de ladite carte. La créature a deux ailes de fée, la poitrine nue et le corps se terminant en queue de poisson. Elle se faufile rapidement comme un poisson entre les jambes de Link qui se retourne aussitôt. La queue manque de lui fouetter le visage. Riposte du bouclier. Attaque de l'épée. Esquive de la sirène en arrière. Elle rigole gentiment en balançant ses seins. Peu touché par la beauté physique, Link n'hésite pas à attaquer en avant. La sirène se penche en arrière. Sa queue de poisson se soulève soudain afin d'enlever l'épée de la main de Link. Celui-ci ayant compris les mouvements de son adversaire lui tend rapidement le bouclier hylien. Choc entre la queue et le bouclier. Elle saute en l'air. Elle papillonne comme un poisson. Elle tourne autour de Link. Il ne bouge pas, le genou posé sur le sol, le bouclier devant son visage. La créature s'arrête soudain. Signe qu'elle va attaquer. Link relâche son Excalibur par terre et sort immédiatement son super-boomerang. La précision de l'arme étourdit la sirène. Attrapant l'épée, il fend son ennemie en deux. Nuage violet.

Pandore soupire de joie. Link lui plaît beaucoup. Non seulement pour son corps mais aussi pour sa force qu'elle absorberait. Cependant, elle n'est pas sûre de le battre aussi facilement. Son fantôme de Ganondorf sera là pour anéantir à néant son adversaire parce que la puissance du temps ne laissera aucun répit à Link. Elle préfère faire durer le plaisir du combat. Sitôt Link vaincu et tué, elle réservera un traitement spécifique à Sagatt. Elle rigole intérieurement.

Ses mains créent des toiles d'araignée. Le déploiement des toiles est si rapide que l'espace dévolu aux araignées englobe à peu près l'ensemble de la salle. Link a reculé devant l'invasion des toiles. Sans être impressionné, il utilise tout de suite le feu de Din. La puissance du feu dévore les toiles comme si un château de cartes s'évaporait tout d'un coup. Pandore écarquille les yeux. Elle esquisse néanmoins un sourire en constatant la chute de deux araignées. Les bêtes géantes tombent à côté de Link, la première à gauche du héros, la seconde à droite. A l'instant où elles allaient l'assaillir, le Kokiri dégaine Excalibur mais pas le bouclier. Il pratique alors l'attaque tournoyante qui écrabouille les monstres.

Pandore a compris que la réputation de héros de Link est bien fondée. Elle crée une coûteuse pratique de magie : un gros écran de boule verte. Cette boule a deux minuscules yeux bleus. Ses paupières minces crachent plusieurs minuscules boules bleues. Link tend le bouclier mais certaines touchent sa jambe droite. Il tombe sur son genou. Pandore, hilare, explique que la boule lui permet de la protéger grâce à son écran et d'attaquer son adversaire en même temps. Link sort les flèches et tire en se mouvant. Les sagettes atteignent les points bleus de la boule. Comme cette boule ne réagit pas tout de suite, Pandore est surprise par sa passivité - elle ne connaît pas bien les points faibles de son monstre. Son regard porte sur les yeux bleus à travers la boule transparente. Elle réagit une seconde de plus en constatant que d'autres flèches la prennent pour cible en contournant la boule.

Grâce à ses capacités de mouvement furtif qu'elle avait acquis en couchant avec un ninja, elle n'a aucun mal à éviter les attaques. Cependant, la grosse boule ouvrant enfin les yeux, constate soudain la présence d'un microbe sur son côté droit (notre ami). Elle fait un mouvement en se déplaçant à droite au moyen de sa roulade. Elle se heurte contre le mur. Ses yeux sont tournés vers le sol à quelques centimètres de celui-ci. Le héros en profite pour lui porter deux coups. Avant que Pandore ne dise quoi que ce soit, la boule blessée par les boules, réagit violemment en fonçant sur Link. Aveuglée, elle ne voit pas le puits devant elle. Elle tombe malencontreusement dedans tandis que Link s'était accroché au rebord. Il se relève.

Pandore, abasourdie par la science du combat de Link, ne se rend pas compte de son erreur : elle a été moins vigilante que d'habitude. Elle lance à son ennemi :

"Fini de rigoler ! Voici mon arme ultime !"

Link avait déjà ses deux armes favorites (épée et bouclier de protection). La silhouette masculine blanche sort du ventre de Pandore. Elle lève les bras et lance un cri théâtral : "Temps ultime !" Notre ami ne sait pas à présent qu'il se retrouve emprisonné dans le temps. Nul ne peut se mouvoir dans un monde figé à part Pandore et "Ganondorf". Néanmoins, Link vient d'apercevoir Ganondorf et son visage allait se muer d'étonnement lorsque le temps se fige soudain. Le Ganondorf blanc traverse la salle harmonieusement. Pandore sourit en posant son doigt sur ses lèvres, l'autre main sur son coude. Link ne bouge toujours pas, il est toujours en train d'être étonné. S'approchant du Héros du Temps, Ganondorf plonge sans hésiter son poing dévastateur dans le coeur. Du sang coule violemment de la poitrine de Link. Les globules rouges ruissellent sur le torse de notre pauvre ami. Pandore compte mentalement les secondes. Elle se détourne du corps pendant que Ganondorf rejoint la femme. Il disparaît dans Pandore.

- Tu ne sais même pas que tu es mort. Tu ne t'en rendras même pas compte lorsque le temps s'arrêtera de se figer.

