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Le temple des dragons

Ecrit par Thewerewolf en 2015
Chapitre 1 : La légende des dragons
Chapitre 2 : La citadelle d'Hyrule
Chapitre 3 : Une impressionnante rencontre
Chapitre 4 : L'aventure commence
Chapitre 5 : Un sauvetage bien éprouvant
Chapitre 6 : Le ranch Lon Lon
Chapitre 7 : Auberge et temple mystérieux
Chapitre 8 : Enquête entre ville et lac
Chapitre 9 : Au bord de l'eau
Chapitre 10 : Visite portuaire
Chapitre 11 : Jument, monstres et fées
Chapitre 12 : Longue route de retour
Chapitre 13 : L'autre forêt
Chapitre 14 : Nouvelles affectations
Chapitre 15 : Recherches et découvertes
Chapitre 16 : Pas de géant
Chapitre 17 : La chaleur des pierres brûlantes
Chapitre 18 : Esprit libre
Chapitre 19 : Féerie

Chapitre 1 : La légende des dragons

A Hyrule, il existe une légende. Elle raconte que des dragons régnaient sur un autre monde il y a bien longtemps. Un jour ils firent leur apparition et ils sauvèrent le roi d'Hyrule d'une mort certaine. Ces dragons ont tous des couleurs et des pouvoirs différents :
- en jaune, il y a le grand dragon du nom de Clarunis au pouvoir inconnu. Il est l'ultime dragon.
- en rouge Ignis le dragon de feu qui crache des flammes, résiste le mieux aux fortes chaleurs et qui peut respirer sous la lave
- en bleu Aquanis le dragon d'eau qui dispose d'une nageoire et qui peut respirer sous l'eau
- en vert Silvinis le dragon des forêts qui est le plus petit et le plus rapide sur terre
- en blanc Gelidunis le dragon de glace qui souffler un vent glacial et qui dispose d'une queue si puissante qu'il peut briser la glace
- en noir Umbranis le dragon de l'ombre qui peut lancer un rayon au pouvoir obscur et devenir invisible
- en gris Animunis le dragon des esprits qui peut manipuler les esprits faibles
La légende dit aussi que le roi fit édifier une statue pour chacun des 7 dragons dans une forêt et que, un jour, il alla voir ces 7 statues. Un temple était apparu sous ces statues. Alors, il demanda aux habitants de cette forêt s'ils avaient vu quelque chose mais les enfants qui la peuplaient n'avaient rien vu.
Mais comment un temple a pu être édifié en si peu de temps ? Alors il décida d'aller voir à l'intérieur de ce temple. Il n'y avait que deux salles. Dans la première se trouvait une carte d'Hyrule avec dessus des points de 7 couleurs différentes et près d'une porte fermée, il y avait un autel avec 7 trous de même forme. Sur cet autel, il y avait écrit : "les 7 pierres réunies, la porte répondra" et aussi : "seul notre grand maître entre sans les 7 pierres". Alors le roi crut que c'était lui et il s'approcha de la porte. Celle-ci s'ouvrit. Il entra et vit une silhouette au fond de cette salle. Cette légende n'est pas très vielle car c'est le roi lui-même qui l'aurait raconté à ça fille. Il lui aurait aussi rapporté son dialogue avec silhouette qui se retourna et dit :
- Si j'avais su que tu avais fait le travail pour moi je n'aurais pas tué toutes ces personnes.
- De quoi parles-tu et qui es-tu ? dit le roi en colère.
- Tu as tort de me demander qui je suis car tu me connais. Ganondorf...
- Je croyais que les dragons t'avaient tué quand ils étaient venus me secourir ?
- Qu'avais-tu vu ?
- Eh bien ...
Et par malheur le roi mourut à cet instant du récit sans jamais avoir fini de conter son dialogue à sa charmante fille. Ce qui eut pour effet de clore la légende ici. Alors cette dernière qui portait le nom de Zelda alla elle aussi dans cette forêt mais ne vit pas le temple. A cet instant, elle pensa que son père était fou et rentra au palais.
En chemin, elle vit un petit garçon du même âge qu'elle. Elle lui demanda ce qu'il faisait ici. Le petit garçon lui dit qu'il s'appelait Link et qu'il habitait une cabane dans la forêt. La princesse vit qu'il n'était pas propre et lui proposa de venir avec elle au palais. Link regarda les gardes qui accompagnaient la princesse et dit qu'ils étaient déjà venus avec un homme tout vêtu de rouge. Zelda se dit que cet homme était son père et décida de laisser dormir Link au palais. Et là, elle se dit que son père n'était peut-être pas fou...

Chapitre 2 : La citadelle d'Hyrule   up

Link et Zelda arrivèrent dans la citadelle d'Hyrule. Il y avait un marché et beaucoup de monde dehors. Zelda dit à Link :
"Je dois aller faire quelque chose. Promène-toi un peu dans la ville on se retrouve ici d'accord ?
- Oui si tu veux, à tout à l'heure princesse."
Zelda s'éloigna. Link la suivit. Arrivé devant une porte où la princesse venait d'entrer, il hésita à pousser la porte. Au bout de quelques minutes et après avoir vu que le temps lui manquait, il se décida. Une fois dans la maison, des gardes lui demandèrent de partir et Link alla dans la première maison qu'il trouva. Une voix désincarnée se fit entendre de derrière un rideau :
"Oh être élu des déesses tu dois retrouver ma fille perdue dans la forêt et je te donnerai une récompense."
Link effrayé sortit vite de la maison. En sortant, il rencontra une fille accompagnée de sa petite soeur. Elles étaient rousses et avaient une allure de campagnarde. La petite dit, après que Link l'ait bousculée :
"Mais tu ne serais pas un habitant de la forêt ?
- Oui, dit Link l'air étonné, je suis venu ici escorté par la princesse de ces lieux.
- Je vois, dit la grande soeur, nous sommes, avec notre père, les occupants du Ranch Lon Lon. Je m'appelle Romani et la petite curieuse là c'est ma soeur Malon. Passe nous voir un de ces jours nous serons ravies de t'accueillir cher... mais comment t'appelles-tu ?
- Link, Mademoiselle.
- Bien, Link, nous sommes pressées, au revoir.
- Malon doit bien avoir mon âge, se dit Link, bon je dois vite retourner sur la place du marché.
Après être revenu sur la place, il vit une pancarte où était écrit : "Fille perdue dans la forêt récompense pour le sauveur." Link avait beau être pressé par le temps, il décida de retourner voir l'homme à la voix bizarre. Il essaya de retrouver la maison mais en vain. Là, il reconnut la rue où Zelda était entrée dans une maison et retrouva la maison de l'homme à la drôle de voix. Il entra donc. Il entendit la voix dire alors :
"Tu as décidé de revenir après avoir vu mon annonce sur la pancarte hein ?
- Ou... oui, dit Link la voix troublée par la peur, je voudrais bien vous aider mais je dois aller au château avant. Je vous promets de venir vous retrouver après.
- II sera peut-être trop tard mais je veux bien. Alors à plus tard jeune homme.
Link soulagé retourna sur la place et vit Zelda qui l'attendait. Il courut donc pour ne pas les retarder. Link, sur le chemin du château, demanda à Zelda si, plus tard, il pourrait retourner en ville pour affaire. Zelda lui répondit qu'elle lui mettrait deux gardes à disposition s'il voulait mais que, là, ils devaient se dépêcher d'arriver au palais...

Chapitre 3 : Une impressionnante rencontre   up

Link et Zelda arrivèrent devant le château d'Hyrule. Il était très grand et très haut. Il y avait une tour à chaque coin et un donjon au centre le tout entouré d'une muraille. C'était la même que celle qui entourait la citadelle. Quand ils entrèrent dans le château, Link vit beaucoup de tableaux. Il y avait d'immenses couloirs et un tapis rouge au sol. Ils marchèrent quelques minutes et entrèrent dans une grande salle. C'était le grand salon du bas. Les gardes partirent et Link et Zelda se retrouvèrent seuls dans cette pièce. Zelda fit apporter du lait de la ferme Lon Lon à Link et prit la parole :
"Link, j'aimerais que tu me dises où tu as vu mon père dans la forêt ?
- Eh bien il était avec des gardes et marchait vers un endroit de la forêt qui était plutôt sombre et que l'on appelle le lieu vide. Il n'y a rien dans le lieu vide même pas d'arbres. Mais quand le roi en est sorti il y avait sept statues. Moi et mes amis sommes allés voir et nous avons aperçu de loin une silhouette imposante avec une armure et une épée. Nous nous sommes donc cachés derrière un buisson et avons vu cet homme en train de faire de drôles de pas de danse. Il se mit à crier "Que le pouvoir des dragons me vienne en aide pour construire un temple en leur honneur !" Et là, un rayon blanc entoura les sept statues et un édifice se construisit en quelques secondes. Et à cet instant, l'homme regarda en direction du buisson l'air en colère et nous partîmes de peur tout doucement. Quand nous fûmes suffisamment loin, nous nous mîmes à courir. Je décidai d'aller voir l'arbre Mojo, notre grand maître. Il me dit de ne pas me mêler des affaires qui ne me regardaient pas et que c'était un conseil. Alors, je laissais passer le temps. Puis, je dus aller chercher une plante se trouvant à l'extérieur de la forêt et je te rencontrai.
- Donc tu dois retourner dans la forêt pour ne pas les inquiéter ? OK je vois. Bon dans ce cas je te laisse partir. Reviens me voir si tu veux me dire quelque chose. Je serai là. Je ne sors jamais de toute façon."
Link quitta le château en compagnie de gardes pour ne pas se perdre et en profita pour retourner voir l'homme qui avait perdu sa fille. Arrivé devant chez l'homme, Link se demanda s'il allait sauver cette fille. "Oui j'en ai fait la promesse." Il entra donc. L'homme à la voix désincarnée était assis de dos sur un tabouret. Il entendit marcher et dit :
"Te revoilà. Je savais que tu étais un garçon de parole. Je vais te dire où elle se trouve enfin là où je pense qu'elle se situe. Elle était allée ramasser des champignons dans la forêt avec Médor près du lieu vide.
- Vous connaissez le lieu vide ? Seuls les habitants de la forêt le connaissent !"
L'homme se retourna alors ...
"Mais vous êtes le vieux Smith ! Nous vous croyions mort ! Et la fille dont vous parlez c'est...
- Oui c'est Satina. Elle connaît bien la forêt donc quand j'ai vu qu'elle n'était pas revenue, je me suis inquiété.
- Vous ne pouviez pas me le dire plus tôt !
- Je voulais être sûr que tu étais digne de la sauver. Si tu m'aidais sans savoir que je parlais de Satina, alors tu étais bien l'être élu des déesses.
- Vous pensez que si elle était en danger, elle se réfugierait dans votre ancienne maison ?
- Oui. Mais je conseille de commencer par le lieu vide.
- Eh bien... le lieu vide fut envahi par Ganondorf et si elle s'est aventurée trop près du temple, il a sûrement dû la kidnapper. Je vais donc faire un tour dans ce temple pour voir si elle s'y trouve. Le seul problème, c'est qu'à première vue, il n'y est plus. Mais il doit bien y avoir un moyen de le voir. Je vais m'atteler à cette tâche. Je reviendrai une fois que j'aurai votre fille. Si je ne reviens pas, racontez tout à la princesse. Au revoir.
- Bonne chance Link."
Link partit de ce pas dans la forêt. Il décida de passer chez lui pour dire à l'arbre Mojo ce qu'il allait faire. A peine mit-il les pieds dans le village Kokiri que Saria lui sauta dans les bras.
"Où étais-tu passé Link je me suis inquiétée.
- J'étais allé au château d'Hyrule pour aider la princesse Zelda. Et tu sais qui j'ai rencontré ?
- La princesse Zelda ?
- Oui mais j'ai aussi vu le vieux Smith. Il a perdu Satina dans la forêt près du lieu vide.
- Il faut à tout prix aller la retrouver. Bon tu attends quoi ? Allez !
- Je voulais aller parler à l'arbre Mojo.
- Bon vas-y. Je t'attends ici."
Link alla à toute vitesse pour voir l'arbre Mojo. A son arrivée, l'arbre Mojo lui dit :
"Je savais que tu allais revenir. Tu peux aller sauver Satina. Et je voulais aussi te dire... fais comme bon te semble dans ta quête. Ne me consulte plus mais parle plutôt à Saria et va chercher une épée et un bouclier pour pouvoir te défendre. Tu en auras besoin."
Link partit dans le magasin kokiri pour trouver une épée et un bouclier. Mais il n'avait pas de rubis sur lui. Il partit tête basse. Mais arrivé devant la porte, Saria arriva et dit que s'ils voulaient sauver Satina, ils devaient se dépêcher de partir. Le marchand tendit à Link le bouclier et l'épée qu'il voulait en disant "si tu sauves Satina, on pourra dire que tu m'as payé." Link remercia le jeune marchand et rejoignit Saria pour la suite de ses aventures...

Chapitre 4 : L'aventure commence   up

Link et Saria marchaient tranquillement vers le lieu vide. Saria se disait que l'homme qu'ils avaient vu dans ce lieu avait sûrement dû leur préparer une petite surprise de bienvenue. Et cela ne rata pas car au même instant, une peste Mojo venait d'apparaître devant eux. Les pestes Mojo sont des sortes de fleurs qui marchent et qui lancent des graines sur leurs victimes. Quand Link s'approcha d'elle, la peste rentra dans son trou et il n'y avait plus aucun moyen de la tuer. Link se dit donc : "Il ne nous reste plus qu'à passer. Elle ne nous verra pas dans son trou". Link s'avança alors vers une autre partie de la forêt en compagnie de Saria. La forêt dans laquelle ils avaient pénétré disposait d'une route de terre qu'il fallait suivre si on voulait aller dans le lieu vide et la peste Mojo s'était mise en plein sur le chemin. Les deux enfants continuèrent donc à marcher sur le sentier. Quand Link ne fut plus à portée d'épée la peste sortit sa tête du trou et tira une graine qui frappa Link dans le dos. Link se retourna, une graine se dirigeait en plein sur lui et par réflexe, Link brandit son bouclier. La graine frappa le bouclier et vint se loger en plein dans la peste. Elle fut éjectée de son trou et partit à reculons. Link courut vers la peste, l'épée à la main. L'épée se logea dans la peste qui explosa en laissant tomber 5 rubis. Link s'en saisit et continua sa route aux côtés de Saria tout content d'avoir tué son premier monstre.
"Tu ne devrais pas te réjouir d'avoir tué quelqu'un même un monstre, dit Saria en colère, c'est un acte barbare qui ne mérite même pas d'exister.
- Mais elle aurait pu nous tuer !
- Oui mais elle ne l'a pas fait.
- C'est parce que je l'ai tuée avant.
- Si ça se trouve, elle voulait juste jouer.
- A quoi me sert une épée si ce n'est pas pour me défendre ? C'était une peste Mojo. Ces monstres-là tirent jusqu'à ce que tu meures.
- Oui tu as raison Link merci de m'avoir défendue."
Sur ce, nos deux amis continuèrent leur route. Après une bonne heure de marche, des plantes carnivores, deux fois plus grandes que Link, sortirent du sol pour les manger. Il ne paniqua pas et sortit son épée pour couper la tige de la première. La tête tomba et disparut aussitôt. Un bâton Mojo venait d'apparaître. Link s'en saisit et tua les 3 autres plantes carnivores afin de passer et de ramasser 3 autres bâtons Mojos. Saria dit en frissonnent de peur :
"Tu crois que c'est l'homme que nous avons vu dans le lieu vide la dernière fois qui nous envoie tous ces monstres ?
- Pour ton information, cet homme s'appelle Ganondorf et si c'est lui qui nous envoie tous ces monstres, cela veut dire qu'il sait où on va et que, en plus, il nous prend pour des menaces, et dans ce cas, nous avons du souci à nous faire."
Ils reprirent la route en direction du lieu vide. Plus tard, épuisés, ils s'assirent sur un tronc d'arbre tombé au sol. Saria, essoufflée, dit : "On arrive bientôt Link ?"
- Encore un peu de patience. Il ne nous reste plus beaucoup de marche à faire. Regarde ce grand arbre là-bas. Une fois dépassé, nous serons dans le lieu vide.
- Ne perdons plus de temps, allons-y."
Nos deux héros reprirent leur route en direction du lieu vide. Mais arrivés sur place, quelqu'un les attendait avec impatience...

Chapitre 5 : Un sauvetage bien éprouvant   up

"Il porte bien son nom cet endroit, s'exclama Saria avec étonnement, il n'y a vraiment rien.
- Oui c'est bien vrai, reprit Link, et puis il n'y a personne."
Cet endroit était désert. Il y avait juste un fin tapis d'herbes au sol. Il était comme délimité par des buissons et quelques arbres. C'était grand. Il y avait la place pour y construire un temple. Link se promena un peu dans le lieu vide mais rien ne lui parut étrange. Là, un buisson se mit à bouger. Link prit son épée et son bouclier. Il entendit un petit gémissement sortir du buisson puis un aboiement. Un chien sortit alors de derrière les broussailles et sauta sur Link. C'était Médor le chien de Satina.
"Il faut le suivre, répliqua Saria, il nous conduira sûrement à Satina.
- Tu as raison Saria. Allez Médor, conduis-nous à Satina, vite."
Le chien partit en direction de l'ancienne maison Smith. Link et Saria le suivirent. Ils ne marchèrent pas longtemps et arrivèrent devant une maison de bois en ruine. Le chien ne s'arrêta pas et se dirigea vers une petite grotte. Médor s'arrêta et alla se cacher derrière une grande pierre. Les deux Kokiris firent de même. Il y avait des monstres devant la grotte. Ces monstres sont des Moblins, des sortes de cochons bipèdes qui ont la réputation d'être les sous-fifres de Ganondorf. Link chuchota à Saria :
"Il doit sûrement y avoir Satina dans cette grotte. Je vais tenter de les tuer pour la libérer.
- Et si tu te fais tuer, sanglota Saria, je fais quoi moi ? Tu ne peux pas y aller comme ça. Toi, tu les éloignes de l'entrée et moi je vais la libérer.
- Et s'il y en a d'autres à l'intérieur, tu feras comment ? Non c'est trop dangereux pour toi. Je suis le seul à être armé, c'est moi qui dois entrer dans la grotte..."
Ils continuèrent de se disputer pendant encore quelques minutes. Le chien, qui attendait sa maîtresse avec impatience, se dirigea vers les Moblins. Il se posta derrière eux et aboya. Pendant que les Moblins se retournaient, Link, comme Saria, entendit l'aboiement de Médor et vit le chien courir en direction de la maison de bois. Ces monstres, qui n'étaient pas très intelligents, coururent après le chien. Link sauta sur l'occasion et entra dans la grotte. Saria resta dehors sur les ordres du jeune garçon. La grotte était peu lumineuse. Link ne vit personne au premier regard. Il s'enfonça dans la grotte qui devenait de plus en plus sombre. Plusieurs chauves-souris lui foncèrent dedans. Il tomba à terre. Malgré sa chute, les chauves-souris ne se calmèrent pas. Il n'eut donc aucune autre solution que de les trancher de son épée. Link se releva et se dirigea vers un petit cri qui pouvait être celui de Satina. Plus tard, il la vit. Elle était attachée au mur par des chaînes. Il lui retira le bandeau qu'elle avait sur la bouche.
"Link tu es venu me sauver ? demanda Satina émue et avec une voie affaiblie par la fatigue. Je commençais à perdre espoir. Mais... comment as-tu su où j'étais ?
- Je t'expliquerai plus tard. Pour le moment, il faut trouver un moyen de te débarrasser de ces chaînes."
Il regarda autour de lui mais ne vit rien qui pourrait l'aider. Il désespéra. Satina lui montra une pièce sur le côté. Il y alla et vit une clé accrochée au mur. Heureusement que les Moblins sont idiots ! Il se saisit donc de la clé et retourna libérer Satina.
Saria, qui attendait avec impatience, entendit les monstres revenir. Paniquant, elle courut dans la grotte.
"Mais que fais-tu là Saria ? s'étonna Link, tu devais attendre dehors.
- Mais les monstres reviennent !
- Tu aurais dû crier plutôt que de venir !
- Non Link, dit Satina, elle a eu raison de venir. En criant, elle nous aurait certes prévenus mais elle aurait aussi alerté les gardes Moblins qui seraient venus plus vite. Là, au moins, tu pourras les vaincre en les prenant par surprise.
- Oui, tu as raison Satina. Excuse-moi Saria."
Le jeune homme laissa Satina entre les mains de Saria puis se dirigea silencieusement vers la sortie de la grotte. Le chien surgit alors à toute vitesse dans la grotte. Link en déduisit très vite que les monstres venaient d'arriver. Il dégaina son épée et son bouclier. Il sortit de la grotte avec un peu d'appréhension. Les deux Moblins étaient là, devant lui. Il n'eut aucun autre choix que de les attaquer un par un. Il frappa le premier qui tomba à terre, para un coup du deuxième avec son bouclier et lui planta son épée dans le ventre. Il se retourna et embrocha le premier Moblin qui était en train de se relever. Il venait de tuer deux Moblins !
"Saria ? Satina ? cria Link, venez la voie est libre !"
Ils retournèrent au village pour s'y reposer. Le lendemain, Link, Satina et Médor partirent pour la citadelle d'Hyrule.
"Il est temps que tu m'expliques tout, demanda Satina, et en détail s'il te plaît.
- Eh bien voilà..."
Link lui raconta toute l'histoire du début à la fin. Pourquoi il était allé à la citadelle, comment il avait rencontré son père et tout le reste. Après une demi-journée de marche, ils arrivèrent enfin devant la citadelle. Ils entrèrent et se dirigèrent vers la maison de Satina. Link toqua à la porte. Une voix sanglota : "Plus rien ne m'intéresse à part ma fille saine et sauve.
- C'est Link monsieur, cria-t-il en espérant que M. Smith l'entende, et je suis avec votre fille !
- Mais entre donc."
Les deux enfants passèrent la porte. Satina se jeta dans les bras de son père. Le vieil homme donna cent rubis à Link pour le remercier puis le jeune garçon sortit pour affaire et pour les laisser seuls dans la joie de leurs retrouvailles. Il alla ensuite au château.
"Que veux-tu jeune homme ? dit un garde qui surveillait la porte.
- Je dois parler à la princesse Zelda sur-le-champ.
- De la part de ?
- Link, monsieur.
- Nous avons ordre de te laisser entrer petit. Tu veux que je t'accompagne ?"
Link fit non de la tête et suivit le long chemin qui menait jusqu'à la porte principale et au pont-levis du château. Oui car la cité disposait aussi d'un pont-levis qui se fermait la nuit. Il fit tinter la grosse cloche devant l'entrée. Un homme, le portier, ouvrit la porte.
"C'est à quel sujet ? demanda le portier en épiant Link de haut en bas. Ah oui je crois deviner... Link c'est cela ?
- Oui c'est ça.
- Suivez-moi."
Link suivit le portier qui était toujours propre et bien habillé. Il avait des cheveux blancs mais seulement sur le côté. Il vouvoyait tout le monde même lui lorsque qu'il se regardait dans un miroir. Il ne parlait pas beaucoup sauf avec la cuisinière. Plus tard, ils arrivèrent devant le salon du deuxième étage. Il était plus petit que le salon du bas mais plus près de la chambre de la princesse aussi. Link s'assit en face de Zelda et prit la parole : "J'ai des nouvelle informations pour vous...
- Oui moi aussi, reprit la princesse en coupant la parole à Link. Ma mère, qui est dorénavant la dirigeante du royaume, a décidé de donner l'ordre de ratisser toute la forêt pour retrouver ce Ganondorf et elle voudrait que vous, les Kokiris, vous guidiez les guerriers dans la forêt.
- Je ne sais pas si l'arbre Mojo va être d'accord mais je vais demander. Bon, moi, je voulais vous dire que je suis allé libérer une fille qui a été capturée par Ganondorf et il n'y avait pas de temple au niveau du lieu vide. Elle était emprisonnée dans une grotte que je n'ai pas eu le temps d'explorer. A mon avis, il y a quelque chose de caché à l'intérieur.
- Oui je pense aussi. Euh... tu veux dormir ici cette nuit ? Tu retourneras demain d'accord ?
- Oui je veux bien.
- Roger ? Amenez notre invité à la cuisine pour qu'il mange et conduisez-le dans la chambre numéro 458.
- Oui mademoiselle."
Le portier arriva, fit ce que Zelda lui avait demandé et laissa Link dans une chambre au quatrième étage. Il s'affala sur le lit et se reposa de sa marche de la matinée...

