Link, Roi d'Hyrule

Ecrit par Vincent en 2004

Préface
L'histoire qui va suivre n'est que pure extrapolation. La fin du jeu vidéo qui a inspiré cette histoire ne permettrait en effet pas à cette fiction d'exister.

Prologue

Dans Ocarina of time, Ganondorf a pris le pouvoir et a finalement été défait par Link, un jeune Hylien. Il a été enfermé dans le vide maléfique. La porte du temps a été scellée et la paix est revenue en Hyrule. Link a épousé Zelda. 100 ans ont passé lorsque ces événements se produisent.

Chapitre 1

Le soleil allait bientôt se lever et une silhouette se découpait sur le haut du donjon du château d'Hyrule. Cette silhouette contemplait la Plaine d'Hyrule. Au nord, le mont du péril était déjà éclairé des rares rayons à cette heure matinale. Au pied de cette montagne, on devinait déjà le village Cocorico. Au loin, l'ombre des vallées entourait le lac Hylia. Au sud, la vallée Gerudo et la plus haute tour de la forteresse du même nom, se dessinaient déjà dans la lueur du soleil levant. Et au milieu de tout cela, le ranch LonLon d'où provenait le lait utilisé au château. C'est d'ailleurs ce ranch que regardait la silhouette à la chevelure blonde. Ses yeux verts brillaient dans les quelques rayons du soleil. Dans à peine une heure, il serait en train de s'entraîner au maniement des armes. Link, futur roi d'Hyrule, était en train de contempler son futur royaume. Soudain, le soleil se leva complètement. Il explosa et le paysage disparut un instant dans l'intense lumière. Une nouvelle journée commençait en Hyrule. Link se leva, sauta de son perchoir et dégaina le grappin qu'il avait subtilisé à son maître d'armes. Il tira et le grappin s'accrocha à une statue et ainsi, Link atterrit en douceur devant le portail du château. Fier de son exploit, il rengaina le grappin. Une voix lui dit soudain :
- Tu es fier de toi, je suppose.
Link se retourna. Devant lui se dressait un vieil homme que Link connaissait bien et respectait par-dessus tout. Son maître d'armes. Link répondit :
- Pourquoi ne le serais-je pas. Peu de gens auraient réussi cela, maître.
A ce même moment, la statue à laquelle le jeune elfe s'était accroché tomba derrière lui.
- En effet mon jeune élève, peu de gens. Une statue qui avait survécu à Ganondorf.
- A qui ?
- Viens, répondit le vieillard, changeant de sujet, il est l'heure de ton entraînement.
Ils rentrèrent dans le château et pénétrèrent dans un long couloir blanc. Des statues représentant les grands rois d'Hyrule ornaient ce couloir. Et au-dessus de la porte de la salle d'entraînement un tableau représentant son grand-père.

- Rends-moi ce grappin, dit le maître à son élève lorsqu'ils furent entrés dans la salle.
Link s'exécuta.
- Bien, dit le maître lorsque le jeune Hylien se fut exécuté. Je te l'ai maintes fois répété. La seule manière pour toi et ceux de ta race de mourir est de mourir au combat. Vous êtes immortels. Mon rôle est de t'apprendre à te défendre. Et ton exploit de ce matin... Le futur roi de ce monde ne peut se permettre ce genre d'aventures. Tu n'as pas le droit de risquer ta vie. Pas toi.
- Je ne veux pas être Roi.
- Tu n'as pas le choix. Tel est ton destin. Gouverner ce peuple. Mais ce n'est pas à moi de discuter de cela avec toi. Tu dois apprendre le maniement des armes ici. Tu maîtrises déjà l'attaque cyclone, le boomerang, le lance-pierres que tu as déjà eu l'occasion de tester sur les gardes royaux, les bombes, et le grappin que tu as déjà testé aussi. Aujourd'hui nous allons apprendre à utiliser une nouvelle arme.
- Laquelle ? demanda le jeune elfe.
- Pour toute réponse, le maître montra du doigt l'arc qui était accroché au-dessus de la porte. L'arc du grand-père de Link.
- L'arc des fées, l'arc de mon grand-père, vous m'autorisez à m'en servir ? questionna Link sans y croire.
- Oui, celui-là même. Tu es maintenant prêt.

Lentement, Link s'approcha de l'arc et le prit délicatement dans ses mains. Il attendait ce moment depuis des années. L'arc était assez sobrement décoré et il était entièrement de bois. Il était peint en rouge au milieu. Link prit ensuite le carquois. Il devait contenir une trentaine de flèches.
- Entraînons-nous maintenant, dit le maître.
Ils s'entraînèrent environ une heure. Quand ce temps fut écoulé, le maître dit :
- Bien, il faut maintenant manger et nous continuerons plus tard.
Soudain, dans la cour du château, retentit le clairon du roi.
- Père est de retour de la chasse, dit Link.
Il courut à toute vitesse sur le parvis du château, et ce qu'il vit le pétrifia. Son père était allongé sur un brancard et il saignait abondamment.
- Que s'est-il passé ? demanda le jeune Hylien.
- Nous avons été attaqués, répondit un des gardes pendant que le roi, agonisant, était conduit à ses appartements. Et votre père a été gravement, voire mortellement atteint.
- Par qui ?
- Nous ne savons pas. Mais voici une des flèches qui a atteint votre père.
- Maître, de quelle race sont-elles ? demanda Link.
Le maître se pencha sur la flèche et releva la tête avec un étrange regard.
- Maître ?
- Elles sont Gerudos, Link. Ce sont des flèches Gerudos.

Chapitre 2

Effaré, Link ne dit plus rien.
- Mais, maître nous sommes en paix depuis près d'un siècle avec les Gerudos.
- Ça je le sais, mon jeune apprenti.
- Monseigneur, dit un garde qui venait d'arriver, votre père se meurt. Il vous demande auprès de lui.
Link ne cilla pas. Il se contenta de dire :
- Bien.
Il monta les escaliers. Autour de lui, tout était blanc. Link n'avait jamais aimé le blanc. Pour lui, le blanc avait toujours été la mort qui se cachait. Et aujourd'hui, ce sentiment était décuplé. Il finit cependant par arriver devant la porte des appartements du roi. Il respira un grand coup et entra. A peine fut-il entré qu'une voix l'appela :
- Link, mon fils. Approche, ne sois pas timide. Même mourant je reste ton père.
Lentement, Link s'exécuta.
- Il est temps que tu saches, mon fils.
- Savoir quoi ?
- Qui était ton grand-père, tes origines et ce qu'était ce monde il y a un siècle. Commençons par le commencement. Il y a 100 ans, un Gerudo nommé Ganondorf, qui était né pour être le roi des Gerudos a pris le pouvoir en Hyrule. Pendant 7 longues années, il a fait régner la terreur en Hyrule. Mais un jeune Hylien l'a défait après un combat où il faillit perdre la vie. Ganondorf a été enfermé dans le vide maléfique. Si jamais le sceau qui se trouve dans le temple du temps est brisé, Ganondorf reviendra. Après cela, ton grand-père a épousé la princesse d'Hyrule à cette époque-là. La princesse Zelda. De cette union naquit un fils : moi. Seulement voilà, ton grand-père n'était pas né pour être le roi de ce monde, il était né pour être le héros du temps. J'avais à peine 10 ans quand il a rouvert la porte du temps et quand il est parti, sans un regard en arrière. Je suis monté sur le trône et ma mère a terminé mon éducation avant de le rejoindre. Depuis, je règne en ce monde. Il y a 15 ans, tu es venu au monde. Ton devoir de roi est d'empêcher une guerre. Je vais mourir Link, c'est inévitable à présent. Sois heureux et sois bon envers tous.

