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Guerre d'Hyrule

Ecrit par St-Renan en 2008
Prologue : Le monde est délivré

La créature était à terre. Sa fin était proche et il le ressentait. Derrière lui, le château d'Hyrule était totalement réduit en cendres. Ce qui montrait la grande puissance de la famille royale qui dominait jadis la plaine était détruit par cet homme démoniaque. Il avait causé bien des massacres et avait provoqué de nombreuses catastrophes et enfin tous ceux qui avaient payé pour s'être dressé à travers son chemin allaient être vengés. Il ne pouvait plus rien, son orgueil l'avait conduit à la défaite. Il avait sous-estimé ce jeune homme qui s'est révélé être le "héros du temps" et cela lui avait été fatal. Il était encore si sûr de sa victoire 7 ans auparavant à son entrée dans le Saint Royaume et après avoir trouvé la Triforce. Malheureusement pour lui, les déesses avaient trouvé celui qui devait sauver le monde du mal et du chaos qui s'étaient installés. Cet homme maléfique n'avait eu que la Triforce de la force, certes la plus puissante mais qui n'était pas de taille face à celle du courage, appartenant au jeune garçon, et à celle de la sagesse qui appartenait à la "princesse de la destinée".
"J'utilise mes derniers pouvoirs pour le paralyser, dit la princesse, vite Link, assène-lui le coup de grâce et sauve Hyrule de ce joug du seigneur du malin".
Le jeune héros s'avança vers la bête serrant Excalibur des deux mains, la brandit et cria au monstre :
"Ganon, toi et tes pouvoirs avez semé terreur et désolation dans toutes les contrées du royaume d'Hyrule. Tu t'es servi de l'apparence d'un chef Gerudo pour tromper le roi et abuser de sa confiance. Mais tu ne pensais pas qu'un 'jeune imprudent' comme tu le disais puisse un jour réduire tes espoirs à néant. Eh bien, ce jour est arrivé. Que l'on oublie le nom de Ganondorf. Tu vas payer pour tout le mal que tu as fait. Je le fais pour Hyrule ! Longue vie à la princesse Zelda !"
Et à ces mots il planta l'épée dans le crâne du monstre qui poussa un cri déchirant de douleur. Malgré tout le pouvoir qu'il détenait, Ganon ne put résister et fut transporté au sanctuaire des sages.
Les sept sages étaient présents : Saria, sage de la forêt, Darunia, sage du feu, Ruto, sage de l'eau, Impa, sage de l'ombre, Nabooru, sage de l'esprit, Rauru, sage de la lumière et la princesse Zelda, septième et dernière sage, le sage suprême. Cette dernière déclara :
"Malgré tout le mal que tu as fait, nous ne pouvons te tuer : tu es possesseur du pouvoir des déesses. Mais pour que tu ne puisses plus amener le mal par ici, nous allons t'envoyer dans le vide infernal à jamais et nous allons le sceller grâce au pouvoir des sages.
- Damned ! Vous m'avez vaincu... cette fois-ci...croyez-moi nos chemins vont à nouveau se croiser, plus rapidement que vous ne le pensez, croyez-moi... Ne vous en faites pas, je tiendrai parole, je reviendrai ! Je reviendrai !"
Le cri s'évanouissait dans le vide tandis que les sages scellaient le passage.
"Nous avons gagné !" entendit-on ce jour-là du haut du temple du temps. C'était la voix heureuse de la princesse de 17 ans annonçant la grande nouvelle à tous les habitants de son royaume. On dansait partout, on faisait la fête, un immense banquet avait été organisé au ranch Lon Lon, tous y étaient conviés. Des Kokiris aux Gorons en passant par les Zoras, tout le monde célébrait cette nouvelle comme il se devait. Seules les Gerudos faisaient grise mine : certes elles étaient débarrassées de l'orgueil de Ganondorf mais elles avaient perdu leur chef et le premier homme à être né parmi elles depuis 100 ans.
Le bourg d'Hyrule, d'habitude si actif, était déserté, tout le monde était au ranch Lon Lon ou au Village Cocorico où de nombreuses personnes s'étaient réfugié lors de la prise du pouvoir par Ganondorf, seules deux personnes qui n'étaient autres que Link et Zelda se trouvaient là, à la fois soulagés mais aussi attristés de voir le magnifique château d'Hyrule et le Bourg complètement dévastés par la folie destructrice du Gerudo. Le temple du temps, cette immense cathédrale construite des millénaires auparavant, était le seul bâtiment qui était encore debout. Zelda déclara :
"Depuis qu'Hyrule est né des déesses, jamais nous n'avons connu une telle catastrophe. Nous devrons tout reconstruire mais nous y arriverons même si cela prendra des années ! La pensée que le monde est délivré nous donnera du baume au coeur !"

Chapitre 1 : A la tête de l'armée   up

Des mois avaient passé depuis ce jour béni par les Hyliens. Le château était encore en reconstruction mais une grande partie du bourg était déjà revenu à son état initial. Hyrule prospérait : la nourriture était produite en masse et même les plus pauvres avaient les moyens de manger les mets les plus raffinés, accessibles seulement aux nobles par le passé. Ce jour-là, un jour très attendu par l'ensemble de la contrée, l'anniversaire de la jeune princesse, une grande fête était organisée dans l'enceinte même du château qui était déjà rénové spécialement pour cette journée. Comme je l'ai dit auparavant, l'on avait de la nourriture à foison, tout le pays vint donc au grand repas. Les habitants de la citadelle étaient arrivés en avance pour avoir les meilleures places mais les invités d'honneur, les ministres et les sages entre autres, n'arrivèrent que bien plus tard dans la matinée. Ils arrivèrent entourés par la foule en liesse les louant pour les avoir sauvés. Darunia et Nabooru étaient fiers et appréciaient toutes ces congratulations. Saria elle ne savait que dire, c'était la première fois qu'elle quittait sa forêt natale - qu'elle ne pouvait pas quitter jusque lors, les Kokiris y avaient été autorisés exceptionnellement ce jour-là. Elle rougissait tout le temps, au moindre regard vers elle. Ruto ne se souciait guère du flux immense d'Hyliens, et d'autres créatures, qui s'agglutinaient autour d'elle tant elle avait été habituée aux grands regroupements avec sa tribu aquatique dont elle était la princesse, les Zoras. Impa était, comme tous les jours, froide, simple et singulière avec sa tenue de cérémonie noire, composée seulement d'une cape et d'une tunique sans décoration, au milieu d'une foule en délire aux habits colorés. Rauru fermait la marche. Il avait mis sa tenue habituelle qui pouvait correspondre à une cérémonie. Link était là lui aussi mais il était passé inaperçu pour la seule et bonne raison que la population ne l'avait jamais vu.
Dans la salle de réception tout le monde parlait de tout et de rien, de la pluie et du beau temps en essayant de faire remarquer par une quelconque personnalité présente dans la conviction de leur montrer leurs beaux habits du dimanche, leurs bijoux nouvellement achetés ou bien encore leurs divers talents dans l'espoir d'être engagé par l'une d'elles qui leur proposerait un bon salaire.
Puis soudain, le ministre principal de la princesse, Tengaro, fit sonner les cloches de la chapelle du château pour se faire entendre. Tout le monde se tut donc et tourna vers l'immense table où le repas était disposé. Le ministre, qui se trouvait au bout de celle-ci, invita chacun à s'asseoir à sa place. Une fois tout le monde assis, une grande porte en bois massif orné de pierres précieuses et de métaux nobles en tous genres s'ouvrit laissant place à une jeune demoiselle qui n'était autre que la princesse Zelda. Tout d'abord, avant de déclarer la cérémonie ouverte, elle rendit hommages aux différentes personnes qui avaient connu la mort durant le règne de Ganondorf en ces termes :
"Mes chers amis, ces temps-ci nous avons connu des moments difficiles. Nombres de nos amis sont morts. Toute la contrée d'Hyrule a souffert y compris les tribus les plus reculées. C'est pourquoi je voudrais que, au moins cette journée, vous gardiez à l'esprit toutes ces âmes qui ont péri à cause de ce tyran."
Tout l'auditoire applaudit ces quelques mots de Zelda pendant de longues minutes jusqu'à ce que celle-ci reprenne la parole :
"Je voudrais aussi remercier tous ceux qui nous ont aidé à vaincre Ganondorf le Gerudo. Si vous êtes vivant aujourd'hui, c'est grâce notamment aux sages d'Hyrule, Saria la Kokiri qui, malgré son jeune âge a su protéger son peuple du mal concentré en Hyrule en succédant au défunt Arbre Mojo, dont le bourgeon va d'ici peu prendre sa place."
La jeune Kokiri s'avança vers l'estrade où se trouvait maintenant Zelda. Sous un tonnerre d'applaudissements de la part de la foule environnante.
"Autre sage, le grand chef Goron, Darunia, qui, même emprisonné dans le mont du péril et proche d'une mort certaine - il allait être donné en pâture à Volcania, un dragon légendaire réveillé par le seigneur du malin- avait encore la foi en la justice des déesses."
Il rejoignit Saria aux côtés de Zelda, non moins acclamé que le sage de la forêt.
"Ruto, elle n'a pu empêcher l'extermination de son peuple mais sa grande force de caractère lui a permis de survivre et de pondre des oeufs en période difficile, ce qui perpétue ainsi la race zora.
Rauru n'a été vu que par peu de personnes car il a agi dans l'ombre, un comble pour le sage de la lumière."
Toute l'assemblée rit de bon coeur, comme pour oublier les mauvais moments passés ces dernières années.
"C'est grâce à elle que je suis vivante aujourd'hui : il y a 7 ans elle m'a sauvé des griffes d'un guet-apens orchestré par Ganondorf. Depuis, elle n'a cessé d'assurer la protection de son village natal en détruisant les esprits qui sortaient du cimetière, voici Impa.
Et enfin, dernière sage, Nabooru a eu le courage de trahir son chef dont elle était le bras droit pour rejoindre notre côté. Entretemps, elle a été séquestrée par les sorcières du colosse du désert, Koume et Kotake, durant de longues années, mais cela ne l'a pas empêchée de soutenir notre cause."
La population scandait les noms des sages, maintenant aux côtés de la princesse. On les remerciait pour avoir sauvé Hyrule du chaos instauré par le maître du mal de la plus belle des manières, pendant une fête somptueuse dont ils étaient un grand centre d'intérêt.
Après avoir reçu une médaille des mains de Zelda, les sages retournèrent à leur place et le repas put commencer.
Le banquet était immense, jamais l'on ne s'arrêtait de servir, jamais l'on arrêtait de desservir. Les cuisines étaient en effervescence pour la plus grande joie des hôtes de la princesse. Les mets les plus recherchés furent servis : du cygne, du paon farci, du chevreuil et bien d'autres choses encore. L'on buvait le bon vin du bourg, le frais lait de Lon Lon ou bien une potion revigorante spécialement préparée par les Gorons. Le soir venu, le festin prit fin et chacun rentra chez lui, excepté les différentes personnes qui avaient activement aidé la résistance contre Ganondorf - les sages et Link, quelque peu oublié durant le repas. La princesse Zelda allait leur dire une importante nouvelle.
"Mes amis vous avez grandement servi notre belle contrée d'Hyrule en risquant votre vie. C'est pour cela que je vous offre aujourd'hui la possibilité de servir encore plus activement notre royaume. Vous, les sages, je vous fais chevaliers d'Hyrule au nom des déesses."
Les intéressés s'agenouillèrent devant la princesse, éberlués par cette annonce si imprévue. Link remit à la jeune détentrice de la Triforce de la sagesse Excalibur, la lame légendaire et purificatrice. Elle la posa successivement sur l'épaule droite puis sur l'épaule gauche et à nouveau sur leur épaule en prononçant la phrase :
"Au nom de Din, de Farore et de Nayru, je vous fais chevaliers d'Hyrule de l'ordre de l'aigle rouge. Vous servirez votre souverain ainsi que le Bien et non votre propre intérêt, vous haïrez le Mal et vous le combattrez de tout votre coeur, de toute votre âme, de tout votre corps. Si jamais vous veniez à enfreindre ces règles, vous seriez bannis et rejetés de tous. Si vous acceptez les lois du chevalier, je vous remets votre épée qui vous suivra jusqu'au terme de votre vie."
Ceci dit, chacun des sages reçut une épée luxueuse ornée de rubis de saphir, et d'émeraudes, en souvenir des trois pierres ancestrales.
"Rauru, en tant que sage de la lumière, je vous remets l'épée sacrée des sages qui symbolise le sceau qui enferme Ganondorf dans le vide infernal. Portez-lui une grande attention. Posséder cette épée est une bien lourde responsabilité. Mais je sais que vous allez y arriver."
Zelda leva alors les bras au ciel et fit une incantation destinée aux déesses. Une pluie de lumière tomba sur elle et il apparut une épée magique. Elle concentrait tant de lumière que l'on ne pouvait la regarder en pleine nuit sous peine d'être éblouis. La princesse s'en saisit et la donna au sage de la lumière.
"Cette lame, contrairement à Excalibur, ne pourfend pas le mal mais l'ombre. Il vaut mieux éviter de s'en servir. Chevaliers d'Hyrule et serviteur de la Triforce je vous salue."
Elle s'inclina et les nouveaux chevaliers levèrent leur épée en disant tous ensemble :
"Nous jurons d'être toujours fidèle à notre maître ainsi qu'au Bien jusque notre mort. Puissent les déesses fondatrices être à nos côtés si elles jugent bonne notre cause. Nous soutiendrons le juste et l'innocent jusqu'au dernier souffle ! Vive Hyrule et les grandes déesses ! Longue vie à la princesse Zelda !"
La princesse sourit puis déclara :
"Chevaliers je suis fière de vous !
- Ne tremblez jamais face au danger. Qu'aucune douleur ne puisse altérer votre foi, dit Link en regardant droit dans les yeux Saria tout en lui souriant.
- Mais toi, Link, ajouta Zelda, tu as eu le courage d'affronter le Mal en personne. Tu t'es battu pour le Bien. Tu nous as tous libérés, non seulement tous les habitants d'Hyrule, mais aussi les sages qui étaient impuissants face au pouvoir de la Triforce de Ganondorf, moi y compris. Tu m'as sauvée lors de ma fuite en retardant le retour du chef des Gerudos au péril de ta vie. Et lorsque ce même Gerudo m'a enlevée et gardée prisonnière dans ce qui était auparavant le château de la famille royale, là encore tu as accouru et tu m'as libérée. C'est pour ces actes où tu as démontré ta bravoure et ton courage que je t'octroie les titres de général des armées et de gardien de la chevalerie hylienne.
- Mais je ne peux solliciter un tel honneur, princesse, je ne peux accepter.
- C'est un ordre ! dit la princesse en lui souriant.
- Si c'est un ordre, je me dois de faire votre volonté. Je m'efforcerai d'accomplir mon devoir du mieux qu'il soit, à la tête de ces nouvelles fonctions.
- Très bien général. Vous pouvez tous disposer."
Tous les sages se précipitèrent sur Link pour le féliciter de sa montée fulgurante en grade.
"Oh Link ! C'est magnifique ! s'écria Saria. Tu es général ! Tu te rends compte ? Je suis ravie d'être à vos ordres, général !
- Ma maîtresse a bien fait de vous honorer par ce geste, vous le méritiez, ajouta Impa.
- Bravo, mon frère ! N'oublie jamais que si jamais tu as besoin de quoi que ce soit, je suis là, assura Darunia.
- Félicitations ! dit tout simplement Rauru, maintenant détenteur, comme Link, d'une lourde charge, celle de gardien du sceau.
- N'oublie pas que tu dois m'épouser, dit Ruto en riant, tu me l'as promis ! Mais non ! De toute façon je ne puis pas me marier : je suis un sage. Mais sinon..."
La Zora s'approcha du jeune Hylien et l'embrassa sur la joue.
"Si je n'avais pas été un sage je crois bien que tu aurais dû respecter ta promesse... Hihihi..."
Enfin Nabooru s'avança et dit :
"Tu te souviens, il y a 7 ans ? Je t'avais fait une promesse. Eh bien aujourd'hui je vais la tenir."
Et une fois de plus ce jour-là une jeune fille embrassa Link. Celui-ci, devant l'afflux de baisers, ne donna comme réponse qu'un rougissement caractéristique de la timidité - bien qu'avec une telle carrure, personne ne pourrait songer ne serait-ce qu'un instant qu'un jeune homme aussi fort que celui-ci soit aussi timide -.
La cérémonie était maintenant finie, au bourg chacun rentrait chez soi, mais Link, lui, semblait chercher quelqu'un. Une jeune fille aux cheveux roux entra à la place du marché. C'était Malon, la fille de Talon, le directeur du ranch Lon Lon. Lorsqu'elle vit le héros vêtu de vert au milieu de la place, elle se précipita vers lui et se jeta dans ses bras. Ils s'embrassèrent de longues secondes puis le garçon lui raconta le déroulement de la cérémonie et lui annonça la grande nouvelle de la journée : il était maintenant à la tête de l'armée d'Hyrule.