Chapitre 6 : Le ranch Lon Lon   up

Link dormait comme un bébé. Vers la fin de la nuit, il fit un rêve où il se voyait en train de danser avec une charmante demoiselle dont il ne distinguait pas le visage. Et au moment où la lumière allait s'allumer dans la salle, un coq chanta, ce qui réveilla Link. Il se demanda quelle heure il était. Dehors, il entendit : "Au quatrième top, il sera 7 heures". C'était sûrement un garde qui venait de frapper une pierre à potin. Ces pierres ont la propriété de dire l'heure lorsque qu'on les tape. Link en avait vu une devant le château. Après cinq minutes de réflexion dans le lit, il décida de se lever. Il descendit à la cuisine où la cuisinière lui tendit une pomme en lui disant que si la reine le voyait, la princesse aurait des ennuis. Il comprit qu'il devait partir du palais sans dire au revoir à Zelda. Arrivé en ville, il décida d'aller dire au revoir à Satina puis il se dit qu'il était tôt et qu'elle devait dormir à cette heure-ci. Il prit donc la route de la forêt où il habitait. Après une petite heure de marche, il vit des monstres dans la plaine. Ils ressemblaient à des Moblins mais avaient l'air plus intelligent, l'air seulement. Ils étaient si nombreux que Link n'aurait jamais pu les battre seul. Il courut se cacher derrière un gros rocher qui se trouvait là. Un moblin regarda dans sa direction mais ne le vit pas. Ce n'était peut-être pas lui qu'ils cherchaient ! Mais par précaution, il alla se réfugier au ranch Lon Lon. La porte était heureusement ouverte. Il pénétra donc dans le ranch. Il était plutôt grand que ce que l'on pouvait croire de l'extérieur. Il y avait un bâtiment à gauche de l'entrée qui devait être la maison des occupants. Non loin de la maison, on voyait un grand parc fermé qui contenait des vaches. Dans un coin, il y avait un poulailler rempli de poules. Vers le fond, la grange s'élevait avec un accès direct au parc des vaches. Au centre, il y avait un enclos avec une dizaine de chevaux. Près des vaches, on pouvait observer un enclos vide qui avait aussi un accès vers la grange. A proximité de la grange, il y avait une charrette qui n'était pas attelée. Link voulut entrer dans la maison mais elle était fermée. Dans l'espoir de trouver quelqu'un, il se dirigea vers la grange. Effectivement, quelqu'un s'y trouvait :
"Monsieur ? dit Link doucement. Il y a des monstres dans la plaine et...
- Oui si tu veux, s'exclama l'homme qui était en train de remuer le foin pour les vaches. Romani se trouve dans le poulailler, elle t'ouvrira la maison.
- Mais comment avez-vous su ce que je voulais, demanda Link étonné ?
- Que faire au ranch Lon Lon sinon ? Tu sais petit, je ne suis pas né de la dernière pluie. J'ai déjà vu beaucoup de personnes venir au ranch mais jamais pour travailler. On a pourtant besoins de main d'oevre ici, dit l'homme désespérément tout en continuant de remuer le foin. Ah, si tu étais plus grand, je t'aurais déjà demandé de travailler ici. Allez, vas-y !"
Link se dirigeait vers le poulailler quand :
"Au fait, je m'appelle Talon, propriétaire du ranch.
- Moi c'est Link. Heureux de vous rencontrer monsieur."
Il continua sa route en direction du poulailler. Il n'eut même pas le temps d'y rentrer que Romani sortit à toute vitesse et fit tomber Link. Elle s'arrêta net quand elle l'eut reconnu.
- Oh excuse-moi Link, dit-elle. Qu'est-ce que tu veux ?
- La clé de la maison, répondit-il. Votre père m'a dit que vous auriez la clé.
- Ah... euh... oui tiens. Et puis tu peux me tutoyer.
Elle esquissa un sourire et marmonna quelque chose, puis se remit à courir en direction de la grange. Link prit donc la route de la maison. Il introduisit la clé dans la serrure et tourna la clé. Il fit pivoter la poignée. La porte s'ouvrit. La maison était constituée de deux niveaux : Une cuisine au rez-de-chaussée et les chambres au premier. Il monta pour visiter. Malon dormait dans une chambre où il y avait écrit sur la porte : "Malon et Romani". Il y avait une autre chambre qui devait être celle de Talon. Il tourna la poignée dans l'espoir qu'elle soit fermée pour ne pas pouvoir entrer mais malheureusement pour lui, elle s'ouvrit. Il y avait une chaise près du lit double avec une robe posée dessus. Que peut bien faire une robe dans la chambre d'un homme ? Ce n'était pas ses affaires. Link redescendit donc. Il s'assit sur une chaise et attendit. Au bout d'une heure, il se dirigea vers la sortie et regarda hors du ranch. Les monstres étaient toujours dans la plaine. Il s'ennuyait tellement qu'il en était arrivé à se demander s'il ne fallait pas mieux tout arrêter. Non il faut continuer ! Il retourna dans la maison, prit un papier, une plume et écrivit ce texte : Je vais partir, et je tiens à vous remercier pour votre hospitalité, mais je reviendrai", signé Link. Il posa la clé sur la table et partit.
Il y avait toujours beaucoup de monstres dans la plaine et Link se demandait comment il allait passer : "j'ai seulement une épée et un bouclier", se dit-il. "Et si tous ces monstres se ruent sur moi, je ne pourrai rien faire. Je ne peux pas courir, la forêt Kokiri est trop loin. Mais avant tout je retourne derrière le gros rocher." Notre héros regagna sa cachette. Il regarda les alentours et vit un cours d'eau non loin du rocher. Là, son cerveau se mit en activité et sans qu'il sache pourquoi, il plongea. Le courant était fort mais il pouvait encore nager où il voulait. Un moblin passa près de lui sans le voir. Le courant l'emportait et il ne savait pas où il allait. Il n'était jamais parti aussi longtemps et aussi loin de la forêt ! Enfin, il était en sécurité ici. Arrivé suffisamment loin du groupe de Moblins, Link sortit de l'eau. Toujours pas de forêt Kokiri en vue. Il avait même l'impression de s'être éloigné de la forêt. Il ne savait même pas dans quelle direction elle se trouvait. Link le héros était perdu. Après mûre réflexion, il décida de suivre le cours de la rivière. Son espoir de trouver un village le fit tenir malgré la fatigue. Ça faisait longtemps qu'il marchait et il commençait à avoir faim. A ce moment-là, il se rappela ne pas avoir mangé la pomme que lui avait donné la cuisinière du palais. Il s'assit au bord de la rivière et mit la main dans son sac. La pomme était toute mouillée. Il était affamé mais pas suffisamment pour manger une pomme qui avait trempé dans une rivière. Il posa la pomme au sol et partit toujours en suivant le cours d'eau. Au bout d'un certain temps, Link aperçut un clocher qui dépassait une colline. Il arrivait enfin dans un village où il allait pouvoir se restaurer. Le bonheur l'envahit alors et il se mit à courir en direction de ce village. Bourg-Clocher : c'est ce qui était écrit sur une pancarte à l'entrée du village. Il entra donc dans ce village mystérieux qui lui réservait quelques surprises...

Merci à Link-enfant pour l'orthographe et quelques petites modifications.

Chapitre 7 : Auberge et temple mystérieux   up

Bourg-Clocher était un village très différent de Hyrule. Il était petit mais les maisons étaient hautes et les allées serrées. On pouvait y passer à deux mais difficilement. Tout le village était construit autour du temple au centre. D'ailleurs, le grand clocher se situait sur le temple. On disait même que c'était l'un des plus grands clochers d'Hyrule ! Link paraissait tout petit au milieu de ces grands bâtiments et de tout ce monde. Mais il avait faim. Il se promena dans le bourg pour trouver une auberge où il pourrait manger. Il disposait tout de même de 105 rubis. Il y avait beaucoup de grandes auberges qui regorgeaient de monde. Il ne pouvait ni y entrer, ni y manger: les prix étaient bien trop élevés. Il baissait la tête et se dirigeait vers la sortie de la ville quand une vieille femme avec un gilet bleu lui parla:
"Que peut bien faire un habitant de la forêt Kokiri à Bourg-Clocher ?
- Je me suis perdu, lui répondit Link. Et j'ai faim. Mais toutes les auberges sont noires de monde et hors de prix. Je vais donc...
- Attends avant de partir, dit la vielle dame en lui coupant la parole. Il reste une auberge, celle d'Anju. Elle se trouve tout au bout de l'allée des petits-pains-bien-chauds. Il n'y a jamais personne et la gérante est très gentille."
Notre héros remercia donc la vielle dame puis marcha en direction de cette allée. Tout au bout, il y avait une auberge avec une pancarte où il était écrit : "Auberge d'Anju et". Il y avait encore de la place pour un nom après le "et" mais c'était pourtant vide. Il y pénétra donc. Elle n'était pas très grande, ni l'auberge ni la gérante qui devait sûrement être Anju. Il s'avança et demanda :
"Bonjour, je voudrais une chambre s'il vous plaît.
- Oui, bien sûr, répondit Anju un peu étonnée de voir un enfant. Petite, moyenne ou grande ?
- La moins chère.
- Donc ce sera la petite. Je vous demande de payer immédiatement, dix rubis pour cette chambre.
- Comme vous voudrez, dit Link en tendant la somme demandée.
- Merci. Voilà votre clé, chambre 101. Elle se trouve au premier étage. Si vous désirez manger, allez dans le restaurant de l'auberge qui se trouve un peu plus loin à droite. C'est ma mère qui cuisine.
- D'accord, merci. Sinon, appelez-moi Link. Il y a beaucoup de clients ici, demanda Link pour information ?
- Eh bien je dois dire que vous... tu es le premier de la semaine, Link. Cette auberge est petite et loin du centre ville. Il faut connaître pour savoir où elle se trouve, ou alors chercher. Mais les gens n'aiment pas beaucoup ça. Il y a quand même quelques clients mais jamais rien de bien extraordinaire. Et puis les chambres ne sont pas en très bon état. Mais les lits sont très confortables, et la cuisine est excellente...
- Ne vous inquiétez pas, je resterai ici. Je n'ai pas de quoi me payer une autre chambre. Et puis c'est très bien ici.
- Tu nous sauves la vie, petit, merci."
Elle était si heureuse que si le comptoir ne les séparait pas, elle aurait embrassé Link. Le petit héros fit un saut dans sa chambre et décida de faire un tour. Il passa par la cuisine pour voir qui pouvait bien être la mère d'Anju. Quand il vit qui elle était, il comprit une chose : la vielle dame au gilet bleu et la cuisinière étaient la même personne. Voilà pourquoi elle lui avait conseillé cette auberge. La vielle dame le vit et lui fit un gros sourire qui voulait dire : "Merci et à tout à l'heure". Link sortit donc faire son petit tour avant un bon petit repas et une nuit de sommeil. Arrivera-t-il un jour à retourner dans la forêt Kokiri ? Il en était persuadé. Et, toutefois, il espérait que ça arrive vite.
Sa petite balade le conduisit juste devant le temple de Din, le temple au grand clocher. Il décida d'y entrer pour occuper son temps libre.
Le temple était plus grand qu'il ne l'imaginait. Il y avait des bancs et un autel tout au bout. A droite et à gauche de l'autel se trouvait un escalier qui menait au clocher. Il n'y avait pas beaucoup de choses à faire dans ce temple. Link fit un petit tour, vit qu'il y avait vraiment beaucoup de marches pour atteindre le haut du clocher, et sortit. Il s'assit sur le rebord d'une fontaine qui ne se trouvait pas très loin du temple. Il regardait les gens qui passaient sans faire attention à lui. Même les enfants ne le voyaient pas. Seuls quelques chiens regardaient parfois dans sa direction mais continuaient leur chemin juste après. Il fit un rapide tour des magasins qui se trouvaient sur la place et vit un magasin d'armes qu'il n'avait pas remarqué avant. Sachant qu'il ne pourrait rien acheter avec seulement 95 rubis, moins le prix éventuel du repas, il entra pour jeter un coup d'oeil. Il y avait un comptoir derrière lequel se tenait le marchand. Derrière le vendeur, sur une très grande étagère, se tenaient plusieurs épées, autant de boucliers de métal, quelques arcs, différentes tailles de carquois et un certain nombre de lance-pierres. Dans une caisse sur le comptoir, on pouvait voir dépasser beaucoup de flèches et une affichette sur laquelle était écrit : "5 rubis les dix flèches". Link s'avança jusqu'au comptoir et dit :
"Bonjour monsieur, quel est le prix d'un lance-pierre ?
- De quoi ? Un lance-pierre ? Ah... euh... oui... 15 rubis, dit le vendeur étonné.
- Ah ouais quand même... ! Je pourrais aller dans la forêt prendre un bâton, acheter un élastique au marché d'Hyrule et j'en aurais un aussi bien.
- Oh non jeune homme, reprit le marchand qui commençait à devenir en colère, il est fait d'un bois spécial d'une forêt qui se trouve en dehors des limites d'Hyrule. Il n'en existe pas de plus résistant et aussi efficace. Alors, tu en achètes un ?
- Et bien je suis à l'auberge cette nuit et je n'ai pas encore mangé alors...
- Je serais ouvert tout à l'heure et demain aussi. Mais dis-moi, à quelle auberge es-tu ? Tu es avec tes parents ?
- Je suis à l'auberge d'Anju. Et puis je suis un Kokiri. Je n'ai donc pas de parent, pas d'oncle, pas de grand-mère, personne, sauf mes amis Kokiri. Je vous dirais bien pourquoi je suis ici mais je commence à avoir faim et je ne connais même pas l'heure. Où y a-t-il une horloge dans le coin ?
- Mais sur le clocher du temple de Din petit. Et même que..."
Le clocher qui sonna un coup coupa la parole au marchant.
- Et même qu'il est une heure de l'après-midi. Allez gamin, va manger un morceau et reviens vite acheter un lance-pierre."
Mais avant que l'homme eût terminé sa phase, Link était déjà dehors. Sa route pour retourner à l'auberge passait près du temple. Mais avant qu'il arrive devant, il vit Anju qui y entra. Que peut-elle bien pouvoir faire dans un tel édifice ? Il retourna donc une seconde fois dans le temple pour en avoir le coeur net même si ce n'était pas ses affaires. Elle était assise sur un banc près de l'autel. Link s'approcha d'elle sans bruit, elle n'entendit rien et se mit à prononcer des paroles :
"Ô grandes déesses fondatrices de ce monde, faites revenir Kafei mon bien-aimé, je vous en prie. Il me manque tellement... Je viens prier ici tous les jours depuis sa disparition, et je viendrai encore jusqu'à son retour à mes côtés. Din, je vous en supplie. Où peut-être que Nayru... Bon j'ai encore du travail, je reviendrai demain à 13h comme tous les jours."
Anju se leva et :
"Ah ! hurla-t-elle, Mais... tu es là depuis longtemps ?
- Environ depuis le début, répondit Link avec un petit sourire à peine visible, que lui est-il arrivé exactement ?
- Si tu veux vraiment le savoir, retournons à l'auberge."
Arrivé à l'auberge, Anju lui expliqua tout en détail :
"Cela fait à peu près deux semaines qu'il a disparu, enfin qu'il n'est pas revenu. Il était allé pêcher au bord du lac Hylia comme il en avait l'habitude. Le maire, son père, a envoyé des gardes pour le retrouver mais ils sont revenus sans lui. Alors je fais comme si tout allait bien devant mes clients mais il n'en est rien. Je commence à penser qu'il est mort. Voilà tu sais tout ce que tu voulais savoir. En tout cas, je n'en sais pas plus.
- Chère mademoiselle, répondit Link fier de pouvoir aider Anju, vous avez de la chance, je suis spécialiste dans les sauvetages impossibles. J'ai sauvé une jeune fille des mains de Ganondorf. Y a-t-il un temple ou un bâtiment de ce genre qui est apparu près du lac ?
- Tu sais, je ne sors jamais de Bourg-clocher, alors je n'en sais rien. Tu devrais aller voir le maire ou les gardes, ils pourront sûrement t'en dire plus là-dessus.
- Très bien. Je vais manger un morceau et je mènerai ma petite enquête après."
Link alla se mettre sur une table dans le restaurant. La cuisinière lui apporta le menu mais Link ne le lut même pas et demanda le plat du jour. Une assiette arriva devant lui. Il mangea si vite qu'il ne sut même pas ce qu'il y avait dans son assiette. En tout cas, c'était très bon. La cuisinière lui demanda cinq rubis pour le repas et Link donna cinq rubis de pourboire en plus. Il sortit de l'auberge pour débuter son enquête sur Kafei. Mais par où allait-il commencer... ?

Merci à Link-enfant pour l'orthographe et quelques petites modifications

Chapitre 8 : Enquête entre ville et lac   up

Link décida de commencer par aller voir le maire puisqu'il était le père de Kafey. Mais où pouvait bien se trouver la mairie ? Il se dirigea vers elle après avoir demandé à Anju son emplacement. Ce n'était pas le plus beau bâtiment de la ville. A vrai dire, elle n'était pas belle du tout. Elle était grise et il était écrit "mairie" dessus. Elle était quand même plus grande que la bibliothèque, la poste, l'école et un bar spécialisé dans le lait, le "milk-bar", se trouvant sur la même place. La porte était ouverte, il entra. Il n'y avait que quelques salles. Il demanda à la secrétaire s'il pouvait voir le maire mais elle lui répondit :
- Désolé jeune homme mais le maire est occupé. Tu devrais prendre rendez-vous ou retenter ta chance vers 18 heures juste avant la fermeture.
- Mais je dois le voir impérativement maintenaient, répondit Link. Après, il sera peut-être trop tard...
- Je suis vraiment désolée, mais je ne peux pas te laisser entrer.
- Bon... très bien, je reviendrai juste avant la fermeture.
Link sortit de la mairie. Il devait s'en remettre aux gardes pour le moment. Il se dirigea donc vers la porte de sortie la plus proche. Il y avait deux gardes. Il demanda à l'un d'eux :
- Bonjour, le maire a demandé à des gardes d'aller retrouver son fils perdu au bord du lac, savez-vous qui sont-ils et où je pourrais les retrouver ?
Les gardes, surpris d'une telle demande, eurent un visage étonné et mirent du temps à répondre.
Lorsqu'ils comprirent bien tout, celui que Link avait interrogé prit la parole :
- Oui, tu les trouveras au palais des gardes qui se situe dans le quartier est de la ville, là où tu verras des gardes devant une porte. J'ai répondu à ta question, petit ?
- Oui monsieur, merci de votre aide. Vous ne savez rien sur la disparition du fils du maire ?
- Non, désolé. Tu fais une enquête ?
- Oui, sur la demande d'Anju, la gérante d'une auberge qui porte son nom. Vous la connaissez ?
- Bien sûr, elle est connue dans la ville. C'est la fiancée de Kafey. Enfin il n'a pas fait sa demande encore mais tout le monde sait qu'elle n'attend que ça. En plus il est censé travailler à l'auberge avec elle. C'est pour ça que le nom de l'auberge n'est pas complet, enfin bref. Sinon pour ton enquête, petit, tu devrais allez voir la mère de Kafey, elle traine toujours dans le milk-bar. Tu sais où il se trouve ?
- Oui, merci pour votre aide. Au revoir.
Link partit donc dans le bar. Il ne mit pas longtemps à y arriver et rentra directement. Il y avait un escalier qui descendait vers la salle où se trouvait le comptoir. Non loin du comptoir se trouvait une estrade qui devait recevoir des spectacles de temps en temps. Il n'y avait pas beaucoup de monde. Il se dit donc qu'il ne mettrait pas longtemps à trouver la mère de Kafey. Il descendit alors les escaliers et s'approcha de la première dame qu'il vit. Il lui chuchota :
- Etes-vous la femme du maire ?
- Oui petit, répondit-elle. Tu as besoin de quelque chose ?
Maintenant qu'il l'avait trouvée, il disposait de temps pour l'observer. C'était une dame forte et bien en chair. Elle avait un verre de lait à la main. Link commanda lui aussi un verre de lait, s'assit sur un tabouret libre à côté d'elle et prit la parole :
- Je cherche à retrouver votre fils. Pouvez-vous m'en dire plus sur sa disparition ?
- Mais tu n'es qu'un enfant, répondit la femme. Je ne suis pas suffisamment désespérée pour confier la vie de mon fils à un petit garçon.
- Anju a confiance en moi et j'ai déjà sauvé une fille prisonnière de deux monstres. Et puis qu'est-ce que vous risquez à me faire confiance ? Vous avez déjà tout essayé, je suis peut-être votre dernier espoir, un espoir envoyé par la déesse Din que prie Anju tous les jours. Vous n'avez pas vraiment le choix.
- Tu as raison, et puis qui ne tente rien n'a rien. Alors voilà, dis-moi ce que tu sais et je t'en dirai plus.
- Eh bien, je sais qu'il est parti pêcher comme il faisait souvent et qu'il n'est pas revenu. Je sais aussi que les gardes envoyés par votre mari, le maire, n'ont rien trouvé. On m'a aussi dit qu'il voulait faire sa demande en mariage à Anju.
- Je vois... je n'ai pas grand-chose à ajouter. Je pense que tu devrais aller voir par toi-même. Tu es plus petit et tu as une vision moins conventionnelle des évènements. Tu trouveras sûrement quelque chose. Sors par la porte sud, elle mène au lac Hylia.
- Je voulais voir votre mari aussi...
- Il n'en sait pas plus que moi. Fais vite, plus tôt arrivé au lac, plus d'indices tu trouveras avant la nuit.
- D'accord. J'y fonce.
- Merci de te dévouer pour une inconnue petit... quel est ton nom déjà ?
- Link.
- Merci petit Link. Bonne chance.
Link se dirigeait vers la porte quand il se souvint qu'il devait aller acheter un lance-pierre au magasin. Il mit quelques minutes pour retrouver la boutique. Il y entra, alla au comptoir, tendit 15 rubis. Le marchant se souvint très vite de lui et posa un lance-pierre avec une vingtaine de pierres. Link le remercia, le vendeur fit de même puis le jeune garçon sortit et marcha en direction de la porte sud. Il sortit. Un sentier se trouvait au sol et une pancarte indiquait "route du lac Hylia". Il suivit donc le chemin. Sa marche dura quelques heures et fut très tranquille. Le lac était vraiment grand. On n'en voyait pas la fin. Une maison avec une enseigne "Loue des équipements de pêche" se trouvait au bord du lac. Il y entra.
- Bonjour jeune homme, dit la vendeuse. Tu veux quelque chose ?
- Oui. Connaissez-vous Kafey de Bourg-Clocher ?
- Bien sûr, c'est un habitué. Les gardes sont déjà venus m'interroger sur lui. Il n'a pas ramené sa canne à pêche ni sa barque. Si tu les retrouves, apporte-les-moi, je t'en serais reconnaissante.
- Et je suppose que vous ne savez rien sur sa disparition.
- Tu as vu juste. Tu veux pêcher ?
- Je n'ai pas le temps mais merci quand même. Au revoir
Link partit sans attendre. Il marcha au bord du lac pour réfléchir et s'assit pour plus de concentration. Il était drôlement seul. Sur une petite île dans le lac se trouvait un arbre. Link vit un hibou se poser sur cet arbre et ce dernier le fixait étrangement. Il le fixa plusieurs minutes. Link commença à se demander ce que voulait le hibou. Non, les hiboux ne veulent rien, ce ne sont que des animaux. Mais l'oiseau fixait toujours Link et tournait sa tête dans tous les sens. Ça devenait de plus en plus évidant, il voulait quelque chose et Link allait savoir quoi. Il plongea et se dirigea vers l'île. Arrivé dessus, le hibou prit la parole.
- Bonjour Link. Je m'appelle Kaepora Gaebora et je suis ici pour t'aider. Kafey est entre de bonnes mains puisqu'il se trouve chez les Zoras. L'entrée de leur grotte se trouve derrière une cascade, la cascade Zora qui se trouve non loin d'ici. Elle coule sur le front du petit mont connu pour son petit lac naturel. Traverse la rivière d'Hyrule et vas vers le petit mont. Là où tu verras une chute d'eau se trouve la grotte des Zoras nommée village Zora de la cascade. Pas loin de l'arbre sur lequel je suis se trouve une grotte de fée dans un fossé. Fais ce qu'il te plaît des informations d'un hibou qui parle mais agis.
L'oiseau partit avant que Link eut le temps de dire un mot. On ne voyait pas la petite montagne de là où il se trouvait, mais il avait tous les éléments pour retrouver Kafey. Il fit un tour dans la petite île en espérant trouver le fossé où il y avait des fées mais ne trouva rien sauf une pierre sur laquelle il pouvait s'assoir sans aucune difficulté mais rien de semblable à un trou. Il se remit debout et là, la pierre tomba de plusieurs mètres. Il y avait une échelle pour remonter. Juste à l'opposé de celle-ci se trouvaient une ouverture et une route dans le sol rocheux que Link suivit. Au bout du chemin, Link ouvrit de grands yeux. Il y avait plusieurs centaines de fées ! L'une d'elles s'approcha.
- Mais tu es un Kokiri ?! Que fais-tu là ?
- C'est Kaporipa Gobonira qui m'a dit que vous étiez ici.
- Qui ? demanda la petite fée.
- Un hibou qui parle. Il sait beaucoup de choses, il m'a impressionné.
- Tu veux dire Kaepora Gaebora je suppose. Oui il sait pas mal de choses. Mais il y a autre chose. Pourquoi un Kokiri est en dehors de la forêt Kokiri ?
- L'arbre Mojo était d'accord que je parte. Je devais... bref. Il faut que je m'en aille. Je dois sauver quelqu'un.
Un peu plus loin, avant que Link eut le temps de partir, une voix douce se fit entendre de notre héros.
- Attends jeune garçon, viens me voir.
Link se retourna. Il vit une femme. Elle avait des ailes de fée mais était plus grande, beaucoup plus grande qu'une fée.
- Je suis la grande fée du lac Hylia, dit la femme. Approche-toi de moi.
Link s'exécuta.
- Oui, reprit la grande femme. Je vois que tu as en toi quelque chose de mystique. Je ne peux rien t'offrir de particulier. Navi, appela la grande fée. Va voir l'arbre Mojo. Il est temps de renouer le lien avec lui.
- Oui grande fée, j'y vais de ce pas.
La petite fée qui avait parlé à Link s'appelait donc Navi. Cette dernière prit son envol dans une fissure trop petite pour Link mais suffisamment grande pour que les petites fées puissent y entrer. La grande fée prit encore la parole :
- Si Kaepora Gaebora te fait confiance alors moi aussi. Va sauver ce jeune homme que tu dois sauver et repasse par ici, j'aurais sûrement un petit quelque chose pour toi. Bonne chance.
Dans une effusion lumineuse la grande fée disparut. Link fut envahi d'un sentiment de soin. Il n'était plus fatigué et n'avait plus mal nulle part. Il remonta, retourna sur le rivage du lac et passa par un pont assez grand pour traverser la rivière. Il marcha peu de temps et vit à quel point le petit mont était petit par rapport aux autres montagnes. La cascade ne se trouvait pas loin de lui. S'il y a bel et bien une entrée derrière elle, comment y accéder ?...

Merci à Link-enfant pour l'orthographe et quelques petites modifications.

