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... et où est la lumière

Ecrit par Vivaldi en 2007
Chapitre 1 : La frontière
Chapitre 2 : Hyrule dans le chaos
Chapitre 3 : Première mission
Chapitre 4 : Les gardiens
Chapitre 5 : Le retour à Quatsch !
Chapitre 6 : Les sables sauvages
Chapitre 7 : Fefnir se déchaîne
Chapitre 8 : La résistance
Chapitre 9 : Garatoth
Chapitre 10 : L'histoire de Darkan
Chapitre 11 : Le massacre
Chapitre 12 : La forêt de Dysis
Chapitre 13 : Defiler
Chapitre 14 : A la recherche du bébé sparkan...
Chapitre 15 : Le portail démoniaque
Chapitre 16 : L'attaque de la citadelle
Chapitre 17 : A la recherche de Garet
Chapitre 18 : La traque
Chapitre 19 : La surprise
Chapitre 20 : Les trois sanctuaires
Chapitre 21 : Le Sparkan Noir
Epilogue

Note de l'auteur : Avant toute chose, je voudrais remercier Samantha pour ses sublimes dessins (je voulais mettre ça en tout petit mais bon... ça ne se fait pas ^^). Et voici la suite de "Où sont les ténèbres..." :

Chapitre 1 : La frontière

Cela faisait déjà un mois qu'ils gardaient la frontière à l'ouest de la Forteresse Gerudo, dans le désert. Leur objectif était simple : empêcher les Gerudos d'aller à leur temple. Cela faisait longtemps qu'elles ne tentaient plus de passer. Elles avaient déjà subi trop de pertes. Ils n'étaient plus qu'une dizaine de gardes à la frontière. Les rares gerudos qu'ils voyaient étaient tuées. Garath avait honte. Il avait dû tuer une enfant gerudo ; une enfant n'est pas une menace pourtant. Il n'était pas obligé de la tuer, non. Il avait fait cela car il avait peur que d'autres ne viennent. La peur montre une part de cruauté de soi-même. Des femmes sont là, avec les gardes. Sur dix gardes, en fait, il y a six femmes. Elles étaient pourtant dix quand il y avait trente hommes. Pourquoi les hommes meurent-ils plus que les femmes ici ? Garath se le demandait. Ce n'était pas la pitié des Gerudos envers une autre femme. Peut-être sont-elles plus prudentes... Pendant ce temps, son ami Taroth était parti en éclaireur pour vérifier que les Gerudos ne préparaient pas un mauvais tour. Taroth se demandait s'il allait devoir tuer une Gerudo. Il ne voulait pas le faire car elles sont si belles qu'il prenait cela pour un crime. Il était pourtant obligé car les Gerudos ne laissent aucun homme vivant. Il arrivait à un point d'observation pour espionner la forteresse. Il regarda et, ne voyant rien de suspect, prit son temps à admirer les gardes gerudos en faction. Garath s'ennuyait près du feu. Seul Taroth pouvait le distraire. Taroth mettait d'ailleurs du temps à revenir.
"Mais que fait cet empoté ? demanda une des femmes.
- Peut-être a-t-il des ennuis ? s'inquiéta Garath.
- Je pense plutôt qu'il passe son temps à admirer les femmes gerudos.
- Non, je ne pense pas.
- Tu parles, c'est un pervers !
- Je pense aussi. Il passe son temps à me dévorer du regard quand il s'ennuie, renchérit une belle femme à la poitrine imposante.
- Je ne vous crois pas et je vais de ce pas aller voir ce qu'il en est."
Et Garath partit à la recherche de son ami. Taroth, lui, était heureux. Il admirait les Gerudos, bavant sur sa cotte de maille. Il entendit un bruit derrière lui et se retourna. Une Gerudo était là. Il sortit son épée mais n'osa pas la lever. La Gerudo s'approcha lentement en montrant ses mains. Elle n'avait aucune arme, même pas une dague à la ceinture. Elle était à deux pas du garde. Elle commença à caresser la tête de l'homme qui se sentait décidément de plus en plus heureux. Elle l'embrassa, l'homme se laissa faire. Il ne faisait rien d'autre que d'observer avec un plaisir incomparable. Il jeta l'épée assez loin pour que la Gerudo ne puisse s'en saisir sans le lâcher. Elle ne semblait pas vouloir l'épée. Elle ne voulait que faire du plaisir à cet homme. Elle prit la tête de l'homme entre ses mains et le fit s'asseoir. Elle serra la tête de l'homme contre ses seins de bonne taille. L'homme était maintenant dans une véritable transe. La Gerudo semblait, elle aussi, prendre du plaisir mais ce n'était qu'une simulation car ses bras s'enroulaient discrètement autour de la tête de l'homme si facilement piégé. Elle agissait tel un serpent, enroulant les bras jusqu'à avoir les mains sur la gorge de Taroth. Elle serra les bras le plus fort possible, faisant serrer les mains contre la gorge de l'homme qui ne s'en aperçut que cinq secondes après, trop occupé à prendre du plaisir. Il se débattit mais la Gerudo était entraînée et avait tout positionné. Rien ne put sauver Taroth, pas même Garath qui assista à la fin de la scène. Il était arrivé trop tard. La Gerudo se releva et vit un autre homme qu'elle aborda de la même façon. Au lieu de se laisser embrasser et de lâcher son épée, Garath la leva discrètement derrière la Gerudo et la planta dans la gorge de la sirène. Elle mourut sur le coup. Garath s'approcha du cadavre de son ami. Il donna un coup de pied rageur dedans en pestant : "Sale pervers !". Du côté du barrage, les gardes voyaient de la fumée. Ce n'était pas du côté de la Forteresse Gerudo mais plutôt de celui du colosse du désert. Quelqu'un venait et ce n'était sûrement pas un allié. Les alliés étaient trop rares dans le coin. Ils se levèrent tous et sortirent pour la plupart leurs épées. Deux d'entre eux sortirent une arbalète. Il y aurait une autre bataille maintenant. Une demi-heure plus tard, Garath arrivait après avoir enterré Taroth. Il découvrit les cadavres de ses amis. Il creusa une tombe pour chacun et plaça les corps dedans. Sur ces corps, des larmes étaient tombées. C'était les larmes d'un homme noble qui ne méritait pas cette guerre. Quand il reconnut des entailles de cimeterres gerudos et des pointes de flèches elfes, il hurla de rage et se jura de n'avoir de répit qu'une fois la justice accomplie.

Chapitre 2 : Hyrule dans le chaos   up

Ils étaient fatigués et tristes. Ils étaient passés par le désert car le chemin habituel pour revenir à Hyrule était bloqué. Ils avaient dû tuer ces hommes et ces femmes. Cette frontière était gardée par des gens stressés, ces gens qui avaient attaqué sans sommation. Link ne leur en voulait pas. Il se sentait même responsable de leur mort. Ils avaient dû fuir de la Forteresse Gerudo pour ne pas se faire découper. Les Gerudos semblaient ne pas aimer les elfes. Qu'avaient-ils pu leur faire ? Maintenant, ils retournaient à la Cité des Elfes. "Tout ira mieux.", pensait Link. Zelda voulait faire un détour par le lac Hylia. Il partirent donc vers le sud. Lorsqu'ils arrivèrent à l'endroit où se trouvaient autrefois des barrières, ils furent surpris de les voir totalement détruites. Des hommes-lézards étaient là. En voyant les elfes, ils saisirent leur arc et décochèrent des flèches. Link et Garet auraient très bien pu les tuer mais deux des elfes étaient blessés et ils ne voulaient pas que ces blessés meurent par leur faute. Ils choisirent donc la fuite et galopèrent en direction de la Cité des Elfes. Le paysage avait changé : certains arbres avaient été brûlés ou semblaient déracinés. Ils avancèrent quand, en haut d'une légère côte, un homme fit son apparition. Cet homme avait été à Termina. Il avait observé la bataille entre les deux êtres les plus puissants ayant jamais existé. Il avait un manteau tombant jusqu'aux chevilles. Une poignée d'épée et autre chose dépassaient en haut de son dos. Cette autre chose était une crosse d'arbalète. Il sortit l'arbalète mais ne la leva pas en direction des elfes. Il la levait plus haut, vers le ciel.
"Que fait-il ?", demanda Zelda inquiète.
Link leva la tête à temps pour crier : "Baissez-vous !" aux autres elfes qui s'exécutèrent. Un immense aigle d'une envergure de cinq mètres passa au-dessus d'eux en les manquant de peu de ses serres. L'homme visait bien l'aigle. Il envoya le carreau d'arbalète se planter dans le corps du rapace qui ne sembla pas apprécier. Cet aigle était d'une couleur ressemblant à celle de l'or. Il prit de l'altitude et plongea vers celui qui avait osé le blesser mais l'homme avait une arbalète très spéciale. Il y avait un système de cordes et de ressorts qui ramenait tout le système prêt à tirer à nouveau. De plus, il y avait des carreaux attachés sur le côté de l'arbalète. L'homme donna un léger coup dedans et un carreau fut en place. Il tira environ cinq secondes après la première fois dans le corps de la créature mais cette fois, le coeur fut touché et elle mourut sur le coup. Elle alla s'écraser à l'endroit où l'homme se trouvait, quelques secondes plus tôt, avant de plonger pour esquiver la carcasse. Les elfes descendirent de cheval et allèrent voir cet homme étrange.
"Bonjour, elfes, dit-il.
- Bonjour.
- Je vois que j'ai bien fait de vous attendre ici.
- Tu nous attendais ?
- Oui, j'ai assisté à vos exploits à Termina.
- Et qui es-tu ?
- Quelqu'un qui va peut-être vous sauver. Voyez-vous, Hyrule est en période de chaos. Je dirais même que c'est le plus grand chaos jamais connu. Les alliances ont été rompues et de nouvelles créatures sont apparues. Il y a maintenant de nombreux camps : les reptiles qui ont envahi le lac Hylia après en avoir fait un marais...
- Un marais ?
- Oui, ça semble être leur milieu naturel. Il y a également des barbares qui sont apparus. Le camp barbare est formé de gobelins, d'ogres, de cyclopes et autres créatures du genre. Ils ont d'ailleurs attaqué et écrasé la Cité des Elfes.
- Quoi ? Tu mens !" s'écria Link.
Il se jeta sur l'homme, le plaquant à terre. L'homme leur dit alors qu'ils n'avaient qu'à voir par eux-mêmes mais qu'il fallait qu'ils soient prêts à fuir le danger. Link et les autres elfes partirent à la Cité des Elfes, convaincus que cette cité n'aurait jamais pu être détruite. Ils arrivèrent au pont menant à la cité quand ils virent de petits êtres à la peau verte. Ils mesuraient un mètre à un mètre cinquante de haut. Ils avaient de longs cheveux d'un noir légèrement grisonnant. Ils avaient chacun une petite masse d'arme. Ils n'étaient que deux mais lorsqu'ils sonnèrent l'alarme, une centaine de gobelins chargèrent. Les elfes battirent en retraite tout en tirant des flèches mais cela ne servait pas à grand-chose car les gobelins étaient trop nombreux. Ils repartirent au triple galop vers l'ouest. Ils se dirigèrent ensuite vers la forêt au sud. Autrefois, on ne pouvait pas y accéder mais il semblait qu'un passage eût été fait. Les gobelins étaient rapides et nombreux. Les chevaux finiraient par se fatiguer. La forêt représentait la seule chance de survie. Non loin de là, un elfe observait la scène du haut des arbres. Son compagnon était allé quérir le capitaine après s'être fait houspiller :
"Va chercher le capitaine !
- Je ne suis pas ton chien.
- Aurais-tu l'obligeance d'aller quérir le capitaine ?
- Non !
- J'ai envie de me pendre..."
L'elfe qui était resté en riait encore. Le capitaine arriva vite, accompagné d'une dizaine d'archers :
"Je vois. Visez les gobelins ! A mon commandement : en joue ! Feu !"
Link, Garet et les autres virent alors de nombreuses flèches se planter dans le corps de leurs poursuivants. Les survivants commencèrent à courir de tous les côtés. C'était la débandade. Les elfes tirèrent sur les fuyards encore une fois avant qu'ils ne disparussent. Arrivés à l'orée de la forêt, les cavaliers remercièrent leurs sauveurs.
"Princesse Zelda ! C'est un honneur ! dit le capitaine en se prosternant.
- Bonjour Capitaine ! Que s'est-il passé ? Qu'est-il arrivé à la Cité des Elfes ?
- Elle... est tombée.
- Et les habitants ?
- Seuls dix soldats sont morts. Nous avons fui car les adversaires étaient trop nombreux. Rien, pas même la citadelle des hommes n'aurait pu résister à cet assaut.
- La citadelle ?
- Quoi ? Vous n'êtes pas au courant ? Quand êtes-vous revenus à Hyrule ?
- Il y a quelques heures peut-être...
- Je vois. Je vais vous exposer la situation : il y avait des problèmes de sécurité au Bourg d'Hyrule. Des brigands pillaient les maisons et tuaient leurs occupants. La garde a donc dû se résoudre à ne protéger qu'une partie du Bourg car il n'y avait pas assez de soldats. Tous ceux qui n'étaient pas de la race des hommes furent déplacés dans un quartier non protégé. Cette discrimination alla en s'amplifiant. Un jour, des gardes tuèrent des elfes, des Zoras et des Gorons qui, paraît-il, étaient suspectés d'être les brigands. La moitié des habitants non-hommes ont été massacrés. Le reste partit le lendemain, qu'il le veuille ou non. Les querelles sont alors apparues et c'est maintenant une guerre sans allié. Des pactes sont faits mais pas d'alliance. Notre pire ennemi n'est pas l'armée barbare. Ce sont les hommes. Les Gorons leur fournissent des armes et des soldats pour être tranquilles. Quand je parle de soldats, je parle des invocations faites dans le cratère du Péril. Il y a là depuis peu un passage qui peut faire venir des créatures au service de leur invocateur. Ces créatures ne sont pas redoutables mais peuvent tout de même raser une cité si elles viennent en nombre, tout comme les barbares. La différence entre les barbares et les hommes, c'est que les hommes veulent notre mort tandis que les barbares veulent nos terres. Les Zoras restent sur leur terrain. Ils n'osent pas partir sur la terre ferme. Ils sont néanmoins en guerre avec les reptiles qui ont envahi le lac Hylia. Ceux-ci l'ont transformé en marais. Les Zoras essaient de s'imposer dans les Bois Perdus mais les Kokiris savent bien se battre quand ils sont organisés. Les Gerudos ne font pas vraiment la guerre. C'est plus de la guérilla. Des morts-vivants sont également apparus au nord-ouest d'Hyrule mais, comme les reptiles, ils ne font rien d'autre que défendre le territoire sur lequel ils se sont installés. On en voit souvent se promener mais ils ne souhaitent pas se battre. Nous ignorons pourquoi ils passent ici et là mais ce ne sont pas nos affaires. Il y a aussi les résistants comme nous les appelons. Ce sont des humains, des elfes et peut-être encore d'autres races. Ce sont des rebelles. Ils refusent d'adhérer aux idées de leurs chefs. Ils essaient d'empêcher les batailles et de limiter les morts. A la différence des Sheikahs, ils n'hésitent pas à détruire des habitations vides, à saboter les chariots...
- Qu'est-il arrivé aux sages ?
- Rauru a donné naissance à des guerriers incroyables pour les humains. Ces guerriers ne souhaitent pas notre mort mais la survie de leur peuple, or ce peuple veut nous combattre. Saria est avec les Kokiris qui se sont réfugiés dans les Bois Perdus. Darunia est mort au début de la guerre ainsi que Ruto. Nabooru voulait aller au colosse du désert afin d'invoquer des créatures des sables mais les hommes ont installé un barrage.
- Le barrage n'a plus de gardes. Nous les avons tués pour passer.
- Pas de chance. Impa est introuvable. Aucun Sheikah ne se laisse voir mais leurs actions, elles, sont visibles ainsi que leur but : éviter le plus possible les morts dans cette guerre. Il y a un ranch au milieu d'Hyrule. Nous avons tous fait un pacte : attaquer ce ranch est interdit. Nous pouvons nous ravitailler mais se servir de ce ranch pour la guerre est un délit. Ah, nous voilà à la nouvelle demeure des elfes. Je vous présente la cité de Quatsch !
- Quatsch ? Quel drôle de nom...
- Au début, on voulait la nommer "Rebirth" mais le sort a voulu que ce soit Quatsch. On n'aurait pas dû tirer le nom au sort, c'était une sottise."
Link et les autres admirèrent la cité. Elle était plus grande qu'avant. Toutes les entrées étaient en hauteur, C'était plus facile à défendre, paraît-il... Des palissades, rappelant à Link la bataille de Bourg-Clocher, étaient en construction. Le capitaine attribua des demeures vides aux nouveaux arrivants puis alla voir le Conseil des Elfes afin de rendre compte de l'événement. Zelda et Link restèrent seuls dans leur nouvelle maison. Il passèrent le reste de la journée à l'aménager puis dormirent.

