Geekosphère et misogynie

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Salem
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Geekosphère et misogynie

Message par Salem » 20 mars 2013 0:46

EDIT Hikari : Petit avertissement pour les plus jeunes : L'article ci-dessous traite d'un sujet grave avec quelques exemples crus.

A lire : http://cafaitgenre.org/2013/03/16/sexis ... -remedier/" onclick="window.open(this.href);return false;

Je ne suis guère un adepte du prosélytisme, et chacun sait que je préfère m'escrimer sur la grammaire française au point d'en être qualifié de "réactionnaire" par ma propre prof de latin, mais il est d'autres terrains que je m'empresse d'occuper. Le sexisme en fait partie.
Il n'a sans doute échappé à personne que le domaine du jeu vidéo est particulièrement sexiste. La communauté qui s'est bâtie autours du "10e art" ne l'est que d'autant plus, au vu des exemples effarants repris par Mar_Lard dans son très long article. Exemples exagérés, diront certains. Non, car ils ne sont pas anodins; il n'est pas anodin que des professionnels, des personnalités influentes dans la pop culture (JDG, notamment), voire des partis politiques fassent, sciemment ou non, l'apologie d'un système patriarcal à l'agonie.
Je ne suis pas, personnellement, très proche des milieux féministes; mais j'estime comme acquise cette affirmation que le sexe ne fait pas de différence fondamentale entre les individus. Ce que certains, avec une idiotie stupéfiante, appellent la "vengeance des femmes" n'a pas lieu d'être; le vrai féminisme, auquel cas je veux m'en réclamer, c'est avant tout d'affirmer que ce combat n'est motivé par aucune vengeance, mais un soucis de rappeler à l'humanité qu'elle ne parle pas au seul masculin. En lien à cela, je veux aussi évoquer un thème mentionné dans cet article, mais qui me tient à coeur, notamment parce que mes amitiés personnelles m'ont amené à considérer la question avec une proximité nouvelle, c'est celui de l'homophobie; et elle est patente dans le jeu vidéo et la communauté qui s'est construite autours, car le sexisme dont Mar-Lard n'a que trop montré l'omniprésence fait le lit de l'homophobie; ériger une figure de la femelle telle qu'on veut qu'elle soit, c'est en effet, en réponse, ériger une figure du gamer mâle par excellence. Que dire alors du gamer qui n'est pas assez mâle ? Une discussion récente concernant le langage vulgaire français (comme anglais) m'a permis de confirmer mes soupçons à l'égard de notre manière d'attaquer par l'injure : en effet, l'offense verbale cherche toujours à blesser l'adversaire en l'atteignant dans sa "dignité". Je vous passe la liste, car je ne vais pas me le permettre devant des lecteurs mineurs, mais remarquez avec quelle aisance notre vocabulaire injurieux gravite autours d'un même pôle: notre anus. Amis sodomites, l'ire de Jéhovah ne vous a pas lâchés, vous êtes toujours poursuivis par l'opprobre populaire; force est de constater que la posture du dominant sexuel, toujours - évidemment - associée au mâle, met généralement l'homosexuel sur le même plan, celui de réceptacle à semence et d'être faible. Aristote, tu me fatigues.
Je ne vais pas paraphraser Mar_Lard, son article est en soi très complet et a ceci d'intéressant qu'il met l'accent sur un problème qu'on a tendance à trop ignorer, en vertu de la phallocratie du Net que l'on estime naturelle; allez, maintenant, la minute provocatrice : qui estime sérieusement que les opposants à l'esclavages devaient se taire car cette pratique était jugée naturelle du XVIe siècle jusqu'à 1848 (1863 pour les Etats-Unis) ? Appliquez la même progression de pensée au jeu vidéo ? Cette phallocratie, dont le fondement est assez fallacieux sinon carrément misogyne (c'est bien connu, il n'y a qu'un homme pour bidouiller sa console, surtout au début des années 1980; notez au passage que le JdG nous entretient dans ce mythe), est-elle seulement légitime ? Est-il légitime qu'une femme, parce qu'elle s'adonne à un domaine qui lui plait, se fasse cracher à la figure (ou plutôt reçoive des commentaires disgracieux sur sa poitrine), parce qu'elle est une femme ?

Je partage ceci ici, en pleine connaissance de la moyenne d'âge du forum, et également des statistiques qui veulent qu'une femme sur 5 a été ou sera victime au moins une fois dans sa vie d'une agression sexuelle. Au passage, mesdemoiselles, une main au cul est une agression sexuelle. Je ne le fais pas par paternalisme condescendant ni par obédience à une chevalerie d'un autre âge, mais plutôt dans ce soucis de voir éclore une société juste où une femme ne sera pas réduite à une paire de seins. Et ce, y compris dans la "geekosphère". Je suis un homme, hétéro, dont la plupart des amitiés fortes sont féminines; je ne souhaite pas me pencher sur elles avec la galanterie machiste d'un héros de la révolution féministe, mais je veux les voir comme les égales de mes amis hommes. Parce que je veux croire que derrière les turpitudes des uns et la connerie monumentale des autres, la tourmente de ce monde désespéré n'est pas une fatalité.

Pour vous mesdames.

P.S. de dernière minute : J'ai posté le même lien sur mon FB; voici l'édifiant commentaire d'un de mes amis, membre de la mâle engeance, naturellement :
un crétin a écrit :Ah j'était tombé dessus, et je l'est trouver à vomir tant sa pue le cliché, la condescendance et le "moi-je". Hormis l'histoire de miranda on à ici seulement la prose sans fond d'une nana qui ne comprend pas les codes d'un univers auquel elle n'appartiendra plus dans 6 mois; fautes de hype.
Au nez d'Hikari, j'ajouterai, ce qui renforce bien l'élégance du propos...
Pour le rappel, cette "nana" fréquente Usul. Quant on vous dit que c'est loin d'être gagné...
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Re: Geekosphère et misogynie

Message par Hikari » 20 mars 2013 19:39

Malheureusement, ce genre de comportement ne m'étonne pas plus que ça car c'est pas nouveau et c'est comme ça partout. Et ça m'horripile toujours autant.
Faites un petit tour sur Vie de meuf et vous verrez certains témoignages vraiment abusé.

Après il y a la question de l'humour, y'a des filles qui s'en fichent d'autres non. Perso j'ai déjà été quelques fois la seule fille de groupes de mecs (sur internet je parle) et j'ai déjà du subir l'humour quelque fois lourdingue de certains, heureusement qu'ils ne pensaient pas ce qu'ils disaient, mais que ce soit derrière un écran ou pas, ça peut parfois être drôle, mais aussi relou.

Je pourrais dire tellement de choses sur ce sujet, mais j'avoue que j'ai pas envie d'me mettre un sujet aussi grave dans la tête et de m'énerver toute seule Image

Je voudrais juste dire qu'une femme est un être humain et qu'elle doit être respectée tout autant qu'un homme. Qu'elle n'est pas bonne qu'à b*ser (autocensure tavuu), ni qu'à faire des gamins, ni qu'à faire la cuisine et compagnie. Et elle n'est absolument pas aux services des besoins primaires des messieurs.

Et pour finir un peu de légèreté car... On en a gros !
Ariane a écrit :Merci de lire le règlement.
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Re: Geekosphère et misogynie

Message par Génis » 20 mars 2013 22:12

C'est un débat intéressant mais encore une fois très délicat à appréhender. Aussi ne m'étant pas énormément penché sur le sujet, je ne vais pas trop approfondir.