Sur ces mots, le roi mourut. Dans toute la plaine, retentit l'annonce de la mort du roi. Cette nuit-là, Link la passa une fois encore sur le haut du donjon. Il ne pleurait pas mais la tristesse envahissait son corps. Le soleil ne se leva pas ce jour-là. Le ciel resta gris. Normalement, le roi d'Hyrule aurait dû se trouver dans la salle du conseil. Mais il était déjà en route pour le ranch qui était situé au milieu de la plaine. Lorsqu'il arriva, il s'arrêta un instant pour regarder les bâtiments. Il avait vu un tableau datant d'il y a un siècle. Les bâtiments étaient toujours disposés de la même manière. La seule chose ayant changé en un siècle était la couleur des bâtiments. Ils étaient d'un jaune plus foncé qu'à l'époque. Link reprit son chemin. Il longea la maison où logeait la famille qui tenait le ranch et finit par déboucher sur le parc où étaient placés les animaux de l'aube au crépuscule. Les chevaux gambadaient sauf un qui mangeait dans la main d'une jeune fille. Dès que Link vit cette dernière, il ne put s'empêcher de retrouver le sourire. Il la considérait comme plus qu'une amie mais n'avait jamais osé lui avouer. Il alla la rejoindre au pas de course. Le cheval qui lui mangeait dans la main était le seul avec qui Link avait pu se lier d'amitié. L'animal se laissa donc approcher sans problème. La jeune fille, prénommée Marine, et Link se saluèrent. Elle avait les cheveux roux et les yeux bleus. Link lui raconta son histoire. Bien qu'elle savait parfaitement que son meilleur ami était maintenant roi d'Hyrule, elle ne changea pas pour autant son attitude envers lui. Lorsque Link eut terminé, elle se contenta de dire :

- Dis donc, quelle famille tu as.

Link rit avec elle. Puis, pour changer de sujet, il demanda :

- Comment va Eléonore, désignant le cheval brun à crinière blanche qui mangeait tout à l'heure dans la main de Marine.
- Elle va bien.

La matinée passa vite. Link ne s'ennuyait jamais quand il était en compagnie de Marine. Vers 11h, arriva le second meilleur ami de Link, qui se révélait être aussi le frère de Marine. Il s'appelait Guillaume. Quand ces trois là étaient ensemble rien ne pouvait les séparer. Ils étaient comme un seul bloc face aux autres. Guillaume courait aussi vite que possible vers eux. Il n'avait jamais été un grand sportif. Il ressemblait à sa soeur à ceci près que ses cheveux étaient courts et son visage plus masculin. Guillaume arriva auprès d'eux et leur dit en haletant :

- Link, on te demande au château. Ça a l'air urgent.
- Toujours aussi sportif à ce que je vois, lui répondit Link.
- Tout le monde n'a pas la grande forme de sa majesté.
- Tu te crois drôle.
- Tu n'étais pas au château pour y faire une livraison de lait, dit Marine.
- Si, et c'est là-bas qu'un vieillard, qui avait l'air de savoir où tu étais, m'a dit de te dire qu'une personne demande à te voir. Apparemment, lui seul sait où tu es. Il m'a dit que cette personne était tenue en joue par les archers royaux. Vu le ton empressé qu'il avait, tes gardes ne vont pas résister longtemps à leur envie de décocher.
- D'accord, j'y vais. Marine, ça te dérange si j'emprunte Eléonore pour cette fois ?
- Non vas-y.
Link monta sur Eléonore. Avant de partir au galop vers le château d'Hyrule, Link demanda une dernière chose à Guillaume :
- Est-ce que tu connais le nom de cette personne qui cherche à me voir ?
- C'est un nom plutôt bizarre. Mais je crois que le vieillard m'a dit qu'elle s'appelait Nabooru.

Chapitre 3

Link ne mit guère plus de quelques minutes pour arriver au château hylien. Eléonore était un cheval très rapide. En arrivant, Link trouva la place du marché très animée. Link se doutait bien de la raison de cette agitation et hâta le pas d'Eléonore. Malgré l'agitation, Link n'eut aucun mal à se frayer un chemin sur la place du marché. Les gens le laissaient passer. Link arriva finalement sur le parvis du château. Là, s'y tenait une Gerudo. Elle était vêtue d'une robe qui ressemblait plus à un drap. Sa chevelure rousse descendait jusqu'à sa taille. Elle ne bougeait pas. Elle restait droite, face aux gardes royaux. Link vit avec horreur le bras du chef de ces derniers s'abaisser. Il se précipita en criant : "NOOOOOOOOOON !". Trop tard. Les flèches étaient déjà parties. Mais les flèches ne tuèrent pas la Gerudo. Au contraire, elles se brisèrent sur elle. Enfin, elles se brisèrent sur la barrière magique qui l'entourait. Link arriva à ses côtés et cria au chef de ses gardes :

- Non mais vous êtes dingue. Elle n'était pas armée. Elle n'est pas venue avec toute une armée. Elle est venue seule. Et vous, vous manquez de la tuer.
- Votre majesté, je n'ai rien, essaya de le raisonner la Gerudo.
- Là n'est pas la question. Enfin bref, vous vouliez me parler.
- Oui.
- Bien, suivez-moi.

Ils montèrent ensemble aux appartements royaux. Lorsqu'ils furent entrés, ils s'installèrent. Link rompit le silence.

- Que vouliez-vous me dire ?
- Que le seigneur des ténèbres sera bientôt de retour, répondit la dénommée Nabooru d'un ton neutre.
Link ne dit plus rien, abasourdi. Il finit cependant par prononcer quelques mots :
- C'est impossible, le sceau est dans le temple du temps, et le temple est bien gardé. Personne ne pourrait entrer.
- Vous sous-estimez le pouvoir de la magie, votre majesté.
- ... .
- La téléportation, la magie en ce bas monde est très puissante.
- Personne n'entrera dans ce temple, parce que c'est moi qui le garderai.
- Habillé comme ça, demanda la Gerudo en toisant l'elfe de haut en bas.
- Euh, se contenta de répondre l'elfe