En effet, au moment où Pandore croise ses bras, elle entend le corps tomber lourdement, des bruits aigus d'une épée touchant le sol ainsi que le bouclier. Elle sait que le sang commence à construire sa route autour du corps. Link est à présent mort et c'est une certitude absolue.

Il semble que la voyante se soit trompée cruellement. Je n'ai plus rien à craindre de Link. Je suis sortie vainqueur du Héros du Temps - LE héros annoncé par la voyante de mon village. Pandore ne sourit même pas. Elle songe à quitter la salle.

Chapitre 118 : Une résurrection ?   up

Une mare de sang coule toujours du corps de Link tandis que Pandore retrousse son corset. J'ai enfin éliminé le Héros... Elle ne jette toujours pas un oeil sur son adversaire. Elle fait des mouvements vers la porte d'où étaient entrés Zelda et Link. Au moment de franchir le seuil de la porte, elle entend des bruits. Serait-ce ?...

Elle fait volte-face, travaillée par l'idée que Link ait pu survivre mais assez difficilement pour sombrer dans le coma. Elle se trompe : ce Link qu'elle avait "tué" se relève doucement mais sûrement. Impossible... le héros a été bien touché au coeur. Ce qui commence à l'effrayer est le regard de Link : à la fois vide et pénétrant de méchanceté. Link se regarde comme si ça le concernait peu. Il observe ensuite le sang coagulant à partir du coeur, tachant son vêtement vert. Il fixe pensivement son coeur déchiré puis met sa main gauche sur son coeur. Elle pénètre dans le corps, attrape le coeur puis l'arrache subitement dans un bruit qui fait frémir la femme. Elle ne connaît personne qui puisse arracher son coeur sans sourciller. Son adversaire lance le coeur sur le mur, explosant en plusieurs gouttes rouges. Désormais, on ne voit plus qu'un trou sur le torse de Link. Mais est-ce que c'est bien lui ?

Pandore commence à se mettre sur ses gardes, un peu tremblante. Les yeux bleus du Kokiri changent petit à petit de teinte. Le bleu passe lentement vers le gris. Ils fixent Pandore. Il se dégage de ce Link une ambiance de sérénité cruelle. Sa bouche se contracte. Il relève la tête. Tout à coup, ses yeux deviennent rouges. Il lance un cri strident. Pandore s'effraye. Elle ordonne au fantôme de Ganondorf de combattre son adversaire. Le temps se fige une nouvelle fois de plus. Link s'immobilise soudain. La jolie femme pense que son pouvoir diabolique a fait son oeuvre. Elle respire par intermittence.

Ganondorf se meut dans le temps et dans l'espace, laissant une trace blanche dans l'air. Son bras est au-dessus de lui, prêt à annihiler Link. Les yeux rouges se renferment puis s'ouvrent, des sourcils se contractent. Le bras gauche du mystérieux Link touche durement le visage du fantôme avec une rapidité qui laisse Pandore abasourdie. Le bras droit met fin au règne du pouvoir de la femme en anéantissant Ganondorf. S'ensuit ensuite une énorme division de boules blanches qui finissent par disparaître. La bouche sensuelle de la femme tremble. Ainsi, Link est capable de se mouvoir dans le monde figé du temps. Mais par quel miracle ?

Link esquisse un sourire narquois. Un sourire qui en dit long. Il insinue que Pandore ne pourra jamais le vaincre. Elle fronce les sourcils, sa mâchoire se tend. Elle murmure une insulte avant d'invoquer des gouttes. Elles sortent de la paume des mains. En tombant sur le sol, elles grandissent rapidement. Elles sont surtout en acide et englobent le sol jusqu'au trou. Elle sait que le Kokiri ne pourra jamais voler. Pourtant, sans se démonter, Link se dirige vers son ennemie sachant que l'acide pourrait brûler cruellement ses pieds. Ceux-ci affrontent l'acide. Une odeur de soufre et des nuages de vapeur sortent de ses pieds. Link ne hurle point, il sourit même. Sans épée, ni bouclier, ni quoi que ce soit comme arme de défense ou d'attaque, le Kokiri s'avance. Il arrache son bonnet et l'abandonne. Sa chevelure dorée brille. Pandore reste paralysée par la peur. La prophétie semble prendre effet...

D'un coup, l'Hylien sort une rafale de coups. Ils s'attaquent prioritairement à la poitrine, au ventre et au visage de Pandore. Surprise par les coups, elle ne peut se défendre. Elle perd quelques dents, a de grosses contusions sur les seins, le foie un peu perforé. Elle n'a même pas le temps de hurler sa douleur.

L'Hylien ricane, les yeux rouges disparaissent en ne laissant que du blanc, des ongles poussent pour devenir des griffes. Pourtant, son visage reste toujours celui de Link. Ses griffes impriment leur marque sur tout le corps de la femme. Cette fois, elle hurle de douleur et d'effroi. Ses vêtements sont lacérés et elle commence à être dévêtue. Un instant, les ténèbres enveloppent Link avant de se dissiper. Il sourit férocement en disant : "Tu finiras par bien crever..." Ses yeux changent encore d'aspect.

Pandore, hurlant toujours, s'interroge cependant : mais qui est-il ? S'agit-il vraiment du Héros du Temps ? La prophétie ne l'a-t-elle pas dit ?

Le blanc des yeux disparaît pour laisser la place au noir. Le visage se fait sombre.