Chapitre 2 : Une nuit tragique   up

Link et Malon, main dans la main, se dirigèrent vers le ranch. Tout en marchant, ils ne cessaient de se lancer des petits regards amoureux et de s'embrasser. Au beau milieu de la nuit étoilée, ils contemplaient les lumières du château où l'on fêtait encore l'anniversaire de la princesse. Le silence qui séjournait n'était troublé que par le crissement de l'herbe sous les pas des deux jeunes Hyliens.

Mais soudain un cri terrible s'éleva devant eux.
"C'est mon père !" cria Malon apeurée.
Ils coururent aussi vite que possible. Il y avait quelqu'un au ranch : on entendait des bruits de voix, de rires et de grognements.
"Reste là Malon, ordonna Link, c'est peut-être dangereux."
Malon était maintenant seule dans la plaine, elle pleurait, s'attendant au pire. Elle voyait la tunique verte de son ami qui s'approchait doucement de sa demeure. Link allait pénétrer dans le ranch lorsque trois silhouettes en sortirent en courant. C'était des Stallfoss, des êtres squelettiques qui avaient servi Ganondorf durant son règne. A sa mort, ils se sont dispersés, et on ne les avait plus revus depuis. L'un d'eux vit le héros et se jeta sur lui, lui blessant le bras droit avec son poignard. La blessure était profonde et le jeune homme avait du mal à se battre. Malgré tout, il attrapa son adversaire à la gorge tout en lui plantant Excalibur entre les côtes. Le Stallfoss tomba à terre et disparut en ne laissant qu'un tas de poussière.
A peine avait-il rangé son épée dans son fourreau que Link entendit derrière lui la voix de Malon qui lui criait :
"Link, regarde ! Le ranch !"
Il regarda alors sur sa droite et vit que le ranch brûlait ! Les deux autres Stalfoss, les responsables de cet incendie s'étaient enfuis en voyant leur compère trépasser face au héros du temps. Celui-ci n'écouta que son courage et courut jusque dans une des maisons. Avant d'ouvrir la porte, il vit que la barrière de l'enclos des chevaux était brisée, ils s'étaient enfuis.
Il réfléchissait :
"Ingo était en congé aujourd'hui, Malon était avec moi et les chevaux ne sont plus là, il ne reste plus que... Talon ! Le cri que nous avons entendu ! Non !"
Il entra dans la maison qui était celle de Talon et chercha celui-ci avec crainte et acharnement. Il n'y avait personne au rez-de-chaussée. Il monta donc les escaliers quatre à quatre jusqu'au premier étage. Les tables avaient été renversées, tous les tiroirs avaient été ouverts et tous les objets de valeur avaient été dérobés. Dans tout ce désordre, Talon gisait sur sol, face contre terre.
"Ouf ! je l'ai trouvé, pensait Link, il doit juste être évanoui."
Il s'approcha de lui et, soudain, entendit un bruit semblable au bruit que l'on entend quand on marche dans une flaque d'eau. Il regarda à ses pieds et il vit du sang qui coulait. Cela venait du corps de Talon. Link, horrifié, retourna le corps et vit un couteau planté dans la poitrine de l'homme.
"Oh non ! Il est mort."
Il poussa un cri de désespoir, un de ses amis était mort. Son bras lui faisait énormément souffrir mais il voulait absolument ramener à Malon la dépouille de son père. Il porta donc le cadavre sur son épaule. Il titubait. Il faisait de plus en plus chaud, l'incendie se propageait à une vitesse incroyable. Les escaliers de la maison étaient complètement ravagés par les flammes. Le jeune homme dut donc sauter par la fenêtre, le mort toujours sur son épaule. En temps normal son agilité lui aurait permis d'amortir sa chute en s'aidant des mains, mais avec ce poids sur le dos, il se foula la cheville à la réception. La scène était triste à voir : un jeune homme vêtu tout de vert dont le bras droit, blessé, saignait, rampant pour ramener un cadavre et fuir le feu. A sa sortie du ranch, Malon accourut en pleurant :
"Oh non ! Mon père ! Oh non, c'est impossible ! Non ! Mon père !
- Ces chiens vont payer pour être revenus, dit Link tandis qu'une larme coulait sur sa joue.
- Link, les chevaux se sont enfuis, dit Malon, mais Epona, elle, est restée près du ranch. Epona ! Epona, viens !"
A peine Malon l'avait-elle appelée, Epona vint à la rencontre des jeunes gens. Link, s'aidant grandement des éperons à cause de sa cheville, y monta.
"Je vengerai votre père. Nous pensions être débarrassés du mal, soupira-t-il."
Epona se cabra et partit au triple galop, laissant Malon qui pleurait aux côtés de son défunt père. Link, abattu par ce tragique événement, criait pour se donner du courage. Il n'eut aucun mal à rattraper les assassins, étant donné que ces derniers n'avaient pas de monture. Le jeune héros sortit la lame de la légendaire Excalibur de son fourreau et, arrivé au niveau des deux Stallfoss, trancha la tête de l'un d'eux. Le dernier survivant des pillards, plus habile, se jeta sur Epona et désarçonna son adversaire. Link ne réussissait pas à se relever, la douleur causée par sa cheville et son bras l'en empêchait. L'être squelettique s'approcha et lui sauta dessus, son couteau pointé vers le sol. Mais malheureusement pour lui le jeune homme qui était resté lucide avait levé son épée, embrochant ainsi le monstre.
La sueur coulait sur le visage de Link tellement cela avait été dur : d'abord l'horrible découverte du corps de Talon puis ses blessures, la fuite de l'incendie et enfin le combat contre les Stallfoss. Il resta étendu durant de nombreuses minutes en regardant le ciel étoilé. Il repensait à tous ces évènements qui s'étaient succédé à une vitesse si rapide qu'il n'arrivait pas à tous les réaliser. Il était général mais il était aussi maintenant tributaire envers son grade. Il ne pouvait pas rester les bras croisés à ne rien faire.
Lorsqu'il se releva, le jour était revenu sur la plaine. Rien n'avait changé, seule une immense colonne de fumée qui s'élevait au centre de la plaine témoignait de l'incendie de la nuit. Le pont-levis s'est abaissé plus tôt que d'habitude ce jour-là : les gardes qui avaient vu que le ranch Lon Lon n'étaient plus là avaient alerté la population qui se précipitait pour en savoir plus sur ce qui s'était passé.

Link monta sur Epona et la fit marcher lentement jusque l'attroupement d'Hyliens. Malon et son père étaient au centre de cette cohue. C'était la panique.
"Qu'allons-nous faire ? Ils vont revenir ! Nous allons tous mourir !"
Malon dispersa la foule. Elle avait besoin d'être seule, seule avec son père.
"Je vais aller voir Zelda, Link, dit-elle."
Elle prit son foulard et en recouvrit la tête de Talon. Puis elle se dirigea vers le château sans rien dire, entourée de curieux. Quatre gardes arrivèrent près de la dépouille, la déposèrent sur un brancard, puis allèrent l'apporter à la princesse.

Link descendit de cheval. Ses yeux regardaient dans l'horizon, cherchant un quelconque signe imaginaire. Il méditait, il pensait, il ne pourrait dire à quoi il pensait : tout était embrouillé dans sa tête. Comment agir ? Qu'aurai-je pu faire ? Que puis-je faire ? Toutes ces questions étaient sans réponse. Il ne restait plus rien du ranch parti en fumée. A quoi cela avait-il servi tous ces sacrifices qu'il avait faits pour détruire le mal à jamais ? A rien ! Cela n'avait servi à rien ! Il poussa un cri horrible, un cri de désespoir, de rage, de souffrance, de dépit. Cette nuit avait été la nuit la plus horrible qu'il n'avait jamais vécue.

Chapitre 3 : Je peux faire quelque chose pour Hyrule   up

Après cette nuit qui était la pire qu'il n'avait jamais passée, Link décida de rentrer à pied à la forêt Kokiri. Il parcourut la plaine, la mort dans l'âme. Il avait besoin d'être chez lui. En fait, cela n'était plus vraiment chez lui car il habitait, depuis sa victoire sur Ganondorf, au Ranch Lon Lon ou occasionnellement au château, mais il avait besoin de revenir de là où il venait.