J'avais déjà parcouru son article, plutôt intéressant mais qui je trouve manque de recul sur certains points.
Pour ceux qui l’ignorent, Kara est un (techniquement superbe) court-métrage qui conte l’histoire d’une femme-robot. Obéissant aux ordres d’une voix masculine hors-champ, elle explique : « Je peux m’occuper de la maison, faire la cuisine, garder les enfants. J’organise vos rendez-vous. (…) Je suis entièrement à votre disposition comme partenaire sexuel. Vous n’avez pas besoin de me nourrir ou de me recharger. (…) Voulez-vous me donner un nom? » … Elle supplie ensuite pour sa vie, en larmes alors qu’elle est démantelée, et ne survit que grâce à la pitié de l’opérateur. L’écriture d’un personnage féminin…
En l’occurrence c'est vrai. Mais ici Kara n'est pas une femme, c'est un robot. Elle a été conçue dans un but uniquement marchand mais se libère de cette aliénation et désire simplement "vivre" et "penser", c'est un autre débat que celui du sexisme. Si c'est l'enveloppe d'une femme qui a été choisie c'est pour la connotation de "fragilité" qu'elle véhicule (cliché certes) et par conséquent susciter l'émotion chez le spectateur (le film est un court métrage, par conséquent on joue aussi sur le symbolisme). Bref, ce n'est que mon opinion, mais j'ai trouvé ce court-métrage particulièrement beau et je trouve dommage que l'auteure s'en serve comme un exemple assez agressif pour servir sa cause.

Certaines campagne de pubs sont parfois révoltantes et dégradantes vis à vis de la femme. Mais certaines sont aussi à prendre au second degré.
Je m'étonne aussi que l'auteure n'ait pas parlé des certaines héroïnes du jeu vidéo. Samus Aran par exemple, tout le monde pensait que c'était un homme. Quand il s'est révélé être une femme, ça n'a pas pour autant entaché la série. Au contraire.
Si la femme a souvent des rôles clichés et pas toujours très reluisants, il ne faut pas oublier que c'est aussi en elles que réside l'histoire d'un jeu vidéo et qui permet au héros de se révéler. Sans elles, il n'y aurait rien. Je pense notamment à la princesse Zelda.
Il ne faut pas oublier non plus que le jeu vidéo fait appel à des mécanismes ancrés dans notre subconscient. Le cliché de la demoiselle en danger en est un bel exemple. Et je ne sais pas si Nintendo voulait avant tout dégrader l'image de la femme en sortant les premiers Mario ou Zelda...

Enfin, l'auteure soulève ici un débat avec des arguments intéressants. Mais il n'y a rien de plus horripilant qu'un féminisme exacerbé (comme pour toutes autres luttes d'ailleurs). A prendre avec des pincettes donc.

Quant à la place de l'homosexualité dans le jeu vidéo, même combat. L'industrie du jeu vidéo, même si on ne peut pas vraiment la taxer d'homophobie, est encore bien frileuse à ce sujet. Electronic Arts a intégré le concept d’homosexualité avec les Sims et Mass Effect 3. Et aujourd'hui la polémique se fait autour de relations homosexuelles dans Star Wars: The Old Republic qui reçoit ne nombreuses lettres de menaces et autres boycott assez... Absurdes. En apparence c'est un enjeu risqué pour l'entreprise et plutôt audacieux. Mais je me demande quand même s'ils agissent ainsi par pur altruisme ou si c'est plutôt un coup marketing visant accessoirement à séduire des communautés minoritaires particulièrement influentes...

Ça peut paraître un peu déplacé de dire cela, mais à l'instar de nombreux autres domaines, je pense que le jeu vidéo observera une évolution (lente ou non) vers plus d'ouverture vis à vis desdites minorités (et heureusement). Mais cela engendrera aussi sans doute une banalisation des minorités représentées. Peut-être n'y aura-t-il plus alors aucun charme ou intérêt à incarner une femme ou un(e) homosexuel(le)?

Dans tous les cas, avant d'aller plus loin dans le débat, il faut garder à l'esprit que le jeu vidéo reste virtuel. Il présente au mieux une vision des producteurs, mais n'est pas la réalité. Le problème vient surtout des joueurs je pense.
Dites moi, savez vous pourquoi un corbeau ressemble à un bureau?

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Re: Geekosphère et misogynie

Message par Salem » 21 mars 2013 12:33

Usulmaster organisant demain soir une interview (avec débat sur le livestream) de Mar_Lard, j'ai envoyé ce mail de réaction. Accrochez-vous, car c'est du Salem :


Par Antanaclasis, ou Julien Cahour de son nom civil
Note : lorsque je m'adresse directement à Usul, je m'adresse également à Dorian.

En réaction au long pamphlet à l'effet météoritique rédigé par Mar_Lard concernant les questions du sexisme, du machisme et du féminisme dans la « geekosphère », je tiens à rédiger cette modeste contribution. Le sujet qui est abordé dans cet article est d'une résonance suffisamment lourde pour ne pas l'aborder, oserais-je le jeu de mots, à la légère ; c'est pourquoi je choisis la forme du mail, voire du contre-pamphlet, pour répondre. Je tiens également à la fois remercier ton invitée pour avoir mis sur la table ce sujet qui a lieu d'être discuté mais lui rappeler qu'en choisissant, à raison, l'espace public, pour témoigner son indignation, elle s'expose de facto à la critique ; il ne s'agit pas là de justifier les actes et les dires puérils et/ou insultants de certains gamins sur le 15-18 de JVC, mais bien de dire qu'un débat constructif peut être mené en s'offrant mutuellement une honnêteté intellectuelle par une critique, au sens premier sans la moindre connotation négative, de la position soutenue par l'autre. Vieux rêve socratique.
Au passage, j'en profite pour signaler que je suis un gauchiste publiquement avoué et que j'ai personnellement et activement défendu la cause du mariage pour tous ces derniers mois. Ceci n'a évidemment pour but que d'éviter tout malencontreux quiproquo sur mes intentions.

Quoi qu'il en soit, il serait judicieux de commencer par deux grandes questions, ou comme on le dit de manière très scolaire dans les milieux lycéens et étudiants, « l'analyse des termes du sujet ». Vaste programme. Mar_Lard interroge, ou plutôt condamne le « sexisme dans la geekosphère ». Aussi, faudrait-il entamer le problème, réel, à l'aune de ces deux grandes questions :
Qu'est-ce donc que le sexisme ?
Qu'est-ce donc que la geekosphère ?

Laissons d'emblée la seconde de côté pour le moment et intéressons-nous au sexisme. Il faut savoir que le sexisme est avant tout un état de pensée, qui n'implique pas forcément de passage à l'acte. Le sexisme repose, avant tout, sur une conception essentialiste des sexes, c'est-à-dire qu'il y aurait entre les sexes des différences essentielles, contre lesquelles il est impensable de s'élever à moins de prôner une société contre-nature. Il s'oppose radicalement à l’existentialisme, doctrine philosophique développée notamment par Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir selon laquelle l'individu est ce qu'il devient, « l'existence précède l'essence » pour reprendre la célèbre formule sartrienne, non éloignée de celle de Husserl, fondateur de la phénoménologie, « Wesen ist das gewesen ist » (« l'essence est ce qui a été). Être sexiste, donc, c'est penser que l'homme et la femme sont intrinsèquement différents ; je parle évidemment de fonctions dites sociales et non de la simple fonction reproductrice, puisque à cet égard l'homo sapiens n'est pas, du moins dans l'écrasante majorité des cas, hermaphrodite ; cette différence naturelle, à l'origine des riches heures d'internet, ne doit pas, pour un existentialiste, être prise comme la justification de différences « culturelles ». La différenciation des rôles sociaux, ce que les sociologues appelleront après Marx la « division sociale du travail » est inhérente à l'humanité, du moins selon les sources (rares et pauvres) dont nous disposons à l'heure actuelle. Cependant, le concept de division sociale du travail ne saurait justifier une position sexiste et surtout misogyne en ceci que chez les grands singes la tribu est naturellement matriarcale, voire gynocrate. Pourquoi cette spécificité, parce que pour le coup c'en est une, de l'espèce humaine ? Les explications sont légion. Peu importe celle que l'on retiendra, je soulignerai le fait que Pierre Bourdieu a bien montré, sous le concept de « domination masculine », le fait que la phallocratie n'a rien de naturel mais est bel et bien un fruit de la culture ; l'habitus, le corpus de pratiques sociales, fait rentrer dans les individus des modes de pensées parfaitement contingents en les faisant passer pour nécessaires. A ce titre, et en guise de parenthèse, je signale que ce raisonnement s'applique avec la même rigueur à la prétendue fatalité du libéralisme économique, invention anglaise du XVIIIe siècle. Pour reprendre la très célèbre phrase de Simone de Beauvoir, « on ne naît pas femme, on le devient ».
Aux sceptiques accrocs aux idées reçues selon lesquelles l'homme et la femme ne seraient pas mentalement « programmés » de la même manière – notamment sur la question des matières littéraires et scientifiques –, je tiens à rappeler que ces mythes datant du XIXe siècle ont été balayés par les sciences neurologiques.