Chapitre 119 : Le Héros du Mal   up

Dix ans avant l'arrivée de Ganondorf

La pluie bat son plein. La femme suffoque, les yeux cernés de fatigue et d'angoisse, des mèches rousses mouillées collent sur son front et son cou. Une guerre fait rage pour une histoire de succession royale. Des bandes de maraudeurs se risquent à se répandre un peu partout dans le royaume en attendant d'être châtiés plus tard par le nouveau roi. Pour cette raison, la femme veut mettre à l'abri ce qu'elle a de plus précieux : son enfant. Elle a eu vent d'une contrée mystérieuse où habiteraient des créatures bienveillantes qui pourraient l'accueillir avec son bébé. La fatigue aidant, elle marche péniblement, rasant les abords de la forêt mystérieuse, cherchant une entrée chez les Kokiris. Elle la trouve malgré le brouillard provoqué par la pluie. Elle traverse l'entrée puis pose ses pieds nus sur la passerelle devant la mener au village. On dit que le village reste inviolé et caché comme par magie aux yeux des êtres malfaisants. Elle se laisse tomber sur les genoux, tenant fermement son bébé. Elle pense être en sécurité dans ce lieu.

Pourtant, une personne semble l'attendre exprès comme si elle connaissait sa venue depuis une éternité. Elle porte un manteau à capuchon qui la protège des fureurs du ciel. Elle était adossée à côté de l'entrée de la passerelle. Elle s'approche de la femme. Elle l'écarte par terre. Affaiblie, elle ne peut que protester lorsqu'elle voit la personne tenter de prendre le bébé. Le mystérieux personnage arrache le nourrisson puis le dépose par terre. La mère se relève et attrape le bras. Enervé, il la rejette bruyamment puis pose son pied sur son cou. Il l'étouffe. Il murmure :

- Je suis désolé. Tu ne m'intéresses pas. Seul ton enfant m'intéresse.

Il se met enfin sur ses genoux. Il écarte les vêtements qui enserrent le bébé. Il utilise une seringue très fine en bois sur le frêle bras du nourrisson. Il a pu prendre du sang. Il quitte ensuite les lieux abandonnant la morte et le nouveau-né.

La personne n'est autre que le fameux savant, futur concepteur des créatures. Il a les yeux hypnotisés. Le bébé s'appelle Link.

Sanctuaire des Déesses

Le mystérieux Link hurle horriblement mais c'était un cri de joie destiné à effrayer son adversaire. Pandore jette un regard apeuré sur celui qui prend le dessus sur elle. Il s'approche tandis que ses sourcils se noircissent. Elle croit apercevoir au-dessous du cou un minuscule dessin. Il forme deux minuscules traits horizontaux avec en dessous un triangle noir inversé. Et si le Héros de la prophétie n'est pas celui auquel pense Pandore ? Ce serait...

Le Héros du Mal. Le héros ténébreux. Le fils du mal.

La perspective de se retrouver face à un tel héros met mal à l'aise Pandore. Elle aperçoit de plus en plus l'issue de sa vie. C'est fini... Elle sent ses cheveux agrippés. Dark Link ricane :

- Hin ! hin ! hin ! On va bien s'amuser !

Les yeux de la femme commencent à s'embrumer d'éléments liquides.

Pays du peuple des semi-Intouchables

Un petit groupe se tient devant une grosse boule de cristal. Le personnage qui avait recueilli et soigné Sagatt est présent ainsi qu'un enfant. Des femmes sont assises autour du chef charismatique du village des cieux. Ils assistent à l'agonie de Pandore. Contrairement à d'autres peuples, les enfants peuvent assister à des scènes horribles sans être marqués à vie car une particularité génétique les en protège psychologiquement. Cependant, il s'interroge sur la transformation bizarre du gentil Link en mauvais Link. Ce à quoi le barbu répond que ce n'est pas le Link véritable. Le mauvais Link n'est que son clone. De plus en plus perplexe, l'enfant demande pourquoi le clone aurait été créé pour aider les forces du Mal.

- Souviens-toi d'une chose importante : les Bienveillantes Déesses se sont munies d'un puissant sort qui les rend totalement à la merci de n'importe quel être vivant. Elles ont également créé un dispositif qui leur interdit absolument de tuer n'importe quel être vivant. Ça vaut aussi pour les puissants Dieux. C'est pourquoi n'importe qui peut éliminer les Déesses et les Dieux sans que ceux-ci puissent se défendre contre les nuisibles. Tu comprends mieux ?
- Oui... ça veut dire que...

Ils se comprennent bien. Dark Link a été créé dans le but unique de vaincre les Déesses. Il est par conséquent le plus grand ennemi des Déesses. Que va-t-il donc se passer ? s'interroge le barbu.

Sanctuaire des Déesses

Le géant Sagatt pénètre dans l'ancienne salle de combat entre Zelda puis Dark Link et Pandore. Il s'est soigné et va mieux depuis son combat contre les créatures du savant. Il veut retrouver Link et ses amis dans les dédales du temple. Une odeur âcre étrangle ses narines. Une odeur qu'il ne connaît que trop bien, du sang. Il aperçoit ensuite une forme inanimée sur le sol. Il s'en approche. Il frémit.

Le corps nu de Pandore gît sur le sol. Il est mutilé. Pandore avait les yeux effrayés au moment de sa mort. Sagatt observe longuement son ancienne ennemie. Il ne peut s'empêcher de penser qu'il est dommage que Pandore utilise son magnifique corps pour ses intérêts égoïstes au lieu de vivre tranquillement en compagnie d'un bon amant. Il soupire. Il ne sait pas que Dark Link existe et qu'il a disparu depuis belle lurette. Il ne pense qu'à quelqu'un : Link.

