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Voyage au pays des âmes

Ecrit par Nessy, Nesumi, Nouka et Dark Link en 2020

Chapitre 1 : Rencontre nocturne   up

La nuit était fraîche en cette fin d'octobre et la lune était pleine. Link regardait les derniers enfants courir dehors. L'horloge indiquait 22h, Il était temps pour notre jeune héros d'aller se coucher. Après s'être rafraîchi et avoir enfilé sa tenue de nuit, Link se glissa dans ses draps. Il scruta la pièce comme chaque soir, la lumière du feu de cheminée faisait danser des ombres au plafond. De temps en temps, un cri d'enfant se faisait entendre. Quelques années plus tôt, c'était lui qui s'amusait le soir d'Halloween avec son meilleur ami. Link ferma les yeux et poussa un profond soupir. Seul le tic-tac de l'horloge brisait le silence qui s'était installé. Puis Link sombra.

Il émergea doucement de sa nuit. Il s'étira d'abord avant de se redresser dans son lit. Sa vue était encore un peu floue, mais il put déjà constater qu'il faisait encore nuit. Il se frotta les yeux pour mieux voir. L'horloge indiquait 22h05.
- Possible que le mécanisme se soit arrêté, pensa-t-il.
Il jeta un oeil par la fenêtre, le village était plus calme que d'habitude. Link se dépêcha de se changer, il trouvait l'atmosphère étrange. Il préférait voir ce qui clochait de ses yeux. Une fois devant la porte, il se rendit compte du silence. Un silence pesant et anormal. Link parcourut le village sans rencontrer personne. Il n'y avait aucune lumière aux fenêtres des maisons et aucune fumée ne sortait des cheminées.

La lune illuminait le village d'une lueur irréelle et le ciel était si clair qu'on aurait pu se croire en plein jour. Pourtant, l'atmosphère était oppressante et plus Link avançait entre les habitations, plus le malaise grandissait. Le bruit d'une clochette retentit, unique son dans le village silencieux. Une fois. Deux fois. Un son très clair et très lent qui lui était familier sans qu'il puisse l'expliquer. Link sentit un frisson désagréable courir le long de sa colonne vertébrale. Une part de lui voulait s'enfuir à toutes jambes pour trouver refuge dans son lit, la tête sous la couverture. Il prit son courage à deux mains - après tout, il était un héros - et se dirigea vers la clochette qui continuait à sonner à intervalles réguliers.

Le son l'entraîna jusqu'à la place du village. La fontaine en son centre ne coulait plus, ce qui n'était jamais arrivé encore. Assis sur le rebord, les pieds pendant dans le vide, quelqu'un était enveloppé dans une cape sombre et informe. On ne voyait que ses pieds nus. Son visage était dissimulé entièrement dans l'ombre. Il tenait la clochette au bout des doigts de sa main droite. L'inconnu releva la tête vers Link et agita une nouvelle fois la clochette. Link fit un pas en direction de l'étranger, quand celui-ci sauta de sa place pour se retrouver dos à notre héros.

- Attends ! cria Link.
L'inconnu ne se retourna pas. En guise de réponse, il tendit son bras et fit encore retentir la clochette.
- Qui es-tu ?

L'inconnu pivota légèrement de manière à pouvoir le regarder. Link aperçut des yeux d'un bleu magnifique. Il se trouvait littéralement envoûté quand un rire enfantin mais à la fois machiavélique se fit entendre. Link détourna son regard l'espace d'une seconde pour voir d'où provenait ce ricanement qui lui avait glacé le sang, mais quand il regarda en direction de la fontaine, l'étranger avait disparu. Sur le rebord, quelque chose scintillait à sa place. Il s'avança pour découvrir la petite clochette. Il la saisit et l'examina. Dessus il y avait de minuscules inscriptions qu'il avait du mal à déchiffrer.

Le rire d'enfant retentit encore une fois dans le lointain, lui faisant lever la tête, mais l'inconnu avait vraiment disparu, le laissant seul dans le village désert et à nouveau complètement silencieux. Link leva la clochette jusqu'à ses yeux. C'était un très bel objet, dans un métal scintillant sous la lune. Il passa son pouce sur les inscriptions et celles-ci s'illuminèrent brièvement. Link se décida à la faire tinter. Il ne voyait pas quoi en faire d'autre. Le tintement cristallin résonna à ses oreilles et, à nouveau, lui parut familier. C'était comme s'il l'avait déjà entendu par le passé, mais son cerveau n'arrivait pas à se rappeler quand. Le souvenir auquel il était associé ne semblait pas agréable vu comment il hérissait tout son être.

Un mouvement dans le coin de l'oeil capta soudain son attention. Il se retourna aussitôt, mais ne vit rien. Il s'approcha doucement et avec prudence vers les tonneaux où il avait cru apercevoir quelque chose se cacher. Il se pencha pour voir, mais rien. Link se gratta la tête, perplexe, quand il sentit un souffle glacial sur sa nuque. La stupéfaction le paralysa. Puis, des petits doigts fins virent le chatouiller. Il se retourna mais ne vit personne. Cet étranger se jouait de lui.

- Montre-toi ! Je n'ai pas peur ! cria-t-il, agacé.
- Tu n'as pas peur ?! fit une voix derrière lui.

Link fit volte-face, mais encore une fois, l'autre restait invisible. La clochette dans ses mains tinta d'elle-même, attirant son attention. Link la rapprocha devant ses yeux pour l'examiner bien plus minutieusement que lorsqu'il l'avait trouvée. Les inscriptions étaient en ancien hylien. Il plissa les yeux pour les déchiffrer :

"Seul le Héros du Vent peut vaincre les ennemis de la Lune de Sang". Link ne comprenait pas ce que cela signifiait.
- La Lune de Sang fait revivre tous les monstres que tu as tués, le savais-tu ? expliqua la voix de l'inconnu, résonnant de partout à la fois.

Agacé par ce petit jeu, Link s'éloigna de la place du village alors qu'une lune rouge, une lune de sang, apparaissait dans le ciel. Il n'avait jamais vu un tel phénomène. Ce qu'avait dit l'inconnu était-il vrai ?

Ses pas le menèrent à l'extérieur du village. Il y avait un ancien campement de monstres dans cette direction. Il les avait éliminés quelques mois plus tôt. Soudain, dans une brume aussi rouge que la lune, les monstres réapparurent devant ses yeux ébahis. Il y eut du bruit derrière lui. Link se retourna brusquement pour se retrouver face à un Lynel qui chargeait. Link sauta en arrière pour éviter sa monumentale épée. Lui était totalement désarmé. Derrière lui, les autres monstres encourageaient le Lynel. Link savait qu'il ne devait pas rester entre celui-ci et les autres au risque de prendre une flèche dans le dos ou une pierre en pleine tête. Il plongea au sol lorsque le Lynel porta un nouveau coup, fit une roulade et se redressa aussi vite. Il l'avait déjà fait des dizaines de fois par le passé. Il profita de la seconde d'hésitation de son adversaire pour lui sauter sur le dos, mais sans arme, il n'avait aucun moyen de défaire la bête. Le Lynel rua de toutes ses forces. Link se cramponna à sa crinière de son mieux. Comme il l'avait craint, les Bokoblins s'en mêlèrent et commencèrent à le bombarder de cailloux à défaut de flèches. L'un des projectiles finit par atteindre son but alors que Link tentait toujours de rester sur le Lynel. Le caillou l'atteint à la tête, lui faisant lâcher prise et il perdit l'équilibre. La rencontre avec le sol fut brutale. Link sentit toutes ses dents s'entrechoquer et le souffle lui manqua. Par réflexe, il réussit à se retourner sur le dos, mais trop tard. Le Lynel était déjà sur lui, prêt à le transpercer. Avec horreur, il vit l'épée brandie au-dessus de lui. Cette fois, tout était fini. Le Lynel porta le coup fatal, visant la tête. Dans un dernier geste défensif bien inutile, Link croisa les bras devant son visage. Sans le vouloir, il poussa un cri.

