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La confrérie des esprits diaboliques

Ecrit par El Wap en 2006
Chapitre 1 : L'arrivée
Chapitre 2 : Les intendants
Chapitre 3 : Le duel
Chapitre 4 : La LSH
Chapitre 5 : Nouveaux associés
Chapitre 6 : Le chantage
Chapitre 7 : Départ en mission
Chapitre 8 : Premier combat (mais en est-ce vraiment un ?)
Chapitre 9 : Un vieil ennemi
Chapitre 10 : Opération revanche
Chapitre 11 : Ganondorf craque
Chapitre 12 : Une nouvelle menace
Chapitre 13 : L'impossible alliance
Chapitre 14 : Avant le duel d'énigme
Chapitre 15 : Après le duel
Chapitre 16 : Le Super Commando de Libération
Chapitre 17 : Les eaux piégées
Chapitre 18 : La plus merveilleuse créature du monde
Chapitre 19 : Un plan pourri
Chapitre 20 : L'ange de l'apocalypse
Chapitre 21 : Deuxième round
Chapitre 22 : Nettoyage de printemps
Chapitre 1 : L'arrivée

Ganondorf est enfermé dans cet espace infernal depuis une éternité. Il ne se souvient plus très bien... Il a fini par perdre toute notion de temps.
Le temps... on le passe à lui faire revivre les moments les plus humiliants et les plus cruels de sa vie... Ce jour fatidique où le lutin l'avait vaincu et enfermé dans cette dimension, les nombreux échecs de séduction qu'il avait tenté sur la princesse d'Hyrule... Des souvenirs plus lointains, aussi... Lorsqu'il se faisait rabrouer par ses instructeurs Gerudos, ses défaites face à certaines guerrières, le jour où sa mère lui avait fait porter cet affreux costume de cérémonie, le fameux plat de champignons hallucinogènes qui était à l'origine de son plus magistral échec sentimental...

C'en est trop... Il devient fou... Il doit sortir...

Alors qu'il hurle de rage et de douleur, il voit une lueur violette apparaître dans le vide. Elle devient plus lumineuse, prend du volume... Puis, elle disparaît, cédant la place à un vortex. Le seigneur du malin s'en approche, méfiant. Est-ce une miraculeuse sortie ou un piège ? Une voix féminine se fait entendre:
- Ganondorf, seigneur des ténèbres d'Hyrule... la confrérie des esprits diaboliques te vient en aide... entre dans ce passage et rejoins-nous.
La confrérie des esprits diaboliques ? Qu'est-ce que c'est que cette histoire ? Le sorcier se méfie. Ca sent le coup fourré... Mais il regarde autour de lui, de nouvelles images de son passé apparaissent... Il se revoit dans cet affreux costume de cérémonie... Il n'hésite plus, il saute dans le portail.

Le seigneur des ténèbres a l'impression de descendre un torrent enfermé dans un tonneau. Il se sent projeté dans tous les sens, devient malade...
BAAAAAAMMMM !!!
Le Gerudo s'écrase contre un sol froid. Il est furieux... C'était un piège, une fois de plus. On cherche encore à se payer sa tête. Il se redresse. La voix de femme se fait à nouveau entendre:
- Bienvenue à la confrérie des esprits Diaboliques, seigneur Ganondorf. Nous sommes honorés de pouvoir vous accueillir parmi nous.
Ganondorf se retourne. Une femme dans une longue et majestueuse robe noire et au visage voilé est assise sur un immense trône magiquement sculpté. Un homme enveloppé dans un grand manteau se tient à ses côtés.
- Que signifie tout ceci ? Qui êtes-vous ? Pourquoi m'avez vous libéré ?
- Je suis Médusa, la grande prêtresse de l'esprit du chaos, et directrice de la CED.Vous vous trouvez dans le fief de la confrérie du mal. Sous ma surveillance y sont rassemblés les êtres les plus machiavéliques ayant jamais existé. Il y a peu de règles. Tant que les membres n'enfreignent pas les ordres de l'innommable, ils peuvent détruire et répandre la terreur autant qu'ils veulent, et la confrérie est là pour les aider à parvenir à leurs fins. Evidemment, chaque membre dispose ici de ses propres quartiers. Nos seules conditions sont une dévotion sans limites à l'innommable, et de ne jamais toucher à un de ses prêtres. En résumé, s'il m'arrive de donner des ordres, on les exécute sans discuter.
- Est-ce que j'ai le droit de refuser ?
- Vous êtes libre de choisir, mais ce serait stupide de dédaigner une offre pareille.
- Je n'ai pas dit que je refusais... mais j'attends de voir ce que ça va me rapporter.
- Voyons voir... d'abord, ici, il vous sera facile de retrouver tous vos pouvoirs, de vous reconstituer une armée, et certains membres seront ravis de vous aider à envahir et dominer Hyrule, moyennant une petite récompense.

Le seigneur du malin n'en croit pas ses oreilles... Une association de super-méchants qui est toute disposée à l'épauler dans l'invasion d'Hyrule...
- Alors, Ganondorf d'Hyrule... Vous joignez-vous à la confrérie ?
- J'accepte avec plaisir.
Médusa sourit. Elle fait signe à deux sombres silhouettes d'approcher.
- Phen, Renwyck... Montrez à notre nouvel adhérent ses futurs quartiers.

Les deux intendants guident le sorcier à travers le gigantesque palais.

Le fief est en fait un ensemble de bâtiments tous plus exubérants les uns que les autres regroupés sur une grande île. Phen explique que les membres de la confrérie reçoivent à leur entrée une parcelle de terrain, et les pleins pouvoirs pour en faire ce qui leur plaît. Evidemment, chacun tente de faire la construction la plus impressionnante possible, histoire d'épater les voisins. On dirait qu'ils se battent pour avoir la tour la plus haute avec les meilleurs systèmes de défense.

Dans cette ville anarchique, une tour bat les autres. Elle est de style gothique, se termine en fourche et au sommet se trouve une boule de feu ressemblant à un oeil.
- C'est la tour de Sauron. Médusa était certaine qu'il allait faire un bâtiment de ce genre. Alors, elle l'a installé sur la jetée et sa tour fait office de phare.
Le Gerudo regarde ses guides rigoler... Il commence à se dire que la confrérie n'avait pas l'air très net. Les intendants l'amènent sur une gigantesque place où se trouvent les ruines d'une autre tour. Renwyck explique:
- C'était les quartiers de Dark Vador, mais il est tombé en disgrâce. Il a préféré sauver son fils et est allé se ranger du côté de la LSH. Médusa a fait exploser ses quartiers et a mis sa tête à prix. Tu peux reprendre le terrain. Tout ce que tu veux va se matérialiser par la pensée. Concentre-toi. Cependant, je te conseille de construire ta tour par étapes. Ça nécessite beaucoup de magie et tu ne peux donc avoir ces pouvoirs qu'une heure par jour.
Ganondorf remercie le garçon et se concentre. Il veut une tour... mais flottante. Il se remémore la splendide (selon lui) construction dans laquelle il vivait lorsqu'il régnait sur Hyrule. Aussitôt pensé, aussitôt fait. La tour de Ganondorf se constitue à partir des ruines de l'ancienne.
- Bon... j'ai la base. Maintenant, il faut que je décore... voyons... gargouilles... fils barbelés... les pieux à la base, c'est toujours assez dissuasif... et puis, il faut que je trouve un truc pour surpasser ce crâneur de Sauron... Pas d'idée pour le moment.
Il se retourne pour avoir l'avis des deux garçons, mais constate que ceux-ci ne se sentent nullement concernés par les travaux. Ils discutent avec une jolie jeune fille vêtue d'une combinaison noire assez courte.
- ... Quel est le candidat suivant ?
- George W. Bush, Terrien, pousse les peuples de la planète terre à s'entretuer.
- Un terrien ? On élimine d'office. Ils sont beaucoup trop faibles. Nos pensionnaires n'en font qu'une bouchée.
- Mais celui-ci est un leader, très organisé... il sait manipuler les foules...
- Il a un porte-feuille et des relations, oui ! Ici, ça ne nous sert à rien. C'est un ringard. On élimine !
Ganondorf, vexé de ne pas être dans le coup, interrompt la conversation.
- De quoi vous parlez ?
- Des affaires de notre collègue, Milou. D'ailleurs, Milou, nous te présentons le nouveau: Ganondorf d'Hyrule. Ganondorf, voici Milou, la responsable du département "sélection des membres".
- Ah, c'est donc Ganondorf... Tu es au courant que tu détiens le record du membre le plus rapidement examiné, sélectionné et accepté ? Je n'ai mis qu'un mois à convaincre Médusa...
- Je dois prendre ça comment, un compliment ?
- Il vaut mieux... Je crois que la grande prêtresse a de grandes ambitions pour toi.

Chapitre 2 : Les intendants   up

Ganondorf passe une longue et confortable nuit. Mais malgré cela, il ne se sent pas en forme le lendemain matin. En effet, il a passé beaucoup de temps à réfléchir à son avenir au sein de la confrérie. Ces collègues peuvent certainement l'aider à envahir Hyrule, mais il a la sensation que la co-habitation avec ceux-ci dans l'île ne va pas être facile. Il l'a senti rien qu'en voyant les diverses constructions. Les intendants aussi ne sont pas nets. Ils ont beau avoir de bonnes manières, il les trouve assez énigmatiques. Le seigneur du malin se demande également quel genre d'aide peut lui donner la confrérie... Comment donc cela se déroule-il ?
SCHPAF !
Une étrange exposition se produit derrière lui. Le Gerudo se retourne. L'intendant Renwyck vient de faire une arrivée très remarquée.
- Reviens plus tard ! Je suis en train de me changer.
- Je me retourne... J'aurais jamais imaginé qu'un type comme toi puisse être aussi pudique... T'étais déjà en short!
Ganondorf aurait aimé pulvériser ce petit insolent, mais il se rappelle les paroles de la grande prêtresse. "Ne touche ni aux prêtres ni aux intendants". Il ne veut pas prendre le risque de commettre une boulette dès son premier jour à la confrérie. Bon, il doit se changer. Il pense : Armure noire, avec ceinture ornée de pierres précieuses, cape de velours noir, brodée de fils d'or... La tenue apparaît sur lui comme par magie. Il se contemple dans un miroir. Même quand il dominait Hyrule, il n'avait pas porté de vêtements aussi classe.
- Monsieur s'est habillé ? Je peux me retourner ?
- Le monsieur est prêt et il va te casser la gueule si tu continues à lui parler sur ce ton.
Renwyck se retourne et dévisage son interlocuteur d'un air moqueur.
- Je me demande comment tu feras... Je peux me téléporter en un quart de seconde et me rendre où je veux. Tu n'arriveras jamais à me toucher.
- Si tu es venu pour faire ton malin, tu peux partir.
- Je ne suis pas venu pour ça. En fait, hier, nous avons oublié de te dire qu'il y allait avoir une assemblée aujourd'hui. Tous les membres y seront présents. Donc, il vaut mieux que tu y ailles. Je vais te guider.
L'intendant aux cheveux noirs attrape la main du seigneur du mal.
SCHPAF!
Les deux hommes se retrouvent au sommet de la tour.
- Heu... elle se déroule ici, la réunion ?
- Non, mais au moins, je sais que nous y serons tranquilles un petit moment.
- Qu'est-ce que c'est que ces mystères ?
- Tu n'as pas encore eu le loisir de t'en rendre compte, mais chacun des intendants de la confrérie a un pouvoir singulier qui lui permet de remplir ses fonctions. Moi, je peux me téléporter, Phen traverse la matière. Certains collègues ont des dons beaucoup plus vicieux, et il vaut mieux que tu y sois préparé.
- Comment ça ? Ils peuvent se servir de leurs pouvoirs contre moi ?
- Eh oui, t'es pas à la LSH. Ici, tout le monde agit pour son propre compte et fait ce qui l'arrange. Généralement, le rôle des intendants est de limiter les dégâts au maximum. Hélas, les intendants se livrent eux-mêmes à des complots en tout genre.
- Génial... sympa de me mettre en garde.
- Je suis sérieux. Certaines de mes collègues peuvent t'en faire voir de toutes les couleurs.
- Qu'est-ce que des gamines peuvent me faire ?
- Bof... pas grand-chose. Mais vu ta pudeur, je ne pense pas que tu aies envie de découvrir, comme ce fut le cas de ce prétentieux Thanos, les pouvoirs de Kaena au moment où tu sors du bain.
- Pardon ?
- Hé oui, certains membres ont découvert en éclaboussant les pavés de la salle de bain que Keana a le pouvoir de se rendre invisible et de se faufiler partout à notre insu...
- Mais c'est pas vrai ! Si les intendantes sont des voyeuses, à quoi je dois m'attendre de mes rivaux ?
- Pas mal de coups bas... Il y en a un ou deux qui aimeraient dominer la confrérie et donc réduire les autres au niveau de simples subordonnés, et ils utilisent toutes les ruses possibles et imaginables pour y arriver.
- Et c'est maintenant qu'on me le dit ?
- Oh ! Tu es à la Confrérie des Esprits Diaboliques, pas à la LSH. A quel genre de comportement tu t'attendais de la part de super-méchants ?
- Un peu plus de civilisation...
- Mais c'est la civilisation humaine dans toute sa splendeur... la jungle de la modernité...
- J'ai pas besoin d'un poète ! Pourquoi tu me mets en garde ?
- Parce que je tiens à ce que tu tiennes le coup, et que nous attendions depuis longtemps quelqu'un pour tenir tête à Sauron et à Thanos.
- Je comprends pas là... Qu'est-ce que tu veux dire ?
- Qu'actuellement, Sauron et Thanos se disputent pour le pouvoir... Sauron intrigue pour renverser Médusa et Thanos s'efforce de soutenir la grande prêtresse pour obtenir ses faveurs. Ça pose pas mal de problèmes, en fait... une mini-guerre civile. Mais je suis certain qu'un homme de ta trempe ne se laissera pas marcher sur les pieds et va leur fermer leur grande gueule à ces deux petits *****.
- Je commence à comprendre... Mais était-il nécessaire de m'emmener au sommet de ma tour pour m'en parler ?
- Tu es nouveau... Je ne pense pas que Kaena aurait raté ta séquence d'habillage pour rien au monde. Je me méfie de celle-là. Elle soutient Thanos et lui sert d'espion. Je ne voudrais pas qu'elle m'entende parler de ton rôle de modérateur.
- Les intendants ont chacun leurs membres favoris ?
- Heu... seulement certains... Phen est pour la destruction de masse, le pouvoir et la violence gratuite, il a choisi Sauron. Kaena, je crois que Thanos sortant de son bain lui a beaucoup plus et qu'elle est prête à tout pour en avoir un peu plus. Milou n'a de parti pris pour personne, mais quelque chose me dit qu'elle tient à toi.
Ganondorf se rappelle la jolie demoiselle à la combinaison noire très très courte. Dans sa tête, l'homme se dit : "Très intéressant, ça..."
- Bon... et toi, tu as un "champion" ?
- Ben... d'habitude, je soutiens les guerriers, ceux qui ont une expérience considérable de la force... Avant, je soutenais Dark Vador, mais il m'a terriblement déçu. Actuellement, je n'ai donc personne, mais j'attends de voir ce dont tu es capable.
- Bon, je te remercie pour la leçon de chose, mais je ne pense pas que j'ai besoin d'un coach. On va à cette assemblée et tu me lâches les baskets. Je ne suis pas ici pour faire de la politique. C'est clair ?

Renwyck est déçu par la réaction du seigneur du malin. Il aurait espéré que ce dernier soit un peu plus motivé par cette bataille du pouvoir. Le Gerudo ne pense finalement qu'à ré-envahir Hyrule.
Dans la tête de notre anti-héros, ça cogite ferme... Il commence à réaliser qu'il s'est joint à une communauté de dingues, qui va le rendre aussi fou que le vide infernal où il avait passé de si longs mois... Il doit quitter la confrérie le plus vite possible.
- Ce serait dommage de partir aussi vite sans avoir connu les plaisirs de l'île... annonça une voix douce et féminine.
Le seigneur du malin se retourne, mais ne voit personne. Renwyck regarde son "futur-champion" d'un air interrogateur.
- J'ai entendu une voix de femme... Pas toi ?
- Non, mais je suppose que c'était Milou.
- Comment ça ? Qu'est-ce qu'elle me veut ?
- Oups, je ne te l'avais pas encore dit, mais notre chère responsable du département "sélection des membres" est télépathe... Elle peut lire dans les pensées et communiquer de cette façon.
- Quelle horreur, c'est encore pire que la petite voyeuse invisible !
Ren se fige un moment puis attrape la main de Ganondorf et les téléporte dans un vaste bureau rempli d'étagères et de dossiers, endroit sinistre...
- Qu'est-ce que tu nous fais ?
- Milou m'a demandé de la rejoindre à son lieu de travail, avec toi.
- Au secours ! Qu'est-ce que vous avez après moi ? Je peux pas aller tranquillement à cette assemblée ?
- Dans ton état actuel, tu vas te faire écrabouiller par nos deux prétendants au pouvoir.
Les deux garçons se retournent. Milou, une pile de dossiers à la main, vient d'entrer dans la pièce. A la grande déception du Gerudo, elle porte au-dessus de sa si charmante tenue une longue veste noire qui lui donne malgré tout une gracieuse silhouette.
- Moi ? Ecrabouillé ? Quelle idée stupide !
- Façon de parler... Thanos et Sauron sont au courant de ton arrivée par l'intermédiaire de leurs intendants favoris. L'un et l'autre savent que tu es un rival potentiel. Que tu te défiles ou pas, ils vont chercher à se débarrasser de toi.
- Mais qu'est-ce qui te fait penser que j'ai l'intention de me défiler ?
- Je pensais que Ren t'avait expliqué mon pouvoir...
- Je t'interdis de lire dans mes pensées !
- Tu ne m'interdiras rien du tout ! Et estime-toi heureux que Ren et moi sommes de ton côté.
- Je ne vous ai rien demandé !
- Laisse tomber, Milou... si la confrérie ne l'intéresse plus et qu'il a peur de tenir tête au seigneur des ténèbres et au pirate au pouvoir absolu, c'est son problème. Quand il ira à l'assemblée, il annoncera bêtement devant toute la salle qu'il n'a pas besoin de notre aide, qu'il veut partir et se débrouiller tout seul pour envahir Hyrule... et affronter la LSH.
- La LSH ? C'est quoi ça, encore ?
- Si tu assistes patiemment à l'assemblée, tu sauras tout ce qu'il faut savoir dessus, mais je suppose que comme tu veux partir, tu ne survivras pas trois minutes... Médusa n'aime pas qu'on lui fausse compagnie.
- Répète un peu ? Tu insinues que Médusa tue les lâches et que j'en suis un, c'est ça ?
- J'ai pas dit que tu étais un lâche mais que la grande prêtresse persécute jusqu'à la mort les pauvres fous qui osent se retirer de la confrérie...
- Tu l'as pas dit, mais tu l'as pensé !
- Tu lis dans les pensées, toi aussi ?
- Je l'ai deviné, imbécile !
- Insulte à un intendant, maintenant... Continue comme ça et tu n'auras même plus besoin d'être considéré comme un lâche pour subir la colère de la grande prêtresse !
- D'accord, je me calme... Qu'est-ce que vous attendez de moi, au juste ?
- Que si un des deux ***** te provoque, tu affirmes ton caractère. Ça devrait suffire pour que tu puisses gagner l'estime des autres membres, et pas mal de soutien par la même occasion.
Ganondorf annonce qu'il n'avait jamais été dans ses intentions de faire autrement. Sur-ce, les deux hommes prennent congé de la fonctionnaire et se dirigent vers la grande (mais quand je dis grande, vous n'avez pas idée...) salle de réunion de l'île. Mais au moment de quitter la pièce, Milou lui envoie un message télépathique.
- Au fait, je te conseille d'ignorer Kaena, si tu ne veux pas qu'elle aille raconter à tout le monde ce qu'elle a vu ce matin à ton lever.

Chapitre 3 : Le duel   up

SphinxRenwyck conduit son "champion" dans une gigantesque salle, ressemblant à un amphithéâtre. Le seigneur du malin peut y voir une multitude de silhouettes noires. Pourquoi tous les méchants aiment-ils donc le noir ? Il constate qu'à l'opposé des gradins a été installé le magnifique trône de Médusa. Il a à présent l'occasion d'examiner la structure de l'oeuvre. Le trône semble être forgé à partir de milliers de barres de métal noir, et elles forment une porte. Ren donne quelques indications à son protégé.
- Regarde en bas... le type aux cheveux blancs, avec des vêtements bleus, c'est Thanos... Tiens, il t'a vu. Quoique tu fasses, lui ne t'ignorera pas. Voyons voir... En haut des gradins, à droite... le gros tas de ferraille noire, c'est Sauron.
Ganondorf suit les indications de son guide avec intérêt. Il vaut mieux pour lui de savoir à qui il a à faire. Un étrange bruit leur fait tourner la tête. Deux étranges créatures viennent de faire leur apparition. La première a un corps de lion, de gigantesques ailes d'aigle et une charmante tête de femme. Le deuxième être est assez curieux. Il a un corps humain, de peau rouge écarlate, mais son visage est indéfinissable. On dirait une tête de lévrier, mais son museau est long et courbe et ses oreilles sont rectangulaires. Vraiment bizarre, quoi.
Renwyck s'approche d'eux, joyeux.
- Seth ! Sphinx ! Comment ça va, les copains ?
- Bonjour Wycky, lui répondit Sphinx. Seth est encore un peu dans les vap', mais moi je pète la forme. Au fait... l'énigme de mardi... toujours pas trouvé ?
- Ben voyons ! "Je disparais quand on me nomme"... C'est le silence !
- Pas mal ! Il ne t'a fallu que trois jours pour trouver... Je te pose la suivante ?
- Vite alors, j'ai des choses à faire. Au fait, je vous présente Ganondorf, un nouveau venu dans la confrérie. Ganondorf, voici Sphinx, le démon aux mille devinettes et Seth, dieu du chaos de l'ancienne Egypte. Ce sont deux de nos plus anciens membres.
- Enchanté de faire votre connaissance.
- Ravie également... Je peux te poser une question ?
- Euh... d'accord.
- Je marche à quatre pattes le matin, deux à midi et trois le soir. Qui suis-je ?
- Pardon ?
Seth sort de son silence et explique à notre pauvre Gerudo que Sphinx juge les gens sur leur rapidité à répondre à ses devinettes. Ganondorf s'est fait avoir. S'il ne veut pas se taper la honte, il doit trouver la solution.
- Et bien... Lorsque c'est un nourrisson, l'homme marche à quatre pattes. Lorsqu'il est jeune et fort, il se tient sur ses deux pieds, lorsqu'il a vécu un nombre d'années fort respectable et que ses forces déclinent, il se déplace avec un support... C'est l'homme.
Les deux monstres de l'antiquité, ainsi que l'intendant, le regardent admiratifs.
- En moins d'une minute... Pas mal du tout !
Ganondorf soupire... Ces types sont des dingues. Sur cette brillante réponse, Renwyck annonce qu'il a du travail à faire et disparaît dans un nuage de fumée. Comme le Gerudo ne connaît personne dans l'assemblée, il s'assied près des vétérans de la confrérie et attend le début de la séance.

SethL'assemblée se tait. D'étranges ombres noires ont envahi le trône et s'agitent dans tous les sens. Au bout de cinq secondes, ces fumées cèdent la place à deux silhouettes. L'une appartient à un moine enveloppé dans des vêtements gris. Cette personne descend et s'installe à un bureau à côté de l'imposant trône. L'autre silhouette est une élégante femme dans une longue et magnifique robe noire. Elle a la peau aussi pâle qu'un cadavre, d'élégantes lunettes noires et de longs cheveux noirs coiffés en une multitude de nattes. C'est la grande prêtresse Médusa. Elle jette un coup d'oeil à l'assemblée. Lorsqu'elle est sûre que tout le monde l'écoute, elle annonce :
- Je déclare la séance ouverte.
Le moine assis à ses côtés se lève et se met à énumérer les divers points du jour d'un ton monocorde et fatigant. Le gros tas de ferraille noire qu'est Sauron l'interrompt.
- Ça va... Abrège, le sourd. Viens-en au fait principal. Présente-nous donc le petit nouveau.
Ganondorf est empli de fureur et est sur le point de lui répondre, mais le pirate aux cheveux blancs est plus rapide.
- Si tu veux faire la connaissance avec le petit nouveau, il suffit d'aller le saluer. Alors tu fermes ta gueule et tu laisses parler ceux qui ont des choses intelligentes à dire.
- On t'a pas sonné, le lèche-bottes de service ! Si le sourd a bien une chose intelligente à dire, c'est ce que cet apprenti sorcier vient faire ici.
Ganondorf n'y tient plus. Il se redresse et lance à son rival :
- L'apprenti sorcier, il est venu pour te faire bouffer ton armure, et plus encore si tu continues de parler de lui de cette façon !
- Ah tiens... tu as osé te montrer à l'assemblée ? Tu n'as pas eu peur de te sentir ridicule ?
- Celui qui sera ridicule... ce sera toi dans quelques secondes. Amène-toi, que je te refasse le portrait.
- C'est que l'Uruk-Haï roux me provoque en duel !
- Et alors... tu as peur, le Hache-Viande carbonisé ?
- Un peu d'exercice, ça ne me fera pas de mal...
A ces mots, Médusa se lève de son siège, le sourire aux lèvres.
- Dois-je en déduire que nous allons avoir un duel ? Très bien !
La dame bat des mains et le décor change. Le Gerudo, en train de réaliser que sa réaction colérique l'a mis dans une situation des plus embarrassantes, se retrouve avec son adversaire au milieu d'une gigantesque arène. Les autres méchants sont installés tout autour et encouragent les deux duellistes. La grande prêtresse apparaît près des deux belligérants et énonce les règles.
- Trois armes chacun. Celui qui finit hors ring, déclare forfait ou reste à terre plus de 10 secondes, est déclaré perdant. A présent, que le meilleur gagne.
En disant ces derniers mots, la belle jeune femme a tourné la tête vers le Gerudo. Il est certain qu'elle favorise son nouveau membre.

Elle disparaît et le duel commence.

Deux voix s'élèvent au-dessus des gradins.
- Bonjour Bonbon, ravie de vous revoir ce soir pour ce duel qui ne manque pas de piquant.
- Et moi de même, Inook. En effet, nous allons assister aujourd'hui à un affrontement des plus passionnants. Rappelons les noms des deux adversaires. Sauron, seigneur des ténèbres en provenance de la terre du milieu et Ganondorf Dragmire, qui nous vient tout droit d'Hyrule. Les deux adversaires sont deux fortes têtes et n'auront aucune pitié.
- Oui, et d'ailleurs, Ganondorf a ouvert les hostilités. Voyons voir quelles attaques il utilise... Une vague déferlante d'énergie. Allons nous considérer ça comme une arme, Bonbon ?
- Difficile à dire, on ne peut pas considérer notre énergie potentielle comme une arme, à moins qu'elle soit manipulée par un objet magique. Dans ce cas-ci, il ne semble pas avoir eu recours à son talisman. Sa première arme n'a donc pas encore été utilisée. Il se bat à mains nues.
- En tout cas, cela n'a pas eu plus d'effet qu'une brise sur Sauron. Ce dernier riposte. Holà... Il nous sort déjà le grand jeu... Sa massue, et il multiplie sa puissance grâce à son précieux anneau. Deux armes en même temps, et elles sont connues pour être dévastatrices. Ganondorf saura-t-il parer ces redoutables attaques ?
- Sauron frappe ! Oh ! Quelle est cette lumière rouge qui émane de notre représentant d'Hyrule ?
- Notre combattant utilise sa première arme ! Il fait appel aux pouvoirs de la Triforce de la force. L'énergie a repoussé net l'attaque de son adversaire. Il semble même aveuglé.
- En tout cas, Ganondorf en profite pour tabasser son adversaire. Quelle violence, Inook ! Notre nouveau membre n'est pas ce qu'on appelle une fillette.
- Ouille, je n'aimerais pas être à la place de Sauron... Son armure est déjà bien amochée.
- Mais ce dernier ne s'avoue pas vaincu. Il opte également pour le corps à corps. Aïe ! le coup dans les bijoux de famille ne doit pas faire du bien... Maintenant, c'est Ganondorf qui déguste. Lui n'a pas d'armure pour amortir les chocs. Va-t-il se redresser, malgré le sort que lui inflige son adversaire ?
- On dirait que oui, Bonbon... et... mais... RHÔÔÔÔÔÔÔ !
- Mais qu'est-ce que c'est que ça ?
- Ils n'ont pas honte ? Il y a du monde qui regarde !
- Hé, les deux ****, vous vous croyez où ? Un peu de décence !
- Voilà Bonbon, nos deux adversaires se redressent et se comportent à nouveau en guerriers émérites.
- Oui. D'ailleurs, Ganondorf fait appel à sa deuxième arme. Il fait appel à une gigantesque épée.
- Heu... parce que tu appelles un machin pareil une épée, toi ?
- Ben... ça ressemble un peu à Soul Edge, et il s'en sert comme tel, alors...
- Tiens... je crois que Sauron a un problème avec son armure.
- Tout juste Inook. On dirait que les déformations qu'elle a subies empêche notre représentant de la terre du Milieu de bouger. C'est une vraie aubaine pour Ganondorf qui se défoule. Aïe... c'est une arme dangereuse, cette version préhistorique de Soul Edge. Sauron va-t-il se redresser ?
- Crunsh... crunsh...
- Crunsh, crunsh ? Mais qu'est-ce que tu fabriques, Inook ?
- Pop corn ! C'est le moment idéal...
- Mais ça va pas ? On a un combat à commenter !
- Tu m'excuses, mais j'ai rien mangé ce matin.
- Ça y est ! Tu as encore été faire la fête chez les mauvais mutants. Il faut toujours que tu le fasses avant les assemblées. C'est pas sérieux, comme mode de vie.
- Bon... si on retournait au match ?
- Heu... tout juste. Sauron s'est redressé et utilise les pouvoirs de son anneau pour lancer de puissantes vagues d'énergie. Ganondorf se protège en utilisant les pouvoirs de la Triforce. Cela forme un dôme protecteur.
- En attendant, ce n'est pas en restant sur la défensive qu'il gagnera son duel.
- Sauron vient de choisir sa troisième arme... Ah ! ça au moins, on peut dire que c'est une épée.
- C'est étrange... je ne l'avais jamais vue avant.
- Et oui, le seigneur des anneaux profite de ce duel pour nous faire une démonstration de ses nouvelles armes. Il essaye d'embrocher Ganondorf.
- Ce dernier a également choisi sa dernière arme. Un sabre ! Et quel sabre ! Il découpe l'air comme si c'était du tofu.
- Un combat d'escrime ! Que c'est beau, ce genre de duel.
- Nos deux adversaires manient leurs armes avec finesse. Ils sont tout aussi doués l'un que l'autre... Oh ! le coup bas !
- Pour un coup bas, c'est un coup bas ! Sauron n'avait pas le droit de frapper là !
- Ganondorf s'effondre. La victoire semble à présent assurée à Sauron. Si Ganondorf ne se redresse pas avant dix secondes, il a perdu.
- Comptons, Inook. Un...
- Deux... trois...
- Quatre... cinq...
- Regarde comme Sauron se pavane... Il ne doute pas de sa victoire.
- Six... sept...
- Huit... Ganondorf semble fini.
- Neuf...
- Mais ? Qu'est-ce que... ça c'est une surprise ! Ganondorf s'est redressé d'un bond et a tranché les doigts de la main droite de Sauron !
- Très mauvais pour son adversaire. Vous savez aussi bien que moi que la vie de Sauron est intiment liée à son anneau. Sans le bijou, Sauron n'est plus qu'une âme errante.
- Et oui... d'ailleurs, les effets de la séparation se font ressentir. Sauron se désintègre...
- Et l'armure tombe au sol, vide... Devons-nous considérer cela comme une victoire pour le maître de la Triforce de la force ?
- Et bien, il nous faut avouer que Sauron n'est plus en état de continuer le match. Nous devons donc déclarer Ganondorf vainqueur par KO !
Des cris de joie résonnent partout dans la salle. Toute la foule est en délire. Enfin quelqu'un est venu à bout du seigneur des ténèbres. Médusa se lève de son trône et rejoint le vainqueur.
- Et bien... Vaincre Sauron en une journée, et dès votre entrée, c'est un vrai tour de force. Vous avez triomphé au-delà de nos espérances.
A l'aide d'un sortilège, elle amplifie sa voix pour faire un discours, mais à peine les premiers mots prononcés, une autre voix se fait entendre.
- Accio, l'anneau unique.
La grande prêtresse et tous ses adeptes se retournent vers le trouble-fête. Il s'agit d'un jeune garçon de 15 ou 16 ans, cheveux noirs en bataille avec une cicatrice en forme d'éclair sur le front. L'anneau, qui traîne toujours sur le sable de l'arène, s'envole immédiatement vers l'adolescent. Quelqu'un dans l'assemblée hurle "Un espion de la LSH !". Avant que personne ne puisse réagir, une espèce de diablotin bleu apparaît à côté de lui, l'agrippe et ils disparaissent tous les deux dans un nuage de fumée.