Le sexisme, c'est donc initialement proposer une différence indéniable entre les sexes. Or qui dit différence dit hiérarchie. Le concept de « racisme », construit de la même manière, ne pose en effet, à la base, que la discrimination, au sens neutre, des races. Tout est dans le mot « discrimination », car de la différenciation, la discrimination, à la hiérarchisation, il n'y a qu'un pas. Et nous entrons donc dans la « domination masculine » étudiée par Bourdieu, bien que nous n'en connaissions pas, à l'heure actuelle, le fondement. On pourrait néanmoins citer la thèse freudienne qui veut voir dans l'homme une peur panique de la femme, créature castrée qui pour se venger représente un risque castrateur. On notera au passage que Freud décrit la femme, pour le dire de manière brutale, comme un homme sans ... ; Aristote et sa femme réduite à de la matière informée (à la différence de l'homme qui, lui, est formé et même bien formé) n'est pas loin. Suivant les analyses de Bourdieu, ce sexisme misogyne a la peau dure, et en au moins dix mille ans de civilisation, il a cherché à se maintenir ; au passage, ce n'est pas une constante, certaines sociétés, comme les Inuits, accordant une grande place sociale à la femme. On pourrait même dire que le sexisme, au risque de paraître choquant, est dans les mœurs, et c'est bien là le problème. On ne détruit pas un habitus en deux coups de cuillère à pot ; la théorie des archétypes selon Jung ne le démontre que trop bien. Mais j'y reviendrai.

Car maintenant, je veux discuter le nom de « geekosphère ». Disons-le d'emblée : ce mot désigne une aberration sociologique. En effet, et le pamphlet de Mar_Lard pèche énormément de ce côté-là, toute accusation à l'encontre d'un mode de pensée dans une communauté donnée doit faire intervenir la définition de ladite communauté. Or, elle n'arrive jamais ; sans doute parce qu'elle n'existe pas en tant que communauté au sens sociologique ; les sociologues contemporains appellent le type de sphères sociales dans lequel Mar_Lard veut inclure la « geekosphère » le phénomène des « tribus ». Je défie Mar_Lard de dresser un tableau sociologique de la tribu dont elle entend parler ; car, qu'est-ce alors qu'un « geek » ? Inconsciemment, la revendication d'appartenance à cette nouvelle espèce semble dessiner la volonté d'appartenance à une tribu ; mais, paradoxalement, c'est tout l'inverse qui se produit. En effet, le « geek » autoproclamé n'a pas de « portrait-robot » . Ai-je ainsi, moi qui ne sais ni coder en C++ ni faire de tool-assisted speed-run, le droit de me proclamer geek parce que je suis un grand amateur de jeu vidéo ? D'autre part, Mar_Lard détruit elle-même la prétention plus ou moins sociologique de son accusation – « les geeks sont sexistes » – en faisant un détour par la bande-dessinée outre-Atlantique. Sérieusement, combien de « geeks » européens sont des mordus de comics ? Je parie mon exemplaire du Deuxième Sexe que la proportion chez les geeks autoproclamés de passionnés de comics est inférieure à 50%. Ou alors cette (longue) critique des archétypes dans les comics n'est qu'une digression hors-sujet. Puisque je m'adresse essentiellement à toi, Usul, je me permets cette petite provocation : c'est du Malraux. En effet, poser que la culture geek est sexiste, c'est penser que cette culture a ses caractéristiques propres, qu'elle se distingue d'une culture dite « savante », qui serait peut-être aussi sexiste mais pas de la même manière sinon on n'aurait pas pris la peine de se circonscrire à la « geekosphère ». Un article très intéressant en réponse à ce pamphlet indiquait avec justesse que le jeu vidéo est un média de masse, tout comme l'est la télévision ou le cinéma industriel ; comment, alors, débattre sérieusement d'un sexisme geek dès lors que celui-ci semble en réalité se confondre avec la domination masculine millénaire étudiée par Bourdieu ?
Beaucoup ont déjà réagi, avec une véhémence plus ou moins élevée, à cette attaque frontale contre leur « tribu » (inexistante) et se sont vus, souvent à juste titre, injustement visés. Parmi les « geeks » de mon cercle de connaissance, je ne connais qu'une infime portion qui a soutenu des propos à caractère misogyne, la majorité s'indignant devant les exemples absolument ahurissants dont Mar_Lard fait part.
Je tiens à signaler que leur indignation ne portait pas contre le sexisme dans le monde très large du jeu-vidéo, mais bien contre le sexisme en général. Les geeks n'ont pas le monopole du sexisme, et ne sont, heureusement pas tous d'affreux misogynes ivres de domination sexuelle. Ces remarques me font arriver au caractère problématique des exemples compilés par Mar_Lard : en rien ils ne sont représentatifs. Et j'insiste lourdement sur le fait qu'il s'agit d'une grave faute intellectuelle que d'asséner une vérité générale sur un très vaste ensemble d'individus et de pratiques sociales au nom d'exemples, si effarants soient-il. L'induction ici faite est dangereuse, et même fausse puisque la communauté visée n'existe que dans les représentations de ses membres autoproclamés alors même qu'il est sociologiquement impossible de définir cette « culture geek », sinon comme la « Culture », avec un grand « Cul » comme le dirait Frank Lepage. Le marxisme, il faut bien le reconnaître, a perdu la question culturelle dans la mesure où 8 mineurs sur 10 sont des « gamers », hard ou casual. Là se pose donc la question grave, du maintient de l'accusation. Car agiter l'étendard du féminisme contre une « geekosphère » misogyne, c'est se livrer à une guerre contre 80% de la société.