C'était en quelque sorte un retour à zéro : le mal était revenu, il devra le combattre, comme au début, quand il n'était qu'un Kokiri sans fée. Il voulait revenir à son point de départ. Il avait besoin d'être apaisé par cette forêt qu'il connaissait si bien.
Il ne cessait de penser à Malon, restée là-bas pour voir la princesse afin que celle-ci fasse quelque chose. Les larmes montaient aux yeux du jeune héros qui ne pouvait contenir son chagrin. Il n'y avait pas que la mort de Talon qui l'attristait de la sorte : le fait qu'après tout ce qu'il avait enduré, tant de souffrances, de travail et de peines, le Mal persistait encore et détruisait ses espoirs de monde de paix.
Il ne sentait plus la douleur que lui procurait son bras tant il était plongé dans ses pensées. Sa cheville l'empêchait de presser le pas mais c'était mieux ainsi, il voulait arriver le plus tard possible afin de méditer sur les grands évènements de sa vie : d'abord il devint le héros du temps, puis il sauva Hyrule de la puissance maléfique qu'était Ganondorf. Il repensait aussi à son rôle de général.
Il pouvait faire quelque chose pour Hyrule.
Il traversa les bois perdus puis arriva à son village. Saria était là. Elle était surprise de voir son ami d'enfance arriver ainsi, le bras blessé, la tunique couverte de poussière et de la terre dans les cheveux.
Celui-ci s'écroula, épuisé, au beau milieu des habitations.

*****

Il ne se réveilla que le soir. Il était allongé sur son lit, dans son ancienne maison dans la forêt. Saria était à ses côtés. Elle était visiblement très émue. Un messager venu du château avait annoncé la nouvelle à travers tout Hyrule. Les yeux de la Kokiri étaient embués de larmes. Link ne savait que dire. Son bras et sa cheville étaient bandés, ce qui avait apaisé sa douleur. La tristesse qui le rongeait s'était envolée peu à peu. Il n'avait plus qu'un désir, venger la mort de Talon.
Il s'assit et posa sa main sur son front. Il aurait voulu se lever mais il était encore trop faible. Il entendait des voix qui venaient d'au dehors. C'était les Kokiris qui parlaient des évènements de la veille. Ils étaient les plus vulnérables, ils organisaient un plan de défense.
Saria murmura à son ami :
"Link, j'ai eu si peur pour toi ! Tu ne te réveillais pas. La situation est très grave. Ces Stallfoss peuvent réapparaître n'importe où et n'importe quand.
Ta fiancée est allée voir Zelda qui a décidé de réunir le conseil des sages demain. Elle a aussi insisté pour que tu sois présent.
- S'est-il passé quelque chose d'anormal depuis hier soir ?
- Non, tout est calme, heureusement."
Link soupira. Il avait peur.
"Repose-toi, dit Saria, demain nous irons au château."
Puis elle ressortit. Elle persuada les Kokiris présents de rentrer chez eux, puis elle fit de même.
Link était fatigué et s'endormit rapidement. Cette nuit-là, il rêva, ou plutôt, il cauchemarda. Il rêvait qu'il se battait avec un Stallfoss. Son adversaire le déséquilibrait. Il perdait son épée. Le squelette en profitait pour donner un coup. Il allait trancher la tête du jeune garçon lorsque celui-ci se réveilla en sursaut. Il était haletant, il transpirait. Soudain, il entendit un cri strident et horrible.
"Je rêve encore, pensa-t-il."
Il allait se recoucher lorsqu'il entendit des bruits de course près de la cabane. Il entendait des cris et des pleurs.
Intrigué, il alla voir. Il y avait un groupe de Kokiris devant une maison. Il les écarta et entra dans l'arbre servant d'habitation.

"AAAAAAAHH !!!!!!!!!!"
Il y avait là un garçon de la forêt, étendu à terre, une épée plantée entre les deux yeux.
Link devint cramoisi. Il se retourna vers le groupe d'enfants qui n'osaient plus rien dire. Il sortit lentement Excalibur de son fourreau et la lança avec fureur. Elle alla se planter au-dessus de la porte de sa maison, la lame plantée dans le bonnet d'un Kokiri qui se trouvait sur son chemin. Saria arriva et pleura quand elle vit la scène. Link s'assit sous le porche de sa porte et attendit l'aube. Il regardait dans le vide. Le jour s'était levé. Le soleil était déjà haut dans le ciel quand Saria vint chercher son ami. Son bras et sa cheville étaient rétablis, ce qui faciliterait la marche. Ils débutèrent donc leur route sur le long sentier menant à la plaine. L'apparence merveilleuse du ciel ensoleillé était trompeuse quant à l'état d'Hyrule. Au bourg, les portes étaient barricadées et les fenêtres fermées. Une ambiance pesante y régnait. Au centre de la place, il y avait un cadavre criblé de flèches. Le Mal avait frappé partout. Heureusement, le château n'avait pas été touché. Devant le pont-levis, trois gardes étaient cachés derrière leur bouclier. Lorsqu'ils aperçurent les deux jeunes gens, ils se redressèrent, présentèrent leur lance et abaissèrent la porte.

Au terme d'un dédale de couloirs, se trouvait une porte en or massif devant laquelle se trouvait le ministre Tengaro qui s'inclina à l'arrivé des visiteurs. Celui-ci l'ouvrit.

Link et Saria pénétrèrent dans la salle qui était la salle du conseil des sages...

Chapitre 4 : Le conseil des sages   up

Tous les sages étaient présents. Ils siégeaient sur de magnifiques sièges en velours rouge très luxueux. La princesse Zelda prit la parole en première :
"Les temps sont graves, tout d'abord, ce pauvre Talon, apprécié de tous, a subi le courroux de ces êtres du Mal. Puis, la nuit dernière comme vous l'avez certainement vu en arrivant, un habitant du bourg a été abattu par des dizaines d'archers. Après ces évènements, je voudrais...
- Princesse, interrompit Link, cette nuit un Kokiri a été tué."
Des murmures parcoururent la salle, la situation devenait préoccupante.
"Mes amis, reprit la princesse, je voudrais connaître vos avis quant à ces événements successifs qui ne sont, à mon avis, pas des coïncidences.
- Il faut les éliminer par la force, dit Impa, c'est la seule solution.
- Mais nous ne savons pas où ils réapparaîtront, contredit Darunia.
- Attendez ! Attendez ! Essayez de réfléchir un peu ! cria Rauru, cherchons une solution infaillible pour vaincre notre adversaire !"
Tout le monde se tut. Personne n'osait parler. Link se leva. Il dit :
"Toutes ces attaques ont eu lieu la nuit...
- C'est exact, interrompit Rauru, mais où voulez-vous en venir ?".
Il ne répondit pas, il contempla son auditoire. Rauru se leva et protesta :
"Non, si c'est ce dont à quoi vous pensez, il en est hors de question !
- Si ! Il faut remonter à la source des problèmes ! Pas de nuit, pas de morts ; pas d'ombre, pas de nuit ; pas d'ombre...
- Non ! Il ne serait pas bon de s'attaquer à l'ombre. Ce serait de la folie ! rétorqua le sage de la lumière.
- C'est le seul moyen... continua le héros du temps.
- Mais... nous sortons à peine d'une période malheureuse, Link, rappela Ruto, il ne faudrait pas...
- Mais une fois cela terminé, ce sera fini... à tout jamais, assura le jeune homme".
Les sages étaient sceptiques. Etant conscient de cela, Link insista :
"Faites-moi confiance... Ne m'avez-vous pas fait confiance auparavant ? J'ai accompli avec brio ma mission. Je ferais de même aujourd'hui...
- Je me permets de vous contredire, persista Rauru, mais...
- Rauru, vous êtes depuis peu sous mes ordres, dit le jeune homme en vert, je vous prierai donc de...
- Et vous, vous êtes sous les ordres de la princesse Zelda, rappela le sage, c'est à elle de décider ce que nous allons faire. Princesse ?"
Zelda ne savait à qui faire confiance. Mais si l'on ne faisait rien, on risquait le massacre. Mais attaquer l'ombre peut être dangereux...
Elle se rassit et dit d'un ton grave :
"J'ai pris ma décision... nous ne pouvons rester les bras croisés... nous devons nous battre contre l'ombre.
- Comme vous voudrez, princesse, dit Rauru, je suis à vos ordres.
- Envoyez des messages dans tout le pays pour annoncer la nouvelle, ordonna Zelda.
- Quand l'ombre va en être au courant, ils vont envoyer immédiatement des messagers, assura le général.
- Il ne reste plus qu'à attendre, soupira la princesse.
- Ne vous en faites pas, Zelda, ils se manifesteront d'une manière ou d'une autre, dit Link, satisfait.
- Il faudrait armer la population et préparer les soldats, conseilla Darunia.
- Les gardes sont des idiots mais ils suivront aveuglement vos ordres princesse, dit Impa, il faudra compter sur le peuple pour se battre et vaincre l'ennemi.
- Mais la plupart ne sait pas se battre ! Ce sera un massacre ! cria Saria".
Tout le monde se tourna vers celle-ci. Elle n'avait pas encore desserré les dents depuis le début de la réunion. Link s'agenouilla et tenta de la persuader :
"Saria, ils peuvent nous aider à gagner. Tu préfères peut-être qu'ils meurent tous égorgés comme des bêtes ? Défendons-nous !"
Saria hocha la tête en signe d'accord. Elle se prit la tête à deux mains et pleura. Les temps étaient durs pour elle.
"Ne t'en fais pas, rassura son ami."
Elle releva la tête et sourit, les yeux rougis par les larmes. Il continua :
"Il faut essayer".
Zelda tenta de la réconforter :
"Peut-être trouverons-nous une solution pacifique, on ne sait jamais...
- Je l'espère, dit la Kokiri."
Elle se leva puis ajouta :
"Je pense qu'il est temps pour chacun de nous qu'il s'en aille.
- Effectivement, approuva Zelda, le conseil des sages est dorénavant clos."

Chapitre 5 : La manifestation du roi d'ombre   up

Link et les sages formaient un petit groupe se dirigeant vers la sortie. Ils avaient tous de sombres pensées. Qu'allait-il se passer ? Avaient-ils fait le bon choix ? Link en était persuadé mais d'autres sages étaient perplexes. Impa servait le monde de la lumière mais elle était née dans un peuple qui, malgré avoir juré fidélité à la famille royale, ne serait peut-être pas d'accord avec cette idée. D'ailleurs, ce conflit ne lui plaisait guère. Rauru cherchait avant tout, la paix, une paix infinie et éternelle. Mais il avait dû céder face aux ordres de la princesse. Cette dernière faisait entièrement confiance à Link. Ne les avaient-ils pas sauvés de Ganon ? Ne les avait-il pas toujours servis ?

C'est dans cette atmosphère de doute que les sages se dirigeaient vers la sortie, guidés par Tengaro, toujours serviable. Le pont-levis fut abaissé et ils le traversèrent.
"Si nous apprenons une manifestation de l'ombre, je vous le ferai savoir, dit Zelda, il ne nous reste plus qu'à atten...
- Ce n'en sera pas la peine.
- Qui a dit cela ? demanda la princesse."
Il n'y avait personne. Ils étaient seuls. Un cri d'horreur perça le silence. Il venait du bourg. Ce n'était pas un habitant de la ville car ils s'étaient tous enfuis la nuit dernière. Mais qui était-ce donc ?
Link courait en tête, serrant Excalibur des deux mains. Il n'y avait rien d'anormal - enfin... le bourg était dans le même état que quelques heures auparavant. Le héros du temps jetait des coups d'oeil furtifs dans les recoins, dans les ruelles sombres. Il n'y avait toujours rien.