Il venait seulement de se rendre compte qu'il était toujours vêtu de la robe royale, écarlate et dorée. Il comprenait mieux les regards amusés de ses camarades tout à l'heure. Il était vêtu comme un roi, et pas comme un guerrier. Il y réfléchissait encore lorsqu'il reconduisit Nabooru à la sortie du château. Soudain, son regard tomba sur un tableau de son grand-père. Il regarda autour de lui et son regard tomba sur un costume mis en vitrine. Le bonnet et la veste étaient complètement verts. A la taille, il y avait une ceinture rouge. La veste descendait jusqu'aux mi-cuisses. En dessous, un pantalon blanc descendait jusqu'aux pieds, qui étaient vêtus de bottes en cuir. Link resta quelques instants, puis comme s'il ne pouvait plus contrôler ses mouvements, il ouvrit la vitrine et s'empara du costume. Il remonta à ses appartements et s'en vêtit. Puis il attendit patiemment la nuit, en regardant comme une statue par la fenêtre. Lorsqu'il vit les derniers rayons du soleil s'estomper derrière le Mont du Péril, il se leva et descendit machinalement les escaliers. Au bout d'un temps qui lui parut indéfini, il finit par atteindre la place du marché. Il marcha encore jusqu'au Temple du Temps, et là il s'assit sur la stèle où l'Epée de Légende avait été posée pendant des siècles, puis enlevée de son socle par son ancêtre. Il veilla pendant encore une heure, puis le sommeil s'insinua en lui comme les ténèbres s'insinuaient en ce monde. Il lutta mais rien n'y fit. Il tomba, épuisé de sommeil. Plusieurs heures passèrent, la lune monta dans le ciel. Soudain, Link fut tiré de ses cauchemars par des bruits de pas. Il se leva promptement et dégaina son Epée. Elle était cependant trop lourde pour lui pour qu'il la tienne à une main. Il regarda autour de lui. Dans la pénombre, les jeux d'ombres créaient des formes qui faisaient penser à des personnes, mais il y avait quelque chose, quelque chose de réel dans le temple. Cette chose se détacha de l'ombre et avança vers le jeune Hylien. Alors, à la faveur d'un rayon de lune, Link le vit. Le roi des Gerudos en personne, avec dans la main un parchemin et dans l'autre, sa grande épée maléfique. Link eut l'impression que ses entrailles fondaient. En effet, devant lui se tenait un Gerudo de 2 mètres de haut. Sa longue chevelure rousse descendait jusqu'à sa nuque. Il était vêtu d'une armure noire. Link connaissait déjà cette silhouette. Il l'avait vue sur une fresque représentant son grand-père terrassant Ganondorf. Mais ce n'était pas lui, Link le savait. Ganondorf était enfermé dans le vide infernal, dont Link gardait farouchement la seule issue, à quelques mètres derrière lui. Link n'avait pas peur, il était prêt à se défendre farouchement. Il espérait cependant que le roi actuel des Gerudos n'avait pas le don de se transformer en la créature que Link avait vue sur la fresque suivante. Le combat fut de courte durée. Link n'eut que le temps de se protéger à l'aide de son bouclier avant que la grande épée noire ne s'abatte sur lui. Sous la violence du choc, l'elfe vola jusqu'au mur opposé et tomba évanoui. Il ne vit pas le roi Gerudo s'approcher du socle de l'épée de Légende. En revanche, il rouvrit les yeux lorsqu'une intense lumière blanche inonda le temple de sa pure clarté. Il vit alors avec horreur une sorte de trou noir, à ceci près qu'il était blanc, là où avait été posée l'épée légendaire. Et là, il vit avec horreur le Gerudo qui se tenait à quelques mètres de lui et qui disait :

- Que le seigneur de ténèbres revienne en ce monde, qu'il soit mis fin à son siècle d'exil. Moi roi des Gerudos ordonne aux 7 sages de le libérer.
- NOOOOOOOOOOOOOOOON ! hurla Link en se précipitant vers le maléfique souverain, l'épée à la main.
L'épée transperça l'armure noire sans se briser. La seule chose que l'Hylien savait sur cette épée était qu'elle avait été forgée par les Gorons, le peuple des montagnes. Le cavalier noir tomba à genoux, puis s'étala complètement sur le sol, définitivement vaincu. Link souffla un grand coup. Il avait vaincu. Mais un bruit le força à se retourner. Et il vit avec horreur une immense silhouette. Il ne vit d'abord que la tête, qui lui faisait penser à celle d'un dinosaure, puis le corps entier se dessina. La chose faisait près de 5 mètres. Et Link la connaissait bien, cette créature. C'était la créature qu'il avait vue sur ladite fresque. C'était GANON. La dernière chose que vit Link fut les grandes épées dorées se lever et s'abattre. Plus personne ne devait revoir Link pendant une longue, une très longue période. Une période où il fut oublié, et où la terreur régna une fois nouvelle. Link disparut pendant 2 siècles entiers !!!

Chapitre 4

Pendant 200 ans, Link fut oublié. On ne connaissait plus que Ganondorf, le grand roi immortel. La population ne résistait même pas. Elle était complètement soumise. De toute façon, qui pouvait s'opposer à quelqu'un d'éternel ? Mais vous devez vous demander ce que Link, le seul à pouvoir libérer le peuple, fit pendant ces 2 siècles. Son esprit dormait. Son corps qui aurait quant à lui pris 200 ans aussi était identique à celui qu'il était lorsqu'il était tombé sous les coups de Ganon, à ceci près qu'il semblait être plus adulte. Mais en tant qu'Hylien, il était vrai qu'il était condamné à la vie éternelle. Il ne vit pas la plaine d'Hyrule devenir une forêt, ni le désert devenir une plaine, et encore moins toutes les horreurs commises par le despote immortel. Link s'éveilla d'un coup, comme s'il vivait une nouvelle naissance. Il n'était plus dans le temple du temps. Il ne voyait rien, il était dans le noir complet. Soudain, il vit un grand tourbillon, et à sa grande surprise, il se vit lui-même se précipiter sur une grande ombre noire. Puis il vit soudain un énorme monstre jaillir du tourbillon et l'assommer. Il voulut sortir son épée et se précipiter vers lui. Mais lorsqu'il s'approcha à peu près à 3 mètres de Ganon, il se heurta à une barrière invisible, comme une vitre. Il regarda alors Ganon hurler de rage et démolir le temple, sans le blesser, miraculeusement. Il entendit les cris de terreur des Hyliens, puis ce fut le noir complet. Alors, une lumière bleue illumina les alentours, et Link eut la surprise de voir qu'il se tenait sur une surface pierreuse qui flottait dans le vide. Cette surface était hexagonale et à chaque sommet, il y avait un médaillon géant en pierre, d'une couleur spécifique : jaune, vert, orange, violet, bleu et rouge. Et au milieu de cette surface, la Triforce, sainte relique autour de laquelle la religion hylienne se basait. Soudain, une lumière surgit du médaillon jaune, et un vieil homme, moustachu et chauve, apparut. Il parla à Link et lui dit :

- Bonjour, descendant du héros du temps. Tu te trouves dans le sanctuaire des sages. C'est ici que nous, les 6 sages vivons.
Des silhouettes surgirent de chaque médaillon et Link les regarda. Soudain il se souvint de la légende que sa nourrice lui racontait, et il dit :

- 6 sages ?
- Le 7ème, tu le connais déjà, c'était ta grand-mère.
- La princesse Zelda !!!
- Oui.
- Qu'est-elle devenue ?
- Elle est là, parmi nous.

Une lumière mauve surgit devant le jeune Hylien et sa grand-mère, qu'il n'avait jamais vue qu'en rêve. La Princesse Zelda.

- Bonjour Fils, dit-elle à son petit-fils. Comme ton grand-père, tu dois commencer une quête. Une quête cependant bien plus dure que celle que ton grand-père dut mener à son terme. Tu dois aider le peuple hylien à se soulever, bien qu'il ait dû subir 200 ans de joug de Ganondorf.
- 200 ans ????
- Oui, comme ton aïeul, tu as dormi pendant de longues années, mais bien plus longtemps, pendant 2 siècles, tu n'as pas pu agir.

Link, abasourdi par cette nouvelle, ne put plus rien dire. Puis finalement il se força à bredouiller :

- Qu'est-ce que vous me voulez ?
- Aide ton peuple à se soulever, prouve ta valeur et là, la malédiction sera levée.
- La malédic... ?

Mais il ne put terminer sa phrase. A nouveau, il sentit la vie s'échapper de son corps, puis y revenir aussi soudainement qu'elle avait disparu. Alors, comme s'il s'éveillait d'un long cauchemar, comme un nouveau-né, il ouvrit les yeux et se dressa en poussant un cri. Alors, à sa grande surprise, il vit qu'il se trouvait à côté du socle où il avait été vaincu, mais à sa grande surprise, il se trouvait au milieu d'une grande forêt. Il entendit alors des cris et des grognements accompagnés de bruits d'armes. Il se mit vivement debout et dégaina son arme, prêt à combattre.