Chapitre 9 : Au bord de l'eau   up

Link se trouvait là, devant cette cascade. L'eau coulait vite, très vite. C'était la première fois qu'il observait un tel phénomène. Il avait déjà vu des petites cascades dans la forêt mais rien de comparable. Link reprit ses esprits et décida de faire le tour du Petit Mont pour trouver une autre entrée plus praticable. Le tour juste entamé, il trouva une pierre à potin qu'il décida de frapper.
- Au quatrième top il sera 19h 18, dit la pierre à potin.
- Il se fait tard et il faut compter le temps que je rentre à l'hôtel, se dit Link. Il vaut mieux que je rentre tout de suite. J'ai payé une nuit, il faut que je dorme.
Link quitta donc la pierre et le Petit Mont pour se diriger vers Bourg-Clocher. La suite n'était pas très exaltante. Il rentra à l'auberge, prit rapidement un petit dîner, se coucha et dormit dans un lit pour lequel le confort correspondait au prix payé. Le matin, il se leva, prit un petit déjeuner et retourna près de la cascade. Il fit le tour du Petit Mont, ce qui lui prit plusieurs heures de marche. Arrivé de l'autre côté sans avoir trouvé de chemin sauf une pente dangereuse et trop abrupte pour un enfant comme lui, il s'assit sur la rive. Il prit une pierre au sol et la jeta à l'eau. Il était désespéré. Il regarda le lac qui se trouvait sur sa gauche et remonta le ruisseau du regard. Il aperçut quelque chose qui se déplaçait vite sous l'eau. Ça ressemblait à un poisson mais beaucoup plus gros. Link cria pour arrêter le gros poisson mais rien n'y fit. Alors, il prit son lance-pierre dans son sac, ramassa un caillou à terre et le lança en direction du nageur. Touché ! Le poisson stoppa sa nage rapide, leva la tête pour voir qui était le lanceur et nagea vers le tireur.
- Eh ! cria l'amphibien. Pourquoi tu as fais ça, petit ?
- J'ai crié pour que vous vous arrêtiez mais ça ne marchait pas alors j'ai...
- Et tu voulais m'arrêter pour quoi ?
- Pour vous demander quelque-chose. Êtes-vous un Zora ? Je n'en ai jamais vu alors je demande.
- Oui, je suis un Zora. C'est juste ce que tu voulais me demander ?
Les Zoras sont des créatures mi-homme mi-poisson mais ce ne sont pas des sirènes. Ils ont des pieds en forme de palme, des nageoires sur les bras et une sorte de nageoire caudale mais sur la tête. Ce sont les seigneurs des eaux d'Hyrule. Link répondit :
- Non, bien sûr que non. Je me demandais comment aller dans votre village, je n'arrive pas à passer la cascade.
- Tu sais nager ?
- Oui, mais où voulez-vous en venir ?
- Eh bien, pour passer la cascade, tu dois aller dans l'eau, passer sous la cascade et monter à l'échelle qui se trouve dans la roche. Mais comme je suis là, tu peux monter sur mon dos et je te montrerai comment un Zora digne de ce nom monte au village.
Link fit un gros sourire et sauta dans l'eau. Il monta sur dos du Zora qui recula pour prendre de l'élan. Il nagea très vite en direction de la cascade et sauta dans cette dernière qu'il utilisa pour remonter puis la traversa. Il était à l'entrée du village.
Il y avait un court couloir avant de commencer à apercevoir des Zoras qui marchaient.
- Voilà, dit le Zora qui avait accompagné Link. Je m'appelle Mikau, je suis musicien au théâtre Zora dans une île au bord de la mer. Et toi, quel est ton nom ?
- Link, répondit machinalement le concerné. C'est grand ici. Oh, un Zora court vers nous !
- Salut Mikau, dit la jeune Zora en chuchotant presque. C'est qui lui ? demanda-t-elle, étonnée.
- Un ami, Link, je ne sais pas ce qu'il vient faire ici mais sois gentille avec lui, d'ac' ?
- Si c'est pour te faire plaisir... bon, tiens, c'est pour toi. Pars vite avant que papa et maman s'aperçoivent de ta venue.
Mikau prit une boite en métal que lui avait tendue la petite.
- Merci petite soeur, et dis bonjour à Lars de ma part.
Le Zora sauta dans la cascade et partit. Link regarda la jeune Zora.
- Je m'appelle Ruto, dit-elle. Bon... euh... Link... Tu viens faire quoi ici ?
- Un jeune homme est chez vous, non ? Vous le soignez, n'est-ce pas ?
- Comment tu sais ça ? Tu veux le voir ? Viens, suis-moi.
Le petit sauveteur suivit donc la jeune Ruto dans l'immensité du village. Tous les Zoras qui passaient à proximité d'eux regardaient d'abord Ruto puis Link, mais posaient un regard plus énigmatique sur celui-ci que sur Ruto. Ils arrivèrent devant des escaliers qu'ils descendirent. Kafey était assis sur ce qui devait faire office de lit. Il était plutôt grand et avait des cheveux bruns qui tendaient étrangement vers le violet. Link s'approcha de lui.
- Salut, je viens vous sauver.
- Mais ! répondit Kafey. Je ne suis pas en danger ici !
- Ça fait deux semaines que vous avez disparu, tout le monde vous a cherché en ville. Et Anju...
- Anju, comment va-t-elle ?
- Elle ira sans doute mieux quand vous serez à ses côtés. Pourquoi avoir attendu tout ce temps pour revenir ? Et pourquoi vous êtes-vous retrouvé ici ?
- Je crois qu'il est temps que je rentre, dit Kafey. Je t'expliquerai tout en chemin. Je vais d'abord aller remercier le roi et la reine de leur hospitalité.
- Suivez-moi, ajouta Ruto à cela.
Kafey remercia la Zora infirmière et s'engouffra derrière Ruto et Link dans les couloirs obscurs du village. Après peu de temps de marche, ils se retrouvèrent devant le roi et la reine Zora. Le souverain était plutôt rond et avait de petites jambes. Il était assis sur un trône à côté de celui de sa femme. Celle-ci était grande, mince et avait de beaux cheveux de couleur particulière. Elle inspirait une étrange confiance et paraissait d'une gentillesse inouïe. La reine prit la parole.
- Tu t'en vas, jeune homme ?
- Oui, répondit Kafey. Je vous remercie de votre hospitalité, vous et votre mari. Sans les Zoras, je serais mort à cette heure-ci. Je vous serai éternellement reconnaissant.
- Qui est ce petit homme qui t'accompagne ? demanda-t-elle.
- Link, dit-il. Je suis venu chercher Kafey.
- Tu n'as pas eu trop de mal à trouver notre entrée? demanda la reine.
- Un Zora nomm...
- Un Zora qu'il croisa au bord de la rivière lui a expliqué comment passer, dit Ruto en interrompant Link dans son explication. Je crois que c'est Dataro.
- Très bien. Je te remercie d'être venu me dire au revoir, Kafey. Tu seras toujours le bienvenu ici. Bonne chance pour ton mariage.
Ruto les accompagna jusqu'à une ouverture différente de celle de l'entrée.
- C'est une route plus longue que celle de la cascade, mais vous ne serez pas mouillés par ici.
- Dis-moi Ruto, demanda Link, pourquoi m'as-tu empêché de parler de ton frère à la reine ?
- Mikau et le roi sont très fâchés, répondit la petite. Il n'accepte pas que son fils devienne un musicien et qu'il refuse le trône.
- Mais... si Mikau est le fils du roi et de la reine, toi, tu es donc...
- La princesse, oui. Et je suis aussi la seule en qui mon frère a confiance.
- Désolé, s'excusa Link. J'ai failli tout gâcher avec ton frère.
- Ne sois pas désolé, tu ne pouvais pas savoir. C'est pour ça que je suis intervenue.
- Bon, on y va ? s'impatienta Kafey. J'ai une demande en mariage à faire, moi !
La route fut plutôt difficile. Il fallait descendre de pierre en pierre, ne pas se perdre dans les diverses grottes rencontrées. Ils arrivèrent en bas juste du bon côté pour prendre le pont sans se mouiller.
- Tu ne m'as encore rien raconté, demanda Link à Kafey. Alors, dis-moi tout.
- D'accord. J'étais en train de pêcher sur ma barque. D'ailleurs, je ferais mieux d'aller voir la gérante de la boutique de pêche. Donc... oui... et je suis tombé sur un poisson étrange qui explosa quand je le sortis de l'eau. Je me suis donc effondré dans ma barque. Je me suis relevé difficilement et là, j'ai vu plusieurs Araknons qui se ruaient sur moi. Ma barque s'est renversée et me voilà à l'eau. Puis, et c'est la dernière chose dont je me souviens, j'ai ouvert les yeux sous l'eau et plein de poissons squelettes m'attaquaient en me mordant de toutes leurs forces. Je me suis réveillé deux jours après chez les Zoras. J'ai mis du temps à cicatriser et à n'avoir plus mal nulle part, deux semaines. Voilà, tu sais tout. Tiens, voilà la boutique de pêche ! Je vais lui parler, attends-moi là, je n'en ai pas pour longtemps.
Link s'assit donc sur une souche d'arbre qui se trouvait près du lac. Peu de temps après, il vit la barque flotter et se rapprocher du bord du lac. Il s'avança pour regarder ce qui se trouvait à l'intérieur. Tout à coup, quelque chose le frappa à la tête et le fit tomber dans la barque. C'était un Bocoblin, monstre de Ganondorf mais plus intelligent qu'un Moblin, puisqu'il était capable d'attacher une corde autour d'un Araknon bleu, araignée à quatre pattes qui saute assez haut et arrive à marcher sur l'eau. Ce dernier tira la barque vers le fleuve. Il s'arrêta à un endroit où le courant emporterait la barque et fit un mouvement particulier qui eu comme effet de détacher la corde de son corps. Le petit bateau où Link se trouvait flottait vers la mer comme un morceau de bois qu'on aurait jeté à l'eau parce qu'il nous encombrait les mains et nous gênait dans notre progression...

Merci à Link-enfant et Linklequébécois pour l'orthographe et quelques petites modifications.

Chapitre 10 : Visite portuaire   up

Plus loin que là où dérive la barque de Link, au château d'Hyrule, Zelda était en pleine conversation avec sa mère, la reine du royaume d'Hyrule. Tengaro, le ministre conseillé du roi et désormais conseillé de la reine, accompagnait cette discussion.
- Si demain ce Link n'est pas revenu, dit la reine, je donnerai l'ordre de recherche dans la forêt.
- Mais cela risque de ne pas plaire aux Kokiris ! répondit Zelda. Il faut encore attendre, je suis sûre qu'il va finir par revenir.
- Mais j'ai vraiment besoin de retrouver cet homme, reprit la reine. Je ne pourrai dormir tranquille tant que je ne me serai pas débarrassée de l'homme qui a tué ton père. Et je le fais aussi pour le royaume. C'était un roi aimé de tous et il aimait tous les habitants du royaume. De plus, son assassin risque de tuer d'autres gens, comme cette fille dont tu m'as parlé, qui vient d'être libérée d'une grotte où elle était retenue prisonnière.
- Si je puis me permettre Majesté, demanda Tengaro, il faudrait peut-être aussi interdire l'accès à la forêt Mojo pour plus de sécurité et attendre quelques jours pour le retour de Link. Ainsi, la princesse sera satisfaite et vous aussi.
- Oui, c'est une idée qui me plaît, Tengaro, répondit la reine. C'est donc décidé, des gardes iront de ce pas bloquer l'accès à la forêt. Cela te convient-il, Zelda ?
- Oui mère. Mais une petite chose : il faudrait autoriser l'accès aux Kokiris pour ne pas les bloquer. Et pour les protéger, il suffira de placer un garde dans leur village.
- Si cela peut te faire plaisir.
- Merci mère.

Au bord du lac, Kafey sortit de la boutique, mais ne trouva pas Link. Il se posa pour réfléchir et décida, au bout de quelques minutes, d'aller demander à la gérante de la boutique de remercier Link encore une fois de sa part et de lui dire qu'il était rentré. Plus tard, lorsqu'il passa la porte de l'auberge, il vit Anju qui faillit tomber dans les pommes mais la rattrapa juste avant sa chute. Il courut ensuite vers la mairie et serra ses parents très forts. Ils lui rappelèrent qu'il serait temps de se marier et il leur répondit que c'était dans ses projets.

Le soleil se coucha, le pont-levis de la citadelle se ferma et les gens rentrèrent chez eux pour se retrouver en famille autour d'une table bien garnie. Ils rirent tous ensemble sans se douter une seconde que sur le fleuve Zora, un enfant allait vers la mer et sans lui-même le savoir. Et au petit matin, un homme sortit de sa petite cabane de pêche. Il se posa sur son petit tabouret et lança l'hameçon de sa canne. Il vit au loin, sur la rivière, une barque vide. Il se dit qu'il allait encore être coincé avec une de ces barques que les gens oublient d'attacher quand ils se posent au bord du lac. Il alla alors chercher un bâton avec un crochet au bout et attendit que la barque passe à proximité de lui pour l'attraper. Il tomba à la renverse quand il vit un enfant inconscient allongé dans la barque. Il reprit ses esprits, prit l'enfant dans ses bras et le porta jusque dans sa couche. Link ouvrit les yeux peu de temps après.
- Où suis-je ? dit-il.
- Tu n'as rien à craindre ici, lui répondit le pêcheur. Tu es dans ma cabane, sur les bords du fleuve Hylia. Comment t'appelles-tu ?
- Link.
- Que faisais-tu dans cette barque ?
- J'ai été attaqué par des monstres sur le lac... J'ai donc dû dériver et descendre le fleuve.
- Je vois... Je vais te ramener en ville et de là, tu pourras sûrement trouver une âme charitable qui te ramènera en calèche au lac.
Ils partirent donc en direction de la ville qui n'était en fait qu'un village. Le pêcheur et Link parlèrent de tout et de rien sur la route, notamment du village. Celui-ci s'appelait Papousia. Il s'agissait d'un village de pêcheurs en mer. L'accompagnateur de Link lui expliqua que lui, il avait le mal de mer et que donc il se contentait de pêcher sur les bords du fleuve. Il passait d'ailleurs la majeure partie de la semaine dans sa petite cabane. Une petite heure de marche leur suffit pour arriver à l'entrée du village.
- Va voir Ringo à la taverne et dis-lui que c'est moi qui t'envoie, dit le pêcheur. Raconte-lui ensuite ton histoire et il verra ce qu'il peut faire pour toi.
- Je veux bien, répondit Link, mais qui êtes-vous ?
- Dis-lui que numéro trois t'envoie et il comprendra.
- D'accord, merci monsieur.
- Aller, au revoir et bonne chance.
Link se mit donc à tourner dans la ville pour trouver la taverne. C'était un village large mais avec peu de maisons. Celles-ci se trouvaient pour la plupart au bord de la mer et étaient éloignées les unes des autres. Le seul bâtiment un peu grand était la mairie qui se trouvait au centre. Il y avait aussi un temple beaucoup plus petit que celui de Bourg-Clocher. Une autre infrastructure plutôt grande était le port. Il n'y avait que quelques bateaux amarrés plutôt petits. Les maisons n'étaient pas bien hautes et Link repéra donc rapidement la "Taverne de Ringo". Il entra donc.
- Eh ! cria un homme de derrière le comptoir. Cet endroit n'est pas pour les enfants, sors d'ici !
- C'est numéro trois qui m'envoie ! répondit fort Link.
- Bon dans ce cas, avance et prends-toi un tabouret.
Link fit cela. L'homme se mit en face de lui, le comptoir les séparant.
- C'est moi Ringo. Alors petit, dis-moi ce qui t'arrive.
Link ne lui raconta que la partie concernant la barque qui avait dérivé.
- Je ne peux pas faire grand-chose pour toi, malheureusement. Mais je connais une dame qui serait ravie de te raccompagner au lac en calèche. C'est une fermière qui s'appelle Crémia. Elle passe tous les matins vers dix heures pour nous apporter du lait, de la viande, et des légumes. Elle apporte ça à l'épicerie en bas de la rue. Attends là-bas, elle finira bien par se pointer.
- Merci monsieur.
Sur ce, Link quitta la taverne. En bas de la rue se trouvait bel et bien l'épicerie. Il attendit quelques temps devant puis décida d'entrer. Il s'approcha du comptoir et demanda quand Crémia allait passer apporter le lait. L'épicière lui répondit qu'elle arrivait en général quelques minutes après que l'horloge du temple de Farore ait sonné dix heures. C'est alors que l'horloge sonna et Crémia arriva au temps prévu. Elle déposa tout dans la boutique.
- Excusez-moi, demanda Link. C'est bien vous Crémia ?
- Oui, répondit-elle. Que me veux-tu jeune homme ?
- Pourriez-vous, grâce à votre calèche, m'emmener au lac Hylia, s'il vous plaît ?
- Mais... c'est très loin d'ici... hésita Crémia.
- C'est pour cela que je n'ai pas envie d'y aller pied. Ce n'est pas que je suis flemmard mais je suis vraiment loin de chez moi... En plus, je suis pressé.
- Bon d'accord, mais laisse-moi passer à la ferme avant, mon mari va s'inquiéter sinon.
- Merci beaucoup, madame.
- On part tout de suite.
Crémia reçut des rubis de la part de l'épicière et sortit du magasin, Link à sa suite. Ils montèrent dans la calèche qui se trouvait à proximité et partirent donc. Sur la route, Link lui demanda comment s'appelait sa ferme.
- C'est la ferme Romani, lui répondit-elle.
- Romani ?! s'étonna Link. Comme la grande fille du ranch Lon Lon !
- Tu connais ma petite soeur ?
- Si Romani est votre soeur, Malon aussi, et Talon est votre père.
- Alors tu connais toute ma famille, dit-elle en souriant. Quel drôle de coïncidence.
- Mais dites-moi, pourquoi avez-vous appelé votre ferme comme votre soeur ?
- En réalité, je l'ai appelée comme ma mère, qui s'appelait Romani. Quand ma soeur est née, mes parents pensaient ne pas avoir d'autres enfants et ils l'ont donc appelée comme ma mère. Mais il y eut une autre fille née sept ans plus tard. C'est d'ailleurs en mettant Malon au monde que notre mère mourut.
Créma s'arrêta de parler un instant. Son visage changea d'expression et devint plus triste. Quelques secondes plus tard, il redevint normal.
- Bref. La ferme où je vis était celle de ma mère quand elle était jeune. Quand je me suis mariée, je l'ai récupérée. Ça faisait longtemps qu'elle n'était plus habitée et nous avons dû tout refaire. Mais ça en valait le coup. Regarde, on commence à apercevoir la ferme !
La bâtisse en question était plus grande que la ferme Lon Lon. Quand ils arrivèrent à l'intérieur, Link vit plus d'animaux. Il y avait, en plus des vaches et des chevaux, des chèvres, des cochons et des poules. Chaque espèce avait son propre enclos. Il y avait aussi un grand jardin et des chiens qui y couraient en liberté. On pouvait aussi apercevoir un grand potager. Tout était très bien rangé, même les bâtiments étaient alignés.
- Nous produisons toutes sortes de choses ici, dit-elle en voyant que Link observait la ferme avec le plus grand intérêt.
Ils s'arrêtèrent devant la maison qui se trouvait à l'entrée de la ferme. Crémia descendit, caressa les chevaux et aida Link à descendre.
- Tu peux aller visiter un peu. Je reviens dans quelques minutes.
Link fit donc le tour de la ferme. Enfin, il essaya : elle était si grande ! Il eut le temps de passer dire bonjour aux chevaux dans leur enclos, de regarder les chèvres avec étonnement (puisqu'il n'en avait encore jamais vues) et de voir dans un coin de la ferme une chienne qui venait de mettre bas. Elle se trouvait dans une petite grange près de tous les autres chiens Les chiots étaient vraiment mignons. Link s'avança pour en caresser un mais la mère lui lança un regard noir et il n'osa pas avancer plus. Il repartit donc vers la maison en passant par l'enclos des chevaux où il s'arrêta encore un peu pour les regarder galoper. Mais, dans un petit coin, il vit un poulain caché derrière les pattes d'une jument qui devait être sa mère. Celle-ci avait l'air faible et très fatiguée, mais elle continuait de protéger son petit. Elle fit quelques pas et s'étala à terre. Aussitôt, Link se mit à courir en direction de la maison avant même de voir si la jument se relevait, et il cria :
- Madame Crémia, madame Crémia !
Crémia sortit alors de chez elle.
- La jument... ! cria Link. Elle est tombée et ne se relève plus !
- Ingo ! cria à son tour Crémia. Apporte le fusil, la jument est tombée. Il faut abréger ses souffrances.
- Mais pourquoi voulez-vous la tuer ? demanda Link
- Elle très malade depuis son accouchement. Elle souffrait déjà beaucoup mais tant qu'elle pouvait guérir, on l'a laissée vivre en lui prodiguant les soins que nous pouvions. Mais là, elle souffrira énormément avant de mourir si nous ne la tuons pas. Elle ne peut plus être guérie.
Un homme de taille moyenne sortit en courant, un fusil à la main, et se rua vers l'enclos des chevaux.
- Je dois aller avec lui pour faire sortir les autres chevaux. Il ne faut pas les effrayer. Va dans la maison, Link.
Ému, l'enfant la regarda, puis entra dans la maison. Au bout de quelques minutes où la jument avait dû souffrir le martyre, il entendit un coup de feu et des cris de divers animaux. Crémia, les larmes aux yeux, entra dans la maison avec le poulain dans ses bras.
- Je vais devoir m'occuper de sa petite, dit Crémia.
- Petite ?! demanda Link. C'est une femelle...
- Je suis vraiment triste que tu aies dû voir ça. Mais si tu n'étais pas venu aujourd'hui, elle aurait sans doute souffert encore longtemps avant que nous l'ayons remarqué. Mais un malheur accompagne souvent un bonheur puisqu'une des chiennes a eu des petits. Bon, je vais enterrer Matrina et nous partirons ensuite. Si tu veux venir tu peux. Sinon, reste ici et fais comme chez toi.

Merci à Dark-loup et Linklequébécois pour l'orthographe et quelques petites modifications.

Chapitre 11 : Jument, monstres et fées   up

Link était assis à la table de cuisine de la ferme. La petite jument était couchée sur une espèce de tapis de paille posé dans la maison. Elle regardait Link avec étonnement et effroi. Elle était si petite...
- Tu en auras vécu de drôles de choses, dit Link à la jument. Si jeune et déjà traumatisée... Tu sais, moi, je n'ai pas connu mes parents. L'arbre Mojo m'a dit de ne pas m'en faire et de vivre comme si j'étais un Kokiri, comme les autres. Mais je sais bien qu'un jour je grandirai et tout le monde saura qui je suis... L'arbre Mojo m'a aussi dit de me réjouir, car comme les fées nous on quittés, plus aucun Kokiri n'en a et ainsi, je peux encore plus passer inaperçu. Sauf qu'il m'est impossible de me réjouir d'un malheur. Saria me l'a dit encore l'autre jour : "Si les fées ne nous avez pas quittés, elles auraient su quoi faire contre ce méchant homme". Comme tu le vois, rien n'est simple pour moi. De plus, j'ai appris qu'elles nous avaient quittés à cause de moi. Alors imagine comment j'ai réagi. Je suis retourné voir l'arbre Mojo pour lui demander des réponses à ce sujet. Mais il ne m'a jamais expliqué. Je dois vraiment être fatigué pour parler à un cheval qui, en plus, doit se ficher de mes histoires.
La jument regarda Link avec compassion et, comme si elle avait voulu le réconforter, elle s'approcha de lui et se laissa caresser.
- Ta mère ne doit plus souffrir, maintenant, dit Link à la jument. Ne t'en fais pas, madame Crémia s'occupera très bien de toi, j'en suis sûr.
Il continua à la caresser quand la porte s'ouvrit. C'était Ingo, le mari de Crémia.
- C'est moi qui vais te mener au lac. On y arrivera dans la soirée. Je n'aime pas que Crémia fasse des voyages de nuit.
Link le fixa. Ingo passa prendre quelques pommes qu'il mit dans un sac. Il sortit alors et fit signe à Link de le suivre. Le Kokiri fit une dernière caresse à la jument, sous les yeux étonnés du propriétaire, et sortit. Ils montèrent sans un mot dans la calèche et partirent aussitôt. Link se retourna pour regarder la ferme. Il vit Crémia qui était en train de faire du jardinage. Il cria "MERCI MADAME CREMIA !" mais elle ne se retourna pas. Ingo prit alors la parole.
- Elle est un peu triste. Cet événement fait remonter en elle de vieux souvenirs, mais je suis sûr qu'elle t'a entendu.
Link prit enfin le temps de l'observer. C'était un homme de taille moyenne avec une moustache. Il était brun et, il fallait le dire, avait l'air bête et méchant. Mais si une femme gentille comme madame Crémia l'avait épousé, c'est que ça devait être un homme bon.
- Pourquoi avoir accepté de m'emmener aussi loin ? demanda alors le jeune garçon.
- Parce que Crémia t'a dit qu'elle le ferait et que j'ai des choses à faire à Bourg-Clocher, répondit Ingo. Si tu veux une pomme, prends-en une, c'est fait pour ça.
Link n'hésita pas. Il plongea la main dans le sac à côté du chauffeur et croqua le fruit à pleine dents. Il en prit une autre qu'il glissa dans sa sacoche. Le reste du parcours fut tranquille. Il dura quelques heures durant lesquelles Link réfléchit à sa vie. Ils passèrent quatre ponts dont deux plutôt grands qui passaient au-dessus du fleuve Zora. Une fois au lac, Link aperçut beaucoup de Bokoblins et d'Araknons bleus.
- Je descends ici, dit Link. Merci pour m'avoir accompagné.
- Comme tu veux, répondit Ingo. Bonne chance.
Le fermier partit vite en direction de Bourg-Clocher, tandis que Link sortit son épée et marcha sans bruit vers la cabane de la pêche. Un Araknon le vit et fonça sur lui en sautant. Le garçon sortit alors son bouclier pour se protéger et cela fut efficace. L'Araknon assommé, il put le découper avec son épée, il explosa. Cinq Bokoblins chargèrent alors dans sa direction. Link regarda de tous les côtés lorsqu'il aperçut l'île avec l'arbre, là où le hibou lui avait parlé la dernière fois. Sans la moindre hésitation, il plongea et nagea vers l'ile. Il activa la pierre et descendit voir les fées. Il reprit son souffle un instant. La grande fée apparut alors.
- Te revoilà enfin, dit-elle. Je me suis inquiétée.
- Je suis venu dès que j'ai pu, s'excusa le jeune homme. Je reviens d'un village au bord de la mer.
- Peu m'importe. Tu es revenu, c'est l'essentiel.
Link regarda toute les fées.
- Il en manque ! s'exclama-t-il.
- Du calme, répliqua la fée. L'Arbre Mojo t'attend. Mais avant cela, laisse moi t'offrir un petit quelque chose. Navi, accompagne ce jeune garçon dans sa quête.
La petite fée vola en direction de Link.
- Super, répliqua la grande fée. Partez, maintenant, et bonne chance.
Elle disparut de la même manière que la dernière fois et Link ressentit encore une fois cette sensation de soin et d'énergie.
- Allez, viens Navi, dit Link.
Ils sortirent donc et retournèrent sur le rivage à la nage. Le jeune garçon jeta un oeil vers les monstres et courut en direction de la cabane de pêche. En entrant, il s'accouda au mur, essoufflé. Navi aperçut la vendeuse et alla très vite se cacher dans la tunique de Link. Il allait lui demander pourquoi quand...
- Link ! cria la vendeuse. Je dois te remercier de la part de Kafey.
- Il est rentré ? demanda faussement Link. Tant mieux. Je vais justement devoir passer la nuit à l'auberge, encore. Mais il y a des monstres alors faites attention quand vous sortirez. Je repars. Merci.
Il s'exécuta, Navi toujours dans sa tunique verte. Dehors, Link sortit vite son lance-pierre.
- Et c'est parti, dit-il tout haut.
Navi sortit donc. Il courut vers le village mais savait qu'il ne tiendrait pas une heure à ce rythme. Les cinq monstres se ruèrent vers lui comme des pigeons vers des miettes de pain. Il se retourna et tira avec son lance-pierre pour les retarder. Mais il n'était pas un tireur d'élite et les manquait. Sur trois tirs, un toucha le ventre. Il prit une inspiration et tira la dernière pierre de son sac. Touché ! Un Bokoblin tomba. Malheureusement, les quatre autres arrivaient vite. Sans attendre, il rangea son lance-pierre et dégaina épée et bouclier.
- Fonce vers eux, épée en avant ! cria la fée.
Il le fit. Pris de vitesse, le premier monstre reçut l'épée dans le ventre. Plus que trois ! Non, toujours quatre : celui à terre s'était relevé. "Bouclier vers le haut !" entendit-il de la bouche de Navi. Il monta donc son bouclier qui para un coup et en profita pour empaler le monstre. Un de moins, pour de vrai cette fois ! Navi continua à le guider tout le long du combat. Il réussit donc à vaincre les trois derniers monstres sans trop de difficulté. Il récupéra les cinq rubis à terre et s'assit à la place de ces derniers.
- Je suis épuisé, dit-il.
- C'est normal, répondit Navi. Mais tu dois retourner à Bourg-Clocher pour passer la nuit !
- Merci Navi, rajouta Link en se levant. Sans tes indications, je ne sais pas si j'aurais réussi.
- Je suis là pour ça. Allons-y.
Tout en marchant, Link entama une discussion.
- Que se passe-t-il avec l'arbre Mojo ? demanda-t-il.
- Que veux-tu dire ? rajouta la fée.
- Je reprends depuis le début. Pourquoi es-tu allée lui parler ? Pourquoi manquait-il des fées ? Pourquoi la grande fée a voulu que tu m'accompagnes ? Comment sais-tu te battre ? Voilà.
- Tu verras tout ça avec l'arbre Mojo.
- Quoi ?! J'étais bien mieux sans toi ! Tu te caches quand un autre que moi peut te voir, tu me donnes des ordres, et par-dessus tout, tu refuses de répondre à mes question. Alors...
- Écoute petit, s'énerva Navi. Quand la grande fée m'a demandé de suivre un jeune garçon sans expérience qui partait à l'aventure, pour risquer la mort à chaque moment de la journée, pour être toujours à l'affût et le protéger des dangers, je me suis retenu de crier. Mais c'est un ordre et je me dois d'obéir. Alors si tu commences à contester mes directives, ça va mal se passer. Tu l'as toi-même dit tout à l'heure : "Merci Navi. Sans tes indications, je ne sais pas si j'aurais réussi." Alors ne dis pas que tu serais mieux sans moi, sauf si la mort te plais plus. Et avant que tu ne répondes quoi que ce soit, je suis bien plus vieille que toi et donc plus sage. Si tu ne m'écoutes jamais, adieu le héros des déesses.
- Héros des déesses ? demanda Link en arrêtant de marcher.
- Continue ta route. On verra tout ça plus tard.
Et elle se glissa dans sa tunique.
- Pourquoi fais-tu ça ? continua Link.
- Pour te protéger ! répliqua-t-elle depuis la tunique. Maintenant ne pose plus de question et marche vers la ville.
- Désolé de t'avoir offensée, s'excusa Link. Je suis un peu fatigué.
Navi ne répondit rien mais elle pensa : "C'est un bon garçon, toutefois je sens que la route va être longue, très longue..."