- Hihihi ! Tu es brave, mais même face à la Mort, toi aussi, tu peux crier ! Tu vois, tu vois, tu peux avoir peur, se moqua la créature aux yeux orange. Pas grave, pas grave ! Hihihi !
Link rouvrit les yeux. Il était au sol, sur le dos, dans la même position que face au Lynel. Seulement, il n'y avait aucune bête, aucun monstre. Il se redressa pour se rendre compte qu'il était toujours sur la place du village. L'autre était à côté de lui, sautillant d'un pied sur l'autre.
- Que m'as-tu fait ?
L'inconnu sauta sur le bord de la fontaine pour y marcher en équilibre comme l'aurait fait un enfant. Il riait encore de la blague qu'il venait de jouer à Link. Mais était-ce bien une blague de mauvais goût ou un test ?
- Qui es-tu ?
- Je suis tout le monde, et à la fois personne.
- Comment ça ? s'exclama Link. Je ne comprends pas.
L'étranger sauta devant notre jeune héros. Stupéfait, Link recula de plusieurs pas. Sous la capuche, seuls les yeux d'une couleur orangée brillaient. Link était persuadé qu'ils étaient bleus un instant plus tôt. Il essaya de deviner son visage sous sa capuche, en vain.
- Que me veux-tu ?
L'inconnu désigna la clochette que Link avait toujours en main.
- Que tu suives ton destin, jeune Héros.
Il rit à nouveau, sautillant d'un pas en arrière, puis disparut. Il réapparut sur le toit de la maison la plus proche. Assis sur le rebord, les pieds ballant dans le vide, il fit un petit signe de la main au jeune homme.
- Ils arrivent ! Vite, vite !

Chapitre 2 : Le cortège de l'entre-deux mondes   up

A peine avait-il dit cela que des langues de brouillard rampèrent sur le sol, recouvrant les pieds de Link. Les nuages commencèrent à obscurcir le ciel, faisant disparaître la lune. Link entendit un nouveau bruit de clochette. L'inconnu n'avait pas bougé de son toit et pointa un doigt fin droit derrière l'Hylien qui se retourna. Au coeur du brouillard se dessinèrent des lueurs alors que les clochettes, plus nombreuses, retentissaient encore. Très vite, Link réussit à distinguer des silhouettes dans les brumes. Les lueurs venaient des lanternes que certains portaient au bout de longues perches. Finalement, ce fut tout un cortège qui sortit du brouillard. Les hommes et les femmes qui le composaient portaient tous un masque différent et étaient vêtus de grandes robes blanches au col et aux manches brodés de rouge. Certains d'entre eux portaient les lanternes, d'autres des clochettes identiques à celle que Link avait en main. Ils encadraient de magnifiques palanquins en bois peints en rouge, blanc et jaune dont les rideaux étaient tirés. Le cortège s'arrêta à la hauteur de Link qui ne comprenait rien de ce qui lui arrivait. Un des palanquins se trouvait devant lui à quelques pas seulement.

- Qu'attends-tu ? lui lança l'étranger toujours sur le toit.
Link leva les yeux vers lui.
- Je n'ai aucune idée de ce que tu veux que je fasse !
En une fraction de seconde, l'étranger se matérialisa à côté de Link qui trébucha et se retrouva sur les fesses.
- Sais-tu quelle nuit nous sommes ? Tu connais certainement les légendes sur cette nuit.
Link n'était pas sûr de savoir quoi répondre, mais il hocha la tête.
- Dépêche-toi, dépêche-toi ou il sera trop tard, répondit seulement l'autre en désignant le cortège qui reprenait sa route.

D'un claquement de doigts, il fit apparaître un masque au-dessus de sa main. Il était très coloré, en forme vaguement de coeur, sans bouche mais avec deux gros yeux grand ouverts et des pics un peu partout. Il mit aussitôt Link très mal à l'aise, encore plus que tout le reste.

- Rejoins-les. Cette nuit est la seule nuit où tu pourras le faire. Mais attention ! Attention ! S'ils savent que tu fais partie de l'autre monde... hihihi...
Il claqua encore des doigts et le masque se retrouva entre les mains de Link qui ne comprenait toujours pas ce qui se passait.
- Mais pourquoi dois-je aller là-bas ? demanda Link en regardant le cortège à nouveau.
L'inconnu surgit brusquement devant lui, plongeant ses yeux orange dans les siens.
- Tu ne veux pas ramener l'âme de ton ami ?
Il s'éloigna en sautillant, riant toujours.
- Mon ami...
Link ne demanda pas de qui il parlait. Il ne le savait que trop bien. Il n'y avait qu'une seule personne pouvant se trouver au Royaume des Morts, puisque c'était de cela dont il s'agissait.
- Allez ! Vite ! Vite ! fit l'inconnu en poussant Link dans le dos.
Celui-ci marcha en direction du cortège sans trop savoir quoi faire.
- J'oubliais : tu dois être revenu avant le lever du soleil, lui cria l'autre alors qu'il atteignait les gens masqués. - Pourquoi.... commença Link avant de s'interrompre.

Mais, bien sûr, il n'y avait plus personne. Il ne savait toujours pas où il devait se rendre, mais il continua en direction du plus grand palanquin, mettant le masque sur son visage. Le cortège avait repris sa marche, d'un pas très lent, presque irréel. Les hommes et femmes le fixaient tous derrière leurs masques. Link se retrouva devant la porte du palanquin le plus proche. Le brouillard commençait à s'épaissir quand la porte s'ouvrit toute seule. Il regarda autour de lui quand l'un des hommes du cortège pointa le palanquin du doigt. Link fit un pas en direction de la porte, mais il n'était pas rassuré. Il mit la main sur la poignée, un pied sur la marche et se hissa à l'intérieur. Il y faisait noir, mais à force de tâtonner, il finit par trouver une banquette où il s'installa. La porte se referma alors dans un grand claquement. Une secousse lui fit comprendre que le cortège avait repris son chemin.

- Bonjour Link... fit une voix vacillante en face de lui.
La vision de Link finit par s'habituer à l'obscurité, mais il ne put que deviner les contours de la silhouette de son interlocuteur.
- Je sais qui tu es et d'où tu viens, reprit la voix.

La silhouette leva la main pour l'empêcher de l'interrompre. Il y eut un tintement de clochette similaire à celui qui l'avait conduit dans cet étrange entre-deux mondes et avisa que la personne en face de lui tenait un grand bâton surmonté de plusieurs de ces clochettes.

- Tu n'as rien à craindre de moi. Les autres, en revanche... Garde bien ton masque en place tant que tu es dans le cortège et même au-delà.
Link hocha la tête. Il faisait chaud sous le masque que lui avait donné l'inconnu encapuchonné, mais il avait bien saisi l'avertissement.
- Entrer est facile, en ressortir beaucoup moins, surtout si tu ramènes ce que tu es venu chercher. On ne laisse pas s'échapper facilement les âmes ici. Tu trouveras un allié de l'autre côté, mais il a ses propres buts, ne l'oublie jamais, reprit l'autre en agitant une nouvelle fois son sceptre et ses clochettes.
Chaque tintement semblait résonner dans le masque de Link jusqu'à son coeur, lui laissant une étrange sensation.
- Va maintenant. Tu as peu de temps et nous sommes presque arrivés à la Porte des Âmes.

