Et bien nous y sommes, 1 an pile après la sortie de MM3D, moment symbolique pour y apporter mon avis. Si je devrais restituer le jeu en un mot, outre le superlatif auquel on peut l'associer (et il le mérite), ça se rapprocherait probablement des mots "entrailles" ou "abysses", quelque chose de tellement ancré en profondeur et empli d’explicite qu'on lui offre milles facettes.
Pour ne se baser que sur le jeu, je dois avouer que j'en attendais beaucoup, de par la réputation qui colle à l'univers, des émotions qu'il a pu procurer chez certaines personnes, de l'omniprésence de l'opus sur Internet (coucou Jadusable). Ne m'étant quasiment rien fait spoiler, j'ai pu découvrir le jeu à mon plus grand plaisir, et je suis loin d'avoir été déçu. Premièrement, le scénario est super original, on sort de la citadelle à sauver pour éviter que Ganondorf prenne le pouvoir, qu'on retrouve dans OOT. Cette fois-ci c'est le monde qui repose sur nos épaules

Le gameplay est, tout comme le scénario, judicieusement réfléchi et original en rapport aux autres opus, même si on retrouve les personnages présents dans OOT, rien à voir ! Que cela soit par rapport au cycle des trois jours et à son timer stressant, aux pouvoirs libérés par les masques, qui permettent une diversité de gameplay impressionnante, sous la forme d'identités propres à chaque masque (ça en devient presque schizophrénique ^^).
Contrairement à certaines personnes, je n'ai vraiment pas été gêné négativement par le compte à rebours constant, puisqu'il permet véritablement de s'immiscer singulièrement dans le jeu, d'y apporter des émotions suffisamment puissantes (stress, peur d'oublier quelque chose n'importe où, en bref quelque chose nous suit, veut nous faire du mal, et on le sait

Pour rester sur le jeu en général, je reconnais que les quatre donjons se font assez vite, même en comptant un éventuel reboot du timer qui nécessiterait de les faire une deuxième fois. Mais, pour un jeu réalisé en 18 mois, et avec les techniques de développement de l'époque (il n'y a pas vraiment de changements à la version 3D), c'est dingue de voir la masse de travail qui a été achevée en si peu de temps. De plus, même si l'histoire principale peut se réaliser rapidement, les quêtes annexes sont vraiment nombreuses. Aussi nombreuses que différentes, permettant de donner au jeu un souffle que j'ai trouvé bien plus exploité que l'histoire principale (que ce soit par la chasse aux masques, les maisons de Skulltulas, la cueillette des fées en plein donjon ou la finalisation du journal des Bombers), tout se joue dans le détail du temps, du lieu et du personnage, qui nécessite un don à l'exploration et l'envie d'avancer sa partie jusqu'à la perfection (parce que sans solution on trouve beaucoup de moments de galère !). Et même si, à mon grand regret, je dois noter que quelques masques sont assez inutiles et qu'il peut être assez récurrent de refaire souvent les boss de donjons pour avancer les quêtes annexes, c'est vraiment méritoire d'avancer son journal de quête, masque par masque, jusqu'aux 100% tant attendus, synonymes de gloire éternelle et d'immortalité

Et comme le jeu est tellement puissant que l'on pourrait en analyser chaque détail pour voir ce que l'on trouve derrière, même après l'avoir fini, il m'a marqué, s'est imprégné dans ma vie personnelle, allant d'une simple musique dans la tête (le chant de l'apaisement a du y rester trois jours d'affilée ^^) - au passage, la bande son de l'opus doit être l'une des OST les plus géniales de la saga - mais pouvant se retrouver par les émotions ressenties (un simple chrono me faisait directement penser au timer des trois jours). Outre cela, le jeu permet de vivre une véritable aventure, similaire au voyage que Link réalise avec Epona. Un voyage où l'on peut partir crapahuter et faire le touriste dans un village où chaque habitant à ses habitudes de vie. Cet amas vivant, qui réagit à une mort imminente, d'une façon personnelle à chaque individu. Avec le recul, tout cela prend une ampleur plus importante et on peut se rendre compte du travail des développeurs, sur les réactions que chacun peut vivre, qui a su porter ses fruits. C'était un plaisir grandiose de jouer et découvrir la totalité de ce microcosme, où chaque détail compte.
Mais Majora's Mask, c'est aussi le jeu qui envisage le plus la mort de Link, et outre les théories sur le point religieux de sa mort, par l'arrivée au purgatoire ou autre, que l'on peut voir fleurir partout sur Internet, c'est plutôt stigmatisant de s'imaginer un Link réduit à la mort avec les gens que l'on a pu côtoyer durant notre temps de jeu. D'autant que l'on assiste à cette scène (lors du Game Over), aussi impuissants qu'eux.
En fait, j'ai tout simplement adoré Majora's Mask. Il m'a quasiment obsédé jusqu'à faire partie de ma vie quotidienne (ça rend plutôt étrange dit comme cela), et, les rares points négatifs que j'ai pu ressentir se sont très vite effacés par le reste du jeu. Merci aux développeurs pour leur travail, pour m'avoir permis de pousser mes ressentis personnels et d'avoir remis en cause mes opinions sur le jeu vidéo, que je n'aurai jamais cru capable de faire changer ainsi ^^
Joyeux anniversaire Majora's Mask 3D !