Chapitre 3 : Première mission   up

Link et Zelda furent convoqués tôt le lendemain matin. Ils arrivèrent devant une petite assemblée de six membres.
"Link et Zelda, vous êtes les bienvenus ici. Le chaos a profité de votre absence pour s'installer. Le mal n'a pas eu besoin de s'en mêler ; nous sommes assez idiots pour nous déchirer nous-mêmes sur cette belle terre d'Hyrule. A présent, nous ne pouvons arrêter cette guerre qu'en gagnant du temps et de la puissance. Nous allons, pour cela, confier des missions à Link, à son frère et à quelques-uns des nôtres. Zelda fera partie du conseil si elle accepte.
- J'accepte avec joie, répondit celle-ci.
- Bien. Link, tu vas devoir aller à la citadelle des hommes. Pour cela, tu devras passer dans le chariot d'un homme qui amène du foin pour les bêtes. Les gardes contrôlent les oreilles des gens à l'entrée de la citadelle pour démasquer les elfes. L'homme est un habitué et les gardes ne fouillent plus le foin. Une fois à l'intérieur, tu devras empêcher la pendaison d'un homme espion travaillant pour nous. Une fois l'homme libéré, tu sortiras de la citadelle et du bourg. Ce sera ensuite un jeu d'enfant de revenir jusqu'ici. Si tu ne peux pas revenir ici pour une raison ou une autre, va aux Bois Perdus par un tunnel creusé dans le fond du petit lac à l'ouest du Domaine Zora. Les Kokiris t'accueilleront avec joie. A présent, va ! Les autres t'attendent. Tu n'auras qu'à les informer de la mission.
- Mais...
- Il n'y a pas de 'mais' qui tienne. Vas-y !
- Bien."
Link n'aimait guère ce Conseil. Il ne lui laissait aucun répit. Arrivé devant Garet et trois autres elfes, il expliqua la mission. Garet pesta contre le Conseil mais il se fit réprimander par les autres elfes. Ils partirent donc à bonne allure. Ils arrivèrent au ranch où leur voiture arriverait une heure plus tard. Link et Garet discutèrent avec Talon, propriétaire du ranch. Un autre elfe discutait avec un autre fermier, un certain Ingo. Les autres avaient été perdus de vue. Un cri se fit entendre. Link et Garet se levèrent et coururent en direction du cri, Talon derrière eux répétant : "Oh, ma fille !". Ils arrivèrent dans l'étable pour découvrir un des deux elfes qui n'étaient pas surveillés en train de tenir les bras de Malon, la jeune fermière. L'autre venait de déchirer une partie de ses vêtements. Link et Garet frappèrent les deux d'un coup de poing. La jeune fille sortit en maintenant ses vêtements sur sa poitrine nue. Les deux violeurs furent réprimandés et ce n'était qu'un début ; on s'occuperait sérieusement d'eux une fois la mission terminée. Les deux héros allaient sortir quand ils entendirent quelqu'un crier :
"Salut la compagnie !
- Salut Prox ! Tu viens faire boire tes animaux ?
- Comme d'habitude. Où est ta fille ?
- Elle arrive."
Les elfes se cachèrent au milieu d'un tas de paille près de la porte. L'homme entra, ouvrit les grandes portes et fit entrer ses animaux, des boeufs. Les elfes ne pouvaient risquer de se montrer car l'homme se méfierait ensuite. Il ne leur était pas favorable. Talon les avait mieux renseignés que le Conseil des Elfes. Malon entra et les elfes risquèrent un signe. Celle-ci les vit et comprit. Elle s'approcha de l'homme et lui parla de façon attirante, la poitrine en avant. L'homme semblait hypnotisé par cette jeune fille. Ces deux-là devaient être du même âge. Malon l'embrassa brusquement et le fit tomber en arrière sur un autre tas de paille. L'homme se laissa faire et ne put voir les elfes sortir. Une fois dehors, ceux-ci rassemblèrent les autres et, ensemble, se cachèrent avec le chariot plein de foin de l'homme, qui revint apparemment heureux. Le chariot reprit sa course et, en regardant vers l'arrière, Link et Garet virent Malon leur faire un petit signe qui voulait dire : "A charge de revanche". Le chariot arriva devant le bourg d'Hyrule, entourant maintenant la citadelle. Les gardes semblaient nerveux. Ils étaient méfiants.
"Attends, toi !
- Quoi ?
- On va fouiller ton chariot.
- Si vous voulez. Je n'ai rien à me reprocher."
Les soldats plantèrent leur lance dans le foin. Après avoir bien fouillé, ils laissèrent le chariot passer. Les elfes étaient accrochés en dessous du chariot. Malon leur avait conseillé cela. Elle avait bien fait car, sans elle, ils seraient morts. Link en voulait de plus en plus au Conseil de ne pas avoir prévu de meilleurs plans. Les elfes se laissèrent tomber par terre et se cachèrent dans un coin. Ils mirent une capuche sur leur tête et passèrent ainsi inaperçus car il commençait à pleuvoir. Ils avançaient vers la citadelle mais les gardes étaient de plus en plus nombreux au fur et à mesure qu'ils avançaient. Garet tourna brusquement à droite, vers une ruelle. Les autres le suivirent.
"Que se passe-t-il Garet ?
- Il y a trop de gardes. J'en ai vu un contrôler les oreilles d'un passant.
- Mais comment allons-nous passer ?
- Je l'ignore. Nous n'avons fait que le plus facile. Le plus dur reste à faire."
Les elfes restaient dans la ruelle à réfléchir comment passer quand une voix se fit entendre :
"Bonjour, elfes"
Un homme se trouvait à l'autre bout de la ruelle. Il enleva sa capuche et les elfes comparèrent sa tête avec une affiche où il était marqué "hors-la-loi".
"Nous allons pouvoir trouver un arrangement, non ?
- Je te reconnais, dit Link. Tu es le type qui a tué l'aigle !
- En effet.
- Comptes-tu nous aider à empêcher la pendaison de demain ?
- Je comptais le faire seul quand je vous ai vus.
- Alors peut-être pourrais-tu nous indiquer comment accéder à la prison sans nous faire repérer ?
- C'est impossible. Trois hommes très spéciaux gardent la citadelle. Ils sont très puissants et les gardes surveillent partout. Un lézard ne pourrait pas s'y faufiler. Par contre, on peut faire changer le lieu de la pendaison. Il n'y a que deux potences dans le coin. L'une d'elles est dans la citadelle avec les habitations des nobles et d'autres gens importants. La deuxième est dans la cour près de la place du marché. Il suffit de faire brûler celle de la citadelle pour que la pendaison soit faite à l'autre potence.
- Mais tu as dit toi-même que la citadelle était trop bien protégée !
- Nous ne sommes pas obligés de pénétrer dans la citadelle. Il nous suffit de la voir pour envoyer une flèche ou un carreau enflammé.
- Comment cela ?
- Il suffit de passer sur les toits. On peut voir la potence par-dessus la petite muraille d'enceinte de la citadelle.
- Mais tout le monde va nous remarquer sur les toits !
- Sauf si les habitants dorment et qu'il fait trop noir pour que les gardes nous voient...
- Bien. Nous opérerons cette nuit. En attendant, il faudrait trouver un endroit où aller.
- J'ai un ami qui tient une auberge. Il va vous donner une chambre sans poser de question s'il est payé.
- Allons-y."
Ils sortirent de la ruelle et allèrent vers l'auberge en question. Ils croisèrent des gardes qui les interpellèrent. Garet mit la main sur le pommeau de son épée. Link lui fit signe de se calmer. Les gardes ne firent que leur signaler qu'ils avaient laissé tomber une pièce. Le guide la ramassa et les remercia. Ils arrivèrent finalement à l'auberge sans encombre. Une fois entrés, ils allèrent voir le patron. Le guide du groupe posa une petite bourse sur le comptoir.
"Mes amis et moi-même voudrions vous louer quelques chambres pour la nuit sans qu'on nous pose des questions.
- Bien. Vous avez payé le prix de la chambre. Il faut encore de l'argent pour mon silence.
- Tes prix augmentent vite. Je crois qu'il faudra réviser cela un de ces jours."
Il donna une seconde bourse au patron et ils montèrent dans leurs chambres. Link décida de dormir un peu pour être en forme la nuit et le lendemain. Il dormit deux heures quand quelqu'un le réveilla. C'était Garet. Il était venu dire à Link de se tenir prêt à combattre car il semblait y avoir de l'agitation en bas. Link alla voir et, du haut des escaliers, il vit Darkan, traînant au bout d'une chaîne un vieillard. Ce vieillard était Aghanim. Il avait les mains coupées et du sang coulait encore. Les clients de la taverne semblaient s'insurger contre le traitement que subissait le vieil homme. Darkan les repoussait avec ses pouvoirs sans problème. Link descendit et Darkan le remarqua. Garet descendit également.
"Sous cette capuche je vous reconnais. Je pense que, comme moi, vous trouvez le traitement que j'inflige à cette pourriture normal, non ?
- Je ne sais pas.
- Vous n'avez pas dû essayer de voir Garatoth. Les barbares vous en empêchent.
- Des elfes. Ce sont des elfes ! Alertez les gardes ! Ces salauds ne méritent pas de vivre !"
Darkan leva le bras et l'homme qui venait de crier sembla brusquement manquer d'air. L'elfe s'arrêta et sortit, traînant toujours le vieillard. Link et Garet montèrent en catastrophe et réveillèrent leurs compagnons. Ils leur expliquèrent la situation. L'homme pesta contre Darkan et les fit monter sur le toit. La nuit n'était pas encore tombée. Le groupe passa sur le toit d'à côté. La pluie gênait la vision. Cela pourrait jouer en leur faveur mais un problème allait se poser : comment brûler une potence trempée ? Ils avancèrent néanmoins, en espérant trouver la solution une fois sur place. Brusquement, le guide s'arrêta. Chacun prêta l'oreille pour entendre des bruits de bataille. Le groupe se pencha sur le côté du toit pour voir Darkan en prise avec deux hommes et une femme. Ceux-ci étaient spéciaux. Ils ressemblaient à l'homme que Garet et Link avaient vu dans le temple de la puissance. Il s'appelait Saladar. La femme ici était habillée en bleu. Son armure moulait chacune de ses formes. Elle avait un sceptre duquel semblait jaillir sa magie. Ses cheveux étaient bleus ainsi qu'un étrange diadème sur le haut de son front. Même les yeux étaient bleus. Elle semblait dans son élément : l'eau. Un homme à côté d'elle était habillé d'une armure entièrement rouge. Un casque cachait ses cheveux mais ses yeux, bien visibles, étaient rouges comme le feu. Il envoyait des gerbes de flammes vers Darkan. Le feu semblait prendre forme dans ses mains. Le troisième homme était, lui, habillé en vert. Sur les côtés de son casque, des ailes étaient représentées et partaient vers l'arrière. Il semblait pouvoir invoquer la foudre. Le plus étonnant était qu'il volait à son aise. Darkan était protégé par une sphère qu'il ne semblait pas contrôler. Elle repoussait les attaques de ses assaillants et envoyait des rayons de lumière sur ceux-ci. Le groupe continua sa course sur les toits jusqu'à un toit près de la muraille d'enceinte de la citadelle. Les gardes dormaient, ce qui laissait le champ libre. La pluie avait cessé depuis quelques minutes mais la potence restait trempée. Chaque membre du groupe décocha une flèche enflammée. Le feu s'éteignit rapidement mais de petites braises étaient encore présentes quand la deuxième salve atterrit sur le bois qui, cette fois s'enflamma petit à petit. Pour que cela aille plus vite et que le feu ne puisse être éteint, une troisième salve fut tirée. Le groupe repartit ensuite sur les toits vers un endroit moins visible. Au bout de cinq minutes, le guide s'arrêta. Il semblait écouter. Il murmura alors :
"Ils sont là, nous sommes perdus."

Chapitre 4 : Les gardiens   up
Les gardiens

L'homme volant en vert apparut derrière le groupe, à quelques centimètres du toit. Il n'avait pas l'air de vouloir se battre mais regardait les elfes et le rebelle d'un air sévère.
"Que font cinq elfes et un rebelle sur les toits au milieu de la nuit après avoir mis feu à une potence ?
- Nous comptions nous en aller pour l'instant.
- Et ensuite ?
- Empêcher un événement.
- La pendaison ?
- En effet.
- Je crois que nous avons à parler mais autre part." dit l'étrange homme en fixant Link et Garet du regard.
Ils descendirent des toits tandis que la femme en bleu et l'homme en rouge les rejoignaient.
"Que ferons-nous d'eux, Harpuia ? demanda l'homme en rouge.
- Nous les libérerons peut-être, Fefnir, mais j'aimerais parler avec eux.
- Mais nous avons le devoir de protéger la citadelle, insista la femme en bleu.
- Mais nous le ferons, Fairy. Ces elfes et ce rebelle sont là pour sauver une vie et non pour tuer des hommes."
Ils avancèrent, les soldats ne posant pas de question. L'homme nommé Fefnir semblait nerveux. Il regardait le ciel et semblait espérer que ce temps nuageux cesserait bientôt. Après avoir passé de nombreuses portes et de nombreux gardes, ils furent au coeur de la citadelle. Ils passèrent par un couloir empli de magie. Des pointes sortaient des murs, du sol et du plafond. Elles se rétractaient pour les deux hommes et la femme. Elles reprenaient leur place une fois ceux-ci passés. Le petit groupe de prisonniers était donc encadré. Il y eut ensuite un couloir vertical. Une fois tout le monde arrivé au pied de cette colonne, Harpuia leva les bras et tout le groupe fut soulevé et transporté à une vitesse effarante. Ils s'arrêtèrent devant une porte qui s'ouvrit. Ils entrèrent et Link vit un spectacle surprenant : une énorme boule grise reposait dans un support creux pour qu'elle ne roule pas. Un anneau de fumée verte entourait la boule. Au pied de tout cela se trouvait un homme habillé en bleu. Il semblait endormi. Il était tenu par une plaque à la verticale avec de petits anneaux bloquant les bras près du corps, calant le dos sur la plaque ainsi que la tête. Link et Garet avaient déjà vu cette personne auparavant. C'était dans le temple de la puissance. Il les avait débarrassés d'un orbe noir à motifs rouges vivant. Celui-ci était trop puissant pour les jumeaux, et cet homme avait fait téléporter l'orbe avec lui. Son nom était...
"Saladar !
- Eh oui ! c'est bien Saladar, qui vous a sortis d'une mauvaise passe à ce qu'il m'a dit.
- Il nous a probablement sauvé la vie.
- Il m'a tout raconté. Fefnir, Fairy, raccompagnez les autres jusqu'à une auberge près de la potence du bourg. Maintenant, reprenons notre discussion : qui est cet elfe aux mains d'or que nous avons combattu, mes amis et moi ?
- Son nom est Darkan. Il est très mystérieux. Le seul moyen de connaître son histoire serait de trouver un certain Garatoth, sous l'emplacement de l'ancienne Cité des Elfes.
- Et qui est le vieillard qu'il traînait ?
- C'était Aghanim, sorcier manipulateur qui fut conseiller du roi d'Hyrule mais aussi traître.
- J'ai entendu parler d'Aghanim mais j'ignore pourquoi ce Darkan ne l'a pas tué directement...
- Où est la nouvelle Cité des Elfes ? dit un homme corpulent en entrant par un passage dans le mur.
- Que faites-vous là, Garbage ? Vous savez très bien que vous n'avez pas le droit d'être ici ! s'énerva Harpuia.
- Mais je suis le maître et je suis donc autorisé à aller où bon me semble. Vous n'avez aucune leçon à me..."
Il s'interrompit car une boule lumineuse était devant lui. Cette petite boule semblait lui faire peur car il reculait. La boule le mit dehors petit à petit et une voix dit à Garbage que, s'il revenait encore, il mourrait. On entendit l'homme grassouillet courir dans le couloir. La boule lumineuse s'approcha des elfes et de Harpuia tandis que Fefnir et Fairy rentraient. Les deux hommes et la femme s'agenouillèrent. La boule lumineuse prit une forme humaine. C'était Saladar, ou plutôt, son esprit. Il se tourna vers ses amis et parla d'une voix tranquille :
"Relevez-vous mes amis. Vous n'avez aucune raison de vous agenouiller devant moi. Vous savez que j'ai toujours été contre cela.
- Bien, Saladar.
- Quant à vous, jeunes elfes, dites-moi, connaissez-vous les sparkans et les sparks ?
- Non.
- Il y a longtemps, les déesses donnèrent naissance à des êtres nommés les sparkans. Il furent créés pour aider le monde à repousser le mal et à vivre sans peur continue. Vous avez déjà vu un sparkan, ou plutôt devrais-je dire une sparkan.
- L'orbe noir aux motifs rouges !
- Oui. Les sparkans apprirent à créer d'autres êtres : les sparks. Ceux-ci ressemblent à des boules lumineuses. Les sparks obéissent aux humains et aux elfes. Ils ont des pouvoirs mais, hélas, meurent en les utilisant. Il faut être sûr de vouloir l'utiliser et y réfléchir avant d'agir. Les sparkans, un jour, se sont rebellés. Ils furent alors enfermés par moi il y a environ cent vies d'elfes.
- Quoi ?
- Je l'ai fait, il y a longtemps, avec Harpuia, Fefnir et Fairy. Nous avons tous les quatre disparu. Les déesses nous ont transportés dans le temps car elles savaient que les sparkans allaient se réveiller et se libérer. Nous avons alors entrepris de les détruire. Pendant cette aventure, les hommes m'ont nommé chef suprême. Le dernier sparkan est nommé le Sparkan Noir. C'est une femelle mais tout le monde dit "il" car cela renforce le terme de "monstre" souvent utilisé par les humains. J'ai emprisonné une moitié du Sparkan Noir dans un endroit caché. Le reste est ici, dans cette boule que je ne peux protéger qu'en me fixant comme je l'ai fait. C'était le seul moyen d'empêcher le Sparkan Noir de se libérer car il a énormément de pouvoir et c'est ici que réside la plus grande partie de sa puissance. Le seul moyen de contrôler ce pouvoir est d'amener l'autre moitié. Elle a fait des enfants. Deux enfants pour être précis. C'est la seule à avoir réussi de tous les sparkans. Ces enfants ont des pouvoirs bien moins puissants mais il faut tout de même se méfier. Ils sont enfermés et endormis dans des endroits cachés. J'espère qu'ils ne seront jamais libérés. Ce serait..."
Il s'interrompit et disparut. Harpuia prit alors la parole.
"Il a du mal à parler avec nous. Il y arrive néanmoins de mieux en mieux. Maintenant, il est temps d'aller sauver une vie. Je vous emmène ?
- OK !"
Les elfes partirent donc, accrochés aux bras de Harpuia. La nuit était totalement noire. Personne ne pouvait les voir. Ils passèrent en rase-mottes dans une ruelle où Harpuia les posa. Il leur indiqua le chemin de l'auberge où ils retrouveraient leurs amis. Ils allèrent à l'auberge, montèrent vers les chambres et retrouvèrent les leurs qui leur posèrent des tas de questions. Ils ne répondirent pas car il était urgent d'aller empêcher la pendaison.
"C'est dans une heure ! Il faut nous préparer !"
Ils sortirent en silence et se postèrent. Un elfe se prépara pour se mêler à la foule. Un autre se cacha dans la ruelle en face de la potence et un autre sur un toit. C'était au cas où les autres ne pourraient agir. Link et Garet attendaient le chariot. Le rebelle nommé Belak allait faire diversion. Le chariot avec le prisonnier arriva. Harpuia observait tout grâce à ses pouvoirs. Il vit Link tout arrêter en voyant le soldat gardant le prisonnier, le tenant avec une épée sous la gorge, menacer la vie de l'espion. Harpuia voyait bien que Link, Garet et leurs compagnons étaient des gens bien. Il espérait de tout coeur que leur plan réussisse. Hélas, la sécurité avait été augmentée par ce gros porc de Garbage. Les elfes et le rebelle se préparèrent pour le plan de rechange. C'était la dernière chance du prisonnier. La corde fut nouée autour du cou du condamné. Il tremblait, avait peur. N'importe qui aurait eu peur. Seul un fou n'aurait pas peur en un tel moment ! Le bourreau chuchota quelques mots à l'oreille du condamné. Ce devait être des mots du genre : "Crève, pourriture". Le prisonnier, pour toute réponse, cracha au visage du bourreau qui n'apprécia pas et précipita la cérémonie en faisant tomber le tabouret sur lequel le prisonnier se trouvait. La corde se serra autour de son cou. A ce moment, Harpuia donna un coup de pouce au destin et fit débuter un feu non loin de là grâce à un éclair. La place se vida en quelques secondes. Tous les habitants étaient allés éteindre le feu car ils étaient réquisitionnés par les soldats. Harpuia demanda à Fairy de faire pleuvoir à verse, ce qui se produisit. Il regarda ensuite Link et les autres détacher le prisonnier après avoir assommé les rares personnes qui étaient restées. Aucune vie ne fut gaspillée ce matin-là. Une vie fut sauvée sans qu'aucune autre n'en souffre. Link savait que l'éclair était de Harpuia et il le remercia mentalement : "Merci, gardien de la citadelle !". Harpuia lui répondit puis alla s'asseoir, content de lui. Les elfes partirent sans se faire contrôler car seuls les gens qui rentraient étaient contrôlés, pas ceux qui sortaient. Ils partirent ensuite vers la forêt où se situait leur base mais ils furent contraints d'y renoncer : une armée de barbares se regroupait derrière une colline. Link et les autres étaient à cheval. Ils virent l'armée et quelques chevaucheurs de loups les virent. Les chevaucheurs de loups sont des gobelins montés sur des loups. Leurs armes sont des sabres droits et ils sont aussi rapides que les chevaux avec leurs montures. Les elfes furent alors poursuivis par quatre de ces créatures. Un elfe en abattit un d'une flèche entre les deux yeux. Un autre fut tué par une dague lancée par Belak. Les deux derniers furent occis par Link et Garet au corps à corps, mais les chevaux furent blessés par les loups. Ils les soignèrent et allèrent au petit lac à l'est. Une fois arrivés, ils laissèrent les chevaux et plongèrent dans un tunnel sous-marin. Il n'était pas très long. Ils atteignirent la surface tous ensemble et montèrent une échelle. En haut, ils discutèrent, apparemment à l'abri des regards :
"Bon, on a presque fini la mission, non ?
- Nous devons absolument avertir le conseil que les barbares se préparent à attaquer, intervint l'homme espion, libéré par les elfes.
- C'est vrai mais comment faire ? Nous sommes coincés dans cette forêt.
- Quelle folie nous a conduits ici ? Tous les hommes qui sont venus ici se sont transformés en monstres ! Même les elfes se transforment quand ils se perdent.
- Mais nous n'allons pas nous perdre. De plus, je tiens à vous faire remarquer que Garet et moi sommes les responsables de cette mission donc vous allez fermer votre clapet !
- Vraiment ? Mais le problème, c'est que vous devez veiller sur moi et je vais partir par l'endroit d'où nous venons !
- Si vous y allez, vous êtes un homme mort !
- Et c'est vous qui allez-vous en charger peut-être ?
- Non, les barbares le feront sans problème. Maintenant vous allez m'écouter : je dois vous ramener au conseil donc vous allez arrêter de nous énerver avec vos caprices et vous allez nous suivre sans discussion !
- Je vois, vous êtes comme des fanatiques accrochés à leur conseil !
- Je n'apprécie pas le conseil mais je n'ai pas le choix : je dois obéir ou alors je risque d'être jeté hors de la cité et avec le chaos que l'on a en ce moment, je risque de ne pas vivre très longtemps.
- Nous avons un point en commun : nous n'aimons pas le conseil. Et bien soit : je vous suivrai sans histoire !"
Sur ce, il marcha vers le coeur de la forêt sans s'apercevoir qu'il était dans un coin caché à trois mètres de hauteur. Il tomba et hurla de douleur.
- Aaaaah !!!
- Ça va en bas ?
- Ça va, mais pas pour longtemps. Venez vite ! A l'aide !"