Il lui désigna la porte du palanquin opposée à celle par laquelle il était monté. Le jeune héros obtempéra, se doutant bien qu'il ne servait à rien de poser plus de questions. Son destin était toujours le même : rencontrer des gens bizarres qui lui parlaient par énigmes et il devait se débrouiller seul ensuite pour comprendre quoi faire.

Chapitre 3 : La Porte des Âmes   up

Link sortit du palanquin pour découvrir que le décor avait changé. La brume avait disparu, le village aussi. Sous ses pieds, il n'y avait rien et cela lui donna une impression de vertige. Il dut fermer les yeux un instant pour se reprendre et il préféra se concentrer sur le ciel étoilé qui entourait le cortège. C'était comme s'ils avançaient au milieu des étoiles sans savoir où commençait le ciel et où se terminait le sol, s'il y en avait un.

Quelqu'un le percuta, faisant sonner les clochettes. La personne portait un masque ressemblant à un renard blanc avec des dessins rouges. Elle le fixa intensément. Mal à l'aise, Link tourna la tête et se mit à marcher. Il ne fallait surtout pas qu'il se fasse remarquer. Sentant le regard du Renard peser dans son dos, il avança, calquant son rythme sur l'âme le précédent, se fondant dans la masse. Quand les autres faisaient tinter leurs clochettes, il faisait de même.

Il finit par apercevoir ce dont la personne dans le palanquin avait parlé : la Porte des Âmes. Le cortège se mit à grimper une pente scintillante menant à une sorte d'arche entourée de rouages gigantesques tournant avec lenteur. Les montants étaient d'or, sculptés de signes qu'il n'avait jamais vus. Trois statues monumentales en albâtre encadraient la porte, deux sur les côtés et une au-dessus. Link sentit un frisson le parcourir en observant ces lions géants à la crinière lumineuse et aux pattes si larges qu'elles auraient pu facilement écraser une maison comme si elle n'était rien, et en saisissant qu'ils étaient vivants !

Le cortège s'arrêta et le palanquin dans lequel Link était entré un peu plus tôt avança jusqu'aux gardiens de la porte. Les trois lions l'observèrent avec attention. Les clochettes retentirent à nouveau et l'espace au centre de l'arche se troubla, comme s'il était fait d'eau et qu'une gouttelette venait d'en troubler la surface. Le palanquin avança et traversa la porte pour y disparaître. Aussitôt, le cortège se remit en route sous le regard des gardiens. Parfois, l'un des lions reniflait une âme pour l'inspecter. L'imagination de Link n'avait pas beaucoup à travailler pour savoir que si l'un d'eux devinait qu'il était vivant, il ne le resterait pas très longtemps. C'est donc avec appréhension qu'il vit se rapprocher le moment où il devait lui aussi passer la porte. Il avait beau regarder, il était incapable de deviner ce qu'il y avait de l'autre côté. Les palanquins et les âmes qui s'y engouffraient disparaissaient purement et simplement.

Link arriva à proximité des lions qui se penchèrent vers lui, tous les trois. Il fit de son mieux pour rester impassible, continuant à avancer comme il avait vu les âmes le faire. Les géants étaient si proches de lui qu'il pouvait sentir leur souffle froid et il fut bien content de porter un masque les empêchant de voir son visage. Les lions hésitèrent, le reniflant sous toutes les coutures et il crut que la supercherie était découverte quand il sentit le Renard derrière lui le pousser pour qu'il avance un peu plus vite. Il ne se fit pas prier et ce fut avec soulagement qu'il vit les gardiens reprendre leur place. Son tour arriva de passer la porte et de plonger dans l'inconnu. Il prit une grande inspiration et franchit le passage à son tour, suivi par le Renard.

- Qu'est-ce qui m'a fichu un empoté pareil, soupira le Renard avec agacement. Un peu plus et tu te faisais écrabouiller. Pas que cela m'aurait gêné, remarque. Pendant qu'ils jouaient à déchiqueter ton âme en tous petits morceaux, j'aurais été tranquille.

Link n'eut pas le temps ni de lui répondre, ni de regarder où ils étaient arrivés que le Renard l'attrapa par le col pour le tirer à l'écart, derrière ce qui ressemblait à un rocher. Il leva brusquement le masque de Link pour regarder son visage.
- Ça aurait pu être pire, dit-il avec ce qui ressemblait à un rire.

Le Renard releva son masque à son tour. Link ne cacha nullement sa surprise en découvrant un visage enfantin tout en rondeurs et indubitablement féminin. La peau de la Renarde était d'un bleu très clair et noire. Elle avait d'étranges yeux orange et cachait des cheveux d'un roux flamboyant sous la toge qui lui dissimulait la tête. Ses canines étaient plus longues que la moyenne et l'une d'elles saillait légèrement lorsqu'elle souriait en coin. Elle avait tout du diablotin, la malice dans le regard compris.

- Quoi ? Dis quelque chose ! Est-ce que je suis si belle que ça te coupe le sifflet ?
Elle ricana encore et rabaissa le masque de Link avec autorité, puis le sien.
- Je m'appelle Midona. Je ne me vexerais pas si tu m'appelles "Maître".

Midona s'éloigna de quelques pas et regarda le paysage qui s'étalait devant leurs yeux. Le cortège des âmes continuait sa progression, s'enfonçant au coeur d'un bois. L'atmosphère y était à la fois mystérieuse et calme. Des lucioles, ou ce qui y ressemblait, voletaient un peu partout dans l'obscurité.

- Mais qui es-tu ? demanda Link en se forçant à s'extirper de cette vision de sérénité.
- Ecoute, on ne va pas rester à bavasser inutilement. Le temps passe et moi, je n'ai aucunement l'intention de rester coincée ici. Suis-moi.

Elle démarra aussitôt sans l'attendre, retournant vers le cortège pour s'y mêler à nouveau, cette fois en queue. Link hésita une seconde, puis se joignit à elle. Ils suivaient les dernières âmes qui entraient dans le bois.

- Tu sais où nous allons ?
Midona soupira en levant les yeux au ciel.
- Des questions, toujours des questions... Tu ne sais vraiment rien, toi. Ça t'arrive souvent de partir à l'aventure sans te préparer d'abord ?
Link devait reconnaître que oui, c'était son quotidien, mais il ne le dit pas à haute voix. Le sarcasme de Midona n'appelait pas réellement de réponse.
- Tu sais au moins que tu ne dois pas encore être ici quand l'aube pointera dans ton monde ?
- Oui, mais comment savoir combien de temps j'ai encore ? demanda-t-il en notant que Midona avait dit "ton monde" et pas "notre monde".

Midona attrapa la main droite de Link et retroussa légèrement sa manche. Il ouvrit grand les yeux de surprise en constatant qu'il portait un bracelet de perles du même métal que la clochette qu'il avait toujours en main. Il y en avait huit et l'une d'elles était en train de se craqueler.

- Le temps passe plus lentement ici, mais il passe tout de même. Chaque perle correspond à une heure. Quand elles auront toutes disparu, il sera trop tard pour partir d'ici. Si tu ne veux pas rester coincé, tu as intérêt à repasser la Porte des Âmes avant que la dernière ne tombe en poussière.
Link observa les perles, puis hocha la tête pour signifier qu'il avait parfaitement compris l'avertissement.
- Qu'est-ce que tu fais ici, Midona ?
- Si on te le demande, tu diras que tu n'en sais rien.
Il devina qu'elle souriait avec malice sous son masque.
- Nous devons tous les deux ramener quelque chose d'ici et comme un fait exprès, elles sont au même endroit. Comme tu ne sais rien, tu as besoin de moi pour t'y rendre. Et moi, j'aurai bien besoin d'un serviteur. La vie est bien faite, n'est-ce pas ? ricana-t-elle encore une fois.
- Je ne suis le serviteur de personne.
- Mais oui, mais oui. Cesse donc de parler maintenant. Ce que tu peux être bavard !