Merci à Linklequébécois pour l'orthographe et quelques petites modifications.

Chapitre 12 : Longue route de retour   up

Pendant ce temps, devant les portes du palais, un homme demandait un rendez-vous avec la reine.
- Vous dites que vous êtes qui, déjà ? demanda un garde.
- Agahnim, ami de feu le roi, répondit l'homme, lassé de devoir encore le répéter.
- Je ne vous connais pas et aucun ordre de passage nous a été donné.
- Et comment faut-il faire pour avoir un rendez-vous avec la reine dans cette ville ?
- Il faut demander au ministre, Tengaro.
- Alors je demande une audience avec le ministre.
- Ce n'est pas possible, vous n'êtes pas autorisé.
- Laissez-moi entrer ! insista-t-il.
- Très bien... suivez-moi, alors.
Ils passèrent la porte et suivirent le chemin menant au palais. Arrivé devant la grande porte, le garde toqua. Roger, le portier, ouvrit la porte. Le garde prit alors la parole.
- C'est pour une audience avec le ministre.
- Très bien, répondit Roger. Suivez-moi, monsieur.
- J'en ai un peu marre de devoir toujours suivre tout le monde... marmonna Agahnim.
Roger avait entendu mais ne dit rien. Ils ne montèrent pas d'escalier, mais passèrent par une porte qui menait dans un étroit couloir. Il n'y avait pour lumière que les torches sur les murs. Ils ne croisèrent personne avant d'arriver devant une porte protégée par un garde. Le garde ne fit rien et laissa entrer le visiteur.
Le ministre était assis à son bureau, occupé à lire de la paperasse, une plume en main. Il ne remarqua pas que quelqu'un venait d'entrer.
- Bonjour monsieur le ministre, dit à haute voix Agahnim pour qu'on l'entende.
- Ah... euh... bonjour, répondit le ministre. À qui ai-je l'honneur ?
- Agahnim, un ami de feu Daphnès Nohansen Hyrule, notre bien aimé roi.
- Je suis son ministre depuis plus de quarante ans et je n'ai jamais entendu parler de vous, douta-t-il en posant sa plume. Et je peux vous dire qu'il me confiait beaucoup de choses ! ajouta-t-il en se levant.
Agahnim put enfin voir Tengaro. C'était un homme plutôt vieux, petit, un dessus de crâne chauve et des cheveux sur l'arrière de la tête. Il possédait de grosses lunettes qui le rendaient un peu ridicule et son énorme moustache n'arrangeait rien.
- Maintenant, j'aimerais savoir qui vous êtes réellement !
- Je vous l'ai dit, Agahnim. Mais, vous savez, je m'en moque que vous refusez de m'accorder une audience avec la reine.
- Il s'agit donc de cela ? Vous ne m'aviez rien dit. Mais c'est vrai, je n'accorde jamais d'entretien à de parfait inconnu très... louche.
- Vous l'aurez voulu.
Agahnim lança alors un rayon du bout de ses doigts et...
- La reine sera ravie de vous recevoir, dit le ministre en souriant.
- Je savais que vous changeriez d'avis après avoir entendu mes arguments.

Link venait de marcher une heure quand il aperçut Bourg-Clocher. Il ne voulut alors qu'une seule chose : dormir et partir tôt dans la matinée pour la forêt. Il entra enfin dans la ville. Il ne perdit pas de temps et alla à l'auberge. Il y avait d'écrit : "Auberge d'Anju et Kafei" au-dessus de la porte. Il sourit en voyant qu'ils avaient déjà complété l'inscription et entra. Anju, au comptoir, hurla dès qu'elle le vit : "Kafei, c'est Link !" Elle sortit très vite de derrière le comptoir et le prit dans ces bras.
- Je ne te remercierai jamais assez d'avoir sauvé mon Kafei ! Tu es ici chez toi et peux rester aussi longtemps que tu voudras, c'est gratuit.
- Merci beaucoup, mais c'est avec plaisir que je l'ai sauvé. Je vais juste rester une nuit. Cela fait trop longtemps que je suis loin de chez moi.
- Link, tu es enfin là, dit Kafei. J'aimerais que tu m'expliques pourquoi tu as mis autant de temps à venir, une journée ! Tu étais où ? Je me suis inquiété !
- Je me suis fait attaquer par des monstres pendant que je t'attendais. Et je me suis retrouvé à dériver dans une barque. Je suis arrivé à coté du village Papousia !
- Alors je comprends pourquoi tu es là aussi tard. Je suis rassuré. Tu dois être fatigué. Suis-moi, je te montre ta chambre.
- Je connais le chemin, merci.
- Ah, non ! coupa Anju. Il est hors de question que tu dormes dans une telle chambre. Tu es un invité de marque.
Kafei emmena Link dans une chambre du deuxième étage, une grande chambre. Tout avait l'air beaucoup mieux. Le lit était plus grand, plus beau, plus confortable. Il y avait une armoire et une belle fenêtre qui débouchait sur la ville ainsi qu'un petit balcon qui donnait sur le même endroit. La chambre disposait même d'une salle de bain privée.
- Tu es ici chez toi. Mais quand je dis chez toi, c'est vraiment chez toi. Cette chambre t'est totalement réservée.
- Merci mais je n'ai pas besoin d'une chambre, j'ai ma cabane, dans la forêt.
- D'accord, mais si tu as besoin d'un pied-à-terre en ville, il y a cette chambre. Tu peux te laver, te reposer, et même ranger tes choses. Tiens, la clef. Un repas chaud t'attend.
- Très bien, je me prépare et j'arrive.
Link posa son épée et son bouclier près du lit et s'assit dessus. Navi sortit alors.
- Ces gens ont l'air bien gentils, Link, dit-elle. Tu peux leur faire confiance, crois-moi.
- Je n'ai pas besoin que tu me dises à qui faire confiance, s'énerva Link. Je suis suffisamment grand pour en décider tout seul ! Ils manquent d'argent et ils me laissent leur meilleure chambre gratuitement. De plus, je vais même manger sans payer. Alors, oui, je crois que je peux avoir confiance en eux !
- Tu sais Link, tu peux toujours faire de la publicité pour leur auberge. Ainsi, ils auront plus de clients et tu les auras payés, en quelque sorte.
- C'est une bonne idée, mais je manque de temps. Ma priorité est de retourner dans la forêt. Bon, rentre dans ma tunique, on va aller manger.
- Bonne idée, mais moi, je ne mange pas.
Link descendit donc dans la cuisine. Il mangea très bien et remonta dans sa chambre. Il se lava rapidement avant d'aller se coucher. Navi décida de faire un petit tour de nuit de la ville. Link lui ouvrit donc la fenêtre. Elle vola à travers les rues, faisant attention à ce que personne ne la voie. Mais elle n'avait pas vraiment l'air de tourner en rond ou de visiter. Elle alla du coté du parc nord et sortit de la ville. Un peu plus loin, elle vit un hibou sur un arbre. C'était un oiseau au plumage marron, le même que celui qui avait indiqué à Link la fontaine des fées du lac.
- Bonjour Navi, dit-il à la fée. Tout se passe bien avec l'élu ?
- Bonjour Kaepora Gaebora. Oui très bien, mais je commence à douter de lui. Je le trouve plutôt faible et assez solitaire. Est-il vraiment un élu des déesses ?
- Il est encore jeune et puis, qui sommes-nous pour juger le choix des déesses ?
- Oui c'est vrai mais, après tout, pour dire cela, nous ne nous basons que sur une intuition de l'Arbre Mojo. Il s'est déjà trompé une fois.
- Cet homme n'a peut-être pas sauvé Hyrule, mais je suis sur que son fils le pourra !
- S'il le fait, ce ne sera pas maintenant. Il va devoir grandir. Mais je ne me sens pas rester tout ce temps avec lui.
- Rejoins le village Kokiri, on verra après.
Navi dit au revoir au hibou et retourna dans la chambre de Link. Elle se blottit dans la tunique qui était posée sur le dossier d'une chaise. La nuit se passa tranquillement. Au réveil, Link se rhabilla et se rééquipa. Il descendit, dit au revoir aux aubergistes et sortit de la cité par la porte est. Navi savait par où était la forêt mojo. Link lui fit confiance. Mais la route fut très longue et ils rencontrèrent plusieurs monstres. Link n'eut pas de mal à les vaincre en écoutant la petite fée. Quand ils aperçurent les premiers arbres, ils s'étaient arrêtés pour manger la pomme il y avait déjà longtemps de cela. Le soleil n'avait pas encore disparu, mais s'approchait lentement de l'horizon. Le jeune garçon était exténué. Tout à coup, arrivé devant le chemin qu'il empruntait habituellement, un garde l'empêcha de passer.
- Ordre de sa majesté la reine, personne ne passe ! dit le garde d'un ton monocorde.
- Mais je suis Link, la princesse ne vous a pas parlé de moi ?
- Je ne reçois pas d'ordre de la princesse.
- Mais je dois vraiment passer ! C'est une question de vie ou de mort !
- Pour passer, il faudra me passer sur le corps.
Link s'éloigna alors du chemin. Il s'assit sur un tronc d'arbre, hors de vue du garde.
- Je ne comprends rien. Je suis persuadé que la princesse a fait en sorte que je puisse passer.
- Je suis vraiment désolée, Link. Il faut pourtant qu'on entre.
- Tu veux qu'on frappe le garde ?
- Non, bien sur que non. Mais nous ne sommes pas obligés de passer par la route.
- La forêt est trop dangereuse hors des sentiers battus.
- Il est toujours possible de passer par les bois perdus.
- Les bois perdus ?! Mais tu es folle ?! Je vais me perdre et finir en pantin des bois !
- Ne te fais pas de soucis, je vais te guider.
- Tu vas devoir m'expliquer comment tu sais aussi bien t'orienter.
- Je suis une très vieille fée.
Link sourit et se leva. Il s'apprêta à partir quand tout à coup :
- Link ! entendit-il au loin.
C'était Satina, avec Medor et son père.
- Satina ! cria-t-il alors. Que fais-tu ici ?
- C'est la princesse, elle est venue nous trouver, dit-elle une fois arrivée à sa hauteur. Nous sommes venus avec la charrette dès qu'elle nous l'a demandé.
- Comment a-t-elle su que...
- Elle dit que c'est une amie à elle qui t'a suivi, en ville.
- Zelda est passée vous voir en personne ? Cela doit vraiment être important.
- Oh oui, ça l'est. La reine a reçu la visite d'un ami du roi, Agahnim qu'il s'appelle. Il est devenu le nouveau conseiller. Il est arrivé hier soir, et il a totalement fait changer d'avis la reine. Elle a condamné la forêt. Plus personne ne peut ni y entrer ni en sortir. Il y a aussi des gardes dans le village Kokiri pour faire la loi. Mais cela ne fait qu'une journée que tout cela est vraiment en place. Alors fais attention à toi, Link, lui dit-elle en lui faisant un bisou sur la joue.
- Merci à vous. Nous allons passer par les bois perdus.
- Nous ? s'étonna la jeune fille.
- Oui, pourquoi ? Vous ne venez pas ?
- La citadelle va fermer pour la nuit. Nous devons rentrer. "Un air de tristesse et de malheurs attend Hyrule." Ce sont les derniers mots de la princesse. Bon courage, Link.
Satina paraissait triste et anxieuse. Link ne comprenait pas. Un nouveau ministre ne devait pas être si terrible. Il avait juste fait quelques mauvais choix, selon lui. Mais il ne fit aucune réflexion là-dessus. Il se contenta de les saluer et de les regarder s'éloigner de lui. Il prit alors la direction des bois perdus, se disant qu'il avait des raisons d'appréhender les situations à venir.

Chapitre 13 : L'autre forêt   up

Link et Navi arrivèrent dans les bois perdus. C'était une forêt très dense et recouverte d'immenses arbres. Aucun chemin ne le traversait. C'est pour cela qu'il était facile de s'y perdre.
- Tu sais vers où est le village ? s'étonna Link en voyant Navi ne pas hésiter sur la direction à suivre.
- Les fées ont un excellent sens de l'orientation, répondit-elle. Suis-moi, c'est par là.
Link, voyant qu'elle ne montrait aucune direction, se mit à rire.
- Pourquoi ris-tu ? s'énerva la fée. Nous n'avons pas le temps de nous amuser. Tu as le sort d'Hyrule entre tes mains.
- Désolé Navi. Mais je me suis imaginé des petites mains montrant une direction.
Pour Link, les petites fées ressemblaient plus à de petites boules lumineuses avec des ailes qu'à des êtres ayant forme humaine.
- Tu agis vraiment comme un gamin. Tu m'exaspères. Continuons notre route.
- Si on peut appeler ça une route, se moqua-t-il.
- Tu veux que je te laisse de débrouiller seul ? menaça Navi. Je ne fais pas ça par plaisir, moi. J'aurais bien aimé rester tranquillement avec mes amies. Alors maintenant tu te calmes et on continue.
- Désolé, s'excusa le jeune homme. Je ne le ferai plus.
Tout à coup, un bruit de branche qui se casse fit sursauter Link.
- Qui est là ? dit-il en dégainant son épée. Je vous préviens je suis armé... Aïe ! cria-t-il après avoir reçu un projectile dans le ventre.
- Ne me faites pas de mal, dit une fine voix sortie des buissons. Je ne suis qu'un petit Mojo sans défense.
Link avait eu du mal à le voir de par sa taille. Il avait un petit corps sur lequel tenait une tête plus grosse avec une bouche à la même échelle que la tête. Il avait aussi des feuilles vertes en guise de cheveux.
- Sans défense, mais qui sait bien viser, constata Link. J'aurais pu te tuer !
- Je suis désolé mais vous m'avez fait peur. Tirer est un peu un réflexe pour nous.
- Que fais-tu aussi loin de la forêt Mojo ? demanda Navi.
- Je me suis perdu. J'étais parti chercher quelques noix rouges pour augmenter ma puissance de tir. A cause des grands monstres, les miens sont menacés.
- Tu ressembles énormément aux pestes Mojo, que j'ai déjà affronté une fois.
- Nous n'avons pourtant rien à voir avec elles. Ce sont des lâches qui ont rejoint Ganondorf de peur de se voir éradiquer. Elles n'ont rien de gentil. Elles tirent sur tous ceux qui s'approchent d'elles. Elles ne vivent même pas en société. Elles sont totalement sauvages. Nous ne voulons avoir aucun lien avec elles. Et vous, que faites-vous loin de la forêt Kokiri ?
- Nous rentrons tout simplement chez nous, voilà tout, dit Link pour ne pas perdre de temps. J'ai été ravi de te rencontrer. Bon courage.
- Attendez ! cria le Mojo, alors qu'ils étaient toujours proches. Je pensais que vous accepteriez de nous venir en aide.
- Nous les Kokiris ne voulons rien avoir en commun avec les Mojos, dit Link.
- Qu'en dirait l'arbre Mojo ? lança le petit, sûr de lui.
- Très bien, allons-y mais, vite. Nous n'avons pas beaucoup de temps.
Le Mojo, accompagné de ses deux nouveaux amis, se rendit donc chez lui. Il avait l'air de connaître la route par coeur. C'était à l'opposé de là où voulait aller Navi. Après dix bonnes minutes de marche, ils arrivèrent dans une grande clairière où siégeait un château gardé par des Mojos.
- Voici le palais Mojo, dit le petit Mojo. Le sol est marécageux, faites attention.
Nos amis avancèrent donc prudemment, sauf pour Navi qui était retournée dans la tunique de Link, vers les deux gardes.
- Qui est cet homme ? demandèrent les deux gardes en désignant le Kokiri.
- C'est un guerrier qui a accepté d'éliminer les Stalfos, répondit le petit Mojo.
- Il n'est pas un peu "petit" pour lutter contre trois Stalfos ?
- Eh ! s'indigna Link. Je suis capable de battre n'importe qui. Et je ne suis pas "petit".
- Vous n'avait pas vraiment l'air menaçant et nous sommes désespérés. Alors allez-y. Mais pas de bêtise, ou sinon...
Les deux gardes s'écartèrent du passage. Le petit Mojo, Link et Navi passèrent devant une multitude de Mojos qui avait l'air à la fois enthousiaste à l'idée qu'un guerrier leur vienne en aide, triste sans doute à cause de la mort de certains des leurs causée par les monstres, et étonné de voir que ce fameux guerrier n'était qu'un jeune garçon. Mais leur aspiration à la tranquillité leur fit oublier ce "petit" détail. La route vers la prison des trois monstres les mena vers le sous-sol du palais.
- Tu sais à quoi ressemblent des Stalfos, Link ? chuchota Navi.
- Non, répondit-il à la même hauteur de voix. Mais ça ne doit pas être si terrible, surtout si tu es là pour m'aider. Pourquoi me demandes-tu ça ?
- Parce que je sais ce que sont des Stalfos. Ce sont des squelettes de deux mètres armés d'une énorme épée et protégé d'un gigantesque bouclier.
- A une échelle de fée ?
Mais Navi n'eut pas le temps de répondre. Le petit Mojo venait de disparaître. Il n'y avait plus personne. Ils se trouvaient désormais dans une salle de taille moyenne face à la cage des trois Stalfos. Ils faisaient vraiment deux mètres. Deux d'entre eux disposaient d'épées et de boucliers. Quant au troisième, il était doté d'une longue masse dont la tête était ornée de multiples pointes. La pièce se ferma et au même instant, les portes de la cellule s'ouvrirent. Link dégluti et Navi sortit de sa tunique. Il recula très vite vers les limites de la pièce. Malgré cela, ses adversaires n'étaient pas loin. Il sortit donc son lance-pierre et ses projectiles de son sac. Il tira en rafale sans se soucier des munitions. Les pierres touchaient mais les monstres ne semblaient pas être affectés. Il prit donc un peu de temps pour viser la tête de l'un d'eux. Elle toucha et il tituba. Link courut donc à toute vitesse, son épée en main. Le Stalfos étourdit tomba en morceau. Navi cria "roule à droite !". Notre ami fit donc une roulade comme jamais il n'en avait faite avant. La masse du Stalfos atterrit juste à sa gauche. Il resta alors bloqué à essayer de retirer son arme du sol qui demeurait coincée à cause des piques. Link n'hésita pas et trancha le squelette qui tomba, lui aussi, en morceaux. Il recula pour éviter un coup d'épée du dernier Stalfos. Malheureusement, une bourrasque fit claquer les os du premier ennemi vaincu qui se releva. Cette fois Link recula de plusieurs bons mètres. Il ne savait plus quoi faire et devait agir vite avant que celui à la masse ne revienne lui aussi. Navi eut alors une idée. Elle cria "utilise la masse pour broyer les os !". Elle parla si vite que Link ne comprit que "masse... broyer... os" mais cela fut suffisant. Il courut attraper l'arme en question. Elle était plutôt lourde et difficile à manipuler bien qu'il la tenait à deux mains. Il poussa un cri et la souleva pour la laisser retomber sur le tas d'os. L'action eut l'effet escompté et il ne resta plus que de la poussière. Cependant, les deux autres arrivaient. Alors, il mit la masse loin à sa droite et la rabattit dans un hurlement vers la gauche en dessinant un cercle devant lui. Ses deux ennemis tombèrent dans un craquement d'os infâme, il donna quelques derniers coups pour s'assurer de sa victoire. Il ne restait plus que trois tas de poussière. C'était fini, enfin. C'est alors que la porte de la pièce où il était s'ouvrit et un grand Mojo, suivi de deux gardes et du petit, entra.
- Merci jeune guerrier, dit le grand. Moi, le roi Mojo, suis fier de te nommer Mojo d'honneur de la cour du palais. Sans toi, il y aurait sûrement eu d'autres morts. Pour te montrer ma gratitude, voici 100 rubis et quelques-unes de nos noix Mojo. Elles ont la capacité de stopper un ennemi pendant quelques instants. C'est rare alors prends-en soin. Tu peux rester parmi nous aussi longtemps que tu le voudras.
- Merci votre majesté mais je suis resté loin de chez moi trop longtemps. Les miens aussi ont besoin de moi.
- Je respecte ton choix. Si tu as besoin de nous, nous serons ravis de te venir en aide. Nous allons te montrer un raccourci qui te mènera dans la forêt Kokiri sans passer par les Bois Perdus.
- Je m'en charge, lança le petit Mojo.
De sa sortie du palais jusqu'au fameux passage pouvant le ramener rapidement chez lui, Link fut acclamé. Il ne s'était jamais autant senti aimé et utile de sa vie. Il passa le reste du chemin en silence à penser aux vies qu'il venait de sauver.
- Vous y voilà, dit le petit Mojo. Suivez le chemin et vous arriverez chez vous.
- Merci mon ami, répondit Link. Mais, quel est ton nom ?
- Logo.
- Alors, merci Logo.
- Non, c'est vous que je remercie. Quand j'ai vu une fée voler au loin, dans la forêt, je savais qu'elle pourrait nous aider. Ma mère me l'a toujours dit. "Les fées sont les meilleures créatures de tout l'univers. Et même si elles n'ont pas choisi les Mojos, elles seront toujours prêtes à nous aider." Au revoir. J'espère vous revoir bientôt.
Nos deux amis prirent donc le chemin. Il passait dans une zone de la forêt que Link ne connaissait pas. Où allait-il atterrir ?
- Navi, demanda Link. C'est quoi cette histoire de choix des fées ?
- Ce n'est rien, oublie.
- Je croyais que vous nous aviez quittés.
- Oui. Et cela veux bien dire que nous étions avec vous.
- C'est bien ce que j'avais compris. Les Kokiris ont fait l'objet d'une assistance à la place des Mojos. Pourquoi nous et pas eux ?
- Je ne suis pas habilitée à te répondre.
- Je crois que je vais avoir beaucoup de choses à demander à l'arbre Mojo.
- C'est cela. Moi aussi j'ai une question pour toi, Link. Tu sais que tu as risqué ta vie juste pour prouver que tu étais fort ? le disputa-t-elle.
- Je le sais.
- Tu aurais pu te faire tuer. Tu en es conscient ?
- Bien sûr que oui.
- Alors ne refais plus jamais ça. Promis ?
- Pas de problème. J'ai eu très peur moi aussi. Mais l'important, c'est que nous ayons sauvé des gens, non ?
- Tu es un bon garçon Link. Et je suis fière d'être à tes côtés.
Le reste du chemin se passa en silence. Link méditait sur ce qu'il venait de vivre. Il venait d'aider des personnes qu'il n'avait jamais aimées faute de connaissance à leur sujet. Maintenant, il savait qu'il y avait des êtres sur qui il pouvait compter dans la forêt Mojo. Une forêt que lui et ses amis Kokiris avaient longtemps appelée : l'autre forêt.