Chapitre 5 : Le retour à Quatsch !   up

Les cinq elfes et le rebelle sautèrent pour trouver l'espion... seul. Il était pourtant terrifié par quelque chose. Le groupe fouilla les environs sans se perdre de vue. Ils avancèrent ensuite petit à petit. Ils marchaient depuis quelques minutes lorsque Belak émit un léger sifflement. Il chuchota ensuite qu'ils étaient suivis. Ils continuèrent néanmoins jusqu'à ce qu'ils remarquent qu'un elfe avait disparu. Au fur et à mesure qu'ils avançaient, les membres du groupe disparaissaient les uns après les autres. Ils avaient beau surveiller le moindre recoin, dès que l'un d'eux était hors du champ de vision des autres, ne serait-ce qu'une seconde, il disparaissait. Ils n'étaient plus que deux : Link et Garet. Brusquement, Garet se retourna en dégainant son épée et coupa les herbes hautes juste derrière lui. Un Kokiri était là. Avant que les elfes ne puissent réagir, il avait disparu. Link songea alors à Saria et joua le chant qu'elle lui avait appris, il y a longtemps. Un Kokiri se montra alors et demanda :
"Etes-vous des amis de Saria ?
- En effet, Mido.
- Comment connais-tu mon nom ? Mais je te connais ! Tu es le type qui est allé au temple de la forêt pour libérer Saria ! Mais tu t'es dédoublé ou quoi ?
- Mido, je te présente mon frère jumeau, dont j'ai fait la connaissance il y a peu de temps.
- Vraiment ? Je ne sais pas si je dois vous emmener au village...
- Nous n'aurions pas besoin de toi de toute façon car je peux jouer plus fort et Saria me répondra.
- Bon, on y va ou vous attendez qu'il neige ?
- Dommage que ton humour soit resté le même...
- Ça veut dire quoi ça ?
- Laisse tomber !"
Ils avancèrent au milieu des Bois Perdus jusqu'au village kokiri où se trouvaient tous les disparus. Les retrouvailles faites, Link alla voir Saria.
"Il faut que Hyrule soit dans le chaos pour que tu viennes ? le taquina Saria.
- Tu sais bien que j'ai tellement de femmes qui m'aiment qu'il est difficile d'y échapper.
- Mais oui. Si on parlait sérieusement ?
- Il faudrait pouvoir dire au Conseil des Elfes que les barbares préparent une offensive.
- Cela ne posera pas de problème. Nous avons ici une boule qui permet de parler avec le possesseur de sa jumelle. Le conseil possède cette jumelle.
- Bien. Peux-tu t'en occuper maintenant ?
- J'allais te le proposer."
Link retourna voir ses compagnons de voyage. Ils rigolaient sans se soucier du reste du monde. Link les laissa quelques minutes avant de briser l'ambiance. Ils discutèrent de ce qu'ils allaient faire. Quoi qu'ils fassent, le seul moyen de ne pas mourir était d'aller à la Cité des Elfes ou de rester avec les Kokiris. Ils décidèrent de dormir un peu et, après une bonne sieste, ils allèrent voir Saria. Elle leur apprit que la Cité des Elfes n'était pas la cible de l'attaque barbare. Ceux-ci avaient attaqué les reptiles qui les avaient repoussés. Les pertes avaient été énormes des deux côtés. Les elfes étaient saufs. C'était le principal. Link et Garet étaient tous deux en train de penser aux trois gardiens quand Saria leur raconta que le conseil voulait les voir au plus vite. Les deux elfes pestèrent contre le conseil puis allèrent prévenir les autres. Ils partirent tous ensemble vers Quatsch. Ils ne firent aucune mauvaise rencontre sur le chemin. Après s'être fait sermonner par l'écuyer pour avoir laissé les chevaux, ils se dirigèrent vers la salle du conseil. Les sept membres étaient là. Zelda les félicita de la réussite de leur mission mais elle fut interrompue par les autres membres qui leur crièrent dessus pour le retard et la perte des chevaux.
"A présent, allez vous reposer pendant que notre espion nous donnera les informations. Où est l'homme rebelle qui vous accompagnait ?
- Il a préféré retourner avec la résistance.
- Je vois... A présent, allez dormir !"
Ils suivirent les ordres car la sieste chez les Kokiris n'avait pas suffi à la récupération. Après un sommeil bien mérité, ils retournèrent à la salle du conseil.

Chapitre 6 : Les sables sauvages   up

Le conseil leur donna une seconde mission après avoir puni les deux individus qui avaient essayé de violer Malon : au pain sec et à l'eau, dans un cachot. Deux autres elfes les remplaçaient. Le chef du conseil parlait d'une voix exécrable. On aurait dit que Link et Garet n'étaient rien d'autre que des objets pour lui.
"A présent, il vous faut aller dans le désert, derrière la Forteresse Gerudo. Une fois là-bas, vous irez au colosse du désert pour prendre un artefact : la pierre de pensée. Celle-ci se trouve à l'intérieur du colosse. Les hommes cherchent eux aussi l'artefact. Leur chef, Garbage, a tenu à assister lui-même aux fouilles. Pour passer la forteresse, vous devrez y aller dans la plus grande discrétion, le désert ne vous posera sûrement pas de problème puisque vous l'avez déjà passé. Une fois au colosse du désert, vous devrez vous infiltrer dans la statue. Vous devrez vous débrouiller ensuite. Allez ! Va !"
Link sortit en rage, sachant bien que cela ne servirait à rien de chercher à discuter avec le conseil. Il retrouva les autres et ils partirent immédiatement pour la Vallée Gerudo. Cinq elfes étaient en route vers un destin dangereux. Harpuia les observait car il pouvait voir tout ce qui se trouvait dans la plaine. Il ne savait pas pourquoi mais il sentait que ces elfes allaient devoir combattre. Ils allaient devoir apprendre à combattre plus puissant qu'eux. C'est pour cela que :
"Fefnir ! Toi qui veux à tout prix combattre, va au colosse du désert et attends nos deux jeunes amis. Tu pourras les combattre si tu le désires.
- Compris, j'y vais."
Harpuia savait que Fefnir voulait combattre. C'est pour cela que tout le monde l'avait surnommé le Fefnir combattant. C'est ce qu'il faisait de mieux. Fairy était appelée Léviathan par tous ses ennemis. C'était à raison car, bien qu'elle pût être aussi douce qu'une fée, d'où son nom qui signifiait "fée" dans l'ancienne langue, elle pouvait être aussi destructrice qu'une tempête. Quant à lui-même, il avait était surnommé le sage Harpuia. Il ne méritait pas ce surnom. Il n'était pas sage, il n'était que l'ombre d'un sage, le sage Saladar. Harpuia voyait les elfes se diriger vers la Vallée Gerudo ; il continuait à les observer. Ce qu'il ne voyait pas, c'est ce qui se passait chez les morts-vivants, au nord de la Vallée Gerudo et au sud-ouest de la citadelle. Dans les lugubres tunnels de la nécropole, une créature plus puissante que les autres attendait patiemment que le piège tendu au monde se referme. En attendant, il se préparait au jour où les morts-vivants sortiraient de la nécropole pour anéantir tous les vivants. Un ouvrier borgne et squelettique fit son apparition et arrêta la rêverie du démon. Celui-ci se leva et suivit l'ouvrier sans dire un mot. Arrivé au balcon de la tour, il se mit à sourire, visiblement satisfait.
"Mon Seigneur, dit l'ouvrier d'un ton monotone, le temple maudit est terminé et les mages s'attaquent au sortilège de création. Le cimetière est presque fini mais il nous manque encore une trentaine de cadavres de même qu'il nous manque les cendres pour la crypte que nous commençons à bâtir.
- Pour le cimetière, envoyez trois nécromanciens récolter les cadavres. Une bataille va bientôt avoir lieu, je le sens ! Je m'occupe personnellement des cendres. Les vivants n'ont qu'à bien se tenir."
Il fut alors pris d'un fou rire incontrôlable. Les elfes n'entendirent pas ce rire. Ils étaient occupés à aller chez les Gerudos sans se faire repérer. Ils passèrent par les montagnes. Ils parvinrent sans encombre jusqu'à la forteresse. Là, ils devaient être très prudents. Ils continuèrent en hauteur sans que les Gerudos ne remarquent leur présence mais un des elfes trébucha et glissa en contrebas. Sa chute fut amortie par la Gerudo qui patrouillait. Il ne pouvait plus remonter, la pente était trop raide. Il suivit le mur vers la porte du désert mais il fut repéré par une Gerudo qui alerta toute la forteresse. Les elfes restés en hauteur décochèrent des flèches vers des cordes qui, une fois cassées, libérèrent le contrepoids qui fit s'ouvrir la porte. L'elfe tombé commença à courir mais une Gerudo l'arrêta en le plaquant au sol. Garet sauta sur les jambes de la Gerudo qui se brisèrent. Les elfes prirent leurs jambes à leur cou sans demander leur reste. Ils avaient atteint le désert mais le plus dur restait à faire, surtout qu'ils étaient poursuivis. Après quelques dizaines de mètres, les elfes tombèrent sur une créature constituée entièrement de sable. Elle avait une forme humaine et avait, à la place des mains, des lames puissantes qui aurait intimidé n'importe qui. Les elfes passèrent à côté d'elle. Aucun ne s'en occupa sauf Garet qui, en sautant par-dessus, la découpa en deux. Ils continuèrent et tombèrent sur un gouffre. Le paysage avait décidément bien changé : le désert était beaucoup plus rocailleux et il était également parsemé d'embûches. Des créatures sortaient du sable assez souvent pour ralentir les elfes. Les gouffres furent franchis grâce aux cordes mais les Gerudos se débrouillaient aussi bien qu'eux. La poursuite infernale dura une demi-heure. Au bout d'un moment, les elfes finirent par semer leurs poursuivantes grâce aux rochers : ils avaient provoqué une avalanche après être montés sur une minuscule montagne. Les Gerudos ayant fui l'avalanche, elles perdirent leur trace. Ils marchaient maintenant en surveillant la moindre parcelle de sable car les golems de sable sortaient du sol. Ils pouvaient jaillir de n'importe quel endroit. Après un bon quart d'heure, ils trouvèrent un petit abri où ils se réfugièrent car une tempête de sable se préparait. Une fois dans l'abri, trois elfes dormirent pendant que deux autres montaient la garde. Ils se relayaient relativement souvent. Après un bon après-midi et une nuit de demi-sommeil, ils se remirent en route. Une fois sortis de l'abri, ils virent un golem différent des autres : il n'avait pas de lame à la place des bras mais des tentacules avec des yeux au bout. Link le tua à distance sans se faire remarquer. Cette sentinelle ne devait pas être la seule dans le coin. Ils devraient donc être vigilants. La marche dura une heure et ils virent enfin quelque chose : c'était un arbre indiquant que le colosse du désert n'était pas loin. Ils voulurent courir mais la terre se mit à trembler. Les elfes se regardèrent et Garet dégaina son épée, suivi de tous les autres. Link prépara une flèche de glace. La terre tremblait tellement que les elfes durent s'appuyer aux rochers alentours. Quelque chose était sous la terre et voulait remonter. On le sentait en touchant le sol. Une bosse se forma entre les elfes. Ceux-ci s'écartèrent pendant que la bosse grossissait de plus en plus. Brusquement le sable tomba et la créature fut visible. C'était un scorpion géant ! Il devait mesurer deux ou trois mètres de haut sans la queue, et sept ou huit avec. Après avoir vu tous les elfes en faisant un tour complet sur lui-même, il cracha de petites boules de feu. Link décocha sa flèche de glace sur la bouche du scorpion. Celui-ci semblait étouffer mais la glace se brisa quand il recracha une boule de feu vers Garet qui l'évita en plongeant. Link se mit à courir comme Garet qui venait de se relever. Le scorpion hésitait. Sa pince droite se décrocha du corps pour foncer vers Link. L'elfe fut tellement surpris qu'il faillit se faire découper mais il esquiva. Hélas, l'elfe derrière lui ne réussit pas à éviter la pince. Il fut coupé en deux à la verticale, de l'épaule droite à la cuisse gauche. Garet dut plonger sur le côté car le scorpion essaya de l'avoir avec sa queue. Link arriva néanmoins sur le côté de la créature et la frappa de son épée. Il n'y eut qu'une entaille dans la peau du monstre. Celui-ci ne semblait pas souffrir. Il dégagea Link d'un coup de queue que l'elfe, ne pouvant l'éviter, para avec son bouclier. Il fut projeté à quelques mètres, retombant lourdement sur le sable. Le scorpion semblait invulnérable et malgré cela, Link et Garet ne faiblissaient pas. Leurs compagnons étaient maintenant tous morts. Le combat durait depuis une dizaine de minutes mais ces minutes paraissaient des heures pour les deux héros fourbus. Link parvint enfin à atteindre un oeil du monstre qui ne sembla pas apprécier. Celui-ci se protégea alors de ses ennemis avec sa pince restante tout en reculant. Les elfes le poursuivirent pour venger leurs amis morts. Garet plongea sous la pince et planta son épée dans le second oeil du scorpion qui se laissa tomber au sol, visiblement à l'agonie. Link et Garet l'achevèrent ensemble en plantant l'épée dans la tête. La carcasse commençait déjà à se décomposer quand les deux héros eurent fini d'enterrer leurs compagnons. Ils continuèrent, l'un à côté de l'autre, vers le colosse du désert. Une fois arrivés assez près de la vallée pour voir le colosse, ils se cachèrent sur les côtés, au milieu des rochers. Ils virent de nombreux hommes en train de fouiller le sol autour de la statue. Rentrer sans se faire repérer s'avérait plus délicat que prévu ! Ils avancèrent entre les rochers, à couvert. Après s'être positionnés près de la statue en prenant de multiples précautions, ils parvinrent à assommer deux archéologues et à leur prendre leurs vêtements. Ils passèrent alors inaperçus, leurs oreilles étant cachées. Ils entrèrent dans la statue quand quelqu'un les appela.