Chapitre 5

Il se mit alors à courir comme il n'avait jamais couru. Au bout d'un temps qui lui parut interminable, Link finit par arriver sur les lieux des bruits. Là, il fut frappé d'horreur. Des Kokiris, Hyliens, Zoras et Gorons se battaient entre eux. Une guerre entre peuples libres. Link courut dans la vague idée de tout stopper. Mais lorsqu'il leur cria de s'arrêter, le silence retomba. Un silence qui fut d'autant plus gênant pour le roi hylien puisqu'il en était la cause. Tous le regardaient. Alors, une voix kokirie s'éleva et dit :

- Loués soient les Dieux, la prophétie est en train de se réaliser. Hyrule est sauvé.

Une main agrippa alors l'Hylien et l'entraîna vers une tente proche. Une fois à l'intérieur, Link put voir son agresseur. C'était ses meilleurs amis. S'il s'était vraiment écoulé 200 ans, ils devaient être morts. Pour la première fois, cette idée lui traversa l'esprit et son sang se glaça. Mais c'était bien eux, qui se tenaient devant lui. Celle qu'il nomma Marine en son for intérieur fut la première à briser ce silence.

- Alors, bien dormi ?
- Euh...
- Oui, tu dois avoir des tas de questions.
- Ben... d'abord, s'il s'est vraiment écoulé 2 siècles...
- Pourquoi sommes-nous toujours en vie, termina Guillaume. Eh bien, autorisation divine, pour faire simple.
- Les sages, compléta Marine, nous ont laissé vivre tout ce temps, jusqu'à ton réveil, et la victoire de la justice.
- Et quelle est cette prophétie ?
- D'entre les morts, il reviendra. Les peuples libres à la victoire il mènera, et alors, le bonheur reviendra en Hyrule.
- Je suppose que "il" c'est moi, dit Link.
- Quelle perspicacité, ironisa Guillaume.

Ce à quoi Link répondit par un regard noir.

- Et pourquoi une bataille se préparait-elle entre peuples libres ?
- Et bien, tu as sans doute remarqué que Zoras, Gorons et Kokiris étaient en train d'encercler les Hyliens.
- Oui. Et ?
- Les trois pierres ancestrales ont disparu, et les Hyliens ont été élevés au rang de suspect numéro 1.
- Oh ! pas de chance.
- Oui, et si les pierres ne sont pas retrouvées, alors je crois que la résistance prendra fin, et en plus d'une guerre avec Ganondorf, on aura une guerre entre chaque peuple, et le chaos règnera en Hyrule.
- Et personne ne sait où elles sont ?
- On a bien un doute. Que le chaos règne, c'est l'unique but de Ganondorf.
- Donc c'est lui qui les a.
- Probable !

Si Ganondorf avait les pierres, alors, Link le savait, il n'y avait plus beaucoup de temps avant que cette forêt, le lac et le domaine Zora, ainsi que le Mont du Péril, ne disparaissent. Mais en pensant aux problèmes qui allaient se poser, une question lui vint à l'esprit :

- Comment vous avez fait pour transporter le socle de l'Epée de Légende jusqu'aux Bois Perdus ?
- Les Bois Perdus ? Non je ne pense pas, dit Guillaume dans un rire qui sonnait faux. Ici, c'était la place du marché, il y a quelques 200 ans. Quand Ganondorf a pris le pouvoir, il ne s'est pas installé au château, non. Il a installé son fief là où il avait toujours été. Et il a usé de sa magie pour tout changer. Il a transformé la Plaine en forêt. Alors maintenant, les 2 forets ne font qu'une. Le lac a été changé aussi. Il a débordé et il borde maintenant la Plaine Gerudo. Et oui, justement à cause de ce débordement, le désert est devenu une plaine. Et la Citadelle Gerudo, et bien, le "grand" Ganondorf y a fait des travaux. C'est maintenant un imposant château. Ah oui, pour en revenir au Lac. Si tu tiens à la vie ne t'y baigne pas.
- Oh. Je vois d'ici le slogan. "Hyrule, grand et fort pays, dirigé d'une main de fer et généreuse. Venez en Hyrule. Hyrule, ça vous gagne !"
- Très drôle. Ça serait étonnant que ta dernière phrase soit reprise un jour.
- Bon, tant qu'on est dans la géographie hylienne. Rien d'autre ?
- Si, le Chemin du Péril. Maintenant il est tout droit et monte d'une manière plutôt régulière. Comme ça, Ganondorf peut aller voir Volcania plus facilement. Oh évidemment, il a fallu détruire 2 villages, mais bon, Ganondorf, lui, il s'en fiche. Heureusement que la forêt est protégée, sinon le gentil Dragon à son Ganny s'en serait donné à coeur joie.
- Oh, et bien ça change du chemin où tu as failli tomber en montant la paroi verticale. Si je ne t'avais pas rattrapé au vol...
- Tu sais, pour toi c'est récent, mais pour nous, c'est si lointain qu'on a parfois l'impression que c'était dans une autre vie.
- Désolé.

Un silence gêné s'installa. Mais il fut interrompu par des bruits, grognements, cliquetis d'armes et autres. Link se précipita au dehors et entendit Marine gémir derrière lui : "Oh non, ils recommencent !". Lorsque l'Hylien fut dehors, il ne put que constater qu'une mêlée se préparait. Alors, Link hurla :

- Arrêtez ça. Arrêtez !

A sa grande surprise, tous obéirent. Alors, il reprit, plus en confiance :

- Pourquoi vous battez-vous ? N'êtes-vous pas alliés ?
- Les Hyliens ont volé les 3 pierres ancestrales, dit une voix goronne. Ils vont nous laisser mourir pour leur liberté, et après ils vont tous nous éliminer avec nos propres pouvoirs.
- Non, ce n'est pas vrai, dit un fantassin hylien. Jamais nous ne ferions ça.
- Ecoutez-moi ! Si c'est juste cela qui risque de vous faire entretuer, j'ai besoin de 3 volontaires de chaque race, pour m'accompagner dans une mission périlleuse.
- Eh. Qu'est-ce qui nous prouve que tu es vraiment le roi légitime d'Hyrule ?
- Viens voir, dit Link au Goron qui avait dit cela. Tu vois cette épée. Qu'est-ce que tu peux me dire sur elle ?
- C'est une lame goronne. Et il y a quelque chose de gravé dessus. C'est du Goron, mais je peux le traduire. Il est écrit : "Cette épée est celle du Héros du temps, et elle appartient à ses descendants en même temps que lui. Seules les personnes dont le même sang coule dans leurs veines pourront la manier avec précision". Mais rien ne nous prouve que tu puisses la manier avec précision.

Link avisa alors un arbre proche. L'épée à la main, il courut vers cet arbre. Il tendit le bras qui portait l'épée vers l'arbre et sauta. Il frôla l'arbre et ses jambes touchèrent le sol avec douceur. De loin, le Goron lui cria d'une voix moqueuse : "Oh bien joué, grand roi d'Hyr... ." . Mais il s'interrompit, en voyant l'arbre craquer et tomber sur une tente proche. Link retourna près de ses amis.

- Alors, dit-il en toisant le Goron.
- Euh, je reconnais mes torts. Quelle est ta mission ?
- Récupérer les pierres ancestrales dans le château de Ganondorf.
- Mais, personne ne s'est jamais approché du château à moins de 1 km sans être tué. Cependant j'accepte d'être l'un des Gorons qui t'aideront, mon nom est Granit. Mon pôpa m'a donné ce nom à cause de ma carapace.

Une Zora sortit des rangs des siens et s'approcha de Link.
- Mon nom est Opale. Et mes talents ne sont plus à prouver.

Link acquiesça. Puis, 2 Gorons sortirent des rangs.