C'était bien la première fois qu'on accusait Link de trop parler ! Cela lui fit un choc et il préféra ne rien ajouter pour marcher en silence. Les lieux l'y poussaient de toute manière. Tout en avançant, Link observait la forêt qu'ils traversaient. Ce qu'il avait d'abord pris pour des lucioles avait tout de fées. On pouvait voir leurs ailes diaphanes lorsqu'elles passaient à proximité. Il remarqua que Midona se raidissait lorsqu'elles approchaient de trop près, mais il ne posa aucune question.

Chapitre 4 : La malédiction des Damnés   up

Peu à peu, ils prirent leurs distances avec le cortège pour être les derniers à fermer la marche. La première perle venait de tomber en poussière quand le sentier que la procession suivait se divisa en deux. Midona lui attrapa la manche pour les faire bifurquer à droite alors que les palanquins et leur escorte d'Âmes continuaient à gauche.
- Pourquoi nous ne les suivons pas ? demanda Link.

Midona se contenta de lever les yeux au ciel en guise de réponse. Tous deux continuèrent de marcher en silence. Link en profita pour regarder ce paysage magnifique et à la fois si mélancolique, puis il essaya de se rappeler pourquoi il était là. Midona le vit secouer la tête à plusieurs reprises.

- Tu commences à oublier. Il va falloir que tu luttes contre ça, où notre mission sera un échec et tu resteras ici à tout jamais.
- Je fais de mon mieux, mais je n'arrive pas à me rappeler pourquoi je suis ici.
- Et ben à ce rythme ton ami sera coincé ici avec toi.

Link avait beau réfléchir et se creuser les méninges, il n'avait pas de souvenirs de qui il devait sauver. Il continua alors à marcher en silence en espérant ne pas perdre plus de mémoire. Quand Midona s'arrêta, Link constata qu'il venait de sortir de la forêt, il réussit enfin à distinguer le ciel qui avait une teinte jaune orangé. Il était émerveillé par ce changement d'atmosphère. Au loin se dressait devant eux un magnifique palais.

- C'est là où nous devons nous rendre !
Link acquiesça de la tête. Midona vérifia que son masque était bien placé et fit signe à Link de faire de même.
- N'oublie pas, on ne doit pas savoir que tu viens de l'autre monde. Un vivant au pays des âmes serait une première.
- Si je comprends bien, c'est ici que vivent les morts.
- Est-ce que j'ai une tête de mort ?!
Link secoua la tête pour dire non.
- Tu ne sais donc pas qui je suis ?!

Midona, agacée, croisa les bras sur sa poitrine et mit un coup de pied dans une pierre. Elle chuchota pour elle-même "pourquoi m'avoir collé un sot pareil, cela m'apprendra à vouloir faire les choses trop vite". Link regarda son bracelet : une des perles commençait déjà à s'estomper.

- Tu as dit que le temps passe moins vite ici ?
- Oui, pourquoi ? demanda Midona.
Link lui montra le bracelet.
- C'est mauvais signe, il va falloir aller plus vite que prévu.
- Mauvais dans quel sens ? l'interrogea Link.

Midona lui tourna le dos et se remit en marche sans lui donner de réponse. Celui-ci commençait réellement à s'inquiéter de son retour dans son monde. Link regarda une nouvelle fois le bracelet, puis emboita le pas à Midona. Ils approchèrent du palais, doucement, et commencèrent à bifurquer, comme pour le contourner. Link ne dit rien, et se contenta de suivre silencieusement Midona, un peu en retrait. Il observa le palais et remarqua qu'il était entièrement recouvert d'inscriptions complexes d'un bleu/vert clair, contrastant à merveille avec la noirceur de la pierre. Il s'arrêta pour essayer de les déchiffrer.
"C'est que ces symboles ressemblent beaucoup à de l'Hylien !" pensa Link. "Cette courbe et celle-là font partie du mot protection, et celle-ci de... damné ?".

- Bon, tu te bouges un peu ?! s'exclama Midona, les poings sur ses hanches, tout en tapant du pied.
- O-oui ! C'est juste que... Que signifient ces symboles ? demanda Link en désignant les murs du palais.
Midona stoppa tout mouvement et se retourna vivement. Un peu trop au goût du blond.
- T'as pas besoin de le savoir ! Allez, continuons, sinon tu n'auras bientôt plus de perles à ton poignet, et tu ne me seras plus d'aucune utilité ! râla Midona en repartant.
Link dut courir pour la rejoindre et ils continuèrent leur avancée en longeant les murs. Soudain, elle s'arrêta et commença à tâter la pierre.

- Que cherches-tu ? demanda Link.
Midona ne dit rien et se contenta de toquer trois fois à un endroit précis. Un pan du mur pivota, laissant apparaitre un couloir sombre dont on ne voyait pas le bout.
- Passe-moi une branche au sol, ordonna Midona à Link.

Celui-ci ne comprit d'abord pas, mais se reprit vite. Il chercha du regard une branche morte, en trouva une et la ramassa. Cette dernière était rugueuse et d'un noir bleuté étrange. Il la donna à Midona, qui l'examina un instant avant de la frapper violemment sur le sol. Link crut qu'elle allait se briser, et c'est ce qui aurait normalement dû arriver ! Sauf qu'au lieu de ça, le bout ayant rencontré le sol s'enflamma. Mais ce qui surprit le plus le blond, ce n'est pas qu'elle s'enflamma, c'est que ces flammes étaient d'un bleu marine étincelant, puis qu'elles se durcirent, formant comme une flamme solide bleu glacier. Midona observa un instant le regard ébahi de Link, et ce dernier crut déceler dans les yeux de sa guide une émotion qu'il n'aurait jamais imaginé qu'elle puisse ressentir. Mais était-ce de la tristesse ? De la peine ? Autre chose ? Il n'aurait su dire.

Midona se retourna soudainement et s'engouffra dans le couloir, obligeant à nouveau Link à courir pour la rattraper. Le couloir ressemblait à une sorte de boyau tout craquelé et couvert de symboles, se rétrécissant de plus en plus au fur et à mesure qu'ils avançaient. Cette fois, les symboles n'étaient pas de l'Hylien, ou en tout cas, cela ne ressemblait en rien à ce que Link connaissait. Il voulut faire glisser ses doigts le long de la paroi, mais à peine l'avait-il touchée qu'une sorte de décharge électrique lui traversa le corps.

- Ce sont les Damnés qui les ont gravés. Ces mots sont encore imprégnés de leur présence et de leur puissance, alors c'est normal qu'un humain ne puisse pas toucher les parois de ces murs.
Link sursauta. Il ne s'attendait pas à ce que Midona lui adresse la parole de cette façon. Il allait dire quelque chose, mais elle le coupa.
- Ils les ont gravés avec leurs ongles, à même la pierre, dans toute la souffrance qu'une âme damnée peut ressentir.
Elle rapprocha sa torche d'une partie du mur, qui s'illumina d'un bleu sombre.