On ne peut, évidemment, pas trancher sur la question de manière définitive. Car nous devons faire face à plusieurs réalités, celle d'une domination masculine ancestrale, celle d'une évolution (réelle) de la vision de la femme tout comme celle, malheureuse, de la pérennité d'immondices se réclamant explicitement d'une vision phallocrate de la société. Je vais reprendre alors l'exemple, sidérant, de l'admirateur béat d'une chevalerie prétendument instaurée pour éviter le viol – c'est évidemment historiquement faux, pour ne pas dire que c'est un simple monceau d'idioties ; cet individu poste sur un forum « geek » mais fait part de sa vision patriarcale de la société en général. Naturellement, ce genre de posture est à la fois rétrograde et parfaitement stupide. Dans le même ordre, si je rejoins volontiers l'idée que la presse spécialisée s'est trouvée un fond de réserves dans la misogynie la plus explicite, inférer d'un certain nombre d'exemples viciés que l'industrie du jeu vidéo est le cheval de bataille de la misogynie est un raccourcis à peser. Prenons un contre-exemple : Okami. Okami se moque explicitement des codes du jeu japonais en exposant, volontairement, des femmes ultra-stéréotypées auxquelles Issun ne manque jamais de faire une remarque salace, et on ne parlera pas d'Amaterasu reluquant les seins de Tzuzurao ; Capcom joue avec les codes du genre et s'en moque. Le héros d'Okami est une héroïne qui se balade avec un pervers ; a contrario, prenons une série qui, pour le coup, fait dans le cliché à un point démentiel : The Legend of Zelda. Avec le temps, Zelda s'est progressivement éloignée de l'histoire, archétypale par excellence, d'un chevalier sauvant la princesse ; bon, on y est toujours, et ça marche. Mais la Princesse Zelda a fini par de moins en moins se cantonner à son rôle de potiche à sauver pour finalement devenir partie prenante d'une saga où les moteurs scénaristiques sont au demeurant souvent féminins. Bon, il s'agit d'un mauvais exemple, la Zelda de The Wind Waker reprenant au moment fatidique ses atours de princesse en danger ; le personnage de Midona dans Zelda Twilight Princess, demeure un personnage au caractère sarcastique, ce qui ne l'empêche pas de verser une larme à la fin du jeu. Que faut-il en retenir ? La saga Zelda est-elle misogyne ? Inconsciemment, oui, car la femme est souvent ramené à son « rôle de femme », que Link va aller s'empresser de sauver galamment. Machisme volontaire ? Ce serait de la mauvaise foi : Link est tout sauf un héros « à la Hollywood », et il a toujours été pensé pour ne pas l'être – exception faite pour Twilight Princess pour lequel Nintendo of America a supplié la maison mère de faire un Link qui soit « épique ». On est à des années lumière de Duke Nukem.
L'exemple intrinsèquement contradictoire de Zelda montre la difficulté à accuser de sexisme le domaine vidéo-ludique sans risquer une condamnation abusive mais pour autant juste par certains aspects. De même, je vais me permettre une digression sur le domaine langagier ; les injures dans notre langue vulgaire, en tant qu'elles sont des offenses verbales, cherchent toujours à rabaisser la cible, en le mettant dans une position où sa dignité est atteinte. Force est de constater que le vocabulaire injurieux tourne quasi-exclusivement autours de la zone anale, que ce soit pour parler de ce qui en sort ou de qui peut y rentrer. Or ce vocabulaire pose comme une offense d'associer le rôle « passif » dans le rapport sexuel, a fortiori dans le cas de la sodomie, à une position dégradante. Qualifier son interlocuteur d' « enculé », c'est implicitement considérer qu'il perd toute légitimité à discuter dans la mesure où sa posture de sodomite le déshonore. Sans le vouloir, le Joueur du Grenier ou encore Boblennon participent de cette « tradition » misogyne-homophobe. L'histoire de la civilisation occidentale fait remonter cette association à la plus haute Antiquité, la fameuse pédérastie où l'éraste (le maître) est actif et l'éromène (l'élève) passif, et l'a très vite accolée avec l'homosexualité perçues jusqu'à 1982 comme une déviance sexuelle. L'explication est donnée de manière assez lapidaire mais juste par Mar_Lard en ceci que l'homosexuel passif n'est pas un « homme véritable », il n'incarne pas le fantasme d'un homme puissant ; en regard, la femme est perçue comme réceptacle à semence et se voit dans ce rôle jugé dégradant et humiliant rejoint par les homosexuels. Passéisme ? Pas vraiment. Ma propre expérience de militantisme pour les droits des homosexuels m'a amené à me confronter à la résurgence de ces vieilles conceptions. Et oui, Bourdieu a bien raison de dire que la domination masculine ne date pas d'hier et ne va pas changer en un jour.

Les choses changent, néanmoins. Soutenir l'inverse est une idiotie en ceci que depuis peu, quatre décennies, les femmes jouissent d'une égalité de droit avec les hommes. Je dis bien égalité de droit et non égalité de fait, ce qui est aujourd'hui, et les exemples compilés par Mar_Lard l'illustrent bien, loin d'être une réalité. Il serait peut être bon de brièvement rappeler que le combat des femmes pour leurs droits date de la Révolution française première du nom. Aujourd'hui, demander un retour à une société médiévale serait une aberration, autant que les exemples utilisés par Mar_Lard sont souvent ceux de véritables aberrations. Souvent illégales, d'ailleurs. Miranda, par exemple, aurait pu porter plainte. Je ne sais pas si elle l'a fait, et je ne suis pas en mesure d'apporter un jugement sur sa situation, sinon que le harcèlement, voire l'agression, dont elle a été l'objet n'est pas seulement déplorable mais également effroyable dans la première puissance économique de la planète. Les mentalités changent, l'habitus se reconstruit, mais cela ne se fait pas « d'un coup de baguette magique », si je peux me permettre l'expression. On ne détruit pas un carcan sociologique vieux de dix millénaires en seulement quelques années.

Revenons au sujet qui nous préoccupe vraiment, les jeux vidéos. On peut considérer, eu égard aux réflexions menées par d'autres ainsi que moi-même, que les situations dénoncées, et heureusement qu'elle les a dénoncées, par Mar_Lard constituent finalement un épiphénomène. Cependant, il peut, et là je reprends l'argumentation développée sur la page Facebook d'Usulmaster, constituer un bon moyen d'attaquer le problème sous-jacent puisque cet univers culturel fait partie du quotidien des auditeurs de Radio-Usul comme des lecteurs de Mar_Lard ; tout porte à croire qu'ils peuvent s'intéresser à la question et s'adonner à des réflexions, on l'espère, constructives sur la question du sexisme. Comme souligné sur Facebook, on ne peut qu'admirer l'effet « météoritique » du pamphlet de Mar_Lard car « tout le net francophone est en train de s'émoustiller » dessus. Il faut alors maintenir ce sujet dans des cercles de discussion, ce que l'initiative d'Usul fait à merveille, pour éviter qu'il ne se perde dans les méandres de l'oubli pour ne finir par n'être qu'un coup de gueule passager.

Le grand coupable de la situation apocalyptique que Mar_Lard veut montrer, ce ne sont pas les « geeks » eux-mêmes, à l'exception de quelques illustres ordures comme le fameux Aris, le coach de Miranda, mais plutôt le matraquage marketing. Oui, Mar_Lard a raison de souligner que derrière les affiches publicitaires il y a un département marketing. Fût-ce choquant de le répéter, le marketing n'a qu'une motivation économique : le joueur est un client. Les gens qui travaillent au marketing, il faut vraiment s'en rendre compte, sont des gens très intelligents qui savent jouer sur les vieux fantasmes endormis, sur l'habitus. La question ne se borne évidemment pas aux jeux-vidéos mais nous pouvons néanmoins prendre ce domaine comme illustration de l'industrialisation (destructrice) de la culture. Le marketing, comme tous les services de communications, n'ont aucune considération pour l'individu qui se cache derrière le client, car ce dernier c'est le porte-monnaie qui en achetant un jeu hyper-sexualisé comme GTA ou Call of Duty permettra au conseiller marketing de toucher son salaire. Il faut bien se rendre compte à quel point l'industrialisation de la culture est néfaste, puisqu'elle associe l’œuvre culturelle, l’œuvre d'art, à un produit marchant dont la qualité intrinsèque est méprisée pourvu que ça se vend. Le marketing et les gros producteurs, Sony en tête, n'ont qu'un intérêt limité, voire nul, à se lancer dans de l'exploration culturelle, ou (encore plus dangereux sinon vu comme suicidaire) dans la critique des normes. Call of Duty, tout comme Fifa, illustre ainsi cette prostitution de la culture sur l'autel du capitalisme. Pardonne-moi, Usul, pour cette phrase, il fallait que ça sorte.