- Moi, c'est Biggoron, comme mon grand-père. Et lui c'est Mini Goron mon p'tit frère. Petit mais teigneux.

Puis 2 autres Zoras sortirent.

- Moi c'est Azora, et elle c'est Médolie. Faux jumeaux pour de vrai.

Et trois Kokiris s'avancèrent vers lui.

- Nous sommes Mido, et les 2 jumelles sans nom. Alors on nous appelle numéro 1 et numéro 2.
- Et on vous différencie comment ?

Elles répondirent par un regard qui l'obligea à se taire. Il ne manquait plus maintenant que 2 Hyliens. Il entendit alors toussoter derrière lui.

- Marine et moi on est volontaires pour être les 2 Hyliens manquants.
- Non, je ne pourrais pas accepter. Je tiens trop à vous. Je ne veux pas vous perdre. Pas encore.
- Oh, tu te souviens quand on se battait, toi et moi. Et bien, même après 200 ans, j'ai toujours les bases. Et pis elle, je lui ai appris tous les trucs à savoir. On a bien eu le temps pour ça.
- D'accord, dit Link. Nous nous mettrons en route à la tombée de la nuit.

Chapitre 6

- Y'a quand même quelque chose qui m'échappe, dit Guillaume. Pourquoi faut-il qu'on récupère ces fichues pierres ?
- Eh bien c'est logique, non, répliqua Link. Tous les peuples risquent de s'entretuer si on ne les retrouve pas.

Le groupe avait quitté le camp à la tombée de la nuit. Ils marchaient maintenant le long d'un large chemin qui reliait le Cratère du Péril à l'imposant château Gerudo. En prononçant ces paroles, Guillaume avait touché un point auquel Link n'avait pas encore réfléchi. Il avait formé cette communauté sur un coup de tête, sans vraiment y réfléchir. Mais c'était vrai. Quel intérêt pouvait-il bien y avoir à récupérer ces fichues pierres ? Finalement, Link chassa de son esprit ces questions. Le jour allait se lever, et ils étaient encore à 30km du château. Ils décidèrent donc de camper dans les ruines du ranch, qui étaient situées, heureusement pour eux, à une distance respectable de la route. Link ne dormit que d'un oeil. Il pouvait entendre des sections ennemies passer. Cependant, quand tous les autres s'éveillèrent, il feignit d'avoir bien dormi. Les derniers kilomètres furent avalés aux premières lueurs de l'aube. Un spectacle des plus terrifiants s'offrit à leurs yeux. Un château noir, de près de 90 mètres de haut, juché sur 2 falaises surplombait les alentours. Deux portes massives bloquaient l'entrée de l'arche formée par l'édifice et les falaises. Le château était en fait une tour, dont le diamètre, énorme à la base, se rétrécissait à intervalles réguliers, pour finir en une tour très fine. Les voyageurs décidèrent d'attendre la tombée de la nuit pour passer à l'action. Entre-temps, ils mirent au point un stratagème, visant à entrer dans le château. Simple. Plutôt que de lancer une attaque suicide sur le château, ils s'en approcheraient dans l'obscurité, et tenteraient de trouver un passage qui leur permettrait de monter. Après tout, c'est bien connu, le roi a ses appartements au sommet de la plus haute tour. Le soleil finit par se coucher, éclipsé par l'imposant monument. Les compagnons mirent alors leur plan à exécution. Les 3 Kokiris avancèrent rapidement et, une fois aux pieds de l'immense château, grimpèrent en prenant appui sur des failles dans la paroi. Une fois arrivés au premier rétrécissement, ils lancèrent des cordes aux autres. En raison de leur grand gabarit, les Gorons restèrent à l'arrière, pour couvrir les autres. Les 9 autres s'infiltrèrent. L'intérieur du château était un vrai labyrinthe, une suite de corridors. Mais une fois au centre, il se trouvèrent face à un escalier en spirale, qui montait jusqu'en haut du donjon. Link décida de le monter seul. Après que les autres lui eurent souhaité bonne chance, il commença son ascension. Lorsqu'il eut monté un étage, il lui sembla entendre un son d'orgue. Après quelques autres étages, il en acquit la certitude. Il se mit alors à courir. Mais même à cette allure, il lui fallut quelques minutes, avant de se trouver devant une porte en bois massif, enluminée d'or. Le son d'orgue se trouvait plus fort que partout ailleurs dans le château. Alors, Link ouvrit la porte. Derrière elle, il y avait un orgue, à l'opposé d'une longue pièce. Et l'homme qui jouait ressemblait trait pour trait à celui que Link avait victorieusement affronté 2 siècles auparavant. Mais ce n'était pas lui. C'était GANONDORF. Ce dernier s'arrêta de jouer, et se tourna vers le jeune Hylien. Il s'adressa à ce dernier :

- Link, descendant du Héros du temps. Tu ressembles trait pour trait à ton ancêtre. Mais toi, je ne pense pas que tu puisses me battre aussi aisément.
- Ne vendez pas la peau de l'ours, répliqua Link sur un ton de défi. Le même sang guerrier coule dans mes veines, tout comme dans celles de mon ancêtre. Moi aussi je serai capable de vous battre. Et même maintenant s'il le faut, ajouta-t-il en dégainant.
- Non, range ton arme. Tu ne m'as pas compris. Ce que tu m'as dit, j'en suis conscient. Mais à cette époque, je ne possédais pas ceci.

Et il sortit de son fourreau une arme qui faillit arracher à l'Hylien un cri. L'épée était la réplique exacte de l'Epée de Légende, mais elle était entièrement noire.

- Laisse-moi te présenter l'Epée des Ténèbres. Figure-toi qu'elle était cachée dans une cabane, au beau milieu du Désert. Je pense que je n'ai pas pu l'avoir la première fois car je n'étais pas prêt, je n'avais pas encore passé les épreuves. Mais c'est chose faite. Vois-tu, cette lame est l'équivalent ténébreux de l'Epée de Légende. Même si tu entres en possession de la Sainte Lame, tu ne pourras pas me battre.

Link ne répondit pas. Il avait vu ce qu'il était venu chercher. Les pierres ancestrales étaient posées sur une table de pierre, à à peine 5 mètres de lui. Et juste derrière, une fenêtre. Alors, Link plongea. Il attrapa les pierres au vol, les fourra dans son sac, et plongea dans le vide à travers la fenêtre. Au dernier moment, il sortit le grappin et atterrit en douceur sur le parvis. Alors, la compagnie reformée s'enfuit, non sans que Mini Goron ait balancé quelques bombes, sorties comme par magie. Link interrogea le frère du Goron à ce sujet.

- On ne sait pas comment il fait. C'est naturel, il peut faire sortir des bombes de son corps. Je me suis longtemps demandé si Maman ne l'avait pas eu avec un Dondongo.

Link réprima une grimace. Le voyage de retour fut rapide, car effectué au pas de course. Mais à l'arrivée, personne ne prit de repos, et tous se dirigèrent vers le socle des pierres. Link les mit précautionneusement à leur place. Alors, une chose incroyable se produisit. L'Epée de Légende se matérialisa sur son socle, à 10 mètres de là. Link alla vers elle, comme attiré par un aimant. Lorsqu'il la toucha, il eut cette sensation qu'il connaissait bien. Sa vie s'échappa de lui. Il vit alors Rauru lui apparaître au milieu d'un brouillard blanc.

- Crois-tu vraiment que nous pouvions le laisser partir avec notre seule défense contre le mal ?