"Ô Maîtresse de l'ombre, Majesté des êtres rejetés,
Puisses-tu entendre notre tourment, à nous les êtres dépravés.
Abats le héros qui nous a, jadis, pourfendus de sa lame,
Apaise nos esprits brisés,
Sors-nous de ce mal qui nous ronge,
En lui faisant subir le même supplice auquel il nous a destinés.
Fais-le errer dans les Limbes,
Brûle-le mille fois dans les flammes noires des Enfers,
Et scinde son âme en deux, le divisant et le perdant à tout jamais."

... lit-elle calmement. Puis elle repartit, laissant un Link perturbé derrière elle. Que signifiait ce message ? Que voulait-il dire ? Et pourquoi le lui avait-elle lu ? Mais surtout, comment se faisait-il qu'elle sache lire cette écriture ? Tant de questions sans réponse... Quand Link rattrapa Midona, celle-ci s'était à nouveau arrêtée pour éclairer un autre message.

"Ô Héros pourfendeur d'âmes, sois maudit à jamais !
Que ton âme se scinde en deux, et erre à jamais dans les deux mondes,
Ne retrouvant jamais la paix.
Pénètre dans le royaume interdit aux vivants,
Affronte ta plus grande peur devant le Miroir de Vérité.
Laisse-toi guider par la Mort elle-même, en évitant de te perdre dans les tréfonds du Crépuscule.
Gare au péché, aux âmes damnées qui hantent les lieux, car le [...]"

... déchiffra-t-elle à nouveau, sauf que la fin était devenue illisible à cause du temps. Elle se retourna vers Link, et recula lentement, pour disparaître dans le noir malgré sa torche.

- Attends ! Pourquoi me lire tout cela ! appela Link.

Il ne reçut en guise de réponse que le craquement de ses perles. Il avança pour rejoindre Midona et atterrit dans une pièce sombre. À son arrivée, des flambeaux de flammes bleues s'allumèrent pour dévoiler un miroir au cadre d'or et de rouge. Soudain, une voix enfantine ricana et murmura dans son oreille d'une voix qui lui était familière.

- Il ne te reste plus que quatre perles, hihihi, impudent humain !

Chapitre 5 : Le choix   up

Link se retourna brusquement et se retrouva nez à nez avec l'étranger à la capuche qui l'avait envoyé dans le cortège des âmes. Il recula vivement, mettant un maximum de distance entre eux. Link jeta un rapide coup d'oeil dans la salle où il se trouvait, cherchant Midona du regard.

- Elle n'est pas ici, déclara l'inconnu d'un ton calme.
Link reconcentra son attention sur lui et le scruta un instant.
- De qui parles-tu ? demanda-t-il, feignant de ne pas comprendre.
En guise de réponse, un ricanement se fit entendre derrière l'étranger.
-Tu es vraiment naïf, dit le nouveau venu.

Link tourna légèrement la tête vers la gauche et aperçut une masse noire adossée à un mur dans le fond de la pièce.

- Qui es-tu ? demanda-t-il.
La personne ne prit pas la peine de lui répondre, mais dit à l'attention de l'autre sous sa capuche :
- Pourquoi te caches-tu donc ? Aurais-tu peur de lui ?
L'étranger ne répondit pas, et se contenta de baisser la tête.
- Il faut vraiment tout faire à ta place... grogna la voix dans l'ombre.

Un froissement de tissu indiqua à Link que la personne venait de bouger, puis des pas se firent entendre. La personne s'avançait vers lui. Elle s'arrêta à côté de l'autre, à la limite entre la pénombre et la lueur bleue des flambeaux. Ainsi, Link put voir à quoi ressemblait ce mystérieux personnage, et également en être effrayé.

Des cheveux noirs alors que lui les a blonds.
Une tenue et un bonnet noirs alors que lui les a verts.
Un teint blanc pâle quand lui est un peu bronzé.
Une démarche nonchalante et insolente, alors qu'il est d'un naturel vif et courtois.
Son aura dégageait de l'égoïsme et de l'arrogance, alors que lui est officieux et modeste.
Enfin, des yeux rouge sang quand lui les a d'un bleu pétillant.
Cette personne était le contraire incarné de Link.

Il ricana à la vue de la tête du blond et lui lança un regard supérieur.

- Bah alors ? Tu as peur ? demanda-t-il d'une voix aiguë, comme s'il parlait à un enfant.
Link ne répondit rien, encore sous le choc.
- Eh bien ? Tu as perdu ta langue, rigola-t-il.

Toujours pas de réponse. Le garçon reprit son sérieux, visiblement vexé, et leva une main au-dessus de la tête de l'étranger. Il agrippa la capuche entre ses doigts et l'enleva d'un geste ample du poignet, révélant la personne dessous. C'était une femme aux longs cheveux violets, et aux yeux rouge orangé. Au moment de croiser le regard de Link, elle détourna la tête vivement, mais cela n'empêcha pas Link d'apercevoir un instant la marque de brûlure sur sa joue maintenant cachée. Le garçon aux cheveux noirs fit alors remarquer à la fille :

- Tu n'as aucune raison d'être pudique avec lui, Hilda !
Hilda baissa les yeux et dans un soupir, elle murmura à Link qu'elle était désolée.
- Tu peux l'être, à cause de toi ton cher Link n'arrivera pas au terme de sa mission.
Link mit sa main sur son fourreau et se saisit de son épée. Son double maléfique se mit à rire. Celui-ci poussa violemment Hilda contre le mur et avança vers son adversaire.
- Tu penses peut-être pouvoir me vaincre ?!
- Je ne sais pas, mais je ferai mon possible pour y arriver !

Les deux jeunes hommes commencèrent leur combat. Ils avaient la même force, la même rapidité et ils pensaient de la même façon. Hilda regardait la scène sans pouvoir aider Link. Après de longues minutes à combattre, Link aux cheveux noirs s'exclama :

- Tu n'es pas assez malin pour me battre !
- Lui, non ! Mais moi, si, ksss ksss !!! fit une voix sortie de nulle part.

Link aux cheveux noirs se redressa : il connaissait bien cette voix. Il regarda dans la direction où la voix s'était fait entendre. Et dans la noirceur de l'ombre, à hauteur de taille, deux yeux d'un bleu glacial apparurent. Ils avançaient lentement dans leur direction, et pour la première fois, Link vit de la peur dans les yeux de son adversaire. De la pénombre surgit un magnifique loup d'un pelage noir et gris. A ses côtés se tenait Midona.

- Je ne pourrai pas te vaincre Dark Link, mais mon loup, lui, le pourra.
A cet instant il comprit qu'il devait fuir.
- Je ne m'avoue pas vaincu, mais ce combat n'est pas le mien.
Il se retourna vers Link et lui dit :

- Nous n'avons pas fini tous les deux. Si tu veux retourner dans ton monde il te faudra quand même m'affronter, sans quoi tu ne pourras pas rentrer.
Tout en parlant, Dark Link recula dans l'obscurité jusqu'à disparaître.
- Comment ça "l'affronter" ? demanda Link en interrogeant du regard tour à tour Midona et Hilda.
- La malédiction, dit Hilda en regardant Midona.
Celle-ci acquiesça. Elle s'approcha de Link, suivie de près par son loup.
- Tu te souviens des écritures sur les murs ?
- Les Damnés ont lancé une malédiction sur le héros qui les jadis éliminés, mais nous ne pensions pas que tu étais ce héros, continua Hilda sans laisser le temps à Link de répondre.
Link ne sut que répondre.
- C-comment ça vous ne saviez pas que j'étais ce héros ?
La fille aux cheveux violets baissa la tête, visiblement gêné par cette question.
- Mais c'est tout simple, voyons ! Toi et tes questions idiotes ! râla Midona, les poings sur les hanches. Tout ne tourne pas autour de toi !
Link s'empourpra.
- J-je n'ai pas dit ça ! C'est juste que... mais le blond ne put finir sa phrase, coupé par un craquement sonore.