Chapitre 7 : Fefnir se déchaîne   up

Les elfes virent deux hommes fuir un petit monstre volant tout en leur recommandant de faire de même. Les héros évitèrent les hommes et la créature et avancèrent pour constater que tout avait changé. Il y avait de nouveaux couloirs un peu partout. Ils étaient maintenant dans un labyrinthe. Après une concertation, les elfes décidèrent de prendre chacun un chemin. Link avançait lentement, en se collant au mur, de peur de tomber dans un piège. Garet faisait de même de son côté. Après avoir parcouru une certaine distance, Link se retrouva face à un hache-viande.
"Bien, s'il faut passer par ici, je suis prêt."
Il réveilla le hache-viande d'une flèche et se prépara au combat. Le hache-viande leva sa hache et l'abattit avec une grande force. Link plongea et passa entre les jambes du monstre, ou presque. Celui-ci avait serré les jambes et tenait Link. Il ricana et leva sa hache. Link, d'un mouvement de poignet, glissa son épée dans une petite fente de l'armure. Il tenait la colonne vertébrale.
"Tu me lâches ou je te détruis les vertèbres ?
- Je t'ai sous-estimé, gamin."
Le hache-viande effectua un bond spectaculaire pour le poids qu'il faisait, et atterrit deux mètres plus loin. Il se retourna en donnant un coup de hache derrière mais l'elfe ne s'était pas risqué. Link répéta l'opération précédente mais en passant à côté de son adversaire cette fois. En se retournant, il planta son épée dans la fente qu'il avait remarquée tout à l'heure. Il brisa la colonne vertébrale du monstre sans peine. Il fut alors soulagé. Le hache-viande disparut dans une myriade de flammes bleues. Garet, de son côté, avait à faire à de nombreux lizalfos. Il courait sur des rebords près des murs en coupant des têtes. Il ne faisait attention qu'aux lames et aux mâchoires des ennemis. Il ne vit pas le mur vers lequel il courait. Il le percuta de plein fouet. Il était groggy mais arrivait à tenir ses ennemis à distance en fendant l'air de son épée. Les lizalfos attendaient tranquillement que leur ennemi faiblît. Ils ne voulaient pas risquer leur tête. Après un moment, ils virent que leur proie avait arrêté de bouger. Ils se jetèrent dessus mais ils apprirent à leurs dépends que l'elfe n'était pas fatigué mais qu'il attendait simplement que les lézards se décident. Après une attaque tornade, les lizalfos étaient presque tous morts. Tuer le reste fut un jeu d'enfant. Link et Garet entrèrent dans la même salle. Les portes étaient face à face. Au milieu de la salle se trouvait une pierre de forme ovoïde sur un piédestal. Les elfes la prirent en même temps. La soulevant tous les deux, montrant ainsi à un public imaginaire leur travail d'équipe. Ils mirent la pierre dans une besace et repartirent. Au moment d'atteindre la porte, celle-ci se ferma. Les elfes se tournèrent vers la deuxième qui se ferma également. Il ne leur restait plus qu'un chemin qui n'avait pas encore été exploré. Garet tourna la poignée de la porte qui ne s'ouvrit pas. Elle bougeait. Link propulsa son frère sur le côté au moment où la mimoporte tombait. Link posa une bombe et attendit tranquillement que la mèche se consume jusqu'au bout. La mimoporte fut détruite et les elfes passèrent par le couloir ainsi dévoilé. Au bout, une vraie porte était là. Ils l'ouvrirent sans rentrer. A l'intérieur, il n'y avait personne. La salle était bel et bien vide. Ils entrèrent. Un vieil autel brisé se dressait. Une bataille avait eu lieu ici. Des traces de brûlures parsemaient les murs. La bataille était finie mais un petit cratère de quelques centimètres dans le sol était encore tout chaud. Un léger bruit sourd se faisait entendre quelque part dans le temple. Les deux héros se sentaient mal à l'aise. Ils devaient avancer mais plus ils progressaient dans les couloirs vides et brûlés, plus le bruit se faisait fort. Link et Garet sentaient que quelque chose se passait près d'eux. Après quelques minutes, ils tombèrent sur un cul-de-sac. Link se mit en tailleur par terre pendant que Garet sondait les murs. Après dix bonnes minutes, Garet soupira, ne trouvant rien de particulier. Link sortit son épée et l'enfonça entre deux briques pour en enlever. Malheureusement, le mur était protégé par une puissance magique : l'épée rebondit sur le mur et Link, surpris, la lâcha. En touchant le sol, elle émit un son étrange. Il descella la pierre sur laquelle l'épée était tombée. Une sorte d'âme sortit de la cavité et parla aux héros :
"Qui êtes-vous ?
- Mon nom est Link et voici Garet. Nous sommes des elfes.
- Où sommes-nous ?
- Dans le colosse du désert.
- J'ai dormi bien assez longtemps. Il est temps pour moi d'explorer cette contrée et de me familiariser avec elle. Il me sera plus aisé ensuite de repousser le mal.
- Comment un fantôme pourrait-il repousser le mal ?
- J'ai l'air d'un fantôme mais je n'en suis pas un. Je suis un protecteur de l'ordre, mon nom est Spirit. On ne peut voir mon visage distinctement car j'ai été créé par les déesses pour ne pas avoir d'identité. Mon rôle est de rétablir l'ordre lorsqu'il est perturbé. Mes frères et moi sommes très puissants réunis."
Sur ce, il partit sans autre mot. Les elfes restèrent là, interdits. Ils s'engouffrèrent dans la cavité qui était en fait un tunnel, long et sinueux. Une fois au bout du tunnel, ils purent admirer l'architecture des lieux. La salle dans laquelle ils se tenaient avait une forme sphérique. Le sol comme le plafond étaient arrondis. En entrant, les héros furent soulevés. Ils nageaient dans l'air comme des poissons dans l'eau. La porte de la salle suivante n'était pas loin. Ils se dirigèrent vers elle mais des barreaux obstruaient le passage. En se retournant, ils virent un homme étrange : il était habillé de rouge avec des anneaux vert foncé entourant les mollets, les cuisses, les bras, les avant-bras et la tête, au niveau du front. Seuls ses yeux étaient visibles. C'était des yeux d'homme, mais ces yeux étaient vieux et vifs, voilés et clairvoyants. C'était étrange. L'homme resta d'abord sans bouger près du sol puis prit une impulsion sur celui-ci. En l'air, il fit apparaître dans sa main un anneau de la même couleur que celle de son armure, et le lança en direction des elfes qui l'évitèrent avec difficulté. Link se prépara à décocher une flèche mais Garet, en passant, le poussa, lui évitant ainsi d'être frappé par l'anneau qui revenait à son maître. Un deuxième anneau apparut et fut lancé. L'homme faisait apparaître de plus en plus d'anneaux et les héros étaient trop occupés à éviter les attaques de leur adversaire. Link finit par se mettre derrière Garet qui parait les attaques de son épée. Il décocha une flèche de glace au moment où son frère se poussait. L'homme eut un bras gelé. Les anneaux revinrent mais il ne put tous les reprendre avec un seul bras et dut subir ses propres attaques. Ce fut ensuite un jeu d'enfant de l'assommer. Les anneaux tombèrent, n'ayant plus de maître conscient. La grille bloquant la porte se releva quand l'homme fut apporté près d'elle. En entrant dans le couloir, les deux elfes et l'homme inconscient tombèrent durement au sol. Après avoir pesté contre ceux qui avaient créé cette salle, Garet reprit l'homme sur son épaule droite. Au bout d'une vingtaine de mètres, l'homme se réveilla, surpris de se retrouver ligoté et sur l'épaule de quelqu'un qu'il avait combattu. C'était sa première défaite et il semblait heureux d'avoir perdu. Link remarqua que leur prisonnier s'était réveillé et demanda à Garet de le poser. L'homme fut alors interrogé :
"Qui êtes-vous ?
- Le gardien de la puissance des esprits.
- Le gardien ?
- Oui. Je suis là pour que celui destiné à venir prendre le pouvoir soit arrêté. S'il obtient tous les pouvoirs, l'arrêter sera difficile.
- Qui est celui qui est sensé obtenir ces pouvoirs ?
- Je n'ai pas le droit de le révéler.
- Nous pouvons te tuer...
- Je le sais. Mais c'est que... Je ne peux pas.
- Tu ne risques rien. Nous voulons le savoir pour pouvoir arrêter cet être si jamais il vient réclamer son dû.
- Bon d'accord. Son nom est... C..."
Il fut interrompu par une lumière éblouissante qui apparut devant lui et l'enveloppa. La lumière disparut et l'homme avec. Les elfes étaient maintenant seuls dans le couloir, interloqués. Garet pesta :
"On sait maintenant qu'un type dont le nom commence par un "c" veut s'emparer d'une puissance se trouvant dans ce temple et qui, de plus, lui est réservée. On est bien avancés maintenant !
- Calme-toi et viens ! Nous devons sortir d'ici et remettre cette pierre au conseil de pacotille à Quatsch.
- Ce conseil m'est d'ailleurs de plus en plus antipathique.
- A moi aussi, je te rassure. La résistance semble beaucoup plus organisée et noble que ce conseil.
- Crois-tu que nous pourrions les rejoindre ?
- C'est possible mais je ne peux pas laisser Zelda avec le conseil.
- Ne t'inquiète pas, nous réglerons tout ça une fois sortis d'ici.
- OK, allons-y."
Et ils se mirent alors à courir jusqu'à arriver à un petit toboggan qui les fit tomber sur un tas de peaux de bêtes dans le hall d'entrée. Un homme était là. Un homme de carrure peu impressionnante. Il avait une capuche enfoncée sur le visage. Il parla tranquillement :
- Que faites-vous ici ? Vous ne devriez pas venir risquer votre peau ici. Je vais vous faire passer l'envie de vous mêler des affaires des hommes.
- Et que crois-tu pouvoir faire tout seul ?
- Mais je peux tout simplement tuer de nombreux ennemis.
- Vraiment ?
- Vraiment !"
L'homme sembla brusquement grandir et s'élargir au niveau des épaules. Le manteau se déchira pour laisser apparaître...
"Fefnir !
- Et oui ! Le combattant Fefnir comme on m'appelait dans le bon vieux temps.
- Tu veux nous tuer ?
- Je ne veux pas vous tuer, juste vous combattre. Rien ne donne du plaisir à combattre dans le coin. Les gens de cette époque sont trop faibles.
- Du plaisir ?
- Nous, les quatre gardiens, avons été créés pour combattre ceux qui veulent faire du mal à Hyrule. Lorsque tu passes ton temps à combattre, tu finis par y prendre plaisir inconsciemment puis, tu t'en aperçois et tu ne peux plus t'en passer. Tu verras ça quand tu auras passé cinquante ans à combattre le mal sans relâche. A présent, allons-y !"
Il fit apparaître des flammes dans ses mains et deux petites cornes droites, d'un jaune comme celui du métal en fusion, poussèrent sur l'avant du casque. Le combat débuta. Fefnir lança ses boules de feu vers les elfes qui les évitèrent. Link s'approcha de Fefnir, l'épée à la main. L'homme fit apparaître une épée de feu et para l'attaque de l'elfe. Il sauta ensuite d'un bond à l'autre bout de la salle. En l'air, il lâcha une boule de feu vers Garet qui dut plonger. Une fois au sol, Fefnir, ne prenant même pas la peine de se retourner, lança une boule de feu en cloche derrière lui. Celle-ci explosa en une multitude de petites boules qui foncèrent vers les héros. Les éviter était difficile mais, heureusement, Link avait son bouclier miroir et Garet put se cacher derrière lui. Fefnir semblait heureux. Il combattait des guerriers dignes de ce nom. Le combat durait sans que personne ne soit blessé. L'homme commençait à s'impatienter. Il mit ses mains au sol, paumes vers le bas, et fit apparaître des geysers de lave. La lave, une fois sortie, formant alors un pieu, rentrait sagement dans le sol mais il était difficile de savoir où la lave allait sortir. Link tenta de tirer une flèche de glace vers son ennemi mais un trait de lave la bloqua. La lave fut alors gelée. Garet avait fait de même. Il y avait maintenant deux poteaux, l'un à côté de l'autre. Link et Garet échangèrent un regard et Link partit sur le côté pendant que Garet fonçait vers Fefnir. Celui-ci avait les yeux qui brillaient de plus en plus. Au bout de quelques secondes, on aurait dit qu'il avait des flammes dans les yeux. Il ouvrit la bouche et cracha le feu tel un dragon. Garet, ne pouvant éviter à droite ou à gauche dut sauter sur les poteaux de glace, prenant appui sur l'un puis sur l'autre. Une fois au sommet, il attendit et sauta au dernier moment mais le feu brûla tout de même ses jambes. Link arriva à côté de Fefnir qui l'avait perdu de vue. Link frappa l'armure rouge de toutes ses forces et, avant que l'homme ne réagisse, il la planta dedans. L'épée perça l'armure et s'enfonça dans la hanche. Fefnir semblait souffrir mais malgré tout, il était heureux. Il sauta pour aller à l'autre bout de la salle, près de la sortie. Link fonça vers Garet et lui soutint la tête. Pendant ce temps, Garbage était entré et avait ordonné que l'on tue les elfes. Fefnir essaya d'arrêter les gardes mais ils étaient trop nombreux. Link dut combattre jusqu'au moment où le chef se décida à laisser Fefnir parler.
"Pourquoi les protégez-vous, Fefnir ?
- Ils m'ont combattu vaillamment et je refuse que vous profitiez de leur état de fatigue et de leur infériorité numérique pour vous en débarrasser.
- Et bien soit, je les laisserai tranquille pour cette fois. Vous pourrez le dire à Saladar."
Link put retourner près de son frère. Fefnir, blessé, alla voir l'état de son adversaire. Celui-ci avait les jambes brûlées et il avait été blessé par les autres à quelques endroits. La plupart des blessures étaient sans gravité sauf une qui démarrait à la tempe et finissait sur le côté de la mâchoire inférieure en passant par l'oeil droit et le nez. Link savait qu'aucun médecin ne pourrait régler cela. Il sortit la pierre de pensée. Fefnir lui apprit alors que cette pierre pouvait se transformer en tout ce que l'on désirait mais qu'elle ne pouvait servir qu'une fois. Link pensa très fort aux blessures de son frère et la pierre se transforma en trois choses : deux jambes et un casque. Les jambes étaient creuses et entourèrent celles de Garet, calcinées. Le casque se posa sur la tête du blessé et il s'allongea du côté droit. Il couvrait alors la moitié du visage de l'elfe. Un saphir dans un creux de forme ronde était là, au niveau de l'oel. Garet ouvrit l'oel restant et parla. Sa voix n'était plus qu'un murmure :
"Link, j'ai mal. Ma vue est... étrange. J'arrive à voir à travers toi. Mais je vois différemment. Je vois tout en bleu, en bleu clair. Mes jambes... Je ne les sens plus vraiment. Sont-elles détruites ?
- Ne t'inquiète pas, tout ira bien mon frère. Tu as désormais de nouvelles jambes et un nouvel oeil.
- Quoi ?
- Je n'ai pas le temps de t'expliquer. On verra ça quand on sera rentré."
Fefnir s'approcha des héros et leur parla.
"C'était vraiment amusant. J'aime les combats qui sont de vrais défis. Celui-ci était le plus dur que j'aie eu jusqu'à maintenant. Je vais m'entraîner et m'améliorer et alors, nous verrons. J'espère vous revoir bientôt. En attendant, je vais vous téléporter avec moi dans la plaine.
- Mais... ta blessure...
- Ça ? ce n'est rien. Allons, ne faites pas d'histoires !"
Ils furent ainsi en une seconde dans la plaine d'Hyrule. Link et Garet s'avancèrent vers la Cité des Elfes pendant que Fefnir rentrait chez lui.

Chapitre 8 : La résistance   up

Link et Garet approchaient de Quatsch quand la voix de Zelda résonna dans leur tête :
"Link, Garet, vous êtes saufs ! Allez vite au ranch Lon Lon ! Je vous rejoins bientôt. Le Conseil ne désire que détruire les autres races. Il faut les arrêter. Je suis avec la résistance où nous nous occupons de limiter les morts dans cette stupide guerre.
- Nous allons donc nous joindre à la résistance ?
- Je pense que c'est ce qu'il y a de mieux à faire.
- Bien, Garet et moi allons donc au ranch.
- J'arrive bientôt."
Link et Garet coururent à toutes jambes vers le ranch. Une fois arrivés, ils se reposèrent sur un tas de foin. Link alla demander les nouvelles à Talon pendant que Garet parlait avec Malon. Link était prêt à jurer avoir vu, avant de partir, Malon embrasser le blessé. Au milieu de la discussion avec Talon, Link entendit un cheval. Il sortit pour voir mais eut une mauvaise surprise : six hommes étaient là, à cheval. Link ne pouvait risquer la vie de Garet, Malon et Talon. Il se laissa capturer ainsi que Garet. Malon était apparemment prisonnière elle aussi. Ils furent tous conduits vers la ville. Dans le bourg, les hommes lançaient des fruits et des légumes sur les elfes. Une fois dans la citadelle, ils furent amenés devant Garbage.
"Tiens tiens, voilà nos deux amis ! Vous allez gentiment répondre à nos questions !
- Non, je ne crois pas.
- Vous osez me tenir tête ?
- Nous sommes prêts à mourir pour préserver les nombreuses vies de la Cité des Elfes.
- Oh, vous avez deviné ma question. Comme quoi, il existe des gens intelligents chez les elfes. Si vous êtes assez résistants pour la torture physique, nous utiliserons autre chose de plus convaincant. Gardes ! Apportez les prisonniers d'hier et la fille."
Malon entra avec un homme et une femme plutôt âgés. Garet semblait ne pas en croire ses yeux :
"Papa, maman, non !
- Eh si ! Ils ont résisté deux heures à la torture avant de nous apprendre que tu étais leur fils adoptif. C'est d'ailleurs tout ce qu'on a pu retirer d'eux. Maintenant, nous allons torturer ces trois personnes sous tes yeux, mon petit. Ton frère subira le même traitement qu'eux."
Les quatre torturés étaient attachés et souffraient depuis cinq bonnes minutes quand Garet cria "Assez !". Les bourreaux s'arrêtèrent et Garet hésita. Il devait sacrifier ceux auxquels il tenait pour sauver des gens qu'il ne connaissait qu'à peine. Il ne savait plus. Il se tourna vers les autres. Les quatre personnes auxquelles il tenait secouèrent la tête de gauche à droite. La torture reprit, Garet refusant de révéler la moindre information. Après une demi-heure, les parents adoptifs de Garet se reposèrent dans les bras de la mort. Ils en avaient assez de la souffrance depuis de nombreuses heures. Garet hurla de douleur en les voyant mourir. Il décida alors de tout révéler mais il n'en eut pas le temps : une explosion se produisit et la porte vola en éclats. Les résistants entrèrent et assommèrent les hommes les uns après les autres. Ils détachèrent les elfes. Malon, elle, était morte. Un bourreau, en voyant les résistants, lui avait planté un poignard dans le coeur. Garbage était effrayé. Il était le dos au mur et pleurait tellement il avait peur. Garet prit une épée et fit face au despote. Il leva l'épée mais une voix dans son dos l'arrêta :
"Ce n'est pas en faisant cela que tu les feras revenir.
- Peut-être, mais la vengeance est quelque chose de sacré dans la culture de mes parents adoptifs, Harpuia.
- Si Garbage meurt, la résistance et la Cité des Elfes seront désormais les principales cibles des hommes.
- ...
- Garet, laisse-le en vie. Je ne te le conseille pas, je te le demande.
- Je... D'accord."
Garet lâcha son épée qui tomba sur le dallage dans un bruit sourd. Il marcha vers son frère et les membres de la résistance. Les résistants prirent les corps pour offrir une sépulture digne de ce nom aux trois innocents qui avaient perdu la vie ici. Harpuia s'en voulait. Il n'avait pas vu ni entendu la torture assez tôt pour empêcher la mort de ces personnes. Il avait envie d'enfermer Garbage quelque part dans les profondeurs de la citadelle à jamais. Il trouva finalement une meilleure idée. Il assomma le despote par derrière et l'emmena sur la place publique où il le lâcha dans une petite cage avec des porcs. Garbage se réveilla au bout de quelques minutes mais passa encore une bonne heure avant que quelqu'un se décide à le sortir de la cage. Pendant ce temps, Fefnir et Fairy étaient dans la salle de torture avec les résistants. Après dix bonnes minutes de concentration, ils réussirent à les téléporter dans la plaine. Les résistants menèrent les elfes dans la base dont l'entrée était sous un rocher. Ce n'était d'ailleurs pas une base mais une petite ville souterraine. Les résistants avaient un soleil artificiel grâce à une topaze enchantée. Le joyau éclairait la totalité de la ville. C'était une vue magnifique et il aurait fallu être un zombie pour ne pas apprécier un tel spectacle. Le groupe passa sur un chemin étroit et sinueux. Une fois en bas, des résistants arrivèrent pour souhaiter la bienvenue aux elfes. Link s'inquiéta pour Zelda mais il fut rassuré en la voyant courir vers lui. Ils s'embrassèrent et allèrent dormir ainsi que Garet. Après ce repos bien mérité, ils se présentèrent devant une petite assemblée. Elle était composée de sept membres : un elfe, un homme, un Kokiri, un Goron, un Zora, une Gerudo et un Sheikah. Link, Garet et Zelda racontèrent toutes leurs aventures. Chaque membre de l'assemblée était attentif au moindre détail et en demandait parfois plus. Après une heure de récit, l'assemblée sembla satisfaite et demanda aux trois elfes ce qu'ils souhaitaient faire maintenant.
"Je ne sais pas exactement..., répondit Link, indécis.
- Mais si, voyons ! Nous devons trouver ce Garatoth ! C'est le seul moyen de connaître l'histoire de Darkan, le coupa Garet.
- Oui, c'est vrai mais comment pourrions-nous aller jusqu'aux cavernes en dessous des barbares ? Auriez-vous une idée, membres de l'assemblée ?
- Je crois que oui, murmura l'elfe.
- Je crois que nous pensons à la même chose, dit le Kokiri.
- Et de quoi parlez-vous ?
- Il faudrait que tu ailles chez les Kokiris. Ils sont officiellement alliés aux elfes de la cité de Quatsch mais en réalité, ils nous aident plus que les autres.
- Et que pourraient-ils faire ?
- Ne sous-estimez jamais les autres ! Nous, les Kokiris, ne sommes pas de très bons combattants mais nous savons passer inaperçus. Il suffirait que l'un des Kokiris des Bois Perdus vous guide jusqu'aux cavernes... Ils les ont découvertes récemment, je crois, mais les barbares aussi, malheureusement.
- Une fois dans ces cavernes, il faudra éviter les barbares et trouver ce Garatoth. Rien de plus facile.
- Ce serait facile sans les nombreux pièges et les fantômes qui hantent les lieux.
- Ah...
- Mais je pense malgré tout que vous y arriverez. Voulez-vous y aller ?
- Et comment ! Allons-y !"
Ils partirent alors vers l'est pour la forêt Kokiri, première étape du voyage. Zelda avait dû rester avec les résistants pour éclaircir quelques points. Link et Garet, ayant insisté pour partir seuls, passèrent par le tunnel sous-marin pour aller chez les Kokiris qui leur firent bon accueil. Link parla un peu avec Saria pendant que Garet préparait la nourriture et les torches. Les deux elfes partirent alors vers les cavernes, guidés par Mido. Ils passèrent par des petits chemins et il fallait parfois ramper pour passer. Après une demi-heure de marche, ils arrivèrent au-dessus des barbares. Link et Garet se penchèrent légèrement pour voir en bas. De nombreux arbres avaient été déracinés pour laisser la place à des tentes ou à des baraquements de différentes tailles et formes. Tandis qu'ils regardaient, un gobelin guettait en haut ; il remarqua quelque chose et appela les autres. L'alerte était donnée.