Chapitre 4 : La LSH   up

Ganondorf est furieux. Qui donc étaient ces deux petits *** qui avaient osé lui gâcher son instant de gloire ? Alors que la foule se disperse, Renwyck apparaît aux côtés du guerrier.
- Félicitations pour le combat. Maintenant, les choses sérieuses commencent. Médusa et son conseiller veulent te parler. Viens avec moi.
Notre "héros" se laisse faire. L'intendant saisit son poignet et les téléporte dans un luxueux bureau. Le moine qu'on appelle "le sourd" est assis à une table et lit des papiers. La grande prêtresse est debout devant la fenêtre. Cette dernière se retourne à leur arrivée.
- Bien... je crois qu'il est temps pour nous d'avoir une sérieuse conversation. Je pense que Ren t'a déjà beaucoup parlé de ton rôle au sein de la confrérie.
- Oui, et laissez-moi vous dire que si je ne suis rien de plus qu'un pion pour vous, je préfère partir.
- Un pion... dans ce cas, vous seriez la reine ! Mais non, vous représentez bien plus qu'un pion... Un homme de votre qualité, finir en modérateur... ce serait vraiment stupide. Avez-vous déjà entendu parler de la LSH, mon cher ?
- Jamais avant d'arriver ici, et je n'en sais toujours rien.
- La LSH, c'est l'équivalent de la CED, mais pour les gentils justiciers. C'est la Ligue des Super-Héros. Ce sont nos éternels adversaires. D'habitude, il suffit que je recrute un nouveau membre pour qu'ils aillent chercher sa némésis. C'est un cercle vicieux.
- Qu'est-ce que j'ai à voir là-dedans ?
Ganondorf fait celui qui ne comprend rien, bien qu'un terrible doute ne se mette à l'envahir... Et s'ils avaient été "le" recruter...
Médusa lui fait signe de s'asseoir. Le sourd s'arrête de lire ses papiers et fait venir du thé sur un plateau volant. Le Gerudo en conclut que le moine est télékinésiste. L'étrange moine prend la parole.
- Il y a trois semaines, Voldemort et Magneto ont vu leurs plans de domination de la planète Terre être mis en échec par un nouveau justicier. D'après eux, il s'agirait d'un elfe blond, vêtu de vert avec un bonnet ridicule. Il posséderait une relique possédant d'incroyables pouvoirs magiques, un fragment de la Triforce.
Notre antihéros pousse un cri de rage. Link se trouve à nouveau sur son chemin.
- Cette fois-ci, donc, ils ont été plus rapides que nous et semblent prêts à mener une contre-offensive. Vous avez remarqué que deux membres de la LSH se sont emparés de l'anneau unique, un des artefacts magiques les plus puissants ayant jamais existé.
- Vous avez peur qu'ils s'en servent ?
- Je ne pense pas qu'ils prendront le risque de l'utiliser. Ils savent tous pertinemment que l'anneau corrompt et prend possession de l'esprit de ses porteurs, à l'exception de Sauron. Mais cela ne veut pas dire qu'ils ne savent pas quoi en faire.
- Je ne vois pas où vous voulez en venir. Venez-en au fait.
- Sauron a toujours été un de nos membres les plus puissants. Il est certain que la LSH veut l'éliminer une bonne fois pour toutes, et nous paralyser par la même occasion.
- Mais c'est inutile, vu que je lui ai déjà réglé son compte.
Médusa se met à rire.
- Tu penses vraiment que tu peux le tuer, rien qu'en le privant d'une bague ? Tu lui as fait perdre son principal lien avec le monde des vivants, mais il n'est pas parti. Il est juste réduit à l'état de fantôme. Son influence et son armée sont toujours là. La ligue a dû comprendre que l'unique moyen de s'en débarrasser, c'était de détruire l'anneau.
- Je ne vois toujours pas ce en quoi ça me concerne.
Le sourd lui jette un regard noir, lui demandant de laisser sa supérieure parler.
- L'unique moyen de détruire l'anneau, c'est de le jeter dans la lave d'un volcan sacré. A nos connaissances, il n'en existe que trois, que nous nous devons de surveiller. Le premier se trouve en terre du milieu, c'est la montagne du destin. Le volcan se trouvant dans les territoires de Sauron, il a déjà mobilisé ses millions de créatures. Le deuxième, c'est le volcan Salaston, sur Troy. Thanos va s'en charger. Le dernier se nomme le mont du Péril et se trouve dans un charmant royaume qu'on appelle Hyrule. Je crois que ces noms vous disent quelque chose, non ?
- Voilà ! Ça au moins, c'est clair. Vous comptez sur moi pour surveiller la montagne et intercepter les pauvres fous qui voudraient y jeter l'anneau.

Ganondorf est assis dans un de ses vastes salons. Il médite à la conversation qu'il a eue avec la directrice de la confrérie. Il a accepté la mission de contrôle sur le mont du péril. Mais comment va-t-il mener sa mission à bien ? Il a besoin d'une armée, de puissantes créatures...
SHPAF ! Devinez qui vient de s'incruster !
- Salut Ganny ! Quelque chose me dit que tu as besoin de moi...
- Je n'ai pas besoin d'une sangsue qui m'appelle Ganny !
- Comment veux-tu qu'on t'appelle alors ?
- Grand maître, ou des trucs dans le genre...
- Trop démodé et ça fait "patron"... Non, comment t'appellent tes copains ?
- J'ai pas de copains !
- Maintenant, tu en as, à commencer par moi (^^'). Mes amis m'appellent Ren sauf Sphinx qui dit Wycky.
Dans sa tête, le Gerudo hurle à l'aide.
- Tu peux dire Ganon ou Ganondorf. Rien d'autre.
- Ça marche... Alors, je parie que tu te demandes comment tu vas bien pouvoir organiser la surveillance du volcan.
- C'est Milou qui t'a renseigné ?
- Pas du tout ! L'info a circulé dans toute l'île. Alors... comment vas-tu t'y prendre ?
- Encore aucune idée, mais je vais me débrouiller tout seul.
- Dans ce cas dépêche-toi... Qui sait si les troupes de la LSH ne sont pas déjà en route ? Au fait, je pense que la moitié des habitants de l'île n'attendent qu'un mot de ta part pour te donner un coup de main. Tu ne devrais pas les négliger. Ils peuvent être d'inestimables alliés.
Le Gerudo sait que Renwyck a raison, mais il ne supporte pas l'idée de l'admettre, ni de suivre un conseil du vermisseau. Il reste silencieux et fait mine d'ignorer l'intendant. Celui-ci s'en contrefiche. Il continue de parler.
- Au fait, Magnéto donne un banquet dans une heure... Je suppose que tu n'as pas envie d'y aller, puisque tu réfléchis à ton plan. C'est pas grave. Je vais rester pour t'aider...
- Ça va. Ça va... C'est où, ce banquet ? J'y vais !

Chapitre 5 : Nouveaux associés   up

L'intendant conduit son "protégé" devant un extraordinaire édifice métallique. Le Gerudo remarque qu'une silhouette familière l'attend dehors.
- Bonsoir Ganondorf. Je me demandais si tu allais venir.
- Bonsoir Sphinx... Ce n'était pas la peine de m'attendre dehors.
- J'attends toujours qu'il y ait plus de monde avant d'entrer. J'aime arriver lorsque l'ambiance est chaude.
- Heu... une ambiance chaude ? Dans quel genre ?
- Lorsque tout le monde a bien bu et que la fête commence vraiment. Mais si tu es là pour des affaires, il vaut mieux que tu y ailles maintenant, tant qu'ils sont tous encore plus ou moins lucides.
- Merci du conseil. A plus tard.
- Au fait... j'aimerais beaucoup voir Hyrule. Je ne suis jamais allée dans ce coin-là. Je peux venir avec toi pour surveiller le volcan ?
- Ça dépend... J'ai besoin de gens efficaces.
- Oh... je peux être une gardienne redoutable. Je vole et je vois de loin.
- Et elle rend ses adversaires complètement fous avec ses énigmes !
Ganondorf et Sphinx se retournent pour voir le nouveau venu. Seth vient d'arriver en compagnie d'étranges personnages. Ils semblent humains, mais sont vêtus de plumes et de peaux couvertes de sang. Des primitifs, quoi.
- Bonsoir Ganondorf. Je te présente mes collègues aztèques : Tezcatlipoca, Huitzilopochtli et Coyolxhauhqui, divinités sombres et sanguinaires.
- Mes salutations. (Le pauvre n'a pas osé essayer de prononcer le nom des illustres démons.)
Seth propose alors au groupe d'entrer dans le bâtiment. Ganondorf les suit, laissant Sphinx reprendre sa place de guetteur. En lui-même, il se dit que Sphinx pourrait effectivement lui être utile si elle était effectivement capable de rester des heures sans bouger à surveiller les alentours, tel un chien de garde.

L'intérieur du "château" de Magnéto est aussi étrange que l'extérieur. Les pièces sont décorées de façon assez moderne, mais tous les meubles semblent constitués de toutes les formes possibles de métal et on entend un mélange de plusieurs styles de musique allant du classique au heavy métal. Ce n'est pas vraiment du goût de Ganondorf, mais il se retient de faire des commentaires. Il y a déjà un monde considérable à l'intérieur. Heureusement pour lui, il ne voit aucune personne à qui il ne veut pas parler. Seth le pousse vers un salon assez confortable où se trouvent seulement trois personnes. Il y a un vieil homme vêtu d'une longue tunique noire usée, sa tête ressemble à celle d'un serpent et il a des yeux rouges. La deuxième personne est un autre homme d'une soixantaine d'années dans une belle armure rouge, avec un curieux casque de même couleur. Le dernier individu, plus jeune, porte un ensemble vert et violet (très mauvais assortiment, selon notre Gerudo), a un visage blanc comme un linge et un étrange sourire assez désagréable.
- Entrez donc, chers amis, dit l'homme en rouge en leur faisant signe de s'asseoir. Voici donc le seigneur d'Hyrule, continue-t-il. Et dire qu'il a gagné le respect de toute la confrérie en un seul jour...
- Que de beaux mots, Magnéto, le coupe l'homme vêtu de noir. Il nous a certes prouvé qu'il avait de la force, mais que sait-on de ses qualités de meneur ?
Alors que les deux hommes se lancent dans un débat sur la respectabilité d'un méchant, Ganondorf se retourne vers Seth.
- C'est quoi, ces types ? Pourquoi m'as-tu fait venir ici ? Pour m'humilier ?
- Je te présente Magnéto, Lord Voldemort et le Joker, membres du très sélect "conseil de la confrérie".
- OK, et qu'est-ce que vous me voulez ?
- Oh... trois fois rien, répondit le Joker. Mes collègues et moi estimions que tu pouvais être un potentiel collaborateur et que tu pourrais entrer dans le conseil. Mais on dirait que cela ne te tente pas.
- Ben... je ne sais même pas en quoi consiste votre conseil de la confrérie. Je veux d'abord savoir dans quoi je m'engage. J'ai pas envie de me faire pigeonner.
- WAWAWAHAHAHAHAHA !!! Se faire pigeonner !!! Trop drôle !!! Il faudra que je m'en souvienne, de cette phrase ! WAHAHAHA...
Tezcatlipoca se retourne vers le Gerudo.
- Oui, bon... on te l'accorde. Le joker est assez déconcertant, et jamais très sérieux.
- Qu'est-ce qu'il fabrique dans votre club, s'il est aussi débile ?
- Il a fait ses preuves. Même s'il est complètement timbré et irrécupérable, il n'en est pas moins machiavélique, intelligent, et un fin organisateur.
- Ne faites pas cette tête-là, Ganondorf d'Hyrule. Le principe du conseil est simple... C'est juste une alliance entre collègues. Nous nous entraidons... prêtons nos forces, nos ressources et nos services...
- Ah... je vois.
Magneto et Voldemort semblent avoir terminé leurs messes basses et reviennent dans la conversation.
- Enfin, pour admettre un nouveau membre, il faut qu'il se montre convaincant. Dites-nous pourquoi nous vous accepterions parmi nous.
- Et bien... disons qu'il me semble que nos objectifs dans la vie sont plus ou moins les mêmes... Dominer le monde et envoyer nos némésis ad patres. Renwyck (il me sert à quelque chose, finalement) m'a révélé que les voleurs de l'anneau unique étaient respectivement Harry Potter, l'éternel adversaire de Lord Voldemort et la chose bleue, un membre d'une association de créatures se faisant appeler les X-Men qui s'opposent depuis une éternité aux projets de Magneto. Et bien... il semblerait que mon adversaire à moi, Link, ait rejoint leurs rangs.
- Link ? Le lutin vert à la Triforce du courage ?
- WAHAHAHAHAHAHAHAHA !!! Le lutin vert !!! Super surnom, trop hilarant !
- Ta gueule, le Joker !
- Et à ce que Médusa m'a dit, il vous aurait quelque peu ennuyé... Je continue. Link, Harry Potter et les X-Men vont visiblement faire équipe pour amener l'anneau unique au mont du péril. Je suis certain qu'ils choisiront de se rendre au mont du Péril car le lutin connaît le terrain, et des trois volcans sacrés, c'est le plus facile d'accès. Donc, si vous voulez avoir votre revanche, ce serait un choix judicieux de vous joindre à moi...
Les divers méchants se taisent (même le Joker a repris son sérieux). Magnéto finit par prendre la parole et s'adresse au groupe.
- Je ne sais pas si vous partagez mon avis, mais je trouve qu'il sait trouver des arguments...
- Parle pour toi, répond le Joker... Pas de Batman en vue.
- Moi, dit Huitzilopochtli, tant qu'il y a de la bagarre et du sang, ça me convient.
- Je n'ai pas l'habitude de jouer au gardien, annonce Lord Voldemort, même si ce petit *** de gamin balafré est dans le coin. Mais ça ne veut pas dire que je ne vous apporterai aucun soutien. Je peux fournir quelques créatures très intéressantes et mettre mes puissants pouvoirs à votre service.
Et Seth de rajouter :
- Moi aussi, j'ai une petite armée considérable de monstres en tous genres qui n'ont pas eu le loisir de se défouler depuis longtemps... Mais je ne tiens pas trop à les abîmer. Enfin... Sphinx a envie de t'aider, alors je fais comme elle veut.
- Je suis petit, jaune et carré. Qui suis-je ?
- Qu'est-ce que tu nous fais, le joker ?
- Laissez tomber, Sphinx lui a posé cette devinette il y a un mois et il n'a toujours pas trouvé la réponse...
- Bah... ce ne serait pas un bête petit carré jaune ?
- WHARYARYARYARHAHAHAHA !!! UN PETIT CARRE JAUNE ! SI C'EST VRAIMENT LA SOLUTION, C'EST VRAIMENT TROP BON ! WHAHAHAHAHAHAH... WAHAHA... WAHAHAHA... AILLEUH !
Coyolxhauhqui vient d'assommer le débile de service. Maintenant que tout est redevenu calme, le groupe continue ses négociations. Rien que pour le principe de la violence, les dieux aztèques sont prêts à donner un coup de main à Ganondorf. Magnéto, ayant un compte à régler avec les X-Men et Link, accepte de venir prêter main forte au Gerudo, et amène son équipe de mauvais mutants. Seth accepte d'envoyer une bonne série de monstres mythologiques, ainsi que Lord Voldemort. Ce dernier est également prêts à fournir une grande série d'équipements magiques. Les accords semblent donc conclus et Ganondorf est définitivement admis dans le conseil de la confrérie. Le joker, reprenant peu à peu ses esprits, coupe net la fin de la réunion en posant la question fatidique.
- C'est bien joli, tout ça, mais lorsque vous aurez éliminé l'équipe de la LSH, que ferez-vous de l'anneau ?
Tout le monde dans la pièce se tait. L'anneau... ils l'avaient presque oublié...
- On ne va quand même pas le rendre à ce... ce... Sauron.
- Et dans ce cas, on en fait quoi ? Le détruire, c'est faire le boulot de la LSH. L'utiliser à notre propre avantage, ce serait notre perte. Nous avons déjà vu par le passé que personne n'est capable de le contrôler, et que le bijou s'arrange pour détruire tous ses porteurs. Aucun de nous ne pourra lui résister bien longtemps.
A ce moment-là, plusieurs coups à la porte interrompent la discussion cruciale. En soupirant, Magneto crie que personne n'est admis dans la pièce. Le trouble-fête ne tient pas compte de cet ordre et traverse la porte tel un fantôme. Il s'agit de Phen.
- Cet ordre ne s'applique pas aux intendants, bien sûr, annonce-t-il. Bien... désolé d'interrompre votre conversation qui, j'en suis sûr devait être passionnante, mais les patrons veulent toucher un mot à notre héros du jour. Si monsieur Ganondorf veut bien me suivre...
- Vas-y Ganon. Il ne faut jamais s'opposer à un ordre de Médusa.

Chapitre 6 : Le chantage   up

Le Gerudo se lève de mauvaise grâce et suit le coach de Sauron. Au bout de plusieurs minutes de marche, Ganondorf réalise qu'ils se dirigent vers le phare du seigneur des anneaux.
- Eh... une minute... Tu ne vas pas me faire croire que Médusa m'attend chez mon rival. Qu'est-ce que tu me veux ?
- Moi, pas grand-chose, mais Sauron veut avoir une petite discussion avec toi.
- Et pour quelle raison j'irai lui parler ?
- Voyons voir... Te rappelles-tu le jour de tes quinze ans ?
Et comment que notre pauvre "héros" s'en souvient... Ce jour avait été le pire de sa vie... Ce jour-là, il avait dû faire une offrande à la déesse des Gerudos devant toute la tribu... et dans ce maudit et infâme costume... Il avait cru mourir de honte et de ridicule une bonne centaine de fois.
- Je crois que cette photo a été prise ce jour-là, non ? dit-il en sortant une photo de sa poche.
Ganondorf sent son coeur se glacer. Non ! L'image le montre dans la tenue, de la tête aux pieds. Comment le sale gosse a-t-il pu se procurer cette image ?
- Bien... je vois qu'effectivement, cette photo te dit quelque chose. Alors voilà, si tu ne vas pas immédiatement à ce rendez-vous, les créatures de ton rival en mettront des copies partout.
- J'ai jamais vu de chantage aussi déloyal.
- Tu viens, oui ou non ?
- Pas le choix... Mais je te jure que vous n'allez pas vous en tirer comme ça !
- On verra... En attendant, essuie tes pieds et tiens-toi bien. On arrive.
Les deux hommes se trouvent devant un énorme pont, menant à la plus haute et plus impressionnante tour de l'île. Notre pauvre Ganondorf se sent minuscule et semblable à un moucheron, face à un pareil édifice. Il songe qu'en rentrant chez lui, il aurait d'importantes modifications à faire à sa tour. Phen fait signe à notre "héros" de s'approcher le plus possible de l'imposante porte (qui fait modestement 10 mètres de haut). Il lui saisit le poignet et le fait traverser la porte à sa manière. Le hall d'entrée est encore plus intimidant. Le plafond est si haut qu'on ne le distingue pas. Il plane dans cette immense salle une légère fumée verte qui empêche les visiteurs de distinguer les murs. L'intendant frappe dans les mains, et un ascenseur apparaît. Les deux hommes y montent. Ganondorf n'aime vraiment pas cet endroit. Non seulement, l'édifice est plus impressionnant et inquiétant que le sien, mais en plus, il sent le regard narquois de son rival peser dans son dos.

L'ascenseur arrive enfin à destination. Phen fait signe à Ganondorf de passer une lourde porte et le laisse là. Le Gerudo se retrouve dans une pièce dont les murs semblent avoir été sculptés dans la roche. Ici, il n'y a pas de fumée, mais il y règne autre chose. Au bout de quelques secondes, un fantôme de flammes fait son apparition.
- C'est gentil de venir prendre de mes nouvelles, monsieur le héros du jour.
- Pas le choix, espèce de lâche...
- Mis à part ces fièvres brûlantes, je vais très bien, merci. Je me demande si tu réalises que la situation actuelle est entièrement de ta faute ?
- Ma faute ? Attends un peu... C'est toi qui as commencé. C'est toi qui m'as cherché.
- Et pourquoi es-tu venu à la confrérie d'abord ?
- Parce que c'est mieux que là où je me trouvais. Abrège tes gamineries et dis-moi pourquoi tu tenais tant à me voir... Tu veux me jurer allégeance ?
- Plutôt crever ! C'est plutôt toi qui vas bosser pour moi.
- Et comment ça ?
- Tu vas gentiment récupérer mon anneau, dans les quartiers de la LSH s'il le faut, et me le ramener.
- Et pourquoi je ferais une chose aussi stupide, feu follet ?
- Pourquoi es-tu venu me parler ? Pour la même raison que tu vas gentiment coopérer.
- Et comment tu as eu ce document ? Il n'y a même pas d'appareils photos dans mon monde. Je n'ai qu'à prétendre qu'elle est truquée... d'ailleurs, si tu le fais, je riposte.
- Tu peux prétendre qu'elle est truquée, mais j'ai la preuve qu'elle est authentique. Phen a mis la main sur ton dossier. La photo ET la tenue s'y trouvaient. Je peux exhiber le charmant costume en public.
- Sale type... Phen n'a pas le droit de faire des choses pareilles, d'abord.
- Les intendants font ce qu'ils veulent. Maintenant, tu sais tout. Je n'ai plus besoin de te parler. Ramène l'anneau.
- Je ne te le ramènerai pas, je te dis...
- Tu es prêt à te couvrir de ridicule ?
- ... Tu me le paieras.
- Possible. Maintenant, au revoir !
Phen vient d'apparaître dans la salle. Il agrippe la main du Gerudo et lui fait traverser les différents planchers à une vitesse vertigineuse. Enfin, ils freinent à deux mètres du sol. Le jeune garçon traîne le misérable hors du palais et disparaît. Ganondorf est dans de beaux draps.

Ganondorf rentre chez lui d'un pas lourd. Il s'installe dans un fauteuil dans son salon favori et essaye de réfléchir. Il ne le peut pas longtemps car son chaperon fait une entrée remarquée. Ren a visiblement mal calculé son coup et apparaît un mètre au-dessus d'une chaise qu'il se prend dans la figure.
- Tu me fais quoi, là ? Un numéro de clown ?
- Très drôle... Apprends à avoir un peu plus de considération pour ton manager.
- Personne, et surtout pas un gosse intendant de la confrérie, ne sera mon manager.
- Surveille ton langage... On n'insulte pas les intendants !
- Les intendants se croient tout permis, hein ? Vous commencez par rassembler dans des dossiers tous les éléments compromettants des membres et après, vous vous en servez pour faire des êtres les plus redoutables de misérables marionnettes.
- Pardon ??? Comment... comment es-tu au courant pour les dossiers ?
- Comment ? Mais c'est ton copain Phen qui m'a tout raconté, avec preuve à l'appui les images des moments les plus humiliants de ma jeunesse.
- Phen a montré quoi ???
- Des photos qu'il menace de mettre partout si je ne fais pas les quatre volontés de cet abruti de Sauron.
- Le **** !!! Il a osé ! Il a violé une des seules règles sacrées de l'île... Râle pas ! Pheny ne va pas s'en tirer comme ça. Va au mont du Péril surveiller les lieux et gagne le plus de temps possible. Contente-toi de défendre l'endroit et de repousser l'envahisseur le plus longtemps possible. Ne cherche pas à t'emparer de l'anneau. Je vais essayer de régler l'affaire Phen et de tout remettre en ordre. Ces deux-là ne montreront rien du tout !
- Est-ce que je peux te faire confiance ?
- T'inquiète... Si Phen a chapardé des dossiers, ton cas n'est certainement pas unique... Il va avoir tous les intendants sur le dos. Je te jure qu'il ne s'en tirera pas. Maintenant, je venais pour t'informer des dernières décisions du conseil de la confrérie... Départ demain à l'aube. Je viendrai te chercher pour te conduire au point de rendez-vous et t'informer sur l'avancée de mon enquête.

Chapitre 7 : Départ en mission   up

A l'aube (mais comment voulez-vous savoir que c'est l'aube sur une île où on ne voit jamais la lumière du jour ?), Ganondorf est réveillé par un seau d'eau froide. Il manque de pulvériser le misérable Renwyck qui lui a fait subir ce si désagréable réveil, mais ce dernier, conscient du danger, se téléporte dans la pièce voisine.
- Misérable lâche !
- De quoi tu te plains ? Je m'éloigne simplement pour te laisser t'habiller tranquillement. Je ne fais que respecter ta pudeur...
- Bon... j'espère que tu m'apportes des nouvelles intéressantes.
- Je ne sais pas si c'est assez intéressant pour toi, mais mes amis et moi avons procédé à l'examen des dossiers. Il en manque au moins 10, dont le tien, celui de Magnéto, celui de Thanos et enfin celui de Sauron.
- Il a jugé bon de mettre son dossier à l'abri des regards indiscrets.
- Il ne restera pas caché bien longtemps... la seule personne capable de détruire les dossiers, c'est Médusa en personne. Les documents existent toujours... et Milou va s'arranger pour faire cracher le morceau à Phenny. Ce n'est qu'une question de jours.
Le Gerudo sort de sa chambre, vêtu de son éternelle tenue de combat. Renwyck l'emmène vers le lieu de rendez-vous, où se trouvent déjà Sphinx et les dieux aztèques.
- Sphinx... Seth n'avait pas dit qu'il nous fournirait des monstres ?
- Oui, et il tiendra parole... Il m'a confié son puissant sceptre. Je n'ai qu'à l'utiliser correctement pour invoquer la créature que je veux.
- Tant mieux... et Magnéto, il vient ?
- Oui, mais je suppose que son équipe de mauvais mutants n'était pas au courant... Et ces derniers ont encore dû faire la fête toute la nuit. Ils vont être dans un état pitoyable ce matin.
Ganondorf soupire... Cela commence mal. Ils attendent donc une demi-heure, au bout de laquelle ils voient arriver un Magnéto à bout de nerf.
- Euh... Tes soldats viennent ?
- Bien sûr qu'ils vont venir... Mais dans combien de temps ? Je les ai fait subir le réveil à la méthode "entraînement spatial", mais je ne pense pas que ce soit suffisant.
- C'est quoi, la méthode "entraînement spatial" ?
Coyolxhauhqui lui répond :
- L'"entraîné" est installé de gré ou de force à l'extrémité d'une centrifugeuse qui tourne à une vitesse considérable, deux à six tours toutes les dix secondes, selon l'humeur de Magnéto. C'est le genre de truc qui fait gerber et qu'on ne fait pas deux fois dans sa vie.
Ganondorf réfléchit. Cette idée de centrifugeuse est intéressante. Il brûle d'envie d'y installer Link s'il peut mettre la main sur lui. Il est interrompu dans ses pensées par l'arrivée d'une bande d'adolescents hagards, qui n'ont visiblement pas la tête à s'habiller correctement.
- Les voilà... ils semblent en bonne santé. Tu as mis la centrifugeuse sur le niveau 2, on dirait.
- Oh non... sur 4, mais ils commencent à être habitués.
- C'est spartiate, leur formation.
- Mais au moins, ils sont efficaces quand on le leur demande.
Un des adolescents marmonne : Tu parles... quand la menace est un passage dans sa "salle des dangers", n'importe qui ferait n'importe quoi pour y échapper.

Sur ces commentaires, un craquement sonore se fait entendre. Voldemort vient d'apparaître. Il s'assure que tous les inscrits à la mission sont présents, et fait ouvrir un gigantesque vortex.
- Ganondorf, tu dois être le premier à franchir ma "porte". C'est ton choix qui programmera la destination. Concentre-toi sur le lieu, et vous pourrez tous vous y rendre.
Ganondorf fouille dans sa mémoire. Il voit le sentier qui mène au village Goron, l'entrée du village... De toute façon, il faut se débarrasser de ces géants de pierre. Le lieu d'arrivée est choisi. Il franchit la porte, tout en pensant au sentier... et apparaît au-dessus d'un puits, dans lequel il dégringole, les autres à sa suite.

- Qu'est-ce que c'est que ce bazar ? Tu nous as amenés où, Ganondorf ?
- Je pensais arriver sur le sentier qui mène au village Goron, au pied du cratère... mais le terrain a dû changer.
- Tu ne pouvais pas faire attention ?
- Excuse-moi, mais j'ai passé plus de trois ans enfermé dans le vide infernal. Ce n'est pas ma faute si les Gorons se sont enfin décidés à moderniser leur village et que je ne recevais pas le journal dans le vide infernal.
Magnéto se redresse et lève les yeux vers le haut du puits.
- Bon, en attendant, il faudrait penser à sortir de là avant qu'on ne nous trouve. Avalanche, ici !
- Ouais, ouais... Poussez-vous et protégez-vous la tête.
Tout le monde s'installe au milieu du puits, se couvrant la tête. Sphinx, qui était trop à l'étroit pour déployer entièrement ses ailes, fait signe à Ganondorf de venir s'abriter sous celles-ci.
- Mais pourquoi ?
- Chez les mauvais mutants, on appelle ce garçon "Avalanche"...
- J'ai entendu... Et alors ?
Il n'a pas le temps d'entendre la réponse. Le jeune homme étend les mains et les murs se mettent à trembler. Des cailloux et des pierres dégringolent dans le puits.
- OK... je vois.
Quelques secondes plus tard, une grande fissure traverse le mur sur toute sa hauteur. Elle s'agrandit, pour finir par former un escalier un peu rustique. Ganondorf se redresse, impressionné.
- Il a du talent, ce petit.
- Il a surtout un bon entraîneur, dit Magnéto en se redressant. Bon... ça m'étonnerait que personne n'aie sentit ces secousses. Sortons vite d'ici avant d'être pris au piège.
Toute l'équipe sort, mais pas dans un très bon état.
- Bon, dit Ganondorf, à présent, on a un village à faire évacuer.
- Pourquoi tu ne nous avais pas prévenus ?
- Oublié... mais cela ne doit pas être très difficile. Ces Gorons sont assez stupides.
- J'ai peut-être une idée, dit une des mutantes (rousse avec des écailles bleues sur tout le corps). A quoi ressemblent-ils et qu'est-ce qu'ils aiment par-dessus tout ?
- Si tu veux savoir à quoi ils ressemblent, il y en a qui traînent là-bas. Ils ne nous ont pas encore vus. Et ce qu'ils aiment par-dessus tout, ce sont les cailloux. Ils ne mangent que ça.
- Ils sont tellement primitifs... mais au moins, ce sera facile. Laissez-moi faire. Dans moins de dix minutes, ils seront tous dans la vallée. Cachez-vous.
Tout le monde la regarde se diriger vers les créatures des montagnes. Chemin faisait, elle se transforme en un solide Goron. Sphinx explique à notre Gerudo que cette jeune femme est surnommée Mystique, et qu'elle peut changer d'apparence à sa guise. La fausse Goron s'approche des créatures.
- Hé ! j'ai repéré des voleurs de cailloux dans la vallée. Ils sont en train d'emporter toutes nos réserves !
Les Gorons foncent droit dans le piège. En moins de cinq minutes, tous les habitants du village roulent comme des fous vers la vallée. Mystique retourne près de ses compagnons.
- A présent, il n'y a plus qu'à boucher les chemins qui permettent de monter.
Avalanche a encore recours à ses pouvoirs pour provoquer des éboulements dans le chemin du péril. Ils sont définitivement tranquilles et commencent à s'installer. Le quartier général serait dans le village Goron, et un poste d'observation serait installé près de l'entrée du temple du feu au sommet de la montagne. Sphinx adore ce poste et s'y installe immédiatement. En fouillant le village Goron, les membres de la CED découvrent des tuniques Goron qui peuvent leur permettre de supporter la chaleur du volcan. Ils font des rondes et commencent à organiser la surveillance des lieux lorsque la voix de Sphinx retentit.
- Ennemi en vue !!! Ils tentent une attaque par voie aérienne.

Chapitre 8 : Premier combat (mais en est-ce vraiment un ?)   up

Ganondorf demande à l'équipe des mauvais mutants de surveiller les deux entrées du village Goron. Ensuite, il fonce avec les autres rejoindre Sphinx.
Ganondorf : Je ne vois rien...
Sphinx : Ta vue n'est pas assez développée, répond la créature mythologique. D'ici, je distingue un homme sur un balai (plus que certainement notre brave petit Harry Potter) et un grand balèze qui vole par ses propres moyens. On peut donc éliminer les x-men et ton copain Link.
Ganondorf : C'est pas mon copain.
Magnéto : On s'en fiche... En tout cas, ils ont fait appel à d'autres membres de la LSH.
Huitzilopochtli : Un grand balèze qui vole par ses propres moyens... Est-ce qu'il a une cape ?
Sphinx : Négatif... mais ils se rapprochent... Je vois son visage... C'est Sangoku !
Huitzilopochtli : Oh non... pas lui.
Ganondorf : Pourquoi vous faites une tête pareille ? Qu'est-ce qu'il a de si particulier ?
Magnéto : Ce type a une force inimaginable. Plus tu le tabasses, plus sa puissance augmente. Il est quasi indestructible.
Sphinx : Relax, je m'en occupe. Je demande quelqu'un pour s'occuper du gamin.

Tout le monde regarde Sphinx d'un air incrédule.
Coyolxhauhqui : Heu... tu es sûre ? Tu veux vraiment y aller ?
Sphinx : Mais oui... faites-moi confiance. Il est fort, mais complètement stupide. C'est dans mes cordes. Je veux juste un assistant pour clouer le bec au gamin.
??? : Prends-moi ! Prends-moi !
Un ado qui fait partie de la bande des mauvais mutants vient d'arriver parmi eux. Il n'a visiblement pas la moindre notion du mot "bain" et se comporte comme un batracien.
Sphinx : Heu... personne ?
Le crapaud : Moi, moi...
Magnéto : Tu n'étais pas sensé surveiller une certaine entrée ? Qu'est-ce que tu fabriques ici ?
Le crapaud : Si je peux faire quelque chose, c'est bien intercepter le petit sorcier. De toute façon, je suis le seul membre de l'équipe suffisamment léger pour aller sur le dos de Sphinx lorsqu'elle vole.
Sphinx : Bon... je crois que je vais invoquer une sirène... Où il est, le sceptre de Seth ?
Magnéto : Pas le temps ! Tu prends mon élève sur ton dos et tu vas les accueillir. Ils sont proches, à présent.
Sphinx : Beurk... Bon... Monte sur mon dos, mais si je trouve la moindre trace de bave sur mes plumes, tu es mort !
Alors que la chimère grecque étend ses ailes, Ganondorf s'approche du chef des mutants.
- Tes protégés sont pour le moins surprenants... C'est un plaisir de les avoir avec nous.
- Bof, c'est rare de les voir aussi efficaces.