Soudain il vit un garde recroquevillé sur lui-même, dans un coin sombre. Il était terrifié.
"D... D... Der... d... d... derri... derrière... begaya-t-il.
- Arrêtez, lui dit Link, expliquez ce qu'il s'est passé.
- DERRIERE VOUS !!!"
Le jeune homme se retourna et vit une ombre, une ombre ayant une apparence humaine. Elle les regardait. Les sages arrivèrent et la virent aussi.
"Qui êtes-vous ? demanda le héros.
- Je ne vous veux aucun mal. Je suis le roi d'ombre, Necros. Alors comme ça, vous voulez nous déclarer la guerre ?
- Comment le savez-vous ? interrogea Zelda.
- Nous savons beaucoup de choses, beaucoup de choses que vous ne savez pas. Mais répondez à ma question, pourquoi nous déclarez-vous la guerre ?
- Vous ne le savez pas ? dit Link d'un ton ironique, tous ces meurtres, toutes ces personnes qui ont péri ces dernières nuits, ça ne vous dit rien ?
- Nous avons entendu parler de ces évènements. Mais nous n'en sommes ni les responsables, ni les coupables.
- Comment expliquez-vous alors le fait que ces assassinats eurent, tous, lieu la nuit ?
- Ce n'est qu'une pure coïncidence. Le Mal a fait son retour, est-ce notre faute ?
- Je ne dis pas que vous êtes la cause du Mal, je dis que vous l'ÊTES !
- Vous avez perdu un être cher, j'en suis désolé, mais nous n'avons rien fait !
- Vous mentez ! cria le héros du temps qui sentait la colère qui montait en lui.
- Que vous vous battiez contre le Mal, je vous comprends, je vous approuve mais pourquoi se battre contre nous qui sommes innocents ?
- Je crois avoir été assez clair !
- Ne laissez pas la haine vous emparer de votre personne. Et réfléchissez, cette guerre serait la fin de nos deux peuples.
- Gardez votre salive, c'est la guerre !
- Attendez, ces Stallfoss qui ont tué ne sont pas à notre service, ce sont des bandits, des êtres mauvais. Ils mettent à feu et à sang tout ce qui se trouve sur leur chemin !
- Ils ont attendu d'avoir votre couverture !
- Mais songez aussi à tous ceux qui vont s'entretuer s'il y a une guerre. Ce sera désastreux dans votre camp ! Vous comptez sur les Kokiri pour se battre, CE NE SONT QUE DES ENFANTS ! Vous les envoyez au massacre ! Nos guerriers sont préparés, ils sont entraînés, ils ont choisi de se battre !
- C'est vous qui allez les massacrer, la nuit, chez eux, sans qu'ils n'aient pu se défendre si nous ne vous déclarions pas la guerre ! Il vaut mieux mourir en héros que mourir chez soit comme un vulgaire lâche, terré dans la crainte.
- Je crois que vous oubliez que ce ne sont pas des héros. Ils sont humbles et ne sollicitent pas les honneurs. Ils veulent juste profiter de la vie, leur bien le plus précieux.
- Ils me feront confiance, ils me suivront et nous vous écraserons !
- Cela ne sert à rien de discuter avec vous. Le dialogue est impossible avec vous. Très bien. Nous aurions pu parvenir à un accord mais...
- Je ne pactiserai jamais avec vous. Je ne vois pas pourquoi je vous écouterais.
- Adieu. Nous devrons donc nous battre et c'est bien dommage.

Le roi d'ombre devint de la poussière noire telle de la suie et s'envola au vent.
Zelda approcha. Elle était enthousiasmée par les répliques de Link et était persuadée de la victoire. Les sages, eux étaient plus sceptiques. Link était persuadé que l'ombre les attaquait, les sages auraient voulu conclure un accord mais le héros du temps était trop dépité par le retour de la mort qu'il ne pouvait se résoudre à les écouter.
"Je pense que Necros sera loyal avec nous, je pense que nous déciderons de la manière de nous battre en temps voulu, dit Zelda.
- Je n'en suis pas si sûr... dit Link".

Personne ne répondit, le héros se retourna et repartit vers la forêt Kokiri. Saria le suivit. Zelda repartit vers le château, Rauru vers le temple du temps, Darunia vers la montagne de la Mort, Nabooru vers la forteresse Gerudo, Ruto vers le domaine Zora et Impa disparut dans les profondeurs de la terre, pour rejoindre ses compagnons Sheikahs.

Les sages avaient des esprits mitigés : comme dit précédemment, Zelda était sûre de la victoire, Saria avait peur pour les Kokiris, Darunia, malgré son dégoût de la guerre, servirait son général de bon coeur, en remerciement pour tout ce que celui-ci avait fait pour eux. Ruto aiderait aussi Link grâce à ses vaillants guerriers Zoras. Nabooru n'avait pas peur, les Gerudos étaient de vaillantes guerrières, elles se battraient jusqu'à la mort, de même que les Sheikahs d'Impa.

De toute façon, dans une telle guerre, il y aura des pertes, des morts des batailles. Les sages se battront pour Hyrule.

Chapitre 6 : Révélations de Rauru   up

Rauru était revenu dans le sanctuaire des sages, situé dans le temple de la Lumière, lequel est situé dans le Saint Royaume se trouvant dans le temple du temps. Il voyait devant lui le sceau enfermant Ganondorf. Près de ce sceau, il y avait l'épée sacrée des sages, la clé de ce sceau dont il avait eu la charge. Les symboles des 6 médaillons des sages étaient disposés tout autour de la plate-forme principale azurée sur laquelle il se trouvait, médaillons qui servent à garder le sceau intact. Ganondorf essaye depuis de long mois de s'échapper. Mais il ne peut pas s'échapper, le sceau est trop solide pour lui. Parfois on l'entend frapper les parois de sa prison avec fureur.
"Ganon est enfermé, se dit Rauru, c'est un ennui de moins. Nous en avons déjà assez comme cela ces derniers temps".
Comme pour lui répondre, on entendit un grand bruit sourd venant du sceau. Ganondorf s'énervait. Rauru soupira puis sourit en pensant à ce sceau indestructible. Il essayait tant bien que mal d'éviter de s'angoisser à propos de cette guerre maintenant déclarée. Link avait trop de haine envers l'ombre, il n'avait pas pu la contenir.

Le sage de la lumière s'assit et, comme tous les jours, médita. Il ne pensait à rien, il se rapprochait des déesses. Cette méditation l'aidait à faire le point sur les événements. Il sentait la présence des déesses, comme si elles écoutaient ses craintes. Mais, ce jour-là, Rauru les sentait proches, très proches. Il sentait leur puissance s'approcher, elle était très intense. Le sage se sentait mal à l'aise. Cette puissance était trop importante. Il rouvrit les yeux et vit trois lumières, les déesses étaient descendues sur Hyrule. Rauru, éberlué, s'inclina. Il ne savait pas quoi dire, tant il avait été surpris. Voyant cela, Din prit la parole en premier :
"Rauru, tu as tenté de faire entendre raison à Link, tu as bien fait. Nous n'en voulons pas à Link, sa réaction est naturelle, mais il a écouté sa haine. La haine conduit à la mort et à la destruction.
- Nous sommes descendues des cieux pour une raison bien précise, poursuit Farore : cette guerre mènera au chaos !
- Une loi de la création, repris Nayru, dit 'Nous avons créé les 6 éléments à savoir la lumière, l'ombre, la forêt, le feu, l'eau et l'esprit. Deux puissances naîtront parmi ces éléments, le Bien et le Mal. Le Bien et le Mal seront en perpétuelle opposition. Si le Bien venait à contrôler le monde, Hyrule resplendirait et coulerait des jours heureux. Si en revanche, le Mal l'emportait, le monde ne serait que plaies et malédictions. Mais, les éléments, eux, ne doivent jamais se battre. La disparition de l'un d'entre eux romprait l'équilibre, et Hyrule serait sous l'emprise du néant'. Durant cette guerre, l'un des éléments va nécessairement disparaître et mènera à une catastrophe sans précédent. Rauru, continuez à tenter de convaincre Link de trouver un accord avec Necros".
Les trois lueurs disparurent. Rauru entendit la voix de Nayru qui lui souffla :
"L'ombre n'est pas responsable... "
Le sage se releva en silence. Il regarda le ciel et s'adressa aux déesses :
"J'obéis à vos ordres, soutenez ma cause... "
Il murmura quelques mots inaudibles, ferma les yeux et disparut ne laissant derrière lui qu'une fine poudre d'or.
Il réapparut dans le temple du temps. Il regarda fixement pendant quelques secondes le symbole de la Triforce sur le mur, s'inclina et sortit.

Le bruit de ses pas résonnait dans le bourg, abandonné. Comme il y a 7 ans...
Il traversa le pont-levis. Il fallait tout d'abord convaincre Link, ensuite la princesse et enfin les autres sages. Il s'engagea dans la plaine silencieuse. Il courut jusqu'à la forêt Kokiri. Il y arriva tout essoufflé. Il fut étonné par un spectacle peu habituel : Les Kokiri, d'habitude si paisibles, s'agitaient dans tous les sens, on se préparait à se battre. Certains distribuaient arcs, flèches, épées et couteaux, d'autres coupaient des arbres, donnant les écorces à un autre Kokiri qui faisait des boucliers. D'autres encore s'entraînaient au maniement de leurs nouvelles armes, sous la tutelle de Mido.
Link était au milieu de tout ce chahut. Il donnait les ordres, criait et aidait ses compagnons à aiguiser leurs lames. On courait dans tous les sens. Saria et d'autres filles fabriquaient des flèches à une allure effrénée.

Rauru s'avança lentement, se frayant un chemin à travers les jeunes enfants. Link se tourna et le vit. Il s'en approcha. Il y avait trop de bruit pour se faire entendre. Il mena donc Rauru chez lui. Le héros s'assit sur son lit, essuya d'un revers de main la sueur qui dégoulinait sur son front et regarda son interlocuteur dans les yeux. Celui-ci dit :
"Link, je sais que tu es persuadé de la culpabilité de l'ombre, mais les déesses me sont apparues. Elles m'ont dit que l'ombre n'était pas coupable...
- Tu mens Rauru, tu veux juste que cette n'ait pas lieu car tu as peur ! Oui, tu as peur, tu refuses le combat !
- ... et il y a plus grave encore, reprit le sage, elle ont dit que cette guerre mènerait à la destruction d'un élément.
- Et alors ?
- Une loi peu connue de la création dit que si un élément venait à disparaître, le néant reprendrait le contrôle du monde... "
Link ne dit rien. Il sourit et dit :
"Il y a deux possibilités : soit tu me mens pour appuyer tes dires, soit tu dis vrai. Mais, même si tu dis vrai, l'ombre est responsable ou coupable. Il faut que la justice soit rétablie. Et, si le néant prend le contrôle du monde, nous n'en sommes pas les responsables... ce serait la faute de l'ombre !
- Vous ne croyez pas aux paroles des déesses ?
- Si, mais celles-ci sont de votre invention !
- Vous n'avez plus foi en les déesses ?
- Si ! Mais je ne vous crois pas !
- Ces paroles ont été dites par les déesses !
- C'est ce que vous affirmez !
- Moi, j'ai foi en les déesses !
- Moi de même !
- Non, si le monde devient la possession du néant, alors vous serez le seul responsable ! Vous aurez des remords de ne point m'avoir écouté ! Vous vous lamenterez sur vos décisions ! Et vous mourrez de votre chagrin !"

Link lui lança un regard noir. Il n'admettait pas que Rauru doute de lui. Il sortit rapidement, bousculant Rauru, et appela Saria :
"Saria, viens !
- Que se passe-t-il, lui demanda-t-elle.
- Nous retournons voir Zelda, elle me donnera raison une fois de plus."
Il raconta à la Kokiri ce qu'avait dit Rauru. Celle-ci courut vers le sage, lui posant des dizaines de questions.
"Pourquoi lui poses-tu des questions ? demanda Link, il ment !
- Je... je ne sais pas... il dit peut-être vrai... "
Link n'en pouvait plus. Il se sentait abandonné, personne ne le croyait, même son amie d'enfance. Rauru le regarda et haussa les épaules.
"Vite, allons-y, dit Saria."
Il régnait une grande animosité entre Link et Rauru. Pour la première fois depuis bien longtemps, quelqu'un tenait tête au héros du temps.
Rauru, lui, comprenait les sentiments de Link, il voulait juste lui faire entendre raison mais son acharnement l'agaçait.
Au bourg, personne n'avait pris la peine de ramasser le cadavre. Une odeur nauséabonde flottait sur la ville. Le pont-levis du château était abaissé, les gardes, effrayés, s'étaient enfuis, laissant le château sans protection.
Link entra dans la salle du conseil. Zelda et Malon étaient à l'intérieur. La princesse venait de lui expliquer que la guerre avait été déclarée. La princesse, voyant ses trois amis, s'approcha d'eux pour leur demander la raison pour laquelle ils se trouvaient ici. Mais avant qu'elle n'ait pu prononcer le moindre mot, Malon se jeta dans les bras de Link, en pleurs.
"Link, lui dit-elle, j'ai eu si peur. Le bourg a été attaqué, on entendait le bruit des monstres qui riaient, on entendait le sifflement des flèches... puis un cri... un horrible cri... quelqu'un avait été tué !"
Et elle pleura de plus belle.
"Elle est à bout de nerfs, dit Link, je vais la porter dans vos appartements, princesse.
- D'accord, dit celle-ci."
Le jeune homme et son amie quittèrent la salle, lentement. Zelda demanda aux deux sages présents :
"Pourquoi venez-vous ?
- Madame, lui repondit Rauru, les déesses fondatrices me sont apparues..."
Il expliqua brièvement ce qu'elles lui ont dit. Zelda s'assit et ferma les yeux.
"Quels sont vos ordres ? demanda Saria.
- Convoquez à nouveau les sages..."