Il s'en faut peu pour que l'homme soit réduit à des muscles gonflés à la testostérone et la femme à sa paire de seins. Merci Flaubert, ô grand merci, d'avoir volontairement enlaidi Emma Bovary en lui flanquant un poil disgracieux en plein milieu du visage ! Écart littéraire qui veut montrer que nous sommes, joueurs, littéralement matraqués par la société de consommation où l'individu est consommateur avant tout. L'évolution culturelle ne pose en soi pas de gros problèmes aux producteurs, pour autant que cette évolution leur soit lucrative. Et c'est là que réside tout le problème. Si le jeu vidéo est un art, alors il est assujetti par cette ploutocratie qui a tout intérêt à rester misogyne.
Je mentionnais plus haut la question des archétypes. Jung soutient que le psychisme de l'individu se forme par « comparaison » à des structures inconscientes qu'il appelle « archétypes » et qui se manifestent dans la production culturelle par des personnages stéréotypés, allant de l'homme-ours au vieux sage en passant par le chevalier courtois pour l'homme et de la succube Lilith à la Vierge Marie (si si ! Elle incarne à la fois la virginité et la maternité) pour les femmes. Le mot « archétypes » n'est pas mal choisi... Le fait est que, même en retenant la vision jungienne de l'inconscient, ces structures ne sont pas innées. Il n'existe pas de différence entre des petits garçons et des petites filles dans leur développement mental jusqu'à l'adolescence. On n'aurait alors pas tort de parler de véritable conditionnement sexiste en ceci que l'habitus misogyne est inculqué dans l'esprit très malléable d'une jeune enfant. Des études sociologiques montrent que le choix des vêtements du nouveau-né et les jouets qui lui seront offerts durant son enfance en fonction de son sexe « formatent » cet individu en construction à une vision sexiste du genre humain. Je donnerai les références sur le chat.
Mar_Lard se prend-elle alors pour Don Quichotte ? Attaque-t-elle des moulins à vent ? Non, et ce serait un véritable fascisme intellectuel, et je pèse parfaitement l'emploi du mot « fascisme », que de s'imaginer que des constructions proprement humaines sont irrévocables. Ce serait installer l'homme et la femme dans la pieuse contemplation des ombres de la caverne de Platon alors que la société elle-même les asservit. Je me permettrait le point Godwin : l'enfermement dans ces schèmes de pensée très efficaces pour occuper le « sot peuple » a été souligné avec intérêt par les premiers penseurs de la Modernité (Machiavel, Hobbes) pour être reprit, et ce coup-ci de manière concrète, par les régimes totalitaires du Xxe siècle. Il ne s'agit évidemment pas de dire que dans le misogyne lambda sommeille un nazi en puissance, ce qui serait aussi malin que d'associer les Arabes chez qui j'achète mon kebab hebdomadaire – je crois qu'ils sont Libanais – aux ayatollahs d'Iran ; cependant, le fondement du sexisme étant un présupposé semblable dans sa nature au racisme (il s'agit de montrer une différence entre les êtres humains selon un critère donné ; en 1891 Paul Broca, un grand psychophysicien de l'époque, a soutenu que les hommes était plus intelligents que les femmes et les Blancs plus intelligents que les Noirs), il faut rappeler que l'instrumentalisation de ce type de présupposés peut conduire à des drames. Auschwitz pour les Juifs, la légitimation du viol pour les femmes.
Usul, j'ai le souvenir d'une citation de Michèle Alliot-Marie (!) que tu as faite en fin de chronique sur les casual gamers : « soyons éducateurs ». Tout est là. La répression est une chose, Aris mérite d'être puni pour le harcèlement dont il a été le meneur tout comme devraient être punis les auteurs de propos misogynes (ce qui n'est pas illégal ; le pénal ne considère pas le sexisme, comme l'homophobie ou la xénophobie d'ailleurs, comme une faute en soi), mais la piste ouverte par Mar_Lard, et elle a raison de le faire, c'est d'éduquer le « sot peuple ». J'ai, sur Facebook, par deux fois fait référence à la figure de Zarathoustra, et je vais y refaire appel : Zarathoustra n'est pas resté cloîtré sur sa montagne, mais il est descendu pour tenter de convaincre les « derniers hommes » que leur quête d'idoles était vouée à l'échec. Zarathoustra, à l'instar de Socrate, dans sa démarche (souvent vaine : les villageois lui rient au nez), confirment la seule citation que je prendrai de bon cœur à Descartes : « Le bon sens est du monde la chose la mieux partagée. » Puisque j'en suis aux références philosophiques, mentionnons le vieux Kant, qui nous que les « Lumières » ne sont pas un mouvement philosophique mais une attitude (dans « Qu'est-ce que les Lumières ? »). Rousseau enfin veut croire en un État qui ne sera pas dirigé par le Léviathan hobbesien, ce souverain absolu, mais bien par la volonté générale du bien commun voulue par le peuple raisonnable.
Souvent, dans des articles en réponse à Mar_Lard ou bien sur Facebook, j'ai pu lire le souhait de ne pas se mêler de ce genre de problèmes, partant de l'idée que nous n'allons pas sauver le monde. Je quitte ici l'analyse pour rentrer dans l'idéologie : je suis trop rousseauiste et trop kantien pour imaginer que grand bien me fasse d'être conscient de la tourmente de ce monde et de ne pas chercher à l'éventer.
Mar_Lard a raison de s'indigner. Si la forme argumentative de son propos laisse à désirer en vertu des nombres affirmations péremptoires, des approximations vaseuses, etc., je ne reste fidèle à son appel final. « Change d'amis » disait un commentateur dans un article plusieurs fois mis en lien sur Facebook. Certes. Mais faut-il alors se contenter de voir notre société se pâmer dans la misogynie en s'assurant que « nous, on est tranquille » ? Je ne rejoins pas Zali là-dessus. Peut-être suis-je idéaliste, mais l'humanité n'est pas sexiste par nature. Si cette misogynie est contingente, elle peut être évitée par les efforts conjoints d'individus, certes fatigués par ce combat. Dire que « c'est ainsi et qu'on ne peut rien y changer », c'est admettre que le sexisme existe de toute éternité, qu'il est invincible, que de vouloir l'égalité homme-femme est une utopie, c'est faire le jeu du sexisme. Je vais reprendre à mon compte la phrase désormais célèbre du prix Nobel de la Paix de 1931, Desmond Tutu :
« Si vous demeurez neutre dans des situations d’injustice, vous aurez choisi la partie de l’oppresseur. Si un éléphant pose le pied sur la queue d’une souris et que vous vous dites neutre, la souris n’appréciera pas votre neutralité. »

J'achevais l'un de mes messages sur Facebook par une imprécation. Je vais la répéter : puissions-nous, par nos efforts conjugués, amener à la construction d'un monde où la femme ne sera plus objet de mépris, où l'homme ne sera plus pris pour un pourceau d’Épicure que l'on appâte en transformant des manifestations culturelles en lupanars, où, enfin, homme et femmes, égaux dans la dignité, emboîteront le pas du vieux Zarathoustra et, du haut de la montagne, tireront ensemble le soleil d'une humanité nouvelle et épicène.


Antanaclases (Antanaclasis sur Twitch),
le 21/03/2013, jour du printemps et peut-être, pour parodier en un sanglot Zelda Majora's Mask, « l'aube d'un nouveau jour »

EDIT Jerd': je tiens à noter que la moitié de la page web est occupée par le présent post :D
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Re: Geekosphère et misogynie

Message par Wolvesrealm33 » 21 mars 2013 16:33

Bon ben ....j'ai lu tout le topic, felicitez moi xD

j'ai egalement lu l'article hier, et je vais dire ce que j'ai deja dit sur ZS

le jeu vidéo est un milieu élitiste, c'est un fait avéré

les femmes, au meme titre que les homos, les noirs, ou autres, subissent des ... "attaques" dirais je, faute d'un meilleur mot.