Justement, quelque part dans une autre salle, un fouet enflammé frappe le bouclier d'un kokiri. Link combat bien un autre adversaire sans la présence de Navi. C'est Link en personne, avec son célèbre bonnet et sa tenue verte.

Chapitre 120 : Le gardien du Lion   up

Le regard vide, les yeux flambant d'une couleur rougeâtre, les petites jambes par rapport au torse, le fouet enflammé, le bouclier rond sur lequel est dessiné le sourire ricanant d'un monstre barbu, une armure résistante en or, un heaume noir avec des cornes, l'adversaire de Link reste immobile.

Link, sans Navi, halète un peu. Il se demande comment pouvoir vaincre le monstre en armure sans épuiser ses capacités physiques et magiques. Il a le bouclier mais pas le fouet. Il tourne un peu autour du monstre. Celui-ci fait de même. Il semble protéger son dos. La salle est ronde avec ses quatre piliers en or, le tapis rouge. Les murs sont toujours les mêmes que dans les autres salles du sanctuaire. Link feint d'attaquer en tendant son bras qui tient Excalibur. Réaction vive du gardien du Lion : le fouet bat l'air. Il manque de décapiter le Kokiri qui s'attendait à cette attaque. Il vient de se baisser. En revanche, le fouet enflammé tranche une colonne. Un fracas s'ensuit. Link sent le vent lui fouetter le dos. Il sait que le vent est le résultat de la chute des débris de la colonne découpée.

Il a auparavant essayé une panoplie d'attaques. Le boomerang n'est pas parvenu à atteindre ce qui semble être le point faible du monstre. En effet, sur son dos sont attachées des lanières rouges enserrant l'armure dorée. Link pense que s'il parvient à trancher les liens, il ne fera qu'une bouchée de son adversaire. Si le boomerang n'est pas parvenu à cibler les lanières, cela est dû au fouet qui gêne l'arme. A chaque fois, l'arme se heurte au fouet. L'arme du monstre semble être animée d'une fonction défensive. Lorsqu'une personne ou une arme s'approche du gardien, le fouet se mue en une bête enragée défendant son territoire. Les flèches n'ont rien fait au contact de l'armure ou de n'importe quelle partie du corps. D'ailleurs, il est inutile de combiner l'attaque boomerang-flèche dans laquelle le boomerang porte la flèche vers un endroit précis. Le feu de Din - que le héros n'a utilisé qu'une seule fois - n'a eu aucun effet sur l'ennemi. Celui-ci s'est contenté de tendre son bouclier. Il n'a pas bougé d'un iota.

En revanche, les meurtrissures du fouet sont redoutables. Link les a déjà ressenties sur sa cuisse lorsqu'il s'est mal protégé par son bouclier hylien. Le monstre se meut lentement mais semble être armé par son assurance tranquille. On a l'impression qu'il est un automate programmé pour tuer Link.

Le Héros du Temps tente alors de charger d'énergie son épée en la tendant en arrière tout en se protégeant par son bouclier. Il est alors surpris par l'attitude de l'adversaire. Il imite exactement le même mouvement que lui. "Il rigole ou quoi ? Cela ne peut pas être... Tant pis ! Je tente le tout pour le tout !" Il déclenche une attaque tournoyante. Sans qu'il comprenne, Link est projeté en arrière. En fait, au moment de déclencher l'attaque, le gardien fut plus rapide que Link en déclenchant à son tour l'attaque du fouet. Un minime écart d'une dizaine de millièmes de secondes mais qui compte beaucoup dans le combat. Link a tenté de se parer mais le fouet s'est faufilé au-dessous du bouclier et l'a propulsé en arrière. Link se débat rapidement afin de ne pas être brûlé par les flammes. Mais son torse a une trace verticale du fouet. Il ne manquait plus que sa tête soit éclatée.

Continuant, le fouet part par-ci, par-là. Il asperge la salle de ses attaques enflammées, tranche les autres piliers encore debout. Seul le bouclier résiste encore mais combien de temps ? Link ne veut pas encore utiliser ses pleins pouvoirs. Il veut les économiser en prévision des futurs combats - notamment contre l'unique ennemi, Rin. Il sait qu'il sera épuisé à force d'éviter les attaques et de parcourir la salle. Le monstre est véritablement un automate programmé !

Link a soudain un éclair dans sa tête. Il vient d'avoir une idée. Il recule en mettant une grande distance entre l'ennemi et lui. Il pose ensuite épée et bouclier par terre et invoque Farore. Une boule verte est créée. Elle part ensuite à l'autre bout de la salle. Compris ! Il faut à tout prix pousser le gardien à une courte distance de la boule verte. Il ramasse armes et feint de bouger autour du monstre. Il l'emmène en fait doucement mais sûrement tandis que le monstre ne fait qu'attaquer, sans résultat. Encore quelques mouvements. Oui ! Allez ! Encore un peu ! Le gardien est désormais à une distance respectable de la boule verte. Tout à coup, une course de Link surprend le monstre qui tend le bouclier aussitôt. L'Hylien de naissance lance à la figure le bouclier, puis invoque de nouveau Farore. Il est téléporté en quelques secondes derrière... son adversaire ! Alors que le bouclier s'entrechoque sur le sol, Link prend son arme à deux mains. Avant que le gardien n'ait pu se tourner, l'épée tranche enfin les lanières rouges. L'armure tombe lourdement. Le monstre se retrouve à poil. Link coupe ensuite le corps en deux, horizontalement. Nuage violet.

Exit le gardien du Lion.