Chapitre 7 : La seconde réunion   up

Pour la deuxième fois en peu de temps, le conseil des sages est convoqué. Mais cette fois-ci, Link qui raccompagnait Malon, n'était pas là. Touts les sages, sauf, bien entendu, Zelda, Saria et Rauru, se demandaient pourquoi ils avaient été convoqués. Comme il est d'habitude, Zelda prit la parole la première :
"L'heure est grave, mes amis. Nous..."
L'ambiance était tendue. Darunia coupa la parole à la princesse :
"Nous le savons déjà ! 3 personnes sont déjà mortes. On ne connaît pas l'origine de ces meurtres ! Link accuse l'ombre. Peut-être a-t-il raison, peut-être a-t-il tort...
- Il a tort !"
Des protestations s'élevèrent bruyamment dans la salle.
"Comment peut-on dire ça ? Vous n'avez aucune preuve ? Qui a dit cela ? demanda Impa, qu'il nous présente ses arguments !
- C'est moi, répondit Rauru."
Une nouvelle vague de murmures se fit entendre. Malgré leur réticence, la majorité des sages était d'accord avec Link. Leur réticence était due, non pas aux accusations de Link, mais à la guerre.
"Rauru ? Comment peux-tu dire ça ? Comment oses-tu mettre en doute les propos du général ? s'indigna la sage de l'ombre.
- Rauru a quelque chose à vous dire, dit Zelda, quelque chose d'extrêmement important.
- Avez-vous foi en les déesses ? commença-t-il.
- C'est une insulte ! cria Nabooru.
- Attendez la suite, dit le sage de la lumière, tentant de calmer les esprits, croyez-vous en les paroles des déesses ?
- Vous avez entendu, princesse ? demanda Impa. Il nous insulte ! Il a perdu la raison !
- Attendez ! dit Zelda, il a toute sa tête ! Ecoutez ses paroles !
- Merci, princesse, dit le vieil homme, croyez-vous aux déesses plus qu'à Link ?"
Personne ne répondit. Ils ne savaient pas quoi répondre. Pour sûr, Rauru mettait en doute leur foi, censée être sans faille.
"Si vous croyez aux hommes, plus qu'aux déesses, alors vous n'êtes pas dignes d'être ce que vous êtes. Croyez aux déesses plus qu'aux hommes !
- Mais qu'ont dit les déesses ? demandèrent ensemble les sages qui n'étaient pas au courant.
- Voyez-vous, ce jour même, lors de ma méditation, les déesses me sont apparues. Elles nous ont tous mis en garde : elles me dirent mot pour mot :
Rauru, tu as tenté de faire entendre raison à Link, tu as bien fait. Nous n'en voulons pas à Link, sa réaction est naturelle, mais il a écouté sa haine. La haine conduit à la mort et à la destruction. Nous sommes descendues des cieux pour une raison bien précise : cette guerre mènera au chaos ! Une loi de la création dit : 'Nous avons créé les 6 éléments à savoir la lumière, l'ombre, la forêt, le feu, l'eau et l'esprit. Deux puissances naîtront parmi ces éléments, le Bien et le Mal. Le Bien et le Mal seront en perpétuelle opposition. Si le Bien venait à contrôler le monde, Hyrule resplendirait et écoulerait des jours heureux. Si en revanche, le Mal l'emportait, le monde ne serait que plaies et malédictions. Mais, les éléments, eux, ne doivent jamais se battre. La disparition de l'un d'entre eux romprait l'équilibre, et Hyrule serait sous l'emprise du néant'. Durant cette guerre, l'un des éléments va nécessairement disparaître et mènera à une catastrophe sans précédent. Rauru, continuez à tenter de convaincre Link de trouver un accord avec Necros, l'ombre n'est pas responsable."
Des cris de stupeur surgirent de la part notamment de Ruto et de Nabooru.
"Mes amis, dit Rauru, la princesse est d'accord avec moi, nous avons eu un entretien tout à l'heure. Je propose que nous fassions un vote à main levée. Qui croit en la parole de Link ?"
Les sages, excepté Rauru, ont tous hésité, ils voulaient respecter le général, mais la simple pensée que les déesses les aient mis en garde les a convaincus de ne pas lever la main.
"Personne ? demanda Rauru, satisfait, qui croit aux paroles des déesses ?"
La réponse fut unanime, il fallait chercher un accord avec l'ombre...

Plusieurs minutes plus tard, Link entra dans la salle du conseil des sages. Il fut surpris de les voir tous en train de le regarder ainsi, avec cet air de reproche.
"Que se passe-t-il ? demanda-t-il.
- Je suis désolée, Link, lui répondit Zelda, le conseil t'a donné tort, demain, nous chercherons un moyen pour empêcher cette guerre. Nous irons voir Necros".
Les yeux de Link devinrent embués de larmes. Il baissa la tête. Il aurait tant voulu venger tous ces morts.
Les sages sortirent lentement de la pièce. Rauru tenta de réconforter Link mais celui-ci le repoussa violemment. Avant de s'en aller, Zelda se retourna et soupira.
"Je suis désolée, murmura-t-elle avant de le quitter."
Link s'assit sur le fauteuil de la princesse, prit sa tête à deux mains, et se mit à pleurer, ses espoirs étaient peut-être réduits à néant...

Chapitre 8 : Les déesses apparaissent à Necros   up

Ce monde est sombre, sans couleur. C'est le monde des ombres et de la mort. Il n'y avait aucune agitation, juste des bruits de pas. Mais il n'y avait personne. Des bruits de pas réguliers. Soudain, apparaît une forme. On a du mal à la distinguer car elle est noire, comme ce monde. Cet homme - ou plutôt, cette silhouette - était seul. Non, il y a des gens avec lui, ce sont des squelettes, des morts. Ils marchent en rangs serrés. Ils sont des milliers ! La silhouette qui marche devant eux, c'est Necros, le roi d'ombre.
Cette armée était remarquablement préparée, tout était magnifiquement orchestré. Puis, Necros se retourna, tous les soldats s'arrêtèrent. Le roi leur parla :
"Soldats, l'heure du combat est proche !"
Une grande clameur de tous les squelettes se fit entendre. Ces squelettes n'étaient pas des Stallfoss qui étaient de vrais colosses mesurant plus de 2 mètres et qui avaient une carrure impressionnante, non, ces squelettes-là étaient des squelettes d'Hyliens morts, des vrais squelettes.
"Ces chiens nous accusent de nombreux crimes à tort. Ils vont payer ! J'ai tenté de leur faire entendre raison mais ils ne m'ont pas écouté ! Et ce général... arrogant et présomptueux... par sa faute, le monde de la lumière sera mis à feu et à sang. J'ai voulu comprendre sa peine, il avait connu bien des malheurs ces derniers temps mais il est borné et têtu ! Il refuse la paix, il se croit puissant mais il n'est rien par rapport à notre grand royaume ! Demain, nous reviendrons dans le monde de la lumière que nous avons tous quitté jadis par le biais de la mort ! Les âmes des morts que nous sommes vont revenir leur apprendre l'humilité que l'on acquiert par la mort !"
Au terme de chacune des phrases du roi, ses hommes scandaient son nom. Le discours de leur maître étant terminé, ils crièrent de joie et entrechoquèrent leurs armes pour se donner un air plus terrifiant encore. Ils frappaient des pieds par terre. Ils continuaient à crier le nom de Necros dans un vacarme assourdissant. Celui-ci sortit de nulle part une lame gigantesque et la pointa vers le ciel - vers le haut devrions-nous dire car il n'y avait pas de ciel mais plutôt toujours une étendu noire - en disant :
"La lumière paiera ! Ils subiront notre colère ! Mes braves, soyez avec moi !"
Les soldats levèrent leurs sabres en l'air comme leur roi en criant "A mort ! A mort ! A mort !"
Necros était satisfait, malgré sa nature calme, il n'avait pas pu accepter les diffamations de Link au sujet de son royaume. Il n'avait rien contre Link, mais il ne supportait pas que l'on mette en doute sa bonne foi.

Soudain, 3 lueurs étincelantes apparurent. Ces lueurs n'étaient autres que les déesses ! Elles semblaient plus magnifiques que jamais, apportant de si belles couleurs dans ce monde sombre et terne. Necros les regardait d'un air à la fois méprisant et intrigué. Les soldats cessèrent de faire du bruit afin d'écouter attentivement ce qu'allaient dire les lueurs.
"Qui êtes-vous ? demanda Necros.
- Nous sommes Din, Farore et Nayru, déesses de la force, du courage et de la sagesse.
- Des déesses du monde de la lumière ?
- Non, des déesses de l'univers.
- Qu'avez-vous à nous dire ?
- Le monde de la lumière est disposé à faire la paix avec votre royaume.
- Les lâches !
- Non, nous sommes allées les voir, nous les avons mis en garde.
- Vous les avez mis en garde de quoi ? De nous ? Vous avez bien raison.
- Pas de vous ! Mais de quelque chose de bien plus important.
- Quoi donc ?
- Une loi de la création, répondirent les déesses.
- La création, soupira Necros, qu'avons-nous à faire de la création ? Nous sommes morts ! Vous ne vous préoccupez pas de votre création, si vous aviez voulu, vous auriez pu nous empêcher de mourir ! Vous avez de l'influence sur la Mort ! Tout ce que vous voulez, c'est que le monde ne disparaisse pas afin d'être toujours vénérées comme des bienfaitrices ! Vous ne voulez pas la paix de tous mais votre gloire !
- La mort, c'est la nature ! Nous avons une influence sur la mort, mais l'ordre et l'équilibre seraient perturbés. La mort doit frapper. Vous aviez fait votre temps sur le monde de la lumière. Les habitants de ce monde la lumière ne sont que vos descendants !
- Ils nous ont accusés à tort, ce général voulait déclarer la guerre, il l'aura.
- Vous écoutez votre haine. La haine conduit à la mort et à la destruction.
- Nous n'avons plus rien à perdre.
- Vous avez fait votre temps, mais pour les habitants du monde la lumière, il n'est pas encore l'heure.
- Ils nous ont accusés, leur heure est venue !"
A nouveau les soldats crièrent pour soutenir leur roi.
Les déesses avaient compris que leur création était plus têtue qu'elles ne l'avaient pensé, elles s'en allèrent donc, elles n'avaient plus le sort d'Hyrule entre leurs mains...

Chapitre 9 : Le campement   up

Zelda et les autres sages attendirent dans le bourg la venue du roi d'ombre. Il se manifesterait bientôt, c'était certain. Les quelques gardes sensés protéger la princesse n'étaient d'aucune utilité, ils se cachaient dans un coin comme des lâches.
Link, lui, était resté sur le pont-levis, assis, il ne voulait pas se joindre aux sages. Il préférait la solitude à la compagnie de ces personnes qui ne lui faisaient pas confiance. Il pensait à Malon. Elle se faisait tant de soucis... elle se rendait malade.

Pendant ce temps-là, les sages commençaient à s'impatienter.
"Mais que fait-il donc ? demanda Rauru, nous devons rapidement trouver un accord. Mais nous ne pouvons pas aller dans le monde des ombres ! Il nous est interdit !
- Patience, il viendra, assura Zelda qui tentait tant bien que mal de cacher son inquiétude. Allons sur le chemin de ronde. Nous le verrons peut-être arriver... "
Ils obéirent, tandis que les gardes, toujours cachés, qui fermaient les yeux par peur de voir arriver Necros, n'avaient pas vu qu'ils s'en allaient.
"Bande de bons à rien ! pensa Zelda."
Saria, Nabooru et Ruto s'éloignèrent des autres afin de parler seules. Toutes les trois dirigeaient un peuple vulnérable et elles étaient inquiètes. Bien que les Kokiris, les Gerudos et les Zoras sachent se battre, les uns étaient des enfants, les autres étaient des femmes voleuses qui n'avaient encore jamais vécu de grande bataille et les derniers étaient des poissons fragiles. Mais malgré tout, ces trois femmes resteraient fidèles à Hyrule. Elles parlaient sans doute des bienfaits de la paix pour leur peuple respectif mais l'on ne peut en être sûr, leurs propos étaient inaudibles.
Pendant ce temps-là, Zelda, Rauru, Darunia et Impa regardaient la plaine.
"Êtes-vous sûrs qu'ils viendront ? demanda cette dernière.
- Oui, ils viendront, répondit Rauru, j'en suis persuadé".