Chapitre 14 : Nouvelles affectations   up

Saria revenait d'une petite balade dans la première partie des bois perdus.
- Bonjour Saria, demanda Mido, un ami Kokiri. Tu t'es levée tôt ce matin, dit donc. Tu avais quoi de si important à faire dans les bois perdus ?
- Cela ne te regarde pas, Mido, répondit-elle méchamment.
- Tu es tendu depuis que Link est parti du village il y a quatre jours. Tu ne devrais pas penser à lui, il est parti pour toujours. C'est un traître. Disparaître au moment où nous sommes en difficulté...
- Je t'interdis de dire cela ! Tu ne sais pas ce qui se passe. Il va revenir, je le sais !
- On n'a pas besoin de lui pour être heureux ! Je suis là, moi.
- Tu prétends m'aimer, mais tu ne me comprends jamais, cria-t-elle.
Elle courut chez elle des larmes perlant aux coins des yeux. Link lui manquait et elle avait peur qu'il lui soit arrivé quelque chose. Et Mido qui ne cessait de lui dire qu'il ne reviendra jamais... C'est alors qu'elle entendit de l'agitation dans le village. Curieuse elle ouvrit la porte et sortit pour voir ce qui se passait.
Elle vit le garde qui s'occupait du village et Link en train de discuter, les autres Kokiris non loin de là.
- Je n'ai pas le souvenir de t'avoir vu ici ces derniers jours, petit, dit le garde.
- Vous avez du mal voir alors, répondit Link. J'habite ici depuis des années. Et puis, vous m'auriez vu entrer si je venais de l'extérieur, n'est-ce pas ?
- Pourtant, les gamins ont l'air d'avoir été surpris de te voir.
- Link, comment s'est passée cette surveillance des plantes "lançantes" ? demanda Saria pour le sortir de cette situation.
- Plutôt calme, répondit-il après un clin d'oeil de son amie.
- Les plantes lançantes ? s'étonna le garde.
- Oui monsieur. Ce sont des plantes carnivores qui menacent les animaux de la forêt si elles ne sont pas surveillées, mentit Saria. On se relaie pour cela, en attendant qu'elles fanent. Là, c'est une semaine creuse où les barrières sont efficaces. On peut donc se permettre de les laisser. Allez, viens Link. Tu dois être fatigué.
Ils grimpèrent en haut d'un arbre où se trouvait la cabane de Link. Là, il lui raconta toute son l'histoire.
- C'est à peine croyable ! compatit Saria. En tout cas, elles ne t'ont pas écouté, il y a un garde ici aussi.
- Selon Satina, c'est l'oeuvre du nouveau premier ministre, un certain Agahnim. Il vient tout juste de rentrer en fonction.
- C'est plutôt étrange ça, non ? Pourquoi changer aussi rapidement ?
- Je n'en sais rien, il doit bien y avoir des raisons. La princesse ne ferait aucun choix irréfléchi.
- Peut-être. Mais pour sa mère tu ne sais pas. C'est toujours sa fille que tu vois.
- Oui c'est possible. Mais pour l'instant, je dois aller voir l'arbre Mojo. Tu viens avec moi ?
Durant le chemin, Link remercia son amie de l'avoir sorti de cette situation avec le garde. Puis, il se mit à avoir une faible douleur au ventre. Il était anxieux. Qu'allait-il apprendre ? Qu'allait-il devoir faire ? Quelles questions allait-il poser ? Il parlerait sûrement de Navi, des origines Kokiris, des Mojos et de toutes les choses étranges qu'il avait vues au cours de ces derniers jours. La route ne dura pas longtemps car l'arbre Mojo habitait presque dans le village. Ils arrivèrent dans une petite clairière. L'arbre Mojo était là, grand avec des trous en guise d'yeux et de bouche. Link prit alors la parole, respectueusement, comme à chaque fois. *
- Bonjour grand arbre Mojo, dit Link en arrivant devant lui.
- Bonjour, dirent à leur tour Navi et Saria.
- Je suis content que tu sois toujours en vie Link. Je pensais que tu arriverais plus vite. Ça fait trois jours que Navi est venue me parler. Que t'est-il arrivé ?
- Je vous raconterai plus tard. Je dois d'abord vous poser des questions.
- Je vois, répondit l'arbre parlant. Je t'écoute.
- Merci. Tout d'abord, j'étais venu pour vous demander si les gardes pouvaient venir, mais la reine s'est passée de ma réponse. Qu'auriez-vous répondu ?
- Oui, à la condition que tu sois avec eux et que la liberté de vous autres soit conservée. Mais je pense qu'il est trop tard désormais. Il va falloir faire avec.
- Non, je peux toujours retourner au palais pour négocier tout ça.
- Ton devoir n'est pas dans la diplomatie. Quelqu'un d'autre devra s'en charger.
- Et qui ? Saria ? La princesse ne la connaît pas. Et Satina est trop loin.
- C'est aux Sheikah que je pensais, dans le village cocorico. Mais nous verrons ça en temps voulu, je t'en prie continue tes questions.
- Je vais rentrer directement dans le vif du sujet. Pourquoi les fées nous ont-elles quittées ?
- C'est un secret, mais je peux te dire que cette histoire n'a aucun lien avec ce mystérieux temple qui a causé la mort du roi.
- Je ne pense pas que ce soit si différent. Quand je suis arrivé dans la fontaine et que j'ai parlé de Kaepora Gaebora et de vous, la grande fée décida de renouer le lien. S'il n'y a pas de rapport avec cette histoire, il y en a un avec moi. J'ai besoin de savoir.
- Pour le moment, il y a d'autres préoccupations. Va au village Cocorico et essaye de trouver Impa. Elle t'aidera. Tu dois régler ce problème de garde. Si mes soupçons sont exacts, ce premier ministre, Agahnim, est un obstacle.
- Je refuse de partir si je n'ai pas ces réponses !
- Pourquoi t'énerves-tu à ce point ? demanda Navi. Après tout, ces événements appartiennent au passé et n'ont pas vraiment d'importance dans cette quête qui t'es confiée. L'arbre Mojo a toujours utilisé un messager de confiance. Cette fois-ci, c'est toi. Si la grande fée a décidé de renouer avec l'arbre Mojo, c'est juste qu'il n'avait pas de messager rapide. Ainsi, je me suis chargé de cette mission car je le connais bien. Mais maintenant que je suis avec toi, une autre fée s'en occupe. Tu es satisfait ? On peut y aller maintenant ?
- J'aimerais d'abord aller à Hyrule pour voir Satina. Elle pourrait nous être utile.
- Saria peut très bien s'en charger, dit l'arbre.
- Mais c'est très dangereux ! Et elle n'est pas armée !
- Mido m'accompagnera, intervint la petite fille. Il est capable de me défendre. Et avec ces gardes dans le village, tout devrait bien se passer.
- D'accord, répondit l'arbre Mojo. Mais soyez prudent et prêts à revenir ici très vite. Je vous enverrais une fée en cas de besoin. Il en est de même pour vous, Link et Navi.
C'est sur ces mots que tous partirent voir Mido pour le convaincre de partir avec Saria et sa réponse positive fut sans surprise. Il leur fallait maintenant trouver un moyen de quitter la forêt sans être vus par les gardes.
- On pourrait utiliser le même chemin que toi et Navi aviez utilisé pour venir jusqu'ici, proposa Saria.
- Oui mais le mieux serait de trouver un chemin rapide qui nous permettra de revenir ici très vite, répondit Navi. Mais cette idée n'est évidement pas à exclure.
- Dans ce cas, il faudrait trouver un moyen de passer les gardes, avança Link.
- Alors commençons déjà par sortir du village, ajouta la fée. Nous aviserons pour passer le garde de l'entrée.
- Non, dit Mido. Je pense que le mieux est de passer par l'eau. Il y a des barques avec des rames au niveau des bois perdus. Tu t'en souviens Saria ?
- Maintenant que tu le dis, oui. On s'en sert parfois pour rejoindre une petite île. Et comme ça, les gardes ne feront même pas attention à nous.
- Alors c'est décidé, finit Navi. Nous utiliserons ces barques.
Ainsi, le petit groupe s'enfonça dans les bois perdus, mais leur chemin les mena vers la partie la moins sombre de la forêt, là où se trouvait un petit chemin de terre qui devait les mener vers le port où ils trouveraient des barques.
Une fois arrivés, les barques étaient effectivement présentes, les rames rangées à l'intérieur et toutes quatre patientaient tranquillement attachées à des rondins de bois. La traversée fut calme, Link seul était en tête tandis que Mido avait pris les rames d'office pour disait-il "Ne pas fatiguer Saria".
Une fois hors de la forêt Link et ses compagnons ramèrent vers le bord de la rivière et y attachèrent leurs moyens de transport à un vieux saule dont les branches caressaient l'onde.
Ils firent ensuite un bon bout de chemin ensemble où Link expliqua à son amie tout ce qu'elle devait savoir sur Hyrule. Ainsi, il lui parla du château et lui décrivit très précisément comment trouver la maison de Satina. Après plusieurs heures de marche, ils arrivèrent au niveau d'un pont qui passait au-dessus de l'une des deux branches du fleuve de la mort. Une pancarte ancrée entre les deux chemins indiquait à gauche le "Village Cocorico" et à droite la "Citadelle d'Hyrule".
- Bon, dit Saria. C'est ici que nos routes se séparent.
- Oui, répondit Link. Bonne chance. J'espère que tu trouveras la maison de Satina.
- Je devrais y arriver avec des indications. Et toi Link, fais bien attention. La montagne de la mort est très dangereuse.
- Ne te fais pas de souci, je resterai sûrement en bas, dans le village. Et puis Navi est avec moi. Et il faut dire que...
- Bon on y va oui ? coupa Mido. Le temps nous est compté et Hyrule est bien plus loin que le village cocorico.
- Là, je suis d'accord avec toi, gamin, ajouta Navi. Allez, hop !
Link vit s'éloigner ses deux camarades en direction du pont qui menait vers la citadelle. Ils se firent de grands gestes de la main, lui et Saria, jusqu'à ce qu'ils soient suffisamment loin les uns des autres.
Le garçon et sa fée continuèrent sur la route qui devait les mener au village Cocorico. C'était un village sur lequel Link savait peu de choses. Pendant le trajet, il essaya en silence de deviner à quoi il pouvait ressembler. Puis il pensa à Impa, qu'il devra chercher et à la montagne de la mort, qui était une montagne au sommet de laquelle trônait un volcan, l'unique volcan d'Hyrule. Cette montagne était d'ailleurs plus longue que haute selon ses connaissances à ce sujet. Navi, elle, savait déjà plein de choses sur leur destination, mais elle avait décidé de ne rien dire, car cela pourrait révéler des choses que son jeune ami ne devait pas encore savoir. Elle était donc plutôt contente qu'il ne lui pose aucune question à ce sujet. Ils mirent environ une heure pour arriver au village. Il fallait emprunter de simples escaliers pour y entrer, ce qu'ils firent.
Le village était plutôt petit. Les maisons se trouvaient sur plusieurs étages. On voyait bien qu'il avait été installé au pied d'une montagne. De là où ils étaient, on pouvait voir le clocher du temple de Nayru derrière lequel se trouvait un grand cimetière.
Link aurait bien voulu rester encore un peu ici pour contempler le village protégé par les flancs de la montagne, mais il était venu pour faire des recherches et non admirer la vue.
- Bien, dit Link suffisamment fort pour que seule Navi entende. Allons dans la taverne, il faut toujours commencer par les tavernes.
- Je te suis, répondit la fée.
Au bout d'un moment ils arrivèrent devant un bâtiment de briques rouges où un panneau de bois accroché au-dessus de la porte portait en lettres rouges l'inscription : "Le verre en feu". Poussant la porte Link arriva dans une salle à l'aspect accueillant, il y avait quatre tables posées par rangées de deux et un comptoir au fond.
- Que voulez-vous, jeune homme, lança le tavernier qui terminait d'essuyer un verre avec son tablier.
- Je cherche une femme prénommée Impa, répondit Link. La connaissez-vous ?
- Bien sûr, tout le monde la connaît ici. Mais elle n'est pas au village pour le moment. Pourquoi veux-tu la voir ?
- Cela ne regarde que moi.
- Comme tu voudras, mais sors de ma taverne s'il te plaît ou je vais avoir des ennuis avec les gardes.
- Attendez ! reprit Link. Pourrais-je savoir où elle habite ?
- Ce serait trop long de te l'expliquer. Maintenant pars, s'il te plaît.
Link sortit donc. Il s'assit sur des marches qui menaient plus haut dans le village.
- Et maintenant ? demanda-t-il à Navi.
- Je ne vois pas d'autre solution, répondit-elle. Il faut attendre qu'elle rentre. Mais comment trouver sa maison ?
- Je pense que le mieux est de faire le tour de la ville et de regarder sur chaque boîte aux lettres. Et puis, je commence à avoir faim. Cela nous permettra de nous rendre à l'auberge que nous avons vue tout à l'heure. On en a peut-être pour plusieurs jours ici.
Ils prirent donc le temps de refaire un tour de la ville, mais cette fois en faisant plus attention aux maisons. Après une recherche infructueuse Link et Navi rentrèrent dans l'auberge du village. Cette auberge n'était pas plus grande que celle d'Anju et Kafey, mais paraissait plus jolie et mieux entretenue. Etant l'unique auberge du village, elle devait avoir plus d'argent. Une femme s'avança vers le jeune Kokiri et dit :
- Pour une chambre ? Le repas de midi ?
- Euh... hésita Link pris de vitesse. Seulement le repas pour le moment.
- Très bien. Suis-moi.
Ils arrivèrent dans un réfectoire où se trouvaient six tables alignées. Certaines avaient deux chaises, d'autres quatre, l'une d'elles arrivait même à six. Il se fit asseoir à l'une des tables à deux chaises. La serveuse lui donna la carte et lui apporta cinq minutes plus tard ce qu'il avait commandé, des carottes et une cuisse de poulet, l'un des plats les moins chers Il le mangea tranquillement et trouva le repas plutôt bon. La note était de dix rubis. Mais avant de sortir, il décida de malgré tout demander à l'aubergiste où se trouvait la maison d'Impa.
- C'est la maison au toit rouge près de l'entrée du village, le 5 rue basse. Mais elle ne sera pas chez elle avant au moins demain soir. Pourquoi veux-tu la voir ?
- J'ai un message à lui transmettre, répondit Link.
- Je peux toujours le lui remettre moi, elle passe souvent ici.
- Non, il doit lui être remis par moi, et par moi seul.
- Bon très bien. Dans ce cas, j'imagine que je te garde une chambre pour la nuit.
- Oui, après tout, je suis ici au moins jusqu'à demain soir. Mettez-moi la moins chère, je la verrai ce soir.
Link retourna donc dans le village. Il ne savait pas quoi faire. Repartir dans la forêt ne lui serait d'aucune utilité et lui ferait perdre beaucoup de temps. C'est alors qu'une foule de gens attira son attention. Il y avait une vielle femme à terre. Elle venait de toute évidence de se faire voler son sac à main.
- Où est parti l'homme ? demanda l'une des personnes.
- Vers le cimetière, répondit la vieille femme en se relevant péniblement.
- Alors je crois que votre sac est perdu ma petite dame. Désolé.
Link était surpris. Pourquoi personne ne voulait aller dans le cimetière ? Il se risqua alors à le demander.
- Il y a un Goron féroce qui y habite depuis une bonne semaine, lui répondit-on. Et personne ne veut se faire tuer.
- Mais alors ce voleur est en danger ! s'agita Link. Il faut aller le sauver.
Et il partit en courant. Il n'avait pas réfléchi, comme si un souffle étrange le poussait vers le cimetière. Une fois entré, il vit un Goron de dos qui tenait un homme. Link cria de le lâcher mais rien ne se passa. Alors, il tira un projectile dans sa direction à l'aide de son lance-pierre. Le Goron se retourna, énervé. L'homme qu'il soulevait tenait fermement un sac à main. Link dégaina alors très vite son épée et son bouclier.
- Posez-le ou je n'hésiterai pas !
- Pars d'ici, dit calmement le Goron. Ce n'est pas une petite épée et un simple bouclier en bois qui va me faire peur. Je ne lui ferai aucun mal.
- Posez-le ! Je ne le répéterai pas ! hurla Link.
- Comme tu voudras.
Le Goron laissa alors tomber le voleur et se mit à courir vers Link. Il le frappa d'un énorme coup de poing, que le Kokiri para. Le garçon fut projeté en arrière et vit son bouclier se briser sous la force du coup. Il recula alors de plus belle et entendit Navi lui dire d'utiliser une noix mojo. Il en prit vite une dans son sac et la lança sur le Goron quand il fut suffisamment près. Ce dernier tomba alors en arrière et ne bougea plus. Lorsqu'il reprit ses esprits, il vit une épée sous son cou.
- Ne me fais aucun mal, dit-il alors.
- Mais je n'en ai pas l'intention, répondit Link en rengainant son épée. Je voudrais juste savoir ce que vous faites ici.
- Je suis Darunia, chef de la grande tribu des Gorons. Mais, Darmani, notre meilleur soldat, vient de prendre ma place estimant que je n'étais pas apte à gérer cette crise. Mon père, l'ancien chef est mort il y a une semaine de cela. Alors, j'ai décidé de quitter le village tant que ma place légitime ne me serait pas rendue. Et je suis ici pour trouver un plan.
- De quelle crise parlez-vous ? Je ne comprends pas très bien.
- Nous avons aperçu un dragon entrer dans le volcan. Et depuis, il ne cesse de rentrer dans des petites éruptions menaçant les miens. S'ajoutant à cela l'arrivée d'horribles monstres qui ont tué plusieurs d'entre nous, dont mon père. Ces créatures sont très résistantes et crachent de terribles flammes. Darmani arrive à en éliminer. Il a donc décidé d'enseigner sa technique aux autres Gorons. Il est vraiment très puissant, plus que moi en tout cas.
- En quoi le fait d'apprendre à se battre est une mauvaise chose ? Ce n'est qu'une histoire de place ?
- Non, bien sûr que non. Le problème majeur est ce que compte faire Darmani ensuite. Selon lui, les humains sont des parasites et c'est d'eux que viennent les fléaux qui s'abattent sur nous depuis toutes ces années. Il y a douze ans, mon père avait géré le problème. Mais cette fois-ci, je suis seul et incapable.
- Que s'est-il passé il y a douze ans ?
- Volcania, un dragon sans ailes vainquit notre dragon protecteur, Valoo, ce qui eut pour effet de supprimer notre alliance avec les Piafs. Mon père tua à son tour Volcania, avec l'aide d'un jeune homme, qui te ressemblait étrangement, d'ailleurs. Mais cette crise-là est pire que la précédente. Selon moi, ce nouveau dragon est Ignis, l'un des sept dragons protecteur du monde des monstres. L'un des sept dragons qui sauva le roi. Si j'ai raison, cela veut dire que tout est perdu. De plus, Darmani refuse de m'écouter... Mais pour toi c'est diffèrent. Tu es un garçon plutôt doué en combat. Tu pourrais peut-être...
- C'est une mauvaise idée ! cria alors Navi qui venait de sortir de la tunique de Link. Je suis désolé de vous décevoir, mais nous ne sommes pas là pour partir à l'aventure.
- Si, Navi. Nous sommes là pour ça. Et puis nous n'avons rien à faire jusqu'à demain soir. Cela ne nous engage à rien d'aller faire un tour dans son village.
- D'accord, mais je t'aurais prévenu.
- Super ! s'exclama Darunia.
Toute la petite bande sortit alors du village par la route qui menait dans les montagnes. Link était ravi de pouvoir partir à nouveau à l'aventure. Il en avait même oublié le sac de la vieille dame, le voleur et son bouclier. Tandis que Navi, elle, était craintive quant au possible sort de Link et pour ce qu'il allait apprendre.

Merci à FlambyMaster pour quelques petites modifications.

Saria et Mido apercevaient enfin la citadelle d'Hyrule. Ils venaient de marcher presque six heures dans le plus grand silence. Mido était jaloux de Link. Comment arrivait-il à plaire à autant de filles alors que lui n'en demandait qu'une seule ? Et elle, aimait Link. Mais il ne perdait pas espoir. D'autres Kokiris aimaient Link et il avait Saria pour lui tout seul, maintenant. La Kokiri, quant à elle, ne se posait pas tant de questions. Elle était trop occupée à mener à bien sa mission. Être enfin dans la course lui faisait le plus grand bien.
- Voilà, nous y sommes, dit Saria. La citadelle d'Hyrule. Il devrait y avoir des monstres ici, selon Link.
- C'est peut-être lié aux gardes que l'on voit là-bas, répondit Mido en montrant du doigt un groupe de gardes situé plus loin.
- Tu as sans doute raison. Allons-y.
Nos deux amis entrèrent donc dans l'incroyable ville qui se trouvait devant eux. Ils découvrirent qu'il était possible de réunir beaucoup de gens au même endroit et qu'ils pouvaient parler tous en même temps sans problème. Chez les Kokiris, tout était plutôt calme. Il n'y avait déjà pas autant de monde et chacun respectait l'autre. Saria observa la grande place pour trouver le grand panneau que lui avait indiqué Link. Elle prit alors la main de Mido et traversa la foule en direction de ce fameux panneau qu'elle venait d'apercevoir. Le jeune homme n'eut pas le temps de rougir que Saria était déjà dans la seconde rue à gauche. Une fois la boulangerie passée, elle tourna à droite se dirigeant tout droit vers la bibliothèque. Puis, sans tarder, elle passa sous une grande arche rouge et continua jusqu'à arriver dans la rue de la fontaine où elle s'arrêta devant la porte d'une simple maison portant le numéro 17. Mido était toujours à sa suite essayant de comprendre comment il était arrivé là, tandis que son amie frappait trois coups à la porte. Enfin Saria lâcha la main du Kokiri et la porte s'ouvrit.
- Saria ?! s'étonna Satina. Que fais-tu ici ?
- Bonjour Satina ! lança-t-elle, essoufflée. On peut entrer ?
- Oui, bien sûr, répondit-elle en se poussant de la porte.
Tous trois allèrent s'asseoir autour de la table.
- Mon père est parti faire quelques achats en ville, reprit l'hôte. Alors, que me vaut votre visite ?
- Il faut que nous en sachions plus sur le nouveau conseiller, Agahnim, répondit Saria d'un ton décidé.
- Voilà ce que je sais. Un matin, des affiches étaient placardées dans toute la ville indiquant le changement de ministre et, dans la journée, la princesse Zelda est venue nous voir pour nous demander d'aller en parler à Link. Elle ne semblait pas très rassurée de la tournure des événements. Tengaro ne paraissait pourtant pas en danger. Il était à ce poste depuis 40 ans et tout le monde l'aimait bien.
- Oui, en effet, tout cela est très bizarre, fit Saria calmement. Je ne vois qu'une seule solution, aller au palais et rencontrer la princesse.
- Et si nous essayons de trouver Tengaro ? demanda Mido. Il saura nous en dire plus, j'en suis certain.
- C'est une excellente idée ! s'exclama Satina. Mais l'ennui c'est que je ne sais pas où le trouver.
- S'il habitait au palais depuis 40 ans, il ne doit pas avoir de maison en ville et vu la manière précipitée dont il est parti, il ne doit plus être au château. Je propose donc de faire le tour des auberges de la ville.
- Très bien dit Satina. On se sépare. Ici dans une heure.
Saria, Mido et Satina partirent donc chacun de leur côté frappant à la porte de chaque auberge demandant si par hasard le ministre du roi ne s'y trouvait pas. Mais au bout d'une heure, personne n'avait trouvé de piste. Mido leva les yeux vers le ciel, fatigué d'avoir fait tous ces allers-retours dans la grande ville. C'est alors qu'il réalisa qu'il se trouvait devant le portail du palais. Il s'approcha alors du garde. Il savait qu'il n'obtiendrait pas de réponse mais décida de tenter quand même puisqu'il n'avait plus d'idée.
- Bonjour, savez-vous quelque chose sur le nouveau ministre ?
- Quoi ? s'étonna le garde. Tu crois que je vais donner des informations à un gamin ? Allez, va jouer plus loin. Laisse les grands travailler tranquillement.
- Non ! Je ne partirai pas sans information sur le ministre !
- Pour qui te prends-tu à me manquer de respect comme ça ? Je suis un garde, j'ai le droit d'utiliser mon arme, dit-il en agitant sa lance devant Mido.
- Et moi je suis capable d'utiliser mon épée, lança-t-il en dégainant son arme.
- Tu commences à me taper sur les nerfs, petit garnement ! hurla le garde.
- Je n'ai pas peur de vous ! répliqua le jeune homme sur le même ton, épée bien en main.
- Mido ?! dit un homme qui passait par-là. Que fais-tu ici ?
- C'est votre fils ? demanda le garde.
- Non, enfin... Si. Je le cherchais. Il aime bien me voler mes armes et prendre la fuite de la maison. Viens Mido. Arrête d'embêter ce garde.
Mido rangea son épée et marcha vers l'homme qu'il reconnut comme étant le père de Satina. Monsieur Smith partit alors en direction de la maison, le Kokiri à sa suite.
- Mais tu es dingue, mon garçon ! dit-il en marchant.
- Je suis désolé mais je m'emporte vite. Ça m'énerve que tout le monde me prenne pour un gosse.
- Mais tu en es un, en tout cas tu en as l'apparence et le comportement. Je veux bien que tu sois le plus vieux Kokiri mais cela ne fait pas de toi un adulte pour autant.
- J'ai quasiment votre âge !
- Oui, moi je le sais, mais pas les autres. J'étais un Kokiri moi aussi je te rappelle.
- Ah bon ?
- Tu ne le savais pas ? Je pensais que l'arbre Mojo vous en avait parlé depuis le temps. Mais la question n'est pas là. Que fais-tu ici ?
- Je suis venu avec Saria pour trouver des informations sur Agahnim. Je dois les retrouver, elle et Satina, chez vous. Et vous, vous faisiez quoi ?
Je rentrais quand j'ai entendu de l'agitation venant du palais et je suis venu voir ce qui se passait. Continuons notre route, les filles doivent t'attendre.