Pendant ce temps, la femme oiseau et le garçon crapaud foncent à la rencontre des deux membres de la LSH.
Sphinx vole en direction du super guerrier et lui bloque le passage.
- STOP ! Le mot de passe !
- Heu... mais je n'en sais rien.
- Un petit coup de main ? "Je suis vert, je monte et je descends, qui suis-je" ?
Harry Potter juge bon de porter secours à son coéquipier.
- C'est une crotte de nez !
Le crapaud lui crache au visage une sorte de salive verte et gluante.
- On ne t'a rien demandé, le binoclard. C'est à la grande personne qu'on cause.
Notre jeune sorcier, privé de vue et répugné par ce qui est collé à sa peau, perd l'équilibre et tombe de son balai.
- Et de un...
- Revenons à nos affaires monsieur Sangoku... une autre énigme... "Il est transparent et court dans les prés... Qui est-il ?"
- Ben...
Le guerrier de l'espace reste quelques instants immobile dans l'air pour trouver la réponse à sa question.
- Tu n'as plus qu'une minute pour trouver la réponse. Passé ce délai, tu retourneras d'où tu viens.
Pendant ce temps, les associés de la créature aux mille devinettes observent le "combat" avec le plus grand intérêt.
Ganondorf s'exclame :
- Je ne comprends pas. Même s'il ne trouve pas la réponse, qu'est-ce qui l'empêcherait de foncer dans le tas ?
- Tu connais encore assez mal les pouvoirs de Sphinx. Lorsqu'elle lance ses énigmes dans un combat, elle obtient la vie de toute personne n'arrivant pas à y répondre. En résumé, si dans une minute, il ne trouve pas la solution, ses pouvoirs et sa vie vont le quitter et iront à notre copine.
- C'est machiavélique !
- N'est-ce pas ? C'est pour ça que c'est un des membres les plus populaires de la confrérie.
Pendant ce temps, trente secondes se sont écoulées pour le héros de Dragon Ball. Le malheureux commence à paniquer et à donner mille et une solutions.
- Heu... un pet de vache, un troupeau de vitres...
- Un peu de sérieux ! Ça, ce sont les réponses pour les gamins. Je veux la réponse intelligente.
- Mais je suis incapable de sortir un truc intelligent.
Le crapaud s'amuse à le provoquer.
- On ne peut pas dire que ce soit un vantard, celui-là !
Sphinx se mêle au jeu.
- Les hommes ventripotents, je te jure...
- Monsieur le guerrier, je peux te faire un bisou ventouse ?
- Ce crapaud commence à puer, il faudrait trouver un moyen de ventiler l'endroit.
- Pardon ? Moi au moins, je n'ai pas les yeux plus gros que le ventre !
- Tu devrais garder en permanence un éventail près de toi.
- ... Zut, tu viens de me piquer mon mot ! J'ai plus d'idées !
- Avec la vente de tes jeux de mots à deux balles, tu devrais être milliardaire. Au fait, Sangoku, plus que dix secondes.
Le pauvre guerrier ne sait plus où donner de la tête.
- Arrêtez de vous vanter. C'est pas facile !
- ...
- ... Tu considères ça comme juste ?
- Grr... Il a prononcé le mot, ça lui suffit. Faut que je trouve une autre énigme.
- Hein ? J'ai dit la bonne réponse ? C'était quoi.
- Le vent, abrutis ! Mais je n'ai pas dis mon dernier mot. "Je vais de ville en ville sans jamais bouger d'un centimètre, qui suis-je ?"

Au bout de dix minutes, Sangoku n'a toujours pas trouvé. Sphinx n'en profite pourtant pas pour l'achever. La panique qui gagne le super guerrier à chaque instant est son genre de spectacle préféré. Soudain, l'homme se fige et semble se concentrer, tout en pensant à voix haute.
- Tu en es sûre ? Je compte sur toi. Hé ! Ton mot de passe, c'est la route !
- Sale petit minable. Tu as triché ! Tu as reçu un message télépathique te soufflant la réponse, lui cria le crapaud.
- Non... c'est pas vrai !
- Avoue que c'est cette pétasse rousse de la bande des x-men qui t'a aidé. Inutile de nous mentir. Tu t'es stupidement trahi en parlant à cette fille à voix haute. Comment peut-on être aussi idiot ?
- Mais je ne l'ai pas fait exprès. C'est elle qui est intervenue toute seule.
- Ce n'est pas si grave, dit Sphinx d'un ton calme. Cette tricherie m'arrange bien. Ton âme est à moi, désormais.
A ces mots, une étrange lumière bleue, une sorte de fumée phosphorescente, enveloppe le guerrier de l'espace. Il pousse un cri de surprise mais se calme rapidement. Il plonge rapidement dans une sorte de sommeil hypnotique.

Au sol, les supporters de Sphinx s'interrogent.
- Qu'est-ce qu'elle fabrique ? Je croyais qu'elle allait l'éliminer une fois qu'il aurait perdu tous ses moyens.
- Oh, répondit Tezatlipoca, je crois qu'elle va en faire un usage bien plus intéressant. Il a visiblement triché. Sphinx ne le signale jamais, mais les personnes qui contournent les règles de son questionnaire y perdent leur âme. Je pense que notre copine va lui faire un lavage de cerveau pour en faire un esclave docile.
- Elle est vraiment machiavélique.
- N'est-ce pas ?
- C'est une qualité qu'on adore à la confrérie.
Le dieu aztèque des sorciers avait vu juste. Quelques minutes plus tard, le crapaud, Sphinx et son nouveau serviteur reviennent vers la terrasse des spectateurs.
- Sangoku, ordonna Sphinx, prosterne-toi devant tes supérieurs !
Le guerrier de l'espace, le regard complètement vide, obéit sans broncher. Ganondorf est terriblement impressionné. Koume et Kotake, ses vieilles et fidèles servantes, n'auraient pas fait mieux.

Sur ce, Magnéto annonce que le match CED-LSH tourne en leur faveur grâce au score de 1 à 0.
- Boss, je crois que c'est plutôt 2 à 0.
Tout le monde se retourne vers le nouveau venu. C'est un jeune garçon d'environ 18 ans, qui semble être la version en plus jeune de Magnéto.
- Qu'est-ce que tu nous veux, Vif-Argent ?
- Boss, le gamin que le crapaud a envoyé au tapis, on l'a intercepté alors qu'il tentait malgré tout d'entrer. On vous attend pour savoir ce qu'on en fait.
- C'est la bête noire de Voldemort, non ? demanda Ganondorf. Il faut l'appeler, dans ce cas.
Ses collègues l'approuvent. Magnéto sort un portable et forme le numéro du sorcier. Les autres descendent pour surveiller le prisonnier.

Chapitre 9 : Un vieil ennemi   up

Notre pauvre Harry Potter est donc en très mauvaise posture. Magnéto a décidé d'utiliser de lourdes chaînes pour ligoter le prisonnier à une énorme pierre au milieu du village Goron.
Les dieux aztèques se retirent dans un coin tranquille pour rédiger un rapport haut en couleur. Une fois achevé, la déesse de la nuit utilise ses pouvoirs pour réactiver la porte magique et retourner sur l'île de la CED. Elle remettrait le rapport au secrétaire de Médusa et avertirait lord Voldemort de la situation.
Durant son absence, le reste du groupe vaque à ses occupations. Sphinx ordonne à son esclave d'aménager la terrasse en un espace très confortable, les mauvais mutants surveillent et embêtent le prisonnier, Ganondorf et les autres improvisent une sorte de bowling teigneux avec les bombes trouvées dans les réserves et s'amusent à merveille.
Cependant, la nuit finit par tomber et on commence à s'inquiéter du retard de Coyolxhauhqui.
- Et ben quoi ? Elle est partie il y a cinq heures. Ça ne prend pas tant de temps.
- Si vous voulez mon avis, dit Ganondorf, il se passe quelque chose sur l'île.
- Quel genre de choses ?
- Je ne sais pas... Peut-être à propos de Sauron et de Phen.
- Quoi ? Qu'est-ce qu'ils ont encore fait ?
- Vous n'êtes pas au courant ? Renwyck m'a dit que Phen s'était arrangé pour réunir des informations compromettantes sur certains membres afin de les faire chanter. Je suppose qu'on pourchasse Phen et que toute l'île est sans dessus dessous.
- Eeerk ! Je savais que cet intendant était tordu, mais pas à ce point !
A cet instant, un étrange bruit retentit à un étage supérieur.

-SHPAF-

- C'était quoi, ça ?
- Ça ressemble à une apparition de Renwyck.
- Quand on parle du loup...
- Si c'est lui, pourquoi il ne se montre pas ?

-SHPAF-

Le fameux intendant apparaît dans un nuage de fumée au milieu du groupe, amenant avec lui la déesse de la nuit et l'homme de confiance de Médusa, le moine baptisé Le Sourd.
- Salut les copains, je suis sûr que votre intendant favori vous a manqué !
- Tu parles... pour une fois que tu nous lâchais les baskets.
Le moine prend la parole.
- Bien, faisons un bilan de la situation. La grande prêtresse est satisfaite de votre efficacité. Cependant, elle est consternée par votre manque de logique...
- Hé ho... ne nous insulte pas. Qu'est-ce qu'on a fait de stupide ?
- ... Elle a donc décidé de prendre les choses en mains et est entrée en contact avec les autorités de la LSH...
- ELLE A FAIT QUOI ?
- ... Notre bien-aimée Médusa est donc en train de régler la "guerre de l'anneau". Les deux prisonniers doivent être transférés immédiatement au quartier général de la confrérie.
- Hein ? Mais pourquoi ?
- Je tiens d'ailleurs à m'assurer que les otages sont en bon état.
- Hé, t'es sourd ? On te demande pourquoi ?
Magnéto pose une main sur l'épaule de Ganondorf.
- Tu sais pourquoi on l'appelle "Le Sourd", à présent.
- Hein ?
- Il ne répond jamais aux questions qu'on lui pose. C'est pour ça qu'on l'a surnommé comme ça.
- Je vois...
Chose étrange, le moine décide d'éclairer ses interlocuteurs.
- Bande d'idiots... Vous ne comprenez pas les avantages que l'on peut tirer d'une pareille situation ? Vous avez capturé des membres très importants de la ligue. La grande prêtresse négocie leur libération en échange de l'anneau.
- Pas juste... pour une fois qu'on risquait de s'amuser. On s'amusait bien, ici.
- Où sont-ils ?
- Potter est en bas, mais pour le Saïen, il y a un petit problème... Sphinx !
- Je suppose qu'il a perdu à une de ses devinettes.
- Pire, il a triché.
- Pas grave. Au contraire, la libération sera plus amusante.
- Je ne comprends pas...
- Vous verrez... Maintenant, je veux les voir tous les deux. Allez me chercher le monsieur muscle et amenez-le près de Potter.

-SHPAF-

- Hein ? C'était pas Ren, ça ?
- Je suis ici, abruti ! C'était pas moi.
- Mais alors... le bruit de tout à l'heure...
- Ne me dites pas que vous vous êtes laissé berner par le mutant qui se téléporte !
Magnéto se redresse d'un bond.
- Ce cher petit Kurt ?
Il se dirige vers le centre de la grande salle et hurle :
- Mystique ! Ton frère traîne par ici. Je veux que tu t'arranges pour qu'il ne nous dérange plus.
On entend Mystique répondre par l'affirmative. Renwyck fait signe à son collègue de le tenir pour emprunter la voie rapide vers le dernier sous-sol. Ganondorf, un peu dépassé par les événements, s'approche de Magnéto.
- Heu... ce que tu viens de dire me perturbe... Tu emploies la soeur d'un héros de la LSH ?
- Oui, pourquoi ?
- Ben... tu ne crois pas que les liens du sang risquent de nous nuire ? Et si elle nous trahissait ?
- Je ne pense pas... Elle n'est pas du genre de Dark Vador. C'est une brave petite arriviste qui méprise la médiocrité et la faiblesse d'esprit de sa famille. Ce sont eux qu'elle a trahis à plusieurs reprises.
- Bon...
- De toute façon, si un jour elle nous fait faux bon... je sais comment la retrouver et la corriger. Mais elle méprise profondément son frère. C'est une personne de confiance. C'est même mon meilleur élément.
- Bon, si tu es si sûr de toi...
Et ils suivent le reste de l'équipe qui descend pour rejoindre les deux intendants. Soudain, le Gerudo sent une étrange brise près de lui.
- Qu'est-ce que tu fabriques, Vif-Argent ?
Le garçon qui ressemble tellement à Magnéto apparaît comme par enchantement devant eux.
- Papa... tu ne peux pas faire un petit effort et m'appeler par mon vrai nom ? C'est blessant. J'ai besoin de considération paternelle pour m'épanouir et avoir envie de te ressembler.
- C'est ton fils ?
- Oui. Il est passé maître dans l'art du chantage.
- Bon, alors je vous laisse régler vos histoires de famille.
Et il descend au dernier sous-sol surveiller le prisonnier.

Le Sourd ordonne aux jeunes mutants de libérer Harry Potter de ses chaînes. Hélas pour eux, Magnéto avait vraiment serré fort.
- Malin ! Bon, quelqu'un l'amène, ce Sangoku ? On va le faire briser les chaînes.
- Pietro... Tu peux... Mais où il est passé, celui-là ?
- C'est lequel, Pietro ? demanda Ganondorf.
- C'est celui qui ressemble à Magnéto et qui est capable de se déplacer à une vitesse super sonique. Il court si vite qu'il est impossible de le voir. On le surnomme Vif-Argent.
- Ah, lui... il causait avec Magnéto il y a quelques minutes.
- OK... Il n'est pas libre pendant un moment. Mystique est en chasse... Il n'y a plus qu'à se farcir toute la montée pour aller voir Sphinx. Qui s'y colle ?
- Pas moi.
- Ni moi.
- Les fainéants, je vous rappelle que je fais un rapport à Médusa de tout ce qui se passe ici. Si d'ici dix secondes, personne ne se bouge le cul, je vous préviens que vous allez tous le regretter.
- Ça va, ça va... Je m'y colle.
- Non moi.
- Laissez passer ! J'y vais.
- C'est pas bientôt fini, tout ce cirque ?
Il est vite convenu que le dieu aztèque de la guerre irait quérir la terrible Sphinx. En attendant, les membres surveillent la salle d'un air angoissé. Un membre de la LSH, au moins un, est proche... Est-ce qu'il aurait l'audace de tenter de libérer son ami ? Tout le monde reste silencieux et vigilant.

Au bout de quelques minutes, ils ont la sensation d'entendre des murmures, mais ce n'était peut-être que le bruit de la pluie dehors. Mais bientôt, une voix forte et claire se fait entendre au dernier étage de la cité Goron. C'était celle de Vif-argent.
- Punaise, t'en as beaucoup des idées comme ça, Scott Summers ?
- S'il te plaît, Pietro, tais-toi...
- Il y a moyen de s'incruster chez les autres sous une cape d'invisibilité ! Tu espérais faire quoi, au juste ?
- Mais fiche-nous la paix...
- C'est marrant les capes d'invisibilité... Je peux m'incruster en dessous ?
- Mais tire-toi !
- Et il y a qui, en dessous ? Ah... rien qu'à voir la queue fourchue, je reconnais Kurt... et qui d'autre... Ah, un blond aux oreilles pointues. Connais pas.
- Laisse cette cape tranquille ou je te grille.
- Tu sais quel est ton problème, Cyclope Summers ? C'est que tout le monde sait que tu es trop gentil pour utiliser tes pouvoirs sur quelqu'un qui ne t'agresse pas.
- Et bien, si tu me cherches, tu vas constater un changement radical.
Il y eut un violent éclair de lumière rouge.
- Punaise, tu t'es levé du mauvais pied, Summers ?
- Tu viens de gâcher notre entrée, abruti !
- Parce que tu comptais venir dire bonjour à tout le monde ?
- Parfaitement, juste dire un mot et partir.
- Oh, mais je suis sûr que tout le monde ici serait ravi de vous inviter à dîner. Inutile de vouloir nous quitter si vite... Donnez-vous la peine de descendre.
- Toi, tu vas descendre par la voie la plus directe !
- Hé !
On vit sur la plus haute corniche du village quatre jeunes adultes. Un garçon brun portant un étrange masque sur les yeux vient de saisir Pietro par le cou et le suspend au-dessus du vide. A côté d'eux se trouvent le diablotin bleu qui avait aidé Harry Potter à s'emparer de l'anneau et un jeune homme musclé aux longs cheveux blonds et aux oreilles pointues. En apercevant ce dernier, Ganondorf se sent comme foudroyé. Il s'agit de son ennemi juré, de Link !

Les deux anciens ennemis se regardent froidement dans le blanc des yeux pendant plus d'une minute. Au bout de ce temps, le garçon à l'étrange masque rompt le silence.
- Bon... Bien que vous n'en ayez probablement rien à foutre, je vous signale que si l'un de vous vient nous embêter, l'albinos va faire une vilaine chute de six mètres. Alors vous ne bougez pas et vous écoutez sagement.
- Qu'est-ce que tu es venu faire ici, misérable avorton ?
- Juste vérifier que tout se passe correctement. L'information comme quoi on allait récupérer nos copains par voie diplomatique nous est parvenue. Comme on sait parfaitement qu'on ne peut pas vous faire confiance, on veut s'assurer que les intendants (qui, eux, sont fiables) prennent bien soin d'eux.
Harry, qui vient d'être débâillonné, lui crie d'un air vexé.
- Tu vois, dans ce genre de situation, j'aurais préféré que tu tentes un sauvetage héroïque.
- A la différence de certains, je ne suis pas une tête brûlée, moi. De toute façon, il aurait été impossible de garantir qu'on te libère sans bobos. Par la voie diplomatique, c'est beaucoup plus sûr.
- Hé ho ! les ploucs... Vous vous imaginez vraiment qu'on va vous laisser, vous et ce morveux, se tirer ?
- Sauf que plus on reste ici, plus on risque de te causer du tort, tout comme un certain anneau.
Le Gerudo se fige. Qu'est-ce que ce gamin insinue ? Il pense automatiquement au chantage que lui inflige le seigneur des ténèbres. Mais comment des gamins de la LSH peuvent-ils le savoir ?
- C'est vous qui allez regretter d'être venus ici.
- Pas si vite, Ganonichou, répondit Link. Tu sais parfaitement qu'il suffit de très peu pour démolir ta réputation.
Qu'est-ce que ce maudit lutin vert veut dire ? Sa réputation... qu'est-ce que ce gosse peut savoir pour détruire une des choses qui lui tient le plus à coeur ? Il se rappelle les conneries qu'il a commises dans sa vie... Il songe à Zelda. C'est ça ! Cette petite garce a dû raconter à son bel hidalgo comment il avait désespérément tenté de s'attirer ses faveurs. S'il survivait à la révélation de cette terrible époque, il se jure de torturer les deux amants durant l'éternité. Il leur ferait payer.
- Bon... c'est pas qu'on s'ennuie, mais ça sent drôlement mauvais chez vous. Les intendants, emmenez Harry et Sangoku, qu'on en finisse rapidement. On veut vérifier que tout se passe correctement.
- Hop, hop, hop... c'est quoi, ce chantage que vous voulez faire à Ganondorf ?
- Laisse tomber, Magnéto.
- Je veux savoir...
- Je t'expliquerai plus tard.
- Hé... non ! Moi aussi, je veux savoir !
Sphinx vient de sortir du passage menant au temple du feu, traînant son esclave derrière elle.
- Fichez-moi la paix. Ce n'est pas ce qui compte pour le moment.
- Bon, je commence à avoir des crampes, je sens que je vais bientôt lâcher l'albinos. Il est temps de vous activer un peu.
- Il... il a un nom... l'albinos, répondit sa victime d'une voix étouffée.
- Vous libérez Harry et vous supprimez le sortilège que vous avez infligé à Sangoku.
- Ça, mon petit, ça ne peut pas se faire. Ton copain a triché à mon jeu de devinette, son âme m'appartient. Médusa ne te la rendra pas.
Le Sourd choisit cet instant pour intervenir dans la discussion qui commence à s'enliser.
- Pour la liberté de Sangoku, ça se réglera dans un duel d'énigmes dans le terrain neutre. Sphinx, tu devras te défendre contre le champion de leur choix.
- Quoi ?!? Mais ça va pas ??? Ils vont m'envoyer Ulysse ou un expert en tricherie.
- Tant mieux... l'objectif est quand même qu'ils récupèrent leur compagnon. Je sais qu'il est inutile de te demander de faire des questions simples. Alors autant qu'ils montrent qui sont leurs cerveaux.
Sphinx n'a absolument pas l'air d'apprécier, à la différence des trois héros qui continuaient de menacer leur otage. Ils annoncent que cette alternative leur convient. On exige donc de Sphinx qu'elle donne l'ordre à son esclave de briser les chaînes qui retiennent le jeune sorcier. Après cela, Renwyck empoigne les prisonniers et disparaît avec eux. Ce n'est qu'à ce moment-là que le garçon surnommé Cyclope lâche sa prise sur le sol. Les trois garçons disparaissent de la même manière que Renwyck, dans une explosion de nuages bleus.

Chapitre 10 : Opération revanche   up

- Le Sourd ! Comment peux-tu supporter qu'on se fasse humilier de cette façon ? Ces vermisseaux ont eu un malin plaisir à se comporter en vainqueurs ! Négociations ou pas, si on les revoit, on les écrasera pour de bon.
- Du calme, Ganondorf d'Hyrule... Ce n'est pas parce qu'ils ne t'ont pas raté que tu peux te permettre de gâcher les plans de la grande prêtresse.
- Maintenant qu'on en parle... Qu'est-ce que le blondinet voulait insinuer, tout à l'heure ?
- J'en sais rien... Je suppose qu'il a rencontré des personnes se souvenant de mon enfance difficile... C'est l'époque la plus sombre de ma vie. Je suis né dans une tribu d'amazones qui ont tenté de me laver le cerveau... J'ai subi plusieurs humiliations dans ce temps-là. J'ai eu du mal à m'en débarrasser.
- L'enfance brimée... Il y en a plusieurs ici qui connaissent ça. Pas grave ! On compatit. Faut pas en avoir honte.
Les monstres commencent lentement à ranger leurs affaires. Ils n'ont visiblement plus besoin de rester au mont du Péril. Cependant, Ganondorf n'a pas envie de partir ainsi. Il éprouve encore trop de rancune contre l'elfe blond pour se retirer aussi vite. Il fait savoir aux autres qu'il compte aller rendre une visite à ses vieux ennemis. Sphinx, furieuse d'être contrainte de se séparer de ce qu'elle a durement acquis, décide de le suivre, histoire de se défouler.
- Je vais t'invoquer une version maléfique du cheval Pégase. Comme ça, on pourra voyager par la voie des airs. C'est quoi, ta première destination ?
Ganondorf pense à la jeune princesse blonde.
- Direction le palais d'Hyrule !

Les deux monstres volent seulement quelques minutes. A vol d'oiseau, la cité et le mont du péril ne sont séparés que de quelques kilomètres. Les deux viles créatures se posent sur le toit du château et examinent les environs. Ils ne mettent pas longtemps à repérer les membres de la LSH qui se prélassent dans un magnifique jardin fleuri. Un groupe de belles jeunes filles font un cercle autour de deux garçons que les méchants reconnaissent comme Scott Summers et Link. Nos deux espions se penchent pour écouter. Les deux garçons parlent de tout et de rien, mais les demoiselles rigolent à chaque phrase.
Scott : Evidemment, Pietro a tout fait pour nous gêner...
Link : Mais Scott l'a vite remis à sa place. Je me souviens encore de ta superbe réplique...
Scott : Oui, cet enquiquineur m'avait dit : "... Donnez-vous la peine de descendre", alors je lui ai dit "Toi, tu vas descendre par la voie la plus directe".
Les jeunes filles éclatent de rire.
Jeune fille : Link, tu veux encore prendre un de ces gâteaux ?
Autre jeune fille : Arrête un peu, Bunny. Tu comptes le faire engraisser ? C'est la huitième fois que tu lui en proposes.
Bunny : Et alors Raya ? Toi, tu es bien en train d'essayer de saouler Scotty.
Raya : Pas vrai ! Et puis d'abord, ce n'est que de la Sangria, c'est à peine alcoolisé.
Une autre jeune fille : Hum, hum... il y a quand même 6% d'alcool dans la bouteille que tu as utilisée.
Raya : Marcy ! Je croyais que tu avais dit que tu ne dirais rien.
Marcy : J'ai dit que je ne draguerai personne, pas que je n'examinerai pas ce que tu leur donnes.
Zelda : Les filles ! De la tenue ! Vous n'allez pas faire une scène devant tout le monde. Vous êtes des guerrières de la lune, tout de même.
Link : Ce n'est pas grave... Je reprendrai volontiers de ces gâteaux, et aussi de la boisson que vous nous avez amenée.
Scott : Moi aussi... Bon, on va reprendre notre histoire... Où on en était ?
Bunny : Tu venais de lancer ta réplique de tueur !
Scott : Ah oui, donc... Je réponds "Toi, tu vas descendre par la voie la plus directe" (nouveau gloussement chez les filles). Je l'attrape par le cou et le suspends au-dessus du vide.
Zelda : Quoi ??? Mais Pietro est notre allié ! Pourquoi tu le menaces ?
Link : Ma chérie... Qu'est-ce que nos ennemis auraient pensé si on était gentils avec un des leurs ?
Zelda : Mais Pietro n'est pas avec eux...
Link : Il fait semblant, mon coeur... Il joue la comédie. C'est notre espion, je pensais que tu avais compris.
Zelda : Mais justement, pourquoi vous le martyrisez, si c'est votre allié ?
Raya : Je vais expliquer de façon claire. Tu vois, Pietro fait croire à son père et à tous les autres méchants qu'il est aussi un méchant. Et si nos ennemis voient qu'on est gentils avec un des leurs, ils vont comprendre qu'il y a anguille sous roche.
Zelda : Mais pourquoi tu me parles d'anguilles ? Je croyais que tu me parlais de la CED et de Pietro.
Raya : ... Je craque...
Link : Mon coeur... C'est une expression qui veut dire que nos ennemis risquent de se méfier. Il faut qu'on fasse semblant que Pietro est notre ennemi...
Scott : Et il a bien mérité son humiliation. Il n'avait qu'à ne pas nous déranger pendant notre infiltration.

Le petit groupe de jeunes justiciers continuent leur passionnante discussion. De leur perchoir, Ganondorf et Sphinx n'en ont pas perdu une miette.
- Très intéressant, tout ça... Ganondorf, tu as eu une brillante idée en voulant venir ici.
- Et je viens d'en avoir une autre qui ne le sera pas moins. Si on arrive à isoler discrètement Zelda, je te promets une magnifique revanche. Cette petite idiote m'a inspiré.

Il emmène sa compagne vers l'aile droite du château. Il se souvient de l'époque où il avait envahi le château... Il s'était promené des mois durant à l'intérieur et le connaissait bien. Il se souvient parfaitement de la chambre de la jeune princesse. Il y avait passé du temps à contempler les portraits de la jeune fille et respirer le parfum de ses robes... C'était une époque où il la désirait ardemment... les temps ont changé. Sa simplicité d'esprit l'a fatigué... lorsqu'il l'avait enfin capturée et qu'il lui avait dévoilé ses sentiments, cette imbécile avait gâché l'instant en répondant qu'elle, elle n'aimait pas les pommes d'amour. Il n'avait jamais parlé de ça, mais c'est ce qu'elle avait compris. Il avait dès lors réalisé qu'il n'aurait jamais la patience nécessaire pour la garder près de lui. Très vite, son ancien amour s'était transformé en une obsession de la quête du moindre défaut, et il avait ainsi réussi à oublier cette regrettable mésaventure.

Aujourd'hui, pourtant, cela devient différent. Il a Sphinx à ses côtés, et la simplicité d'esprit de la demoiselle va enfin lui être utile. Il expose son plan à sa complice. Il leur faut attendre que la jeune fille soit seule dans sa chambre pour que Sphinx s'empare de son esprit. Ensuite, ils l'enverront semer la zizanie dans le groupe. Ils se cachent donc dans une petite pièce faisant office de garde-robe et attendent. Au bout de trois heures, des bruits se font entendre. Zelda entre, accompagnée de son elfe préféré... Les méchants les entendent se jeter sur le lit, se bécoter et... Bon, passons tout de suite à trois heures plus tard. Link s'est visiblement endormi et Zelda en profite pour se changer. C'est le moment ou jamais. Dès qu'elle entre dans la garde-robe, elle se fait accoster par la créature mythologique.
- Bonjour mademoiselle, j'ai besoin d'être renseignée... Une demoiselle aussi bien élevée que vous pourrez certainement m'aider.
- Je vais faire ce qui est en mon pouvoir pour vous aider, puisque c'est si gentiment demandé.
- Je voudrais savoir la couleur du cheval blanc d'Henri IV.
- Heu... noir.
- ... On l'a lobotomisée, c'est pas possible. Enfin... la réponse étant fausse, ton âme m'appartient.
- Hein ?
La jeune fille ne dit pas un mot de plus. Une lumière bleue enveloppe son corps et toute expression dans son visage disparaît.
- Bien joué... enfin, une énigme avec elle, c'était vraiment difficile de perdre, mais bon... Il faudrait quand même vérifier que ça fonctionne.
- Tu doutes ?
- On ne sait jamais... envoie-la prendre la Triforce de son amant.

Chose dite, chose faite. La princesse Zelda, dans sa petite tenue, s'approche du lit où dort toujours Link. Elle pose une main sur sa gorge et l'autre sur sa poitrine. Très vite, une puissante lumière dorée enveloppe le corps de l'elfe et il se réveille en sursaut.
- Mais... Zelda ! Qu'est-ce que tu fais ?
- J'obéis aux ordres, je te prends ta Triforce.
- Mais tu as perdu la tête ?
- Non... plutôt son âme, lâcha Sphinx dans un grand sourire, tout en sortant de la garde-robe.
Link, toujours immobilisé par son ancienne amante, réalise avec horreur qu'il est à la merci de ses ennemis. Cependant, ils n'ont pas l'air d'avoir envie de le tuer.
- Quoi ? Qu'est-ce que vous comptez faire ?
- On n'a pas encore vraiment d'idée... mais on a besoin de renseignements. D'abord... depuis combien de temps le fils de Magnéto est-il de votre côté ?
Le visage de Link pâlit.
- Comment ?
- Ce n'est pas une réponse ! On te demande depuis combien de temps joue-t-il les espions ?
- Mais comment savez-vous ça ?
- En vous écoutant discuter. Maintenant, réponds à la question ou j'ordonne à ta petite amie de t'étrangler.
- Plutôt mourir, je ne suis pas du genre à trahir mes amis.
- Ça... c'est pas dit, dit Ganondorf d'un air amusé.
- Pauvre beau petit blond. Tu fais pitié... On va te donner une petite chance de sauver ta copine. Une énigme... si tu trouves la réponse, tu récupères l'âme de Zelda.
- Mais avant ça, elle va me donner les Triforces qui sont en sa possession.
- OK.
Zelda obéit. Elle fait apparaître deux magnifiques triangles dorés qu'elle remet à Ganondorf. Link observe la scène d'un air désespéré. Coincé dans ce lit sans ses armes, il n'a aucun moyen de s'y opposer.
- Bien, alors beau gosse ? Tu tentes ta chance ? Une seule chose, si tu échoues, ton âme m'appartiendra aussi. A ce moment-là, nous aurons toutes les informations que nous voulons.
- Dans ce cas, pour quelle raison je participerais à ce jeu débile ?
- Pardon, qu'est-ce qui est débile ?
- Je vais te dire pourquoi, moucheron... Parce sinon, ta douce princesse sera à moi.
En prononçant ses derniers mots, il passe sa main sous la taille de la jeune fille. Link n'a pas le choix, il doit affronter la créature.
- Alors, c'est parti ! Ces créatures dominent les plaines avec leurs quatre pattes, leurs deux bras et leurs deux têtes. Qui sont-elles ?
Au bout de vingt secondes, Link répond.
- J'ai bien une idée... mais je pense qu'alors, tu as mal formulé ton énigme.
- Elle est parfaitement formulée. Tu n'es pas le premier à subir cette question et j'ai déjà subi diverses critiques. Mais cette fois-ci, il est impossible de me contredire.
- Sûre ?
- Avoue que tu ne la sais pas, la réponse.
- Si, mais je fais durer le suspense.
- Le suspense ? A quoi cela va te servir ? Je te rappelle que c'est ton âme et celle de ta bien-aimée qui sont en jeu.
- Oh...
A cet instant, des bruits de pas précipités se font entendre dans le couloir.
- Ça me servait juste à gagner un peu de temps. La réponse à ton énigme, ce sont les cavaliers et leurs chevaux.
La fumée bleue ré-enveloppe la princesse d'Hyrule. Une étincelle de vie réapparaît dans ses yeux et elle s'évanouit sur le sol.
- J'avais vu juste... mais alors, tu aurais dû dire "deux têtes, deux bras et six pattes".
- Les jambes du cavalier ne comptent pas lorsqu'il est à cheval. Elles sont inactives.
- Mais tu as demandé deux créatures distinctes. On ne peut pas ignorer les deux jambes de l'être humain.
- Bouffon... Lorsqu'il domine la plaine sur son cheval, ses jambes n'existent plus !
Les deux monstres fulminent. On commence à frapper violemment à la porte.
- Les autres morveux... Comment sont-ils au courant ?
- Disons qu'il y a dans ce château une demoiselle qui est télépathe... Je l'ai prévenue par la pensée.
- Ouais... et tu en as profité pour lui demander la réponse...
- Ça... tu peux passer ton détecteur de vérité, tu verras que je connais la réponse à cette énigme depuis longtemps. Maintenant, c'est vous qui allez morfler.
- Pas si vite, gamin... Tu as peut-être récupéré l'âme de ta petite amie, mais nous avons toujours les trois fragments de la Triforce... C'est bien mieux que l'anneau de Sauron... Et je souhaite que toi et ta petite princesse chérie deveniez nos esclaves dociles.
- Non, ordure, tu ne...
Mais Link ne peut dire un mot de plus. Lui et Zelda sont enveloppés par une puissante lumière dorée. Il tente vainement de résister, mais c'est impossible.
- Pas mal, dit Sphinx... Ça fonctionne bien ton truc.
- Oui, mais ne restons pas là.
Quelques instants plus tard, la porte explose dans un violent éclair rouge et la cavalerie fait irruption dans la pièce, en tête du groupe, le garçon qui est surnommé Cyclope.
- Il s'est passé quoi, ici ?
- Rien du tout ! Retournez vaquer à vos occupations.
L'équipe d'intervention est surprise. Les deux amants sont confortablement et tranquillement assis dans le lit. Aucune trace de lutte d'aucune sorte dans la pièce.
- Pourquoi tu as appelé à l'aide, alors ?
- Je n'ai rien fait. Ce n'est pas Zelda qui me menacerait.
- Tu as appelé Jean Grey. Tu lui as dit que des espions de la LSH s'étaient introduits dans le château.
- Je m'en souviendrais. Ta petite amie a dû faire un cauchemar. Je n'ai vu que ma douce princesse.
Les divers héros venus à la rescousse ne comprennent plus rien. Ils s'apprêtent à partir lorsqu'un homme au look de loup-garou s'immobilise.
- Je ne vois peut-être rien, mais je sens une odeur encore plus désagréable que celle de Dent-de-sabre. On dirait Attila.
- Tu l'as envoyé au tapis, Attila. Mais maintenant que tu le dis, il y a une odeur bizarre.
- Et les esprits de Link et Zelda, ils sont comme verrouillés.
- Quel hasard... je sens justement l'odeur d'une certaine lionne à plumes. On a de la visite. Montre-toi, sbire de Médusa.
Un grand silence règne dans la pièce. Le sbire en question ne donne pas le moindre signe de présence.
- Hum, Wolverine... si tu veux voir Sphinx sortir de son trou, il faut l'appeler par son nom. C'est une créature très fière.
Link reprend la parole.
- Ne vous compliquez pas la vie. Vous voyez bien qu'il n'y a personne ici. Et maintenant, Zelda et moi souhaiterions être un peu tranquilles, si ce n'est pas trop vous demander.
L'équipe ne cède pas. Ils sont bien trop méfiants et la pièce est bien trop étrange pour endormir leurs soupçons. Cependant, l'arrivée d'un autre membre de la LSH change la situation.
- Les gars, les intendants viennent d'arriver. Ils veulent un bilan de la situation et ordonnent le retrait.
- Et bien, tu vas leur dire que la CED ne s'est pas rendue et qu'un de leurs membres est planqué dans le château. On ne peut pas partir dans ces conditions.
- Va leur dire toi-même. Moi, j'ose pas discuter avec Morticia.
- Mais t'es ridicule ! Elle ne mord pas. Qu'est-ce que tu veux qu'elle te fasse ? Nous, on ne peut pas bouger d'ici.
- Et pourquoi ça ? Qu'est-ce qui te fait croire que le monstre est dans la pièce ?
- On le sent. Bon, tu vas aller voir Morticia, oui ou non ?
- Trop... trop peur.
- C'est pas vrai ! Bon, Wolverine et Jean, restez ici. Je vais aller régler le problème.
Tous les guerriers, à l'exception de l'homme loup et d'une séduisante fille rousse, sortent de la pièce. Les deux héros décident de se livrer à une inspection minutieuse de la pièce, malgré la protestation des deux Hyliens. La jeune femme se met en transe pour repérer l'esprit des monstres. Elle n'a aucun mal à repérer le Gerudo qui commence à s'impatienter. Avant que les deux combattants ne puissent faire quoi que ce soit, le sorcier lance une boule d'énergie sur la jeune fille et l'assomme sur le coup. Au même instant, le sortilège d'invisibilité qui cachait Sphinx prend fin et la féline se jette sur Wolverine. S'en suit un violent combat de pattes et de griffes (parce que le Wolverine en question fait jaillir de gigantesques couteaux d'entre ses doigts). Sphinx finit par l'assommer d'un coup de patte bien placé.
- Ne restons pas ici plus longtemps. Ils peuvent revenir. On embarque nos esclaves et on retourne à la CED.

