Socrate aimait les femmes et Jésus n'a jamais été misogyne, qu'on se le dise. Je ne laisserais jamais passer ça.
Bref, LBS, j'ai de solides connaissances en religions diverses, en ethnologie, en psychanalyse, en philosophie, en Histoire médiévale (ma spécialité) et en sciences littéraires. J'ai aussi fouillé et approfondi le sujet, en relisant des passages de la Bible notamment (si, si). Bon je mets off le mode "je me la pète" pour démolir ta frêle argumentation !
Si je puis t'apprendre quelque chose, c'est qu'une œuvre quelle qu'elle soit peut se lire à plusieurs degrés plus ou moins perceptibles, lesquels ne sont pas toujours intentionnels. Une œuvre peut ainsi avoir plusieurs degrés de lecture alors qu'à la base n'en était prévu qu'un seul. Permet-moi de te citer quelques exemples avant de développer sur M'sM:
-Moby Dick peut aussi bien se lire comme un récit de chasse à la baleine que comme une leçon d'humilité pour vaincre l'ennemi intérieur.
-Alice au Pays des Merveilles peut se lire comme l'histoire d'une gamine se promenant dans un monde fabuleux que comme la quête de la vérité en vainquant l'absurde et le non-sens.
-Derrière le tableau Guernica se cachent des symboles phalliques (là en revanche je te conseille si ça t'intéresse de te référer à de tierces études)
Bref M'sM a lui aussi plusieurs degrés de lecture, trois pour être précis:
1. Un gamin qui suivant un Skull Kid se retrouve embarqué dans un tas d'aventures.
2. Une ode à la nature et à l'enfance avec un ésotérisme affiché (se référer à ma longue étude dans le sujet "M'sM, qu'en dites vous ?", note que Myamoto a implicitement validé cette hypothèse.
3. Corolaire du précédent, une quête de vérité à travers l'absurde, le non-sens et le paradoxe.
Alors que le premier n'est fondé sur quasiment rien, les deux suivants sont bien plus développés. En effet, le second degré de lecture est basé sur des figures ésotériques, symboliques et poétiques (détails dans le sujet susmentionné)
Le troisième degré de lecture du jeu fait appel à des procédés bien plus complexes tels que l'Absurde ou le Paradoxe, le tout est entériné avec des des notions qui sont je le rappelle sorties du Christianisme.
En effet si la recherche de vérité est intrinsèque au bouddhisme d'autres éléments se rapportent à l'ésotérisme chrétien. Je reconnaît volontiers que le monothéisme n'a rien apporté de nouveau mais à récupéré d'anciens concepts (ce qui d'ailleurs est une des raisons de sa survie et de sa pérennité), toutefois la manière dont tous éléments sont mis en scène, notamment par la parabole et l'ésotérisme, est très largement source d'inspiration de la série Zelda. Dois-je te rappeler que si le bouddhisme, l'hindouisme et le shintoïsme donnent des leçons de vie celles-ci sont toujours explicitées, ce qui n'est pas le cas des trois religions monothéistes (la lecture de la Bible, de la Torah ou du Coran au premier degré ne veut rien dire), en particulier le Christianisme (les paroles de Jésus sont des paraboles).
Après ce passage de théologie je reviens à M'sM; dans ce jeu des éléments judéo-chrétiens, que tu m'accorderas d'être préexistants dans les religions antérieures, apparaissent régulièrement mais encore une fois indirectement, ne serait-ce que la monstrueuse parabole (le mot le plus important pour une analyse de M'sM) du péché originel à travers Skull Kidd. Tu me rétorqueras que cette idée pouvait être indépendante du soucis de s'inspirer du christianisme, et bien c'est faux car le concept même du péché est lié à la parabole d'Ève (qui a balayé tout prédécesseur), de plus je me permet de signaler que le Japon est le pays oriental ayant la meilleure connaissance du monde chrétien (affirmation fondée sur des statistiques). Ainsi l'idée de Skull Kid volant le masque, effet pervers s'ensuivant accompagné d'une catastrophe est intrinsèque à la parabole d'Ève et donc entraine inéluctablement un degrés de lecture supplémentaire.
Si le concept de péché est symbolisé par les masques (contenant partagé avec les autres significations), il s'agit là de la presque unique parabole chrétienne, l'humilité ayant un double degré de lecture, la recherche de vérité est bouddhique. Dans l'immense parabole du péché de désir (péché originel) qui constituerait presque un degré de lecture seul on retrouve les éléments suivants:
-Masque de Majora (qui en est le symbole)
-Skull Kid
-la mésaventure de Majora est trop proche de celle de Lucifer pour être due au hasard (même observation pour Ganondorf ou Vaati)
On retrouve aussi les péchés capitaux dans M'sM (ils sont évidemment présents dans tous les opus mais celui-ci est celui dans lequel ils sont le plus apparents)
-Colère: quasiment tout le monde
-l'Orgueil: Majora comme beaucoup d'autres
-l'Envie: Skull Kid et beaucoup d'autres (le vendeur de masques notamment)
-la Luxure: jeu tout public, désolé
-l'Avarice: Majora et d'autres
-la Gourmandise: Anju (cf. question du renard)
-la Paresse: euh... Anju
[Edit Jerder : Anju ? La paresse ? ]
Je souligne qu'il s'agit là de concepts, lesquels ne peuvent être vus que par une lecture "entre les lignes" du jeu. Ces concepts ne peuvent être présentés directement, et je défie n'importe lequel d'entre vous de me faire apparaître concrètement quelque chose d'abstrait; la solution serait bien entendu de faire apparaître clairement des passages de la Bible de manière vidéo-ludique, ce qui est, ma foi (!!!), plus que risqué. Il est d'ailleurs quasiment impossible de faire apparaître un monothéisme quel qu'il soit de manière autre que conceptuelle. Une exception: l'Islam étant lié au désert on peut oser une représentation d'un signe religieux, c'est arrivé une fois et Nintendo a failli passer en justice (croissant islamique chez les gérudos dans OOT).
C'est pourquoi si l'on veut lire M'sM comme une fresque tragique mêlant péché originel, Apocalypse, Lucifer, des héros tragique (Mikau, Darmani), des personnages très sombres et paraboliques (vendeur de masques) ou plus simplement le désespoir et la mort (vallée Ikana) et la résurrection/réincarnation, il faut à tout pris ce détacher du premier degré de lecture du jeu et savoir qu'un élément concret (même pris sans intention particulière) amène le concept qui lui est intrinsèquement lié.
Je m'aperçois au fil de ma relecture une incohérence avec les trois degrés que j'ai donné au départ, je donnerais donc un quatrième qui est celui que j'ai développé; nous avons donc:
1. récit sans sens caché
2. récit fabuleux (sens étymologique)
3. récit tragique
4. récit absurde
Si un seul d'entre vous a compris ce que j'ai baratiné qu'il me le fasse savoir.
[Je sens en effet un grand nombre de réponse arriver de l'assistance ]