Le village Cocorico paraissait tout petit de là où Link, Darunia et Navi étaient. Ils arrivaient à voir vraiment loin. Link était persuadé que les petits murs gris qu'il voyait à l'horizon étaient la citadelle d'Hyrule. Il était admiratif devant l'incroyable vue que lui offraient les montagnes de la mort. Il ne pensait plus à rien tant le vent qui lui caressait le visage était apaisant. Mais la réalité se rappela à lui suite à une explosion qui lui fit perdre l'équilibre.
- Ce n'est rien, fit le Goron. C'est juste le volcan. Des éruptions internes. Nous n'avons rien à craindre ici mais ne tardons pas. Le village n'est pas loin.
Link vit alors une porte en pierre bloquer l'entrée d'une grotte.
- Darunia ? lança le garde de la porte. Te revoilà enfin ! Tout le monde s'inquiétait pour toi !
- Ah oui et en quel honneur ? répondit-il méchamment. Je ne suis plus votre chef que je sache. Darmani ne vous suffit pas ?
- Calme-toi, Daru ! Je faisais partie de ceux qui voulaient que tu restes, tu sais. Et tu es toujours un Goron. Un frère. Nous tenons tous à toi. Mais tu ferais mieux d'entrer, toi et ton ami Hylien.
- Je ne suis pas Hylien mais Kokiri, précisa Link.
- Oui, si tu veux, petit. Entrez maintenant.
La porte s'ouvrit alors sur une immense grotte creusée dans la roche. Cette dernière montait vraiment très haut et était constituée de différents paliers. Les Gorons allaient et venaient librement dans cette immense cavité. Certains étaient en famille, d'autres avaient des cailloux dans les bras, et d'autres encore roulaient à toute vitesse entre les différents points du village. Link n'avait jamais vu autant de Gorons de sa vie. Il était époustouflé.
- Et maintenant allons voir Darmani, lança Darunia. Il faut lui dire que nous sommes prêts à chasser ce dragon.
Ils empruntèrent alors un escalier creusé dans la roche qui les fit descendre dans une sorte de gouffre. Le Goron, devant une belle porte sculptée située devant eux, ouvrit cette dernière sans poser de question.
- Darunia, je suis heureux de te voir, s'exclama un grand Goron aux cheveux blancs et ébouriffés.
- Ne joue pas à ce petit jeu avec moi Darmani. Tu aurais préféré que je sois mort.
- Détrompe-toi, mon ami. Je ne suis pas devenu chef par soif de pouvoir mais par amour envers mon peuple. Aucun d'eux n'a essayé de me renverser.
- Par crainte, pas par acceptation. Aucun d'eux ne veux de toi comme chef. Tu es un guerrier, pas un dirigeant. Laisse donc le sale boulot à ceux qui savent le faire !
- Mais réveille-toi Daru ! Nous sommes en guerre ! Ces drôles d'araignées qui sillonnent les flancs de la montagne et ces espèces de gros lézards cracheurs de feu ne sont pas là pour notre fameuse danse goron et ce n'est pas avec de belles paroles que tu vas les repousser. Il faut se battre !
- Justement, ce garçon est là pour m'aider. Il est très fort. Je suis sûr qu'avec un arc, il sera encore meilleur.
- Un Hylien ? As-tu oublié ce qu'il s'est passé la dernière fois ?
- Non, bien sûr que non ! Et justement. Il peut y arriver, comme l'autre avant lui.
- Je reste persuadé que les humains ne nous apportent que le malheur. Si Valoo était là, il aurait su quoi faire. Il y a douze ans, le garçon eut beaucoup de chance c'est tout.
- Comment peux-tu le savoir ? Tu n'étais qu'un jeune Goron.
- Cet Hylien a tué mon père, Darunia ! Combien de fois faudra-t-il que je te le dise ?
- Laisse un peu ta rancoeur de côté, il n'est juste pas arrivé à temps pour le sauver, il n'y était pour rien. Link peut nous aider, j'ai foi en lui.
- Dans ce cas, allez massacrer ce dragon au plus vite plutôt que de parler.
- Pas sans toi. Tu es le seul capable de nous aider. Tu es fort et courageux. Si tu ne le fais pas pour moi, fais-le au moins pour ton peuple. Maintenant que tu es le chef, c'est ton devoir. Mon père est mort en le faisant, ne trahis pas sa mémoire.
- Ce dragon est inatteignable pour l'instant. Ce qu'il faut faire maintenant, c'est éliminer ces monstres pour calmer le volcan.
Darmani ouvrit une porte située derrière le petit trône en pierre de la salle. Il s'en dégageait une chaleur étouffante.
- Link ne peut pas résister à la chaleur du volcan Darmi, dit Darunia. Il va falloir passer par l'extérieur.
- Très bien, répondit le chef en soufflant. Mais ce n'est pas comme ça que tu vas rendre ce petit légitime.
Les deux Gorons et Link sortirent donc du village et commencèrent à suivre un long chemin qui montait dans la montagne. Au bout de cinq minutes, ils tombèrent sur une Araknon rouge qui fonça sur Link sans qu'aucun d'eux ne le remarque, sauf Navi.
- Attention ! hurla-elle.
Link fit un pas de côté et sortit son épée. Darunia était sur le qui-vive alors que Darmani admirait la scène en attendant une erreur pour pouvoir dire qu'il avait raison. Ce moment ne vint heureusement pas et Link frappa le monstre au moment où il lui sauta dessus. Le monstre explosa et il récupéra le rubis rouge qui tomba.
- Bravo Link ! s'exclama Darunia. Tu as de très bon réflexes, je ne l'avais pas vu du tout.
- Ouais, pas mal, répondit Darmani. Mais pas suffisant pour battre un puissant dragon.
Ils continuèrent leur route en éliminant tous les monstres qui passaient devant eux. Enfin ils arrivèrent devant un mur droit et escarpé, qu'il était possible d'escalader.
- L'entrée du volcan est plus haut, dit Darunia. Nous allons faire le tour. Nous avons un chemin fait spécialement pour nous puisque nous ne pouvons pas escalader. Ce chemin est impraticable pour les non-Gorons. On se retrouve en haut.
Et les deux Gorons partirent pour se mettre en boule un peu plus loin et rouler.
- Allez, Link, lança Navi. Tu as voulu les aider alors maintenant tu grimpes.
Mais Link resta là à fixer la paroi abrupte. Il n'avait jamais escaladé que des arbres et ils étaient moins hauts que cette falaise. La chute ne pardonnerait pas et il savait qu'il ne pouvait pas y arriver du premier coup. Link ne savait plus quoi faire. Il refusait de laisser tomber ces Gorons mais n'avait pas le choix. Sa peur était trop grande.
- Je ne suis pas prêt... dit alors Link. Je ne suis pas prêt ! cria-t-il alors de plus belle. Je ne se suis qu'un simple Kokiri, un incapable. Tu avais raison Navi.
La fée ne savait quoi répondre. Elle n'avait cependant pas le droit de flancher.
Et bien rentrons dans ce cas. Passe au village goron pour les prévenir en cas de retour de Darmani et Darunia. Je suis désolée Link. Quand tu seras décidé à revenir, nous le ferons.

Darunia attendait devant le volcan. Darmani était avec lui.
- Ton cher ami humain nous a laissé tomber, lança ce dernier. Je t'avais dit que les cris venaient de lui. Il n'est pas prêt.
- Je suis toujours aussi convaincu que tu as rêvé, Darmi. J'ai confiance en lui.
- Tu le connais à peine. C'est juste un jeune garçon qui voulait prouver sa force.
- Il m'a raconté, sourit Darunia. Il a sauvé une jeune fille, un jeune garçon et le peuple Mojo. La princesse croit en lui. Ainsi que l'Arbre Mojo. C'est un Kokiri et non un Hylien.
- Il t'a menti, c'est évident. Les humains sont comme ça. Il ment pour ensuite nous écraser le coeur. C'est Recht qui m'a ouvert les yeux. Nous avons tous un fardeau lié aux humains. Dommage que tu en aies fait l'expérience maintenant.
- Oui, je me souviens. Tu étais devenu très proche de lui. Il t'avait même promis de ramener ton père vivant.
- Tu vois, Link n'est pas diffèrent de lui.
- Il a une fée.
- Une fée ? Mais pourquoi ne me l'as-tu pas dit plus tôt ?
Darmani se mit alors à courir dans la grotte volcanique. C'est alors qu'un Goron arriva en roulant sur le plateau.
- Darunia, c'est Link. Il est reparti et s'excuse de ne pas pouvoir vous aider. Il ne peut vous rejoindre à cause de la falaise. Je suis désolé. J'ai cru comprendre que tu croyais en lui.
- S'il a peur, je crois encore plus en lui qu'avant. Rentre et préviens tout le monde que Darmi et moi allons rester ici quelques temps. Tu connais la procédure.
- Oui chef, répondit le Goron qui repartit en boule par l'horrible pente que seuls les Gorons pouvaient emprunter.
Darunia fila alors à son tour dans la grotte volcanique. Il était heureux de pouvoir enfin faire revenir Darmani à la raison.

Chapitre 16 : Pas de géant   up

Tengaro buvait son lait au comptoir du Milkbar, le regard vide au même titre que son esprit et que le bar. Plus rien ne comptait pour lui. Après quarante ans de bons et loyaux services au royaume et à la famille royale, tout était fini pour lui, du jour au lendemain. Toute une vie de sacrifices réduite en cendres par un seul homme ! Cette pensée l'obsédait. Il en rêvait même les nuits, quand il arrivait à dormir. Mais le pire, c'est qu'il n'avait toujours pas compris pourquoi. C'est alors qu'un homme grand entra dans le bar, suivi par 3 enfants dont deux habillés tout en vert et un jeune homme aux cheveux violets. L'homme s'assit à côté du ministre et les autres firent le tour du bar, comme si de rien n'était.
- Monsieur le ministre, lança-t-il. Je m'appelle Maguo Smith et j'habite à Hyrule. J'ai avec moi deux Kokiris qui sont en mission officielle pour l'arbre Mojo. Nous cherchons à en savoir plus sur le nouveau ministre et les circonstances de votre départ. La princesse est venue nous trouver, ma fille et moi, pour nous faire part de son inquiétude, reprit-il après avoir attendu une réaction de Tengaro qui ne vint pas. Elle ne fait pas confiance en Agahnim. Elle trouve sa mère changée depuis son arrivée et a peur pour elle. Elle ne fait plus confiance à personne, même à Link.
- Link ! C'est ce garçon la cause de tous mes problèmes ! Dégagez de ce bar, vous et votre petite bande de rigolos. Et profitez-en pour brûler cet arbre incompétent et ces petits protégés ridicules, et Link avec !
- J'ai toute confiance en l'arbre Mojo ! hurla Saria en serrant fort ces points.
- Et sans Link, je serais sûrement morte entourée de chauves-souris dans une grotte à l'heure qu'il est, rétorqua Satina sur le même ton que Saria.
- Il est venu me chercher chez les Zoras alors qu'il ne me connaissait uniquement parce que ma fiancée pleurait dans le temple ! aboya Kafey en se ruant sur le ministre.
- Stop ! cria M. Smith en bloquant le jeune aubergiste de la main. Regarde ces yeux, il n'est pas lui-même, il est victime d'un mauvais sort. Partons, nous n'apprendrons rien de plus de lui. Au revoir Monsieur le ministre, finit le père de Satina sur un ton doux. Prenez soin de vous.
Tangaro retomba alors dans ces pensées, le regard aussi vide que son esprit. Toute la bande sortit, après s'être excusée auprès du barman. Ils marchèrent d'un pas pressé en direction de l' "Auberge d'Anju et Kafey", énervés. Nos amis s'assirent autour d'une table dans la partie réservée au personnel. Pendant une minute le silence se fit pesant. Le maire de Bourg-Clocher, père de Kafey, entra.
- J'en déduis par ce silence et vos mines déconfites que mon cousin n'a rien dit de spécial. Quand je l'ai vu débarquer ici il y a deux jours, il m'a paru tellement bizarre... Mais, dites-moi, comment avez-vous su qu'il serait à Bourg-Clocher ?
- Je travaillais au palais dans le temps et j'y ai appris que vous étiez sa seule famille. Alors je me suis dit que, après avoir été éliminé du palais et de la citadelle de cette façon, il ne pourrait venir qu'ici.
- Mon cousin a toujours été très prévisible. Qu'allez-vous faire maintenant ?
- Réfléchir. Que savons-nous sur Agahnim ?
- Qu'il a pris le poste de premier ministre en moins d'une journée, fit Satina avec entrain.
- Qu'il a probablement jeté un sort au ministre Tangaro, continua Mido.
- Que l'arbre Mojo se méfie de lui, poursuivit Saria.
- Ainsi que la princesse, ajouta Satina.
- Bon, reprit Maguo après une minute de silence. Il a sans doute des pouvoirs et les gens se méfient de lui. On peut dire qu'on n'a rien.
Rentrons papa, finit Satina. Tangaro ne nous apportera rien de plus. Ce qui n'est pas le cas de la citadelle.

Sur son lit, dans l'hôtel du village Cocorico, Link attendait, réfléchissait, s'embêtait, se demandait, ne savait pas quoi faire. À quoi bon continuer si le simple fait d'escalader une petite paroi de rien du tout le faisait reculer ? Une petite paroi de rien du tout, c'est comme cela qu'il se forçait à voir le mur immense qui s'était dressé devant lui. Il voulait tellement se rendre utile, voir des visages heureux comme ceux des fleurs Mojos après s'être occupé de ces deux Stalfos ou de Satina et de son père après la libération de son amie des mains de monstres. Alors que là, la seule chose qu'il avait réussi à faire, c'était de faire perdre toute forme d'espoir aux Gorons. Seulement cette fois, il était démuni. Cette falaise avait eu raison de sa grande détermination. Il ne lui restait plus qu'à retourner voir l'arbre Mojo et à lui dire qu'il était nul et incapable de mener à bien une mission aussi simple que celle-ci. Soudain, Navi prit la parole comme si elle avait réussi à lire dans ses pensées.
- Tu ne vas pas renoncer pour si peu ! Surtout que ta mission principale est de contacter Impa et non de faire le bon samaritain en sauvant une tribu de Gorons. Oui, tu as réussi à sauver les fleurs Mojos. Oui, tu as sauvé Satina. Oui tu as contribué au retour de Kafey. Mais tout ça n'était que du bonus.
- Du bonus ?! s'énerva Link. Tu es en train de me dire que l'aide apportée par Satina et son père ne sert à rien et qu'elle aurait mieux fait de rester enchaînée dans cette grotte ? Que les Mojos auraient dû se faire tuer pendant qu'on regardait ailleurs ? Je ne suis pas comme toi Navi ! Je ne suis pas du genre à laisser les gens souffrir alors que je peux les sauver !
- Tu sembles oublier un peu vite qu'à l'instant tu étais prêt à tout abandonner, même ta mission principale. Tu crois que je n'ai pas compris ton intention ? Je suis une fée, Link. Et je suis liée à toi, à un point que tu ne peux pas encore imaginer. Renonce aux Gorons si tu veux mais ne renonce pas à l'arbre Mojo. Ne renonce pas à moi. Lui comme moi avons une immense foi en toi.
- Navi... Je ne sais pas quoi te dire... J'ai presque honte d'avoir douté, maintenant. Mais tu as raison, je ne dois pas abandonner. (Link se leva d'un bond). Allons trouver Impa !
Il sortit de la chambre et dévala les escaliers à toute vitesse. Le garçon courut quelques mètres dans la ville et stoppa net sa course. Impa n'était censée rentrer à Cocorico que le lendemain matin, il était donc inutile de la chercher maintenant. Il remonta dans la chambre.
- Elle n'arrive que demain, dit-il à Navi. Je fais quoi en attendant ?
- Utilise ta tête. Sois plus malin. Va au temple de Nayru par exemple. Les déesses sont toujours prêtes à écouter et aider ceux qui le demandent sincèrement.
Et Link s'exécuta. Le temple était moins grand que celui de Bourg-Clocher mais il s'enfonçait sous la montagne, le rendant ainsi bien plus long. Il n'y avait personne à l'intérieur. Navi en profita donc pour faire un rapide cours à son protégé.
- Il y a quatre temples à la gloire des déesses dans tout Hyrule. Le temple de Din, situé à Bourg-Clocher, que tu as déjà visité et qui, par la hauteur de son clocher, célèbre la création du monde par Din, déesse de la force. Le temple de Farore, situé à Papousia qui, par sa proximité avec la mer, célèbre l'ambition que nous a donnée Farore, déesse du courage. Le temple de Nayru, situé donc ici-même à Cocorico qui, creusé dans la montagne, célèbre la beauté de nos paysages et l'implication positive qu'ils ont sur nous grâce à Nayru, déesse de la sagesse. Et enfin le temple de la Triforce, situé à Hyrule, qui, par sa place centrale dans la citadelle, célèbre la combinaison de ces trois déesses, de ces trois énergies. Ce sont ces énergies, force, courage et sagesse qui ont permis à Hyrule d'être ce qu'elle est aujourd'hui, aux peuples de vivre comme ils vivent aujourd'hui, à toi, de t'être retrouvé ici-même aujourd'hui. Car les déesses te guident. Et avec le temps, elles t'écouteront autant que toi tu les écouteras.
Link s'assit sur l'un des bancs situés près de la grande statue de Nayru. Il ferma les yeux et tenta d'écouter les déesses. Il se concentra aussi fort que sa volonté le permettait mais rien ne se produit. Il resta alors dans le silence à attendre, sans changer de position. C'est le bruit de la porte du temple qui fit que Link sortit de sa tentative de transe et regarda en direction de cette dernière.
- Et c'est pour cela qu'Impa rentre demain, dit un enfant habillé en bleu à un homme d'âge mûr habillé d'une grande robe marron.
Lorsqu'ils virent Link, ils se turent. Notre ami regarda le jeune garçon avec curiosité. Il portait une sorte de tabar sur lequel était dessiné un oeil qui pleurait une grosse larme sortant de la pupille. Les deux personnes avançaient dans le temple en silence. Link hésita. Il avait envie de leur parler mais ne savait pas comment faire. En plus, c'est à Impa qu'il devait parler, à personne d'autre. Tout le monde connaissait Impa dans cette ville et il ne voyait pas en quoi des informations sur elle seraient utiles. Mais il avait beau se forcer à penser cela, sa curiosité le piquait au vif. Au moment où il allait se lancer, Navi sortit de sa tunique et cria :
- Reynald !
L'homme en marron regarda alors dans la direction de Link.
- Navi ? C'est bien toi ? s'étonna-t-il.
- Oui, c'est bien moi. Je suis en mission pour l'arbre Mojo.
- Pour l'arbre Mojo ? Alors cela veut dire que...
- Oui, c'est ce jeune garçon. Kaepora Gaebora lui-même est intervenu. Alors Reynald, comment se porte le temple ?
La fée et l'homme parlaient mais Link n'écoutait plus. Lui et le jeune homme se regardèrent un peu gênés.
- Je m'appelle Sheik, lança le garçon. Et lui, c'est Reynald, le prêtre de Cocorico. Il vit ici depuis vingt-et-un ans avec sa fille, Louda. Et toi, tu es ?
- Link. Kokiri. En mission pour l'arbre Mojo avec cette fée, Navi.
Reynald regarda Link.
- Alors c'est toi. Tu es exactement comme je l'imaginais. Si grand, si fort, si motivé. Tu cherches à faire croire au monde que tu es sûr de toi alors que tu doutes. Je vais te dire une chose, mon jeune ami. Le doute est bon s'il mène à se remettre en question. S'il te plonge dans l'inaction, remets-toi en question et repars. Mais je suis certain que Navi a fait tout ce qu'il faut pour te redonner de l'entrain.
- J'ai de l'entrain, répondit Link. Mais je suis bloqué par un mur que je n'arrive pas à escalader.
- Oui, reprit Navi. Mais le plus important, c'est surtout de trouver Impa, n'est-ce pas, Link ?
Reynald et Sheik se sourirent et le prêtre lança :
- Impa n'arrive que demain. Il te reste bien assez de temps pour escalader ton mur. J'ai même un petit quelque chose qui pourrait t'être d'une très grande utilité. Suivez-moi.
Link suivit alors Reynald et Sheik dans une salle située à l'arrière du temple. L'homme ouvrit un coffre bien caché à l'abri des regards indiscrets à l'aide d'une clef. Il en sortit une petite boîte, qu'il ouvrit. Il prit un petit anneau qu'il tendit à Link.
- Cette bague, reprit-il. Elle te servira à escalader sans embûche ni peur. Ta main ne pourra rater aucune pierre, aucun mouvement. Je te la donne. En retour, tu dois me promettre de faire de ton mieux et de ne pas abandonner. J'ai ta promesse, mon garçon ?
- Vous l'avez, répondit Link avec plus d'entrain et de motivation que jamais.
- Bien. Mais avant que tu partes, Sheik a lui aussi une petite chose pour toi.
- J'ai remarqué que tu n'avais pas de bouclier, dit le jeune homme.
- J'avais un bouclier en bois, de mon village. Mais il s'est cassé ce matin.
- Eh bien, j'ai un bouclier chez moi que je n'utilise pas. Je l'ai appelé le bouclier du brave. Il est à toi. Allons le chercher.
Ils sortirent du temple, traversèrent la ville et, contre toute attente de Link, entrèrent dans la maison d'Impa. Le bouclier se trouvait au-dessus de la cheminée de la salle à manger. Link fut surpris de voir qu'il était parfaitement à sa taille.
- Tu es de la famille d'Impa ? demanda alors le Kokiri.
- Oui, je suis son fils, enfin fils adoptif. Elle m'a trouvé devant le temple il y a douze ans. Et comme il n'y a pas d'orphelinat à Cocorico, elle a décidé de m'adopter. Je lui dois énormément.
- Bien, continua Reynald. Il est temps pour toi de reprendre ta route. Mais juste une petite chose encore. Tu as fait un énorme pas en avant aujourd'hui. Et tu n'as pas encore fini de marcher de cette façon. Tu vas grandir, grandir et grandir encore jusqu'à pouvoir faire des pas de géant. Des pas si grands qu'ils te mèneront à la victoire sans prendre de virage. Cependant, même les plus grands ont besoin des autres pour ne pas se tromper de chemin. Tu m'as bien compris ?
Link fit oui de la tête, serra la main de ses deux nouveaux amis et sortit en direction de la montagne. Il refit toute la route qu'il avait faite avec Darunia le matin et arriva devant ce qui le fit reculer plus tôt dans la journée. Il fixa le mur. La chute lui paraissait inévitable. Comment une simple bague pouvait le sauver ? Il n'avait jamais escaladé de mur. Cela dit, les hauteurs des arbres de la forêt Kokiri n'avaient aucun secret pour lui. Il ferma donc les yeux et s'imagina grimper un arbre, faire attention aux branches que ses mains pouvaient saisir sans danger, anticiper quant à la future position de ses pieds et surtout s'amuser à faire cela. "Comme avec un arbre, dit-il." Et il s'élança. Link escalada comme jamais il n'avait jamais escaladé. C'est à la moitié du chemin qu'il fut surpris et déstabilisé par la chute d'une grosse pierre. Là, il perdit sa prise. La chute était inévitable. C'en était fini de lui. C'est alors que, comme par magie, sa main droite, qui portait l'anneau, se mit à attraper une prise sans que Link n'eut rien fait, comme si elle avait été aimantée par le mur. Et après avoir ressenti de l'énergie lui traverser tout le corps, ce dernier se plaça automatiquement dans la bonne position. Son ascension se finit avec un Link plus motivé que jamais à escalader. En haut, il prit le temps de souffler un peu.
- C'est incroyable ! s'exclama-t-il. Je n'avais jamais fait ça avant. Je n'en reviens pas. Sans cette bague, je serai mort.
- Ce n'est pas un hasard, répondit calmement Navi. Ce sont les déesses. Les pas de géant, comme Raynald te l'a dit. Sais-tu quoi faire maintenant ?
- Je ne sais pas. J'imagine que Darunia et Darmani sont entrés dans cette grotte donc je vais y entrer à mon tour.
Il entra alors dans la grotte de laquelle émanait une forte chaleur étouffante.

Merci à Ptit link pour l'orthographe.

Chapitre 17 : La chaleur des pierres brûlantes   up

Dans le bureau de la reine, Zelda parlementait avec sa mère et le nouveau ministre.
- Je ne vous comprends plus, mère. Vous disiez me soutenir, soutenir Link. Et maintenant, vous voulez l'arrêter, le faire devenir un ennemi du royaume. Vous voulez placer des gardes chez tous les autres peuples habitant à Hyrule. Tout cela, c'est mettre fin au principe de liberté des nations énoncé par père et ces prédécesseurs.
- Ton père est mort. C'est moi qui dirige maintenant. Je suis les conseils d'Agahnim. C'est un bon ministre, un bon conseiller. Je suis navré que tu ne sois pas de notre avis, mais je ne peux rien y faire. Tu es ma fille et je t'aime, mais tu n'as aucun pouvoir de décision au sein du royaume. Tu n'es qu'une princesse. Ton rôle est d'être mignonne et de faire rêver le royaume. Va donc te pavaner dans la ville, tu seras plus utile.
- Princesse, reprit Agahnim. Je pense qu'il serait grand temps que vous vous rendiez dans votre chambre afin de vous préparer une belle robe. Il y a suffisamment de servantes pour que vous vous amusiez. Passez une bonne journée.
- Vous avez changé, mère, lança la princesse juste avant de sortir. Avant, j'étais une fille à vos yeux et non une figurante. Bientôt, je serais totalement orpheline.
Et elle sortit. Elle se rendit rapidement dans sa chambre en cachant ces émotions. Mais Roger, qui venait de la voir passer devant la connaissait bien et descendit à la cuisine. Quelques minutes plus tard, une dame grande aux cheveux courts et blancs entra dans la chambre de Zelda avec un plateau plein de bons petits gâteaux.
- Je suis entrée par la cuisine, dit la dame. La cuisinière voulait monter pour te l'apporter mais j'ai dit que je le ferai à se place.
Elle posa le plateau sur la petite table située à côté du canapé sur lequel Zelda pleurait et s'assit à côté d'elle. La princesse s'essuya les yeux et prit un gâteau.
- Merci beaucoup Impa. Ça s'est mal passé avec ma mère. Je suis sûr qu'elle est envoûtée par Agahnim, comme Tengaro. Ne t'en fais pas, je vais m'en remettre. Alors, tu as quoi ?
- Le ministre est chez son cousin à Bourg-Clocher. Pour ce qui est de Link, il a été aperçu à Papousia, pas de nouvelles depuis. Je vais repartir à Cocorico. Il faut que j'y sois demain matin. Selon Rauru, je devrais y retrouver Link. Et il faut encore que je passe au ranch Lonlon.
Impa se leva, serra la princesse dans ses bras, s'avança vers la porte, se retourna et rajouta :
- La femme qui dirige le royaume n'est pas ta mère, ne la juge pas comme tel. Reste loin du nouveau ministre. Bonne chance princesse. Je te recontacte dès que j'ai du nouveau.
Elle ouvrit la porte et partit discrètement par la cuisine. Zelda resta assise sur son canapé encore une trentaine de minutes, posa son gâteau puis alla chercher une robe noire à capuche dans son armoire, la revêtit et partit par le même chemin qu'Impa. Elle n'avait mangé aucun de ces gâteaux.