Il regarda son bracelet : plus que trois perles ! Pourquoi avait-il ce bracelet déjà ? Et puis... pourquoi diable se trouvait-il ici, dans ce monde de fou ?! Il avait beau réfléchir, il n'arrivait pas à se souvenir. Soudain, quelque chose lui revint, et il leva la tête vers Hilda.

- Ce bracelet ! N'était-ce pas toi qui me l'as donné avant de m'envoyer ici ?! demanda Link, un peu trop brusquement puisque la fille sursauta à ce moment.
- Je ne vois pas de quoi tu parles. Je ne savais même pas que tu possédais un bracelet de l'âme ! répondit Hilda en scrutant le bijou de métal.
- Mais... l'inconnue à la capuche, c'est toi non ? fit remarquer le jeune homme en observant distraitement les fissures d'une des perles, ne relevant pas le nom qu'elle lui donna.

Il attendit la réponse de la jeune fille, mais elle ne vint pas. À la place, elle s'avança vers Link et posa délicatement ses mains sur ses épaules, lui faisant face. Le jeune homme leva les yeux vers elle, et put contempler son visage... Et cette affreuse brûlure. Ça devait faire un moment qu'elle l'avait, car elle ne formait plus qu'une tache brunâtre, contrastant avec sa peau pâle. Ses yeux rouges étaient parsemés d'éclats d'or et reflétaient une telle sincérité qu'on ne pouvait que la croire. Son nez, bien que fin et de taille moyenne, avait tout de mignon. Et tout, dans sa démarche comme dans sa posture, en passant par les fins traits de son visage et les courbes raffinées difficilement percevables sous sa cape, ainsi que ses lèvres, elles aussi d'une finesse incomparable, d'un rouge écarlate, éveillaient en elle une telle royauté et une élégance à couper le souffle, vous donnant presque l'envie de la prendre pour une déesse.

- Je suis désolée, Link, mais ce n'était pas moi. Ce devait être Dark Link, lui seul peut pénétrer le royaume des vivants, mais pas sans conséquence non plus, déclara Hilda d'un ton profond, comme envoutant. Il ne peut qu'apparaître sous une apparence qui, selon lui, est des plus grotesques. C'est pour cela qu'il se cache sous une cape, car l'enveloppe dans laquelle il peut se mouvoir est un Skull Kids, un enfant perdu, dont les âmes les plus fortes aiment prendre le contrôle pour torturer les vivants trop heureux.

Link écouta religieusement les paroles d'Hilda, mais tout en étant à la fois ailleurs. Cette voix si particulière.... si calme, si reposante... Elle lui disait quelque chose... Mais il ne savait pas quoi....

- Je pense que Dark Link m'a mis cette cape pour t'induire en erreur, car depuis le début, c'est lui qui tire les ficelles. Il t'amène dans son royaume, à défaut de pouvoir te tuer dans ton monde, pour te manipuler et jouer avec toi, continua Hilda.
Soudain, il sut. Ça lui revenait. Il savait à qui appartenait cette voix !
- Zelda ? tenta-t-il en scrutant son regard. Hilda parut soudain gênée et détourna le regard.
- Cela faisait longtemps que je n'avais pas entendu ce nom.... murmura-t-elle, comme pour elle-même.

Link lui lança un regard interrogateur. Zelda avait été sa meilleure amie, peut-être même plus.... Elle était plus âgée de trois ans et avait donc le même âge que lui en ce moment, lorsqu'elle mourut. C'était la fille unique du roi et elle s'est fait froidement assassinée par des bandits, alors qu'elle se rendait dans une petite ville pour une visite de courtoisie, et Link était chargé de sa protection. À cause de cela, alors qu'il était chevalier du roi, il avait été démis de ses fonctions, ainsi que détruit par sa mort. Hilda sourit tristement au blond.

- En mourant, on doit abandonner sa vie d'avant. On change d'apparence, de nom, on essaye d'oublier... dit-elle d'une voix tristement douce.
Link observa un instant le regard de la jeune femme, espérant y déceler le mensonge, en vain. Une larme coula le long de la joue du jeune homme. Et, au lieu d'un sanglot, c'est un rire fou qui le gagna.
- Si l'on m'avait dit que ce serait toi que je devrais sauver, alors que j'ai déjà failli à ma tâche ! s'exclama-t-il en essuyant la larme. La bonne blague haha !
Mais soudain, son rire se stoppa et il redevint subitement sérieux.
- Hein ? C'est ça hein ? Dis-moi que je ne me trompe pas, demanda Link, la gorge douloureusement serrée par un sanglot.
Voyant le regard toujours aussi triste d'Hilda, les larmes montèrent violemment, et coulèrent doucement, sans discontinu, sur ses joues. La jeune femme prit brusquement le blond dans ses bras et le serra fort, très fort.
- Je suis désolée Link.... souffla-t-elle à l'oreille du jeune homme. Je suis désolée, mais je ne suis pas cette personne... Je ne suis plus non plus la personne que tu as connue autrefois...

Link ne sut que faire, alors il se contenta de la serrer lui aussi, et de pleurer en silence sur son épaule. Soudain, un raclement de gorge se fit entendre :

- Hum ! Hum ! Ils se détachèrent tous deux, et, tout en essuyant ses larmes, Link se tourna vers l'origine de la voix. Midona était couchée sur son loup, lui-même dormant paisiblement au sol.
- Bon si vous avez fini votre scène sentimentale, on peut peut-être prendre notre rendez-vous, non ? dit-elle d'un air désintéressé, baillant sans retenue.
- Quel rendez-vous ? demanda Link, s'étant un peu calmé.
- À toi d'en juger, dit Midona en désignant le miroir, dont le blond avait totalement oublié la présence.
Le jeune homme fixa l'objet au cadre d'or et de rouge. À bien y regarder, sa surface ondulait doucement, et une sorte de murmure. Il s'en approcha doucement, comme attiré par lui.
- Le miroir de vérité te montre ce que tu désires le plus au monde... en l'occurrence, une pensée t'obsède depuis des mois... murmura Hilda, comme pour elle-même.

Arrivé devant, Link écarquilla les yeux. Il s'attendait à ce que son reflet apparaisse tout simplement dans la glace, or ça n'arriva pas. Là où aurait dû se trouver la pâle image de lui, apparut un garçon d'à peu près son âge, emprisonné dans un cristal, les bras ballants et le visage orienté vers le haut, les yeux fermés et la bouche entrouverte. Il avait les cheveux violet sombre et la peau anormalement blanc pâle. Une écharpe bleue à carreaux entourait son cou et pendait lamentablement. Il était habillé d'une sorte de tunique violette sale et rapiécée, avec une capuche à oreilles longues.

- Qui est-ce ? demanda Link en se tournant vers Midona.
- Tu vas devoir faire un choix, jeune héros... lui dit-elle, ignorant totalement sa question.
- Quel choix ?! s'emporta Link, ne pouvant supporter encore un instant toutes ces cachoteries.
Mais elle resta silencieuse, fixant les perles du bracelet du blond. Ce dernier se tourna vers Hilda en quête de réponse, mais elle semblait soudain tout particulièrement intéressée par le sol.
- Mais vous allez me répondre, oui !!? s'exclama Link, au bord de l'énervement.

Le loup de Midona se réveilla et secoua paresseusement la tête. Il regarda le jeune homme et celui-ci aurait juré qu'il lui lançait un regard de pitié. C'est à ce moment-là que, d'un air grave, Midona se décida enfin à parler, mais pas de sa voix la plus joviale.