Il ne se trompa pas.
"Regardez ! cria Darunia en pointant du doigt une petite bosse au milieu de la plaine."
Les trois jeunes sages qui étaient à l'écart accoururent et regardèrent avec anxiété la plaine.
D'autres bosses apparurent à leur tour. Elles grandissaient, elles grandissaient à n'en plus finir. Ayant atteint un bon mètre de haut, elles cessèrent de grandir. Les sages regardaient avec attention. Soudain toutes les bosses éclatèrent, libérant des milliers de squelettes. Une véritable armée. Puis un nuage de poussière vint, emporté par le vent, devant les morts, laissant apparaître Necros.

"Necros, roi d'ombre, commença Zelda, nous voudrions vous proposer de signer un accord. Ne faisons pas cette guerre.
- Vous n'êtes que des lâches ! cria Necros. Vous avez peur de nous !"
A ces paroles, les soldats des ombres sortirent leurs épées en criant ce qui eut pour effet de faire frissonner les sages.
"Nous refusons vos propositions ! continua-t-il. Vous n'êtes que des hypocrites ! Vous ne pensez qu'à vous ! Nous en découdrons par les armes !"
Link entendit ces paroles. Il se précipita sur les remparts et contempla quelques secondes l'armée ennemie. Son regard était empli à la fois d'inquiétude et de haine. Mais malgré tout, il brandit son épée et la pointa vers le roi d'ombre en criant :
"Votre armée sera détruite par les nôtres ! Nous en découdrons par les armes si vous le voulez ! Nous prouverons notre puissance !"
Puis il descendit sur la place suivi des sages. Cette fois-ci, ils étaient d'accord avec lui. Malgré le fait que cette guerre puisse être destructrice, ils ne supportaient plus l'arrogance de Necros. Et réciproquement, Necros ne supportait plus l'arrogance de Link.
Le héros du temps fit signe aux sages de le suivre. Il se sentait beaucoup mieux. Il avait enfin retrouvé son âme de meneur. Le groupe rentra dans le château, suivi de près par les gardes qui prêtaient à sourire tant ils se dépêchaient de rentrer. Ils se réunirent dans la salle du conseil pour élaborer un plan.
"Je vous fais confiance, Link, dit Rauru. Votre tâche sera de contenir les assauts le plus longtemps possible. Prions pour qu'ensuite les déesses nous viennent en aide".
Sur ce, les deux hommes se serrèrent la main en signe de réconciliation et le général commença son explication...

*****

Pendant ce temps-là, dans l'armée de Necros, les soldats commencèrent le dressage des tentes. Le roi suivait les travaux.
"Combien sont-ils ? demanda-t-il au soldat à sa droite.
- Ils sont une vingtaine de gardes. Mais ce sont des imbéciles.
- Et combien sommes-nous ?
- Plusieurs milliers, monsieur.
- Bien. Leur extermination ne sera l'affaire que de quelques minutes. Nous attaquerons demain à l'aube. Placez des gardes aux extrémités du camp. Ne laissez personne sortir du château ! Ce général paiera pour les ignominies qu'il a dites contre nous !"
Quelques secondes plus tard, les tentes furent montées et le roi entra dans l'une d'elles.

*****

La nuit était tombée sur Hyrule. Les soldats des ombres étaient endormis, excepté les sentinelles postées tout autour du camp. Trois d'entre eux, leur lance à la main, discutaient, faisant face au grand château. Ils riaient en pensant à leurs adversaires. Ils s'en moquaient.
Soudain, une flèche décochée du haut des remparts s'abattit sur l'un d'eux. Les autres n'eurent pas le temps de comprendre ce qui leur arrivait et furent abattus à leur tour. Sur grandes murailles, Link rangea son arc et fit un signe. Les sages sortirent de l'ombre. Le général leur donna les instructions et ils accrochèrent une corde à un créneau. A l'aide de la corde, un par un, ils descendirent dans les douves puis se dirigèrent sans bruit vers le campement. Les soldats dormaient toujours, ils n'étaient pas dangereux. Seules les sentinelles représentaient une véritable menace. Une première faisait des allers-retours, traversant de long en large le camp. Impa fit signe aux autres sages de ne plus bouger. Elle prit sa dague et trancha la gorge du squelette. Ils continuèrent leur route sur la pointe des pieds mais malheureusement, ils ne regardaient pas devant eux et un autre garde pointa son sabre vers eux. Tous levèrent les bras en l'air. Le mort sourit en voyant sa prise. Il leur demanda d'avancer vers la tente de Necros, toujours sous la menace de son arme. Le petit groupe allait entrer lorsque le squelette s'écroula, une flèche plantée entre les côtes. Surpris, les sages regardèrent vers le château et virent Link toujours vigilant sur la muraille, l'arc à la main. Rauru hocha la tête pour dire que tout allait bien. Le héros du temps sourit.
N'ayant plus aucun obstacle sur leur route, les sages sortirent du camp ennemi et s'éparpillèrent dans la plaine sombre...

Chapitre 10 : L'assaut   up

"Monsieur, monsieur ! Un de nos gardes a été abattu !"
Un soldat d'ombre venait de découvrir la disparition de plusieurs sentinelles. Necros arriva pour constater les faits.
"Les chiens ! Mais s'ils croient que cette victoire se jouera sur une poignée d'hommes, ils se trompent ! Sont-ils naïfs au point de croire que le fait de se débarrasser de 4 de mes soldats changera l'issue de ce combat ? Ils me déçoivent beaucoup... dit-il en riant."
Il fit un signe de la main à son second qui fit rassembler les hommes.
"Formez vos rangs ! Formez vos rangs ! criait-il."
En quelques secondes, tous étaient là, démontrant toute l'organisation de cette armée. Ils étaient face au pont-levis du château, à quelques centaines de mètres seulement. Montèrent aux remparts Link et Zelda qui demanda pour la dernière fois à Necros de renoncer à cette guerre. La réponse fut la même, son avis était inchangé. Link hocha la tête, en quelque sorte pour montrer sa disposition à se battre. A la surprise générale, il fit abaisser le pont-levis.
"Il est fou ! pensait le roi d'ombre."
Pourtant, la princesse Zelda ne bronchait pas.
Ne cherchant pas à comprendre, Necros donna l'assaut avec ses hommes. Telle une vague déferlant sur un récif, les milliers de soldats se précipitaient vers la muraille, leur roi en tête. Tous se dirigeaient vers le pont-levis lorsque Link fit un signe de la main. Puis tout s'est passé très vite : Saria apparut du haut des remparts avec les Kokiris qui sortirent immédiatement leurs arcs. Ils abattirent de nombreux soldats ennemis, si sûrs de leur victoire, qu'ils n'avaient pas pris la peine de se protéger. Puis Link descendit des remparts. Necros et ses soldats furent surpris de cette attaque osée mais ils continuèrent de s'approcher du château. Puis, Link chevauchant Epona s'élança suivi par des centaines de Gerudos, Sheikahs, Zoras et autres Gorons. Au milieu de cette nouvelle armée, on pouvait entrevoir les sages excepté Rauru et Zelda qui dirigeaient la manoeuvre. Cette dernière dut d'ailleurs batailler pour que Link aie le soutien des gardes royaux cachés derrière une battisse à l'abandon. Pendant ce temps là, l'armée noire dut supporter une terrible charge goronne commandée par Darunia qui, en boule, fonçaient sur l'ennemi qui ne pouvait rien faire face à cette charge fulgurante. Les Zoras, eux bataillaient ferme au corps à corps, les Sheikahs préféraient attaquer à distance, étant plus vulnérables, tandis que les vaillantes Gerudos, se jetaient corps et âmes dans le combat. Mais les soldats d'ombre étaient redoutables eux aussi, d'autant plus qu'ils avaient été entraînés pendant des années. Les pertes étaient effroyables des deux côtés. Il était impossible de déterminer l'issue du combat. Mais les Kokiris en haut des remparts donnaient un grand avantage à l'armée de Link. Leurs flèches décimaient l'armée ennemie d'une manière fulgurante.
Link était encerclé. Cinq soldats de l'ombre l'entouraient. Il n'avait plus aucune issue. Il allait se jeter sur ses assaillants, sachant qu'il allait sans doute y rester, lorsqu'une jument vint écraser les squelettes. Pas de doutes, c'était Epona ! Link fut revivifié et soulagé de voir sa jument venir à son secours. Celle-ci hennit bruyamment comme pour l'inviter à monter sur son dos. Le héros, souriant, oubliant presque la bataille sanglante qui se déroulait autour d'eux, mit les pieds aux étriers et grimpa sur sa monture.
Il sortit son épée et chargea perçant totalement les lignes ennemies. Il frappait dans tous les sens, plus ou moins à l'aveuglette mais le résultat fut payant : en deux temps trois mouvements l'armée d'ombre fut encerclée. Les squelettes formèrent un cercle autour de leur souverain tout en pointant leurs lames vers l'armée de Link. Celui-ci se demandait quoi faire. Devait-il charger à nouveau et massacrer les derniers résistants ? Devait-il rester là en attendant qu'ils lancent une contre-attaque désespérée ? Ou devait-il trouver un accord avec Necros, contre qui il n'avait plus aucune véritable haine ? Après tout, à cause d'une bête attaque contre le ranch, cette guerre s'était déclenchée faisant des milliers de morts, il n'en voulait pas plus.
Il jeta Excalibur à terre et s'approcha des hommes d'ombre. Mais ils le repoussèrent violemment avec le manche de leurs sabres. Il comprit alors qu'il n'y avait plus aucune issue à ce combat. Il devait exterminer les derniers survivants. Il fit un signe de la tête aux autres sages et tous les hommes. Alors, telle une vague sanguinaire, les hommes de Link s'élancèrent vers le cercle formé par les soldats d'ombre. Ceux-ci parèrent l'attaque en bloquant leurs assaillants avec le tranchant de leurs armes. Le duel indécis dura de nombreuses minutes qui parurent interminables tant le bras de fer furieux engagé était dur. De chaque côté on voulait résister à l'autre, personne ne voulait céder ce qui signifierait une possibilité d'attaque pour le camp adverse. Soudain, Necros tomba à terre. Il prit sa tête à deux mains et hurla de douleur. Le duel lui ne cessait pas, personne ne prêtait attention au roi d'ombre. Puis ce dernier poussa un cri horrible à glacer le sang. Une incroyable vague ténébreuse s'abattit sur la plaine. Tout fut emporté sur son passage. Link tenta de tenir mais cette puissance mystérieuse était trop forte. Il s'évanouit.

*****

Lorsqu'il se réveilla, il contempla avec horreur le paysage lugubre qui s'offrait à lui :
Il se trouvait sur une plaine désertique, jonchée de cadavres et recouverte par un épais brouillard.
Cette plaine... était-ce celle d'Hyrule ?... Le pouvoir de Necros... aurait-il... détruit ce monde ?
Link erra avec cette horrible pensée en tête. Comment avait-on pu en arriver là ? Il ne pouvait accepter l'idée que, en partie par sa faute, le monde avait disparu. Il marcha toujours dans la même direction avec l'espoir de trouver quelconque signe de vie. Mais il n'y avait rien, il croisait sans cesse des cadavres de Zoras, Gorons, Sheikahs, Gerudos et il voyait flotter en l'air des fines couches de poussière noire, sans doute les restes de soldats d'ombre.
La mort dans l'âme, il continuait son chemin désespéré à travers ce chaos. Soudain il vit une forme devant lui. Il s'en approcha lentement et, une fois être à quelques centimètres de la chose, il s'agenouilla et éclata en sanglots, il venait de trouver un groupe de Kokiris, morts, l'arc à la main. Il hurla de tristesse. Seule la brise légère du vent lui répondit. Personne ne sait combien de temps il est resté ainsi devant les cadavres. Il médita, il pensa à toutes les erreurs qu'il avait commises. Puis il prit une tunique d'un des jeunes Kokiris et l'en recouvrit lui et ses compagnons d'infortune. Il reprit alors lentement son chemin. Morose, sans espoir, Link ne cherchait plus rien, il était anéanti. Soudain, une voix l'interpella :
"Général, retourne-toi."
Il obéit...