Ganondorf utilise la sainte Triforce pour ouvrir un passage vers ses appartements privés. Le transfert se passe sans encombres. Ensuite, le seigneur des ténèbres prend soin de bien fermer le vortex. Il se retourne vers sa complice, occupée à observer la décoration des lieux.
- C'est très vide, tout ça... Il va falloir que tu y mettes un peu plus de vie.
- Ça va... je ne suis ici que depuis quoi... deux jours ?
- TROIS ! ET ON PEUT SAVOIR CE QUE VOUS FAITES ICI AVEC DES MEMBRES DE LA LSH ?
Renwyck vient d'apparaître dans le fond de la pièce. Il n'a pas l'air très chaleureux.
- Molo, ce ne sont plus des membres de la LSH. Ils sont devenus de gentils petits esclaves.
- Qu'est-ce qui le prouve ? Et comment auriez-vous fait ça ?
- Disons qu'on leur a fait subir un lavage de cerveau.
L'humeur de Renwyck ne change pas.
- Sauf qu'à présent, vous êtes accusés de trahison et de vente d'informations à l'ennemi. Nous avons ouï dire que vous vous êtes rendus dans une base adverse sans vous justifier. Médusa est furax.
- Hein ? Mais... on a agi en une seule nuit. Comment peut-elle être au courant ?
- Ça, vous allez vous expliquer auprès d'elle. Et vous prenez vos animaux de compagnie avec vous ! Hors de question de les laisser sans surveillance.
- Mais puisqu'on te dit qu'ils sont à nous, maintenant.
- Veux pas le savoir. Pas de traîtres potentiels sur l'île, c'est le nouveau décret.
- C'est quoi cette histoire ? Et pourquoi es-tu de mauvaise humeur, Wicky ?
- Heu...
Son regard sombre redevient naturel.
- En fait, on est tous crevés ici... On a passé toute la journée d'hier à pourchasser Phen, et on ne l'a toujours pas rattrapé. Le pire, c'est que Milou, en entrant dans ses pensées, a réalisé que les dossiers qu'il chapardait n'allaient pas à Sauron, mais à la LSH. Les dossiers sont là-bas.
- Quoi ?
- Et on ne sait pas comment il s'arrangeait pour les faire passer.
- Et bien, tu vas voir que nos esclaves vont se montrer très utiles, finalement. Ils seront une précieuse source d'informations, tu verras.
Le jeune garçon reste un moment interdit. Il réfléchit.
- C'est pas une mauvaise idée... mais bon, ne vous attendez pas à ce que Médusa soit indulgente. Vous ne réalisez pas, mais vous êtes sur la liste rouge, à présent. Disparaître pendant plus de huit heures, c'est plus que suspect.
- Mais de là à nous prendre pour des espions.
- Ça suffit, c'est pas moi que vous allez devoir amadouer. C'est la grande prêtresse, et je tiens à vous préciser que vous êtes en train de risquer votre peau.
En disant ces mots, il empoigne les divers personnages et les téléporte un à un devant la porte du bureau de la terrible directrice de la confrérie. Le moine Le Sourd est installé à une grande table et est plongé avec un autre intendant que Ganondorf n'avait pas encore vu dans le visionnage d'écrans de caméras de surveillance. A leur arrivée, il se redresse brusquement, surpris. Mais bien vite, son visage prend un ton dur et sec.
- J'attends les explications... Et qu'est-ce que ces deux-là font ici ? Sphinx, je croyais que les règles étaient claires... pas de membre de la LSH sur cette île !
- Ils ne sont plus de la LSH... puisque j'ai été privée de mon esclave musclé, nous sommes allés nous en chercher d'autres.
Le Sourd les regarde d'un air indécis.
- Ganondorf a fait le souhait sur la sainte Triforce que ces deux-là deviennent nos esclaves. Rien à part la Triforce ne peut briser ce genre d'enchantement.
- Et comment vous vous y êtes pris ?
- Nous sommes allés au château d'Hyrule, Sphinx a envoûté Zelda, Zelda a pris le fragment de son amant, elle me les a donnés, ensuite, j'ai fait mon voeu.
Le Sourd garde le silence. Il finit par rouvrir la bouche.
- Etes-vous conscients que vous êtes accusés d'être les taupes qui ont écoulé les dossiers vers la LSH ?
- C'est complètement ridicule. Phen s'est servi de mon dossier pour tenter de me faire chanter. Pourquoi l'aurait-il fait si j'étais son complice ? Non, lors de notre infiltration, nous avons découvert le nom de l'autre traître. Ces deux jeunes gens vont vous le confirmer.
Le Sourd regarde les prisonniers avec un soudain intérêt.
- Pourront-ils répondre à toutes les questions que nous leur poserons ?
- Toutes, sauf celles qui concernent leur personnalité. Ils l'ont perdue.
- Bien... ça va... Attendez un moment, Médusa est dans la zone neutre en train de discuter avec son homologue de la LSH. Une dernière chose... vos prisonniers vont être réquisitionnés pendant quelques temps.
Ganondorf faillit protester, mais sa compagne lui avait écrasé le pied de sa patte arrière droite. Elle lui fit signe qu'il fallait obéir et qu'elle lui expliquerait plus tard pourquoi. A cet instant, l'intendant qui regardait les caméras de surveillance tira son collègue par la manche.
- Oui, Binhord ?
- Le boss a fini : rouvre la porte.
- Bien, surveille tout ce petit monde, je vais lui expliquer la situation.

Chapitre 11 : Ganondorf craque   up

Le sourd quitta le groupe et entra dans le bureau. Quelques secondes plus tard, on y entendit une voix de femme crier férocement. Médusa semblait être de très mauvaise humeur.
- Cette... Le sourd, passe-moi un des portraits de Glasting, j'ai besoin de me défouler.
Peu de temps après, une très étrange détonation retentit dans le bureau.
- Cette petite peste... Elle se prétend tellement supérieure... elle prétend toujours qu'elle a une longueur d'avance... Cette fois-ci, c'est parce qu'elle a corrompu un de mes intendants. Ce misérable Phen. Si je le retrouve, je le change en statue de sucre, je le fais brûler pour qu'il devienne du caramel pour que les morveux hébergés par la LSH le bouffent ! Mais Glasting... Comme je la hais ! Si seulement je pouvais le lui faire payer !
- Je crois que c'est parfaitement possible...
- C'est ça... Sauf que cette fois-ci, j'ai vraiment besoin d'une idée.
- Et bien, j'en ai une.
- Tu as intérêt à ce qu'elle soit bonne. Parce que je suis d'humeur à pulvériser le premier venu. Alors, c'est quoi, cette idée ?
- Sphinx et Ganondorf sont revenus de leur escapade...
- Qu'ils viennent, ils tombent à pic. J'ai besoin d'amocher des gens.
- Laissez-moi parler, boss. C'était une mission dans les règles, et ils ont ramené des souvenirs... la sainte Triforce au grand complet et des prisonniers qui pourront vous fournir de très précieuses informations, notamment sur les taupes qui agissent sur l'île.
- Vraiment ?
- Ils m'ont assuré qu'ils ont entendu des membres de la CED parler des espions à leur service
- Qui sont ces prisonniers, et où sont-ils ?
- Il s'agit des anciens gardiens de la Triforce, Link et la princesse Zelda. Ganondorf a utilisé la sainte Triforce pour en faire des esclaves. Et tout le monde attend votre décision derrière la porte.
- ... Vraiment ?
- Vous pouvez sortir vérifier si vous voulez. Ils y sont tous.
- Inutile... fais-les tous entrer.
Le sourd sortit donc et fit signe aux membres de la confrérie d'entrer. Notre Gerudo et notre demi-lionne étaient tout de même assez nerveux. Ils sentaient que la grande prêtresse ne serait pas à prendre avec des pincettes.

La directrice de la CED, dans une de ses grandes robes noires haute couture et ses traditionnelles lunettes de soleil les attendait assise derrière son bureau. Sur le sol traînait un étrange serpentin bariolé. Ganondorf finit par comprendre en le touchant qu'il devait s'agir du portrait de la directrice de la LSH, mais ayant subi un étrange sortilège. Il frémit à l'idée de subir une telle métamorphose. Les deux méchants n'eurent pas le temps de prononcer le moindre mot. Médusa avait retrouvé tout son calme et le contrôle de la situation.
- Vos prisonniers... Ils répondront à toutes les questions qu'on leur posera ?
- Je pense que oui, sauf si cela nécessite une réflexion personnelle profonde. Ils n'ont plus d'âme.
- Je me fiche de leur âme... On va vérifier ça tout de suite, mais je veux des explications sur votre escapade injustifiée. Je pensais avoir donné des ordres quant au repli général des troupes.
- Heu... on ne les a pas entendus, ces ordres-là. Le sourd nous a dit que le problème de l'anneau était réglé et qu'on avait plus rien à faire au mont du Péril, mais pas que le repli était un ordre.
- Mon petit Ganichou... Il va falloir que tu apprennes que la moindre de mes suggestions... EST UN ORDRE. Je passerai peut-être l'éponge cette fois-ci. Ça dépendra de l'utilité de tes nouveaux copains. Amène-les.
Le Gerudo se sentit profondément vexé par ces paroles, mais il était hors de question pour lui de se laisser rabaisser par cette femme caractérielle. Il avait été le seigneur du malin. Personne n'avait le droit de le ridiculiser, pas même cette fichue grande prêtresse. Il ordonna à ses esclaves d'avancer. Medusa s'approcha doucement de l'elfe.
- C'est vrai que c'est un beau morceau... Glasting n'aimera certainement pas le savoir entre mes mains... Alors, petit blond, on va voir à quoi tu sers... Raconte-moi d'abord comment tu t'es fait capturer par Ganondorf.
L'elfe demeura silencieux. Le sorcier Gerudo se retint de pousser un rire triomphant.
- Tu m'avais dit qu'ils répondraient à nos questions.
- Oups, à mes questions, il répond... mais c'est peut-être parce que mon souhait ne l'oblige à répondre qu'à mes ordres.
- Alors tu vas lui ordonner de me répondre.
- Link, obéis à la dame. Réponds à sa question.
- Sphinx a capturé l'esprit de Zelda et lui a ordonné de livrer à Ganondorf sa Triforce et la mienne. Mon ennemi a alors souhaité que moi et ma petite princesse chérie devenions leurs esclaves dociles
- Bien... on va pouvoir tester quelque chose de sérieux... Sais-tu ce que redoute Glasting le plus au monde ?
- Oui.
- ... Et bien... c'est quoi ?
- Les grosses araignées.
- L'andouille... elle va être servie... bon, à présent, comment se fait-il que Phen ait changé de camp ?
- Il est tombé amoureux d'une intendante de la LSH, Morticia. Pour pouvoir obtenir des rendez-vous galants, il a été chercher les dossiers dont nous avions besoin et nous les a fournis.
- Tiens donc... réflexion faite, si j'attrape Phen, je le change en statue de savon et j'en fais cadeau à cette petite Morty. Comment faisait-il pour vous transmettre les dossiers ?
- Kurt l'attendait dans une des caves de Sauron. Ils faisaient les échanges puis le mutant se téléportait.
- Et aviez-vous d'autres espions à part lui ?
- Depuis mon arrivée, nous n'avions que lui et Pietro Lencher.
- Pardon ? Pietro... le fils de Magnéto ?
- Oui, lui-même.
- Pourquoi ? Pourquoi ce gamin aurait-il trahi son père ?
- Parce qu'il voulait trouver un moyen de le blesser. Monsieur Lencher n'a jamais eu une grande considération pour son fils... Ça a amené Pietro à douter de lui... et a vouloir lui prouver le contraire... mais Monsieur Lencher ne ratait pas une seule occasion de le rabrouer. Le jeune garçon a voulu se venger... faire souffrir son père.
- Et une fois de plus, je suis victime d'une tragédie familiale. Dark Vador... Végéta... et maintenant ce gamin. Pour le moment, ça suffira. Tu vas rester ici à ma disposition.
- Minute, il est à moi. Je le reprends.
- Il est réquisitionné pour le bien de la confrérie, Gannichou. Je ne prends pas la fille, estime-toi heureux. Ah... on aimerait aussi avoir la Sainte Triforce un petit moment.
- De un, ne m'appelle JAMAIS Ganichou et de deux, la Triforce, le premier qui la trouve la garde. Hors de question de m'en débarrasser, vu ?
- Vu, pas encore... mais je vais m'y mettre.
La redoutable directrice de la confrérie des esprits diaboliques enleva ses lunettes noires. Ganondorf n'eut le temps que de voir un grand éclair de lumière jaillir de ses pupilles.

Chapitre 12 : Une nouvelle menace   up

- Ganon... Ganon... réveille-toi.
- Que... Sphinx ? Que... nous ne sommes plus dans le bureau de Médusa ?
- L'entrevue s'est déroulée il y a deux jours. Bien de l'eau est passée sous les ponts, depuis.
- Mais... il n'y a pas une minute...
- Tu ne connaissais pas les pouvoirs de Médusa et sa susceptibilité, n'est-ce pas ?
- Qu'est-ce que tu me racontes ? Explique-toi plus clairement.
- Médusa porte toujours des lunettes parce que son regard est très particulier. Il pétrifie ceux qui le croisent dans la matière de son choix. C'était ton cas. Tu es devenu une belle statue d'argile et ton esprit s'est figé. Entre-temps, Médusa a confisqué les deux prisonniers plus la Triforce. Elle a envoyé un colis surprise rempli de tarentules à Glasting et a organisé une chasse aux espions. Cependant, Phen et Pietro ont filé sous notre nez. Le diablotin des x-mens est intervenu une fois de plus. Médusa, malgré Link et la Triforce, est de très mauvaise humeur. Je crains que ta punition pour manque de respect dure très longtemps.
- Quelle punition ?
- Ta statue d'argile... il y a un vieux géant nordique qui habite dans une sombre caverne... il est très doué pour la poterie. D'habitude, il façonne des créatures sur son tour de potier, leur donne vie et les vend aux membres de la confrérie. Médusa lui a remis ton corps de terre et lui a demandé d'effectuer des transformations.
Ganondorf dévisagea Sphinx avec angoisse. Le regard compatissant et gêné de la chimère ne lui disait rien de bon, le fait qu'il la trouvait, elle et l'espace autour d'elle, beaucoup trop grands aussi.
- Qu'est-ce qui m'est arrivé ?
La créature détourna le regard.
- Peut-être vaut-il mieux que tu ne le saches pas...
- Quoi, qu'est-ce que ce géant m'a fait ?
- Regarde-toi dans un miroir.
Très inquiet sur son sort, le seigneur du malin courut à l'autre bout de la salle pour trouver un miroir. En s'y regardant, il poussa un cri d'horreur. Il était devenu une grande souris noire aux grandes oreilles rondes et vêtu d'un caleçon rouge à boutons jaunes.
- Aaaaaaaaaaaaaaaaaaarg ! Qu'est-ce que c'est que ça ?
- Il t'a changé en Mickey.

Effondré, il s'effondra sur un fauteuil.
- Je vais rester comme ça combien de temps ?
- C'est hélas difficile à dire. Ça dépend de la situation. Enfin, pour te remonter le moral, dis-toi que d'autres membres de la confrérie ont subi des transformations bien plus délicates.
- Ah ?
- Par exemple, Voldemort a été transformé en Cococcinelle.
- En quoi ?
- En Cococcinelle, en adorable petit insecte rouge à pois noirs avec un noeud papillon en forme de trèfle et des petites antennes.
- Effectivement, ça me rassure... le coup du Mickey, c'est un peu plus supportable, avec des grimaces, on arrive à obtenir des effets flippants... Après une ou deux heures devant une coiffeuse, je pourrais peut-être redevenir décent. Au fait, il y a des personnes qui sont au courant ?
- Le conseil de la confrérie sait que tu es mis aux arrêts et confiné chez toi. Ils m'ont envoyé prendre de tes nouvelles. Je ne pense pas qu'ils viennent te voir...
Les paroles de Sphinx furent interrompues par des bruits à l'étage inférieur. Quelqu'un était entré par la porte principale.
- Qui ça peut être ? J'ai pas encore eu le temps d'installer un système de sécurité.
- Tu veux que j'aille le mettre dehors ?
- Oui... personne ne doit me voir comme ça.
Sphinx n'eut malheureusement le temps que de faire quelques pas. Un jeune homme blond venait de faire irruption dans le salon. En voyant la souris en culotte rouge, il s'écroula de rire. Ganondorf, lui était furieux. S'il y avait bien quelqu'un qu'il n'avait pas envie de voir pour le moment, c'était bien le lutin vert. Il tenta de briser le miroir près de lui, mais sa nouvelle enveloppe corporelle était beaucoup trop faible. Il ne fit que se faire mal au poignet.

Link finit par reprendre son calme.
- Bonjour Ganny-Mouse. T'as l'air en pleine forme.
- Qu'est-ce que tu fabriques ici ? Et d'abord, tu es sensé être envoûté.
- Médusa a décidé de briser ton sortilège.
- Rien ne peut annuler un souhait à la Triforce...
- Sauf un souhait fait à un dieu encore plus puissant que les déesses d'Hyrule... Et le dieu de Médusa l'est.
- Pourquoi aurait-elle fait une pareille chose ?
- Qui sait... les femmes sont la plus grande énigme de tous les temps. Enfin, comme il n'y avait un peu rien à faire chez elle, ma prison a été déplacée chez toi... C'est chouette, non ?
Ganondorf tenta à nouveau de s'en prendre au miroir. Qu'est-ce qu'il avait fait au ciel pour mériter un pareil châtiment ?
- Pourquoi elle t'a envoyé ici ?
- Mais parce que c'est à cause de toi que je suis ici... et parce que je le lui ai demandé. Pourquoi tu fais cette tête ? Il suffit de lui demander poliment. Elle est pas si méchante.
Devant le regard furieux de Ganny-Mouse, Link s'exclama d'un ton innocent.
- Evidement, quand on ne sait pas parler aux femmes...
- Il sait parler aux femmes, lutin de Noël, le coupa Sphinx. Et si tu tiens à rester entier dans ce bâtiment, tu restes dans les caves.
- Il sait...
Link regarde la demi-lionne d'un air étonné. Ses yeux se portent ensuite sur la souris géante, puis de nouveau sur la lionne. Ganondorf se cache les yeux... Qui sait ce que le morveux a pu interpréter ?
- Bon, ben... je vous laisse... Tu as installé une cuisine quelque part, Ganondorf ?
- Dans les caves. Je t'interdis d'en bouger.
- Et si j'en bouge, tu vas me faire quoi ? Me raconter l'aventure du "Stemboat Wyllie" ?
- Heing ?
- Il connaît même pas ce dessin animé, l'inculte... Comment t'as pu t'intéresser à un type pareil, Sphinx... Thanos, j'aurais compris, mais lui...
Pour toute réponse, la créature se transforma en véritable félin et bondit sur lui. Après une brève lutte, elle le plaqua au sol puis agrippa son col et le traîna hors de la pièce. Elle revint quelques minutes plus tard avec son apparence habituelle.
- Il m'énerve ce gosse. Non seulement il répond juste à mes énigmes, mais il se mêle de ce qui ne le regarde pas. Je vais essayer de m'arranger pour que tu n'aies pas à le garder. A la prochaine.
Elle déploya ses grandes et gracieuses ailes et se dirigea vers une fenêtre.
- Une dernière chose... Ta demeure est surveillée... On respecte ton intimité, mais pose un pied dehors et les intendants ne te lâcheront pas d'un poil.
- Merci de l'avertissement. C'est gentil d'être passée.
La créature mythologique s'envola, laissant un Ganondorf un peu désorienté. Il réfléchissait à sa nouvelle situation. Adhérer à la confrérie avait définitivement été une erreur, mais avait-il eu le choix ? Son ennemi, lui, s'était joint aux autres super héros. Il n'aurait pas tenu une minute sans l'intervention de la CED. Non, il n'avait pas eu le choix, et voilà où cela le menait. Qu'allait-il faire à présent ? Partir lui était virtuellement impossible, pas dans ce corps et pas sans sa Triforce. Et puis, il fallait admettre que le vermisseau avait mis le doigt sur une zone très sensible... A la confrérie, il y avait cette charmante créature ailée... qu'il n'avait pas envie de quitter ou de décevoir.

Le pas lourd, il descend à la cave. Sa transformation ne lui avait pas coupé l'appétit. Malheureusement, l'elfe y est déjà, et est occupé à se faire un sandwich colossal.
- Salut Ganny-Mouse, alors, tu as réglé tes affaires ?
- Ne m'appelle plus jamais de cette façon, avorton.
- Je me demande qui de nous deux est l'avorton. Non mais regarde-toi. Tu penses faire peur à qui avec un corps pareil ?
Ganondorf fulminait... pourquoi son regard ne pouvait-il pas tuer ? Et pourquoi Médusa lui avait-elle confisqué la Triforce de la force ? Semblant lire dans ses pensées, Link lui répondit entre deux bouchées :
- Je crois qu'elle voulait utiliser la grande réserve d'énergie de la sainte relique pour faire une offrande à son dieu. Si tu veux mon avis, elle doit se préparer à lancer une grande offensive contre la LSH pour doper à ce point l'innommable.
- Ça doit être frustrant pour toi de ne pas pouvoir prévenir tes copains.
- Oui, mais peut-être que je pourrais le faire dans peu de temps.
- Tu t'imagines peut-être pouvoir sortir d'ici, lutin ?
- Tout seul, bien sûr que non... ta tour est trop surveillée. J'ai besoin d'aide.
- Et tu comptes en trouver comment ?
- En demandant, tout simplement. Tu sais, en étant gentil et poli, on obtient beaucoup de choses. Pourquoi crois-tu que Médusa m'aime bien ?
- Elle ne te laissera pas quitter l'île vivant.
- Mais nous avons déjà vu qu'il était facile d'évoluer sur l'île sans son autorisation...
- Tant que je te surveillerai, tu ne quitteras pas ce bâtiment.
- Me surveiller ? Dans une enveloppe aussi ridicule qui compromet ta relation avec la créature aux mille devinettes ?
- Il ne se passe strictement rien entre elle et moi ! Ferme-la ou je t'enferme dans un placard à balais.
- Dommage pour toi... j'avais une super proposition à te faire.
- Quel genre de proposition ?
- A la LSH, je connais un type qui pourrait te rendre ta forme normale.
Ganondorf resta silencieux, mais s'efforça de faire celui qui n'avait pas entendu. Il n'était pas question qu'il se fasse avoir. Il ne fallait pas qu'il tombe dans le piège, qu'il se fasse tenter... Non, il lui fallait dénoncer l'elfe. Cela calmerait peut-être la grande prêtresse. Mais qu'est-ce qu'il disait ? Il était absolument hors de question pour lui de ramper devant cette femme au regard fatal. Il était hors de question qu'il se plie quelques instants de plus aux conditions de cette directrice tyrannique.
- Alors Ganny-Mouse ? Je tiens à te rappeler que les souris ne font jamais long feu auprès des grands chats.
- Tu vas la lâcher, oui ? Il n'y a strictement rien entre nous deux. Et d'abord, ce n'est pas un grand chat.
- C'est une demi-lionne. Jusqu'à preuve du contraire, les chats et les lions, c'est la même famille.
- Continue de parler sur ce ton et tu pourras te passer de mon aide.
- Ça veut dire que...
Mais Link n'a pas l'occasion de cuisiner la souris plus longtemps. Une détonation qui commence à nous être familière se fait entendre dans le couloir. Renwyck l'intendant entre dans la pièce. Après un regard hautain au prisonnier, il fait signe à Ganondorf de le suivre. Il l'emmène dans un salon dépourvu de fenêtres.
- Qu'est-ce que tu me veux ? Qu'est-ce qu'il y a ?
Renwyck se retourna et examina la souris géante d'un visage qui se voulait impassible.
- C'est quand même pitoyable de voir un type comme toi finir de cette façon...
- C'est quand même pas la fin... Médusa va finir par me rendre ma forme normale, non ?
- Le noeud du problème est là...
- Je suis impuissant sous cette forme... Si elle veut que je puisse me rendre utile, il faudra qu'elle me rende ma forme normale.
- C'est bien le problème... Elle n'a plus besoin de toi. Elle t'a trouvé un remplaçant. Milou fait des recherches à propos d'un certain Vaati, aussi un adversaire de Link. Enfin, notre patronne le trouve dix fois plus intéressant que toi. Tu ne signifies plus rien. Hop ! Aux chiottes le sorcier qui l'a débarrassée de Sauron.
- L'ingrate ! Et c'est qui, ce Vaati à la noix ?
- Je n'en sais absolument rien. Je n'ai pas le droit de toucher aux dossiers et Milou ne dit rien à personne sauf à Médusa et au Sourd... De plus, maintenant que Phen nous a prouvé que les dossiers n'étaient pas en sécurité, Médusa a caché les archives dans une autre dimension à laquelle on ne sait pas accéder.
- Pourquoi tu me dis tout ça ?
- Parce que nous sommes plusieurs intendants à voir ce type d'un mauvais oeil. Même si nous sommes dévoués à notre chère prêtresse, nous ne l'avions jamais vue comme ça... On s'inquiète... Il faut qu'on fasse quelque chose.
- Oui, et bien... je ne sais rien faire... pas sous cette forme.
- Mais ton copain, il peut nous aider. C'est toi qui le connais le mieux. C'est à toi de le faire parler.
- C'est pas mon copain, c'est un emmerdeur de première et je le hais.
- Mais je n'en doute pas. Il m'est aussi antipathique, mais bon... actuellement, on a besoin de lui.
- C'est marrant parce qu'il y a deux minutes, il me suppliait de lui donner un coup de main.
- Ho ! Il n'a jamais été dans nos intentions de lui faire des faveurs. Hors de question de négocier. Et puis quoi encore ? On commence par lui donner une habitation décente, et pour finir, il va nous demander de le relâcher. C'est non ! Tu ne négocies rien du tout !
- Il faudra bien que je le fasse parler.
- Tu peux promettre n'importe quoi, mais ne tiens jamais parole !
- Bon, bon... mais je tiens quand même à demander...
- Pour ta forme normale, on verra. On demandera éventuellement à Thanos, mais uniquement si tu fais du bon boulot. Songe que c'est ta peau qui est en jeu.
- Et pourquoi c'est toujours sur moi que ça tombe ?
- Parce que nous, on s'occupe de la restitution de l'anneau maléfique qui a lieu demain.
- Et les prisonniers, Link et Zelda ?
- Ils ne rentrent pas. Ils ne sont pas inclus dans les accords et la LSH ne sait probablement pas qu'ils sont ici. De plus, je crois que Médusa veut donner la fille en cadeau de bienvenue au sorcier.
- Mais ça va pas ??? Cette fille est pour moi !
Renwyck annonça qu'il avait deux jours pour régler l'histoire, puis disparut. Ganondorf retourna à la cuisine où l'elfe avait réussi à avaler son titanesque sandwich. Il venait de prendre la décision la plus folle et la plus importante de toute cette histoire.

Chapitre 13 : L'impossible alliance   up

Il commença par toiser du regard son ennemi juré. L'elfe, étonné par ce comportement, cessa de s'occuper des aliments sur la table et regarda la souris géante d'un air interrogateur.
- Un seul mot : Vaati.
- Quoi Vaati ?
- Je veux savoir ce qui te lie à lui.
- Absolument rien.
- Tu le connais, inutile de me mentir. C'est pour cette raison que Médusa veut l'engager. Alors qui est-ce ?
- Un pauvre type ! Un e... (censuré) qui ne mérite même pas de se joindre à votre confrérie.
- Et qui pourtant est un invité de choix... Vu que tu as l'air de ne pas le porter dans ton coeur, tu pourrais me dire pourquoi.
- Et pourquoi ça t'intéresse, d'abord ?
- Parce que tout le monde ici se demande pourquoi la grande prêtresse s'intéresse tellement à lui. Il paraît qu'elle lui prépare un grand accueil et qu'elle va même lui donner ta petite princesse comme cadeau de bienvenue.
- QUOI ???
L'elfe s'était redressé d'un bond. Ganondorf comprit qu'il venait de trouver le point faible du morveux.
- Pourquoi deviens-tu si nerveux ? Serait-ce un rival sentimental ?
- Pas un rival, c'est un sale pervers qui kidnappe toutes les jolies filles qui passent à sa portée. Il ne faut pas laisser Zelda entre ses sales pattes.
- On verra ce qu'on pourra faire, mais pour ça, il nous faut plus de détails dans le genre : Quels sont ses pouvoirs, ses points faibles, son histoire... tout quoi. Les intendants nous feront des concessions à cette unique condition.
- A toi aussi ?
- Ils me rendront (peut-être) mon apparence normale.
- Désolé de t'annoncer ça, mais je ne pense pas qu'ils puissent faire grand-chose qui aille à l'encontre des ordres de leur boss. Ils savent parfaitement ce qu'ils risquent à la mettre en colère. Ils ne te rendront pas ton ancienne apparence, pas plus qu'ils ne me laisseront sortir ou qu'ils feront disparaître Vaati. Les seuls qui peuvent y faire quelque chose, ce sont les membres de la LSH.
- Je sentais que tu allais me répéter que c'était la seule issue. Le mieux que je puisse faire, c'est tenter d'établir un contact avec tes copains, mais rien de plus.
- Tu penses être capable de faire une chose pareille ? Leur envoyer un message ?
- Pas moi... ton grand chat.
- Tu peux expliquer ?
- Demain, elle va devoir mener son duel d'énigmes... On lui demandera de glisser un sens caché dans ses devinettes, ou à la limite de mettre un message dans les vêtements des prisonniers à échanger. Enfin... pour que ça marche, il va d'abord falloir que tu t'excuses auprès d'elle. Je doute qu'elle ait envie de te rendre service.
- Mais c'est ta petite amie.
- CE N'EST PAS MA PETITE AMIE !!!