Link tombe sur ses genoux, épuisé. Il reste ainsi durant cinq minutes. Son oreille perçoit des battements d'ailes. Il soulève la tête et reconnaît Navi accompagnée par une autre fée. Il sourit. Il avait peur de la perdre.

- Link ! Enfin ! Nous te retrouvons ! Nous étions passées par un petit trou et... Oh ! Il faut te soigner ! Lumineuse !
- D'accord ! répond-elle.

La fée Lumineuse se fond dans le corps de notre ami. Un instant après, Link se sent en forme. Afin de ne pas être submergée par l'émotion, Navi déclare :

- Que fais-tu ? Ce n'est pas encore fini ! Il y a d'autres ennemis à vaincre ! On y va !

Chapitre 121 : Retrouvailles   up

Ils courent. Ou plutôt, Navi se paresse sur les mèches de Link pendant qu'il galope. Ils recherchent d'autres amis. Ils espèrent que Zelda, Veroga, Sagatt et Vickie sont en vie et en bonne santé. Ne sachant pas se guider à travers le labyrinthe, Link choisit le chemin au hasard et à l'intuition. Si la fée reste obstinément dans le bonnet, elle ne veut pas être séparée de son ami comme elle l'avait été avant son combat contre l'aigle. Il tape sur les murs avec son épée afin de savoir s'il existe des murs factices. Dommage qu'il n'ait pas le monocle de vérité - il l'avait remis à Sagatt. Peut-être que dans ce sanctuaire, nul n'est besoin d'utiliser un tel objet. Ne trouvant rien de ce côté, le couple poursuit le chemin.

Ils marchent ainsi pendant environ une heure. Certes, il y a des prédateurs pour leur barrer le passage mais ils ne pesent pas lourd contre l'agilité et la force d'un Kokiri d'adoption. Navi se demande pourquoi de tels animaux sont entrés au sanctuaire au lieu de chasser. Au bout de quelques moments, ils entendent un bruit de pas. Link gratte alors son dos contre le mur afin de surveiller l'entrée d'un couloir. Une personne qui a marché s'est interrompue presque en même temps que Link. Un long moment sans que personne ne bouge. Finalement, la personne se décide à marcher. Link voit son ombre s'étendre sur le mur en face de lui et à sa droite. Lorsque l'ombre disparaît, Link comprend. Il recule instinctivement. Il s'arrête en s'exclamant :

- Veroga !

Elle est surprise par l'apparition de Link lorsqu'elle avait disparu rapidement afin de se mouvoir en toute discrétion. Elle s'est arrêtée à deux pas du Kokiri d'où l'étonnement de notre ami. Veroga regarde sa bague (offerte par Laulu) avant de prendre les mains de Link, joyeuse.

- Link ! Que je suis contente de te revoir ! Tout va bien ?

Navi qui sort du bonnet :

- On ne peut mieux. Comme d'habitude, il a eu son lot de combat. Il en sort toujours vainqueur ! Je suis fière de lui !
- N'exagère pas Navi. Toi aussi, tu as combattu avec l'autre fée contre l'aigle. Tu es sortie vainqueur.

La boule rougit. Veroga s'exclame :

- Vous étiez séparés ? Non, ne me dites rien. Pas besoin de me raconter. Vous me conterez cela en route.
- Oui... Il nous reste à retrouver la reine, Vickie et Sagatt, si ce dernier est encore vivant..., déclare la fée.

Pendant leur bout de chemin, ils échangent leurs histoires. Veroga aboutit ensuite à la conclusion qu'on les a séparés afin que chaque ennemi redoutable les combatte. Manifestement, en ce qui concerne Navi, Link et Veroga, le plan de Rin a échoué. Plusieurs minutes après, ils retrouvent la belle reine Zelda encore mouillée. Etant tombée dans des égouts, elle a nagé jusqu'à un certain endroit d'où elle a pu sortir. En fait, les égouts méritent mal leur nom, ils sont l'endroit par où entrent les espèces maritimes et les "Zoras" du Saint-Royaume venus adorer les Déesses. Cependant, depuis quelques temps, il n'y a plus signe de vie. Le fleuve souterrain est le seul à n'avoir pas hébergé les animaux maritimes. La reine raconte à son tour son combat contre Pandore. Elle est tombée exprès dans le puits, mue par l'intuition qu'un malheur allait arriver à Pandore. Link se demande ce qui est alors arrivé à leur ennemie Pandore. Il n'a pas encore eu vent de l'apparition de Dark Link. Rassurée par la présence de Veroga et de Zelda, la fée consent à prendre de l'air en sortant du bonnet vert.

Rebelote. Ils parcourent encore le dédale. Ils retrouvent très heureux le géant Sagatt. On se donne l'accolade. Et au lieu de poursuivre la route, le policier leur raconte une longue histoire - son séjour au ciel, son arrivée au temple sacré, son combat contre les fameuses créatures du savant et finalement la découverte du corps mutilé de Pandore. Cette dernière histoire ouvre la bouche des interlocuteurs qui bombardent Sagatt de questions.

- Mais qui a bien pu massacrer à tel point Pandore ? Nous ne serions pas capables d'en arriver là, dit la reine.
- Oui... c'est que je me suis dit en découvrant son corps. Ce ne peut être que Rin. Je pense que Pandore est la rivale de Rin plutôt que son alliée. Un sbire de Rin a dû l'éliminer, sans doute, répond Sagatt.
- Pourquoi s'être séparée de ses créatures alors ? questionne Veroga.
- Sans doute parce que Pandore comptait trop sur le temps, dit Zelda.
- Le temps ? demande le géant perplexe.
- Nous t'expliquerons. Il faut retrouver Vickie. Elle est la plus fragile du groupe bien qu'elle soit protégée par un don des dieux.
- Oui...