Chapitre 9 : Garatoth   up

Link et Garet crurent qu'on leur en voulait mais ce n'était pas à eux, c'était à la personne qui sauta par-dessus eux. C'était un elfe habillé d'une couleur sombre : Darkan, l'elfe aux mains d'or. Il courait vers le campement, deux épées d'or à sa ceinture luisaient au soleil éclatant. Les deux frères continuèrent leur chemin, laissant Darkan combattre seul, celui-ci étant assez puissant pour détruire le campement tout entier. Une fois dans les cavernes, ils durent prendre toutes leurs précautions. Mido les laissa là, leur indiquant qu'ils n'avaient qu'à prendre le chemin inverse pour revenir. Les deux héros partirent, guidés par la faible lueur de leurs torches. Ils étaient pour l'instant dans un long tunnel dont les parois semblaient absorber la lumière. Le sol était stable mais fissuré de toutes parts. Ils avançaient à pas lents, prêtant de l'intérêt au moindre détail. Brusquement, Link eut un frisson et cria à Garet : "Attention !". Garet s'écarta à temps pour éviter une énorme hache, le tranchant, aussi grand qu'un homme, vers le bas. Garet se releva avec peine, une des jambes métalliques s'étant bloquée entre deux rochers du mur. Les deux héros continuèrent, prenant toujours plus de précautions. Au bout du tunnel se trouvait une caverne de forme demi-sphérique avec des peintures et symboles anciens aux murs. Garet tenta de les traduire mais il avoua à Link que, bien qu'il connût ces symboles, leur signification était un mystère. Ce devait être une autre langue. Ils admiraient encore la beauté de la salle lorsque des voix se firent entendre. De nombreuses voix se mêlaient et il était difficile de les comprendre surtout que certaines d'entre elles parlaient une autre langue. Des esprits apparurent au travers du mur, répétant inlassablement ce qu'ils disaient. Link discerna quelques "Allez-vous-en !" dans le tumulte. Il répondit aux spectres qui se turent en voyant que les visiteurs se décidaient à répondre :
"Mais pourquoi partirions-nous ?
- Vous ne devriez pas être ici ! murmura un spectre tandis que les voix reprenaient et se taisaient pour laisser les elfes répondre.
- Mais qu'y a-t-il qui nous interdise d'être ici ?
- Cet endroit est le sanctuaire du savoir. Seul un être a le droit d'y résider.
- Nous ne désirons pas habiter ici mais juste parler avec un résident.
- Et qui êtes-vous pour demander audience à cette personne ?
- Deux elfes qui désirent ardemment s'entretenir avec lui.
- C'est hors de question. La seule personne à pouvoir parler avec le maître des lieux n'est pas ici ; je vous prie donc de bien vouloir partir.
- Qu'allez-vous faire pour nous arrêter ?
- Nous ? Rien, mais les pièges et les spectres emplis de colère se chargeront de vous. Sur ce, adieu, jeunes elfes !"
Ils disparurent tous. Les deux héros avancèrent dans les sombres tunnels. Garet s'arrêta brusquement.
"Il y a quelque chose au fond du tunnel qui bouge, dit-il.
- Quoi donc ?
- Je ne sais pas, c'est trop loin.
- Mais comment peux-tu le voir ? Je ne vois pas à deux mètres !
- Je crois que c'est mon casque. En plus de m'avoir fait recouvrer la vue, il m'offre le don de voir dans le noir.
- C'est utile..."
Ils continuèrent et Garet révéla à Link que c'était un spectre maléfique qui était là. Il tira une flèche de lumière qui le détruisit aussitôt. Link était impressionné. Pas par les nouvelles capacités de Garet mais plus par sa ténacité après la terrible torture qu'il avait dû subir en voyant les êtres qui lui étaient chers souffrir. Un médaillon nouveau était autour du cou de Garet ; non, trois médaillons. Garet les serrait contre lui et Link en vit un qui symbolisait le ranch Lon Lon et deux autres qui devaient appartenir à ses parents adoptifs. Après une longue marche semée d'embûches, ils arrivèrent dans une immense salle en forme de dôme. Il y avait, à l'autre bout de la salle, une créature. On la voyait bien grâce aux torches qui venaient de s'allumer. Elle ressemblait à une chauve-souris géante. Elle n'avait pas la tête vers le bas et ses oreilles étaient plus petites mais à part cela, tout faisait penser à une chauve-souris. Elle devait être haute de deux mètres. Ses yeux, entièrement de la couleur du sang, venaient de s'ouvrir. Les elfes s'avancèrent vers la créature mais une partie du sol s'enfonça. Link et Garet étaient maintenant dans une sorte de bassin rectangulaire. La créature déploya ses ailes et fit apparaître une sorte de piédestal, comme pour un livre. Elle se mit à parler d'une voix grave et rauque :
"Bienvenue jeunes elfes ! Ce n'est pas vous que j'attendais mais cela ne fait rien car la personne que j'attends arrive en ce moment. Cette personne m'entend et je vais donc vous indiquer les règles du petit jeu auquel nous allons jouer : vous êtes tous deux dans une arène où vous allez combattre mes créatures que j'invoquerai en temps voulu. Votre allié qui arrive créera lui aussi des créatures qui lui obéiront. Vous devrez traverser le labyrinthe qui va se former pour venir me détruire pendant que mes créatures essaieront de tuer votre invocateur."
Il souriait. Il semblait s'amuser du "jeu" qu'il avait inventé et qu'il voulait voir en action. Link et Garet ne pouvaient pas bouger. Ils attendaient donc et entendirent des pas dans leur dos. Ils se retournèrent et regardèrent en hauteur. Sur le rebord de l'arène se trouvait maintenant...
"Darkan !
- Goth !
- Je vois que tu es venu comme prévu.
- Je viens finir ma mission. Tu es le dernier !
- Viens donc jouer et prends la place d'invocateur. Nous allons bien rire.
- Bien, mais ne compte pas gagner ! Ces deux elfes sont très forts.
- Nous verrons. Pour invoquer une créature, tu as des cartes les symbolisant. Chaque créature que tu peux invoquer sort de ta mémoire. Bien sûr tu ne peux pas invoquer un nombre infini de créatures par tour. J'avais oublié de te le dire mais ce jeu se déroulera au tour par tour pour les invocateurs mais en temps réel sur le champ de bataille. Chaque invocation te coûte de l'énergie vitale. Les créatures les plus puissantes sont celles qui fatiguent le plus à l'invocation. Entre chaque tour, une partie de tes forces reviendront. Toutes ces règles s'appliquent également pour moi. Puisque tu commences avec deux elfes au départ, je vais créer gratuitement deux chevaliers noirs."
Deux chevaliers en armure noire étaient apparus avec une épée et un bouclier. Sur le bouclier était inscrit un symbole symbolisant deux dragons, un noir et un blanc, se mélangeant en tournant en rond. Link ne put les observer plus longtemps car des murs sortirent du sol. Le labyrinthe était formé. Darkan avait un tas de cartes sur son piédestal et en avait pris sept comme son adversaire. Goth commença par faire apparaître une créature nommée Gust. Elle n'était pas visible, cachée par les murs. Link et Garet pénétrèrent dans le labyrinthe. Les murs étaient fins, de couleur beige mais indestructibles. Ils durent donc avancer tout droit. Ils allaient tourner à droite quand un souffle de vent les projeta de l'autre côté. La chauve-souris ricana alors :
"Dans l'ancienne langue, "gust" signifie rafale. Je pense que vous comprenez pourquoi il a été nommé ainsi."
En effet le vent n'était qu'une rafale mais quelle force ! Darkan, pendant ce temps, invoqua le Ganon spectral que Link avait vaincu dans le temple de la forêt. La créature invoquée rejoignit rapidement les elfes, sur son cheval. Les rafales empêchaient les elfes d'avancer. Pendant ce temps, les créatures ennemies devaient sûrement se rapprocher. C'est alors que la voix de Darkan retentit. Elle ordonnait au Ganon spectral de traverser le mur. Le spectre s'exécuta et les elfes entendirent un bruit de métal tandis que les bourrasques s'étaient arrêtées. Les héros se précipitèrent dans le couloir pour voir un homme d'une forme carrée, ridiculement carrée. C'était un cube avec des yeux minces, des bras collés au corps et des jambes minuscules. Le Ganon spectral avait cependant du mal à le vaincre car il prenait des morceaux du sol en creusant avec ses mains et les relançait sous forme de rafales dévastatrices. Les héros, arrivant derrière le monstre, le tuèrent sans problème. Ils entendirent cependant que Goth avait fait apparaître deux créatures : un petit blob et... Morpha. Il avait fait apparaître Morpha, pourtant décédé deux fois. Il y avait maintenant près d'un mètre d'eau un peu partout dans le labyrinthe. Le Ganon spectral semblait terrifié. Il y avait de quoi, car Morpha pouvait modeler l'eau à loisir. Link et Garet savaient qu'il ne fallait pas s'affoler. Morpha ne pouvait pas les voir, donc ne pouvait pas les piéger non plus. Malgré cela, avancer était difficile car l'eau semblait vouloir les retenir. Morpha avait réussi à créer un courant dans le sens contraire de l'avance des elfes. Cela les ralentissait beaucoup. Au tournant d'un couloir, ils tombèrent sur un chevalier noir. Il mesurait deux mètres et ne mit qu'une fraction de seconde à réagir, dégainer son épée, et frapper ses opposants. Ceux-ci paraient les attaques mais ils étaient obligés de reculer à cause de la puissance des coups et du courant. Heureusement, le Ganon spectral traversa le mur pour surgir derrière le chevalier noir. Hélas, au moment où il allait le frapper, le deuxième chevalier noir surgit et le détruisit d'un coup d'épée bien placé ! La situation était critique. Heureusement, Darkan avait invoqué une autre créature. C'était un homme maléfique, mais malgré tout majestueux. Il arriva et envoya une boule de magie noire qui détruisit les deux boucliers des chevaliers. Il se jeta ensuite sur ses ennemis. Il en décapita un et blessa le deuxième au bras. Les elfes terminèrent le travail. Link et Garet entendaient la discussion entre Goth et Darkan :
"Alors revoici celui que j'ai eu tant de mal à détruire, il y a si longtemps. Je crois qu'il te rappelle des souvenirs Darkan. Je me trompe ?
- Non. Si je me bats maintenant, c'est pour lui et sa femme.
- La perte d'être chers est quelque chose de terrible. J'aimerais bien t'infliger le même châtiment qu'il y a environ cinquante ans.
- Cela ne se reproduira pas. Ils sont tous deux morts. Celui-là n'est qu'une copie.
- Nous verrons... De toute façon, cela n'a aucune importance puisque tu vas mourir cette fois. Je n'ai pas voulu te tuer la dernière fois. Tu n'étais qu'un enfant. Il n'était pas nécessaire de te tuer puisque tu ne représentais pas de menace. Je t'ai alors épargné à cause des derniers gardes qui venaient et à cause de ma plaie ouverte qui laissait sortir tout mon sang. Je vois maintenant mon erreur car tu es devenu encore plus puissant que celui que j'étais venu tuer. Je vais maintenant te détruire.
- Je ne crois pas.
- Vraiment ? Mais te souviens-tu de mon cher Pharaoh ? Oh oui, tu t'en souviens. Il était arrivé en premier avec un tas de momies. Vois-tu, il est ici, dans ces cartes. Et maintenant je l'appelle. Viens à moi, Pharaoh, puissant seigneur des temps anciens !"
Il y eut un bruit d'explosion et un homme apparut en l'air, près du plafond. Comme Link s'en doutait au vu de son nom et de son statut de seigneur, c'était bien un pharaon. Il avait la coiffe qui les caractérise. Les pharaons étaient seigneurs dans de très anciens temps. Ils avaient les pouvoirs de leurs dieux. Celui-là était vêtu d'une sorte d'armure moulante jaune. Une coiffe sur la tête lui donnait un air impressionnant. Ses yeux étaient pleins d'une envie : l'envie de combattre. Il tomba près de son maître. On ne le voyait plus mais on l'entendait courir. Les deux elfes et l'invocation avançaient péniblement. Ils finirent par arriver au milieu du labyrinthe. Il y avait une aire circulaire qui semblait avoir été préparée spécialement pour les combats : des statues étaient placées ici et là pour décorer. C'étaient des statues de monstres et de héros en bataille. Garet tourna brusquement les yeux vers le fond de la salle : Pharaoh s'y trouvait et était prêt à attaquer. Il chargea sans marcher : il n'effectuait que des bonds. Cela n'avait rien de ridicule car, ce faisant, il envoyait des boules de magie. Tout le décor était enchanté, heureusement, car sans cela, le sol serait plein de cratères et les statues seraient détruites. Les trois opposants à ce pharaon durent s'écarter de son passage et se cacher dans le décor car les boules d'énergie étaient tirées si vite qu'il était difficile de les éviter. Pharaoh passa alors dans les allées formées par les statues. Il avançait, sûr de lui. Ses ennemis n'étaient rien comparaison de lui. Il allait les écraser comme des insectes. C'est alors qu'il entendit un bruit derrière lui. Il se retourna, les bras en croix devant son visage. L'épée de Garet fut bloquée par les bras. Pharaoh envoya des boules d'énergie vers l'elfe qui les bloqua avec son épée. Garet était sur la défensive et reculait lentement. Link et l'invocation arrivaient derrière leur ennemi qui, sentant une présence derrière lui, effectua un magnifique saut par-dessus une statue pour retomber de l'autre côté. Les trois alliés de Darkan le poursuivirent mais Pharaoh avait préparé son énergie et envoya une sorte d'immense lame de magie dans le sens horizontal. Les deux elfes évitèrent la lame en plongea sous l'eau, toujours à un mètre, mais le troisième combattant fut touché et envoyé sur le mur d'en face. Cependant il n'était pas mort car les invocations mortes se désagrégeaient une fois tuées. Link et Garet, toujours sous l'eau, coupèrent les jambes de Pharaoh qui hurla de douleur. Il fut obligé de nager avec ses bras. Il s'éloigna des elfes tout en envoyant des boules d'énergie derrière lui. Les deux héros allèrent voir leur allié qui se releva péniblement. Une femme arriva alors, une femme elfe d'une grande beauté. Elle ressemblait à Zelda. Elle alla soigner le blessé. Link fit alors attention à ce que disait Goth :
"Vois-tu Darkan, Pharaoh ne m'est plus d'aucune utilité sans ses jambes mais cette scène me rappelle quelque chose. Ne te souviens-tu pas dans ce château où Pharaoh avait blessé la même personne qui s'était alors fait soigner par le même elfe ? La différence, c'est l'eau qui jouera mon rôle avec un peu d'aide. Malgré ses blessures, celui-là est très fort, j'en suis certain car il a failli me tuer autrefois. A présent je vais le tuer sans me salir les mains. Le même sort est réservé aux elfes.
- Link, Garet, sortez de l'eau, maintenant !
- C'est trop tard : Barinnade, anémone bioélectrique, je t'appelle, viens à moi !"
Barinnade apparut en l'air. Comme Pharaoh, elle n'allait pas tarder à tomber. Alors, l'eau serait électrifiée ! Link et Garet l'avaient compris. Pharaoh allait mourir avec eux mais ce n'était pas une consolation suffisante pour se laisser tuer. Ils aidèrent le blessé et la femme elfe à grimper sur une statue, hors de portée de l'eau. Barinnade atterrit dans l'eau. Celle-ci ne changea pas mais elle était pourtant devenue très dangereuse ! Les elfes cherchaient un moyen de continuer leur chemin sans toucher l'eau. Cela semblait impossible. C'est alors qu'un être arriva. C'était un homme dont le corps était un petit tronc d'arbre. Le reste de son corps était aussi fait de bois. Le bois n'étant pas conducteur, il pouvait marcher dans l'eau.
"Je m'appelle Wood. Je crois que mon aide ne serait pas superflue.
- Tu arrives à temps."
Wood servit alors de pont pour passer d'une statue à une autre. Arrivé au bout, il les laissa avec l'ordre de détruire Morpha ou Barinnade. Il partit et fut rapidement hors de vue. Ils attendaient tranquillement. Après quelques minutes, on entendait encore les bruits d'eau que provoquait Wood en avançant. Link tendait l'oreille. Il entendit brusquement un sifflement. Il se retourna tout en dégainant son épée, juste à temps pour dévier une boule d'énergie. Pharaoh était là. Il était monté sur une statue à temps pour échapper à l'électrocution. Il envoya le plus de boules d'énergie possible. Link et Garet bloquaient les attaques mais ne pouvaient pas infliger de dégâts à leur ennemi. C'est alors que l'invocation du guerrier leva les bras. Les mains étaient au-dessus des têtes des elfes et il envoya des rayons vers la base de la statue. Après avoir résisté quelques secondes, la magie la protégeant céda et la statue s'effondra. Pharaoh hurla de douleur en touchant l'eau. Il se tut rapidement mais son corps était encore secoué de spasmes lorsque l'eau disparut. Morpha venait d'être détruite. Wood reparut peu après à l'entrée de la salle centrale. Il allait parler quand une boule avec des espèces de pinces se fixa à son bras. Il tourna la tête vers le couloir dont il venait et cria :
"Crash ! Non !
- Meurs !"
Un homme en armure apparut. Il était en rouge et blanc et avait des pointes à la place des mains. Ces pointes firent apparaître une autre boule à pointes qu'il lança vers Wood. Les deux boules explosèrent. L'homme en bois disparut. L'homme nommé Crash se mit à rire. Il se mit à sauter comme Pharaoh en lançant ses boules. Elles s'accrochaient partout, aux statues comme au sol. Les elfes et les invocations durent se cacher encore une fois. Crash se mit à patrouiller entre les statues. Garet tenta une attaque mais l'homme en rouge le vit et lui envoya une boule qui s'accrocha à son pied. L'elfe eut alors le bon réflexe et mit sa jambe à un angle du piédestal d'une statue. La bombe étant fixée au bout du pied, elle ne le blessa pas. La jambe de métal enchantée n'eut même pas une éraflure. Garet venait d'échapper de justesse à la mort. Link eut plus de chance que lui. Il put surprendre son ennemi et lui donner un coup d'épaule qui le propulsa à terre. Il glissa sur le dos sur cinq mètres avant que l'invocation ne le détruise d'une énorme boule magique. Ils avancèrent vers la suite du labyrinthe. En écoutant la voix de Goth qui résonnait dans la caverne, il entendait que le démon était en colère. Il avait apparemment peur de cette perte de contrôle du combat. Les héros se mirent à courir. Ils arrivèrent finalement au pied du mur sur lequel se trouvait Goth. Il y avait un escalier. Ils se dirigèrent vers les marches quand Goth cria :
"Créatures des ténèbres, répondez à mon appel et apparaissez devant moi pour empêcher mes ennemis de me détruire !"
C'est alors que plusieurs monstres apparurent : il y avait Volcania, Koume et Kotake, Gohma et Ganon. Ils chargèrent tous, sauf Ganon. Link et les autres se préparaient à la défense quand un homme apparut derrière eux et émit une lumière aveuglante pendant une fraction de seconde.
"Mon nom est Flash. Allez détruire Goth. Les monstres sont stoppés mais pas pour longtemps."
Ils chargèrent alors vers les escaliers. Tous les monstres étaient comme figés ; c'était comme si le temps s'était arrêté. Ils étaient tous parfaitement immobiles. Enfin, presque tous. Ganon avait résisté au sortilège et le tuer demanderait trop de temps. C'est alors que Darkan fit apparaître l'épée de légende et la fit fusionner avec l'épée de lumière. Il y avait également une autre épée entourée de ténèbres qui fusionna avec celle de l'invocation. Ils attaquèrent Ganon. Après quelques attaques, Link fit un signe à l'invocation. Celui-ci comprit et monta vers le démon qui hurla de peur en voyant son pire cauchemar face à lui. Goth fit un large geste de la main et toutes les invocations disparurent et le labyrinthe ne fut plus qu'un mauvais souvenir. Darkan se positionna face à Goth qui se mit à gémir. Le puissant démon n'était plus qu'une frêle créature qui inspirait la pitié. Darkan prit son épée et coupa les mains de Goth d'un coup sec. Il attacha les moignons sanglants avec des chaînes. Ces mêmes chaînes qui avaient servi pour Aghanim. Il fit un petit geste de la main pour dire au revoir et disparut : il s'était téléporté. Link et Garet étaient de nouveau seuls. Ils continuèrent leur chemin sans encombre jusqu'à une caverne en forme de tube à la verticale. En haut, de nombreux spectres passaient d'un endroit à un autre, traversant les murs et les autres spectres, se croisant de multiples fois. Ceux-là étaient silencieux mais d'autres étaient immobiles et semblaient dans une sorte de transe. Ils parlaient d'un air las, comme des zombies. Leurs voix résonnaient. Ils répétaient des mots sans arrêt. Link arrivaient à distinguer des mots sans comprendre pour autant leur signification :
"Darkness...
- Battles...
- Wars...
- Evil...
- Chaos !
- Chaos !
- Chaos !"
Ce dernier mot était plus répété que les autres. Les esprits qui le prononçaient semblaient avoir peur. C'est alors que quelqu'un sortit de l'ombre. Il avait une peau verte, formée d'écailles mais sa silhouette était celle d'un homme, à l'exception de sa bosse. Il avait la silhouette d'un bossu mais était aussi grand qu'un homme. Il parla d'une voix calme, après s'être assis sur une sorte de petit trône :
"Je vais vous traduire leurs paroles : ténèbres, batailles, guerres, mal, chaos.
- Je ne comprends pas vraiment le sens de ces mots...
- Voyez-vous, ces esprits lisent l'avenir. Si j'en crois leurs paroles, la situation n'est pas près de s'arranger... Mais que venez-vous faire ici, en ma demeure ?
- Nous avons rencontré Darkan à Termina et il nous a dit que, si nous voulions connaître son histoire, il fallait venir voir un certain Garatoth. Est-ce vous ?
- C'est moi. Darkan a une grande confiance en vous. Je sais pourquoi. Vous le saurez vous aussi lorsque son passé vous sera dévoilé.
- Allez-vous tout nous raconter ?
- Non, car il me faut d'abord me trouver un endroit sûr. Les barbares vont finir par me trouver.
- Nous vous aiderons.
- Bien."
Garatoth prit des tablettes et parla aux esprits. Il partit alors avec les elfes. Ils furent rapidement à l'extérieur. Ils se retrouvèrent à la plaine d'Hyrule, sortant par un passage souterrain dont la sortie était cachée par un rocher. Link et Garet escortaient Garatoth en espérant que rien de fâcheux ne lui arriverait. Après quelques minutes de marche, ils entendirent un grand bruit. C'était un bruit qui ressemblait à des milliers de pas faits en même temps. Ils regardèrent chacun de leur côté et partirent en reconnaissance. Ils revinrent vite près de leur protégé. Il y avait une armée elfe d'un côté et une armée d'êtres en armure venant de la citadelle. Ce n'étaient pas des hommes. C'étaient probablement les créatures que les Gorons donnaient aux humains pour être tranquilles. Ces créatures avaient de la fumée violette à la place des jambes et avaient une armure légère. Leurs casques étaient surmontés de deux cornes biscornues tournées vers le haut. On ne voyait pas leurs yeux desquels sortait de la fumée violette. Ils étaient tous équipés d'une masse d'arme et d'un bouclier. Avec ces armures vivantes se trouvaient cinq humains. Ils commandaient toute l'armée. De leur côté, les elfes avaient de nombreux archers et une ligne de fantassins. Les deux armées allaient bientôt charger et les héros étaient avec Garatoth entre les armées, pile au milieu du champ de bataille. Ils se mirent à courir tandis que les deux armées s'avançaient l'une vers l'autre sans se préoccuper des trois êtres qui ne faisaient pas partie de la bataille. Les archers elfes décochèrent leurs flèches et de nombreuses armures vivantes tombèrent mais il y en avait tellement... Link et Garet couraient tellement vite qu'ils durent traîner Garatoth. Un des capitaines des hommes quitta le groupe et passa derrière eux, en donnant un coup d'épée dans le dos de Garatoth qui tomba par terre. Garet sortit son arc et envoya une flèche se planter dans le crâne de l'homme. La flèche traversa le casque et la pointe ressortait de l'autre côté, entre les deux yeux. Les deux héros s'inquiétèrent de l'état de Garatoth. Celui-ci n'avait aucune chance de s'en sortir. Il était condamné. Les deux héros le tirèrent en dehors de ce champ de bataille sans incident mais le mourant leur demanda d'arrêter :
"Laissez-moi ici. Je n'ai aucune chance de m'en sortir. Prenez les tablettes et lisez-les avec votre coeur. Sur ce, adieu !"
Il mourut et son corps disparut en une fraction de seconde. Link et Garet emportèrent les tablettes et allèrent donc voir un certain rocher qui n'était plus très loin. Sous ce rocher, ils étaient chez eux, à la base de la résistance.