Salem, j'ai lu ce que tu dit dans ton 1er post et je suis totalement d'accord avec toi. Je suis quelqu'un qui comme toi a beaucoup d'amies femmes, et je suis contre ce que les femmes subissent

le probleme est que la France est un pays dont la mentalité de macho est trop bien ancrée et il faut que ca change

je suis quelqu'un qui fait les taches ménagères plus que ma copine perso, et je considère que le sexe n'est pas un motif de difference entre personnes mais plusieurs ne pensent pas comme moi

apres sur l'article, on hurle au féminisme, etc

je trainais sur Twitter ce matin et j'ai vu les réactions que l'article créait, simplement parce que quelqu'un ecrit un article sur la place de la femme dans le jeu vidéo on hurle au feminisme, simplement parce qu'on invente des torts aux autres car apres tout, c'est bien mieux que de constater ses propres torts !

Oui ce sujet me touche profondément, je le prend a coeur parce que etant un passionné de jeu vidéo depuis bientot 18 ans, j'aimerais voir ce milieu, intolérant a souhait, changer de mentalité et devenir plus tolérant

ce n'est qu'un doux reve, probablement, mais sait on jamais

voila j'ai dit ce que j'avais sur le coeur ...je ne suis pas doué pour ecrire un pavé, car je ne sais pas jouer sur les mots comme Salem, mais le coeur y est, j'espere que vous apprécierez la modeste contribution de votee serviteur :D
N'essaie pas de me chercher
car c'est moi qui vais te trouver

~Wolves, loup parmi les loups~

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je remercie Hikari pour cette magnifique image

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Bioshock
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Re: Geekosphère et misogynie

Message par Bioshock » 21 mars 2013 20:26

Perso pas grand chose à dire mais je demande :
on parle des geek d'internet ou des fans de jeux-vidéos ?
l'amalgame me semble être fait plusieurs fois alors que les 2 communautés ne se ressemblent pas du tout.
Le milieu du jeu-vidéo est plutôt myso, mais bon suffit de voir pourquoi : 90% de joueurs sont masculin, ça laisse peu de place à des avis contraire.
Et si vous reprochez aux jeux-vidéos leurs codes, vous pourriez tout aussi bien faire la même critique au cine, aux séries télé et à la presse sensation (qui ont tous moins d'excuses mais ne s'en privent pas pourtant)...et je ne parle même pas des reality-show (qui est pour moi l’excrément suprême de notre culture du spectacle).
Nous vivons dans une société du spectacle où le chiffre fait loi, et le chiffre c'est : plus de violence, plus de consommation rapide, plus de viol etc etc etc.
Bre du sensationnel, du pré-digéré, des bas-instinct et surtout pas de restriction morales ou intellectuelles (on est pas là pour que les gens se mettent à réfléchir par eux-même. Bah oui : quand on réfléchit, on réalise qu'on a pas besoin de consommer comme des moutons...pas bon pour le buziness)
Je caricature bien sur, mais dernièrement je me dis que justement ça commence à tourner un peu trop au sérieux. snif.
Le jeu vidéo n'est que le reflet de cette société.

Pour internet la communauté "geek" est je précise nettement plus cool sur ce point. Car à la base cette communauté est issue des pirates et des "résistants"des premières heures dont l’éthique est totalement étrangère à ce type de valeurs. Certes il y a aura toujours des "troll", mais ils sont peu nombreux et ne font généralement pas long feu dans les milieux honorables.

Enfin, vous trouvez cela inacceptable ?
Petite histoire personnel vécue par plus tard qu'aujourd'hui : je viens de voir une femme se faire se faire insulter dans la rue car elle était belle. Scène en pleine rue. Qui a bougé ? Personne !
J'ai été le seul comme d'hab à leurs dire 2 mots à ces crétins de base...et tout le monde a vite libéré la place. J’étais tooooooooooooouuuuuuuuuut seul....encore...
Perso je trouve que les problèmes de base de notre société c'est le "laisser faire" ambiant et la Lâcheté généralisé !!!
Si certains avaient les c****** de rappeler aux petite frappes qu'il y a des règles et des façons de se comporter en publique, cet esprit myso ne se propagerait peut-être pas aussi vite...mais qui parle ? qui agit ? qui a le courage ?
Mit à part une minorité d'imbécile comme moi, PERSONNE !!!
Vous trouvez que notre société vas mal ?
VOUS AVEZ FAIT QUOI POUR Y REMÉDIER ? QUE DALLE !!!
Alors une minorité essaye de maintenir un semblant d'ordre, mais on est toujours moins nombreux et trop souvent la majorité préfère tourne les yeux qu'agir et dénoncer...j'ai l'air désabusé ? ah je le suis, à 300% !
Le problème principale c'est que notre société est composé à 90% de moutons !
Et ça je l'ai compris au prix fort, alors vous aurez le droit de donner des leçons quand vous aurez commencé à bouger vos fesses !
Facile de faire du vent sur internet, mais qui a le courage de dire les choses où ça compte VRAIMENT ? Qui ose parler en face des injustices ? Qui a osé se dresser face a ces choses que vous trouvez anormale ? Qui a osé payé le prix de ses convictions ?
Vous avez remarqué dans le seigneur des anneaux ? Gandalf ne dit pas "choisir entre le bien et le mal", mais "choisir entre agir et laisser faire".
Ce qui résume tout à fait l'état des choses en ce moment.

Vala c'est tout ;p
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Re: Geekosphère et misogynie

Message par Zou Broubeck » 21 mars 2013 22:37

bon, sujet très intéressant, et très polémique. beaucoup de choses analysées (eh oui je viens de lire la totalité du topic).

pour ma part, concernant la "geekopshère", et bien le terme geek est apparu avec la vulgarisation des technologies de pointe. qui est geek? celui ou celle qui lit plein de mangas? qui achète les dernières tablettes ou smartphones? qui joue aux jeux vidéos? pour moi ce terme de communauté geek va tomber en désuétude bien vite, car qui dit communauté dit des personnes partageant une passion commune. et le terme geek est encore trop mal définit pour restreinte les geeks à une communauté. mais à qui cela revient-il de coder ce terme?

quant au sexisme il existe hélas depuis toujours, et quelque soit la culture, l'éducation ou la religion des personnes. les lois évoluent tout doucement, mais les mœurs bougent difficilement. l'humanité est machisme, et c'est par des petits combats quotidiens que ces mœurs pourront, très doucement, évoluer. après pour réagir au commentaire de Bioshock, je pense surtout que le problème des pays dit développés, c'est qu'il est régit par l'individualisme, et la peur aussi. ce n'est pas une raison pour ne rien faire, et l'inactivité implique le consentement comme l'a souligné Salem. mais bref revenons au sujet.

dans les jeux vidéos, le sexisme est présent bien sûr. dans ses débuts le public visé était masculin, et la conception des jeux allaient dans ce sens. bien qu'il y ait eu des jeux avec une pseudo version féminine (je pense à pacman qui avait sorti une version "fille" avec un petit pacman avec un ruban). et il y a eu metriod où le héros s'est avéré être une héroine, et puis la vague lara croft. la mentalité évolue t-elle? mouais doucement je dirais. le jeu vidéo reste un mode virtuel, ce n'est pas pour autant que le machisme de ce monde réel évolue. le jeu vidéo reste un milieu masculin, il suffit de voir le public des compétitions d'orpg. bien que certaines femmes percent et sont reconnues, je pense à kayane, championne de (soul calibur je crois?)

alors quelle contribution pouvons nous apporter à notre niveau? et bien déjà débattre sur ce sujet comme l'a brillamment fait Salem en créant ce topic et en analysant si finement tous les tenants et aboutissants. et puis en agissant par des petites choses quotidiennes. car ce sont les mœurs qu'il faut faire bouger. changer notre regard sur la différence par rapport "au moule tout beau" de la société (et là il y a le sexisme, l'homophobie, le racisme, le handicap...). montrer à tous ces réfractaires que leur regard n'est pas le seul, car le nôtre existe aussi. après chacun est libre de penser ce qu'il veut. mais c'est accepter cette différence qui implique une ouverture d'esprit, et de l'empathie. il faut de tout pour faire un monde, et hélas des cons il y en a beaucoup.