Et de sortir de belles histoires à Sagatt pendant la promenade à risques. Ils doivent évidemment faire face aux prédateurs. Link les élimine comme à l'accoutumée. Ils s'arrêtent en entendant les appels d'une certaine fille. Ils sourient. Ils retrouvent Vickie dans une salle en train d'appeler deux personnes. La fille, tout à son bonheur de revoir ses amis, leur raconte sa rencontre avec un homme et une femme enceinte. Elle les a cherchés en vain.

- J'espère qu'il ne leur est rien arrivé.
- Heu... Je pense qu'ils sont tes ennemis plutôt que de véritables personnes, dit doucement la reine.

Un court instant de silence avant que Vickie ne réponde :

- Ça alors ! Pourquoi n'ai-je pas été futée ? Mais s'ils étaient forts, pourquoi je les aurais vaincus ?

Zelda soupire avant de sourire. Elle dit franchement :

- La fée divine a dû te protéger. C'est pour cela que tu es sortie indemne. Tu as le don des déesses et des fées.
- C'est vrai ? Je suis bien contente alors, sourit la fille rose en joignant les mains. Elle croit à présent que la fée divine est à ses côtés, la surveillant jour et nuit.

Le géant soupire discrètement. Comment Vickie peut-elle être naïve à ce point-là ? Elle aurait dû savoir que le sanctuaire est scellé par les dieux (ou les déesses) et que personne n'était entré là-dedans à part le groupe de Link, puis leurs adversaires. Cependant, la naïveté peut servir grandement Vickie surtout si elle est protégée par son don étonnant. Le groupe ressoudé repart à l'aventure.

Ils progressent de mieux en mieux c'est-à-dire en éliminant tous les chemins possibles. Leur intuition est confirmée par le décor des murs, du sol ou du plafond de plus en plus riche. Ils sont au rez-de-chaussée, ce qui fait penser à Sagatt que l'architecture du sanctuaire n'allait pas vraiment et que quelqu'un avait grandement rectifié le bâtiment dans un but précis. Logiquement, il n'y aurait pas d'étages supérieurs. Or, il n'y a pas d'escalier ou d'échelle. Sagatt a réfléchi trop vite lorsqu'il constate au bout du grand couloir tapissé, un court escalier. Le couloir mesure une vingtaine de mètres sur sa largeur et une quarantaine sur sa longueur. Au-dessus de l'escalier et dos à la porte rouge, un étrange personnage semble attendre nos amis. Son visage a la forme d'un ibis, des yeux "fatigués", un corps d'Hylien. Pas de trace de vêtements, qu'un corps nu sans parties génitales. Des pieds palmés. Il porte un long bâton en bois. Il ricane doucement en souriant.

Il s'agit du gardien du capricorne.

Chapitre 122 : Le gardien du capricorne   up

Il regarde avec une arrogance non dissimulée. Il dodeline de la tête en observant attentivement les personnes en face comme un savant le ferait avec des insectes. Il semble ignorer la fée. Il sourit. Il s'avance lentement. Il s'arrête à une distance respectable. Il joue avec le bâton en bois puis le jette par terre. L'objet se transforme en serpent marron qui se précipite sur le groupe. Sa gueule s'ouvre... Sagatt, sans reculer, sort l'épée et le tranche sec. Le gardien semble être surpris - un peu trop.

- Ce n'est pas gentil. Je voulais vous faire une blague. Vous avez tué mon animal.
- D'abord, ce n'était qu'un misérable bâton avant d'être un ridicule serpent. Ta blague est ridicule. Tu dois être encore plus ridicule que ton serpent, répond Sagatt.

Le personnage à la tête d'ibis se gratte le menton avec son majeur. Il semble réfléchir puis déclare majestueusement.

- Vous êtes bien dignes de me combattre. Link. Zelda. Sagatt. Veroga. Vickie. Mm... Il va falloir que je purifie un peu la salle... Surtout quand une bestiole est là...

Navi comprenant l'allusion se jette vers le gardien puis arrête son vol à cinq centimètres des yeux de l'ibis.

- Répète ce que tu viens de dire !? Je suis aussi digne qu'eux ! J'ai bien vaincu l'aigle aux ailes de fée, moi !
- Bof. Bof. Bof. Ils ont vaincu des créatures intelligentes et douées de parole tandis que toi, toi, toi, tu n'as vaincu qu'un animal. Aucun intérêt.

La boule rougit violemment, les ailes se figent. Link ne l'avait jamais vue se mettre en colère auparavant. Il vient de comprendre que son orgueil vient d'être touché. Il veut l'arrêter mais Navi crie :

- Viens te battre à armes égales si tu es courageux ! Je suis peut-être une bestiole mais au moins ton grand corps ne me fait pas peur.
- Tu y tiens vraiment !? Très bien, regarde !

Le gardien fait apparaître sur le mur une plaque ronde. Sur celle-ci, on voit des lignes rondes noires et jaunes. Le centre est rouge. Deux nuages apparaissent alors sur les paumes du gardien. La paume de droite contient quelques fléchettes de quelques centimètres. L'autre en contient également mais à une échelle taillée sur mesure pour Navi. L'ibis explique qu'au moment de lancer, les fléchettes de Navi grossiront afin de se mettre en conformité avec celles de son adversaire. Navi rigole en disant qu'elle est forte en précision (ce que ne contredit pas Link).