Chapitre 10 : L'histoire de Darkan   up

Les deux elfes allèrent voir l'assemblée qui leur fit un accueil chaleureux. Après quelques minutes de discussion, l'assemblée leur demanda de participer à la construction d'une nouvelle base de la résistance. Les deux héros acceptèrent sans discuter et gardèrent l'existence des tablettes secrète. Ils partirent après quelques heures de repos. Ils étaient accompagnés de deux Gerudos, un Goron et Belak, l'homme qui les avait aidés à sauver le condamné lors de leur première mission sous les ordres du Conseil des Elfes. Belak était apparemment le seul à avoir une arbalète qui se remette en place automatiquement. Il leur expliqua qu'il avait lui-même inventé ce système. Le groupe avançait tranquillement, ne se souciant de rien ni de personne. Il n'y avait personne d'autre que les résistants dans les souterrains. Une des Gerudos expliqua aux elfes que la deuxième base était déjà partiellement construite. Ce n'était pour l'instant qu'un avant-poste mais cet avant-poste était petit à petit élargi. Bien qu'il ne fît que la moitié de la taille de la base, ses dimensions étaient conséquentes et de nombreux résistants y résidaient et avaient fait pousser des plantes comestibles qui pouvaient se contenter de la lumière des topazes. Jamais la base ou l'avant-poste n'avait été attaqué. Malgré cela :
"Kalimar ! M'entends-tu ? fit une voix sortant d'un petit cristal que la nommée Kalimar sortit de son sac.
- Je t'entends, que se passe-t-il ?
- La base est attaquée ! Revenez immédiatement ! Nous risquons d'être submergés sous la masse !
- Quoi ? Mais attaquée par qui ?
- Je ne sais pas exactement, ce sont des créatures souterraines que les plus vieux d'entre nous seulement connaissent. Il y a parmi eux des espèces de troglodytes.
- Bon, nous revenons tout de suite ! Tenez bon !"
Ils se mirent tous à courir à toutes jambes. En route, Kalimar expliqua à Link et Garet que le cristal avait été formé par des créatures ancestrales qui avaient fait leur apparition récemment. Elles étaient appelées les sparks et avaient été créées par les sparkans. Ils étaient morts en créant ces cristaux. Certains servaient à communiquer, d'autres à placer un message que l'on pouvait écouter après et les derniers servaient à se téléporter. Après deux minutes, ils furent bloqués. Il y avait bien des troglodytes. Un minotaure commandait le groupe d'aveugles. Les monstres étant trop nombreux, les harpies arrivant également, le groupe de résistants dut fuir. Ils se dirigèrent vers l'avant-poste vers lequel ils se rendaient déjà auparavant. Les monstres les poursuivirent. Link et Garet se placèrent derrière les autres et donnèrent des coups d'épée en arrière. Des têtes de troglodytes se décollaient parfois du corps dans un giclement de sang. Après une course-poursuite d'une dizaine de minutes, ils arrivèrent en vue de l'avant-poste. C'était en fait un mur d'enceinte avec des bâtiments au milieu. Une tour dominait toute la construction. Le groupe de résistants courait moins vite qu'avant car ils étaient fatigués mais ils firent un effort, se voyant près du but. La caverne abritant l'avant-poste était immense et les résistants avaient encore du chemin à faire. A mi-chemin, ils durent s'arrêter car d'autres monstres étaient arrivés. C'était des lions de deux mètres de haut avec des ailes et une queue de scorpion qui se détendait brusquement, effrayant ainsi les Gerudos et le Goron. Belak sortit son arbalète et tira dans la tête d'un des cinq manticores. Celui-ci hurla de douleur mais il n'était pas mort : la flèche n'avait pas pu pénétrer assez loin pour atteindre le cerveau à cause de l'épaisse peau, aussi résistante que du bois. Garet ordonna aux Gerudos et au Goron de s'occuper de bloquer le chemin aux troglodytes grâce aux choux-pêteurs qui se trouvaient dans le sol. Les manticores regardaient leurs proies et semblaient en saliver d'avance. Link effectua un bond en avant et planta son épée à l'emplacement de la flèche, dans le crâne du manticore. La créature tomba immédiatement. Un autre envoya la pointe de sa queue vers Garet qui l'arrêta avec son épée. Belak psalmodia une incantation et tira dans la queue du manticore le plus proche. Celui-ci hurla de douleur et s'enfuit en volant. Il en restait trois. Les trois héros paraient leurs attaques avec leur épée mais il était impossible d'attaquer, les manticores étant trop rapides. Pendant ce temps, les Gerudos déracinaient des choux-pêteurs et les donnaient au Goron qui les envoyait dans la masse de troglodytes. Après plusieurs minutes, la porte de l'avant-poste s'ouvrit et un être sortit. Il était tout habillé de noir et courait à vive allure. Il allait aussi vite qu'un cheval au galop. Il avait des mains d'or qui firent apparaître deux boules d'énergie qui tuèrent deux manticores. Il sauta sur le dos du dernier et lui brisa la nuque. Il ordonna au groupe de fuir vers l'avant-poste, sauta sur les ennemis et tapa le sol de sa main droite. L'onde de choc fit tomber tous les monstres. La plupart ne purent se relever car ils étaient assommés. Il massacra le reste sans problème. Il revint ensuite à l'avant-poste où l'attendaient Link et Garet.
"Bonjour, vous deux !
- Bonjour, Darkan. Dis-moi, que fais-tu ici ?
- Je suis venu aider les résistants car ils combattent pour une noble cause et sont les plus désavantagés.
- Comment cela ?
- Les créatures des souterrains se sont réveillées. Les sept sages de jadis avaient plongé ces créatures dans un sommeil léthargique mais l'activité magique de la citadelle les a réveillés.
- Il nous suffit de les détruire. Nous pouvons le faire, n'est-ce pas ?
- Ce n'est pas si simple car ces créatures ont de nombreuses forteresses. Les créatures les plus puissantes ne sont cependant pas encore réveillées, ce qui est une grosse consolation. A présent, restez à cet avant-poste !
- Mais... et la base ?
- Ne vous inquiétez pas : je m'en occupe. Garatoth vous a-t-il donné les tablettes ?
- Oui, mais nous n'avons pas eu le temps de les étudier.
- Donnez-les-moi !"
Link s'exécuta et Darkan se concentra sur la tablette. Après quelques secondes, la tablette s'illumina, changeant ainsi de couleur, puis reprit sa couleur naturelle. Darkan laissa les tablettes aux elfes et leur demanda d'en lire une en particulier avant les autres. Il leur garantit que les monstres souterrains attaqueraient le lendemain soir. Après leur avoir dit tout cela, il se téléporta. Les résistants de l'avant-poste offrirent une habitation aux deux elfes pour qu'ils puissent prendre un peu leurs aises. Une fois installés, ils s'examinèrent les tablettes. Ils avaient beau se concentrer, rien ne se passait. Après quelques minutes, Link songea aux dernières paroles de Garatoth à ce sujet : "Lisez les tablettes avec votre coeur". Ce qu'ils firent et la pierre s'illumina, mais cette fois, les elfes voyaient toute une scène : il y avait une créature que Link et Garet reconnurent. C'était la créature que Darkan avait invoquée et qui avait failli tuer Goth. Elle était sur un trône, une couronne noire sur la tête. Une voix parla calmement :
"Il y a longtemps, très longtemps, ce roi dirigeait un royaume à l'ouest d'Hyrule. Ce royaume était un allié des forces du Mal. La guerre faisait parfois des ravages quand le roi de ce royaume venait avec son armée. Un jour, une elfe espionne fut capturée. Elle fut amenée devant ce roi sombre."
Link et Garet virent la jeune elfe, d'une beauté éblouissante, enchaînée. Elle leva la tête pour regarder le roi. Sa colère et sa haine laissèrent place à autre chose :
"Le roi et l'elfe tombèrent amoureux. Le roi sombre brisa l'alliance avec le Mal et la jeune elfe oublia son peuple. Ils vécurent dix ans dans le bonheur. Lors du début de la deuxième année, l'elfe mit au monde deux enfants. Il y avait une petite elfe, aussi belle que sa mère, et un garçon qui était un elfe à la peau grise. Ainsi naquit un elfe noir qui ignora pourtant l'existence de cette espèce. Durant les huit années suivantes, les complots et les projets d'invasions se multiplièrent. Le Mal voulait tuer le traître, le Bien voulait tuer la créature du Mal, les elfes voulaient ramener celle qui avait épousé le roi à la raison et d'autres convoitaient le territoire. Pour une bataille, ils furent tous alliés contre ce roi, qui se défendit mieux que quiconque avec son armée de reptiles."
Link et Garet virent une gigantesque forteresse pleine de reptiles combattre des morts-vivants, des elfes, des hommes, des Gorons, des Zoras, des barbares ainsi que des troupes du Mal menées par Aghanim. Les deux elfes virent un homme en jaune. Ils le reconnurent car ils l'avaient vaincu. C'était Pharaoh. Link et Garet le suivirent des yeux, le voyant courir puis se faire détruire par le roi. L'armée reptilienne faiblissait mais le roi n'en avait cure. Il détruisait ses ennemis par dizaines. Il avait été blessé mais continuait son combat. Après un moment, d'autres reptiles apparurent, sortant des souterrains. Le seigneur put se retirer en arrière et se faire soigner. Les deux enfants étaient là, dans la salle du trône. Une chauve-souris géante entra : c'était Goth qui combattit ce seigneur qu'il appela Oromac. Après ce combat, il avait une immense plaie d'où coulait tout son sang. Il s'avança alors vers les deux enfants. La jeune fille commença à courir mais l'elfe noir la rattrapa à temps pour empêcher Goth de la couper en deux. La chauve-souris s'énervait et décida de s'occuper des deux enfants mais leur mère s'interposa. Elle mourut elle aussi. Goth voulut s'emparer des enfants mais des gardes reptiles arrivaient. Il les laissa, ayant accompli sa tâche qui était de tuer le seigneur Oromac. Après cela, un serviteur emporta les enfants avec lui et fuit la forteresse par un tunnel secret. Ainsi tomba la forteresse des reptiles et son seigneur.
"Les enfants furent élevés par Garatoth, le serviteur, mieux que n'importe quel prince ou princesse. Il enseigna les nombreuses magies elfiques aux deux enfants. Ce que Garatoth ignorait, c'est que l'elfe noir nommé Darkan avait juré de punir les responsables du meurtre de son père en leur coupant les mains et en faisant montrer leurs moignons sanglants aux passants, emplissant ces ordures de honte. La jeune femme elfe tomba amoureuse d'un roi, un roi juste, noble, méritant son titre et n'ayant jamais commis la moindre faute. Pendant ce temps, Darkan préféra se cacher. Il chercha sa vengeance et tomba un jour dans un piège. Il faillit être tué mais fut sauvé par deux couples elfes. Ils étaient poursuivis. Darkan les aida donc à échapper à leurs poursuivants. Plusieurs mois plus tard, une femme elfe étant enceinte et l'avancée étant lente, la bataille fut inévitable et le couple qui n'attendait pas d'enfant fut tué ainsi que leur pire ennemi. C'est alors que la grande faucheuse apparut à Darkan. Après une discussion avec elle et les trois esprits des défunts, Darkan aida la faucheuse à transporter les esprits pour une raison qui échappe encore à tout le monde. Ils furent placés dans un endroit inconnu de Darkan, dans une statue : la statue de dragon protégeant l'Emator. Après cela, la femme elfe accoucha et mit au monde deux jumeaux. L'un fut emmené à la Cité des Elfes et l'autre fut emporté par Darkan à la demande des parents à une oasis dans le désert où passent de nombreuses tribus nomades. L'enfant fut confié à cette tribu exactement cinquante ans après le meurtre d'Oromac. Pendant ce temps, la soeur de Darkan mit au monde une magnifique elfe nommée Zelda. Darkan partit alors au Mont du Péril et pénétra dans le plus profond cratère où il creusa un tunnel afin d'avoir accès à la lave la plus chaude. Il fit fondre de l'or enchanté. Pendant que cet or fondait, il posa une épée à l'horizontale, tenue à un mètre de hauteur par ses extrémités. Darkan se jeta sur l'épée, les poignets sur la lame. Les mains furent coupées. Il hurla de douleur mais eut encore la force avec sa magie de forger des mains avec l'or fondu. Il emporta les mains avec lui sans les attacher à ses bras et se traîna en ville avec ses moignons sanglants. Il se sentait coupable de la mort de son père. Il se croyait aussi fautif que Goth et les autres. Après cela, il évita les gardes venus l'arrêter et se fixa les mains directement sur sa blessure. Il établit des liaisons grâce à sa magie et possédait ainsi de nouvelles mains, des mains en or. Il partit alors chercher les seigneurs de chaque armée qui avait attaqué la forteresse des reptiles et leur infligea le même traitement mais, au lieu de les équiper de nouvelles mains, il leur trancha ensuite la tête. Il ne lui manquait plus que Goth et Aghanim. Le problème était qu'il avait le devoir de protéger sa nièce Zelda ainsi que les deux jumeaux, enfants de ses amis. Il retarda donc sa quête et décida d'aller voir sa soeur. Hélas, les gardes refusèrent de le laisser entrer. Il dut se glisser dans le château secrètement. Il découvrit alors sa soeur, sur son lit, morte. Zelda pleurait et son père la prit dans ses bras. Darkan laissa échapper une larme qui tomba sur la tête de la petite fille. Celle-ci leva la tête mais ne dit rien en voyant Darkan car il était évident, même pour une petite fille de son âge, que cet elfe qui pleurait ne pouvait pas être le coupable. Les larmes de Darkan coulaient sur ses joues pour tomber sur le tapis. La salle fut bientôt vide et Darkan donna un baiser sur le front du corps froid de sa soeur. A ce moment, un garde entra et découvrit l'intrus. Darkan fut alors déclaré coupable de la mort de la reine d'Hyrule. Il dut fuir le bourg d'Hyrule et se jura de protéger sa nièce et les deux jumeaux du mieux qu'il pourrait. Toutes ces épreuves et ces promesses qu'il voulait tenir firent décupler ses pouvoirs. A force de se culpabiliser, il perdit ses sentiments. Il lui était maintenant difficile de ressentir quelque chose. Il protégea secrètement les trois enfants jusqu'à ce que Garet, l'enfant adopté par les nomades, disparût. A partir de ce moment, il se concentra sur Zelda car Link semblait capable de se défendre et Darkan se doutait que celui-ci était suivi par son frère jumeau sans le savoir. Après tout cela, Darkan apprit que c'était Aghanim qui était responsable de la mort de sa soeur mais Aghanim fut décapité par Link. Plus tard, Ganondorf tenta de régner sur le monde. Il y réussit mais son succès fut de courte durée car Link contrecarra ses plans. Après cela, Link alla à Termina qu'il avait déjà sauvé de Majora. Darkan le suivit et Garet se montra à Link. Ce que Link et Garet ne savaient pas, c'est que Darkan était venu pour détruire l'Emator. Hélas, il fut consumé par la haine en croyant sa nièce morte. A présent, l'histoire continue en ces lieux..."
La voix se tut enfin. Les deux elfes se regardèrent, assimilant toutes ces révélations. Darkan était donc l'oncle de Zelda et en même temps le seigneur des reptiles... C'était difficile à croire. Les deux frères n'eurent pas le courage de lire une autre tablette et se couchèrent.