Chapitre 11 : Le face à face   up

"Alors général ?"
Necros était là. Il voyait Link qui paraissait en totale situation d'impuissance.
"Qu'en pensez-vous ?"
Le général sortit son épée sans un mot.
"Ce pouvoir est le pouvoir de l'équilibre. A cause de votre haine, vous avez détruit l'équilibre et ce monde a disparu.
- Je vais vous renvoyer en enfer.
- Je vous rappelle que, par la simple faute d'une attaque de pillards isolés vous avez déchaîné la fin du monde."
Link était pris au dépourvu, il ne savait quoi répondre. La sensation de culpabilité l'écrasait, il ne voulait y croire.
"Maintenant que ce monde a disparu, je pense qu'il est temps d'en finir, vous allez bien sûr tenter de venger votre 'honneur'. Mais à cause de cet acte d'égoïsme que fut cette déclaration de guerre, vous n'avez plus aucun honneur !"
Link fulminait. Jamais personne ne l'avait traité de la sorte. Il était d'accord avec Necros sur un seul point seulement : il fallait en finir.
Serrant Excalibur de ses deux mains il s'élança en criant vers son adversaire mais le roi d'ombre disparut au moment où sa lame allait le transpercer. Necros réapparut quelques mètres plus loin.
"Vous êtes lent général. Je me demande comment vous avez pu vaincre le malin. Vous ne savez pas maîtriser votre corps. Mon pouvoir est trop puissant pour vous."
Alors, Necros sortit un sabre de nulle part et le pointa en direction de Link.
"Allons général, poursuivons."
Celui-ci chargea mais son adversaire se téléporta alors dans son dos, mais le héros du temps para l'attaque habilement avec son bouclier.
"Bien, bien, général. Vous n'êtes si mauvais que cela."
Link renouvela son attaque. Mais elle fut parée à nouveau et il dut se jeter à terre pour éviter un coup de sabre de son ennemi.
"Général, ce duel pourrait durer des heures ainsi. Finissons-en."
Ce ne fut que pluie de coups violents qui s'enchaînèrent à une vitesse phénoménale, chacun des adversaires, très habiles, parèrent chaque attaque avec une dextérité incomparable.
Link commençait à se poser des questions. Etait-il plus fort que Necros ? Necros allait-il le tuer ? Allait-il disparaître à jamais ?
Plongé dans ses pensées, il ne vit pas venir la charge du roi d'ombre qui le fit tomber à terre. Au moment où il allait lui porter le coup fatal, le général roula sur le côté et frappa, mais l'ennemi esquiva encore une fois.
"Vous n'êtes pas à la hauteur, général.
- Vous allez voir si je ne suis pas à la hauteur !"
A ces mots, chacun se rua vers son adversaire. Necros donna un coup horizontal mais Link se baissa, prit Excalibur par la lame et frappa le bras de l'ombre avec le pommeau. La sombre créature lâcha son arme sous l'effet de la douleur et le héros vêtu de vert en profita pour lui porter un autre coup à la tête avec le manche. Link avait maintenant la situation en main, son adversaire était à terre.
"Je ne frappe jamais un ennemi désarmé, dit-il.
- Tu es plus fort que je le pensais, général, tu es grand.
- Je suis heureux de vous l'entendre dire.
- Tu as de nombreux défauts mais tu as aussi de bonnes qualités.
- A cause de vous, le monde a disparu.
- C'est plutôt à cause d'une simple attaque de pillards isolés dont je ne suis pas responsable".
Link ne répondit pas. Il ne voulait pas revenir sur cet épisode où il s'était emporté et avait peut-être pris les mauvaises décisions.
"Mais, avant que vous n'arriviez au monde des ombres, le royaumes des morts, vous avez bien eu une vie sur ce monde.
- Il y a une vingtaine d'années, j'étais encore sur le monde de la lumière. Je servais le roi d'Hyrule, j'étais chevalier, j'ai combattu lors de la grande guerre contre les forces de l'ombre qui avait ruiné le pays autrefois. J'ai fait preuve de bravoure, j'ai grandement contribué à notre grande victoire. J'ai même été nommé général. Lorsque la paix reprit sa place dans le pays, j'ai eu une belle vie au château, bénéficiant de tous les honneurs du roi. J'ai fondé une famille pendant ce temps, j'ai eu un fils. Mais malheureusement un nouveau souci arriva à Hyrule, il y avait de l'agitation chez les Gerudos, plusieurs de nos soldats y avaient été tués. Avant de partir, j'ai demandé à ma femme d'aller se cacher quelque part, en forêt. Puis, avec ma troupe, je suis parti. Mais nous sommes tombés dans une embuscade. Il y avait des archers Gerudos, j'ai été tué lâchement par derrière.
- Ganondorf venait d'arriver au pouvoir dans le désert ?
- Oui.
- Mais qu'est-il advenu de votre femme ?
- Laisse-moi terminer mon récit : j'étais malheureux dans le monde de l'en-dessous. Je venais de perdre tout ce que j'avais. Mais mes hommes qui étaient là aussi, m'ont nommé Roi en raison de ma bravoure. Je suis devenu alors le maître du monde d'ombre, ce monde sans couleur qui terrifie tant le monde de la lumière. Mais j'avais plus important à ce moment. J'ai suivi de loin ma femme, portant le nourrisson dans les bras. Mais malheureusement, ces satanées Gerudos avaient aussi prévu une embuscade. Je fus très surpris de voir avec quel courage ma femme s'est défendue : elle a tout d'abord arraché son sabre à une de ses ennemies et la tua aussitôt. Les deux autres frappèrent, ma femme fut gravement blessée mais dans un dernier effort, elle les tua aussi. Lentement elle reprit son chemin vers la forêt, laissant derrière elle, ça et là des traces de sang. Arrivée au village Kokiri, elle s'effondra, morte, notre enfant toujours serré contre elle. A ce moment, j'ai senti toute la rage que m'avait provoquée les Gerudos en tuant ma bien-aimée. Alors j'ai décidé de suivre mon fils, de loin, veillant sur lui, regardant toutes les bonnes actions qu'il fit, admirant tous ses exploits. Cet homme est devenu grand, mon fils est devenu le plus grand homme que je connaisse.
- Qui est cet homme ?
- C'est toi mon fils ! Tu es... mon enfant...
- Je... vous... êtes mon père ?
- Oui, répondit simplement Necros tandis qu'une larme coulait sur sa joue.
- Vous êtes mon père... " répéta Link.
Ils se jetèrent dans les bras l'un de l'autre. Link pleurait à chaudes larmes tout en maudissant cette guerre.
L'homme du monde de l'ombre repoussa lentement l'étreinte de son fils et dit :
"Mon fils, tu as fait de grandes choses, tu as vaincu le malin à de nombreuses reprises, tu es bon. Tu as causé cette guerre, assume tes actes comme un homme de valeur. Si tu dois mourir avec le monde, meurs. Mais garde toujours ton honneur. Honore les déesses créatrices jusqu'au dernier souffle. Tu ne me décevras pas."
Necros devint de la suie et s'envola au gré du léger vent qui soufflait sur ce qui restait de la plaine. Link essuya d'un revers de la main les larmes qui coulaient sur ses joues, prit son épée et la pointa au ciel :
"Je ne vous décevrai pas, père."
Il se leva et continua à errer dans la brume, plein de courage...

Chapitre 12 : L'Epée du sceau   up

Link était toujours à l'intérieur de cet épais brouillard qui hantait Hyrule. Il marchait, à l'affût de n'importe quelle forme de vie. Il commençait à désespérer lorsqu'il vit un tas informe de pierres, il s'en approcha. Il essuya le mince filet de poussière qui se trouvait sur un bloc de marbre que l'on pouvait deviner blanc en temps normal, et remarqua un signe de Triforce entièrement en or. Pas de doute possible : ce tas de pierres était les vestiges du château d'Hyrule, cette fière place forte déjà détruite par le seigneur du malin Ganondorf !
S'il y avait le château, il devait forcément y avoir quelqu'un. Link appela. Il appela Zelda, les sages... il appela aussi Malon. Il s'époumona de longues minutes, les mains en porte-voix, avec l'espoir d'apercevoir une quelconque forme de vie. Mais il n'y avait toujours rien. Le désespoir commençait à le gagner de nouveau lorsque le vent porta à ses oreilles un bruit. C'était un bruit léger, un souffle, un murmure. Ce son venait de l'intérieur du brouillard, il était droit devant. Link s'avança et le bruit se clarifia. C'était un souffle humain ! Il y avait quelqu'un de vivant !
Le général courut aussi vite qu'il put et vit d'où provenait le souffle : il y avait quelqu'un à terre. C'était une jeune femme, la tête recouverte par ses longs cheveux d'or. Cette jeune fille qu'il avait vue maintes et maintes fois, aucun doute c'était Zelda ! Il lui tendit la main et l'aida à se relever.
"Merci Link, mais... où sommes-nous ?
- Nous... ceci est notre plaine d'Hyrule...
- Ce...brouillard est notre plaine ?
- Oui, princesse.
- C'est la force de Necros qui est la cause de ceci ?
- Oui, répéta le général, honteux.
- Le monde est détruit...
- Tout est de ma faute... par ma faute le monde n'est plus, à cause de ma folie nous avons tout perdu.
- Link, tu as commis des erreurs mais tu as toujours voulu le bien d'Hyrule. Ce n'est pas de ta faute.
- Excusez-moi.
- Je n'ai pas à t'excuser. Tu as voulu bannir à jamais le Mal. Tu t'es emporté mais tu voulais toujours le bien d'Hyrule. Je ne t'en veux pas, Link."
Le général sourit.
"Sais-tu où est Necros, Link ?
- Je... non, je ne sais pas. Il a disparu.
- Il en est peut-être mieux ainsi.
- Necros était un grand homme, dit Link, un pâle sourire aux lèvres.
- Sans aucun doute."
Zelda jeta à nouveau un regard autour d'elle puis poussa un long soupir.
"Nous sommes les seuls survivants ?
- Je n'ai encore rencontré personne.
- Nous n'avons pas encore perdu tout espoir. Reprenons les recherches."
Link était plus pessimiste, il s'imaginait déjà périr lamentablement, seul, au milieu de ce brouillard maléfique qui entourait le monde.
Malgré tout, il suivit Zelda, traînant un peu le pas, en proie au désespoir. La princesse semblait repérer assez bien, elle avait l'air de poursuivre un but précis... un gémissement... quelqu'un était blessé quelque part. Zelda s'arrêta pour tenter de distinguer la voix qui leur parvenait. Puis elle se mit à courir, courir vers ce gémissement, suivie de Link qui avait l'air étonné de voir la vitesse à laquelle elle courait.
Enfin ils arrivèrent au niveau du gémissement : les 6 autres sages étaient là, légèrement blessés, reprenant peu à peu leurs esprits. Link et Zelda les aidèrent à se relever, ils n'avaient visiblement pas été atteints par le pouvoir de Necros. Rauru essuya brièvement la poussière qui était sur sa tunique puis demanda quelques explications à la princesse. Il parut soucieux, lui qui avait vu les déesses qui les avaient mis en garde, il n'avait pas été écouté, on ne l'avait pas cru.
"Si nous devons mourir, nous le ferons pour Hyrule, dit Link, plein de courage."
Les sages ramassèrent leurs épées de chevalier et les rangèrent dans leur fourreau.
"Princesse...
- Qu'y a-t-il Rauru ? lui demanda-t-elle.
- L'épée du sceau, qui est mienne... Necros l'a brisée."
Link ramassa la lame étincelante, ou tout du moins, ce qu'il en restait. Il l'examina quelques secondes puis finit par dire :
"Ce que nous craignons est arrivé...
- Ganon ? demanda Zelda."
Le général hocha simplement la tête.
"Nous mourrons pour Hyrule s'il le faut."
Saria dégaina lentement la lame, faisant résonner ce long crissement métallique commun à toutes les épées, et la leva vers le ciel.
"Pour les déesses."
Link sourit voyant sa tendre amie d'enfance faire montre d'autant de courage puis l'imita et il fut suivi des autres sages.
"Pour les déesses."
La sombre porte magique enfermant Ganon s'éleva de la Terre et libéra ce colossal monstre maléfique à la l'allure porcine pouvant paraître ridicule.
"Imbéciles, vous me feriez presque pitié sur votre misérable monde. Approchez si vous êtes aussi courageux que vous le pensez."
Les huit chevaliers se mirent en garde, faisant face à leur adversaire puis se jetèrent sur lui. Peut-être le dernier combat d'Hyrule était-il commencé ? ...