Sagatt ne s'étonnait pas au début que leur ennemi connaisse leurs noms, Rin lui aura donné les noms. En revanche, il se demande ce que manigance l'ennemi en déversant un serpent ridicule et en affrontant Navi. Quel piège prépare-t-il ? Il croise les bras. Ses amis ne songent pas à abréger le combat, ni à se dépêcher en attaquant ensemble l'ibis. Ils le font probablement par respect pour la fée. S'ils l'aidaient, elle le leur reprocherait sûrement.

Navi lance une fléchette. L'arme de jet grossit subitement pour égaler la taille d'une fléchette de l'ibis. Elle se fige en plein centre. La fléchette vibre avant de se calmer. La fée saute de joie. L'ibis essaie à son tour. Sa fléchette atteint le seuil du centre rouge. Il semble être peiné. Ils refont la même opération. Navi se révèle être une championne en précision, à chaque fois, ses fléchettes atteignent la cible rouge. Certes, l'ibis atteint parfois le cercle rouge mais souvent le deuxième cercle. A noter que ses flèches atteignent presque toutes le deuxième cercle en haut... à gauche. Sagatt n'aime pas cela. Navi raille son adversaire.

- Hum... je crains que tu n'aies perdu.
- Comment ça ?
- Regarde !

En regardant l'endroit où était affichée la plaque de fléchettes, Navi et ses amis tressaillent. La plaque a bougé ! De sorte que les cibles réussies par la fée se situent au deuxième cercle en bas et à droite... alors que celles de l'ibis se révèlent être au centre ! Navi proteste en criant à la tricherie mais en un instant, sa lumière devient de plus en plus pâle. Navi disparaît dans une boule bleue. Une tige de la boule est liée au corps de l'Hylien-ibis. Sagatt dégaine l'arme. D'autres sont mécontents. Le gardien du capricorne les arrête d'un bras :

- Arrêtez ! Si vous tentez quoi que ce soit, elle mourra. Si vous plantez votre arme dans mon corps, elle mourra. Car elle n'est pas morte, elle n'est tombée qu'en léthargie. Battez-moi avec mes propres armes et vous retrouverez Navi.
- Tu as triché ! Tu n'avais pas le droit ! hurle Vickie.
- Chuuuuuut... Bof. Bof. Bof. J'impose mes propres règles donc je peux tricher comme je veux. Tant que je ne me fais pas prendre, vous ne devinerez jamais mes combines. Maintenant vous avez le choix, soit vous me tuez en m'agressant lâchement et la fée... Bof. Soit, vous me combattez selon mes règles et vous aurez peut-être une chance de retrouver Navi. Compris ?

Link sent ses narines se mettre en colère. Il n'aurait jamais dû s'en prendre à Navi. Il vient d'en être séparé deux fois. Il ne le veut pas. Il veut s'avancer mais Veroga lui brûle la politesse. Elle méprise en fixant l'ibis dans les yeux. Ce dernier est peu ébranlé par les yeux brûlants de colère de la jeune fille rouge. Elle se déclare être son prochain adversaire. Le méchant ibis soupire. Il claque les doigts. Derrière eux, apparaît un long rayon de sable fin avec deux lignes disposées de part et d'autre sur leur largeur. L'ennemi explique que la ligne rouge correspond au point à ne pas dépasser et la ligne blanche, plus loin, le point à ne pas dépasser non plus. Le groupe ne comprend pas les explications du monstre : où veut-il en venir ? Pour toute réponse, des boules lourdes en cuir apparaissent par terre. Quatre boules pour chaque joueur. Pour Veroga, des boules roses. Pour l'ibis, des boules noires. Apparaît à son tour, une petite boule verte. La règle est la suivante : il faut qu'une boule soit le plus près possible du porcelet (tel est le nom qu'on donne à la petite boule verte).

"Très bien". Telle est la réponse de Veroga. Ils s'appliquent ensuite à jouer après que la reine ait lancé la boule verte. Cette fois-ci, l'adversaire prend Veroga au sérieux puisqu'il s'efforce - et réussit - à mettre ses boules le plus près possible du porcelet. La fille joue bien mais elle est moins expérimentée à ce niveau que l'ibis. Veroga esquisse un mince sourire. L'ibis demande naïvement pourquoi elle sourit.

- Je vais tricher.
- Co... Co... Comment ça !?

Veroga lance en l'air la dernière boule qui lui reste puis invoque un mini-ouragan. La force de la petite nature de l'air est puissante. Veroga manipule donc à loisir la lourde boule. L'air expulse toutes les boules déposées autour du porcelet en prenant soin de ne pas écarter ce dernier. La fille cesse d'invoquer le mini-ouragan. La balle tombe lourdement et colle le porcelet. Zelda applaudit calmement. Link sourit. Vickie crie : "Tu l'as battu ! Tu l'as battu !" Sagatt ne sourit pas. Il sait que la reine n'ignore pas les manigances de l'ibis.

Le monstre sue. Il met sa main sur son front afin d'éponger ses sueurs. Bien que restant sur ses gardes, Veroga commence à sourire. L'ibis fait de pénibles efforts en lançant la boule. Au moment où la balle va toucher terre, une taupe grise sort de terre. La balle touche le nez de l'animal. Tel un phoque, la taupe court en tenant la tête bien droite. La patte expulse la boule rose. Elle dépose délicatement la noire auprès du porcelet. Le groupe de Link s'est exclamé. Avant que Veroga n'ait protesté, elle est enveloppée par une boule bleue. Elle est capturée à son tour.

L'ibis rigole béatement.