Les deux ennemis s'affrontèrent du regard quelques instants, mais Link finit par s'écrouler de rire.
- Désolé, mais... une souris... qui me fixe de cette... façon... c'est vraiment trop tordant.
- J'ai compris. Alors tu te débrouilleras sans moi.
- Tu renonces à changer d'apparence ?
- Oh, à tes dires, Vaati est du genre Don Juan, magicien et ambitieux. Des traits de caractères qui, visiblement, ne sont pas pour déplaire à Médusa... Puisque tu es particulièrement inquiet au sujet de Zelda, j'en déduis que cette douce jeune fille s'est retrouvée au coeur de vos conflits. et qu'ils se sont déroulé à Hyrule. Comme je n'en ai jamais entendu parler, il s'est manifesté après moi. Avec ces bases, je pense que les intendants seront contents. Ils n'auront qu'à chercher leurs informations en Hyrule après ma disparition. On n'a plus besoin de toi et moi, j'aurais fait mon boulot.
Ganondorf regarda le prisonnier qui s'était mis à tordre sa serviette de rage lorsqu'il avait fait allusion à la princesse. Le Gerudo avait définitivement compris que s'il voulait faire craquer le gamin, il devait se servir d'elle. Bien évidemment, il se rendait compte que ses informations ne suffiraient pas à contenter les intendants. Tout ce qu'il pouvait apprendre ne suffirait pas à les faire céder. Pour récupérer son apparence normale, il devait soutenir la LSH, mais hors de question d'y aller avant d'avoir pris sa revanche sur le lutin. D'abord l'humilier, le faire souffrir. Link reprit la parole :
- Tu n'arriveras jamais à convaincre les larbins de Médusa de te rendre ta forme humaine.
- Pas si j'ai les bons arguments... mais évidemment, je doute que je puisse faire quoi que ce soit pour toi ou pour mon ex.
- Qui ça ?
- Oh... ta douce princesse t'aurait-elle caché des choses ?
- Elle ne m'a rien caché du tout.
- Donc tu sais à quel point nous avons pu être proches, à une certaine époque.
- Tu mens !
- Non, c'est une certaine adorable petite demoiselle qui ne t'a pas parlé de l'époque où elle était mon invitée dans mon château.
- Zelda ne se serait jamais donnée à toi !
- Qui te dit qu'elle l'a fait de son plein gré ? Les blondes se font très facilement ensorceler, ça les rend encore plus agréables.
- La ferme !
- Qu'est-ce que tu crois ? Elle me laissait faire d'elle ce que je voulais. Notre relation fut plus torride que tout ce que tu peux imaginer. Elle a un corps si exquis, tu ne vas pas me dire le contraire.
Link commençait à perdre son calme. En serrant son verre, il l'avait fait exploser. Dans quelques instants, il serait prêt à tout pour que la souris se taise. Ganondorf décida d'en remettre une couche.
- Vaati serait capable d'en faire de même, tu ne crois pas ? Si Médusa s'intéresse à lui, c'est que ses pouvoirs de séducteur doivent être très développés. Ta douce princesse va vite t'oublier et sera très bien chez lui.
- La ferme ! Elle ne se plaira ni chez toi, ni chez Vaati, ni nulle part sur cette île. Tu te tais et tu sors d'ici.
- Je suis chez moi, gamin. Toi, tu es le prisonnier qui va voir la femme qu'il aime devenir la favorite d'un autre. C'est la vie qui t'attend si tu t'obstines.
- Qu'est-ce qui m'attend dans le cas contraire...
- Tu l'as dit toi-même... Si tes copains sont mis au courant, elle et toi avez une chance de vous en tirer. Sauf que pour qu'ils soient au courant, il va falloir que tu fasses des concessions.
- D'accord, ordure... qu'est-ce que tu veux ?
- Lorsque Sphinx viendra ici, c'est toi qui la supplieras de t'aider, et tu le feras à genoux. Lorsque la LSH sera prévenue, tu t'arrangeras pour que je récupère mon apparence normale, et après quoi, je te dirais où se trouve Zelda et je t'aiderai à la libérer. Le marché te convient-il ?
- Mmmmh... je suppose que c'est la meilleure solution. Pas vraiment le choix.
Ganondorf exultait. Il avait gagné ! Il avait réussi à soumettre le gamin ! Link était contraint de lui obéir, et cela malgré le fait qu'il soit transformé en cette chose insignifiante. Il se sentait prêt à s'ouvrir une bouteille de champagne lorsqu'il réalisa que quelqu'un les observait du pas de la porte. C'était encore ce fouineur de Renwyck. Il avait le sourire aux lèvres.
- Ce n'était pas dans ton dossier, que tu étais un fin manipulateur. C'est toujours bon à savoir. Je tiens à porter quelques modifications à votre accord.
- Mais...
- De toute façon, pour que votre plan marche sans attirer l'attention de la grande patronne, vous aurez besoin de nous, ou plutôt... que nous ne voyons rien. Je ferai en sorte que vos communications et évasions passent inaperçues, mais j'exige en retour une véritable biographie de Vaati.
- Puisque c'est ma période de bonté ! Aurais-je des raisons de refuser ?
L'intendant eut un sourire sadique, s'avança, saisit Ganondorf et Link par les poignets et les téléporta dans une sorte de bibliothèque très mal rangée. Un bruit de papier froissé les poussa à lever la tête. Sphinx était perchée au sommet d'une étagère, plongée dans un livre. Au raclement de gorge de l'intendant, elle abandonna sa lecture pour regarder ce qui se passait en bas.
- Sphinx, je suis certain que tu es très occupée, mais ces messieurs ont envie de te parler.
- Ganon... je croyais t'avoir dit que je serais occupée ce soir... J'ai mon duel demain après-midi.
- C'est de ça dont on veut te parler... Pour... le bien-être de la confrérie, il faut que tu arrives à mettre un sens caché à ton énigme qui puisse faire comprendre à la LSH que Link est ici et qu'ils doivent l'aider.
- Hein ? Mais vous êtes fous ? Renwyck ! Qu'est-ce que c'est que cette histoire ?
- Oh... ce n'est pas rare comme procédé. Disons qu'envoyer du courrier est considéré comme de la trahison, alors, à la place, on ignore certaines "traîtrises". Les intendants vous couvrent... dans une certaine mesure...
- Et comment voulez-vous que je glisse un sens caché à mon énigme ?
- Tu n'es pas celle qu'on appelle "le monstre aux milles devinettes" ? Je suis sûr que c'est à ta portée, Sphinx.
Link choisit cet instant précis pour tousser légèrement. Ganondorf se tourna vers lui d'un air furieux.
- Des réclamations, morveux ?
- Non, non... mais c'est juste que j'ai bien une idée pour l'énigme à poser...
Sphinx le regarda d'un air surpris.
- Si ce morveux a trouvé une solution avant moi, je le bouffe.
- Heu... c'est juste que... il y a un hobbit qui nous casse les oreilles à propos d'un duel d'énigmes au cours duquel il a gagné le fameux anneau unique, je commence à le connaître par coeur et...
Sphinx ne l'écouta pas une seconde de plus. Elle déploya ses ailes et vola vers une étagère de livres à l'autre bout de la salle. Elle fait tomber un livre avec sa patte et se met à le feuilleter.
- OK... "The hobbit", d'après JRR Tolkien... il a effectivement décrit cette aventure. Je vois. Après une dizaine d'énigmes, Bilbon se rappelle qu'il a ramassé un anneau en arrivant dans la grotte et pose la question suivante à Gollum : Qu'est-ce que j'ai dans ma poche ? Sur le coup, Gollum ne trouve pas, mais il finit par songer à son précieux anneau. Ne le trouvant pas, il comprend que son adversaire l'a ramassé... Ouais, on peut creuser de ce côté-là... J'imagine qu'ils vont m'envoyer un rusé du genre Ulysse, il fera très vite le lien. Il peut trouver la réponse, mais de toute façon, le sourd veut que je perde. Et ben, ce sera ma revanche sur ce vieux grincheux ! Na !
Renwyck laissa échapper un sourire amusé. Le quatuor passa un bon moment à mettre l'énigme au point, quoiqu'elle soit assez simple. Renwyck insistait sur le fait qu'elle paraisse la plus innocente possible et qu'elle ne suscite pas l'indignation de Médusa. Lorsque cela fut mis au point, les hommes voulurent se retirer, mais la lionne plaqua le jeune elfe au sol.
- Minute... comme c'est moi qui vais faire le plus gros du boulot, j'estime avoir droit à des récompenses...
- Mais euh...
- Je ne demande pas grand-chose, je veux le lutin vert jusqu'à mon duel d'énigmes. La question piège sera ma dernière, mais je veux faire durer le sport. Ce morveux prétentieux va me servir d'entraînement.
- Sphinx, tu es sûre ? Il n'y a pas si longtemps, tu m'avais dit que tu ne le supportais pas.
- Je ne le supporte toujours pas, mais j'ai besoin de me défouler, et j'aime pas le faire sur mes amis.
- On est touchés, mais ça va pas être possible. Médusa a donné l'ordre que l'elfe reste dans la tour de Ganondorf. J'ai déjà enfreint les règles en l'amenant ici. Si tu veux te servir de lui, il te faut aller le voir dans sa prison.
Link choisit ce moment pour donner son avis.
- Ganondorf, tu vas quand même pas accepter ? Si elle s'installe chez toi, tout le monde sera convaincu que vous êtes ensemble et tu n'y pourras rien.
- Je t'ai déjà dit de la fermer, morveux. C'est pas pour moi qu'elle vient, mais pour te faire souffrir.
- Et je ne veux pas ! Compte sur moi pour divulguer tous les petits secrets qui n'étaient pas dans ton dossier si elle me fait le moindre mal.
- Du chantage ? N'essaye même pas, ou tu peux dire adieu à notre arrangement. Si tu veux qu'on avertisse la LSH, tu te soumets jusqu'à leur arrivée.
- Une minute, s'exclama Renwyck. L'elfe a une autre promesse à honorer. Je le prends d'abord pour un interrogatoire. Je te le donnerai quand on en aura fini. Passe à la tour de Ganny si tu le veux toujours.
La chimère accepta dans un grognement et retourna à ses livres. L'intendant rattrapa Link et Ganondorf pour les ramener chez eux. Chacun passa la nuit à sa façon. Renwyck à questionner Link, Link à répondre aux questions, Ganondorf à prendre des notes (chose qu'il détestait. Pourquoi donc devait-il se taper le travail du secrétaire ?) et la demi-lionne à attendre que l'interrogatoire soit fini. Etrangement, Link tenait à fournir le plus de détails possibles et à faire durer son entretien avec l'intendant aussi longtemps qu'il le pouvait. Finalement, après une nuit blanche et à huit heures du matin, les quatre personnages dormaient tous à poings fermés.

Chapitre 14 : Avant le duel d'énigme   up

Vers midi, on entendit une porte grincer et des bruits de pas évoluer dans la pièce où nos héros dormaient. Renwyck se sentit secoué et réveillé.
- Hein ? Qui... que ?
Une jeune fille blonde au chignon élaboré apparut à côté de lui.
- Ah... Keana... qu'est-ce que tu fais là ?
- Je voulais savoir ce que tu faisais. Il est midi et on a une rencontre au sommet à organiser, tu te souviens ? Le duel d'énigme est dans deux heures et il faut nettoyer la zone.
- Hein ? J'ai dormi si tard ?
- J'espère que tu as au moins passé le temps d'une manière correcte. Où en sont les renseignements sur Vaati ?
- Très loin... Ce jeune elfe a su se montrer très coopératif. Nous avons tout ce que nous voulions savoir sur lui.
- Bon boulot ! Je t'attends à la zone neutre dans un quart d'heure.
- Juste une question... toi qui peux tout obtenir de Thanos... j'aurais besoin de savoir s'il serait capable de rendre un aspect normal à Ganondorf ?
- Je pense que oui, mais Médusa est contre. Si ton protégé reprend sa forme normale sans son autorisation, ça ira mal. Déjà qu'elle nous fait une crise d'autorité, ce n'est pas le moment de la contrarier. Pourquoi ?
- Pour empêcher Ganondorf de faire une connerie. On a pas besoin de problèmes supplémentaires pour le moment.
- C'est vrai que Médusa est tellement bizarre ces derniers temps. Qui sait ce qu'elle pourrait faire si on la met une nouvelle fois en colère ?
- Je sais bien. Je m'inquiète tout autant que toi de son brusque changement de comportement. Courage... Je pense avoir compris ce qui se passe. Rassemble nos alliés dans la zone neutre. Je vous raconterai ce que j'ai appris. En attendant, je dois me changer et réveiller notre duelliste. A tout à l'heure.
Kaena sourit et partit. Renwyck se retourna vers la créature mi-lion mi-aigle. Comment la réveiller sans se faire bouffer ?

Avec Ganondorf, il n'y aurait pas eu de problème, il pouvait s'enfuir en une seconde, mais avec Sphinx, c'était plus délicat. Elle avait de bien meilleurs réflexes. Il n'avait finalement que la méthode rustique, qui consistait à se mettre à l'autre bout de la pièce et à hurler :
LA REPONSE, C'EST L'HOOOOMME !!!
- NOOOOOON !!!
Sphinx se redressa en un bond. Quand elle réalisa que c'était Renwyck qui avait hurlé, elle bondit dans sa direction pour lui dévorer les cordes vocales, mais l'intendant avait le temps de fuir. A la place, Sphinx se prit la seule étagère que Ganondorf avait fait installer dans sa demeure en pleine figure. Le bruit réveilla les deux vieux ennemis d'Hyrule.
- Qu'est-ce qui se passe ? On attaque ?
- Plus ou moins, répondit Renwyck. Sphinx a failli lever la patte sur un intendant.
- Et tu l'aurais pas volé, sale fayot !
- Mais... c'était quoi ce délire de "la réponse, c'est l'homme" ?
- Oui, dit Link dans un état semi-comateux ? C'est ce que j'ai cru comprendre.
- C'est un tragique événement que seule Sphinx pourrait expliquer. Ces paroles symbolisent le pire jour de sa vie.
- La ferme ! Tu m'empêches de m'entraîner et maintenant tu me traumatises avec ces affreux souvenirs ? Tu tiens vraiment à ce que je foire ce duel, ma parole.
- Je ne faisais que te le rappeler. Il est midi, je te signale. Dans moins de deux heures, on t'attend à la zone neutre.
- Hein ???
- Allez, il est temps d'aller te changer, prendre du thé au citron et de te ré-oxygéner.
- Mais... ça te va bien de dire ça. Si tu voulais me mettre en forme, il fallait me laisser le machin vert pour que je puisse m'entraîner.
- Il a un nom, le machin vert, cria Link.
- Bon, j'y vais. J'ai du boulot. A la prochaine.
Le jeune homme disparut dans son habituel nuage bleu.
- Quand même, dit Ganondorf en se levant de la table où il s'était endormi, pour pousser un hurlement pareil, l'événement a dû être horrible.
- Hélas... je n'arriverai probablement jamais à en parler. Mon pire cauchemar est qu'il se reproduise. Depuis, j'ai appris à être vigilante et à poser des énigmes autrement plus sophistiquées que le bête "quel animal est quadrupède, puis bipède, puis tripède ?".
- Je vois, dit Link en se levant à son tour. C'est Oedipe...
- Toi, quand on ne te pose pas de questions, tu la boucles ! Prononce encore une fois son nom et Médusa ou pas, je te bouffe !
- Qu'est-ce qui s'est passé ?
- C'est...
- Le jour où elle fut déchu de son titre de déesse des énigmes.
- Je t'ai dit de la boucler, le machin vert !
- Continue de me traiter de la sorte et je risque de ne pas me montrer très coopératif pour la suite des événements.
Ganondorf jugea bon de calmer son amie. Actuellement, ils avaient tous cruellement besoin que chacun tienne sa promesse. Il ne valait mieux pas envenimer les choses. Il fallait que Link s'arrange pour lui rendre son aspect normal et pour cela, le mettre en confiance.
- Du calme Sphinx, vient manger quelque chose, je crois que c'est ce qui te conviendrait le mieux.
Alors que la lionne se dirigeait vers la cuisine, Ganondorf fit un signe vers Link en pensant très fort à une prison aux murs de verre épais. L'elfe se retrouva donc enfermé et isolé.
- Pardon, je n'entends pas ce que tu dis, gamin. Les parois de ta nouvelle chambre ne laissent pas passer le son. Si je suis sensé te surveiller durant ta captivité, autant le faire de manière correcte. Comme ça, tu ne me dérangeras plus inutilement.
Devant les gestes furieux que lui faisait l'elfe, il continua :
- Comme ça, au moins, Sphinx oubliera qu'elle a envie de te faire la peau. Tu devrais me remercier. Arrête de râler, je penserai bien à t'apporter quelque chose à manger. Ne t'agite pas tant, je ne pense pas que ta chambre soit convenablement alimentée en oxygène. Ne le gaspille pas.
Sur ce, il poussa un soupir de satisfaction et descendit aux cuisines. Le bâtiment était tout de même beaucoup plus tranquille à présent que le vermisseau était réduit au silence. Il alla rejoindre son amie occupée à déchiqueter une grosse pièce de viande. Le repas se fit dans le silence. La demi-lionne était encore sous le choc de ce désagréable réveil. Pour détendre l'atmosphère, Ganondorf lui proposa des boissons remontantes et alcoolisées qu'elle accepta. Au bout de quelques verres, sa mauvaise humeur commençait à disparaître. Le Gerudo, curieux de nature, lui demanda discrètement ce qui s'était réellement passé lors de cette journée tragique. Elle lui raconta donc sa vie à son heure de gloire, ou toute une ville était à ses pattes. On lui faisait des offrandes, des bijoux, on lui servait pour dîner des beaux imbéciles. Pour s'amuser, elle avait lancé comme défi à la ville de trouver la solution à son énigme favorite de l'animal à nombreuses pattes. Un jour, elle vit un nouveau dîner arriver. Alors qu'elle lui posait une énième fois son énigme préférée, un autre homme, surgissant de nulle part, avait balancé le rocher sur lequel elle était perchée en criant la réponse fatidique : LA REPONSE EST L'HOMME ! Surprise, elle n'avait pas pu s'accrocher et était tombée dans le vide. Durant tout le règne triomphant du sale vicieux qui l'avait eue par surprise, elle était restée coincée dans ces rochers, entre la vie et la mort, jusqu'à ce qu'un serviteur de Seth vienne à son aide.

Le sorcier était resté silencieux durant le récit. Lorsque son amie eut terminé, il lui répondit simplement par une phrase d'une philosophie insoupçonnée, surtout venant d'un homme pareil, qu'après avoir atteint le sommet de sa gloire, on ne pouvait que tomber. Cela arrivait à tout le monde, notamment à lui, et qu'elle n'avait pas à y sentir une telle humiliation. Cette réponse sembla satisfaire la demi-lionne qui esquissa un faible sourire et un petit ronronnement. Les deux amis se rapprochèrent. Le Gerudo voulut caresser les plumes de Sphinx pour la réconforter. Il fut surpris de réaliser à quel point les plumes de la créature étaient douces, et Sphinx que la souris géante pouvait être aussi sensible...

Ce bref instant de romance fut interrompu par la "lassante" apparition de Renwyck. Les deux monstres eurent juste le temps de se séparer.
- Sphinx, t'es toujours là ? Il est grand temps pour toi de te rendre à la zone neutre. Viens !
Mais avant de partir, il se retourna vers le sorcier.
- Au fait, nous avons besoin de nous réunir dans un lieu discret. On aimerait pouvoir utiliser une pièce de ta tour. Ça ne te dérange pas ? Tu peux nous arranger ça ?
- Pourquoi ça ?
- Parce que comme tu es sensé être sous étroite surveillance, le fait d'y voir une demi-douzaine d'intendants ne devrait pas trop attirer l'attention.
Quelque chose dans le regard du jeune homme suggérait à Ganondorf de ne pas refuser.

L'intendant et la lionne disparurent. Le sorcier ramassa une série de toasts et remonta surveiller son prisonnier. Ce dernier s'était adossé à une des parois et semblait bouder. Avec l'aide de son pouvoir créateur, Ganondorf modifia la structure d'une des vitres, y aménageant une petite trappe ainsi que des trous pour faire passer l'air. Il déposa la nourriture et fit mine de s'en aller. Link l'interpella.
- Tu comptes vraiment me laisser ici ?
- J'avoue que c'est terriblement tentant.
- Je risque de ne pas me souvenir que je dois t'être reconnaissant.
- Je crois au contraire que tu le seras... parce lorsque tes copains viendront te sauver (s'ils viennent), ce serait très mauvais pour ta réputation qu'ils te trouvent affalé devant un canapé avec de la nourriture, à manger... dans une situation tranquille quoi. Ils viennent te sauver et croient que tu es en danger, je te rappelle. Ils n'apprécieraient pas d'être appelés pour rien.
- C'est vrai... mais tu es sensé collaborer à ma libération si tu tiens à ce qu'on te rende un service. C'était bien essayé, mais tu ne m'auras pas à ce jeu-là.
Ganondorf se mordit les lèvres. Le morveux était bien trop malin pour se laisser faire, mais le Gerudo n'avait pas dit son dernier mot.
- Alors, comment vas-tu expliquer la situation à tes copains ? Hors de cette cage, tu n'as vraiment pas l'air d'un prisonnier qui a besoin d'une intervention musclée de la LSH.
- Je leur raconterai la vérité. Mes amis seront assez compréhensifs. Je leur dirai comment tu as osé nous kidnapper, Zelda et moi, et comment les choses ont tourné, que je suis placé sous étroite surveillance dans cette tour. Je leur parlerai de la menace de Vaati, du danger que court Zelda...
- Et moi, dans tout ça ?
- Toi, je dirai que tu nous laisses agir, nous servir de ta tour comme avant poste pour sauver Zelda et neutraliser Vaati. On s'arrangera pour t'offrir une retraite en cas de pépin et une de mes connaissances te redonnera tes traits humains.
La souris géante regarda son prisonnier pendant un long moment.
- C'est complètement pourri, ta méthode. Ils n'accepteront jamais de me couvrir.
- Ils accepteront si tu te montres coopératif et que tu arrives à les convaincre que tu ne constitues pas une menace.
- Je ne te crois pas.
- Hé ho ! La LSH, c'est le groupe des gentils... ils font confiance aux gens, leur donnent des secondes chances, pardonnent... On sait parfaitement comment retrouver et attirer les brebis égarées. Sois gentil et ils le seront envers toi.
- Mais j'ai pas envie d'être un gentil. C'est contre ma nature. Et je sais même pas comment on fait pour être gentil.
Link soupira et finit par lui répondre de le laisser dans la cage et qu'il s'arrangerait comme ça. Ganondorf ne se le fit pas répéter deux fois et quitta la pièce. Il avait d'autres choses à faire pour le moment. Renwyck lui avait demandé de préparer une salle de réunion secrète. Il l'aménagerait donc... Mais il était trop curieux de savoir ce que les intendants complotaient. Il choisit une salle aux murs épais, située au-dessus du salon où il avait enfermé Link. Il en supprima les portes et dissimula l'entrée derrière un grand miroir. Il installa dans la pièce une grande table et des fauteuils confortables, ainsi qu'un meuble faisant office de bar. Le sorcier termina la création de la salle en plaçant un tout petit conduit métallique qui lui permettait d'entendre tout ce qui se dirait dans cette salle depuis celle d'en dessous, là où il attendrait avec son prisonnier que les événements se passent.

Une fois l'aménagement réglé, il partit déambuler dans sa tour afin de la décorer. Pour le prochain passage de Sphinx, il voulait être en mesure de l'accueillir convenablement. Il se mit donc à modifier la disposition des pièces, à les meubler... Il avait décidé de créer une grande salle centrale qui allait du rez-de-chaussée au dernier étage, entourée d'un bel et large escalier. Il y installa également un ascenseur qu'il programma pour ne fonctionner qu'en sa présence. Après cela, son heure de créativité étant écoulée, il retourna dans le salon où il séquestrait son ennemi juré. Il n'aimait pas vraiment l'idée de rester près de ce misérable morveux vaniteux, mais il n'avait absolument pas intérêt à rater le passage de ses compagnons de la LSH et n'avait rien d'autre à faire.
- Ganondorf, je m'ennuie.
- Qu'est-ce que tu veux que j'y fasse ?
- Je peux pas passer mon temps assis dans cette cage à rien faire. Trouve un truc pour me distraire.
- Va te faire voir.
- Médusa, au moins, elle s'occupait de moi.
- Rien à foutre.
- Si tu ne me trouves pas un truc à faire, tu vas t'en prendre plein la face lorsque j'expliquerai la situation aux autres.
- Tu veux que je te passe un ouvrage de tapisserie, de dentelle ?
- Et ne te moque pas de moi, Ganny-Mouse.
- Je n'ai rien à te passer. Mon heure de droit de création journalière s'est écoulée. Je ne peux plus rien matérialiser.
- Ben tiens...
- Je te tiens compagnie, tu peux pas dire que je t'abandonne à ton triste sort.
- On ne peut pas dire qu'elle soit très agréable ta compagnie, Andouille.
- Bête créature.
- Débile.
- Elfe de foire...
- Gros hahuri.
- C'est avec un a, "ahuri".
- Imbécile !
Ils passèrent ainsi deux heures à s'envoyer des insultes dans l'ordre de l'alphabet.

Chapitre 15 : Après le duel   up

- Xomare.
- C'est n'importe quoi, ce que tu viens de dire, Yéti.
- Non, môssieur, les xomares, ça existe. Ce sont des espèces de chenilles amphibies gluantes.
- Ne te moque pas de moi, ces choses n'ont jamais existé en Hyrule.
- Mais c'est pas en Hyrule que je les ai rencontrées. C'est sur une île perdue au beau milieu des océans du nom d'Alkantir.
Leur brillante discussion fut interrompue par des coups de pattes à une fenêtre. Ganondorf se leva pour ouvrir à la lionne grecque.
- Alors ?
- Alors quoi ?
- Comment s'est passé le duel ?
- Hé bien... Ils ont opté pour un vieux fou qu'ils appelaient père Fourra (ou un truc du genre). A première vue, on aurait dit un vieux schnock, mais il fallait pas s'y fier. Il était encore très vif d'esprit.
- Est-ce que tu as réussi à...
- Ça s'est pas passé comme prévu. J'ai pas eu à mettre l'énigme truquée. Au sixième tour, il m'a demandé : Où sont Link et Zelda ?
- Que c'est beau, les copains. Ils ont fait ça pour moi...
- La ferme, toi ! Alors, qu'est-ce qui s'est passé ?
- Alors je me suis tue, j'ai regardé Médusa et Ren. La grande prêtresse m'a fait signe de nier l'affaire et j'ai dit que je l'ignorais. Le duel s'est terminé là-dessus. Tout le monde est parti chez soi. Le Sayen a retrouvé l'usage de ses pensées, on l'a relâché avec Potter, Médusa a récupéré l'anneau unique...
- C'est génial ! Mes copains savent que je suis dans de sales draps et s'inquiètent pour moi. Ils vont pas tarder à venir.
- Et à partir d'ici, vous allez devoir agir prudemment.
Les trois compères se retournèrent en sursaut. Renwyck et sa collègue Keana se trouvaient sur le pas de la porte.
- Je t'ai demandé une salle de réunion, tu te rappelles, Ganon ?
- Elle est prête. Reprenez l'escalier, c'est la porte cachée par le miroir, juste au-dessus d'ici.
- Bien... Sphinx, je te demanderais de quitter les lieux. L'équipe d'intervention de la LSH devrait passer avant demain. Il vaut mieux que le moins possible de membres de la confrérie soient impliqués là-dedans. Ganondorf, je te rappelle que si tu reprends ton apparence normale, tu vas avoir du mal à te justifier devant Médusa. Fais pas de conneries. Nous devrions pouvoir masquer les événements pendant au moins une semaine.
- Et après ?
- Après, il n'y a plus qu'à espérer que notre plan marche.
- Quel plan ?
- Ça ne vous regarde pas.
La conversation était terminée. Sphinx prit son envol pour rentrer chez elle, les intendants montèrent à l'étage tout en donnant des précisions à Ganondorf.
- Divers intendants vont venir te demander où se trouve le lieu de rendez-vous. Les seuls intendants qui sont sensés être au courant et que nous attendons sont Binhord, Inook, Bonbon et Dream-catcher.
- Pas les autres ?
- Les autres ne sont pas dignes de confiance. S'ils devaient être au courant, c'est que l'ennemi a eu vent de notre conspiration. Si d'autres personnes que ces intendants te demandent où nous sommes, tu nies tout en bloc. Si c'est Milou qui vient, pense à autre chose. Ne la laisse pas lire dans tes pensées.
Ganondorf opina de la tête et les deux jeunes serviteurs de la confrérie partirent.
- Ganny, c'est peut-être pas mes oignons, mais quelque chose me dit qu'il se passe des trucs louches dans votre administration.
- C'est vrai... mais on va en savoir bientôt plus.
La souris géante alla s'installer sur un fauteuil et joua avec une des pierres du mur. Il l'enleva et activa son système d'espionnage. Il fit signe à Link de se taire. On entendait Keana et Renwyck discuter.
- ... Change ça. L'entrée de la salle est beaucoup trop voyante.
- Tu crois pas que tu en fais un peu trop ?
- Un seul soupçon, Keana, un seul de la part des autres et on est mort. Ce serait la fin de la confrérie et de notre liberté, à nous, les intendants. On joue un jeu très dangereux. Tu ne t'en rends pas encore compte.
Ganondorf dut remettre la brique. Des pas se faisaient entendre dans le couloir. Quelques secondes plus tard, deux intendants entraient dans la pièce. Ganondorf reconnut Binhord et l'autre jeune fille blonde devait être Dream-Catcher. Il leur indiqua le chemin à suivre, tout en leur signalant que les intendants déjà présents en avaient probablement changé l'entrée. Ses interlocuteurs opinèrent de la tête et partirent en silence.

Ganondorf réactiva son système d'écoute.
- Alors Ren... quelles sont les nouvelles ?
- Je ne vais pas tout expliquer maintenant. Nous devons attendre Inook et Bonbon.
- Tu vas attendre longtemps. Inook a réussi à mettre un beau désordre dans la salle des trophées en faisant tomber toute une série de statues. Elle doit tout remettre en place et Bonbon a décidé de l'aider.
- C'est pas vrai ! Bon, tant pis. L'un de vous devra leur résumer la situation. Mais je vous rappelle que vos conversations ne doivent pas être interceptées.
- Ren, je trouve que tu exagères un peu.
- Je n'exagère pas. C'est vous qui n'avez aucune idée du merdier dans lequel nous sommes plongés, du danger qui menace la confrérie.
- OK, assieds-toi et explique la situation calmement.
- Commence depuis le début.
- Bien, comme vous le savez, Milou a commencé, la semaine dernière, à effectuer des recherches sur un nouveau membre du nom d'Yggdrasill.
- Ouais, je m'en souviens. Elle avait même dit qu'elle partait sur une comète du nom de Derris-Kharlan pour trouver plus d'infos à son sujet.
- Le résultat est qu'en revenant... elle n'était plus la même. Il y avait parfois des signes bizarres dans son comportement. Elle a l'air dans les nuages, un peu larguée quant aux événements de la confrérie...
- Jusque là, je ne vois pas où est le mal.
- Le problème, c'est que le mal s'est répandu. Le Sourd et Médusa sont également atteints par cette maladie étrange. Et Médusa va beaucoup plus loin que Milou, puisqu'elle prend des initiatives qu'elle n'aurait jamais prises en temps normal. Elle rassemble des forces et des hommes pour donner l'assaut sur la LSH.
Dans sa prison de verre, Link eut un bref mouvement de panique. Ses doutes se trouvaient confirmés.
- Tu es sûr ?
- Tu as vu le nombres d'éléments magiques qu'elle a donnés à son dieu pour lui donner des forces ?
- C'est vrai, il y a vingt minutes, elle mettait l'anneau unique sur l'autel des offrandes.
- Et puis, elle est beaucoup moins méticuleuse quant à la sélection des membres. Elle a accepté l'insertion d'une dizaine de nouveaux membres depuis trois jours.
- Quoi ?
- Milou a déposé des dossiers constitués en trois ou quatre heures et elle les a validés en ayant lu seulement quelques pages.
- Dingue ! Ça ne lui ressemble absolument pas. Le record de vitesse de validation était tenu par Ganondorf après deux mois de négociations.
- Soyons clairs : ce n'est plus Médusa !
Un silence se fit. Ganondorf et Link avaient tous les sens en alerte.
- Hier soir, j'ai procédé à l'interrogation d'un prisonnier de la LSH au sujet du membre auquel le boss s'intéresse le plus. Ce qu'il m'a dit le présente comme un homme très ambitieux, avide de toujours plus de pouvoir. Il est terriblement rusé et ne recule devant rien. Je pense que nous sommes victimes d'une invasion.
- Attends, qui donc aurait réussi à piéger Milou et Médusa ?
- Vaati et Yggdrasill. Keana... raconte ce que tu as lu sur ce type.
- J'ai réussi à m'introduire dans le bureau de Milou alors qu'elle était occupée dans sa bibliothèque et j'ai réussi à lire quelques pages du dossier de cet Yggdrasill. Apparemment, son âme est actuellement réduite à un petit caillou qu'on appelle une exsphère, mais cela ne l'empêche pas de posséder ceux qui restent trop longtemps en contact avec le caillou. Je pense qu'il a réussi à posséder Milou et qu'il a envoyé des hommes à lui posséder les autres.
Des bruits se firent entendre dans l'escalier. Ganondorf referma la brique et fit mine d'engueuler Link. Deux intendantes aux coiffures plutôt étranges entrèrent dans le salon. L'une avait des cheveux verts parsemés de mèches argentées et l'autre une crinière de cheveux roses.
- On est Inook et Bonbon. On nous a dit de venir...
- Reprenez les escaliers et montez. Prenez l'entrée juste au-dessus de cette pièce.
- Merci.
Les deux junkies quittèrent la salle et les deux complices se remirent sur écoute. Ils entendirent ainsi les comploteurs accueillir leurs amies et recommencer leur conversation. Renwyck répéta ce qu'il avait déjà dit à propos des deux ennemis. Lorsque l'intendant eut expliqué les intentions de Vaati et son complice, Inook prit la parole.
- Heu... Ren, je ne veux pas te vexer, mais ton scénario est tellement rocambolesque (la vache, j'aurais jamais cru sortir un mot pareil). Je suis d'accord pour dire que les boss ont pété un câble, mais de là à dire qu'ils sont possédés par deux méchant qui évoluent dans des dimensions différentes, je ne suis pas d'accord. As-tu seulement une seule preuve de tout ce que tu racontes ?
- Oui. Le prisonnier de la LSH m'a bien décrit ce Vaati, et il a fait référence à une étrange pierre qu'il tient encastrée dans une monture d'or sur sa main et qu'il en tire une grande force. Cette pierre, c'est également une exsphère. Voici la preuve qu'Yggsdrasill et Vaati se connaissent.
- Et de toute façon, ajouta Keana, Yggdrasill sait se déplacer d'une dimension à l'autre. En maniant son épée éternelle, il a même divisé une dimension en deux. Je suis prête à parier qu'il a eu l'occasion de maîtriser ses pouvoirs à la même école que Vaati.
- Sauf que j'ai entendu parler de l'histoire d'Yggdrasill. Médusa a pensé à lui il y a trois ans, lorsque la LSH a recruté son adversaire. Notre homme n'est pas du genre à envahir une confrérie d'esprits diaboliques. Il est juste un peu misanthrope sur les bords et ne demande qu'à vivre tout seul avec sa soeur.
- Il a peut-être changé depuis le temps.
- Dites, euh... je suis conscient que connaître les intentions et la nature des adversaires est important, mais il nous faut également établir notre prochaine stratégie. Comment on va leur résister, éviter de tomber sous leur influence, et comment les sauver ?
- Ne vous inquiétez pas pour ça, annonça Renwyck. Je crois que ce genre de problème saura intéresser les dirigeants de la LSH. Je suis sûr qu'on pourra bénéficier de leur "aide".
- QWA ? Tu veux que...
- Ce que je propose, c'est de les mettre au courant de la situation et de les laisser agir. Après tout, ils connaissent ces méchants mieux que nous, vu qu'ils les ont déjà vaincus une fois.
- Mais euh... ils ne vont pas en profiter ?
Ganondorf dissimula une fois de plus sa voie d'écoute. Des bruits de pas et de murmures se faisaient entendre dans les escaliers. Le Gerudo se redressa. Qui donc pouvait se promener dans sa tour de cette manière, sinon...

