
Après avoir fini Skyward Sword, j'étais, bien sur, assez ému par la cinématique finale, mais en même temps, je restais un peu... Sur ma faim. Bien sur, il y a eu la "révélation" par Nintendo d'une time line officielle, qui place Zelda Skyward Sword en premier, avant Minish Cap. Chronologie qui, à bien des égards, est assez frustrante (pour ceux qui l'auront consultée, ils auront vu que le choix de faire d'Ocarina of Time un jeu à trois embranchements chronologiques ressemble assez à un lapin sorti d'un chapeau).
Mais sans aller jusqu'à la remettre en cause, "globalement", on pourrait s'amuser à comparer les différentes légendes dont la série est émaillée, et qui constituent (à mon avis) une des richesses symboliques de celle-ci, en lui conférant sa dimension mythologique, ce petit "truc" qui fait que ce n'est pas une simple série de jeu vidéo (m'est avis).
Or, quand on regarde les différentes légendes, depuis Zelda A Link to The Past (où on a, pour la première fois, la présentation des Déesses démiurges à l'origine d'Hyrule, si ma mémoire est bonne), on a affaire, systématiquement, à l'idée d'un "principe créateur", incarné par les Déesses et matérialisé par l'artefact mystique qu'est la Triforce.
Ce "principe créateur", d'une certaine façon, est transcendant au reste du monde : les Déesses sont venues, elles ont vu, elles ont créu (bon d'accord, c'était nul). Et elles sont reparties, en laissant derrière elle la Triforce. Naturellement, celle-ci confère le pouvoir des Dieux, ou une partie de ce pouvoir, après avoir été brisée en trois par Ganondorf.
Précisément : Ganondorf représente, dans tous les Zelda, depuis le premier, la "volonté de dominer". Il est celui qui détient la Triforce du pouvoir, non pas seulement en tant que "Force physique", mais aussi en tant que "puissance", "pouvoir", celui qu'il faut pour "asservir" les autres. Et c'est d'ailleurs bien ce qu'il fait, ou tente de faire, dans tous les opus de la série.
Prenons Skyward Sword maintenant.
Skyward Sword se présente comme un retour à un temps "ancien", avant ces conflits, avant même que Ganondorf n'existe : on peut supposer une certaine filiation de Ganondorf à l'Avatar du Néant, mais ils sont deux entités manifestement différentes. Le problème est, précisément, de comprendre ce qu'est l'Avatar du Néant. Comme son nom l'indique, il "représente le Néant" (personnellement ça me fait toujours penser à l'Histoire sans fin, je ne sais pas pour vous), et donc, en tant que tel, le nihilisme, la soif de détruire, de voir disparaître. Pas le pouvoir. Pas la force. Non, le néant.
Partant de là, c'est assez bizarre. Parce qu'alors que depuis ALTTP on a un conflit entre différentes conceptions de l'usage qui doit être fait du pouvoir des Dieux, mais toujours dans le cadre d'un monde qui, de toute façon, "est là", dans SS, ce sont deux principes opposés qui s'affrontent, celui de la "création" (incarné par la Déesse Hylia et son serviteur), et celui de la "destruction" (incarné par l'avatar du Néant).
Personnellement, je trouve que ça n'est pas très "raccord". Je n'ai rien contre le fait de rajouter des éléments à la légende, mais ceux-ci font reposer le mythe de la Triforce sur des bases complètement différentes, puisqu'en fait ça signifierait qu'il existerait un pouvoir de destruction aussi puissant que la Triforce, une "Triforce obscure", en somme. Et je trouve ça assez dommage, car ça n'est pas développé davantage dans le jeu, qui laisse le tout dans un flou relatif. Ainsi, Ghirahim, qui est manifestement une sorte de "Fay obscure", donc incarnant une "Epée de légende obscure" (on le voit bien à la fin), reste toujours baigné dans une aura de mystère qu'il sera difficile d'éclaircir. Et c'est dommage, parce que ça aurait apporté beaucoup.
Je pourrais encore continuer longtemps mais je ne pense pas que ce soit très intéressant, je vais donc laisser la discussion là ^^