- Désolé... Légitime-défense. Elle a triché. Je fais de même.
- Arghh..., conclut Link.
- On peut dire que tu es bien un gros porcelet de merdille, dit le géant.
- Tu me flattes. Bof. Bof. Bof. Seigneur Rin m'a chargé de vous capturer dans les plus brefs délais. Donc... au jeu suivant !

Des cartes, une table en verre et deux chaises confortables apparaissent pendant que l'aire de jeu des boules disparaît. L'ibis mélange les cartes. Il demande un volontaire. Il ne reste que Sagatt, Zelda, Vickie et Link. Le policier se concerte avec la reine et le héros. Il veut savoir qui sera le prochain volontaire. La jolie femme insiste sur les capacités de tricherie de l'adversaire et qu'il va falloir être prudent pour cela. Les mâles s'accordent avec elle. Ils réfléchissent en pesant le pour et le contre de chaque volontaire. Sagatt tourne la tête vers Vickie. Elle n'a pas bougé. Il fait un beau sourire. Son oeil narquois attire ses compagnons. Ils viennent de comprendre. L'ancien soldat veut désigner Vickie comme volontaire. Zelda n'aime pas cela et insiste pour qu'elle n'aille pas combattre l'ennemi. Sagatt rétorque que Vickie les a accompagnés jusqu'au bout et qu'en conséquence, elle sera amenée à se battre contre les monstres. Et puis, le don ne la protège-t-il pas ? Elle sera leur mascotte et leur dernier espoir contre l'ibis. Zelda soupire et explique gentiment à la fille son futur combat. Elle la rassure d'avance en insistant sur la divine fée qui l'assistera dans le combat.

- Voilà la volontaire ! crie Sagatt.
- Elle ? Baf. Baf. Baf. Qu'on en finisse !

Après s'être assise, Vickie entend l'ibis lui demander :

- Quel jeu veux-tu jouer ?
- Je ne sais pas... Je n'ai jamais joué à ce jeu...
- Ennuyeux... Puisque tu es une débutante, je te propose la "bataille". Pas d'objection ? fait-il en s'adressant aux autres.
- Je connais ce jeu. Pas d'objection donc, répond Zelda. Je vais lui expliquer les bases du jeu.

La reine jouait aux cartes avec sa nourrice et son père de temps en temps. Vickie comprend et commence contre l'ennemi. Pendant la durée du jeu, Sagatt prie pour que le don marche. Il ne voit pas comment contrer les combines de l'ibis. Le monstre a en effet prévu toutes sortes de tricherie en reconnaissant telle ou telle carte cachée. Soit par touche tactile subtile, soit par l'odeur reconnaissable à lui, par le ton légèrement différent d'une même couleur des revers de cartes etc.... Il peut ainsi deviner quel as, quel huit de trèfle se cache sous les revers de cartes. Il préfère laisser Vickie mener en prenant soin de garder l'as. Il ricane intérieurement. Il prendra soin d'inventer une règle propre à lui. A un instant donné, il stoppe Vickie.

- J'ai oublié une nouvelle règle. Essentielle. Comme à pile ou à face. Elle consiste à deviner exactement quelle carte se cache sur celle qu'on a avancée. Si on devine ce qu'on vient d'avancer, on gagne la partie quel que soit le nombre de carte gagnées en cours de partie. Je suis désolé d'avoir oublié (l'ibis ignore les protestations de Sagatt). Par contre, si la carte se révèle être contre ce que je viens de deviner, je perds la partie et donc ma vie. C'est l'extase ou le suicide. Tu comprends, chérie ?
- Oui, répond Vickie.
- Très bien ! Je vais deviner ! C'est l'as de trèfle que j'avance !

Il ferme les yeux et retourne sa carte. Il repose les autres cartes qui lui restent et pose son coude. Il met sa joue sur son poing. Ses yeux restent fermés. Il ne doute pas de sa victoire en trichant. Bof. Bof. Bof. "Tu as perdu...". La voix féminine douce a tranché. Bof ? Bof ? Bof ? B ? Il ouvre lentement les yeux. Ses pupilles se meuvent doucement vers la table pour voir ce qu'il en est. Il constate... un huit de coeur ! Au lieu de l'as annoncé ! Ses yeux grossissent. Il hurle : "Impbof ! Imp... bof ! Non... mais que... comment ?! Mais ?"

Sagatt éructe : "T'as perdu, espèce de moule noire !" L'ibis regarde soudain ses jambes disparaître. Il commence à marmonner des paroles inintelligibles telles que : "Kékékékékéék agagagagaggaga bofififieleiel". Il devient de plus en plus fou au fur et à mesure que son corps disparaît. Les tiges qui relient les boules bleues emprisonnant Navi et Veroga sont coupées, ce qui permet à ces filles d'être libérées. La fée et la fille rouge se demandent comment elles viennent d'être délivrées de leur torpeur. Tandis que Vickie et les autres se précipitent sur leurs amies, Sagatt se jette sur la carte d'un huit de coeur. Il ne peut croire que l'ibis ait choisi exprès cette carte. Il tâte alors la carte. Elle est en fait collée subtilement à l'autre carte. Cette carte se révèle être l'as de trèfle. Sagatt se retourne en souriant bêtement, sourcils levés vers Vickie qui ne semble pas comprendre. Si je m'étais mesuré à lui, j'aurais dit adieu à Hyrule.

Exit le gardien du capricorne. Vickie est bien la mascotte du groupe.

chapitres suivants...

Ce texte a été proposé au "Palais de Zelda" par son auteur, "lesourd". Les droits d'auteur (copyright) lui appartiennent.

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Mis à jour le 08.06.25