Link tendit l'oreille également, le visage illuminé.
- Ça... c'est pour moi.
Dix secondes plus tard, trois personnages, plus une espèce de bestiole jaune aux joues rouges firent irruption dans la pièce. Le premier des personnages devait être un jeune homme d'un peu plus de vingt ans aux cheveux roux, mais avec deux mèches noires tombant sur son visage. Le deuxième devait avoir un peu moins de vingt ans, des cheveux bruns mi-longs, attachés en une mini queue de cheval et sans aucun goût vestimentaire. Le troisième devait être un jeune adolescent de maximum quatorze ans, aux cheveux noirs et portant une casquette rouge.
- Ah... Link ! Enfin on te retrouve !
- Mais euh... Mickey ? Qu'est-ce que tu fais ici ?
Link regardait ses sauveteurs d'un air incrédule.
- Mais... qu'est-ce que vous...
- On vient te sauver voyons.
- Et tu as de la chance qu'on t'ait trouvé aussi vite.
- De la chance, tu parles... il pouvait rien m'arriver de pire.

Chapitre 16 : Le Super Commando de Libération   up

- Quelle ingratitude ! Tu sais les risques qu'on prend à se promener sur cette île pour délivrer monsieur ?
- Tu attendais quelqu'un d'autre, peut-être ?
- Ben... tout le monde sauf Lloyd.
- Tu sais, c'est pas très sympa, ce que tu viens de dire.
- Pika !
La bête jaune tenta d'envoyer un éclair foudroyer Link, mais son attaque se trouva arrêtée par la paroi de verre. L'elfe fit une grimace. Les trois sauveteurs se retournèrent vers le personnage qu'ils croyaient être Mickey.
- Et toi... qu'est-ce que tu fais à la CED ?
- Euh, les gars, laissez tombez. C'est pas Mickey Mouse.
- Hein ? Et c'est qui, si ce n'est pas lui ?
- Vous allez rire... mais vous vous souvenez du grand et diabolique Ganondorf dont je vous ai tellement parlé ? Et bien, c'est lui, mais il a eu un léger malheur.
L'équipe de libération resta sans voix quelques secondes, puis s'écroula de rire.
- Rhâââ, ne me dis pas que c'est ce truc insignifiant qui t'a donné tant de mal lors de tes récits héroïques ?
- Vous pouvez la fermer ? C'est pas mon apparence habituelle. J'ai eu des mots avec Médusa et c'est la façon dont elle me punit.
- Heu mais... si c'est vraiment... pourquoi il reste gentiment ici sans donner l'alerte ?
- Parce que la situation est devenue très compliquée. Pour vous résumer la situation, il y a des méchants encore plus vicieux qui tentent de prendre le contrôle de la CED et certains méchants, dont Ganondorf, sollicitent notre aide pour en venir à bout.
- Et pourquoi on devrait les aider ? Ils t'ont capturé, d'abord.
Link soupira. Il était face à une équipe assez lente d'esprit. Il allait avoir du mal à leur faire comprendre ce qu'on attendait d'eux.
- Lloyd ? Tu sais qui est derrière tout ça ? C'est Yggdrasill.
- Hein ?
- Il a survécu grâce à son exsphère et possède à présent le corps d'un intendant très haut placé, probablement de Médusa.
- Wow... là, c'est vrai qu'on a intérêt à faire quelque chose.
- Oui, mais quoi ?
Link soupira à nouveau, mais en s'épongeant le front.
- Brillante, l'équipe de sauvetage.
- Sois déjà heureux qu'on soit venus à ton aide.
- Je l'aurais été encore plus si c'était...
- Les filles sexy des X-mens qui venaient à ta rescousse, on sait, grogna le gamin à la casquette rouge. Mais elles étaient en mission ailleurs. Si t'es pas content, on rentre chez nous !
Le garçon que Link avait appelé Lloyd se plaça devant ses compagnons.
- Non, les gars... Vous n'avez pas idée de ce que Mithos est capable de faire. On doit le stopper.
- Et comment tu veux ? Je te rappelle que moi et mes pouvoirs ne serons probablement pas suffisants face à tous les monstres qui doivent se trouver ici. Et à part moi, il n'y a que Link, Sacha et ses pokémons et toi. On y arrivera pas comme ça.
- Piiikaaachu !
L'animal jaune envoya un éclair griller le rouquin.
- Oui, il y a aussi Pikachu, pardon Pikachu.
Ganondorf alla s'asseoir dans un fauteuil. Les choses se présentaient, décidément, très mal. Ces incapables ne pourraient rien faire pour régler les problèmes de la confrérie, et encore moins lui rendre son apparence normale. Link lui jeta un regard malheureux. L'elfe était tout aussi désespéré que lui. Il ne savait pas quoi faire.
- Bon, Link, on va commencer par te libérer.
Le rouquin étendit son bras. Une lumière étrange l'enveloppa, puis se déplaça vers la prison de verre. Les vitres disparurent en un instant. Ganondorf se redressa, surpris. Le jeune homme était plus puissant qu'il en avait l'air. Link se redressa.
- Bon, Ganondorf, lui, c'est Lanfeust... Il possède de très puissants pouvoirs. Il pourra certainement te rendre ta forme humaine.
- Oh ! Pourquoi je devrais lui rendre sa forme humaine ?
- Parce que si tu ne le fais pas, je sonne l'alerte. Il y a pas mal d'intendants dans le coin.
- Le fayot !
- Lanfeust. Il peut nous aider à sauver Zelda. Elle est retenue autre part, mais Ganondorf connaît l'endroit et les gens mieux que nous. On a besoin de lui pour réussir. Rends-lui sa forme humaine, s'il te plaît.
Les garçons de l'équipe de sauvetage regardèrent le héros du temps d'un air surpris et dans un silence religieux.
- Wow, Link a dit s'il te plaît.
- Puisque c'est si gentiment demandé...
Lanfeust ré-invoqua ses pouvoirs et enveloppa la souris géante d'une étrange boule de magie. Ganondorf se sentit soulevé du sol et perçut une douce chaleur pénétrer dans son corps. Ce n'était pas désagréable du tout. Ensuite, il sentit des picotements le parcourir. Il avait l'impression d'être chatouillé de tous les côtés. Enfin, tout cessa. Il retomba sur le sol. Il regarda l'expression des autres personnes présentes dans la pièce. Ils avaient tous un air amusé, à l'exception de Link qui se roulait littéralement de rire sur le sol.
- OK ! Qu'est-ce que tu m'as fait ? J'ai pas une tête qui faire rire, normalement.
Le rouquin semblait ennuyé.
- Mais... c'est pourtant à ça que tu ressembles, non ? Link. C'est bien ça ? C'est bien à ça qu'il ressemble.
- Il... (Link n'arrivait pas à retrouver son souffle). C'était... Il ressemblait bien... bien à ça il y a plus de 30 ans mais... tu sais, tout le monde change avec... T'inquiète, Ganon, tu as juste un peu rajeuni.
Et l'elfe repartit dans un fou rire. Ganondorf refusait d'en entendre davantage et se dirigea vers le miroir.

Il poussa un cri de rage. Pour rajeunir, il avait rajeuni. Il était redevenu ce jeune adolescent gringalet qu'il était à ses 15 ans, mais ce n'était pas le pire. Lanfeust avait visiblement jugé bon de le vêtir d'une de ses tenues d'époque, mais pas n'importe laquelle... LE costume de cérémonie. Comment ce misérable imbécile avait-il pu oser se moquer de lui ?
- Du calme, Ganondorf, dit Link en reprenant son souffle. Je pense qu'il y a une explication assez claire. Lanfeust ne t'a jamais vu. La seule image qu'il ait de toi, c'est...
- C'est quoi ?
- Une photo qui a eu beaucoup de succès à la ligue il y a trois jours... Ce jour-là, Phen avait apporté un nouveau dossier, le tien.
- Misérable larve !
Ganondorf n'y tint plus. Il envoya son poing dans le beau visage de l'elfe blond. En regardant l'étendue des dégâts, il fut étonné. Avait-il eu cette force à 15 ans ? Il semblait que Lanfeust lui avait accordé quelques petits plus pour compenser le ridicule de son physique.
- Aaargh... mon nez... mon beau nez... Tu m'as défiguré.
- Et tu l'as bien mérité, grogna Ganon.
- Il a raison. A sa place, on aurait fait pareil, approuva Sacha.
- Il était temps que quelqu'un te fasse payer pour toutes les conneries que tu racontes sur le dos des gens, ajouta Lloyd.
- Mais euh...
- Et ne fais pas ces yeux-là, le coupa Lanfeust. Non, je ne te ferai pas de chirurgie esthétique !
- Arrête au moins le saignement.
- Pfff... fillette !
- S'il te plaîîîîîît.
- Bon, d'accord.
Et en un geste de la main, le nez de Link cessa de couler. Il n'en restait pas moins brisé, mauve et enflé.
- Snif... moi qui étais beau comme un Dieu.
- Au moins, Cixi cessera de lorgner sur toi.
- Jaloux, va !

La bagarre fut soudainement interrompue par une détonation au milieu de la salle. Renwyck venait de faire son apparition. Avant qu'il ne puisse placer un mot, Sacha s'écria : "Pikachu, attaque Tonnerre !". L'intendant n'eut pas le temps de se téléporter. Il reçut l'éclair lancé par la souris jaune de plein fouet et s'effondra sur le sol.
- La vache... vous l'avez tué.
- Penses-tu ? Bien sûr que non. Le nombre de fois que Pikachu a foudroyé la Team Rocket... ils s'en sont toujours remis. Il ira mieux dans une heure ou deux.

Link commençait à paniquer.
- C'est malin. Il était de notre côté.
- Pardon ?
- On n'a pas été assez clair avec vous, mais c'est la guerre ici. L'île est divisée en trois camps : Les envahisseurs, les résistants et ceux qui ignorent encore tout. Renwyck est le leader de la résistance. Il nous a dit qu'il ne ferait rien pour nous gêner dans notre "opération".
- Et qu'est-ce qui prouve qu'il dit la vérité ?
- On l'a espionné.
- Bon...
Link était toujours aussi tendu. Il expliqua aux autres qu'il était grand temps de quitter la tour, avant de vraiment sonner l'alerte. Sacha l'arrêta immédiatement, lui disant qu'il n'avait jamais été prévu de faire une mission aussi compliquée. Les trois sauveteurs annoncèrent que pour une mission d'une telle envergure, ils avaient besoin de renforts. Ils voulaient attendre à cet endroit et envoyer un message à la LSH pour expliquer la situation. Les supplications de Link n'y firent rien. Lanfeust lui répondait qu'il avait pour ordre de leur envoyer un rapport toutes les vingt minutes et qu'il était temps de le faire.

Ganondorf commençait aussi à perdre son calme. Il était clair qu'à leur place, il aurait déjà changé de base, achevé l'intendant et se serait trouvé une planque beaucoup plus proche de l'endroit qu'il voulait attaquer. Il n'arrivait pas à croire que la Ligue des Super-Héros emploie des gens d'une pareille incompétence. Cependant, il était un peu obligé de les supporter pour le moment. Le rouquin devait absolument lui rendre son apparence. Ce dernier était justement en train de sortir une sorte de portable de sa poche pour appeler sa base.
- Allô Alpha ? Réponds ! Alpha, ici Lanfeust !
Une voix retentit alors dans la pièce.
- Allô gros bêta ? Ici Alpha... ou plutôt... ta nouvelle équipière.
Sans que le jeune homme puisse faire le moindre geste, le portable lui échappa des mains et alla voler à travers la salle. Bientôt, une silhouette se matérialisa à côté d'elle. Ganondorf ne put s'empêcher de pousser un cri de panique. Il s'agissait de la petite vicieuse Kaena.
En un mouvement brusque, elle broya l'objet entre ses ravissants doigts et regarda son public d'un regard machiavélique.
- Il n'est pas question que nous laissions la ligue envahir l'île de la confrérie. Vous êtes désormais des membres temporaires de notre équipe. Tout ce que vous ferez viendra de nos ordres.
Les garçons n'arrivaient pas à réagir. Ils étaient tous un peu trop secoués d'être menacés par une aussi fascinante créature. Il fallait dire que l'intendante possédait un corps aux courbes élégantes et fermes, ainsi qu'un visage magnifique, mais dont les yeux luisaient d'une inquiétante lueur. Elle était à la fois trop jolie pour qu'on ose porter la main sur elle et trop féroce pour qu'on ose l'approcher sans craindre qu'elle morde.
- Et heureusement que je suis arrivée à temps. Au cas où vous ne le sauriez pas, l'île est équipée de radars capables de détecter la fréquence d'émission de n'importe quel appareil. Ces machines sont aux mains des envahisseurs. Ils ont certainement déjà réalisé que vous étiez ici. Ils ne vont pas tarder à rappliquer. Vous devez partir d'ici.
- C'est ce que je me tue à leur dire depuis cinq minutes !
- Oh ça va.
- Et le premier ordre que je vous donne, c'est de la fermer pendant que je parle. Je prends les opérations en main. Vous allez me suivre, faire tout ce que je dis et nous aurons une chance de réussir.
- Mais réussir quoi ? la coupa Ganondorf. Qu'est-ce que tu veux qu'ils fassent ?
- Tu n'es pas en position de faire des critiques, gamin, le railla Link.
- J'ai au moins trente ans de plus que toi, je te signale.
- Et ben, on ne le dirait pas.
- Vous allez la fermer, oui ? Le prochain qui me coupe, il sera impuissant pour le reste de sa vie.
A part Pikachu qui avait trouvé un bol de peanuts et qui était occupé à le vider, tous les hommes se firent silencieux.
- Vous prenez les escaliers et vous descendez en vitesse. Exécution !
Le regard de braise de Kaena était suffisamment autoritaire pour que toute l'équipe se taise et obéisse sans discuter. Sacha attrapa son Pikachu au passage et ils quittèrent le salon. Ils constatèrent que les autres intendants les attendaient dans l'escalier. En voyant la nouvelle apparence de Ganondorf, leur réaction ne se fit pas attendre. Bonbon et Inook éclatèrent de rire.
- On t'avait prévenu, Ganon... Tu vas devoir assumer cette enveloppe corporelle jusqu'à la fin de l'opération.
Sans attendre sa réponse, les intendants se mirent en route. Ganondorf nota que Keana gardait Lanfeust en arrière en l'agrippant au bras. Il l'entendait chuchoter à l'oreille du rouquin : "Il paraît que toutes les maîtresses de Thanos l'ont laissé tomber pour toi, j'aimerais bien savoir pourquoi... A moins que tu ne me laisses mener mon enquête moi-même ?".
L'intendante avait-elle l'intention de se payer un peu de bon temps dans un moment pareil ? Le Gerudo soupira. Bien évidemment, ce ne serait jamais lui qui serait le beau gosse de service. Comme cela lui manquait de ne pas avoir une douce amante. Il suivit le reste de l'équipe en grognant. Toute cette histoire commençait sérieusement à l'agacer.

Chapitre 17 : Les eaux piégées   up

Le groupe finit par arriver dans la plus profonde des caves de la tour. Binhord s'approcha d'un mur en prononçant une formule magique. Le mur devint alors aussi mou que de la pâte à crêpe. Il fit signe aux autres de traverser le mur. Les garçons furent d'abord réticents.
- Pas de panique, j'ai juste rendu le mur traversable. Cela va nous permettre d'arriver dans les égouts de l'île.
- Cool, répondit Lloyd, j'aime bien ce genre d'endroit. C'est tout puant, mais c'est le genre d'endroit où chaque pas réserve des surprises. Je me souviens encore quand Zélos...
- Tu raconteras ta vie une autre fois. On doit s'éloigner d'ici le plus vite possible.
- Est-ce qu'ils sont au courant, pour les passages dans les égouts ?
- Oui et non. Ils savent tout aussi bien que nous qu'un réseau d'égout a été installé sous l'île pour évacuer les crasses de tous les divers membres. Ce qu'ils ne savent certainement pas, c'est que Binhord a une technique très spéciale qui lui permet d'établir des passages entre les bâtiments et les galeries souterraines. Je doute qu'ils songent tout de suite à fouiller les égouts. Néanmoins, ils finiront bien par fouiller l'île, et ils inspecteront aussi les égouts.
- Alors, ça sert à quoi de s'y planquer ?
- A rejoindre une autre cachette. Maintenant vas-y ! Entre et cesse de toujours tout contester.
Les nouveaux membres de la rébellion entrèrent dans le passage en silence.

Les égouts ressemblaient à ceux de la terre, à la différence que des odeurs étranges et des bruits inquiétants s'y faisaient entendre. Les parfums n'avaient rien de douteux, au contraire. On aurait dit que des jardins fleuris avaient poussé dans cet endroit insalubre. Des volutes de fumées, plus agréables les uns que les autres, parvenaient aux narines des fuyards. Les garçons de la LSH appréciaient beaucoup l'endroit, à la différence des intendants et de Ganondorf qui faisaient mine de s'asphyxier à chaque respiration.
- Comment ce genre d'odeurs peut-il se développer dans un endroit pareil ?
- Ça... ce sont les plantes... Une des inventions de Poison Ivy. Elle avait voulu créer des fleurs dont le pollen aurait un pouvoir hypnotique. L'expérience n'était pas très concluante. Les odeurs étaient envoûtantes, oui, mais elles n'avaient pas l'effet escompté. Les victimes étaient plongées dans un état de béatitude et ne réagissaient plus à rien. Ivy a revendu des plants à Voldemort qui s'en est servi pour des potions, et le reste, elle l'a balancé dans les égouts. Les plantes sont devenues carnivores et se servent de ces odeurs pour attirer et piéger leurs victimes.
- Hein ? C'est maintenant que vous le dites ?
- Oublié de prévenir.
- Heureusement que...
Mais Lanfeust ne put rien dire de plus. Ils venaient de remarquer que Pikachu et Sacha avaient disparu. Les plantes carnivores avaient frappé. Les membres de la LSH poussèrent un cri d'horreur.
- Bof, soupira Ganondorf, c'est pas une grande perte.
- Sacha, peut-être, mais pas Pikachu ! Faut les retrouver.
- On n'a pas le temps !
- On a toujours le temps de sauver ses amis.
- Mais c'est pas notre ami.
Link et Lloyd ignorèrent le sarcasme de Bonbon et sautèrent dans la rivière d'eau sale, prêts à partir à la recherche du dresseur de pokémon et de la souris électrique.
- Pas si vite !
Inook tendit les mains vers les deux héros. Une sorte de corde gluante sortit de ses paumes et alla se plaquer sur le gamin tout de rouge vêtu. Link eut le réflexe d'éviter le jet et plongea pour éviter d'autres tirs. Il ne réapparut pas à la surface.
- Malin. On a perdu l'elfe.
- Pas une grande perte non plus.
- Mais on s'en fout, qu'ils soient utiles ou non. On ne va pas éparpiller des imbéciles aux quatre vents !
- Trop tard, on a déjà paumé un gamin à casquette rouge et un machin jaune.
- Ça va ! On les cherche ! Mais si on se fait pincer, ce sera entièrement de votre faute.
Lloyd fut ramené sans ménagements sur la terre ferme et le petit groupe, diminué de trois membres, reprit son chemin.

Au bout d'une minute de marche et de recherche infructueuse, Dream-Catcher se retourna vers Binhord.
- Dis... pourquoi tu n'as pas essayé de geler l'eau, tout à l'heure ? Tu aurais pu coincer l'elfe et ça nous aurait évité bien des problèmes.
- J'ai essayé, mais il y avait beaucoup trop d'éléments étrangers à l'eau pour que je puisse la solidifier.
Au même moment, Lloyd remarqua un phénomène étrange. Ses vêtements, mouillés par les substances douteuses des égouts, commençaient à se désintégrer, et sa peau à se couvrir de grosses cloques blanches. Les intendants, loin de s'inquiéter, se mirent à rire.
- Mais c'est tout à fait normal... tu t'imaginais sortir indemne d'une baignade dans cette eau ? Il n'y a pas que des excréments dans les poubelles de la confrérie (et les excréments, c'est déjà assez dangereux). Il y a les restes de repas, l'eau des bains... et surtout, les expériences ratées de Voldemort, de Poison Ivy, du Joker... tous nos savants fous déversent leurs produits dans les tuyaux d'évacuation. Estime-toi déjà heureux de ne pas avoir été désintégré sur le coup...
- Ça va, j'ai compris... Lanfeust ?
- Oui, ne t'inquiète pas. J'ai fait ça toute ma vie avec C'ian et Cixi.
Le jeune homme utilisa ses pouvoirs pour rendre un corps normal à l'infortuné, tout en lui donnant de meilleurs vêtements.
- Mais euh... pourquoi tu m'habilles de vêtements de cuir noir ? J'aimais bien mes autres vêtements, moi.
- Un jour, tu me remercieras... t'étais vraiment trop ridicule dans ces fringues rouges.
- Mais... c'était mon père qui les avait faites.
- Merci de le signaler, le coupa Binhord. On ne fera jamais appel à ses talents de couturier. On peut avancer, maintenant ? Il y en a marre de se faire ralentir par vos conneries.
Ganondorf restait silencieux et rêveur. Le morveux s'était transformé en lépreux avec une vulgaire trempette de dix secondes. Link, qui avait plongé dans ce liquide et qui s'était enfui en faisant de l'apnée... Il devait y être resté au point une ou deux minutes... à quoi allait-il ressembler, s'il n'était pas déjà mort ? Jamais il n'avait autant eu envie de revoir le moucheron vert. Pour la première fois depuis le début de cette aventure, il était heureux d'être là.

Son air rêveur ne passa pas inaperçu. Semblant lire dans ses pensées, Bonbon lui répondit qu'elle était tout aussi impatiente que lui de voir la nouvelle apparence de l'elfe. Cette impatience semblait contagieuse. L'équipe n'attendit pas longtemps pour se remettre en marche.
Au bout de quelques minutes, ils aperçurent sur le sol la casquette du dresseur de pokémons.
- OK... il lui est arrivé quelque chose.
- Il est mort, on laisse tomber !
- Nan, on laisse pas tomber.
Mais la dispute fut interrompue par un bruit étrange. Près d'eux, quelque chose devait glisser sur le sol. Seulement, le groupe se trouvait dans une zone d'intersection d'une dizaine de couloirs. Impossible de savoir dans quel endroit se trouvait la "chose".
- C'était quoi ?
- Ça ressemblait au bruit que fait une liche.
- Mais il y a jamais eu de liche dans les égouts.
- T'avais pas dit, tout à l'heure, que tout était possible ici ?
- J'ai jamais dit ça. J'ai dit qu'avec toutes les crasses qu'on y a jetées, chaque mètre carré cachait des surprises.
- Ben voilà... des surprises comme des liches ou des choses encore plus douteuses.
- Mais vos gueules ! Avec tout le bruit que vous faites, on peut pas repérer la chose.
- Et la chose, elle, elle peut pas nous rater.
Les diverses personnes se regroupèrent pour mieux surveiller les environs. Il était à présent évident qu'une chose se déplaçait en se traînant sur le sol. Manque de chance encore une fois, la lumière commençait à baisser. La chose pouvait être dans le même couloir que nos héros, ils ne pouvaient plus la repérer.
- Lanfeust, qu'est-ce que tu attends pour nous matérialiser une boule de lumière ?
- T'as pas peur de ce que tu risques de voir quand elle apparaîtra ?
- Vous pouvez pas la fermer ? C'est pas le moment de jouer à faire stresser les autres !
- Des intendants qui paniquent dans leurs propres égouts ? C'est du joli !
- Oh ça va ! On sait très bien que c'est la même chose dans vos décharges. Vous n'êtes pas plus propres et vos intendants n'ont pas plus de sang froid.
Ganondorf, lui, était plutôt excité par la tournure des événements. Qu'est-ce qu'il aimait les couloirs sombres avec une vilaine bêbête cachée dans l'ombre. Ça lui rappelait l'époque de la domination d'Hyrule, où il avait peuplé les temples sacrés de vilaines bestioles pour jouer avec les nerfs de Link. L'endroit où il s'était le plus amusé, c'était dans le temple de l'ombre. A chaque nouvelle pièce, le vermisseau devait guetter le moindre signe pouvant le renseigner sur les horreurs qui l'attendaient. Lorsqu'il tombait sur des remorts ou des grosses baffes invisibles, c'était le summum. La seule différence, c'était qu'à présent, c'était Ganondorf qui avait le mauvais rôle (à y réfléchir, l'elfe était peut-être dans la même situation un peu plus loin).
- Qu'on fasse de la lumière et qu'on en finisse.
- Bon... vous l'aurez voulu.
Et le rouquin fit apparaître une petite boule dans sa main, tout aussi brillante que la lune. La lumière envahit le couloir... et révéla une gigantesque plante carnivore sur le point de leur bondir dessus.

Il y eut un cri d'horreur général.

Lanfeust eut tout de suite le réflexe de lancer un rayon calorifique vers la plante. Le rayon frappa le monstre à la tête, ce qui eut pour effet de lui faire pousser un puissant gémissement. Cela ne lui avait malheureusement pas fait beaucoup de dégâts. Une fleur vint remplacer celle qui venait d'être détruite et des volutes de fumée colorée commençaient à se répandre dans l'étroit couloir.
- Il a ouvert les poches à spores, ce con !
- Comment je pouvais le savoir, moi, que les spores étaient liées à sa fleur principale ?
Mais Binhord et Lanfeust ne purent pas s'insulter bien longtemps. Le pollen de la chose faisait déjà son effet. Les intendants et héros s'effondraient un à un. Lanfeust tenta une dernière fois de lancer un sort, mais la fumée était la plus forte. Comme les autres, il perdit le contrôle de ses pensées et de son corps.

Alors que tout semblait perdu, une voix surgit de nulle part : "Roucarnage, utilise ton attaque tornade pour dissiper la fumée !" Un brusque coup de vent rendit l'atmosphère plus respirable. "Et maintenant, Dracofeu, attaque lance-flammes ! Détruis la plante et ses spores avant qu'elles ne fassent plus de dégâts". Une violente gerbe de flammes traversa le couloir et exécuta en quelques secondes l'ordre de la voix. La plante carnivore poussa un cri strident et se mit à brûler. La voix ordonna à Roucarnage de produire une nouvelle tornade pour détourner la fumée et la plante carnivore qui avait failli tuer la petite équipe de résistants ne fut plus qu'un mauvais souvenir et un tas de cendres. Les diverses victimes de la plante commencèrent à se relever et à se remettre des spores paralysantes. Dans l'ensemble, ils étaient tous terriblement heureux d'avoir échappé à une bien pénible fin, à l'exception de Binhord.
- Tsss, autant laisser un parcours fléché à nos poursuivants. Une pareille fumée va nous mettre toutes les patrouilles de l'île sur le dos. Qui est l'abruti qui a réussi à faire encore plus de conneries que Landouille de Troy ?
Les autres intendants poussèrent un soupir d'exaspération et se retournèrent vers leur sauveur.

Il s'agissait ni plus ni moins du dresseur de pokémon qui avait récupéré sa casquette et qui était occupé à la réajuster. Lloyd se jeta sur lui pour le remercier.
- Whaouw, Sacha ! T'as été un as sur ce coup-là.
- Ouais, c'est vrai... je suis assez content.
- Pika !
- Tout juste à temps, c'est génial !
- Sauf que si ce morveux n'avait pas disparu, on n'aurait pas eu à affronter la plante carnivore.
- Arrête un peu d'être aussi pessimiste, Binhord. Il a bien réussi à nous prouver qu'il servait à quelque chose.
- Et au fait, où est-ce que tu étais passé ?
- Oh, désolé... j'avais vu passer un groupe de Paras, ça me manquait au Pokédex, il m'en fallait absolument un. J'ai complètement oublié le reste et je les ai suivis. Maintenant, au moins, j'ai capturé un PARAS, dit-il en prenant une pause triomphale.
- Whééé, trop cool !
- Pika pikachu !
- Oki, mais maintenant, si jamais tu traînes encore en arrière, on t'abandonne vraiment.
Sacha et Lloyd firent mine d'ignorer la menace de l'intendant colérique et se mirent à examiner les données du pokémon sur le Pokédex. Le groupe se remit en marche, mais au ralentis parce que Sacha avait décidé de sortir sa nouvelle acquisition de sa pokéball pour lui faire gagner un peu plus d'expérience (mais un crabe avec des champignons sur le dos, ça avance pas très vite).

Chapitre 18 : La plus merveilleuse créature du monde   up

Le groupe continua sa marche pendant plusieurs minutes. Tous les membres évoluaient en silence, à l'exception du nouvel animal de compagnie de Sacha. Le paras n'arrivait pas à s'empêcher de pousser des couinements sonnant comme des "Parasparasparasparasparas...". Ce bruit régulier commençait à en agacer plus d'un.
- Fais taire ta bestiole, grogna Binhord.
- Mais quoi ? Qu'est-ce qu'il t'a fait, Paras ?
- Il me tape sur les nerfs et il va me mettre de mauvaise humeur.
- Ah, parce que tu es de bonne humeur en ce moment ?
- Tu tiens vraiment à me voir énervé ?
Sacha comprit l'insinuation de Binhord, mais continua de prendre la défense de son crabe à champignons.
- Paras couine parce qu'il est à l'aise.
- Et s'il continue, il ne sera jamais plus tranquille nulle part !
- Mais non, t'as rien compris, Binhord, le coupa Inook. Sacha veut te faire comprendre que la bestiole peut nous aider à repérer des ennemis.
- Et comment veux-tu qu'on communique avec cette sale bête ?
- Justement, on a qu'à l'écouter. S'il s'inquiète, son inquiétude se fera entendre dans ses cris.
- J'ai envie de me suicider.
Mais le groupe passa outre les plaintes de Binhord. Sacha fut autorisé à garder son paras hors de sa poké-ball, à condition que le garçon tienne son animal dans ses bras (parce qu'ils avanceraient vraiment pas, sinon). Le petit crabe ne s'en trouvait que plus réjoui et continuait de couiner de bonheur, au grand désespoir du maître de l'eau.

Le calvaire ne dura cependant pas longtemps. Au bout d'une minute, le pokémon se mit à s'agiter. Sacha interpréta ses cris comme la perception d'une approche ennemie. Effectivement, quelques secondes plus tard, des bruits de pas et de voix se faisaient entendre. Les équipes d'intervention de l'île arrivaient, des deux côtés.

Binhord réagit au quart de tour. Il étendit la main vers le mur qu'ils longeaient. Sa paroi devint aussi molle que celle de la cave de la tour de Ganondorf. Les rebelles purent le traverser et échapper ainsi à leurs poursuivants.
- On fait quoi, maintenant ?
- Ils nous cherchent dans les égouts, plus à la surface.
- Inook, tu veux qu'on sorte à l'air libre ? T'es pas bien ?
- C'est tout de même mieux que d'attendre ici qu'ils viennent nous chercher avec des renforts et tout le tralala de sécurité.
- D'ailleurs, où on est ? Dans les fondations d'une autre tour ?
- Oui, répondit Binhord en examinant les alentours, et je dirais que nous sommes chez les vétérans. Les pierres sont vieilles et les fondations sont primaires.
- Ça va... Seth est plutôt sage. A condition de lui expliquer immédiatement la situation, il nous aidera.
- Oui, allons le voir.
Et les intendants se dirigèrent vers les escaliers. Ganondorf et les trois héros de la LSH restèrent un peu en retrait. Ils se consultaient du regard pour savoir ce qui allait encore les attendre. Keana revint auprès des hésitants, agrippa Lanfeust par le bras et tout en le regardant d'un regard inquiétant, elle leur ordonna de les suivre. Lloyd, Sacha, Pikachu, Paras et Ganondorf étaient donc coincé entre les intendants qui avaient un air plus grave et déterminé que jamais. Keana retenait Lanfeust à l'arrière, et de temps en temps, on pouvait l'entendre dire des phrases du genre : " Et tous ces beaux muscles, tu les as eus comment, beau gosse ? Est-ce que c'est tout aussi musclé en dessous ? Je peux vérifier ?"