Chapitre 11 : Le massacre   up

Le lendemain, ils essayèrent de contacter la base grâce aux cristaux mais personne n'arrivait à établir le contact avec quelqu'un de là-bas. Le chef de l'avant-poste parla à tous :
"Mes amis, l'heure est grave : la base ne répond plus. Cela signifie probablement la mort de toute la population qui se trouvait là-bas. Nous devons venger nos frères et soeurs tombés au combat. Attaquons la forteresse ennemie !"
Personne ne bougeait. Tout le monde avait peur. Garet intervint alors :
"Vous dites qu'ils sont morts mais qu'en savez-vous ?
- Ils ne répondent pas à nos appels.
- Les cristaux peuvent s'être brisés pendant la bataille. Peut-être ont-ils été perdus.
- Ils sont morts ! J'en suis certain !
- Une certitude justifie-t-elle une attaque suicidaire contre une forteresse avec des ennemis probablement dix fois supérieurs en nombre ? Je ne crois pas. Si nous y allons, nous perdons la vie alors que si nous restons ici, nous ne perdons rien.
- Nous allons mourir de faim !
- Je me suis renseigné et nous avons de quoi tenir une semaine. De plus, rien n'empêche l'accès à l'extérieur. Des petits groupes peuvent y aller et prendre de la nourriture.
- Qu'avez-vous à me critiquer, à prétendre que je ne fais pas le bon choix ? Je suis le chef. C'est moi qui décide ici !
- Vraiment ?
- Oui, maintenant, venez avec moi à la bataille, tous ! Combattez héroïquement, combattez haineusement, combattez pour venger vos frères et soeurs mais n'oubliez jamais qui est le chef : c'est moi ! C'est moi le chef ! Je suis le chef ! Je suis votre chef !
- Moi, je vous demande à tous, qui résidez dans cet avant-poste : allez-vous tolérer qu'un chef hargneux, colérique et plein de soif de pouvoir vous entraîne dans une offensive inutile où vous allez tous mourir ? Je ne décide pas à votre place mais je dis : Non ! Je n'irai pas avec ce chef indigne qui ordonne une offensive suicidaire et inutile ! Qui est avec moi ?"
Tous les résistants de la place étaient avec Garet. Ils criaient tous ensemble pour que Garet commande l'avant-poste. Celui-ci accepta et l'ancien chef, ne pouvant tolérer cela, dégaina son épée et tenta de tuer l'elfe qui esquiva le coup et fit tomber l'assaillant qui fut enfermé dans un cachot. Garet donna ensuite des ordres pour renforcer les murs et fit poser des pieux de bois pour empaler les ennemis trop maladroits. Il continua ainsi à donner des ordres. Link et tous ceux qui possédaient de la magie, voyaient une sorte de halo bleu qui se développait petit à petit autour de Garet. Au bout de quelques heures, Garet était assis, un halo bleu éblouissant autour de lui. Il se reposait mais pourtant il était tendu. C'est alors qu'un son retentit : c'était une corne d'armée. Les résistants se postèrent sur tout le contour de la muraille. Ils étaient encerclés. Les monstres surgissaient de partout. Il y avait des minotaures, des troglodytes, des manticores et des harpies. Certains troglodytes étaient équipés d'arcs et de flèches et tiraient en direction de l'avant-poste. Garet voyait l'armée ennemie mais ne semblait pas intimidé. Il donna ses ordres et une salve de flèches de feu fut tirée. Quelques harpies enflammées comme des torches tombèrent, faisant un obstacle en flammes. La bataille avait débuté. Link et Garet attendaient, épée à la main, que les harpies tentent d'attaquer les archers. D'autres résistants faisaient de même pendant que les autres terminaient de barricader les portes. Les monstres approchaient mais deux salves de flèches furent tirées encore. Les harpies arrivèrent en premier et les fantassins les combattirent de leur mieux. Les minotaures et troglodytes se brisaient contre les portes bloquées par tout ce que les résistants avaient pu trouver. Le combat semblait être gagné d'avance par les résistants mais les manticores atteignirent le haut des remparts. Le combat devenait de plus en plus rude et les résistants mourraient par dizaines. Il n'y avait que huit manticores mais ces huit créatures avaient suffi à tuer une centaine de résistants. Les créatures au sol étaient les seules qui restaient mais elles commençaient à faire une entrée dans la masse de meubles et de pierres qui leur barraient la route. Les archers résistants tuaient de nombreux monstres mais il en surgissait encore des entrées de la caverne. Il devait y en avoir des milliers ! Garet avait toujours autour de lui ce halo bleu qui était apparu plus tôt. Link le lui fit remarquer et Garet alla alors au milieu de l'avant-poste, sur une grande place où des palissades avaient été construites. Bien que les monstres arrivassent à briser les portes, l'avant-poste n'était pas encore pris. Tous les résistants allèrent sur la place avec Garet. Link, avant cela, alluma une mèche qui se divisait en plusieurs mèches. Si on avait suivi tous les chemins que le feu empruntait, on aurait vu que le feu allait à chaque porte où un énorme tas de bombes attendait pour exploser. Après un moment, les monstres entraient en masse de tous les côtés. Peu après, les bombes explosaient, détruisant une partie de la muraille mais en même temps près de cinq cents monstres. Une partie de l'armée se mit à fuir devant ce danger inconnu qui venait de les décimer. Le reste attaqua les résistants encore vivants, sur la place centrale de l'avant-poste. Les monstres étaient encore trop nombreux. C'est alors que Garet utilisa le pouvoir qui s'était accumulé et son halo bleu disparut. Rien ne bougea sur le coup mais après trente secondes, un groupe de nuages bleus apparut près du plafond de la grotte. Ils créèrent des éclairs qui allèrent s'abattre sur le reste des attaquants. Ça y était : les monstres étaient vaincus et l'avant-poste était encore debout malgré les sévères dommages qu'il avait subis. Garet alla voir Link qui parla en premier :
"Le siège aura été de courte durée. Sans toi, il l'aurait également été mais dans l'autre sens.
- Je n'ai rien fait d'autre que de donner des ordres et de combattre comme les autres. Je ne suis pas le vainqueur, je suis l'un des vainqueurs.
- Tu as été formidable ! Mais j'aurai une question : quel était ce sortilège ?
- Dans la tradition de mes parents adoptifs, on apprend à commander comme on apprend à obéir, et cela très jeune. On apprend ensuite à utiliser les effets du commandement. Lorsque tu commandes un groupe et que tu es obéi, du pouvoir s'accumule autour de toi. J'ai appris à canaliser ce pouvoir et voilà.
- C'est étonnant.
- Ce n'était rien comparé au pouvoir de Darkan. De toute façon, je ne peux plus combattre aussi bien qu'avant à cause de mes jambes. Elles ont beau beaucoup me servir, elles sont moins efficaces que celles de chair.
- Je propose que tu restes ici, au commandement de l'avant-poste, et même peut-être de tous les résistants.
- Je ne sais pas... je préfère laisser les résistants choisir eux-mêmes."
Tous les résistants acclamèrent Garet. Il était maintenant désigné chef de la résistance par tous les habitants de l'avant-poste. La première tâche fut de reconstruire les murs et d'enlever les nombreux cadavres qui jonchaient le sol. La mort, la grande faucheuse était la seule à être contente. Les morts étaient trop nombreux dans chaque camp pour faire un seul autre heureux. Harpuia, qui ne put voir cette tragédie, la sentit au plus profond de lui-même. Il souffrait autant que Saladar souffrait. On voyait le visage du corps qui retenait le sparkan noir se crisper. On voyait l'esprit à forme humaine verser des larmes.
"C'est un massacre qui a eu lieu Harpuia, un massacre que nous aurions dû prévoir !
- Je le sais, Saladar. La mort n'avait pas eu de si grand plaisir depuis de nombreuses générations. Les résistants ont essuyé un coup dur. De même que tous les peuples.
- Oui, nous aurions dû tout prévoir mais les massacres ont eu lieu et rien ne pourra changer cela. Il faut tout arrêter. Détrône Garbage ! Il est responsable de tous ces massacres. C'est lui qui a réveillé les créatures souterraines. Elles ont attaqué partout, chaque peuple a souffert. Ce jour restera gravé comme le jour le plus sanglant de l'histoire. Il ne faut jamais laisser une telle horreur se reproduire.
- Je le sais mais qui pourrait bien succéder à Garbage ? Je ne peux pas, de même que Fefnir et Fairy !
- Les voilà justement. Alors Fairy ?
- Nous avons essayé d'arrêter les massacres mais les hostilités étaient déjà engagées. Les créatures souterraines étaient des milliers. Elles ont été arrêtées mais le coût a été trop élevé. Nous avons sauvé de nombreuses vies mais nous n'en avons pas enlevé assez des mains de la mort. Je suis fautive, n'est-ce pas Fefnir ?
- Je ne sais pas, mais je sais que je le suis. J'ai voulu garder un peu de mes forces pour les prochains combats. Je n'aurai pas dû. Des vies auraient été épargnées si je m'étais donné à fond sans penser à l'avenir.
- Moi aussi j'ai fait cette erreur. J'aurais dû épuiser mes forces. J'aurais pu me sacrifier et cela aurait sans doute sauvé plusieurs centaines de vies."
Harpuia intervint :
"Mes amis, nous sommes trois à avoir fait cette erreur. Je suis resté ici à contenir l'assaut avec mes éclairs mais j'aurais dû aller sur place et m'épuiser. Cela aurait sauvé plus de vies. J'aurais pu en sauver plus, Saladar !
- Nous aurions pu en sauver plus.
- Des centaines de vies auraient pu être épargnées !"
Le spectre parla :
"J'aurais pu agir. Je pense que même le sparkan noir n'aurait pas pu infliger tant de dégâts au monde. J'aurais dû me décrocher du piédestal de sa prison.
- Cela aurait pris trop de temps. Tu ne pouvais rien faire.
- Si, j'aurais pu en sauver. Nous aurions pu en sauver plus, mes amis. Je suis le principal responsable. Nous pouvions en sauver plus..."
Les larmes coulaient abondamment. C'est alors qu'un faisceau de lumière entoura le groupe. Ils disparurent alors. Les quatre héros étaient face à trois femmes ressemblant plus à des statues qu'à des êtres vivants. Elles étaient tout en or et avaient une grâce divine imposant le respect. Les trois parlaient d'une seule voix, s'adressant à Saladar :
"Tu n'es pas responsable de tout cela, Saladar, tes amis non plus. Il faut détrôner Garbage. Tu le feras monter jusqu'en haut de la tour. Nous lui parlerons alors. Il aura son châtiment pour cette infamie. Ne te sens pas coupable !
- Pourtant je le suis. J'aurais pu en sauver plus et j'aurais dû le faire !
- Non. Toi et tes amis, faites le bien autour de vous. Vos actions sont le bien absolu ! Continuez dans cette voie. En attendant, il faut qu'un homme juste monte sur le trône. Cet homme se nomme Garath. Il était à la frontière des Gerudos. Malgré le mal qu'il a subi et qui a développé en lui de la haine, il est le plus noble et le plus méritant des hommes de la citadelle. Vous ferez de lui un chef glorieux qui, avec les héros elfes qui agissent en ce moment, stoppera cette guerre inutile pour intervenir contre le danger de tous.
- Quel danger ?
- Vous verrez cela au moment voulu. A présent, au revoir."
Les quatre réapparurent dans la salle au sommet de la tour. Ils pleuraient encore. Loin de là, dans le Domaine Zora, des larmes se mélangeaient à l'eau. Des Zoras, sous l'eau, pleuraient. Certains de douleur à cause de leurs blessures corporelles, d'autres à cause du chagrin. La plupart avait perdu un frère, une soeur, leurs parents, et même parfois tout en même temps. Les cadavres reposaient depuis peu au fond de l'eau sous des végétaux et des rochers. Seuls ceux des Zoras avaient été enterrés. Les autres disparurent par magie. Chez les Gorons, les larmes ne coulaient pas. Les Gorons n'ont pas d'eau dans leur corps. Mais ils se plaignaient tous d'avoir perdu leur famille. Les Kokiris avaient eux aussi perdu de nombreux camarades. Leur plus grande tristesse était sans aucun doute due à la mort de Saria. Celle-ci s'était sacrifiée pour le peuple d'enfants de la forêt. Chez les reptiles aussi les larmes coulaient. L'un d'eux, le chef, observa le ciel et dit alors : "Le temps est venu". Les barbares, eux, ne ressentaient aucune tristesse, ils ne faisaient qu'enterrer les corps sans distinction. Les elfes étaient sortis de leur cité. Ils comptaient bien faire une promenade aux morts comme l'exigent leurs traditions pour les guerres. Se retenir de pleurer était difficile pour chacun d'entre eux. Les citoyens de la citadelle, les larmes aux yeux, se dirigeaient tous vers la salle du trône. Tous venaient aux nouvelles. Harpuia arriva elle aussi dans la salle du trône et expliqua ce qui s'était passé : Garbage avait découvert ces créatures dans les profondeurs et il les avait réveillées en secret. Les créatures avaient attaqué tous les peuples. Garbage avait déclenché un piège à la vie, un cadeau à la mort. Le peuple de la citadelle demanda à ce que Garbage soit jugé et qu'il supporte les pires souffrances qui existent. Le despote disparut alors et Harpuia appela : "Garath !". Un homme s'avança tandis que Saladar apparaissait. Saladar parla en premier :
"Garath.
- Oui ?
- Je te demande de prendre la place de Garbage, tu en es le plus digne. Répare les erreurs du passé comme tu le peux. La guerre n'est pas finie malgré ce massacre. Il faut défendre la citadelle.
- Je comprends... Je vais faire de mon mieux.
- Bien... Sur ce, je demande cinq minutes de silence pour les morts de cette journée."
Partout dans le monde, le silence se fit. La paix était là, mais chaque peuple savait que la guerre reprendrait le lendemain.