Hikari a écrit :Et pour finir un peu de légèreté car... On en a gros !
c'est pas faux :mrgreen:
Je ne peux pas te dire que si tu continues tu trouveras ce que tu cherches.
Mais si tu abandonnes, n'espère rien.

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Re: Geekosphère et misogynie

Message par Salem » 22 mars 2013 1:30

Je lirai tous ces commentaires demain pendant après mon cours d'anglais.
Sinon, n'ayant pas eu de retour quant à mon message, je vais, je pense, compiler tout cela sous forme d'article/commentaire non plus pavé mais Stonehenge que j'enverrai directement à Mar_Lard, dont le côté très sentencieux voire ayatollah a fini par m'agacer.
Je mets le lien vers la rediffusion de radio-usul :

http://www.twitch.tv/usulmaster/b/380519758" onclick="window.open(this.href);return false;
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Re: Geekosphère et misogynie

Message par Elfe légendaire » 24 mars 2013 0:22

Bonsoir

On m'excusera de ne pas avoir lu en détaille les précédents post...Bon, je n'en ai lu aucun, en réalité. Mais j'ai lu une grosse partie de l'article en question il y a quelques jours (2h de lecture, puis j'ai rapidement fait défiler la fin, en regardant les grandes lignes).

Tout ceci pour dire : j'approuve une grande partie de l'article, j'étais juste dubitatif sur 1 point, celui des fake nerd girls. Et je suis d'accord sur le fait que l'auteure, ma foi, à de bonnes idées féministes (ce qui n'est pas pour me déplaire) ( on le voit d'autant plus que l'intégralité des contributions de celle-ci portait sur la place de la femme dans le monde des JV, mangas).

Soit.

Dans tous les cas, l'article est très bien documenté, de nombreuses remarques avec démonstrations réelles à la clé. Les parties "citations de membres" étaient bien fun, d'autant plus quand on reconnaissait les sites en question (y compris des sites un peu paumé, tel gamekyo (j'y suis, j'y suis !) ).

Après avoir lu l'article, je n'ai fait qu'une chose : lire les commentaires sur les sites web cités, 15-18 en tête : comme d'habitude, des personnes qui commentent et crachent en ayant lu les 20 premières lignes, et puis... Mais les blagues niveau "retourne dans la cuisine" c'est pour rigoler : je le conçois bien, mais je pense que les personnes qui écrivent cela n'ont pas compris l'article, d'ailleurs, elles sont la cibles de cet article, font "parti du problème" comme il l'est écrit : les personnes qui écrivent "retourne dans ta cuisine" en le pensant réellement sont stupides, celles qui l'écrivent par humour, le sont aussi, car ça demeure une blague de beauf, et tellement récurrente que ça en devient lourd.

Après, j'ai vu les commentaires d'insultes : [...]

Et quelques commentaires s'opposant à l'auteure, mais argumenté, et beaucoup affirment que l'auteure présente des idées trop féministes : ce n'est pas faux, et il est vrai que l'arrivé d'un public féminin est assez lié à la présence de jeux; deux points ouvrez les guillemets : "féminin".


Allez, bonne nuit et à dans 6 mois pour un autre post incomplet.

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Re: Geekosphère et misogynie

Message par Twilight-Blade » 07 avr. 2015 23:35

Je ne sais pas trop quoi dire, à part que je suis tout à fait d'accord. Je n'ai lu que ton premier post, donc excuse-moi si je répète des choses déjà dites :
Il est clair que, surtout dans le monde du JV, les gameuses sont considérées pas la plupart des mecs comme incapable de bien jouer. Il suffit de regarder Corobizar, Youtubeur sur League of Legends, qui fait systématiquement des blagues sur le fait qu'un fille ne peut jouer qu'au poste de support (et encore) c'est à dire le mec qui reste en arrière et qui se fait un peu ch***
Regardez les Youtubeurs Gaming français : déjà qu'il n'y a pas beaucoup de Youtubeuses, alors côté Gaming, c'est niet.
Et pour finir suffit de regarder les JV eux mêmes. Des jeux avec des femmes comme perso principal, y a quoi ? Lara Croft, et (dans les jeux cultes et célèbres) c'est tout.

Pour fini je voudrais parler du féminisme : évitez de croire que toute les féministes sont des hystériques qui ne veulent pas qu'on les appelle "mademoiselle". n'oubliez pas que dans toute communauté, toute lutte commune, on entend plus les cons que les autres (ne tombez pas dans le piège dans lequel Kriss de Minute Papillon s'est allègrement jeté.).


P.S.
Pour le rappel, cette "nana" fréquente Usul. Quant on vous dit que c'est loin d'être gagné...
Je sais que Usul est quelqu'un qui crée beaucoup de Polémique ... mais on pourrait m'expliquer ce qu'on en pense ici ?
Le "twilight" dans mon pseudo est en référence à Twilight Princess ET PAS A AUTRE CHOSE .
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Re: Geekosphère et misogynie

Message par Vanhir » 08 avr. 2015 10:53

Avant toute chose je voudrais rappeler une chose qui est pour moi fondamentale: jouer aux jeux vidéos ne fait pas de vous un geek et un geek ne joue pas forcement aux jeux vidéos! Tout comme l'image de la femme, l'image du geek a été rabaissée au fil des années pour ne représenter désormais qu'une personne qui joue aux jeux vidéos.
Selon moi on ne peut pas vraiment se prétendre geek si on ne fait pas de parties de jeux de rôles, si on ne lit pas de comics, de romans de SF ou de fantasy ou encore si on ne collectionne pas des figurines en tout genre. C'est ça à la base l'essence du geek, un passionné, pas un simple joueur.

Maintenant que c'est dit, je voulais souligner que ce que disait Genis à propos de Samus et d'autres personnages (Shell dans Portal, Faith dans Mirror's Edge, Clementine dans The Walking Dead saison 2,...) est diablement vrai. Oui dans les jeux de la saga The Legend of Zelda, il faut sauver la princesse mais il ne faut pas non plus oublier que bien souvent c'est une princesse qui ne s'en laisse pas démontrer et qui parfois vient en aide au héros (Zelda/Sheik dans OoT par exemple) ou qui parfois est un garçon manqué (dans TWW et PH par exemple). Sans oublier que dans la saga Super Smash Bros elle est en mesure de battre n'importe quel adversaire aussi musclé et imposant soit-il!

Si on parle de la culture geek et non uniquement des jeux vidéos, je tiens à souligner que plusieurs personnages de mangas inversent la tendance comme Winry dans Fullmetal Alchemist ou mieux encore Gally dans Gunnm et Gunnm: Last Order. Les Gunnm étant sortis dans les années 90 si je ne dis pas trop de bétise, ce fut une agréable surprise de voir que le personnage principal est de sexe féminin et que c'est aussi un personnage qui tout au long de la saga va écraser des gros machos dégueulasses. Et c'est un manga japonais bien sur.

Sinon au niveau de l'article, je l'avait déjà lu il y a quelques temps et je suis assez mitigé dessus. J'accroche avec certains points soulevés dedans mais il tombe quand même trop souvent dans la généralisation et l’extrémisme. Sans compter qu'il parle de la communauté gamers plutôt que de la communauté geek.