La petite troupe grimpa un escalier en colimaçon et arriva dans un endroit surprenant. Ils étaient dans une cour intérieure garnie de fontaines, de statues et de plantes. Les pavés du sol étaient assemblés en mosaïque et les murs des alentours étaient en marbre blanc. Qui aurait pu imaginer un jardin pareil sur l'île de la Confrérie des Esprits Diaboliques ? Un bruit se fit entendre. Quelqu'un se trouvait près d'une des fontaines. Les membres du groupe se retournèrent lentement.
- Encore des intrus sortant de la cave ? Mais comment peuvent-ils tous en sortir ? Il y a un passage secret ou quoi ?
Ganondorf déglutit. Cette voix... il la connaissait trop bien à présent. Non ! Déesses, faites que ce ne soit pas elle. S'il y avait bien une personne qui ne devait pas le voir en gringalet de quinze ans, c'était bien elle. Il ne fallait pas qu'elle le voie dans une apparence aussi faible, aussi ridicule.

Mais lorsque ses yeux se posèrent sur elle, il eut un choc.

Car Sphinx (c'était elle), se baignait sous sa forme humaine et dans le plus simple appareil, et quelle forme humaine. Ganondorf était prêt à jurer sur la Triforce qu'il n'avait jamais vu un corps aussi parfait, aussi gracieux, aussi désirable. Il se mordit la langue. "Non, mon vieux. C'est Sphinx, c'est ton amie, tu n'as pas le droit de nourrir de pareilles pensées à son égard". Il jeta un coup d'oeil à ses compagnons de voyage, et constata que Lanfeust, Binhord et Sacha avaient eu le même réflexe que lui. Ils étaient plantés comme des piquets, semblant avoir perdu l'usage de la parole. Lloyd, lui, n'avait rien compris à ce qui se passait et paraissait parfaitement indifférent à la merveilleuse créature qui commençait à sortir de son bain. Il était plutôt occupé à faire des signes à Sacha pour essayer de le ramener sur terre.

La voluptueuse créature était à présent sortie de la fontaine, et se promenait devant les fugitifs sans faire aucun geste de pudeur. Sa poitrine était dissimulée sous un large pectoral et son bassin était recouvert d'une large et simple ceinture d'or. Ganondorf pouvait donc observer à loisir ses élégantes formes et sa peau mate luisante d'huiles parfumées. Il se surprit à s'imaginer l'effet que cela devait faire de passer ses doigts sur son dos. Une fois de plus, il se rappela à l'ordre. "C'est Sphinx, c'est ton amie. C'est la première femme qui t'apprécie pour ce que tu es et sans contraintes. Tu dois la respecter". Les intendantes ne semblaient pas de l'avis du jeune Gerudo.
- Sphinx, nous te prions de t'habiller et de nous conduire au chef des vétérans, Seth.
- Mais je suis habillée.
A cet instant, Ganondorf vit Dream-Catcher frapper violemment Binhord dans les trésors de famille. Lui-même eut du mal à contrôler... à se calmer, quoi.
- Tu appelles ça t'habiller ?
- C'est une tenue d'intérieur très courante chez les femmes en Egypte. Je suis dans mes quartiers, je fais ce que je veux.
Là, le jeune Gerudo crut entendre Sacha chuchoter à l'oreille de Lloyd : "Tu crois que Papyrus a besoin d'aide ? Y'aurait pas une invasion à repousser" ?
- Et d'abord, c'est qui, ces types qui vous accompagnent ? Je les avais jamais vus sur l'île.
- Ce sont des membres temporaires de la confrérie, plus Ganondorf. Maintenant, merci de ne pas te balader en petite tenue devant tous ces hommes.
Sphinx ne l'écouta pas. Au nom de Ganondorf, elle avait examiné chacun des intrus. Ganondorf avait tenté de se dissimulé derrière Lanfeust, mais il était trop tard. Dès que la belle créature à tiers humaine avait croisé son regard, elle avait compris. Elle ne rit pas, ne se moqua pas. Elle s'approcha juste de lui, le regarda d'un air souriant et lui proposa de lui donner une nouvelle tunique, l'ancienne s'étant royalement salie dans les égouts. Jamais le Gerudo ne fut aussi soulagé et plein de gratitude envers quelqu'un. Sphinx était décidément une femme merveilleuse.

SphinxLes intendantes féminines n'avaient cependant pas la patience d'attendre la séance d'essayage. Avec des mots pleins de menace, plus une interdiction de la part de Keana de poser la moindre question à Lanfeust, elles exigèrent d'être conduites à Seth, et Sphinx dut s'exécuter de mauvaise grâce.

Cependant, avant de quitter la salle, elle demanda aux intendants :
- Si vous arrivez de la cave, vous avez dû arriver par le même chemin que le machin bleu.
- Quel machin bleu ?
- On a paumé le machin vert, mais pas de bleu. On n'en avait pas avec nous.
- Et ce truc que j'ai intercepté il y a dix minutes ?
La chimère antique se dirigea vers un puits et y plongea la main. Elle en retira un... schtroumph qui n'avait pas l'air de bonne humeur.
- Hé, mais c'est un schtroumph ! s'exclama Lanfeust. Qu'est-ce qu'il peut bien faire ici ?
- Un quoi ? répondit Ganondorf.
- C'est le schtroumph grognon, on dirait.
- Il parle pas, c'est peut-être le schtroumph muet.
- Je suis pas un schtroumph !
- Ouah, il a parlé !
- Mais cette voix... c'est celle de...
Ce fut au tour de Ganondorf de se rouler de rire sur le sol en compagnie de Sacha et de Lloyd. Il se souviendrait de cet instant comme le meilleur de toute sa vie. Après avoir subi tant d'honteuses transformations, comme cela faisait du bien de voir ses pires ennemis en souffrir à leur tour. Il remerciait tous les dieux de toutes les dimensions de lui avoir permis de voir Link métamorphosé en cette espèce de gnome bleu à pantalon et bonnet blanc.
- Tu portes bien ton surnom de "lutin", à présent.
- Tu peux parler ! Ça se voit que tu ne t'es pas tellement regardé lorsque tu étais transformé en Mickey.
- Mais je ne suis plus cette stupide souris.
- A la place, tu es un ado boutonneux et c'est pas mieux.
- Ça suffit ! Maintenant qu'on a récupéré notre boulet, on aimerait avancer. On a un truc urgent à faire.
Sphinx posa sa prise sur le sol. La découverte de son identité l'avait mise de bonne humeur. Ce fut donc d'un pas leste dont Ganondorf put admirer la grâce qu'elle conduisit ses hôtes à son supérieur, le redoutable dieu des déserts et de la désolation d'Egypte pharaonique.

Chapitre 19 : Un plan pourri   up

Quelques escaliers de marbre plus loin, ils arrivèrent devant une grande porte de cuivre à ornementation géométrique. Arrivée devant cette porte, Sphinx reprit sa forme la plus courante, celle de lion ailé à tête féminine. Elle donna un coup de patte sur la porte et celle-ci s'ouvrit silencieusement.

La salle était gigantesque. Elle devait bien faire les dimensions d'un terrain de football et son plafond s'élevait à une trentaine de mètres de haut. Elle était parsemée d'énormes colonnes de pierres en forme de lotus et ornées de bas-reliefs et de hiéroglyphes. La salle était éclairée par des petites fenêtres juste en dessous du plafond. Les nouveaux venus se sentaient vraiment minuscules dans cette forêt pétrifiée. A l'autre bout de la salle se trouvait un grand autel avec un miroir en son centre. Seth y était occupé à pratiquer toutes sortes de sortilèges sur des statuettes. Lorsqu'il se rendit compte de l'arrivée des intendants, il fit tout disparaître dans un nuage de fumée et se retourna. Il balaya le groupe du regard et y repéra le jeune Ganondorf.
- Je compatis, mon pauvre vieux. Tiens bon. Ce qui ne tue pas rend plus fort, et le ridicule ne tue pas.
- T'insinues que je suis ridicule ?
- Ouaip. Mais vous n'êtes pas ici pour me parler de ta punition, tout de même.
- Nan, répondit Binhord. On est là pour des affaires beaucoup plus graves qui concernent toute la confrérie.
- Et que voulez-vous que j'y fasse ?
- Que tu choisisses ton camp. Celui de dangereux intrus qui ont réussi à prendre possession de l'esprit de Médusa ou du nôtre.
- Quoi ? Il est arrivé quelque chose à Médusa ?
Ganondorf fut surpris de la réaction du dieu du Chaos. Il avait l'air de tenir à cette directrice despotique. Sphinx s'approcha de lui pour lui expliquer que Médusa faisait partie de leur famille. Tout comme elle, la gorgone avait été recueillie par le dieu à tête rouge et formée par ses soins. Si elle était à présent la directrice de la CED, c'était grâce aux enseignements et aux efforts de Seth.
- Médusa est un peu ta soeur, si je comprends bien.
- Oui, on peut dire ça. Elle était déjà là lorsque je suis arrivée, et elle s'est pas mal occupée de moi avant de gravir les échelons de l'administration de l'île.
Pendant ce temps, les intendants étaient occupés à expliquer à Seth la situation. Il écouta en silence et en hochant la tête. Quand Inook eut terminé, celui-ci annonça qu'il était parfaitement disposé à les aider. Si on s'en prenait à son poulain, c'était à lui qu'on s'attaquait et il n'en était pas question. Il fit signe aux intendants et aux membres de la confrérie de le suivre dans une autre salle, non sans avoir fait appel à des créatures ressemblant assez fort à des effrois afin de surveiller les membres provisoires.

Ganondorf put donc enfin quitter la bande de débiles de la LSH. Son soulagement fut cependant de courte durée, car au moment de changer de salle, il entendit Lanfeust consentir à rendre à Link sa forme normale. Il se faisait décidément rouler sur toute la ligne.

Ils furent conduit dans une petite salle sombre éclairée par des lampes à huile. Seth leur annonça que la pièce était isolée du bruit et qu'ils y seraient tranquilles. Tranquilles, pas tout à fait, puisque Renwyck, l'intendant téléporteur, arriva à les y rejoindre. Il avait l'air parfaitement remis de "l'attaque tonnerre" de la bestiole jaune. Tout ce petit monde étant réuni, ils commencèrent la réunion. Ils firent d'abord le point de la situation. Seth n'avait pas encore entendu parler d'une infiltration ennemie, donc peu de monde sur l'île devait en être au courant. Cela leur permettrait de circuler avec une certaine aisance sur l'île, sans crainte de dénonciation. Renwyck leur annonça par la même occasion qu'il avait été faire un tour au quartier des intendants pour savoir de quoi il en retournait. A son étonnement, Médusa n'avait envoyé que son équipe de chasse à la recherche des intrus. Quand il pensait aux moyens mis en oeuvre pour coincer Phen et le fils de Magneto quelques jours auparavant, ceci était vraiment des plus étranges. De plus, les services de surveillance n'avaient pas l'air d'avoir remarqué l'implication des intendants renégats dans les événements. Ça leur laissait pas mal de liberté, puisque les intendants pouvaient encore jouir de tous leurs privilèges.

Renwyck ne voulait cependant pas attendre que les choses se compliquent dans le sanctuaire des vétérans. Il voulait aller de l'avant et se débarrasser des envahisseurs le plus vite possible. Ses compagnons l'approuvèrent. Ils ne pourraient probablement pas profiter longtemps de ce calme et devaient saisir leur chance. Ils décidèrent alors de faire venir dans la pièce les deux membres de la LSH connaissant le mieux leurs ennemis. Link (qui avait retrouvé son apparence normale, à la grande fureur de Ganondorf) et Lloyd durent expliquer en détail les personnalités de Vaati et d'Yggdrasill et surtout, exposer la méthode qu'ils avaient utilisée pour les vaincre. Pour Yggdrasill, il ne semblait pas y avoir de problème. Il suffirait de le tabasser jusqu'à ce que mort s'en suive tout en évitant ses puissants sorts de lumière. Pour Vaati, ça promettait d'être un tantinet plus compliqué. Link avait le don de tomber sur des ennemis dotés de puissants systèmes de défense et il fallait à chaque fois passer un bon moment à trouver le point faible de l'ennemi et la méthode pour l'atteindre. Heureusement pour eux, Vaati n'était guère original et son point faible se révélait toujours être les "yeux".

Ces informations étant mises sur la table, Renwyck annonça son plan. Les intendants retourneraient à leur quartier pour surveiller les événements et tenter de découvrir la stratégie de l'ennemi. Ils couvriraient ainsi, avec l'aide des membres vétérans de la CED, les déplacements des "héros" de la LSH dans leur assaut contre les envahisseurs.
- Hé, ch'uis pas d'accord ! Il a jamais été prévu qu'on aille affronter ces types, s'exclama Link !
- Mais vous servez qu'à ça, vous, les membres de la LSH. Faites votre boulot pour une fois, et éliminez les vilains pas beaux mégalos !
- Je proteste !
- T'as pas le choix, mon p'tit. A moins que tu préfères voir ta jolie copine devenir l'esclave de Vaati.
Ganondorf avait lâché ça machinalement, mais il se félicita tout de suite de sa trouvaille. Invoquer la détresse de Zelda était l'argument parfait pour soumettre l'elfe. En effet, après lui avoir jeté un regard assassin, Link accepta le plan de Renwyck, mais non sans répéter six fois de suite que c'était un plan pourri. Malheureusement pour Ganondorf, il ne put profiter de sa victoire bien longtemps, car Binhord lui annonça qu'il allait accompagner les "héros".
- Mais euh ? Pourquoi moi ? Pourquoi je devrais traîner avec cette vermine ?
- Tu sais ce qu'elle te dit, la vermine ?
- Ils auront besoin d'un guide et nous qu'un chaperon les assiste. Et puis, je te rappelle que tu es en disgrâce à la ligue. Sauver Médusa sera la meilleure manière de te racheter.
- Je te hais.
- A ton service.
- Mais je ne suis membre de la ligue depuis seulement une semaine. Comment voulez-vous que je fasse le guide ?
- Je t'accompagnerai.
Ganondorf se retourna vers Sphinx. Il n'arrivait pas à croire que cette si superbe et intelligente créature soit si gentille et serviable. Pourquoi donc une femme pareille était-elle prête à tout pour l'aider ? Son admiration et sa gratitude pour Sphinx augmentaient de minute en minute. Il fut tiré de sa rêverie par Renwyck qui annonça que les détails de l'opération étaient réglés et qu'on pouvait immédiatement commencer l'opération "expulsion".
- Heu... Ren, le coupa Keana, t'as rien de mieux, comme nom d'opération ?
- Elle a raison, c'est pas très original comme nom.
- C'est pourri, même.
- T'as mieux à proposer, peut-être ?
- Ouais, dit Link. Je propose : "Triomphe de la LSH".
- C'est complètement naze !
- Comment tu fais pour proposer des conneries pareilles ?
- Hé ho, c'est pas le moment de se disputer, essaya de placer Inook.
- On dit ce qu'on veut !
- Renwyck, il est trop con et Link aussi !
- Vos gueules !
- Et si on baptisait l'opération : "Y'en a marre, qu'on en finisse" ?
Tout le monde se retourna vers Ganondorf. Il s'en voulut immédiatement d'avoir lâché ces derniers mots. Cependant, sa proposition non intentionnelle avait fait mouche. Pour une raison qu'il n'arrivait pas à saisir, il avait réussi à satisfaire tout le monde et à les calmer.
- OK, ça sonne bien. L'opération "Qu'on en finisse !" est commencée.

Ganondorf poussa un soupir de désespoir et les protagonistes du combat final partirent à leur postes. Le Gerudo se retrouva une fois de plus coincé avec les incapables de la LSH, mais pour sa consolation, il était accompagné de son amie.

Vingt minutes plus tard, il se trouvait avec Sphinx, Link, Lanfeust, Sacha, la bestiole jaune et Lloyd devant le colossal escalier du quartier général de la terrible Médusa. Le bâtiment était sombre et encore plus impressionnant que la tour de Sauron. Cela ressemblait à un palais flanqué de grandes colonnades de pierre noires. Sphinx disait qu'il s'agissait de roche "obsidienne". Ganondorf ne savait pas de quoi il s'agissait, mais en tout cas, la roche était tellement polie que les lumières des tours de l'île se reflétaient dans ses parois. En mélangeant à ça l'orage quasi-permanent de l'île, cela donnait l'édifice le plus fascinant que Ganondorf n'ait jamais contemplé.

Le Gerudo sortit de sa poche son agenda et y nota : "Prochain aménagement de la tour : remplacer les matériaux de couverture par de l'obsidienne". Ensuite, il se retourna vers ses compagnons.
- Bon, ben... on y est, quoi. Qu'est-ce que vous attendez pour entrer ?
- Ah ben... j'sais pas. On attendait un signal.
- Et ben, bouge-toi le cul. Il est temps d'entrer.
Lloyd poussa un soupir et monta les marches, ses compagnons à sa suite. Gravir les marches leur sembla durer une éternité. Finalement, ils atteignirent l'énorme porte forgée dans un métal sombre inconnu et ornée de scènes macabres. Décidément, la personne ayant fait construire ce palais avait beaucoup de goût, pensa Ganondorf.

Alors que Ganondorf et Lanfeust étaient sur le point de l'ouvrir, Link se mit à paniquer.
- Je veux pas paraître pessimiste mais...
- Mais quoi ?
- Mais c'est beaucoup trop facile. Un palais pareil, ça se surveille. On n'a vu aucun gardien. On est arrivés jusqu'ici comme si on prenait le métro. C'est vraiment pas normal.
- Il n'a pas tort, approuva Sphinx. Il devrait y avoir six gardes d'élites devant cette porte. Où sont-ils donc passés ?
- Qu'est-ce qui se passe ici ?
A cet instant, Renwyck se téléporta à côté d'eux. Il avait l'air paniqué.
- Il y a du nouveau... Il paraît que Médusa convoque les membres de l'île un à un. Ils entrent par ce grand portail et quand ils en sortent...
- Parce qu'ils arrivent sortir ?
- Ils ont le cerveau lavé. Ils n'arrivent plus à penser par eux-mêmes et sont affaiblis.
- Ça veut dire que Vaati et Mithos veulent asservir toute la confrérie en donnant les corps des membres à des êtres à leur solde.
- La vache, Lloyd, t'as compris tout ce qui se passait.
- La ferme, Sacha. Je crois juste avoir compris pourquoi il y avait si peu de soldats. Nos ennemis les ont envoyé quérir et maîtriser leurs futurs victimes.
- C'est la meilleure explication possible.
- Il faut vite agir, avant qu'ils ne dominent trop de monde et qu'ils deviennent trop puissants.
Tous approuvèrent et poussèrent la porte. Renwyck disparut à nouveau, après leur avoir promis qu'il resterait dans les parages.

La petite équipe d'intervention continua sa marche dans les grands couloirs sombres du palais de Médusa. Sphinx devait guider tout ce petit monde dans les couloirs de service qu'elle connaissait mal pour éviter les éventuels larbins ennemis. Après un interminable escalier où tout le monde était sur le point de s'écrouler de fatigue, ils arrivèrent à un couloir ouvert dont le versant gauche était constitué d'une rangée de statues. Entre elles, les espaces leur permettaient de voir une grande salle qui avait tout l'air d'un choeur de cathédrale gothique. Ganondorf reconnut la pièce dans laquelle il était apparu au début de son aventure. En son centre, il y avait un grand autel ressemblant au trône de Médusa, et surtout... deux personnes. Il s'agissait de la grande prêtresse et d'un jeune homme d'environ 25 ans. Il avait les traits fins et de longs cheveux blancs-violets. Ganondorf dut admettre qu'il était plutôt beau gosse. Link confirma les doutes du Gerudo en affirmant qu'il s'agissait de Vaati. Ainsi donc, il était déjà à la confrérie.

Chapitre 20 : L'ange de l'apocalypse   up

- Alors... où est-elle ?
- Patience. Mes hommes ne sont partis qu'il y a vingt minutes.
Nos héros se mirent à frémir. La voix qui sortait de la bouche de la grande prêtresse, ce n'était pas la sienne, mais celle d'un enfant. Lloyd informa ses compagnons qu'il s'agissait d'Yggdrasill.
- Patience... mais je commence à perdre mon calme. Tout se passe trop lentement, s'énerva Vaati.
- Mais nous avons l'éternité, voyons. Qui donc pourrait se mettre en travers de notre route, avec tout ce que nous avons assimilé ?
- Et tout ce que tu nous as empêché d'assimiler.
- C'était nécessaire. Il fallait bien que je trouve quelque chose à lui offrir en remplacement. Ce qui est bien énervant, c'est que cela ne lui suffit pas. J'espère que les pouvoirs que j'ai absorbés pourront le satisfaire.
Vaati poussa un soupir et alla s'asseoir sur un fauteuil.
- Bien sûr, Mithos, bien sûr...

On frappa à la porte. Une voix annonça l'arrivée de Thanos le pirate. Vaati sourit.
- Bien, lui, ce sera une très bonne affaire, je crois.
- Oui, cache-toi.
Le sorcier disparut dans un claquement de cape. La porte s'ouvrit et l'éternel adversaire de Lanfeust entra dans la pièce. La directrice s'avança vers lui d'un pas leste et joyeux. Sa voix était à nouveau normale.
- Enfin vous voilà. Je me demandais si vous alliez arriver.
Thanos s'agenouilla.
- Pour quelle raison ne serais-je pas venu ? Il n'y a pas de plus grande joie que de servir et satisfaire les désirs de la grande Médusa.
- Trêve de bavardage. Nous devons parler de choses importantes. Relevez-vous.
La directrice tendit la main pour aider le pirate à se relever. Link et Lloyd poussèrent des cris étouffés.
- Sur sa main... la pierre.
- Il faut pas qu'il la...
Trop tard. Le pirate avait saisi la main qui lui était tendue. A cet instant, il y eut de brefs éclairs et un bourdonnement sourd. L'homme au pouvoir absolu regarda sa grande patronne d'un air incrédule, puis s'effondra sur le sol, inconscient.
- Parfait... que d'énergie, que de pouvoirs... Excellente affaire, en vérité. Bien, passons aux choses sérieuses... "Jadis tu étais homme de vie, jadis tu étais libre, à présent, tu es sans vie et tu es à moi".
L'incantation de la grande prêtresse eut pour effet d'envelopper sa victime dans un épais nuage de lumière bleue. Le pirate se redressa, complètement hagard. On aurait dit un homme complètement ivre.
- Tu es notre esclave, désormais. Ta force vitale est mienne. Tu vas obéir à tous mes ordres ?
- Oui, maître.
- Bien, tu vas retourner chez toi et faire comme si rien ne s'était passé. A mon appel seulement tu répondras.
- Oui, maître.
L'homme s'inclina, puis sortit, tel un automate. Vaati réapparut dans son fauteuil. Il félicita son compagnon pour son travail. Des nouveaux coups résonnèrent sur la porte. On annonça l'arrivée de Zelda.
Link se redressa en un bond. Vaati avait fait de même. Des hommes en armure poussèrent la princesse dans la pièce et se retirèrent. La pauvre était faible et ses yeux, rouges de larmes. Le sorcier se mit à lui parler d'une voix douce tout en affichant un sourire vicieux.
- Comment vas-tu, ma petite princesse ? Qu'est-ce que c'est que ces larmes ? On t'a fait du mal ?
La jeune fille ne lui répondit pas. Elle se contenta de le fixer d'un air apeuré.
- Mon petit oiseau en sucre... Il ne faut pas avoir peur. Tu sais bien que je ne te ferai aucun mal.
Le sorcier était à présent juste en face de la jeune fille, et passait ses doigts sur son visage pour essuyer ses larmes. Link resserra son emprise sur l'épée que lui avait fournie Seth. La prisonnière trouva enfin le pouvoir de parler.
- Qu'est-ce que tu attends de moi ?
- Mon tout petit coeur, je n'attends rien de toi. Tu es libre de faire ce que tu veux... du moment que tu restes sagement à mes côtés. Vois-tu, tu te trouves au coeur de la Confrérie des Esprits Diaboliques, juste devant l'autel de l'innommable. J'en suis désormais le maître. Dans quelques heures, je serai l'homme le plus puissant du monde. Personne ne pourra m'arrêter. Imagine la gloire et la puissance que tu auras à mes côtés.
La jeune fille ne dit rien. Son geôlier en profita pour passer ses bras autour de sa taille et l'attirer contre lui, tout en la caressant doucement.
- Réfléchis, ma petite chérie. Toi et moi... maîtres de tout l'univers et toutes les dimensions. Te souviens-tu de tout ce que nous avons vécu ensemble ? N'aurais-tu pas envie de profiter de cette jouissance toute ta vie ?
Il commença à frotter son visage contre les cheveux de la jeune fille terrifiée. Ses mains se promenèrent sur le corps de sa proie. C'en était trop pour Link. Il bondit hors de sa cachette pour sauter devant Médusa.
- Ote tes sales pattes de MA princesse, espèce de Minish dégénéré !
Zelda, en voyant apparaître son héros, trouva le courage de fuir l'emprise du sorcier. Elle courut se réfugier derrière Link. Vaati n'eut pas l'air surpris. Au contraire, son visage était plus calme et souriant que jamais.
- C'est à cette heure que tu viens ? Je commençais à me demander si les égouts n'avaient pas eu raison de toi. Je suis ravi de constater que tu es encore en pleine forme.
- Dans une minute, tu vas regretter que je sois en forme.
- Du calme, et dis plutôt à tes copains de sortir de leur cachette. Ils ne pourront pas t'aider, de là où ils sont.
Le sorcier avait donc repéré l'équipe d'intervention. Les héros sortirent des statues en maugréant. Leur effet de surprise était gâché.

Vaati transformé- Bien bien... il n'y a pas que de la LSH dans ce petit monde... La légendaire créature aux mille devinettes, sois la bienvenue dans mon nouveau palais.
- Vaati, un instant, tu veux ?
La voix d'enfant se faisait à nouveau entendre dans le corps de Médusa.
- Dois-je te rappeler pourquoi nous sommes ici ? Ta nouvelle résidence n'est pas notre objectif premier.
- Oh oui, je sais... Il est d'ailleurs temps de terminer la transformation de ton exsphère. Il va falloir se battre d'ici peu. Passe-la-moi une seconde.
Médusa-Mithos ôta la pierre de sa main droite et la tendit à Vaati. Le sorcier-minish sortit de sa poche une étrange broche dans laquelle il enchâssa l'exsphère. A cet instant précis, Médusa-Mithos tomba évanouie et s'effondra sur le sol. Une puissante lumière se mit à émaner de Vaati. Il se transforma légèrement. Il avait à présent les traits de l'ange Yggdrasill, à la différence que ses cheveux avaient toujours leur couleur violette. De grandes ailes de même couleur avaient poussé dans son dos. Vaati était devenu un ange aux traits fins et parfaits, mais son aura était loin d'être bénéfique. Toute cette luminosité dont il était nimbé dégageait quelque chose de glacial, de sinistre. De plus, il affichait un sourire pervers, calme et sûr de lui, rien de rassurant.
- Tu sais Vaati, tu as vraiment l'air d'une fille avec cette apparence.
- Misérable vermine, ton insolence m'amusera toujours... enfin non, plus pour très longtemps... Il faudra bien que je me débarrasse de toi.
D'un geste, l'ange diabolique lança un sort en direction de Lanfeust. Il ne se passa d'abord rien, mais au bout de trois secondes, une puissante boule lumineuse s'écrasa sur lui. Le jeune homme fut assommé sur le coup. Ses coéquipiers n'avaient pas eu le temps de comprendre ce qui leur arrivait. Le sourire malveillant de Vaati grandit encore.
- Aucun de vous ne sera capable de me détruire. Je viens de mettre votre meilleur combattant au tapis. Je me débarrasserai de vous un à un, vous écraserai comme les vulgaires mouches que vous êtres.
Ganondorf voulut lui répondre, mais Link lui écrasa le pied et lui murmura :
- Laisse-le parler...
- Tu supportes ses conneries ?
- Il a toujours été trop sûr de lui. C'est notre meilleur atout. Laisse-le parler et tu peux être certain qu'il va nous révéler ses points faibles. C'est une trop grande gueule...
Effectivement, Vaati semblait tellement fier de sa nouvelle apparence qu'il se mit à raconter sa vie.
- Vois-tu, Link, dès notre dernier affrontement, quand j'ai compris que je n'arrivais pas à me régénérer, j'ai lancé un sort d'illusion pour disparaître de ta vue. Depuis, je n'ai cessé de développer mes recherches pour découvrir le moyen d'atteindre le pouvoir ultime... et je l'ai trouvé. J'ai fini par découvrir l'existence de cette fameuse Confrérie des Esprits Diaboliques et des fabuleux pouvoirs qu'elle protège. Bien évidemment, il me fallait y entrer sans éveiller de soupçons, ne pas avertir trop vite la LSH que tu avais rejoint de mes intentions. C'est là que ce brave petit Mithos m'a été utile. Après quelques recherches, je retrouvai les débris de son exsphère. Dans mon laboratoire, j'ai su réveiller sa conscience et le convaincre de m'aider à m'emparer du pouvoir à la confrérie. Comme il n'avait plus de corps, je lui ai modifié son exsphère pour qu'elle lui permette d'assimiler les pouvoirs et la conscience de l'être dont la peau entre en contact avec la pierre. Il pouvait ainsi prendre le contrôle de tous les idiots qui serraient la main à laquelle il était accroché, tout le monde sauf moi, puisque mes mains étaient équipées de gants spéciaux. Il s'est abreuvé pour moi d'une quantité phénoménale de pouvoirs, d'énergie... Cet imbécile a réussi à me soustraire la Triforce et l'anneau unique, mais j'ai obtenu ses puissants pouvoirs, son corps d'ange, ceux de Médusa et de tous ces imbéciles qui composent la Confrérie des Esprits Diaboliques. Lorsque je me serai débarrassé de vous et que la confrérie sera entièrement sous mon contrôle, je m'attaquerai à l'innommable et je deviendrai le nouveau dieu tout puissant du chaos.
- Complètement mégalo, ce gars.
- Oui, il a un sérieux problème mental.
Lloyd, lui, commençait à s'énerver.
- Qu'as-tu fait de Mithos, ordure ?
- Oh, mais il va finir comme toutes ses victimes, maintenant que j'ai placé un serti-clef de ma préparation. Sa conscience va s'effacer dans son exsphère, il ne sera plus rien qu'un caillou qui me fournira mon énergie.
- Tu vas me le payer.
Ganondorf et les autres regardaient à présent Lloyd d'un air étonné.
- Je croyais que c'était ton ennemi.
- Il ne mérite pas ça ! Personne ne mérite ça ! Je devine les arguments que tu as utilisés pour le tromper. On va te faire regretter tes crimes ! Je vais te tuer pour la mémoire de Mithos.
Ganondorf interrogea Link.
- Je rêve ou... il tient à Mithos ?
- C'est une trop longue histoire. N'essaye pas de lui demander, tu en aurais pour des heures de récit.

Vaati, lui, commençait à s'impatienter. Le moment était venu pour lui de se débarrasser de ces gêneurs. Il commença par invoquer une pluie de rayons lumineux. Lloyd cria à ses amis de se disperser et de rester constamment en mouvement. Link, lui, annonça que Vaati leur avait effectivement révélé son point faible : l'exsphère enchâssée dans sa broche, qui était (par le plus grand des hasards) en forme d'oeil.
- C'est fou ce qu'il est original, ce mec !
- Ouaip, depuis le temps, il aurait pu retenir la leçon.
- Les gars, voilà notre objectif : lui arracher sa broche. Sans la source des pouvoirs volés, il sera considérablement affaibli et on pourra l'achever.
C'était facile à dire, mais dur à mettre en pratique. Vaati était rapide et avait à présent le pouvoir de se téléporter sur de courtes distances. L'approcher semblait impossible.
En quelques secondes, toute l'équipe était dispersée dans la pièce. Sacha fut le premier à lancer l'offensive.
- Dracofeu, attaque bélier ! Roucarnage, attaque bec-vrille ! Pikachu, lance une vive-attaque ! Bulbizarre, utilise ton fouet-liane et prends-lui la broche !
Ganondorf eut, un bref instant, l'espoir que ce déferlement de bestioles en tout genre serait suffisamment confus pour piéger l'ange diabolique, mais il n'en fut rien. Vaati invoqua une sorte de champ de force contre lequel les animaux vinrent se heurter. Il saisit les lianes de Bulbizarre et envoya une étrange décharge de lumière rouge à travers elles. Le pokémon fut foudroyé. Il s'effondra, KO. Le sorcier lança ensuite une boule d'énergie bleue au dragon qui tentait une nouvelle attaque en piqué. Dracaufeu fut abattu en plein vol et s'écrasa sur le sol. Ce fut ensuite au tour de Roucarnage de recevoir une boule de feu en pleine figure.

Ganondorf et Lloyd tentèrent de profiter de la distraction du Minish mutant par les pokémons pour l'attaquer dans le dos. Vaati trouva cependant le temps de se téléporter derrière ses assaillants. Il les projeta contre un mur avec une puissante vague déferlante d'énergie.