Chapitre 13 : L'ultime combat   up

Les 7 sept sages menés par Link, chargèrent épées en avant vers la masse volumineuse de Ganon. Armé de ses deux immenses sabres, celui-ci les empêchait d'approcher en donnant de violents coups à l'aveuglette. Link toujours très agile, s'agrippa à la jambe de son ennemi et d'un coup rapide de la lame légendaire d'Excalibur en arracha un bout de peau. Le monstre après avoir poussé un long cri de douleur frappa le jeune homme qui fut propulsé de nombreux mètres en arrière avant de retomber lourdement au sol. Zelda l'aida à se relever tout en gardant en vue la bête et il chargea de nouveau, plein de fougue, la même que celle qu'il avait eue lors de son premier affrontement contre le seigneur du malin. Cette fois-ci, son épée ricocha seulement sur la chair dure comme de la pierre de l'ennemi.
Le combat s'éternisait. Link essuya d'un revers de main la sueur qui s'écoulait sur son front et vit que ses amis étaient exténués, ils tenaient à peine debout. La plupart portaient de légères coupures au niveau du visage où le sang se mêlait à la poussière en suspens dans l'air. Ce combat pouvait durer une éternité, ce monstre de puissance était animé par toute la rage qu'il renfermait.
"C'est tout ce que vous avez ? rugit-il.
- Dis-moi, Ganon, dit Link sur un ton des plus arrogants, pour quelle raison te bats-tu ? Le monde est voué à la destruction : si tu nous tues, tu resteras seul sur un monde qui peut disparaître d'un instant à l'autre, si nous te tuons, ta puissance chaotique ne ferait qu'accélérer la destruction d'Hyrule.
- Ce qui me pousse, c'est la vengeance. Vous avez détruit MON monde, ce monde qui m'était promis, à MOI, seigneur du malin. Vous huit, je vais vous tuer, vous massacrer, par simple plaisir de vengeance. Ce souffle de vie, ce qui m'a permis de survivre dans ma prison du sceau. Ce souffle m'a permis de préparer mon retour.
- Votre retour n'est dû qu'au hasard. L'épée du sceau aurait très bien pu ne pas se briser.
- J'avais tout prévu. Je te connais Link, je savais comment tu réagirais en cas de problème. Ces Stallfoss qui ont attaqué le Ranch, c'est moi qui leur ai donné l'ordre de passer à l'attaque."
En entendant ces paroles, Link lança de toutes ses forces Excalibur à terre et maudit Ganon. Cette brute était plus intelligente que pouvait le laisser présager son apparence. Il se maudit lui-même aussi d'avoir cédé à la colère, de ne pas avoir réfléchi plus loin que le bout de son nez.
"Tu ne l'emporteras pas Ganon, jamais tu n'auras de répit ! Si tu t'avises de ressurgir un jour, je te jure que je serai là, je t'attendrai et je te renverrai de là où tu viens !"
Ganon sourit, dévoila toutes ses dents dont la grande majorité était loin d'être saines et éclata de rire. Link ne l'écouta pas et d'un geste noble reprit Excalibur, la fit tournoyer en l'air puis la rangea dans son fourreau.
"Amusant, amusant, ricana le seigneur du malin. Tu as du talent pour faire rire !"
Link s'amusa de la confiance en lui-même de Ganon.
"Reprenons notre combat, vous étiez si pressé d'en découdre..."
Laissant les sages derrière lui, le général lança une nouvelle attaque parée avec une étonnante facilité par le porc qui semblant bien plus vif qu'auparavant.
"Je me nourris de vos malheurs, tous vos espoirs, tout ce que vous possédiez, votre monde même, tout cela vous a quittés ! Vous êtes des minables, VOUS N'AVEZ RIEN !"
Tous, tous les sages se sentirent misérables, Link aussi. Il n'y avait plus d'issue, tout était fini. Le héros ferma les yeux quelques secondes, il était désemparé, sans ressource. Il FALLAIT trouver une solution. Mais il n'y en avait pas, c'était perdu. Il se résigna et rouvrit les yeux.
Il n'était plus sur la plaine... Les déesses étaient là, il avait une vision...
Elles répétaient des phrases que Link avait entendues, c'était comme... comme si elles lui donnaient des indications...

Din répétait toujours la même phrase : "La haine conduit à la mort et à la destruction".
Farore disait les paroles de Necros : "Si tu dois mourir avec le monde, meurs."
Nayru lui tournait autour comme pour que sa sagesse infinie pénètre l'Hylien.
Les voix résonnaient, l'écho était infini, Link sentait la puissance en face de lui, c'était à peine soutenable. Il ferma les yeux pour que ces paroles le pénètrent et revint sur la plaine, comme s'il ne s'était rien passé, le seigneur du malin toujours en face de lui, les sages à ses côtés.

Il les regarda tour à tour dans les yeux, tous hochèrent la tête, y compris Zelda. Tous avaient compris. Ils baissèrent lentement leur garde, Ganon, dans sa rage et sa folie destructrice frappa...

Chapitre 14 : La fin   up

Les corps sanglants des huit tombèrent sans vie sur le sol, au pied de la masse de muscle et de puissance, le coup de Ganon les avait tués. Le seigneur du malin cracha à terre d'un geste peu noble, aux pieds de Link qui avait toujours Excalibur dans sa main couverte de plaies.
Aux confins de la plaine, l'avenir du monde était déjà scellé, le déséquilibre aspirait ce qui restait d'Hyrule. Le chaos originel reprenait peu à peu ses droits, le monde reviendrait à l'aube des temps, alors que le vide dominait, alors que ni la force, ni le courage, ni la sagesse n'existaient ; juste avant que les déesses de leurs grands bras ne forment la terre ; oui, ce temps était de retour, temps de néant infini et absolu.
Déjà cette faille dans le ciel, ce vortex aspirait la brume, la terre, toute trace de verdure, arbres, herbes, buissons et cours d'eau, rien n'échappait à cette fin. Un à un, les cadavres disparaissaient dans la masse sombre synonyme de fin, et de terme au monde. Alors que tout ce qui était vivant et tout ce qui ne l'était pas convergeait vers ce point, seuls restaient fermement établis Ganon et les dernières ruines du château, l'un, symbole de rébellion et de mal, l'autre, ancienne marque de la jadis florissante civilisation Hylienne qui dominait la plaine.
Bien qu'il sache qu'il ne pourrait pas résister éternellement, le roi Gerudo était néanmoins heureux, heureux de s'être vengé, d'avoir concrétisé ce souffle qui lui permettait de vivre, ce souffle de haine, haine d'un homme qui avait été corrompu par son pouvoir, la haine d'un maître déchu.
Il vit le corps de Zelda, puis ceux des autres sages et enfin celui de Link disparaître au loin, franchissant la porte du vide menant au chaos élémentaire.
Tout était maintenant fini, il n'y avait plus que le seigneur du malin, le seul, peut-être le dernier à voir ce qui reste d'Hyrule. Il éclata de rire, se laissa emporter par la tornade formée par le vortex et disparut ne laissant derrière lui que l'écho d'un rire sonore...

Seules restaient les déesses, au-dessus de toute chose observable. Elles chantaient, elles chantaient le désespoir de leur monde.

~
Alatariel nar
Lessien ambar
Amdor Telemnar
Elu Felagund
Líndal Helyanwë
Elladan Ancalímon
Daeron Ancalímon
Finarfin Telemmaitë
Lenwë Súrion
Elessar Ancalímon
Elrohir Melwasúl
Lenwë Felagund
Alta nis menel
Utúlie'n aurë !
Auta i lómë !
Anar kaluva tielyanna, Finduilas !
Dae Draug Dagor
Aman Abâraphelûn
Dahân Eldar
Delgûmâ
Gwann Dram
Mona Mente, Finduilas.
~

Une fois la dernière note du mélodieux chant arrivée à son terme, le vortex disparut, c'était dorénavant la fin d'Hyrule.

(Ndla : Le poème est de l'elfique, les différents mots ont été trouvés dans des lexiques sur le net. Voici la traduction :
Zelda
Link, héros du temps
Ganon
Rauru
Impa, Sheikah
Darunia
Ruto, Zora
Saria
Nabooru
Din du feu
Farore de la terre
Nayru de l'eau
Grandes femmes du ciel
Le jour est venu !
La nuit va finir !
Le soleil sur ton chemin déversera sa clarté, Hyrule.
La bataille de l'ombre et du loup,
Terre bénie,
Noble peuple
Voûte céleste des déesses
Souffle de la mort
Triste fin, Hyrule.

Certaines personnes documentées sur cette langue pourraient me dire que j'ai fait des erreurs mais j'ai essayé d'en limiter le nombre).

Epilogue   up

Ce néant originel, infini et craint par toute forme de vie, ce monde sans vie, sans couleur, sans espoir, sans espérance, sans temps, sans pensées, le néant était le monde mort. Ni de ciel, ni de lumière, ni quoi que ce soit, le vide qui hantait les âmes exilées dans les confins de la mort avait englouti toute chose. Le souffle de vie d'Hyrule avait bel et bien disparu. Monde de poussière, d'amertume et de regrets, monde sans pitié qui retenait ces vies innocentes, les rendant à l'état d'inexistence. Monde haï jusqu'aux confins de la terre, monde au triste renom par delà les mers. Désespoir éternel, fuite inexorable du passé, contrée inconnue, terre d'abandon et de lassitude.
Rage destructrice, forces maléfiques sont la cause de ce retour à l'aube de la création.
Fin du conte hylien, fin de la légende, ainsi se termine l'histoire...

Mais le destin voulut qu'il en soit autrement. Le plus grand pouvoir connu à ce jour n'avait perdu de sa splendeur. Eclats d'or aux extrémités du néant, le pouvoir de la Triforce veillait toujours. Les lueurs désignèrent un point, de ce point jaillit la vie, l'espoir renaissait. Ce que nulle chose ne pouvait entreprendre, le plus grand des miracles, les esprits de vie s'éveillèrent et relevèrent les huit. Le néant se dissipa, le courage et la sagesse, deux des trois valeurs divines, les avaient reconnus. La légende renaissait, la légende ne meurt pas. Cette légende impérissable et infinie, la Triforce les inondait de son pouvoir d'or et faisait revivre la contrée bénie, un monde de paix.
Pour chanter les louanges de cette source de pouvoir, une nouvelle fois les voix des déesses percèrent le silence :

~
Contrée de vie
Source bénie
Mal défait
Monde renaît
~

Ce qui avait disparu dans le terrible vortex, arbres, fleuves et êtres vivants, tous sortirent du néant.
Hyrule revenait à la vie...

La légende ne meurt pas...

~

Les cloches du temple du temps sonnèrent l'une après l'autre, jouant la mélodie si célèbre qui annonce une alliance sacrée. Les deux concernés traversèrent d'un pas lent le bourg sous une pluie de riz et de rubans multicolores, sous les félicitations des habitants alignés à la sortie du temple. Les sept sages, tous situés sur le balcon adjacent contemplaient la scène mettant en scène deux personnes qui avaient été marquées par les récents évènements, ce mariage scellait vraisemblablement cette terrible guerre.
Link et Malon, main dans la main, comme avant, réunis, plongeant chacun leurs yeux dans ceux de l'autre en étaient conscients et cette fin heureuse les réjouissait encore plus. Souriant, le héros remercia calmement les spectateurs Kokiris, Hyliens, Gorons, Zoras et Gerudos puis leur demanda de rentrer chez eux. Ils purent alors rejoindre le ranch où les attendait Talon, revenu à la vie après le retour du monde par le pouvoir de la Triforce. La nuit tomba alors qu'ils étaient encore sur la plaine. Face à la plus grande des perles blanches, la lune, comme pour clore magistralement mon récit, ils s'embrassèrent.

Ce conte magnifique n'est qu'un chapitre de la plus grande des légendes. L'histoire s'arrêtait-elle là ? Non. Ce mythe n'en était alors qu'à ses prémices. Le monde connut encore de longues péripéties, le retour du mal et du héros, destructions et reconstructions.
Les descendants de Link combattirent toujours vaillamment contre les forces ténébreuses, vous pouvez en être certains, toujours sous l'oeil attentif d'une sombre constellation nocturne qui apparut étrangement à la suite de l'histoire que je vous ai contée...

~

Ce que nulle chose ne pouvait entreprendre, le plus grand des miracles, les esprits de vie s'éveillèrent et relevèrent la bête, la force, la dernière valeur divine l'avait reconnu...

FIN

Ce texte a été proposé au "Palais de Zelda" par son auteur, "St-Renan". Les droits d'auteur (copyright) lui appartiennent.

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Mis à jour le 20.04.24