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Re: Geekosphère et misogynie

Message par Twilight-Blade » 12 avr. 2015 20:42

Quand j'ai écris mon premier Post, je n'avais pas lu l'article de Mar_Lard. C'est maintenant chose faite, et je tiens à dire que je ne comprends pas vraiment, Salem, ton désaccord avec Mar_Lard.
Selon ce que j'ai compris (malgré le fait que je n'ai pas lu l'intégralité de ton deuxième post, la lecture de l'article de Mar_lard m'ayant pris la quasi totalité de mon après-midi), tu as un problème avec le terme de Geekosphère. Je comprends tout à fait cela, ça sonne comme une amalgame de très haut niveau. Mais je trouve que tu t'attardes trop sur la définition précise du geek. Par Geekosphère, elle voulait (à ce que j'ai compris) parler de tout ce qui se rapproche plus ou moins de la culture Geek, c'est à dire les Mangas, le jeux vidéos, les comics, les conventions, choses qui son liées par cette communauté ; mais également d'Internet en général, qui est, en raison de l'anonymat qu'il permet, le plus gros sac à conneries possible.
Tu dénonce également une amalgame en disant que la partie sexiste du Web est une minorité, et que la majorité s'indigne devant les exemples cités par Mar_Lard, mais n'oublions pas qu'elle même le dit dans son article.
Bien sûr, tous les geeks ne sont pas d’immondes machos; bien sûr, toute cette merde est le fait d’une minorité très active (enfin, j’espère. J’avoue qu’à force de tomber sur ce genre de choses absolument tous les jours, on finit par douter.) Mais – et c’est là tout le fond du problème – il s’agit d’une minorité complètement tolérée, voire encouragée par la communauté.
Cependant je pense qu'elle est quand même assez agaçante avec son agressivité lors de débat réels, sur Twitter par exemple.

Je tiens aussi à ajouter que, contrairement à beaucoup, elle n'a pas sombré dans l'excès de féminisme (bon, peut être un peu, par exemple pour l'affaire du Parti Pirate), et n'a pas par exemple taxé la série des Zeldas de sexisme, malgré le fait que le scénario reste très stéréotypé voire machiste.

EDIT : Darth anémone, sache que j'ai lu ton post quelques jours après son écriture, je n'ai juste pas trouvé le temps, surtout à ce moment, de faire un pavé pour té répondre.
Mon avis a en effet évolué : en effet, même sans avoir relu l'article de Mar_Lard, avec du recul je trouve qu'elle abuse pas mal. Certains de ses exemples sont très intéressants, et j'approuve son point de vue en général, mais des fois ... elle cherche vraiment la petite bête.
Finalement je pense que je ne suis peut être tout simplement pas à ma place dans ce débat, du haut de mes 15 ans ...
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Darth-Anémone
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Re: Geekosphère et misogynie

Message par Darth-Anémone » 21 mai 2015 18:54

Je répond depuis mon téléphone portable, alors la quote passe par-dessus bord. Je ferais court, il est très difficile de construire de beaux paragraphes argumentés, concits et net comme dans un commentaire composé.

Je vais tout simplement te répondre, Twilight.
Tu réponds donc à Salem en t'avérant que tu ne comprends pas pourquoi ce dernier s'évertu t-il a corriger Mar_Lard. Je n'ai pas lu l'article, mais j'ai lu le premier post de Salem ainsi qu'une bonne grosse part -c'est-à-dire presque la totalité- de l'email de Salem à Usul.
Je me permet donc de me reposer sur cette lecture incomplète, ton interprétation, et mon humble avis de collégienne.

Tu dis donc, que tu penses que Salem est dérangé par l'essence de l'absurdité du mot même "Geekosphère", et -si j'ai bien compris- tu penses que notre cher ami s'attarde trop sur ce terme. Bien oui, Mar_Lard désignait sûrement les gens appartenant à une communauté dont le centre d'interêt principal sont les JVs et tout produit dérivé.
Mais deux problèmes se posent alors, et justement Mar_Lard permet de nous le montrer.

D'une part, il faut savoir que c'est bien Mar_Lard qui désigne alors cette communauté par le nom de "Geekosphère". Oh, non pas que je critique Mar_Lard en ce moment même pour avoir fait mauvais usage de ce terme, mais le mot lui même et son emploi au sein de la société. J'accuse, oui, j'accuse la gente humaine et une dizaine de lettres. Quel est donc le problème ?
Eh bien tout simplement: "Geekosphère" est un dérivé du mot "geek". Or, comme l'ont dit Salem et bien d'autre, le sens de ce mot évolu sans cesse, et n'a plus la même signification. Le problème alors, c'est que chacun use de ce mot selon le sens qu'il lui donne ou encore sans vraiment connaître un de ses sens.
Ainsi, il y a un cheveux sur la soupe...une mèche même. Je m'explique;
La plupart des gamers et personnes qui parle de polémique et débattent -pour reprendre notre cas ci-contre- à propos du Sexisme dans les jeux vidéos, ils usent donc d'un terme dont ils ne connaissent pas le sens -puisque qu'aucun n'est valable- et donc se lance dans le sujet sans connaître une des clefs, des bases pour argumenter à propos de leur débat. Ils agissent alors comme des collégiens qui foncent dans le sujet d'argumentation sans comprendre la question.


D'autre part, Mar_Lard désigne donc les "geeks" comme une communauté, une tribue. Alors plusieurs problèmes se posent...
Il faut déjà commencer par parler de cette indivisuliation. En effet, par cette catégorsation, on écarte les "passionés de jeux vidéos et produits dérivés" du reste de la société. En fait, on a alors là une sorte de mise à part de ce type de personne. Non pas qu'elles sont placées en quarantaine par rapport à la société, mais qu'on insinu -que Mar_Lard insinu-donc-inconsciemment, bien sûr- que le reste de la population ne peut avoir accès à cette culture, ou encore qu'elle est ignarde, et (je cite un "camarade" de classe) que certains ne peuvent pas comprendre ce domaine (les femmes entre autres, dans les commentaires sexistes). On individualise alors, classe, sépare un certain type de personne du reste des autres. Là, il s'agit d'un critère culturel, la passion pour un quelconque domaine et le partage avec d'autre mordus de ce quelconque domaine est tout à fait compréhensible et normal. Mais la catégorisation est un énorme problème. Elle est quasiment PARTOUT. Et il en va de soit pour les "groupes" dépendant de l'origine de l'autre. Cette catégorie "geek" est un reflet lui-même de notre société basée sur la catégorisation et la Hérachisation.
Ce n'est pas parce qu'on est femme, noir, Juif, Bolivien ou Américain qu'on est différent. On reste des p*tains d'êtres humains insignifiants aux querelles insignifiantes. Et il en va de même à l'intérieur de ces catégories. Ce n'est parce qu'on est Allemand durant la 2nd GM que l'on est Nazi, ce n'est pas parce qu'on est Communiste qu'on suit les idées de Staline ! Non, tout le monde est par ailleurs miz dans le même sac, comme un vulgaire exemplaire de cette catégorie. M*rde ! Vous ne mangez pas de cuisses de grenouilles parce que vous êtes français ?!

Notre société est remplie de clichés, de préjugés, de catégorisations. C'est l'essence même du problème. Depuis très longtemps on a "classés" les Hommes, et attribué un rôle à chaque catégorie. Celle de la femme fut de ba*ser pour faire les gosses, la cuisine, le ménages, la machine et s'occuper des enfants. J'ai bien dit "fut". Je dit bien "fut" car ce monde est en train de changer malgré des rechutes, des réticences. Mais il change. Peu à peu, progressivement.
Malheureusement, comme l'a dit Salem, on ne détruit pas un carcan qui date de milions d'années en deux coups de pot. Le chemin est encore long mais je pense qu'au bout d'un long labour d'efforts et de progrès le sexisme et la discrimination n'hexisteront plus. A moins qu'un dictateur aux idées radicales prennent contrôle sur le monde et le fasse revenir aux moyen âges.

J'éspère que mon commentaire aura été utile...^^
Cordialement,
Une citoyenne.
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Merci Hika pour la signature !

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