C'était dans un volcan que Link venait d'entrer. Il transpirait déjà alors qu'il n'avait fait qu'un pas. Il s'efforça d'avancer jusqu'au pont de cordes et de planches qui reliait deux plateformes, mais quand il vit de la lave, le Kokiri recula. Son regard balaya l'immense cheminée qui l'entourait et il aperçut Darmani et Darunia un peu plus loin, sur une plateforme devant une imposante porte en pierre. Son cri, étouffé par le bruit du volcan, atteint faiblement le chef Goron. Darunia l'aperçut et le rejoignit en roulant par une route Goron.
- Link, je savais que tu viendrais ! s'exclama Darunia. Désolé pour la falaise. Je ne pensais pas que tu aurais autant de mal à grimper.
- N'en parlons plus, répondit Link difficilement. Que dois-je faire ?
- Eh bien, Darmani s'est occupé des monstres cracheurs de feu en t'attendant et il en a profité pour m'apprendre. Il n'a aucune patience. Tu vois cette porte en pierre ? C'est dans cet endroit que Valoo habitait, là qu'il a été tué par Volcania, là que mon père l'a vaincu, là que mon père est mort en essayant de tuer le nouveau dragon, là où nous nous rendons.
- Vous voulez que je tue ce dragon à mon tour.
- C'est ce qui était convenu, oui.
Navi sortit alors de la tunique de Link.
- Vous me décevez, Darunia. Pourquoi avez-vous fait le tour ? Parce que le volcan est trop chaud pour Link. En plus, le dragon était inatteignable et l'élimination des monstres était ce qui avait été envisagé en premier lieu selon les dires de Darmani. Je pense que vous vous laissez emporter par votre enthousiasme. Link est clairement en train de souffrir de la chaleur !
Le Goron regarda Link et s'excusa.
- Je suis désolé. Je trouvais que cette partie du volcan étant moins chaude, que Link pourrait facilement s'y déplacer. L'Hylien d'il y a douze ans avait une tunique rouge qui le faisait résister. Nous l'avons toujours, mais elle est un peu trop grande pour toi. Finalement, c'est un peu de courage dont j'avais besoin. Merci Link. Rentrons au village. Nous te donnerons un arc pour te remercier et tu pourras repartir. Attends-nous dehors, je vais prévenir Darmani.
Navi motiva Link qui sortit. Il s'assit à côté de l'entrée, contre le mur.
- Tout ça pour ça ! s'énerva-t-il. Je suis passé par l'impossible escalade d'un mur pour être stoppé par la chaleur d'un volcan. Ces deux Gorons sont bien gentils, mais j'ai l'impression que leur plan manque de préparation. Il suffirait qu'ils prennent quelques-uns de leurs Gorons avec eux et ils n'auraient pas besoin de moi. Ces grands monstres mangeurs de pierre sont puissants, mais manquent un peu de courage.
- Tu devrais leur dire. C'est peut-être en cela que tu vas vraiment les aider. Utiliser son épée, c'est bien, mais parler, donner son avis extérieur, c'est des fois bien plus utile.
- Je ne suis pas certain qu'un gamin qui n'est même pas de leur espèce pourra faire changer leur grande fainéantise. Et je ne suis pas non plus certain qu'ils sentiraient mes coups de pied dans leurs fesses dures comme la pierre qu'ils mangent. Non, à mon avis, ce dont ils ont besoin, c'est la crémation de plusieurs des leurs. Et là, peut-être qu'ils se bougeraient. En quoi j'ai été utile ? J'ai perdu mon temps et j'ai failli mourir. Ce n'est pas un pas de géant que j'ai fait, mais du surplace et un énorme surplace. C'est toi qui avais raison, Navi. Je prends trop de risque. Après le combat chez les Mojos, je croyais que rien ne pouvait m'arrêter. Avec la bague de Reynald, j'avais enfin le courage de venir ici. Mais au final, ces gros fainéants de Gorons ont failli me faire brûler. J'ai proposé mon aide, mais pas au point de me sacrifier pour que d'autres s'empiffrent et se querellent pour rien. Je pense que...
- Tu as raison, Link, fit Darunia qui venait d'arriver. Nous nous débrouillerons seuls dorénavant. Tu as été d'une grande aide. Darmani est rentré par l'intérieur. Je vais t'accompagner. Je t'attends en bas du mur.
Darunia se mit en boule et roula. Link resta assis quelques secondes. Tous étaient allés si vite. Il était fatigué et Impa n'allait pas tarder à arriver. Retourner à Cocorico lui ferait le plus grand bien. Mais d'abord, il devrait affronter à nouveau le mur. Il se leva et entama la descente. Cette dernière fut beaucoup plus facile que la montée. Désormais, il était très à l'aise avec l'escalade, et même la désescalade. Darunia attendait en bas du mur, comme prévu. Ils rentrèrent donc tous ensemble au village Goron. À leur arrivée, ils se rendirent dans la salle du trône. Darmani était debout, à côté du siège en pierre. Tous les Gorons étaient là.
- Ton siège t'attend, dit-il alors à Darunia.
Il emmena ensuite Link dans un petit coin à l'écart.
- Je n'ai rien de spécial contre toi, c'est contre tous les Hyliens que j'ai quelque chose. Pourtant, tu as fait preuve de beaucoup de courage aujourd'hui. Je sais que nous t'avons traîné jusque dans la montagne pour rien, mais je veux que tu me fasses une promesse. Promets-moi de revenir quand tu seras prêt et de m'aider à vaincre le dragon Ignis, celui de la légende. Tu me le promets ?
- Je vous le promets, répondit le Kokiri. Je peux vous poser quelques questions ? Pourquoi détestez-vous autant les humains ? Pourquoi me détester moi puisque je suis un Kokiri ? Pourquoi me faire confiance ?
Navi s'agita dans la tunique de Link. Elle devait empêcher certaines réponses d'être données. Elle était dès lors prête à surgir devant eux pour tout stopper.
- Il y a douze ans, un humain du nom de Reicht avait été envoyé ici par l'arbre Mojo pour nous aider. Mon père était bloqué dans le volcan avec le dragon Volcania. Il pouvait mourir à tout moment. L'Hylien est arrivé et on a sympathisé. Il m'avait donné l'espoir de revoir mon père vivant. Mais au lieu de se précipiter, il a profité des sources chaudes pour se ressourcer. Il a visité la montagne et, au final, je n'ai jamais revu mon père. J'ai tellement pleuré... C'est ma haine envers lui et envers toute son espèce qui m'a permis de tenir. En plus, tu lui ressembles vraiment beaucoup, à quelques points près. Déjà, tu es plus jeune que lui, mais surtout, Darunia m'a dit que tu as une fée. Et ça, ça change tout.
- En quoi ça change tout ?
- En rien ! hurla Navi qui surgit. Tu connais les fées, on est connues pour aider tout le monde, rit-elle nerveusement. Je pense qu'on va y aller. Récupère ton cadeau et rentrons. Tu as besoin de te reposer et...
- Navi, j'aimerais avoir la réponse de Darmani. On parlera de tout ça plus tard. Darmani ?
Navi voletait devant le Goron. Elle s'agita. Link ne devait absolument pas en apprendre plus. Il devait faire ce qu'il avait à faire et c'est tout, ne pas poser trop de questions. Darmani hésita à répondre. Il était bien connu qu'il ne fallait pas contredire les fées, ne pas se les mettre à dos. Elles étaient d'une grande utilité. L'attente de la réponse énerva le Kokiri qui poussa violemment Navi. La petite fée fut surprise, jura et retourna dans la tunique de Link en disant "Fais comme tu veux, mais je t'aurais prévenu."
- Darmani, s'il vous plaît, reprit le jeune homme gentiment.
- Le fait que tu aies une fée signifie que les Déesses sont avec toi. C'était ce qui manquait à Reicht. L'arbre Mojo savait qu'il ne l'était pas et a pourtant insisté. L'Hylien est mort sans finir sa mission. Tout ceci a changé la face du monde. Il était beaucoup trop sûr de lui, trop sûr qu'il était élu. Il n'y a pas d'élu, c'est une histoire pour donner de l'espoir. Mais maintenant que je vois cette fée, je me pose des questions.
- Merci beaucoup Darmani.
Le chef Goron s'approcha avec un arc dans la main droite et des flèches dans l'autre.
- Il appartenait à Reicht, il est de conception Gerudo je crois. Prends-le. Je sais que tu reviendras.
Link accepta son cadeau humblement. Il mit l'arc et le carquois dans son dos. Tout était presque trop grand pour lui. Il dit au revoir à tous les Gorons et sortit du village. Le soleil commença à décliner. Le Kokiri se pressa pour retourner dans sa chambre à l'auberge. Pendant toute la descente, il réfléchit. Qui était vraiment ce Reicht ? Cette histoire avait-elle un lien avec le départ des fées ? Était-il un élu ? Et si oui, élu pour faire quoi ? Le pire dans tout ça, c'est qu'il savait que Navi et l'arbre Mojo avaient toutes les réponses et même plus encore, mais qu'ils les lui avaient délibérément cachées. Maintenant, c'en était fini. Il devait obtenir des réponses.
Dans Cocorico, les rues étaient presque désertes. Le doux fumé des cuisines se faisait sentir dans tout le village. Dans cette ambiance appétissante, Link retourna dans sa chambre. Il n'avait faim que de réponse.
- Navi, je veux tout savoir, dit-il, assis sur le lit.
- Link, écoute-moi, répondit-elle compatissante. En apprendre plus ne servirait à rien. Le passé est le passé et il n'a aucune incidence sur ce qui t'arrive aujourd'hui. Maintenant repose-toi. Il faut que tu sois en forme.
- Suis-je l'élu ?
Il attendait une réponse de Navi qui ne vint pas. Link se leva et sortit de la chambre en claquant très fort la porte pour montrer son mécontentement. Navi ne le suivit pas, car elle s'envola par la fenêtre. Son vol l'a conduisit jusque dans le volcan, pour parler à la grande fée qui y vivait. Elle se trouvait dans les profondeurs du cratère, derrière un rocher fissuré. Navi passa dans une de ces failles. La grande fée surgit de la fontaine.
- Bonsoir grande fée, lança Navi. Je suis désolée de vous déranger, mais je dois aller voir l'arbre Mojo en urgence. Le temps presse. Quelle faille dois-je utiliser ?
- Navi, que t'arrive-t-il ? Il y a un problème avec ton protégé ? demanda la grande fée lentement.
- Je crois que je vais devoir lui faire des révélations. L'un des Gorons en a beaucoup trop dit. Je dois aller voir l'arbre Mojo pour savoir ce que je peux lui dire.
- Fais-toi confiance. C'est peut-être le moment de tout lui dire. Ou peut-être pas. La nuit porte conseil, attends demain matin et tu sauras quoi faire. Va, Navi.
Navi réfléchit un peu avant de partir. Pourquoi ne pas lui faire ces révélations ? Link ne savait rien de ces origines. Il ne savait rien des fées. Il ne savait rien de toutes les petites choses qui font son importance aujourd'hui. Peut-être que si ce n'était plus le cas, il serait plus investi, ne se disperserait plus comme il le fait. Elle avait eu peur pour lui dans le volcan et contre les Stalfos chez les Mojos et pas seulement parce qu'elle avait une idée de ce que serait l'avenir sans Link. Tout le monde était d'accord pour dire que c'était lui l'élu. Elle en était désormais sûre, elle allait tout lui dire. C'était bel et bien le bon moment. Elle retourna à Cocorico. Elle fila droit dans la chambre de Link, mais son protégé ne s'y trouvait pas. La fée voleta un peu partout dans la ville pour le retrouver lorsque qu'elle remarqua un club de tir à l'arc. Elle y entra par la cheminée et resta à distance pour ne pas être vue.
- Bravo ! s'écria Sheik. En plein dans le rubis rouge. Tu as le tir dans le sang.
- C'est un coup de chance, répondit Link. Avec mon lance-pierre, je n'étais pas aussi précis. J'en ai tiré des belles, mais pas souvent.
- Tu vas faire des progrès. Bientôt, tu ne devras plus ces magnifiques tirs à la chance. Le stand de tir va bientôt fermer. Va te coucher. On se voit demain matin, OK ?
- On sort. Mais je ne suis pas fatigué.
- OK, on peut très bien se balader un peu en ville, ajouta Sheik en ouvrant la porte.
Il sortit, Link à sa suite, son arc autour de son épaule gauche et son carquois dans le dos. Navi fit demi-tour à toute vitesse pour ne perdre aucune miette de la future discussion entre Link et Sheik. Elle les retrouva un peu plus loin puis descendit à ras du sol et alla se placer derrière un pot de fleurs.
- Et ta fée ? entendit Navi.
- Je ne sais pas. On s'est un peu fâchés. Elle me cache des choses. Elle n'est pas la seule d'ailleurs. J'ai l'impression que tout le monde s'en fiche de moi. Je crois que je vais vraiment...
Ils étaient désormais trop loin et Navi n'entendit pas la suite. Elle regarda attentivement où elle pourrait se cacher. Trouvé. Elle fila dans un arbre, cachée par les feuilles.
- ... te protéger ? entendit-elle alors.
- Peut-être, mais je ne suis pas sûr que ce soit la bonne méthode.
Navi vit les deux jeunes s'arrêter juste en dessous d'elle. Sheik se mit bien en face de Link et le regarda dans les yeux.
- Que sais-tu des fées ? Qu'elles volent, qu'elles vivent en bande dans des fontaines et qu'elles vivent longtemps pour les plus sages d'entre elles ?
- Leur durée de vie dépend de leur sagesse ?
- OK, tu ne sais rien. Raynald dit que les fées sont la base de tout un immense réseau d'information dirigé par les trois gardiens. L'arbre Mojo est l'un d'eux. Tu as confiance en lui ?
- Je crois que oui. Mis à part le fait qu'il ne m'ait pas donné les réponses que j'attendais.
Link hésita et reprit.
- Tu veux dire que je dois avoir confiance en Navi parce que j'ai confiance en l'Arbre Mojo et qu'il fait lui-même confiance à Navi ?
- C'est à peu près ça. Tu devrais vraiment aller te coucher maintenant. Impa devrait arriver demain matin.
- Matin ? Mais on m'a dit qu'elle sera là le soir ! J'en ai assez de tous ces mensonges !
- Calme-toi, je l'ai appris récemment. Va te reposer et parle à Navi, elle doit se morfondre dans ta chambre.
Les deux garçons se serrèrent la main et se séparèrent. Navi vola à toute vitesse en faisant bien attention à ne pas être vue ni par l'un ni par l'autre. Au moment où elle entra dans la chambre par la fenêtre, la porte de celle-ci s'ouvrit et Link entra. Link ne dit rien et se déshabilla pour aller se coucher. Navi, quant à elle, alla se reposer dans la tunique de Link, ne sachant toujours pas si elle devrait ou non faire des révélations à Link le lendemain.

Chapitre 18 : Esprit libre   up

La nuit fut longue pour Impa. Entre combat et âpres négociations, elle était contente de rentrer dans son charmant petit village et sa confortable petite maison. Elle y trouva Sheik, endormi. Elle mit de l'eau à chauffer dans la casserole au-dessus du feu de la cheminé qu'elle venait d'allumer puis elle posa des croissants de la veille sur la table avant d'aller chercher tout le nécessaire pour mettre à jour son petit journal en couverture de cuir teint en bleu par le meilleur teinturier d'Hyrule, un de ses amis, avec les nouvelles informations qu'elle avait glanées ces derniers jours.
Quelque temps plus tard, alors que sa mère avait déjà mangé son croissant et préparé le thé, Sheik se réveilla à cause d'un rayon de soleil qui avait éclairé son joli visage de jeune adolescent. Il embrassa Impa sur la joue et alla s'asseoir en face d'elle. Il prit son croissant.
- Alors, comment ça s'est passé ? lui demanda-t-il.
- Comme d'habitude, répondit-elle après avoir refermé son journal. La reine est de pire et en pire et je suis certaine que Zelda a quitté le château alors que je le lui avais défendu. J'ai tout de même pris le temps d'aller prévenir son oncle, à Toal. Et toi ? Je vois que tu as bien reçu ma lettre, lança-t-elle en la voyant sur la table de nuit de son fils.
- J'ai rencontré Link. Tu avais raison, il te cherche. Il dit qu'il a un message pour toi. Je suis presque sûr qu'il veut des informations sur Agahnim.
- Je m'en doutais. Fini ton déjeuner, je vais aller parler à Reynald. Dis seulement à Link que je suis arrivée. Attends-le ici.
Elle se leva et partit. Sheik mangea et rangea la table. Il sortit à son tour mais resta dans le jardin pour s'entraîner au combat. Les nouvelles cicatrices sur les bras de sa mère ne lui avaient pas échappé. Il frappait le mannequin de toutes ses forces afin que cela ne lui arrive pas et qu'il puisse défendre sa mère et tout Cocorico le mieux possible. Lorsque le jeune sheikah aperçu Link, il pivota et chargea sur lui. En un rien de temps, le Kokiri était à terre, son cou bloqué par le pied de Sheik.
- Tu as encore beaucoup de travail, lança-t-il. Avec des réflexes de grand-mère, je ne vois pas comment tu as pu survivre jusqu'ici.
Il sourit et l'aida à se relever puis reprit :
- Tu as bien dormi ?
- Bof, répondit Link en enlevant la poussière de sa tunique verte. Je pensais à Navi, à l'arbre Mojo et à ta mère. Chaque jour j'apprends de nouvelles choses sur moi et sur le monde. Rien de tout ça ne me rend heureux.
- Navi est avec toi ?
- Ta mère est arrivée ? demanda Link après avoir acquiescé.
- Oui, il y a peu, mais elle est déjà sortie. Je ne sais pas où elle est. Je voudrais bien t'aider à chercher, seulement j'ai un entraînement à terminer. Je suis désolé. On se voit plus tard.
Le Sheikah retourna auprès du mannequin de bois et de paille. Link le regarda un petit moment. Il faisait des bonds et frappait net, avec une vitesse incroyable. Cela devait être plutôt lui l'élu. Link n'aurait jamais le niveau. Personne ne l'avait jamais entraîné. Il n'y avait qu'un seul Kokiri guerrier et c'était Mido. Il avait à sa charge la protection du village et l'enseignement de tout ce qu'il savait à un successeur en cas de crise et ce dernier était Fugo. Il se souvint du jour où il avait été désigné.
- Le tournoi va commencer, dit Mido à tous les Kokiris mâles, en cercle autour de lui. Cela fait maintenant deux ans que Galio est mort. Depuis j'ai fait mes preuves en tant que votre défenseur. Il est grand temps que je désigne mon successeur, celui qui suivra mon entraînement. Je ne suis pas l'arbre Mojo. C'est pour ça que j'organise un petit tournoi amical pour trouver le plus fort d'entre vous. À vos pieds se trouve une épée en bois. Prenez-la et suivez mes directives.

Un par un les concurrents furent éliminés. Il ne resta plus que Tili, Fugo et Link, qui étaient passés à chaque fois de justesse. La finale commença par un combat entre Tili et Link. Ils se mirent en garde. Tili marcha rapidement vers Link, le feinta à la tête et profita de la parade de Link pour le frapper au flanc gauche. Heureusement, Link était gaucher et para son coup en se remettant en garde avant de riposter et de frapper son adversaire aux jambes. Mido cria. Le combat était terminé. Sans surprise, Fugo remporta le combat suivant contre Tili. C'était maintenant au tour de Link et Fugo. Link subit un coup d'estoc qu'il para par chance. Il n'eut pas le temps de riposter et dut à nouveau parer un coup à la tête. Il recula. Le combat dura et tous deux furent essoufflés mais Fugo dominait. C'est alors que ce dernier fut ébloui par le soleil qui sortit de derrière un arbre. Link en profita. Mido cria.
- Au vu des circonstances, je déclare Fugo vainqueur.
- Quoi ? hurla Link. C'est moi qui l'ai battu !
- Il dominait le combat. Sans le soleil, il t'aurait vaincu.
- Dans la nature, soleil ou pas, tu meurs.
- Dans la nature, tu n'aurais jamais passé la première manche. Fugo, allons prévenir l'arbre Mojo de mon choix.
Navi ignorait tout de cette histoire. Il commença son tour de la ville pour demander à tout le monde s'ils avaient vu passer Impa. Ces questions à répétition le menèrent dans le temple de Nayru. Il entra donc silencieusement pour ne pas déranger les quelques prieurs et alla dans la salle du fond. Raynald était installé sur un canapé et discutait avec une femme assise à côté de lui. Lorsqu'elle vit Link, elle stoppa sa conversation, le regarda et sourit.
- Vous voulez quelque chose, jeune homme ?
- C'est Link, ajouta Raynald, le Kokiri dont je t'ai parlé. Celui qui a un message si précieux qu'il ne peut le dire qu'à toi et à toi seule.
- En fait, ce n'est pas vraiment un message, répondit Link en regardant le sol, gêné. L'arbre Mojo aimerait savoir si vous pouvez nous aider à raisonner la reine, pour que les gardes qu'elle a envoyés à notre village partent.
- Tu es un garçon très étonnant, Link. Non, il est désormais trop tard pour la raisonner. L'oppression d'Agahnim est telle qu'elle ne sait même plus qu'elle aime sa fille. C'est pour cela que Zelda a quitté le palais la nuit dernière. Mais viens donc t'asseoir avec nous, nous avons plein de choses à nous dire.
Le prêtre se déplaça pour laisser le Kokiri se poser entre lui et la Sheikah. Link la fixa.
- Alors l'Arbre Mojo avait raison, ce nouveau ministre et un obstacle. Je dois absolument aller retrouver Saria à la Citadelle. Nous devons nous occuper de lui.
- Saria, c'est ton amie qui habite à Hyrule, c'est cela ? demanda Impa.
- Non, ça c'est Satina.
Link réfléchit un instant et reprit.
- C'est donc vous la mystérieuse amie de la princesse qui m'a suivi à Hyrule et dont m'a parlé Satina. Madame, je pense que vous en savez beaucoup plus que ce que vous essayez de prétendre. Vous êtes passée chez vous avant de venir ici et votre fils vous a parlé de moi. Je serais même prêt à parier que vous êtes revenue plus tôt pour moi.
- En effet. J'ai même déjà prévenu M. Smith de venir à Cocorico avec tes amis. Ils devraient arriver dans la soirée. Je suis la seule à savoir ce qui se prépare dans notre dos et, grâce à toi, cet homme et sa fille seront les premiers Hyruliens à se tenir prêts. Bientôt, de nouvelles lois viendront changer la vie de chacun des habitants de ce pays. Malheureusement, très peu d'entre eux agiront pour faire changer les choses. En plus, ils se croiront isolés. À ce moment-là, nous serons là pour les réunir. Ce sera notre seule chance.
- Agahnim n'est pas le seul problème, fit Link. Il y a tous les monstres et les dragons. Vous connaissez la légende. Vous savez que ce Ganondorf a tué le roi et qu'il est le maître des dragons. Tout est lié, c'est une évidence.
- Que préconises-tu mon jeune ami ? reprit Raynald. (Link se retourna vers lui.) Tuer Ignis ?
- Je ne sais pas. Je pense que je vais retourner dans ma forêt. Je suis presque sûr d'y trouver Silvinis près de l'endroit où Satina avait été faite prisonnière. Je dois tenter ma chance. Il est possible de les arrêter avant ces lois. Je suis prêt à partir. Je vous fais confiance, à tous les deux, pour vous occuper de M. Smith et des autres. Merci beaucoup.
Il se leva et salua ces deux amis. Avant d'ouvrir la porte il ajouta :
- Dites à Saria et Mido que je suis rentré et que je pars à la chasse au dragon.
Et il partit. Il marchait vite, déterminé. Il prit juste un petit temps pour saluer Sheik, de loin.
Hors du village, pendant qu'il marchait, Link avait besoin des conseils de Navi.
- Alors, tu en penses quoi ? demanda-t-il.
- C'est à moi que tu parles, fit Navi en sortant de la tunique. Tu ne me boudes plus ?
- Ah, c'était bien ça ! C'est pour ça que tu n'es pas intervenu pendant que je parlais à Raynald et Impa, tu me fais la tête !
- Je ne te fais pas la tête, Link. C'est toi. J'attendais que tu me parles, comme tu l'as dit à Sheik. Je ne vais pas...
- Tu nous espionnais ? Alors là c'est la meilleure ! J'avais besoin de m'isoler un peu de toi pour réfléchir et tu n'as même pas pu respecter mon intimité !
Link se tut, s'arrêta, se retourna et fixa Cocorico. Il toucha son arc, toujours autour de son épaule gauche, son nouveau bouclier, désormais dans son dos sur la droite pour laisser place à son carquois, dans son dos à gauche, qu'il effleura également. Enfin, il remonta la main pour caresser le pommeau de son épée.

Tous ces gens qui me font confiance... Ils se fichent de nos querelles. Tous ces secrets... Ils s'en fichent tout autant. Navi, ça m'est égal de ne jamais trouver de réponses si je dois aider ces gens. Je dois y arriver, et toi à mes côtés. Tout ce temps, tu l'as passé à essayer de me le faire comprendre. Cela ne change en rien ce que tu as fait mais c'est secondaire maintenant. Reprenons la route.
Il faisait un soleil radieux. Ces rayons réchauffaient le visage de Link autant que le vent dans les arbres, le chant des oiseaux et la rosée du matin lui réchauffait le coeur. Ce n'était pas le cas de Navi. Son petit coeur battait fort. Elle qui s'était enfin décidée à lui révéler certaines informations...
- Donc les réponses à tes questions de t'intéressent plus ? lança-elle. Tu as raison sur toute la ligne, mais je me suis dit qu'il était temps que tu saches certaines choses, juste avant notre combat contre Silvinis. Pour que si tu meures... Dans la forêt, tu auras des réponses. L'arbre Mojo a utilisé une ancienne magie pour conserver l'histoire de Reicht. C'est elle qui est importante parce qu'il est ton père. Ne perdons pas de temps. Allons-y.