- Tu devras choisir entre sauver Lavio et mourir, ou sauver ton âme mais condamner ton ami.

Chapitre 6 : Le combat final   up

Link marchait dans les couloirs obscurs, suivant Midona et son loup machinalement. Il était encore sous le choc de ce qu'il avait appris quelques instants plus tôt et son esprit se battait avec la force du désespoir pour se souvenir des derniers évènements. Dark Link, son double. Hilda, qui était en fait Zelda. Lavio, prisonnier de ce cristal.

Hilda prit la main de Link dans la sienne. Elle culpabilisait tant de n'avoir pu enrayer la malédiction des Damnés. Jamais elle n'en avait voulu à son ami pour les circonstances de sa mort. Jamais elle n'aurait souhaité qu'il partage son sort de façon aussi cruelle. Au contraire, elle avait prié pour qu'il vive une très longue vie, qu'il soit heureux, qu'il se pardonne et trouve enfin le bonheur. Elle avait même prié pour qu'il tombe amoureux d'une autre et l'oublie. Qu'il fonde avec cette autre fille la famille à laquelle parfois elle avait pensé former avec lui. Dark Link s'était souvent moqué de cela. Bien qu'elle n'ait jamais formulé ces voeux à voix haute, il semblait toujours savoir ce qu'elle pensait. Elle le détestait de retourner sans cesse le couteau dans la plaie. Et maintenant, voilà qu'il allait être l'instrument de la damnation de Link ! C'était insupportable !

- Le voilà.

Midona s'arrêta devant une porte et s'écarta pour laisser passer les deux autres. Devant eux se dressait le cristal dans lequel était enfermé Lavio. Link lâcha la main d'Hilda pour s'approcher. Il fouillait dans les tréfonds de sa mémoire pour se souvenir de celui que la jeune femme avait désigné comme son ami. Oui, Lavio était bien son ami. Mais comment l'avait-il rencontré déjà ? Et comment était-il mort ?

- On n'a pas le temps pour que tu plonges dans tes souvenirs. De toute façon, ils sont sans doute perdus, reprit Midona d'un ton fataliste.
- Pour le délivrer, il faut que je tue Dark Link, c'est bien ça ? demanda-t-il finalement.
- Mais cela te tuera aussi, confirma Hilda tristement.
- De toutes façons, je n'ai pas d'autre choix que de l'affronter. Il ne me laissera pas repartir tranquillement.
Cela, Link en était persuadé. Dark Link ne l'avait pas attiré ici juste pour le plaisir de la promenade. Il voulait cet affrontement.
- Mais si c'est lui qui me tue, il va mourir aussi, non ?

Un long silence s'était installé. Link regarda tour à deux les deux femmes en attendant sa réponse. Midona ne prêtait guère attention à Link et se contentait de gratouiller derrière l'oreille de son loup qui se blottissait de plus en plus contre la jambe de sa maîtresse. Hilda, quant à elle, regardait le sol, les bras ballants.

- C'est donc ça : ou je sauve Lavio et meurs, ou je rentre chez moi en vie, mais lâche.
- Je suis si désolée, murmura Hilda dans un sanglot silencieux.
- Qui est ce Lavio pour moi ? demanda Link.
Midona s'arrêta brusquement de caresser son loup et regarda Hilda avec une frayeur dans les yeux.
- Lavio est ton meilleur ami, il est ta famille, tu ne te rappelles pas ? demanda Midona.
Link secoua la tête pour dire non.
- C'est bien plus rapide que je ne l'imaginais, s'étonna Hilda.
Et dans un cliquetis, une perle se brisa.
- Bien, ne perdons pas de temps, lança Link. Je vais sauver Lavio et si je dois y perdre la vie, je la perdrai pour une bonne cause. Et puis, je serai avec toi Zelda.

Hilda frissonna en entendant son ancien nom. Link se saisit de son épée qu'il brandit vers le cristal. Hilda voulut l'arrêter mais trop tard. Le choc n'ébrécha même pas la paroi. Cependant, le coup asséné se répercuta sur son ami prisonnier.

- Tu n'y arriveras pas de cette manière, tu n'as pas le choix : tu dois tuer ton double.
- Très bien, je l'affronterai, dit Link, les poings serrés de détermination. Midona, ton loup peut retrouver la trace de mon double maléfique ?
- Non, mais tu as cru que mon bébé était un vulgaire toutou à sa mémère !!!?
Midona lança un regard méchant à Link et son loup lui montra les crocs.
- Midona, je pense que nous n'avons pas le temps de discuter là-dessus : il lui reste trois perles ! dit Hilda.
Le loup regarda Midona qui avait cessé de le caresser, et attendait son autorisation pour commencer à flairer Dark Link.
- Très bien, faites donc ! s'énerva-t-elle.
Un éclat de rire diabolique se fit entendre suivi du crissement d'une lame glissant sur le sol. Link regarda autour de lui et vit son ennemi sortir de derrière un pilier. Il leva sa garde.
- Très bien, cette fois, nous y voilà. Tu as donc choisi la mort, ricana Dark Link.

Celui-ci se jeta sur Link et lui assena un coup qu'il put éviter de justesse. Le combat se déroula de la même manière, tous deux étant de même force. Hilda priait Din pour qu'elle aide Link à prendre le dessus sur Dark Link. Link évita la lame de son jumeau à plusieurs reprises et celle-ci alla heurter le cristal de plein fouet sans que les répercussions n'atteignent Lavio. Midona le remarqua rapidement et en fit part au jeune homme.

- Link ! Essaye de lui prendre son épée !

Le loup, qui tournait autour de nos deux adversaires, s'allongea. Link brandit son épée vers son adversaire et le fit reculer jusqu'à ce qu'il tombe par-dessus le loup. Dark Link lâcha son épée dans sa chute. Hilda se précipita pour la récupérer et frappa un grand coup sur le cristal qui se brisa. Dark Link hurla de douleur au même moment, puis s'effondra. Le corps inerte de Lavio tomba lourdement au sol. Link tomba à genoux, le souffle coupé. Hilda courut vers lui, mais il lui fit signe de ne pas s'inquiéter.

- Va plutôt... voir s'il va... bien... dit le blond, en désignant Lavio de la tête.
Ces paroles avaient l'air de lui coûter un effort surhumain mais la jeune fille acquiesça et alla au chevet du garçon. Elle prit son pouls et se tourna vers Link, qui, lui, serrait sa tunique au niveau de son coeur.
- Il respire ! lança Hilda, faisant un grand sourire à Link.
Ce dernier tenta de sourire également, mais n'arriva qu'à esquisser une étrange grimace. Midona s'approcha du jeune homme, suivie de près par son loup.
- Ça va aller ? demanda-t-elle.
- Oui... oui... souffla-t-il, fixant un point au loin.
Midona ne répondit rien et se contenta de suivre son regard. Elle tomba sur Dark Link, et un léger frisson la parcourut.
- Je te comprends, déclara la jeune femme. Mais pas d'inquiétude, il ne nous causera plus de soucis.

Sur ces mots, le trio assista à un événement des plus étranges. Enfin... surtout pour le blond. En effet, le corps de l'ennemi commença, petit à petit, particule par particule, à se décomposer, à se déchiqueter en petits morceaux de papier, comme un système d'autodestruction. Link écarquilla les yeux.