Puis, il vit un vieil homme en train de forger une épée. L'Epée de Légende elle-même. Mais sur une table à côté, une autre épée. Complètement noire. L'Epée des Ténèbres. Et il les vit, croisées, sur le blason de la famille royale. Alors, Link essaya de crier, et il revint à lui. Guillaume était penché sur lui, en essayant de le réveiller. Apparemment, l'Hylien avait fait un bond en arrière qui aurait dû rester dans les annales. Alors, Link balbutia :

- Les... les 2 lames...
- Calme-toi, calme-toi mon vieux, lui dit Guillaume. Qu'est-ce qu'elles ont, ces 2 lames (il va sans dire que Link avait tout dit à la compagnie) ?
- Elles... elles sont jumelles !
- Y'a quand même quelque chose qui m'échappe, dit Guillaume. Pourquoi faut-il qu'on récupère ces fichues pierres ?
- Eh bien c'est logique, non, répliqua Link. Tous les peuples risquent de s'entretuer si on ne les retrouve pas.

Et il sortit de son fourreau une arme qui faillit arracher à l'Hylien un cri. L'épée était la réplique exacte de l'Epée de Légende, mais elle était entièrement noire.

- On ne sait pas comment il fait. C'est naturel, il peut faire sortir des bombes de son corps. Je me suis longtemps demandé si Maman ne l'avait pas eu avec un Dondongo.

- Crois-tu vraiment que nous pouvions le laisser partir avec notre seule défense contre le mal ?

Chapitre 7

Il leur fallut un certain temps pour assimiler cette information nouvelle. Guillaume fut le premier à briser le silence :

- Jumelles ? Impossible.
- Si, répondit Link. Elles ont été forgées en même temps, par la même personne. Apparemment, elles ont été forgées pour garantir l'équilibre entre le Bien et le Mal.
- Non, dit Guillaume. Impossible. Sinon, il aurait été fait en sorte que ce soit le Bien qui soit vainqueur.
- Tu ne comprends pas. Il devait y avoir un équilibre. Pour que ce soit à nous de choisir.

C'était Marine qui avait parlé. Tous furent surpris par ces justes paroles. Mais c'était vrai. Dans ce cas, il était temps de choisir, pensa Link. Il lui sembla que ces entrailles étaient en plomb. Il devait l'annoncer à tous. Mais il ne put s'y résoudre. Mais son regard croisa celui de Marine, et il sut qu'elle avait compris. Mais elle ne dit rien, elle non plus. Mais la décision de Link était prise, si lourde était-elle. Le camp s'endormit à la tombée de la nuit, quoique toujours dans l'effervescence des derniers événements, cela fut plus long qu'à l'accoutumée. Donc, lorsque la nuit fut tombée, Link s'approcha de l'enclos aux chevaux. Il fut surpris d'y voir Eléonore, mais lorsqu'il l'appela, elle vint, comme la jument avec qui il avait grandi. Il s'apprêtait à la monter, il entendit une voix familière derrière lui :

- Alors, on s'enfuit ?

Link, pris par surprise, fit volte-face, et se trouva face à face avec Marine. Son estomac fit un salto arrière. Derrière elle se trouvait toute la communauté.

- Non, ce n'est pas ça. Mais si je reste, vous êtes tous en danger.
- Ah bon, répondit Guillaume.
- Oui. Quand j'ai touché l'Epée, je n'ai pas seulement appris qu'elle était la jumelle de la lame ténébreuse. J'ai aussi vu une armée, tellement grande que la plaine était noire. Et j'ai vu ce camp dévasté.
- En parlant de l'Epée, lui lança Marine, tu l'oublies.

Elle lui lança l'Epée de Légende. Link l'attrapa au vol. Elle brillait à la faible lumière de la Lune. Il monta alors sur Eléonore et leur lança :

- Je vous attendrai aux premières lueurs de l'aube. Soyez là !

Et sur cela, il partit au galop, droit vers la forteresse Gerudo. Le voyage ne fut guère long, et il posa pied à terre lorsque la Lune fut à son zénith. Il hurla alors le nom de son ennemi juré, 2 fois. Pour toute réponse, un craquement sinistre se fit entendre et se répercuta mille fois dans le canyon. Les portes étaient en train de s'ouvrir ! Link entra alors. Il s'attendait à un comité d'accueil, mais personne n'était là pour lui souhaiter la "bienvenue". L'Hylien se trouvait au milieu d'une arche, avec à l'autre bout (une cinquantaine de mètres environ) une autre porte en bois massif. L'arche avait environ 10 mètres de large au sol, et n'était éclairée que par des torches, posées de part et d'autre de deux portes qui étaient opposées. Le long des parois au niveau du sol, se trouvaient 2 trottoirs. En fait, on aurait dit une rue couverte, à ceci près qu'ici, il n'y avait que ces 2 portes. Link s'avança, précautionneusement. L'angoisse envahissait son corps. Il arriva sur le seuil. En fait, il n'y avait pas de porte, juste une voûte. Link entra, et monta l'escalier en spirale qui se dressait devant lui. En fait, il refit le chemin jusqu'à la pièce où siégeait Ganondorf. Il y entra. Comme la dernière fois, il semblait que le Gerudo l'attendait. Link lança un regard vers la fenêtre. La Lune était encore haut dans le ciel. Il ne pouvait pas espérer d'aide avant au moins plusieurs heures.

- Te revoilà, lança le roi maléfique d'un ton méprisant.
- Oui, répondit Link sur un ton modeste qui contrastait avec celui de Ganondorf.
- Que fais-tu ici ?
- Je suis là pour que le problème soit réglé ici, et sans impliquer personne d'autre que nous !
- Crois-tu vraiment que tu sauveras tes amis de cette manière ? Crois-tu vraiment que, lorsque tu auras été vaincu, j'épargnerai la résistance ? Cela fait assez longtemps que les peuples soi-disant libres me défient. Tu es vraiment naïf.
- Rien ne dit que le Mal sera vainqueur, dit l'Hylien en dégainant la Sainte Lame.
- Oh oh, dit Ganondorf d'un ton mi-amusé mi-apeuré. Je vois que tu as tout de même récupéré l'Epée de Légende. Mais je te l'ai déjà dit, cela ne te donnera pas la victoire, pas cette fois.
- Croyez ce que vous voulez. Moi, je sais de quoi il en retourne. Vous fondez toutes vos espérances dans cette épée, alors que vous n'êtes qu'un lâche.
- La technique consistant à me faire perdre le contrôle de moi-même est de moi, donc cela ne marchera pas. Nous ne nous battrons pas en duel maintenant. Pas ici. Mais pas pour les raisons que tu évoques. Mais si tu tiens vraiment à voir ce que je peux devenir lorsque je suis en colère, et bien vois.

Sous le regard apeuré de Link, une effrayante métamorphose eut lieu. Une lumière bleutée apparut aux articulations de l'armure du Gerudo. Ganondorf se transformait en une chose vraiment horrible. Ses bras grossirent et grandirent, et 2 épées dorées apparurent dans chacune de ses mains. Il grandit et grossit, lui qui n'était déjà pas un petit gabarit. Son visage aussi se métamorphosa. Il était bronzé et lisse, mais il devenait beaucoup moins lisse. Ses yeux devenaient énormes. Sa voix, déjà si caverneuse devenait plus grave. En quelques instants, le Gerudo avait fait place à une sorte de monstre, qui ressemblait, à quelques détails près, à un dinosaure. La seule chose que ce monstre avait gardé de Ganondorf était une chevelure rousse, et un triangle doré sur le dos de la main droite. Ganon, car c'était son nom, poussa un grondement redoutable, puis redevint Ganondorf. Des gardes, attirées par le bruit, déboulèrent dans la pièce. Elles s'arrêtèrent dans leur mouvement, constatant que la situation était normale. Elles s'excusèrent, et après une révérence, elles s'apprêtèrent à repartir. Mais leur roi les arrêta :

- Non, mettez-moi ça aux cachots. Et mettez-le à mort au lever du soleil.
- Ça ne suffira pas, répliqua Link avec véhémence. On se battra toujours.
- Pas si je garde ceci.