Dans les yeux de Link, tout venait de changer. Le soleil et la nature ne lui importaient plus, il devait savoir. Au fond de lui, il savait que tout était lié à son père, l'Hylien qui avait trahit Darman. Il courait à toute vitesse comme un chien à la poursuite de sa balle. Il mit deux fois moins de temps qu'à l'aller pour rejoindre les barques, les détacher du vieux saule et accoster le petit port. Il arriva, essoufflé, devant l'arbre Mojo. Navi lui expliqua la raison de leur présence et ils empruntèrent un chemin situé derrière lui une fois ces recommandations sur ce qu'il allait découvrir effectuées. Après un moment à marcher derrière Navi, désorienté dans les bois perdus, Link s'immobilisa face au dos d'un grand stalfos, épée en main et armure sur le dos. Rapidement, le jeune guerrier attaqua. Le stalfos esquiva et se retourna.
- Pourquoi m'attaques-tu, jeune Hylien ? demanda lentement le stalfos. N'ai-je pas le droit de me trouver ici ?
- Vous êtes un stalfos au service de Ganondorf. Je préfère vous tuer avant que vous ne m'attaquiez.
Link leva son épée vers le haut et attaqua. Son adversaire exécuta une audacieuse esquive et reprit.
- Je ne suis pas à la solde de ce Ganondorf. Je suis un Hylien qui s'est laissé perdre dans les bois perdus, n'écoutant que ma témérité. Je m'appelais Reicht. Cela fait environ douze ans que je ne suis plus qu'os. Assieds-toi donc. Nous avons beaucoup de choses à nous raconter, mon fils. (Link se posa sur la branche d'un arbre.) C'est la mort qui aurait dû me recueillir, mais l'Arbre Mojo a su m'en préserver comme je lui avais demandé. C'est un très lourd tribut que de vivre ainsi. J'imagine que tu es venu ici pour découvrir tes origines. Je m'en vais te les conter. (Il s'assit à son tour en face de Link). À ma naissance, je n'étais qu'un simple fils de pauvre marchand qui mourut alors que j'étais très jeune de la main de terribles bandits desquels je me suis déjà vengé. Recueilli par ma tante, la jeune tavernière Telma, c'est lorsque je servais dans son magasin, vers l'age de dix-sept ans, que la garde me repéra et me fit les rejoindre. Très vite, mes exploits firent le tour du pays et, partout, les gens m'appelaient l'élu des déesses. C'est poussé par l'opinion générale que l'Arbre Mojo fut contraint de me déclarer également comme tel, afin que les Gorons acceptent mon aide et que le peuple regagne espoir après l'attaque de la citadelle par ce même dragon. Le combat fut rude contre Volcania et certains Gorons importants y perdirent la vie. Pourtant, ma gloire n'en fut que plus grande. Au cours des jours qui suivirent, bon nombre de femmes se bousculèrent devant la taverne de Telma. Ta mère était l'une d'elles. La seule de toutes à ne pas m'aimer pour mes exploits mais pour mes défaites. Elle seule me réconforta pour la mort des Gorons, pour la mort de certains habitants de la citadelle. Elle était si gentille, si douce. Un soir, alors que nous roucoulions au bar, un homme entra et nous menaça. Ganondorf, à n'en pas douter. Alors, pour la protéger, je la conduisis dans la forêt. Mon absence ne plut pas et le palais eu le temps de se faire attaquer, emportant avec lui des innocents. C'est alors qu'à mon retour j'appris que ces dragons sauvèrent le Roi de Gonondorf. Notre souverain était sauvé mais les dragons étaient de retour. Le peuple ne sentit pas la menace, mais les prêtres d'Hyrule n'apprécièrent pas. À partir de là, il ne fallut pas longtemps pour que je perde mon statut et que l'Arbre Mojo soit critiqué pour s'être trompé. La plupart de mes actes non héroïques qui avaient été passés sous silence apparurent au grand jour. Je rejoignis alors ta mère. Au lieu de rester tranquille et de m'occuper d'elle, enceinte, je partis tenter de retrouver ma gloire passée. C'est à ce moment-là que je me suis retrouvé dans cet état. Je t'ai vu grandir, Link. Tu es un véritable héros. Quand tu en auras fini avec Silvinis, retourne à la Citadelle et demande à Telma de t'indiquer maître Tesshin. C'est le meilleur épéiste d'Hyrule. J'étais trop aveugle pour voir que j'en avais besoin. Maintenant, va, mon fils. Je serai ici si tu as besoin de moi.
Link retourna voir l'Arbre Mojo pour éclaircir certains points. Heureusement, son esprit était suffisamment libéré pour qu'il soit à nouveau totalement concentré sur le combat. Reicht resta assis à méditer sur ces mêmes points obscurs qui l'obsédaient depuis toutes ces années. C'est en cherchant un chemin vers le dragon des forêts qu'il perdit la vie.

Chapitre 19 : Féerie   up

Déterminé comme jamais, Link se tenait droit devant l'Arbre Mojo, le regard malicieux. Après tout ce temps, il avait enfin eu des réponses. Au vu de la menace proférée contre Reicht, Ganondorf n'était pas dupe. Il se rendrait très vite compte de l'héroïsme de Link, surtout s'il était le seul Kokiri sans fée. De plus, les grandes fées étaient vulnérables et devaient se cacher jusqu'au moment opportun. C'est pour cela qu'il fut décidé d'arrêter leur alliance avec les enfants de la forêt. Petit à petit, ils allaient récupérer leurs anciennes amies. Link sourit en imaginant Saria heureuse de retrouver Taya. Quant à Navi, elle était ravie de sentir son protégé aussi enthousiaste. Elle savait que son destin allait devenir de plus en plus éprouvant. De chaleureux au revoir à l'Arbre Mojo et tous deux repartirent vers le lieu vide et la grotte dans laquelle Satina avait été captive.
La grotte était très sombre et Link n'y voyait pas à un mètre. Il s'avança encore un peu jusqu'à ne voir plus que Navi. Impossible d'aller plus loin pour lui à moins de frôler les parois de pierre un peu moussues qui l'entouraient. La fée demanda à Link de rester immobile en attentant qu'elle aille faire un tour pour voir ce qu'elle pouvait trouver. Elle revint avec une lanterne à huile rectangulaire en fer nappé d'un début de rouille.
- Tiens. Il reste de l'huile dedans. Et il y a aussi un flacon en verre avec de l'huile un peu plus loin. Par contre, je ne vois pas comment l'allumer.
Lorsque Link la prit dans la main droite, il sentit de l'énergie lui traverser le bras et la lanterne s'alluma.
- Explique-moi ça, Navi, lança le garçon étonné.
- Une lanterne magique qui marche à l'huile. Je ne sais pas trop. Elle devait appartenir aux Moblins de l'autre fois. Ganondorf doit avoir accès à cette technologie. On peut continuer ou tu as décidé de te convertir en archéologue ?
Link fit une grimace à Navi et étendit son bras droit. Il avançait lentement, essayant de ne pas se perdre dans ces méandres de couloirs sombres, un flacon plein d'huile dans sa sacoche. De cul-de-sac en cul-de-sac, Link découvrit une immense forêt sauvage remplie de gros arbres au moins tricentenaires. Chaque pas l'émerveillait de plus en plus. Même Navi n'en revenait pas. Soudain, le silence religieux s'interrompit pour laisser place au bruissement des feuilles.
- Link, s'exclama Navi. Ce n'est pas le vent. Une créature se déplace tout autour de nous, dans les arbres, avec une vitesse incroyable ! Tiens-toi prêt.
Sans attendre, Link dégaina son épée et regarda partout afin de ne pas se laisser surprendre.
- Là ! cria-t-il alors qu'il venait d'apercevoir un gros animal vert.
- Ton arc ! lança la fée.
Désormais, son coeur battait la chamade. Il revit la créature en haut à sa droite. C'était un dragon vert avec de petites ailes, Silvinis. Le Kokiri tira une flèche qui le manqua de très loin. Quand le jeune guerrier hurla de douleur et se retrouva sur le dos à cause d'une rapide charge du dragon, Navi et lui comprirent que le combat était loin d'être gagné.

Lorsque la grande fée leur avait annoncé qu'il était grand temps de retrouver leurs Kokiris respectifs, Taya et Tael restèrent bouche bée, les yeux dans les yeux.
- Saria me manque tellement ! s'exclama Taya.
- Et moi, je me demande comment ce petit gaillard de Mido a bien pu se débrouiller sans moi. Lui qui avait tellement d'ambition.
- Allez, viens frérot, reprit la première. Ne les faisons pas attendre.
- N'oubliez pas pourquoi vous y êtes envoyés, ajouta la grande fée. La reine des fées ne tient pas à ce que vous vous amusiez plus que prévu. Tael, tu es toujours en sursis, tiens-toi à carreau.
- Oui Grande fée, répondit-il. On peut y aller maintenant ?
- C'est bon.
Une trentaine de fées sortirent de la fontaine des Bois Perdus, tandis que le frère et la soeur empruntèrent les fissures pour se rendre à celle du cimetière de Cocorico. Ils papillonnaient, le visage radieux, aux yeux de certains habitants étonnés. Nos deux amis profitèrent de l'ouverture de la lucarne du toit d'Impa pour entrer dans sa maison. Reynald, Impa, Sheik, Maguo Smith, Satina, Saria et Mido y étaient assis, autour d'une table.
- C'est pour cela que je vous ai tous fait venir ici, finit Impa.
- Vous pensez vraiment qu'il échouera, demanda Saria ? Je l'ai déjà vu se battre, il est très fort !
- Silvinis est bien plus puissant que les autres créatures qu'il a eu à affronter jusque-là. J'ai de l'espoir, mais tout est possible. Reicht était lui aussi très fort.
- Qui est ce Reicht ? Que vient-il faire dans cette histoire ?
- Le père de Link, répondit Maguo sur un ton neutre.
- Quelqu'un pourrait m'expliquer ce qu'il vient faire dans notre discussion ?
- C'est vrai, tu n'étais pas née, Saria, expliqua Mido. J'étais jeune, mais je souviens que ces exploits avaient retenti dans toute la plaine et même au-delà. Des rumeurs circulent comme quoi il se serait perdu dans les Bois Perdus et serait devenu un stalfos laissant seuls son fils et sa mère qui mourut de maladie. L'Arbre Mojo ne nous l'a jamais dit, mais il était évident que cet enfant est Link.
- Pourquoi ai-je l'impression d'être mis à l'écart de tout ? s'énerva la Kokiri.
- L'arbre Mojo protège ces enfants, c'est tout, interrompit de façon très théâtrale la petite fée jaune.
Un long silence tomba, Taya et Tael au croisement de tous les regards, tels des ressuscités pour les deux Kokiris et des dieux pour les autres. Les deux fées se rapprochèrent doucement, un sourire de satisfaction sur le visage. Tael ne put plus attendre.
- Nous sommes contents de vous voir aussi, lança-t-il.
À la surprise succéda la joie sur la tête de Mido.
- Tael, je pensais ne jamais de te revoir ! s'exclama-t-il en se levant d'un bond.
- Et moi donc ! répondit la fée violette en s'approchant.
- Link a fait sensation et les grandes fées ont décidé à l'unanimité de nous renvoyer auprès des Kokiris, raconta Taya.
- J'ai plein de choses à te raconter, Taya, fit Saria. Allons dehors. Mido, Tael, vous venez aussi ?

Quelques heures plus tard, tous étaient de retour autour de la table. Il fallait mettre en place un plan d'attaque.
- Nous devons être partout, pas seulement ici, reprit Impa. Le mieux serait d'avoir un pôle d'activité par ville et de définir leurs différents responsables. Ensuite, il faut trouver un moyen efficace de communication entre eux.
- Mido et moi, on s'occupera de celui des Kokiris sans problème, énonça Saria.
- Je gérerai celui de la citadelle avec Satina, dit simplement Maguo. Je demanderai à Telma si elle peut nous prêter sa taverne. Pour celui de Bourg-Clocher, je suis sûr qu'Anju et Kafey seront d'accord. J'irai leur en parler.
- A Toal, Bohdan et Iria sont déjà sur le qui-vive, surtout avec Zelda qui s'y cache dans le plus grand secret, signala Impa. J'irai quand même les voir le plus tôt possible. Par contre, je ne vois pas comment faire pour les villages Prokis, Boquillon et Papousia.
- Je verrai avec Kafey. En théorie, je pense qu'ils peuvent être rattachés à Bourg-Clocher.
- Pour la communication, coupa Sheik, il suffit d'utiliser les fées, non ? On en a, de plus, deux à disposition.
- Nous ne sommes pas des objets, s'énerva Taya. Passer d'une fontaine à l'autre est très rapide pour nous, mais je ne veux pas passer ma vie à faire le pigeon voyageur. Saria, explique-lui.
- Ce qu'elle essaie de vous dire c'est qu'elle est là pour les Kokiris avant tout. Elle n'est pas là pour servir le premier venu.
La tension monta d'un cran. Il était temps pour Reynald de prendre la parole.
- On se calme ! dit-il fermement sans oser la voix. Ce n'est pas à vous de décider ce que peuvent faire les fées ou non. Mido va retourner au village Kokiri afin de les protéger. Saria restera ici. De cette façon, grâce à nos deux fées, nous communiquerons efficacement. J'irai parler à la grande fée pour mettre en place la suite du réseau. Rauru en fera certainement de même à la citadelle. Je compte sur vous, Maguo, pour lui en parler. Il en est de même pour le prêtre de Bourg-Clocher et Kafey. (Il répondit oui de la tête.) Réglons les derniers détails et exécutons-nous. Nous avons du travail.
- Nous ne recevons d'ordre que des grandes fées, affirma Tael sur un ton insultant.
- Et encore moins de la part de non Kokiri, ajouta Taya sur le même ton. Franchement Saria, Mido, nous devrions retourner nous amuser. Après tout vous êtes des Kokiria et...
Maguo se leva en tapant du poing sur la table et le bruit que sa chaise fit en tombant à la renverse mit fin à la tentative de domination de Taya.
- C'en est assez, Taya. Grandissez un peu toi et ton frère.
La fée ne regarda pas Maguo. L'homme insista et Taya cria.
- Pour moi, Maguo, tu es mort lorsque tu es devenu Hylien et que tu m'as abandonnée !
Tous furent étonnés, sauf Tael qui lui tira la langue. Taya continua :
- Tu pensais que je t'avais oubliée, c'est ça ? Franchement. Tu m'as poignardé dans le dos ! Heureusement que Saria est arrivée, sinon je serai certainement morte de chagrin. Tael en a, lui aussi, beaucoup souffert de ne pas réussir à me réconforter.
Les larmes aux yeux, Taya sortit par la lucarne du toit, Tael à sa suite. Saria et Mido sortirent à leur tour.
- J'imagine que vous ne voulez donner aucune explication, Maguo, demanda faussement Reynald.
- Au contraire, je pense que vous devez comprendre, surtout Satina, répondit-il avant de ramasser sa chaise et de se rasseoir.

- J'en étais sûr, dit Mido à Taya, dehors. C'est Maguo, le Maguo qui était ton Kokiri avant Saria. Je suis vraiment désolé, Taya.
- Moi aussi, continua Saria, car il va falloir que tu m'expliques tout.
- Comme à notre habitude, Maguo et moi, nous amusions avec nos amis kokiris. La journée était belle et les oiseaux chantaient. C'est alors que deux femmes entrèrent dans le village. Elles marchèrent tranquillement et demandèrent au premier enfant qu'elles croisèrent où était le légendaire arbre Mojo. Mido les guida. Maguo et moi, curieux de nature, rejoignirent le jeune épéiste et espionnâmes nos visiteuses. L'une s'appelait Zina et était sheikah et l'autre, s'appelait Palia et était hylienne. Valoo venait de mourir et les Piafs de partir. Volcania faisait régner la terreur dans la montagne de la mort et les régions avoisinantes depuis quelques jours. Elles ne savaient pas quoi faire. L'Arbre Mojo leur parla de Reicht, un puissant jeune Hylien qui avait déjà fait ces preuves à la Citadelle. Les deux filles en avaient déjà parlé aux Gorons, mais ils n'avaient aucune confiance en lui. Notre gardien eut alors une idée. Cependant, il aurait besoin de la contribution de certains d'entre nous. Navi irait prévenir Reicht à Hyrule pendant qu'un Kokiri suivrait les femmes pour rassurer les Gorons, qui font confiance à l'Arbre Mojo. Maguo et Mido étaient les plus vieux, seulement, Mido devait rester pour défendre le village en cas de besoin. En plus, l'Arbre Mojo savait que nous écoutions cette conversation. Mon Kokiri et moi suivîmes donc les deux visiteuses jusque dans le village Cocorico puis chez les Gorons. Sur le chemin, Maguo et Palia firent plus ample connaissance. Ils riaient des mêmes blagues, aimaient les mêmes choses et ne parlaient que tous les deux. Zina et moi ne savions pas quoi nous dire et le voyage fut interminable. De retour de notre mission, Maguo ne parlait que d'elle, triste de ne jamais pouvoir l'aimer alors qu'ils devaient avoir le même âge. À force, tout le village commençait à ne plus supporter son unique sujet de conversation et fit courir la rumeur qu'il était possible pour un Kokiri de devenir Hylien. Je ne voulais pas y aller, mais Maguo était certain que la puissante sorcière Veran, cachée au fin fond du marais de Tabanta pouvait le changer. Je l'ai tout de même accompagné et, vous devinez la suite, la magicienne lui a fait un joli discours sur l'implication que cette transformation allait avoir dans sa vie, nous sommes allés chercher les ingrédients qu'elle demandait et je l'ai supplié de ne pas faire ça. Il m'a raconté que c'était la femme de sa vie. Je suis partie fâchée avant qu'il ne boive sa potion. J'imagine que Satina est la fille qu'il a eue avec Palia, mais je ne sais pas ce que cette femme est devenue.
Tu racontes super bien les histoires, soeurette ! s'étonna Tael.

Chez Impa tous écoutèrent l'histoire de Maguo avec attention. Sa version était presque en tout point celle de Taya sauf qu'il avait rajouté comment il avait sorti le grand jeu à Palia, que cette dernière, ravie, l'avait épousé et qu'elle avait caché à tout le monde que son mari avait été kokiri. Quand il eut fini, chacun avait au moins une cinquantaine de questions à poser, sauf Satina qui sortit en claquant la porte et, comme Maguo sortit à son tour pour la réconforter, personne ne put les formuler.
- J'ai l'impression que tout tourne autour de Link, observa Sheik. S'il n'est pas l'élu, il est au moins le résultat des nombreuses manigances de ces dernières années. Maman, tu connais cette Zina ?
- C'était une amie quand j'étais plus jeune. Elle est partie vivre à la citadelle après la mort de Volcania. Elle est morte avec Palia lors de l'attaque de la citadelle par Ganondorf, il me semble.
- J'ai du mal à suivre, fit Sheik en plissant les yeux pour essayer de comprendre. Le roi a attendu tout ce temps pour construire les statues des Dragons ?
- Une Statue ne se sculpte pas en un soir, expliqua Reynald. Et il a fallu trouver le bon artiste ainsi que suffisamment de témoins pour rendre les représentations fidèles. Rauru et moi avions suivi l'affaire de très près, nous savions que quelque chose de terrible allait se passer.

Satina marcha d'un pas déterminé et s'assit sous un arbre, très vite rejointe par son père qui s'installa à ses côtés. Il lui prit les mains avec amour et lui dit calmement :
- Je sais que ce n'était pas la meilleure manière de te présenter ta mère, mais je n'ai jamais eu l'occasion de t'en parler. Tu savais qu'elle était morte, ce n'était pas l'important ?
- Je ne connaissais même pas son nom, répondit-elle énervée, mais sans hausser la voix, apaisée par le ton de son père. Et le fait que je découvre que tu es né kokiri... Je viens de découvrir l'homme qui me sert de père. As-tu vraiment fait toutes les choses dont tu t'es venté ? J'ai grandi dans la forêt. Nous sommes retournés dans la citadelle à cause de tes problèmes de santé. Tu n'as donc pas pu travailler au château comme tu le prétends, ou pas longtemps. Explique-moi.
- C'est ta mère qui y a travaillé. C'est pour cela qu'elle était avec Zina à Cocorico, une mission pour le roi. Avant sa mort, j'ai un peu travaillé à ses côtés.
- Comment est-elle morte ? demanda-elle très calmement.
- Pendant la bataille. Elle et Zina soutenaient les soldats. Zina était la Sheikah qui reliait le roi au chef du village Cocorico. Mais elle a trouvé l'amour, a eu un enfant et n'y est plus retournée. Ensuite, c'est Impa qui eut ce rôle, en plus de celui de nourrice de Zelda.
Après un petit temps à se regarder dans les yeux, Taya s'approcha d'eux, Tael à sa suite.
- Ces querelles ne nous mèneront pas à la victoire, récita-t-elle. Oublions tout ça et concentrons-nous sur le, euh...
- Sur le véritable ennemi, lui chuchota indiscrètement son frère.
- Sur le véritable ennemi, reprit rapidement la fée avant de regarder Tael d'un air satisfait et de retourner aux côtés de Saria qui entra dans la maison d'Impa.
- Taya domine Tael, car elle est plus spontanée, mais Tael est un peu plus réfléchi que sa soeur, expliqua Maguo à sa fille avec un sourire de nostalgie. Et vu qu'ils sont très complices, cela donne d'étranges situations. Rejoignons les autres. Cette réunion a trop duré.

Link venait encore une fois de se faire renverser par Silvinis, toujours intact, au contraire de son adversaire qui avait le nez en sang, quelques côtes cassées et sa tunique déchirée sur une plaie au niveau du bras droit. Navi était perdue. Même les parades de Link finissaient par lui faire mal. Le jeune Hylien se releva difficilement. Il avait déjà tout tenté. Chacun de ses tirs à l'arc loupait et les noix mojo ne bloquaient pas son adversaire assez longtemps. Quant à son épée, le dragon allait vraiment beaucoup trop vite pour le toucher. Alors, grâce aux indications de Navi, il esquivait le plus souvent possible, sauf que la fatigue se faisait sentir et ses blessures n'arrangeaient rien. Silvinis chargea de plus belle et, cette fois, il bloqua sa cible au sol avec ces pattes. Link se débattit, Navi tenta de s'interposer, mais rien n'y faisait. Cette fois, le jeune Hylien vit les crocs du dragon s'avancer vers son visage. Entre la bave qui lui salissait sa tunique et l'haleine de rat mort qui émanait du monstre trop lourd pour s'en délivrer, Link hurla de panique. Navi en fit de même. Silvinis serra lentement ses griffes autour des bras de sa victime. Le regard débordant de bonheur, il ouvrit encore un peu plus sa gueule et la rapprocha de plus belle. La tête de Link, qui avait fermé les yeux, était quasiment à l'intérieur de celle de Silvinis lorsque ce dernier la releva rapidement, fit une agile esquive sur sa droite, ce qui n'empêcha pas qu'il se prenne un violent coup d'épée dans l'aile gauche. Il s'écrasa sur Link. D'un coup de bouclier, il se retrouva sur le dos, à gauche du jeune homme. Il tenta de se retourner, mais fut empalé en plein dans le ventre puis dans la tête, juste par sécurité. De froides mains en os firent se relever Link qui ouvrit les yeux sur la dépouille du dragon. Le garçon se sentit tirer en arrière, dans la plus totale incompréhension. Soudain, le dragon tomba en un tas de cendre verdâtre, une pierre verte étincelante en son sommet.
- Tout va bien, mon garçon ? demanda le sauveur.
Link reconnut la voix et se retourna uniquement pour en être sûr.
- Père, dit-il soulagé et essoufflé. Que faites-vous ici ?
- En résumé, une fée t'a aperçu en mauvaise posture. Elle est allée prévenir la grande fée des Bois Perdus qui lui a demandé d'aller prévenir Tael et Mido qui venaient juste d'arriver au village Kokiri. Mido demanda à Tael d'aller prévenir Taya à Cocorico qui prévint Saria et Reynald. Reynald demanda à Saria de demander à Taya d'aller prévenir Rauru à la citadelle. Rauru envoya son hibou voir l'arbre Mojo qui lui indiqua où me trouver. Sans hésiter, j'ai couru, rapidement rejoint par la première fée qui me guida jusqu'ici. L'information circule bien, n'est-ce pas ?
- Cela aurait été plus rapide que la fameuse fée aille directement voir l'arbre Mojo.
- J'imagine qu'elle a des règles strictes. En temps de guerre, la rigueur est de mise.
Reicht souffla et s'adossa contre l'arbre le plus proche.
- Tout va bien, rassura-t-il. Je suis juste en train de mourir. Je ne suis pas censé pouvoir sortir des Bois Perdus. Mon heure est venue. Enfin, je fais un véritable acte paternel. La pierre dans le tas de cendre est le coeur du dragon, si tu connais la légende, tu sais que tu en auras besoin, ainsi que de toutes les autres. Récupère mon épée. Elle a été forgée par Moï à Toal. N'oublie pas d'aller trouver Telma pour qu'elle puisse t'indiquer maître Tesshin. Après ta défaite, il ne fait aucun doute que tu en auras le plus grand besoin. Mais attention, son entraînement a la réputation d'être très exigeant. Bonne chance, mon fils, je serai toujours avec toi.
Reicht s'allongea à côté de l'arbre et il ne resta plus qu'un simple squelette revêtu d'une armure rouillée. Son fils, pas triste, eut la sensation que l'âme de son père avait rejoint la forêt. Il récupéra ensuite l'arme, laissant le reste sur place. Il prit également la pierre et la glissa dans sa sacoche, entre ses derniers rubis et son lance-pierres puis partit. Désormais, son seul but était de devenir plus fort. Le sacrifice de son père ne serait pas vain. Son chemin le mena au Lieu Vide qui contenait désormais une effrayante statue de Silvinis haute de plusieurs mètres. Ces yeux s'illuminèrent de vert lorsque Link s'approcha d'elle et le hurlement du dragon se fit entendre dans toute la forêt.
Pour les Kokiris, ce cri représentait la preuve de la mort de Link. Une preuve qui, pour certains, suggérait bien au contraire qu'il avait survécu.

Fin de la première partie...

Ce texte a été proposé au "Palais de Zelda" par son auteur, "Thewerewolf". Les droits d'auteur (copyright) lui appartiennent.

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Mis à jour le 14.04.24