Ganondorf poussa un juron. Son corps d'adolescent était si fragile. Il avait dû se briser plusieurs côtes. La douleur était telle qu'il n'arrivait plus à bouger. Si seulement il avait encore sa Triforce de la Force, il aurait pu se régénérer partiellement. Il jeta un coup d'oeil à son compagnon d'infortune. Il avait l'air de s'en être mieux sorti, mais faisait tout de même le mort. Vaati s'approcha d'eux, un sourire de victoire sur les lèvres. Il prépara une énorme boule d'énergie.
- Mourez, pathétiques mortels !
Ganondorf ferma les yeux. C'était trop bête de mourir maintenant, alors qu'il n'avait pas encore dit à Sphinx...
- Flèche de Glace, gèle !
- Pikachu, attaque fatale foudre !
- Piiiikaaaachuuuuuu !
Vaati fut atteint par une flèche de glace de Link et un puissant éclair de l'animal jaune, mais cela n'avait pas l'air de l'avoir fait vraiment souffrir. Il avait juste perdu son beau projectile. Ses blessures se guérissaient toutes seules à vue d'oeil. Aux côtés de Ganondorf, Lloyd constata dans un souffle : "Zut, c'est vrai qu'il a les pouvoirs de Thanos, maintenant".
- Ridicules et insignifiantes créatures...
Vaati regarda le dresseur de pokémons d'un air mauvais.
- C'est l'heure des crêpes ! Creuse ta tombe !
A ces mots, d'énormes pierres tranchantes jaillirent du sol pour empaler le malheureux garçon. Il poussa un hurlement, puis ne bougea plus. Le sang commença à se répandre sur les pierres.
- Pikaaaaaaaaaa !
Pikachu était entré dans une colère folle. Il envoya au meurtrier de son dresseur la plus violente et puissante décharge qu'il n'ait jamais produite, se vidant de toutes ses réserves. Vaati invoqua à nouveau son bouclier et tint le coup.
- Tu veux rejoindre ton maître, petite chose ? Sois exaucée !
Il étendit son bras vers l'animal et le souleva dans les airs (la télékinésie de Binhord, sans doute). Le pokémon n'avait plus la force de réagir. Une nouvelle flèche, de feu cette fois, frappa Vaati dans le dos. L'ange diabolique lâcha sa prise pour se retourner vers l'elfe.
- Ne sois pas si impatient... Tu tiens vraiment à ce que je te règle ton compte ?
Et sur ces mots, il enferma Link dans une sorte de cristal. Ganondorf reconnut le type de prison dans laquelle il avait enfermé Zelda des années plus tôt. Seule la couleur de la paroi avait changé.
- Bien... y a-t-il encore des personnes désirant m'affronter ?
Il y eut un silence dans la salle. Il fallait aussi dire que les seules personnes encore debout étaient Zelda et... Sphinx.

Chapitre 21 : Deuxième round   up

- Et bien, mon chaton ? Le sort de tes amis t'indiffère ?
- Ce ne sont pas mes amis. On m'a obligée à les accompagner.
Ganondorf eut le souffle coupé. Qu'est-ce qu'elle racontait ? Elle lui avait proposé son aide.
- Et je ne vois pas pour quelle raison je les suivrais dans leurs stupides tentatives. Tu es le plus fort. Je me soumets à ta puissance.
Non ! Comment pouvait-elle dire une chose pareille ? Ganondorf n'arrivait pas à en croire ses oreilles. Il refusait de croire ce qu'il entendait. Sphinx, la divine hybride féline-oiseau au caractère si fier, ne pouvait pas lécher les bottes de ce dingue.
- Enfin une personne intelligente.
Le sorcier avait l'air assez satisfait du comportement de la belle chimère. Il vola lentement jusqu'à elle, toujours avec son sourire pervers. La séduisante créature était en train de reprendre son apparence d'humaine allumeuse au grand intérêt du vainqueur de Ganondorf. Elle était en train de lui sortir un fascinant numéro de séduction qui avait l'air de marcher.
- Qu'est-ce que tu entends par "je me soumets", ma belle ?
- Ben, la définition des dictionnaires... Je reconnais que ta puissance est supérieure à la mienne et me plie à ta volonté si, bien évidemment, tu estimes que mes services sont dignes de toi.
- Quelles délicieuses paroles sortant de cette ravissante bouche...
Ganondorf n'y tint plus. Il fallait qu'il parle à Sphinx, qu'il l'empêche de faire ça.
- Tais-toi, Sphinx, je t'en supplie. Ne fais pas ça ! Tu mérites bien mieux que ça !
Vaati et Sphinx le regardèrent d'un air moqueur. La créature aux mille devinettes lui répondit d'un ton faussement plaintif.
- Mon pauvre petit Ganny... Qu'est-ce que tu es venu faire à la CED ? Ces bons sentiments sont dignes des lavettes de la LSH. Un confère de la CED pense exclusivement à lui et à ses intérêts. Je ne suis pas une gentille, sage et innocente petite fille. Pendant plusieurs millénaires, j'ai vu ma soeur adoptive monter dans la hiérarchie de l'île. J'ai vu Médusa accéder au poste suprême de prêtresse de l'innommable. C'est mon tour d'avoir le pouvoir, maintenant. Servir Vaati me rapportera beaucoup plus que mon rôle d'intello de service dans le cercle des vétérans.
- J'aime entendre ce genre de discours venir d'une aussi charmante créature.
Vaati était complètement sous le charme de la voluptueuse demoiselle. Le Gerudo dut supporter la cruelle vue du Minish parvenu enlaçant le magnifique corps de la femme de ses rêves. L'adolescent ferma les yeux et, pour la première fois de sa vie, sentit le désespoir envahir son coeur. Il n'aurait jamais cru que voir la femme tant désirée dans les bras d'un autre puisse faire si mal. Il comprenait Link, à présent. Lorsque Vaati avait enlevé Zelda, il avait dû en profiter pour la mettre dans son lit, ce qui aurait suscité la féroce attitude protectrice et possessive de l'elfe.
- Heu, et moi, dans tout ça ?
La princesse d'Hyrule était toujours dans la pièce et commençait enfin à donner signe de vie. Vaati la regarda d'un air dédaigneux.
- Tu peux rentrer chez toi. J'ai trouvé beaucoup mieux pour partager l'éternité de mon règne.
Il dévorait sa nouvelle complice du regard. Ganondorf ne préférait pas s'imaginer ce qui se passait dans sa tête. Le sorcier n'avait même pas regardé son ancienne maîtresse lorsqu'il l'avait congédiée.

Zelda avait du mal à comprendre les dernières paroles de son ancien tortionnaire.
- Je ne te crois pas. Tu ne laisserais jamais personne quitter ce palais avant de t'être assuré une victoire totale. Et il est hors de question que je me fasse jeter comme une vulgaire chaussette, et encore moins pour cette dévergondée d'hybride égyptienne.
- Je suis une QUOI ?
- Une sale catin ! Une allumeuse, une...
- "J'existe quand tu ne me connais pas, mais n'existe plus dès que tu m'as identifiée. Qui suis-je ?"
- ... Une vulgaire pétasse opportuniste !
- Ce n'est pas ça... Désolée pour toi !
Et deux secondes plus tard, la princesse redevint silencieuse. Son regard était vide de toute expression. Zelda était à nouveau réduite à l'état d'esclave. Vaati semblait avoir gagné sur toute la ligne.

- Voilà, on est tranquilles maintenant. Retourne jouer avec tes poupées dans ton château d'Hyrule, petite princesse stupide.
Sans un mot, Zelda sortit de la salle. Sphinx se retourna vers son nouveau protecteur.
- Et maintenant ? Quels sont tes projets ?
- La confrérie des Esprits Diaboliques ne me causera plus aucun souci, mon chaton. Il est temps de s'attaquer à l'Innommable.
- Hum, une chose... J'aimerais que tu ne m'appelles pas "Chaton". C'est assez énervant.
- D'accord... à présent, occupons-nous du cerveau de la confrérie.
- L'Innommable...et comment vas-tu t'y prendre ? Tu ne le soumettras pas avec un caillou ou tes sorts de lumière. Il est bien au-dessus de tout ça. Il n'a même pas de forme physique.
- Tu as peur ?
- Et toi, tu ne sais pas de quoi il est capable. Personne ne le sait vraiment. C'est l'incarnation de la peur... Ses capacités dépassent tout ce que tu peux imaginer.
- Je te croyais plus courageuse que ça.
- Pourquoi crois-tu que toutes les créatures de l'île acceptent sa domination ? Ils savent tous ce qu'ils risquent à LE contrarier. C'est d'ailleurs pour ça qu'on ne l'appelle jamais par son nom. Le mentionner apporte le malheur.
- Tu es assez agaçante quand tu parles comme ça. Va achever tout ce petit monde, puis regarde comment je soumettrai Gavolt (comme l'appellent les intendants que j'ai pu vampiriser). Tu sursautes ? Sache que ce n'est pas de son nom qu'il faut avoir peur, mais bien de ma patience limitée.
- C'est toi le chef, c'est toi qui décides. Tu l'auras voulu. Juste une dernière chose... "Qu'est-ce qui est pire que l'enfer et mieux que le paradis, qui est désiré des riches et possédé des pauvres, et finalement entraîne la mort de ceux qui le mangent ?"
Sphinx avait posé sa question comme celles qui lui servaient à piéger ses insouciantes victimes. Le coeur de Ganondorf se remit à battre, la douleur dans ses côtes disparaissait. Il venait de comprendre. Mais... la douleur était vraiment en train de disparaître. Les os de son corps s'étaient ressoudés et il sentait ses différentes blessures cicatriser. Qu'est-ce qui se passait ?
- Pardon ?
- Tu as intérêt à trouver la réponse, car sans elle, impossible pour toi d'invoquer qui-tu-sais.
- Tu ne pouvais pas le dire plus tôt ?
- Avant, je ne pensais pas que tu irais jusqu'au bout de ton projet.
- Alors, c'est quoi, la réponse ?
- Mais c'est à toi de trouver, c'est toi le chef et c'est toi qui veux te frotter à Gavolt.
- Tu commences sérieusement à m'agacer. Obéis !
- Ce n'est pas une réponse correcte !
Sphinx eut un éclair de malice dans ses yeux. La fumée bleue de la défaite enveloppa Vaati. Le sorcier poussa un cri de rage, se recroquevilla sur le sol. Il essayait de résister au sort de la chimère grecque. Bientôt, le sorcier ne bougea plus.
- Sphinx, bien joué ! J'y avais vraiment cru, tout à l'heure !
- Ferme-la. Tu n'es pas encore sorti d'affaire, Ganondorf.
- Mais...
- Tais-toi !
Sphinx s'approcha doucement de sa proie.
- Vaati ? Vaati ! Réponds-moi !
Le sorcier ne bougeait toujours pas.
- Il y a un problème, Sphinx ?
- Ben, c'est pas normal, quoi. Ça ne peut tout de même pas l'avoir tué. Et puis, si mon sort avait marché, il m'aurait répondu.

A cet instant, une petite porte s'ouvrit bruyamment de l'autre côté de la salle. Une troupe de personnages insolites entra. Il y avait un ranger, un nain, un ogre, une magicienne, une elfe et une espèce de barbare.
- Euh... vous êtes sûrs qu'on est à Guldur-Ville ?
- Je crois que non.
- Glo ounk palaf roni out diabo.
- Il dit que ça n'a pas l'air d'être une ville maudite et abandonnée. Et il a un peu raison. Je ne reconnais pas ce style d'architecture, ce n'est dans aucune de mes encyclopédies, mais c'est vraiment trop bien entretenu pour être la cité perdue.
- Mais pourtant...
- Je vous l'avais bien dit, que c'était une idée de con !
- La magicienne, plus jamais on ne te laissera utiliser de sortilège de téléportation.
- Mais euh ! Je voulais bien faire, moi. On avait perdu deux jours sur notre programme de voyage.
- Parce que tu t'étais trompée de direction !
- Et elle s'est encore trompée dans sa téléportation, cette gourde !
- Oukala grunouf !
- Oh ça va !
- Qu'est-ce qu'il a dit ?
- T'occupes !
- Et maintenant, on est paumés au paradis des elfes et on n'aura jamais notre pognon.
- Ça craint ici, on se tire.
- Ouais, il y a trop d'elfes ici. Je vais faire une allergie.
- Tu crois que c'était pas la misère, dans ta mine puante ?
- Oh, ta gueule, blondasse !
- C'est le premier qui le dit qui l'est.
- Vous allez la fermer, ouais ? Il y en a marre !
- Gona bobo !
- C'est encore lui qui a commencé !
- Vous tenez à vous refaire un bisou ?
- Oh, ça va, on se tait.
- Quels tyrans, ces gars !
Et sans se soucier des blessés et du combat qu'il venait d'y avoir dans la salle, la petite troupe sortit par la grande porte. Le silence retomba dans la salle.

- C'était qui, ces gars ?
- Aucune idée, mais ce n'est pas le plus important.
La jeune femme s'agenouilla devant le sorcier pour tenter de scruter son visage. Ce fut à cet instant que l'ange se redressa en un bond pour saisir la traîtresse à la gorge.
- La réponse, petite salope, c'est rien ! Rien n'est mieux que le paradis ou pire que l'enfer. Les riches ne désirent rien et les pauvres n'ont rien. Ne rien manger entraîne la mort ! Ta tentative était complètement stupide ! Je vais t'empêcher à jamais de prononcer le moindre mot !
Sphinx le regarda avec un air de terreur. Elle voulut répondre, mais aucun son ne sortit de sa bouche. Elle était complètement aphone.
- J'ai l'éternité pour te dresser, petite garce ! On va commencer tout de suite !
Et il la frappa au visage, puis lui envoya une boule d'énergie dans le ventre. Sphinx s'effondra sur le sol. Vaati continua de la frapper. Le sang de Ganondorf ne fit qu'un tour. Personne n'avait le droit de frapper son amie. La colère donna au Gerudo la force de se relever. Il en oublia toutes ses blessures et se releva en un bond. Vaati était dos à lui. Il ne pouvait pas le voir. Il était trop absorbé par le martyr de sa victime pour faire attention à l'adolescent. Ganondorf eut donc l'avantage d'avoir un parfait effet de surprise en s'agrippant à son cou. Dans un cri de rage, le sorcier l'envoya voler au loin. Seulement, il n'avait pas réalisé que le jeune garçon avait attrapé la fameuse broche... et qu'il l'emporta avec lui.

Il y eut des violents éclats de lumières. Vaati poussa un hurlement de colère. Il s'effondra sur le sol, pris de convulsions. Il semblait s'étouffer, être sur le point de se vider de ses tripes. On aurait dit un possédé lutant contre le démon. Ganondorf regarda son ennemi avec horreur. Toutes les tortures qu'il s'était imaginées infliger à ses victimes n'étaient rien à côté de ce que le sorcier subissait pour le moment. Il en oublia qu'il tenait dans sa main une des plus puissantes reliques ayant jamais existé.
- Ganon ? Ça va ?
Sphinx et Lloyd étaient à nouveau sur pied. La demi-lionne avait retrouvé la voix et le jeune héros de la LSH semblait parfaitement indemne. Le Gerudo jeta un coup d'oeil à ses autres compagnons. La prison de cristal de Link avait disparu et l'elfe s'était écrasé au sol. Il ne pouvait plus bouger. Il avait dû se casser quelque chose. La princesse Zelda retrouva sa forme humaine et Lanfeust se mit à remuer. Il n'y avait finalement que le dresseur de pokémons qui ne reviendrait pas de ce combat.
- Bravo ! Tu as réussi !
- On n'y croyait vraiment plus.
- Qui sait le nombre de mondes et de vies que tu viens de sauver.
- Mais arrêtez, vous allez me faire rougir.
- Mais euh... tu n'étais pas sensé avoir une côte brisée ?
- Hein ?
Ganondorf réalisa que son corps ne souffrait plus le moins du monde. Par quel étrange phénomène avait-il réussi à se guérir de ses blessures ? Un couinement familier lui apporta la réponse. Le Paras de Sacha sortit de derrière une statue. Il émanait de lui un pollen inodorant, mais aux puissantes propriétés curatrices. La bestiole devait les guérir ainsi depuis un bon moment. Ganondorf ne put s'empêcher de penser à son défunt dresseur. S'il n'avait pas eu l'idée saugrenue d'aller pourchasser la troupe de crabes, qui sait ce qui serait arrivé ? Lloyd rompit le silence.
- Il faut honorer convenablement la dépouille de notre ami. Sans lui, nous serions tous morts et il n'y aurait plus eu d'espoir pour perso...
- ATTEN...
Trop tard. Les divers protagonistes étaient tellement occupés à honorer la mémoire du dresseur qu'ils n'avaient pas réalisé que Vaati avait repris connaissance. Il avait récupéré ses anciens traits, semblait souffrant, mais il était suffisamment furieux pour continuer un féroce combat. Il envoya immédiatement une gigantesque vague d'énergie sur ses ennemis. Tous furent pris par surprise et envoyés valser contre le mur. Seul Ganondorf et Lloyd résistèrent au sortilège. Lloyd avait réussi à invoquer in extremis un champ de force qui lui permit de ne bouger que de quelques mètres. Quant à Ganondorf, une étrange énergie l'immunisa entièrement de l'attaque de Vaati. Ce fut à cet instant qu'il se rappela de ce qu'il tenait dans les mains. La broche... et s'il l'utilisait ?
- Mais bouge-toi, Ganon !
Ganondorf eut juste le temps d'esquiver une boule d'énergie. Vaati semblait plus que déterminé à lui faire payer ces quelques instants de douleur intense.
- Misérable morveux.
- Ganondorf, bouge-toi ! Reste constamment en mouvement !
Lloyd lui criait toute une série d'ordre, mais le Gerudo ne savait plus où il en était. Il savait simplement que la broche qu'il tenait entre ses mains pouvait faire de lui le maître de tous les univers.

L'ami de Sacha dégaina ses deux épées et se jeta sur Vaati. Le sorcier fit apparaître deux sabres et un violent combat d'escrime s'en suivit. Cet affrontement devait être un des plus impressionnants que bien des univers aient connu, mais personne n'en sut jamais rien. Le seul spectateur potentiel était Ganondorf et il avait les yeux fixé sur son trésor. L'adolescent fit parcourir ses doigts sur le bijou. Il s'imaginait dans un corps d'ange maléfique, commandant aux étoiles, éliminant ses victimes en remuant un simple doigt. Toutes les créatures de toutes les dimensions se prosterneraient à ses pieds. Et cette fois, ce serait à lui que Sphinx ferait son numéro de charme. Elle serait à lui.

Une boule de feu le ramena à la réalité. Vaati, bien qu'occupé avec l'imbécile aux deux épées, ne ratait pas une seule occasion de l'attaquer. L'ange déchu voulait récupérer son précieux trésor. Entre deux attaques de Lloyd, il réussit à invoquer une énorme boule d'énergie qui s'écrasa sur l'attaquant. Le jeune homme tomba inanimé sur le sol. Ganondorf comprit enfin qu'il était menacé et que le Minish mutant ferait tout pour lui prendre son précieux.
Une voix au fond de lui lui disait de mettre la broche. Les pouvoirs qu'elle lui conférerait lui permettraient d'écraser son ennemi comme une vulgaire fourmi. Mais d'un autre côté, elle le fascinait trop pour qu'il puisse en détacher son regard. Il voulait la garder encore un peu dans sa main.

Vaati enchaîna boule de feu sur boule de feu. Ganondorf, découvrant avec joie la souplesse et l'agilité de son corps d'adolescent, les évita sans grands efforts. Cependant, avec le temps, Vaati tirait de plus en plus précisément et se rapprochait de plus en plus de lui.
- Tu ne m'échapperas plus longtemps, poil de carotte.
- C'est qui que tu viens d'appeler "Poil de Carotte" ?
L'insulte de Vaati venait de réveiller Ganon. Plus question d'attendre l'épuisement de l'ennemi. Personne ne pouvait l'insulter impunément. L'adolescent porta la broche au col de sa tunique. Il voulait l'écraser comme une mouche.
- Ganny, non !
Link s'était relevé à grande peine. Il avait du mal à rester debout.
- Tu vas m'en empêcher, peut-être, Lutin ?
- Je te demande de réfléchir... Rappelle-toi... Le fait d'être transformé en souris géante, c'était déjà craignos, mais là, c'est en travesti que tu vas te transformer.
Vaati se retourna furieux vers Link.
- En... Dis donc toi ! C'est moi que tu traites de travesti ? Fais le mariole maintenant, mais lorsque j'aurais récupéré mon précieux, je t'arracherai les os un par un.

Cependant, ce fut la brève diversion de Link qui sauva le monde. Le mot "travesti" résonnait comme une énorme cloche dans le cerveau du Gerudo. "Bééérk" ! Il jeta la broche loin de lui, dégoûté. Elle atterrit près de Lloyd qui commençait à reprendre connaissance. Vaati se rendit compte trop tard de ce qui venait de se passer. Le jeune épéiste prit la broche dans sa main et l'observa dans un silence religieux. La voix de Mythos Yggdrasill se fit entendre en écho dans toute la salle.
- Lloyd, je suis désolé... Il m'a... Martel n'est pas ici, n'est-ce pas ?
Le jeune homme répondit que non, elle n'y était pas. Elle était même morte et reposait en paix.
- Il m'avait dit que la Confrérie des Esprits diaboliques l'avait enlevée pour l'offrir en sacrifice à l'innommable. Je ne pouvais pas... Je voulais la sauver... Il m'a alors dit qu'il avait modifié mon exsphère pour que je puisse me trouver un nouveau corps et m'emparer de toute la force vitale et magique des personnes que je touchais. J'ai marché... J'ai offert à l'innommable toutes les puissantes reliques tombant sous ma main dans l'espoir qu'il me la rende, mais il ne m'a jamais répondu par autre chose que par un rire moqueur.
- Ce n'est pas grave. On sait tous à quel point ces deux escrocs sont vicieux.
- Je t'en supplie, laisse-moi aller la rejoindre pour de vrai.
- Bien sûr. Adieu et repose enfin en paix.
Le jeune homme posa la broche au sol, sortit son épée et la brisa en mille morceaux.

Chapitre 22 : Nettoyage de printemps   up

Vaati hurla de rage. "VOUS ALLEZ TOUS CREVER !". Il invoqua une nouvelle vague déferlante d'énergie, mais une autre boule d'énergie vint le frapper dans le dos. Il tituba et se retourna. Médusa avait repris connaissance et fixait sa future victime d'un sourire mauvais.
- C'est à mon tour de rigoler, travesti d'opérette. Tu vas payer...
Il ne se passa rien de plus. En un instant, Vaati fut figé en une grande statue d'argile. La grande prêtresse sortit ses lunettes de sa poche et les remit sur ses yeux.
- Passons aux choses sérieuses. INTENDANTS, LE CHAMBELLAN DE VOTRE DIEU VOUS APPELLE !
Les intendants arrivèrent en quelques secondes. Ganondorf aurait juré qu'ils attendaient derrière la porte l'instant propice.
- Je tiens à vous remercier pour votre aide qui fut d'une "utilité" rare. NON MAIS REGARDEZ-VOUS ! DE QUOI AVEZ-VOUS L'AIR ? ETES-VOUS ASSEZ LACHES POUR TERNIR VOTRE REPUTATION EN APPELANT A L'AIDE LES MAUVIETTES DE LA LSH ? J'AI TOUT VU ! CES LAVETTES SONT PLUS VAILLANTES QUE LES INTENDANTS DE L'INNOMMABLE !
- Je ne sais pas comment on doit prendre ça, lâcha Link à Lloyd.
La prêtresse n'entendit pas ce commentaire. Elle aboya ses ordres aux intendants.
- Le sourd, vous allez me transporter cette statue d'argile au géant du nord. Dites-lui que je veux un mignon "Winnie l'Ourson". Ensuite vous irez vous enquérir de l'état de Thanos pour qu'il lui concocte un isoloir de magie high-tech. Inook, Dream-Catcher, Keana, Bonbon, vous allez me débarrasser de "ça" (dit-elle en désignant les héros de la LSH). Je ne veux plus jamais les voir sur cette île. Binhord, vous allez immédiatement au système de sécurité vérifier l'ordre qui règne dans l'île et me faire un rapport dans une demi-heure.
Les intendants inclinèrent la tête et s'exécutèrent sans demander leur reste. Les quatre intendantes chargées de l'évacuation du Commando d'Intervention emportèrent les personnes concernées, Link, Zelda et les pokémons ko. Ganondorf remarqua que Keana s'occupait exclusivement de Lanfeust et que la petite perverse profitait à fond de l'inconscience du jeune homme. Une fois seule, Médusa se retourna vers Ganondorf et Sphinx avec un sourire inquiétant.
- Nous allons avoir une gentille petite conversation, tous les trois.
- Ouais... je crois que...
- J'ai parfaitement entendu tout ce que tu as dit à Vaati, Sphinx. Inutile de jouer la comédie.
- C'était pour le piéger.
- Il a sondé ton esprit, petite sotte, et ma conscience étant enfermée dans la broche, je l'ai sondé avec lui. Tu voulais t'emparer du pouvoir sur cette île.
- Médusa... il ne sait absolument pas se servir des pouvoirs de Milou. On pouvait l'arnaquer comme on voulait. Il se limitait à la première pensée qu'il percevait, celle que je voulais qu'il lise.
- C'est ça... RENWYCK !
L'intendant s'approcha à petits pas timides.
- Va me chercher Milou. J'ai un petit examen de conscience à lui soumettre.

L'intendant inclina la tête et disparut à sa manière habituelle.
- Et Ganondorf... Je n'ai pas souvenir que ta forme de condamnation soit un corps de frêle adolescent. Monsieur a décidé de passer outre mon châtiment ?
- Vous préférez l'idée d'être sauvée par une souris géante ?
Médusa resta silencieuse quelques secondes. Puis, un sourire amusé se dessina sur son visage.
- C'est qu'il est capable de trouver des bonnes excuses... Mais je sais très bien que tu étais prêt à utiliser la broche à tes propres fins si le blondinet ne t'avait pas dégoûté in extremis. Tu n'as pas agi dans le but de sauver la confrérie, n'est-ce pas ? Je n'ai pas l'habitude de garder dans la confrérie des membres potentiellement dangereux pour l'équilibre de notre organisation. Dans l'attente de ton procès, tu es retenu en détention dans ta tour. Interdiction d'en sortir et de nouer le moindre contact avec l'extérieur. Si je constate le moindre mouvement suspect, tu es mort.
Elle avait à peine prononcé ces mots que des énormes créatures humanoïdes poilues encerclaient les deux condamnés. Deux d'entre elles empoignèrent le jeune Gerudo, le soulevèrent et l'emmenèrent hors de la pièce. L'adolescent jeta un regard désespéré à Sphinx, puis elle disparut de son champ de vision. Avec tout ça, il n'avait toujours pas réussi à lui avouer l'attirance qu'il éprouvait pour elle.

Ganondorf fut conduit sans ménagements à sa résidence. Les créatures (qui devaient être des trolls troyens) le jetèrent sur le sol d'entrée avant de refermer les portes et de les sceller avec un enduit étrange qui sentait le jus de poubelle. Le jeune homme était définitivement prisonnier de ses propres appartements.

Ganondorf passa les premières heures de sa détention à maudire la grande prêtresse. Ce qu'elle pouvait être ingrate ! Oui, il aurait pu garder la broche, comme n'importe quelle personne ayant l'incroyable chance de pouvoir tenir un pareil objet dans sa main. La tentation est si grande lors d'une occasion pareille. Combien de gens avaient-ils vécu ce genre de chose, tenir le talisman ultime qui feraient d'eux les maîtres de l'univers et combien d'entre eux n'aurait pas saisi cette occasion unique ? Ganondorf, lui, ne l'avait pas fait. Les dieux savaient le destin qui lui était promis, mais il y avait renoncé. Pour unique remerciement de ce sacrifice, il était condamné à mourir à petit feu.

Car il lui fallut vite se rendre à l'évidence. Les serviteurs de Médusa avaient comblé tous les orifices de la tour du même enduit que la porte. Ganon ne pouvait pas avoir le moindre contact avec l'extérieur. De plus, toute forme de magie avait disparu de la tour. Ganondorf ne pouvait plus invoquer le moindre sortilège, ni user de ses droits de création. Il ne pouvait donc pas renouveler ses boissons et son alimentation. Comme il s'en voulait d'avoir négligé la nourriture lorsqu'il pouvait régler le problème. Les réserves de ses frigos pouvaient le faire tenir quatre jours, sept en rationnant la nourriture. Il avait déjà l'air d'un gringalet, mais qu'est-ce que cela allait être dans une semaine ?

Les premiers jours, il parcourut les nombreuses pièces comme un lion en cage. Il fulminait, hurlait des injures au monde entier, brisait les objets qui tombaient sous sa main. Lorsqu'il se fit une vilaine entaille à la main, il se calma et réalisa qu'en plus de la nourriture, il n'avait pas pensé à installer des objets d'occupation. Dès cet instant, il s'ennuya à mourir. Très vite, il alla s'installer dans son lit et n'en bougea plus que pour aller manger.

Cinq jours passèrent ainsi et Ganondorf commençait à vivre sur ce qui lui restait d'eau et de pain. La mélancolie le rongeait. Il en avait assez de tout. Il voulait mourir, cesser de souffrir, cesser d'attendre moins d'incohérence dans son existence. Il décida de monter au sommet de son escalier et de se jeter dans le vide. Il n'en pouvait plus d'attendre, de se battre pour sa liberté et le pouvoir.

Alors qu'il commençait à se pencher dans le vide, un bruit insolite se fit entendre. Un sifflement sourd résonnait dans toute la tour. Intrigué, Ganondorf se dépêcha de se diriger vers la fenêtre la plus proche. L'enduit qui recouvrait sa tour commençait à changer de couleur. Il prenait une teinte jaune-or. Le jeune Gerudo s'approcha de la fenêtre, intrigué. Qu'est-ce que Médusa avait donc encore inventé pour le tourmenter ? L'enduit devenait à présent opaque, de plus en plus foncé. Le jeune garçon estima qu'il n'avait plus rien à perdre. Il ouvrit la fenêtre pour toucher l'étrange substance. A sa grande surprise, elle s'ouvrit sans problème. Il fut encore plus étonné quand il toucha l'enduit qui l'avait enfermé pendant cinq jours. Il s'effritait sous ses doigts. Que se passait-il donc ?

Le jeune homme n'eut pas l'occasion de se poser plus de questions. Quelque chose pulvérisa le mur de poussière brune et fonça sur lui. Ganon ne put distinguer qu'une tornade de plumes et de grâce. Une seconde plus tard, il se trouvait plaqué au sol par la femme de ses rêves. Aucun mot ne fut échangé. La croqueuse d'hommes embrassa férocement le jeune garçon. Ganondorf ne comprit plus ce qui lui arrivait. Au bout d'une minute, Sphinx lâcha sa prise.
- Tu es libre, Ganondorf.
- Beu ? Qu'est-ce qui...
- On a mis le temps, Médusa a même recouru à l'avis de l'innommable, mais elle a fini par admettre que tu n'étais pas une menace pour l'île et qu'elle devait te rendre ta liberté.
- Ha... euh... et...
- Et ça fait cinq jours que j'avais envie de le faire, désolée pour le choc.
- Oh, Sphinx...
Et un nouveau baiser torride coupa la conversation.

- Tout est rentré dans l'ordre, alors ?
- Je crois que oui. Les diverses victimes de Vaati et Mithos ont retrouvé leurs esprits à l'instant où Lloyd a brisé la pierre. Les serviteurs de Médusa ont veillé à ce que personne ne panique ou s'agite. On déplore quelques vols d'objet et l'agression de plusieurs créatures mineures à coup de hache. Mais l'ordre est très vite revenu. Et il y a plein d'intendants masculins qui sont partis se détendre en Egypte. Je sais pas ce qui se passe, mais c'est une destination à la mode, depuis cinq jours. Il paraît que les intendants y ont repéré plein de suppôts de la LSH, là-bas.
- Ouais, hem, je pense que je sais pourquoi...
- Je crois que le dossier "Vaati" est définitivement clos.
- Mais... tu es sûre que Médusa m'a entièrement pardonné ? Je suis toujours coincé dans ce corps d'adolescent, moi.
Sphinx avala un nouveau verre de cidre.
- Non, elle ne t'a toujours pas pardonné. J'ai bien essayé de la raisonner, mais c'est peine perdue. Elle est bien trop fière pour exprimer sa gratitude à qui que ce soit. Alors de là à te rendre ton corps d'athlète...
- Attends, je ne peux pas rester comme ça toute ma vie, moi. Qu'est-ce qu'ils vont dire, les autres membres de la confrérie, en me voyant dans cet état ?
- Il y a une solution...
Ganondorf se retourna vers sa belle amante.
- Qu'est-ce que c'est ?
- Dans ce genre de situation... lorsque LSH et CED s'unissent pour faire face à un ennemi commun, une grande trêve est organisée. Les membres des deux organisations ne s'affrontent plus qu'à l'occasion d'une "compétition" qui a lieu sur une île du territoire neutre.
- Je ne te suis pas.
- CED et LSH délèguent chacune dix membres pour la compétition. Elle dure environ deux semaines. A chaque affrontement, l'équipe perdante perd un équipier. Les gagnants sont ceux qui tiennent le plus longtemps sur l'île. Il va de soit que ces gagnants seront récompensés au-delà de leurs espérances.
- Tu veux dire...
- Je nous ai déjà inscrits, tous les deux.
- Hein ?
- La plupart des confrères qui s'inscrivent le font pour une cause bien précise. Quoi qu'ils demandent, leur prière sera exaucée en cas de triomphe. Si on gagne, Médusa m'accordera toute une série de fabuleux privilèges. Alors, Ganondorf, partant ?
- Pas le choix... au fait, elle consiste en quoi, cette compétition ?

FIN

Ainsi s'achève l'histoire racontant les débuts de Ganondorf à l'étrange Confrérie des Esprits Diaboliques. Vous l'avez compris, ses aventures ne s'arrêteront pas là. D'autres épreuves l'attendent encore sur la fameuse île de la compétition.

Ce texte a été proposé au "Palais de Zelda" par son auteur, "El Wap". Les droits d'auteur (copyright) lui appartiennent.

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Mis à jour le 20.04.24