Et il lui prit l'Epée de Légende. Link ne put rien faire. Ganondorf fit un coup de tête, et l'Hylien fut emporté.

Il fut jeté dans un cachot humide et insalubre, sans manger ni boire. Par une étroite lucarne accessible en levant les mains, il vit la Lune descendre dans le ciel. Link essaya de se faufiler dans la lucarne, mais même pour un elfe, elle était vraiment trop étroite. Le soleil pointa son nez à l'horizon, mais Link ne le vit pas. Sa lucarne donnait sur l'ouest, là où la Lune s'était couchée. Des pas retentirent dans le couloir. L'heure de son exécution était arrivée. Son sang se glaça. Il avait passé la pire nuit de sa vie. Partagé entre la peur et le froid. Il aurait tout donné pour partir, mais pas comme ça. La porte s'ouvrit à la volée et laissa apparaître... Guillaume. Link écarquilla les yeux, sous l'effet de la surprise. Guillaume transpirait, et il avait un regard alerte que son meilleur ami ne lui connaissait pas.

- Tu ne reconnais pas une évasion quand tu en vois une, lui lança-t-il. Lève-toi, debout. Allez, on doit y aller, on n'a pas le temps.
- J'arrive, j'arrive.

Ils coururent à travers le corridor où les cachots s'alignaient. Les 2 gardes gisaient assommées.

- C'est toi qui les as assommées comme ça ?
- Ben, oui ! Je suis pas si nul que ça au maniement de l'épée.

Ils s'apprêtaient à sortir lorsque Link se souvint que Ganondorf était en possession de l'Epée de Légende. Il fit volte face, non sans avoir prévenu Guillaume de ce qu'il faisait. Il monta et entra dans la chambre de Ganondorf. Il ne lui adressa pas la parole, ne lui laissa pas le temps de parler. Link fonça droit sur le Gerudo, lui prit des mains l'Epée, mais, bien que lent, Ganondorf avait eu le temps de l'agripper. Ce dernier lui envoya son poing dans la figure, et sa force surhumaine envoya le pauvre Hylien voler contre la fenêtre qui donnait sur la plaine Gerudo. La vitre éclata en morceaux, et Link amorça une longue chute. Ce dernier se sentit tomber, mais ne pouvait pas réagir. Sa fin semblait inévitable. Mais d'un seul coup, il se sentit ralentir. Encore groggy, l'assommé entrouvrit les yeux, et les ouvrit grand d'un seul coup, sous l'effet de la surprise. Guillaume le portait dans ses bras.

- Que se passe-t-il ? questionna Link d'un ton empressé.
- Je viens de te sauver la vie, c'est tout.
- Merci, mon vieux.
- Oh ne me remercie pas trop vite. La situation tourne au vinaigre je crois.

Link se mit debout, et se retint de hurler. Devant lui, se dressait une armée tellement grande que toute la plaine, du château à eux, soit environ 1 kilomètre (la distance que Guillaume et Link avaient pu parcourir), était devenue noire. Et le château continuait à vomir des troupes. Le roi hylien se retourna, et vit que le campement de la forêt s'était vidé pour la bataille. Tous ses alliés s'arrêtèrent à côté de lui. A peine 300, contre 100000 hommes ennemis. La bataille semblait perdue avant d'avoir commencé. Le bruit que faisaient les troupes des ténèbres emplissait les coeurs de désespoir. Mais les troupes du Bien étaient prêtes, apeurées mais déterminées. Un cor retentit dans la vallée, résonnant comme un glas dans tous les coeurs. La bataille décisive pour la victoire du Bien ou du Mal venait de débuter.

Chapitre 8

La charge n'eut pas lieu tout de suite. Les troupes du Mal continuèrent à haranguer les troupes du Bien en frappant leur épée contre leur bouclier. Le vacarme montait dans la plaine, et ce faisant, faisait monter la peur dans la poitrine des nobles coeurs. Link put alors donner des conseils à ses troupes :

- Si vous voulez vivre, battez-vous. Vous vous êtes souvent entraînés, vous avez eu le temps pour ça. C'est le moment, mes frères. Le moment que nous avons tous attendu, que nos ancêtres ont tous redouté. Le moment de la confrontation finale. J'ai confiance en vous. Nous gagnerons.

Mais en lui-même, Link savait de quoi il retournait. Leurs ennemis étaient bien trop forts, trop bien équipés. La victoire du Bien semblait improbable, impossible. Devant eux, à 100 mètres à peine, se dressait l'armée la plus grande à n'avoir jamais été levée. Link sentit un souffle chaud derrière lui. C'était Eléonore. L'Hylien monta sur elle. Sa poitrine se gonfla d'orgueil à la vue de ses troupes, décidées à se battre jusqu'au bout, quoi qu'il en coûte. Sa poitrine se dégonfla d'un seul coup lorsqu'il poussa le cri fatidique : A LA CHAAAAAAAAAAAAAAAAARGE !!! Les 2 monstres de métal et de chair se mirent en mouvement, d'abord lentement, puis à toute vitesse. Le choc fut épouvantable. Un grand bruit de métal retentit. La première ligne, celle des cavaliers, enfonça la première ligne de l'armée de Ganon, puis la seconde, mais se retrouva bloquée et encerclée. Mais la seconde et dernière ligne alliée brisa le cercle. Les flèches pleuvaient, si bien que la lumière du jour n'était plus visible. Les pertes étaient nombreuses, dans les 2 camps, tellement le désir de vaincre était fort. Tous se battaient avec une grande bravoure, mais les forces du Mal étaient supérieures en nombre. Link et ses derniers acolytes se trouvèrent encerclés. La cinquantaine de troupes restante essuyait tant bien que mal les assauts répétés. Mais ils tombaient un par un. L'étau se resserrait. Une dernière fois, toute dernière, les derniers soldats du Bien s'apprêtèrent à repartir à la charge. Dernier sursaut d'espoir avant la mort. La ligne fut reformée, en cercle. L'épée levée, Link s'apprêta à donner l'ordre, mais l'avance ennemie se stoppa net, d'un seul coup. Un couloir se forma face à Link, et Ganondorf, chevauchant sa noire monture apparut. Ganondorf galopa droit vers l'Hylien, mais celui-ci se tenait près au combat. Au dernier moment, Link courut droit vers Ganondorf, sauta par-dessus l'encolure du cheval l'épée tendue, et le corps à l'horizontal, et il en profita pour donner un coup de pied dans la figure de Ganondorf. Le cheval s'écroula un mètre derrière Link, la tête tranchée. Ganondorf, groggy, se releva doucement. Link lui fonça droit dessus, lui passa au-dessus dans un majestueux salto, cala son épée entre ses cuisses et tomba sur le Gerudo. Celui fut projeté encore en arrière. Il se releva et forma une boule de magie dans ses mains, mais Link eut largement le temps de la contrer par un coup d'épée donné au maximum de sa force. Ganondorf lui donna un coup de poing qui l'électrocuta légèrement. Link réagit par trois coups d'épée rapides en l'air, puis par une attaque tornade qui envoya valser le Gerudo dans les airs. Ce dernier retomba lourdement au sol. Il se releva tant bien que mal, attrapa Link, colla ses pieds sur la poitrine de ce dernier, et prit appui dessus, et dans une gerbe d'étincelles, s'envola et fit voltiger Link. Celui-ci retomba sur le sol, tel un félin, prit son arc et décocha 2 flèches, puis envoya son boomerang, qui manqua sa cible. Encore une attaque tornade, et un coup d'épée non retenu, et le Gerudo tomba au sol, définitivement. Link enfonça l'Epée de Légende dans sa noire armure. Ganondorf émit un grognement, puis ne dit plus rien. C'en était fini de lui. Link cligna des yeux, puis remarqua que toutes les troupes étaient encore là. Il l'avait complètement oublié pendant le combat. Les troupes gerudos se regardèrent, puis s'agenouillèrent. Elles reconnaissaient Link comme leur souverain légitime. Ce dernier se tourna vers ses troupes, qui étaient maintenant réduites à ceux qui formaient la communauté, il y avait quelques jours de cela. Guillaume lui parla :

- Ça va mon vieux ?