- Que se passe-t-il ? Que lui arrive-t-il ? se demanda-t-il.
- Tu viens d'assister malgré toi à la destruction d'un esprit, ainsi qu'à la création d'un Damné, murmura Hilda, détournant le regard.
Link ignora ses dires et se releva avec peine.
- Bon ! C'est pas tout ça, mais je n'ai plus que deux perles, moi ! dit-il en exposant son bracelet.
Hilda le regarda, horrifiée.
- Mais, tu viens à peine d'en perdre une ! Ce n'est pas possible qu'une deuxième tombe dans la foulée ! s'écria-t-elle.
- Ouais, bon, on s'en fiche. Je dois sortir Lavio d'ici, moi ! dit-il avec détermination. Quelqu'un sait comment sortir ?
Midona sourit.
- Je peux vous téléporter à une sortie secrète, déclara-t-elle, un élan de malice dans la voix. Un portail vous y attendra. Il vous suffira de le traverser pour rejoindre votre monde.
Link cligna plusieurs fois des paupières, perdu.
- Tu veux dire que depuis le début, tu étais capable de nous téléporter ? s'exclama-t-il.
- Non, car la magie de Dark Link m'en empêchait. Maintenant qu'il n'est plus, j'ai retrouvé mes pleins pouvoirs, hihi ! ricana la jeune femme.
Le blond n'en croyait pas ses oreilles.
- Bref ! Trêve de bavardage ! Midona, téléporte-moi avec eux, déclara Hilda d'un ton autoritaire.
- Je ne peux transporter que trois entités à la fois. Et après un transfert, je dois attendre deux heures pour pouvoir en refaire un, dit la concernée, détournant légèrement le regard.
- Mais ils ne sont que deux ! s'exclama l'ancienne Zelda.
- Je comptais envoyer mon loup avec eux, pour qu'ils ne soient pas sans défense, vu l'état de Link, confia Midona.
- Quoi ?! Mais... ! s'insurgea le blond.
- Envoie-moi à sa place. Je suis tout à fait capable de les protéger ! dit Hilda.
Midona soupira.
- D'accord, céda-t-elle.
Hilda la remercia.
- Et mais attendez... ça veut dire que tu ne viens pas, Midona ? demanda-t-il Link, comprenant enfin la situation.
- C'est exact.
- Mais pourquoi ? demanda le jeune homme.
- Toi et tes questions... rigola Midona. Mon royaume a besoin de moi.

Elle avait murmuré ces derniers mots en évitant soigneusement le regard du garçon. Link allait demander des explications, quand il comprit. Ses épaules s'affaissèrent et il fixa le sol.

- Je vois... souffla-t-il.
Il s'approcha doucement de Midona et la prit dans ses bras. Cette dernière allait protester cette marque d'affection, mais le blond la coupa.
- J'ai enfin compris. Tu m'as utilisé pour tuer Dark Link et récupérer tes pouvoirs. Pour pouvoir reprendre la place qui t'est due dans ce royaume, déclara Link, d'un air absent. Tu m'as utilisé comme un vulgaire jouet. Comme un pion... comme Dark Link...
Midona ne sut quoi dire et resta immobile, les yeux écarquillés, les bras en suspens dans le vide.
- Link, ce n'est pas ce que... commença Hilda.
- Mais cela ne m'a pas dérangé, la coupa Link en souriant dans le dos de Midona. Si j'ai réussi à te venir en aide d'une quelconque façon, j'en suis heureux.
La jeune femme posa ses bras dans le dos du garçon, et le serra.
- Je suis désolée... murmura-t-elle d'une voix brisée.
Link se recula et constata qu'elle pleurait. Il sourit tendrement et essuya d'une main ses larmes.
- Tu n'a aucune raison de l'être. C'est la dernière fois que l'on se verra, alors essayons de se quitter sur un bon souvenir, d'accord ? lui demanda-il, toujours souriant.
Elle pouffa et sourit de la niaiserie de la scène.
- D'accord, rigola-t-elle.

Link lui prit la tête entre les mains et déposa un baiser sur le front. Hilda sourit à son tour. Ça lui faisait chaud au coeur de voir Midona sourire sincèrement. Link recula et se tourna vers Hilda, toujours près de Lavio. Il alla vers eux et mit le bras de son ami autour de son cou pour le transporter.

- Bien, maintenant, allons-y, déclara-t-il en se tournant vers Midona.
Elle acquiesça et Link prit la main de Hilda.
- Vous êtes prêts ? demanda Midona en levant ses deux mains vers eux, paumes grandes ouvertes.
Link regarda sa princesse. Elle lui adressa un sourire en lui serrant un peu plus la main. Il regarda une dernière fois Midona et dit dans un murmure, pendant que de la brume noire sortait de ses paumes :
- Longue vie à la reine Midona, incontestablement la seule et unique reine du crépuscule.

La concernée sourit et laissa une larme, la dernière, couler le long de sa joue, pendant que son loup hurla, collé à elle, comme en signe d'au revoir. L'instant d'après, Midona et la pièce disparurent pour laisser place à une vaste forêt.

- Viens, dit Hilda en attirant Link derrière les arbres.
Ce dernier vit alors une sorte de gigantesque miroir à glace entièrement noir et dont la surface ondulait légèrement au rythme d'une brise imperceptible.
- Wow... fit le jeune homme.
Hilda se mit sur le côté pour faire face à Link.
- Je pense que c'est le moment de se dire adieu... murmura-t-elle d'une voix remplie de tristesse.
- Je pense aussi... dit le blond, un peu gêné par la situation.
Soudain, avant qu'il ne fasse le moindre geste, Hilda se jeta sur lui, faisant tomber Lavio au passage. Elle le serra fort contre elle et pleura à chaude larmes. Link sourit et lui caressa tendrement le dos.
- Ça va aller, ça va aller... chuchota-t-il à l'oreille de la jeune femme.
Ses pleurs redoublèrent et elle s'agrippa fortement à la tunique du blond.
- Tu vas terriblement me manquer... murmura-t-elle.
- A moi aussi, à moi aussi... la rassura Link.
Hilda se recula un peu et fixa Link dans les yeux d'un regard larmoyant. Le jeune homme posa délicatement sa main sur sa joue.
- Ferme les yeux... lui intima le garçon.

Elle s'exécuta et Link se rapprocha doucement du visage d'Hilda pour venir déposer un doux baiser sur ses lèvres. Avant qu'Hilda ne puisse réagir, il s'écarta et mit une petite distance entre eux. La jeune femme tomba à genoux, et pleura encore.

- Adieu, ma chère et tendre Zelda... dit le blond reprenant Lavio pour se diriger vers le portail.

Il allait passer en même temps que son ami, mais au dernier moment, un craquement sonore le figea. Lavio glissa de son épaule et tomba dans le portail, seul. Link, horrifié, ne put rien faire d'autre que de regarder son ami disparaître à travers la glace noire. Il baissa la tête vers son poignet et découvrit avec horreur, que ses deux dernières perles venaient de se briser.

- Tu croyais pouvoir m'échapper ? ricana une voix rauque.

Soudain, deux mains le saisirent, une sur sa bouche pour l'empêcher de crier, et une sur ses yeux, l'empêchant de voir son agresseur. Les mains le tirèrent en arrière et ce fut le noir complet. Au loin, Link entendit Hilda crier son nom alors qu'il se sentait tomber sans savoir quand sa chute s'arrêterait. Soudain, il heurta durement le sol.

- Je t'avais dit que tu allais mourir, rit Dark Link en apparaissant devant Link.

FIN

Ce texte a été proposé au "Palais de Zelda" par son auteur, "Dark Link, Nouka, Nesumi et Nessy". Les droits d'auteur (copyright) lui appartiennent.

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Mis à jour le 20.04.24