Link avait des coupures et des égratignures sur le visage. Ses vêtements étaient déchirés un peu partout. Il tomba évanoui. Un épais brouillard blanc l'enveloppa. La dernière chose qu'il put voir distinctement était le visage de ses amis penchés au-dessus de lui. Puis ce fut le noir complet.

Chapitre 9

Une fois encore, il se réveilla dans le sanctuaire des sages. Les 7 sages le regardaient.

- J'ai cru que j'étais mort, dit Link d'une voix pâteuse.
- Tu l'es, enfin là où tu as cru t'évanouir. Il te reste une seule chose à faire avant la levée de la malédiction.

C'était Rauru qui avait parlé.

- Quelle est cette malédiction ? demanda Link avec fougue.
- Il y a bien longtemps, une guerre déchirait ce monde. Chaque peuple menait une guerre contre un autre peuple. Mais un jour, un roi, le plus sage, le plus fort, et le plus courageux de tous ceux qui avaient foulé la terre d'Hyrule, arriva au pouvoir. Et sa diplomatie permit le retour de la paix.
- Ça, tout le monde le sait.
- C'est vrai. Ce que tout le monde ignore, c'est que, un peu avant la fin de la guerre, le château fut attaqué. Une femme s'enfuit, avec un bébé dans les mains, mais elle fut gravement blessée. Elle finit par arriver dans la forêt, et confia son enfant à un arbre, qui avait eu le pouvoir de protéger la forêt de cette guerre. Cet enfant était ton grand-père. Il a grandi dans l'ignorance de ses origines, jusqu'à ce qu'il défasse Ganon. Alors, on lui a tout dit.
- Mais quoi ?
- Ton retour au pouvoir n'était que justice. Cette femme était la première femme du roi.
- Alors mon grand-père a épousé sa demi-soeur, dit Link, frappé d'horreur.
- Oui, mais cela n'était pas grave. Ta lignée doit maintenant vivre avec une malédiction dans ses veines. Aucun d'entre eux ne pourra vivre une vie entière en Hyrule tant qu'il n'aura pas racheté la faute de ton arrière-grand-mère. Il te reste une seule chose à faire, et ce sera fini.

Il leva la main, et derrière lui apparut la scène de la réapparition de Ganon. Link était évanoui, et Ganon s'apprêtait à sortir.

- Va, lui dit Rauru.

Ravalant sa colère, Link s'avança. Cette fois-ci, il ne se heurta à rien. Ses pieds touchèrent un sol plus dur. Il interpella Ganon :

- Hé, tu te souviens de moi ?

Le monstre fit volte face, son regard se posa sur le Link allongé à ses pieds, puis sur celui qui se tenait l'épée à la main face à lui. Il hurla de rage, et s'apprêta au combat. De son pas lourd, il s'avança, mais Link lui passa entre les jambes et lui décrocha l'armure. L'Hylien ne laissa pas à Ganon le temps de réagir. Il lui repassa entre les jambes, sauta avec tout l'élan possible et lui planta sa dague dans la main droite, pile dans la Triforce. La dague fut vaporisée. Puis, Link sortit l'Epée de Légende et lui trancha la main. La Triforce jaillit du membre coupé, et vint se poser sur la main droite de Link. Une idée vint alors à l'esprit de ce dernier. Et il concentra son esprit sur cette pensée. Ses mains, bras et jambes grossirent, des épées dorées jaillirent au bout de ses bras. Devant Ganon-Link, Ganondorf se tenait recroquevillé sur son moignon sanglant. L'épée dorée se leva, et retomba violemment, ce qui envoya Ganondorf dans la bouche du vide infernal qui commençait à se refermer. Ganondorf fut englouti dans un dernier hurlement. Link sentit soudain qu'il perdait tout contrôle sur lui-même. Le monstre qu'il était devenu prenait le dessus, et tentait de détruire le monde. Mais les souvenirs les plus heureux de sa vie lui revinrent en mémoire. Alors, le roi réprima le monstre, et redevint normal. Il leva le poing droit, et concentra ses pensées sur son désir de voir cette partie de la relique quitter son corps, et cela se fit. Le morceau de relique s'envola par la fenêtre du temple du temps. Link sortit doucement du temple, non sans avoir reposé l'Epée de Légende, dont le socle avait réapparu, retourna au château, et monta au sommet du donjon. Finalement, son fief, c'était plus cet endroit qu'autre chose. Et il contempla ce monde qui ignorait ce qui l'avait frôlé de peu. Puis, lorsque la Lune atteint son zénith, Link alla se coucher. Mais il ne dormit pas. Un désir apparut en lui, celui de quitter cet endroit. Il ne comprit pas tout de suite, car la malédiction devait être levée. Puis il comprit. Une quelconque malédiction n'était pour rien dans son goût pour l'aventure, il l'avait dans le sang. Le soleil se leva trop vite à son goût, mais il était toujours aussi décidé. Ce matin-là, encore une fois, il prit le chemin du ranch. Il trouva ses amis, auxquels il fit ses adieux. En larmes, ceux-ci tentèrent de le convaincre de rester :

- Non, reste. Tu es roi, c'est ton destin.
- Non plus maintenant. J'ai fait ce que j'avais à faire. Adieu.

Et il fit volte-face, prêt au départ.

- Attends, l'interpella Marine.
- Quoi ?
- Prends Eléonore, ça ira plus vite pour se déplacer.
- Merci.

Link lui aussi était en larmes. Il voulait partir, et il se sentait sécurisé car le mal était mort à jamais. Mais il regretterait sûrement ce qu'il laissait derrière lui. Link galopa pendant le reste de la journée. Puis au crépuscule, il arriva à la frontière. Il était sur une colline, qui dominait les environs. Il pouvait encore faire demi-tour, retrouver la vie qui en avait fait un roi. Mais devant lui, l'inconnu, l'aventure, la liberté. Alors, Link donna un grand coup de talon à Eléonore, et partit au galop, droit devant lui, disparaissant dans la lumière du coucher de soleil. Le lendemain matin, un jeune enfant gerudo, perdu dans le désert en pleine tempête, put trouver refuge dans une cabane. Il se réfugia au sous-sol. Il regarda d'abord au-dessus de lui, puis, pour passer le temps, chercha une distraction autour de lui. Alors, une lumière vive l'aveugla un instant, puis s'atténua, tout en restant brillante. Une épée, posée sur son socle, et entièrement noire, un triangle anormalement brillant sous la garde, était posée derrière lui. L'enfant s'approcha, hésita, puis sa main se referma sur le pommeau de l'Epée des Ténèbres, couronnée du morceau de la force.

FIN

Ce texte a été proposé au "Palais de Zelda" par son auteur, "Vincent". Les droits d'auteur (copyright) lui appartiennent.

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