Chapitre 12 : La forêt de Dysis   up

"Link ! Viens là s'il te plaît !", criait Garet. Link obéit et arriva dans une salle circulaire où se trouvaient Garet et quelques-uns des résistants les plus sages. Les murs de la salle étaient lézardés. Cela faisait déjà trois jours que les réparations avaient commencé et personne n'avait encore eu le temps de s'occuper de cette salle. Les tentures étaient de couleur vert, rouge et or. Le lieu imposait, malgré son piteux état, le respect et le silence. Link s'avança devant Garet qui, sur un trône, commandait maintenant tous les résistants de l'avant-poste. Garet brisa le silence :
"Link, nous avons besoin de toi. Nous avons envoyé une équipe de reconnaissance dans la forêt de Dysis où nous comptions établir un poste de guet pour surveiller la base des elfes plus à l'est. Cette forêt est au sud-ouest de notre position. Il faudrait que tu y ailles avec trois des nôtres pour les retrouver. Nous ne pouvons parler qu'avec le chef de l'équipe qui est apparemment bloqué dans une cavité formée par de nombreux arbres tombés."
Garet fit signe à l'homme qui se trouvait à sa gauche. Celui-ci sortit un petit coffret d'où il sortit une pierre. Il appela le capitaine et la pierre s'illumina :
"Capitaine, m'entendez-vous ?
- Je vous entends et je me demande bien ce que vous faites parce que j'ai la jambe droite qui commence à s'engourdir.
- Nous mettons une équipe de secours sur pied. Garet, c'est à vous.
- Capitaine, donnez à Link ici présent les informations nécessaires pour vous trouver.
- Eh bien, monsieur Link, lorsque vous trouverez une clairière en suivant les fanions rouges que nous avons plantés, vous pourrez voir une sorte de bâtiment ancien. C'est par-là que nous nous sommes dirigés. Je pense que les autres doivent déjà être à l'intérieur. Le problème est que j'ai pu voir, par une fente, des créatures suivre leurs traces. J'ai peur qu'il ne soit trop tard pour eux. Dépêchez-vous !"
Plus aucun bruit ne se fit entendre. Garet parla le premier encore une fois :
"Il faut y aller le plus vite possible. Demande à Zacharian de te mener jusqu'à la clairière dont parlait à l'instant le capitaine ! Il fera partie de ton équipe. Je te laisse le choix des deux autres. Tu en sais maintenant autant que nous. Des questions ?
- A-t-on des nouvelles de la base depuis l'attaque ?
- Aucune, mais j'ai envoyé des hommes s'en occuper. Ils passeront inaperçus, je l'espère.
- Alors je pars tout de suite.
- Bonne chance !"
Link sortit de la salle avec un pincement au coeur : qu'était-il advenu de Zelda ? Il chassa cette pensée. Elle était vivante. C'était sûr, débrouillarde comme elle était... L'elfe trouva Zacharian accompagné d'une Gerudo et d'un Goron. L'équipe était déjà formée. Zacharian était un homme prudent. Il donna à Link une pierre en lui expliquant que, une fois la mission terminée, il pourrait se téléporter à la base en quelques secondes grâce à cette pierre. Link l'en remercia et ils partirent par les souterrains vers le sud-ouest. Pendant ce temps, Garath prenait conscience de l'ampleur des dégâts causés par le règne de Garbage. L'économie était catastrophique, la garde était désorganisée et la liste était loin d'être close ! Il s'affairait, étudiant des liasses de papier. Pendant ce temps, Harpuia, en voyant Saladar reparaître, lui demanda ce qu'il advenait de l'ancien despote.
"Je reviens du royaume des déesses et je t'assure qu'il n'a que ce qu'il mérite. Sa peine durera une bonne dizaine d'années. Il souffre énormément. Les déesses lui font endurer toutes les souffrances qu'il a fait endurer à d'autres. Il a faim, soif, il est fouetté, se fait couper les jambes. Pour lui couper plusieurs fois les jambes, les déesses les font repousser.
- C'est horrible.
- Ce qu'il avait déjà fait n'est rien en comparaison de ce qu'il comptait faire après. Il n'a que ce qu'il mérite."
L'équipe de secours des résistants, pendant ce temps, arrivait à la sortie du tunnel. La forêt avait des allures de jungle. Il fallait grimper aux arbres pour se frayer un passage, des plantes carnivores étaient tapies dans des recoins et leur gueule sortait parfois pour tenter d'attraper un mollet ou une main. Aucun chemin n'était tracé mais des fanions étaient plantés par-ci par-là, montrant que l'équipe était sur la bonne voie. Après une dizaine de minutes, leur guide s'arrêta ; chacun prêta l'oreille au silence qui régnait.
"Que se passe-t-il ? demanda Link.
- Ecoute.
- Je n'entends rien.
- Justement, c'est trop calme. Soyez tous sur vos gardes."
Ils avancèrent encore sur quelques mètres pour arriver dans une clairière. Au milieu de cette clairière se trouvait un homme. Il avait de longs cheveux noirs qui grisonnaient légèrement. Pour seule armure, il n'avait que des gantelets qui lui protégeaient les mains pour s'arrêter aux coudes. Il était le dos tourné et on pouvait voir deux épées courtes dans son dos, formant une croix en or. Il se retourna et rendit son torse visible. Celui-ci ne portait que des sangles et aucun vêtement en dessous. Le pantalon de cet homme paraissait vieux et comptait de nombreux petits trous. L'homme parla alors au groupe qui venait de faire irruption dans la clairière :
"Bienvenue dans la forêt de Dysis. J'imagine que vous venez sauver vos amis.
- C'est le cas, en effet. Qui es-tu ?
- On me nomme Reznor. Je ne suis pas responsable de la disparition de vos amis mais je vous promets de vous aider si jamais vous me donnez ce qu'il y a à l'intérieur des ruines qui sont là-bas."
Il fit un signe de tête en direction d'une vieille structure qui dépassait des arbres. Link réfléchit un instant puis demanda :
"Quelle est cette chose et pourquoi la veux-tu ?
- Je ne sais pas exactement ce que c'est. Je n'ai qu'une description... Quant à ma motivation, c'est l'argent.
- Cette chose peut te rendre riche ?
- En effet, je suis chasseur de prime et on m'a demandé de récupérer l'objet.
- Je vois... Si nous trouvons l'objet et que tu nous as été utile, nous te le donnerons avec joie. Dans le cas contraire, nous aviserons.
- Bien, mais faites le bon choix quoi qu'il se passe. Je supporte mal les contradictions."
Tout en parlant, l'homme nommé Reznor semblait caresser le pommeau d'une épée à la ceinture et Link put constater que le chasseur de prime avait en fait quatre épées : deux dans le dos et deux à la ceinture. Reznor suivit le regard de l'elfe et lui expliqua que la raison de ce nombre inhabituel d'épées était la prudence. Ils partirent donc à cinq. Ils ne voyaient que le sommet apparemment carré de la bâtisse en ruines. Les fissures lézardaient l'angle en haut et certains morceaux de roche manquaient. Les ruines disparurent de leur champ de vision lorsqu'ils sortirent de la clairière. Tout en marchant, Link examina leur nouveau "compagnon" : les yeux montraient que l'homme avait vieilli avant l'âge. C'était comme si sa jeunesse lui avait été volée. Son regard implacable avait dû voir toutes les horreurs possibles. L'elfe se demanda alors où était cet homme lors de l'attaque des créatures souterraines. Perdu dans ses pensées, Link ne vit pas l'abeille géante qui surgit à sa gauche, lui fonçant dessus, le dard en avant. Le dard devait être de la taille d'une dague et pouvait tuer facilement. Reznor vit l'abeille au bon moment et poussa Link ce qui le sauva. L'abeille revint à la charge avec deux de ses congénères. Link se releva et en dévia une pour la couper en deux après. Reznor effectua un saut périlleux par-dessus les deux autres qu'il coupa en deux. Tous les autres membres de l'équipe furent impressionnés par le calme et la précision de ces deux combattants. Ils reprirent leur marche sans incident. Après un moment, ils virent un tas de fanions jetés par terre apparemment par négligence mais Zacharian se douta de la véritable raison et il se mit à fouiller les alentours. Brusquement, il émit un cri de joie qui se mua en surprise puis en horreur. Il se détourna du coin vers lequel il regardait et vomit quelques mètres plus loin. Les autres regardèrent et virent le capitaine de l'équipe de reconnaissance, celui qui avait donné toutes les informations qu'il avait grâce à un cristal. Cet homme était mort, tué par quelque chose qui lui avait fait deux trous profonds dans le cou. Link eut le réflexe de penser à un vampire mais quelque chose ne collait pas car le sang avait apparemment coulé abondamment... Un vampire vide ses victimes de leur sang alors que cet homme en avait encore beaucoup au moment où il était mort. En examinant mieux, l'elfe fut horrifié de constater que les orbites étaient vides et que des vers commençaient à se repaître du cadavre. Il se détourna avant de faire comme Zacharian et se remit en route, suivi de toute l'équipe, écoeurée. Seul Reznor ne semblait pas frappé par cette trouvaille. Au bout de cinq minutes, ils purent de nouveau voir les ruines car les arbres s'espaçaient légèrement. L'entrée était en hauteur et ils durent se servir d'une corde qu'ils accrochèrent à un pilier brisé grâce à un lasso. Une fois en haut, ils remarquèrent une corde coupée à un autre pilier. Tandis que les cinq êtres vivants entraient dans ce temple, d'autres étaient plus proches de la mort qu'ils ne pouvaient le croire. Ils étaient trois résistants dans ces ruines, un Goron et deux elfes. Ils scrutaient l'obscurité à la recherche d'un passage. Les deux elfes partirent vers une lumière au fond du tunnel. Le Goron attendit un peu. Tout ce qu'il put voir avant de mourir fut deux longues dents, qu'il prit pour des poignards. Avant de rendre l'âme, il songea au monde qu'il était sur le point de quitter, à ce chaos qui régnait. Une seconde avant son dernier souffle, il eut une vision de l'avenir et fut horrifié mais immédiatement heureux de ne pas avoir à affronter cet avenir. Il n'eut pas le temps d'entendre les deux elfes émettre un cri de joie en apercevant d'autres résistants. L'équipe de secours avait enfin trouvé des membres de l'équipe de reconnaissance qu'ils devaient sauver.
"Bonjour, mon nom est Link, héros du temps. Combien êtes-vous ?
- Nous étions vingt en arrivant mais je pense que nous sommes maintenant moins de dix. Quelque chose veut nous tuer. Quelque chose qui recherche un objet je crois. Elle tue tous ceux qui tentent de l'arrêter ou qui semblent menaçants.
- Nous devons quand même aller sauver les autres.
- Je comprends. Venez, c'est par ici que nous nous sommes séparés."
Ils suivirent leur nouveau guide. Après quelques minutes, ils arrivèrent à un croisement. Reznor leur dit alors :
"Le travail d'équipe, c'est pas mon truc. Je vais à droite, allez à gauche. On se retrouve plus tard.
- D'accord mais n'oublie pas de prendre soin des soldats de la résistance !
- Ne t'inquiète pas ! J'y songerai."
Il les quitta sans rien dire de plus. Les résistants s'engouffrèrent dans le tunnel à leur gauche.

Chapitre 13 : Defiler   up

Le tunnel était sombre mais on voyait ce qu'il se passait : quelque chose se mouvait au fond. Cette chose tapait la pierre à intervalles réguliers. Link décida de ne pas risquer la vie des autres et les obligea à aller dans un autre passage. Il les suivit pour découvrir un mur couvert de symboles. Une Gerudo s'approcha des inscriptions et commença à les déchiffrer, aidée de Zacharian. Celui-ci traduisit alors les écrits au reste de l'équipe :
"Dans ce bâtiment sacré vous avez pénétré. La mort seule ne peut vous faire reculer mais la crainte de ce qui se trouve au fond des tunnels devrait vous arrêter. Au plus profond des ténèbres se trouve le temple des serpents. C'est derrière ce temple, où vit le seigneur des serpents, que vous trouverez le... Il manque une partie à cause de l'érosion. Je reprends plus loin. S'il venait à se réveiller, il faudrait absolument l'empêcher de retrouver son frère et l'enfermer dans un endroit caché de tous. S'il réussit à faire ce qui lui viendra à l'esprit, ce sera... Il manque encore un morceau. Il semblerait que la chose qui est enfouie au fond de ces ruines soit un danger pour le monde.
- La créature qui a tué les autres résistants doit sûrement vouloir se l'approprier.
- En effet ! Sssss !"
Link et ses compagnons se retournèrent pour faire face à une créature étrange. Elle avait une tête de serpent avec deux longues dents encore rouges de sang, des yeux indéfinissables, un corps mince avec des bras et des jambes fins qui se finissaient par d'énormes griffes. Le plus étonnant était qu'il semblait entièrement fait de métal. Il parla encore une fois de sa voix sifflante :
"Hissssss... Comment osez-vous pénétrer dans mon domaine ?
- Nous ne voulons que sauver nos amis.
- Je ne veux que la source de pouvoir qui se trouve dans ces ruines. Vous venez de me donner l'endroit où elle se trouve. Merci à vous.
- Mais qui es-tu ?
- Je me nomme Defiler, le roi de tous les serpents. Hélas ces serpents m'ont renié. Je vais maintenant me venger. Hissssss !"
Dans un long sifflement, il disparut dans l'ombre. Les résistants restèrent un instant figés et silencieux comme si le moindre mouvement ou le moindre son pouvait déclencher une catastrophe. Link se rendit alors compte que tous les autres le regardaient. Il parla enfin :
"Sortez des ruines et repartez par les tunnels. Seuls Reznor et moi pouvons détruire cette créature. Je vais retrouver le mercenaire et à nous deux, nous l'attaquerons.
- Mais vas-tu laisser la source de puissance à Reznor ?
- Je ne sais pas... Je verrai."
Sur ce, il se mit à courir vers les profondeurs du temple. Zacharian guida les autres vers la sortie pour rentrer à l'avant-poste. Pendant ce temps, Reznor s'impatientait. Il parcourait ces souterrains pendant trop de temps à son goût. Il prenait soin des cinq résistants qu'il avait trouvés. Pourtant, il n'aimait pas ces résistants ni cet elfe, Link, et ce n'est pas sa promesse qui l'empêchait de laisser tomber les quelques rescapés qui étaient avec lui. C'était le respect qu'il éprouvait vis-à-vis du héros du temps. Ce qu'il ignorait, c'était que ce respect était mutuel ; Link songeait justement à Reznor, ne sachant s'il fallait l'éviter ou lui demander de se joindre à lui. Perdu dans ses pensées, il ne remarqua qu'après être entré dans une vaste salle qu'il était en fait, au temple des serpents. Les murs étaient recouverts de statues de serpents dressés, les crocs en avant. A l'opposé, dans la salle, il remarqua une statue géante d'un serpent moins menaçant mais plus majestueux. Link admirait les statues et les gravures qui ornaient les murs quand un cri se fit entendre suivi d'un long sifflement menaçant. Il frémit mais se reprit puis fonça pour aller derrière la statue géante où se trouvait un tunnel. Il courut dans le tunnel pour découvrir une autre salle, carrée celle-là, dont le sol semblait être fait d'écailles. Au milieu de la salle se trouvait une sorte de boule lumineuse aussi grosse que les bombes que Link transportait dans son sac. A côté de cette boule se trouvait un Sheikah, apparemment membre de la résistance. A trois mètres de lui se trouvait Defiler.
"Hissss ! Donne-moi ça, et ta vie sera peut-être épargnée !
- Je n'en crois pas un mot ! répondit le Sheikah en tremblant, visiblement paralysé par la peur.
- Alors tu vas probablement mourir, insignifiante créature !"
Link se plaça entre le Sheikah et le monstre :
"Qu'est-ce que tu attends pour courir, toi ?"
Le Sheikah s'empressa d'obéir à l'elfe et courut vers la sortie.
- Hissss ! Tu ne devrais pas être ici ! Je vais maintenant te détruire et ainsi, j'aurai plus de puissance que tous les mages réunis ! Hissss !"
A ce moment, Defiler fit un geste de la main et le sol trembla. De longues lignes du sol tombèrent. Seule celle où se trouvaient Link et son adversaire ne s'effondra pas. Elle se mit à descendre doucement dans une grande caverne de forme circulaire. La ligne sur laquelle les deux adversaires se trouvaient se mit à sinuer, se divisant en blocs de forme cubique de trois mètres d'arête. A un bout se trouvait une pointe et à l'autre se trouvait une tête de serpent. Sur le côté de chaque cube se trouvait un rubis terne en forme de boule, large d'un mètre et sans éclat. Après avoir analysé la situation, Link reporta son attention sur son ennemi. Celui-ci sauta et Link dut faire un plongeon en avant pour éviter de se faire écraser. En retombant, Defiler émit un bruit métallique mais, malgré tout, on sentait le contrôle dans le bruit de ce saut. Link se retourna à temps pour éviter un coup de griffe. Defiler s'éloigna alors de l'elfe et plongea ses mains dans la roche sur laquelle ils se trouvaient ; ses mains ressortirent sous les pieds de Link qui, se méfiant, sauta pour atterrir à portée de Defiler. Il dégaina son épée avant que le serpent se reprenne, et lui assena trois coups furieux dans la poitrine. Le monstre sauta pour se retrouver à l'autre bout du serpent en roche sur lequel ils se trouvaient. Le mouvement sinueux s'intensifia et Link eut du mal à avancer. Il avait parcouru deux mètres lorsque tous les blocs formèrent une sorte d'escalier. Les marches étaient trop hautes pour être simplement franchies. Link dut se servir de son grappin et monta trois marches avant de remarquer que son ennemi envoyait des espèces de ressorts avec des pointes à chaque bout. Les longs ressorts s'avançaient à grande vitesse. Link, voyant que ces armes prenaient toute la largeur des marches, sauta sur le côté et s'accrocha d'une main, prenant son boomerang dans l'autre. Il lança cette arme magique, détournant ainsi l'attention du roi des serpents qui siffla contre cet objet inconnu de lui. Pendant ce temps, les ressorts étant passés, Link atteignit le sommet des escaliers, laissant Defiler occupé par le boomerang qui tournait en rond. L'elfe en profita : il interpella le monstre qui se retourna, et, sans laisser le temps à la créature de réagir, le frappa de nouveau à la poitrine. Le monstre hurla de rage avant de sauter sur un autre bloc. Tous les cubes se séparèrent alors. Defiler émit un rire inquiétant. Il donna un coup sur sa plate-forme et le rubis scintilla une seconde puis ce fut le tour des autres. Link vit le bloc devant lui scintiller, puis celui sur lequel il était la seconde suivante. Un éclair apparut sur le bloc de Defiler et alla en électrifier un autre, puis un autre et Link comprit enfin. Il attendit que l'éclair soit sur le cube devant lui et sauta. L'éclair passa juste en dessous de l'elfe qui se releva, courut et sauta sur le serpent, l'épée pointée vers le bas, mettant tout son poids dans son coup. Le monstre hurla à nouveau et les cubes reformèrent le serpent. Link remarqua alors un éclat dans le trou qu'il avait petit à petit formé dans la cuirasse. Defiler, dans un dernier essai, replia ses bras et ses jambes et prit alors une forme ressemblant plus à un serpent. Il fonça vers Link à une vitesse impressionnante. Link fit un saut périlleux arrière et posa le pied sur le bout des jambes, immobilisant momentanément le monstre qui eut le réflexe de se retourner. Ce fut ce qui causa sa perte. L'elfe frappa dans le trou de son épée. Il y eut un son étrange, ressemblant à une corde de harpe qui cède. Defiler s'écarta de l'elfe et parla d'une voix rauque :
"Non ! Je ne peux pas mourir, je suis immortel ! Hisss ! Si seulement ce bébé sparkan n'avait pas été volé, ta victoire n'aurait pas été aussi facile. HISSSSSssss..."
Il s'écroula dans un bruit mat. Le serpent de roche heurta le sol et se brisa. Link, resta néanmoins entier et le cadavre de son ennemi était toujours devant lui lorsqu'une petite boule lumineuse apparut et prit la forme d'un homme en armure bleue.
"Saladar !
- Bonjour Link, et bravo pour cette victoire mais le pire est encore à venir. Souviens-toi de ce que j'ai dit devant la prison du Sparkan Noir.
- Oui, les bébés sparkans. L'un d'eux est réveillé maintenant. Il faut l'enfermer quelque part.
- En effet. Confie-le à Harpuia. Je pense que c'est le seul à présent à pouvoir s'en occuper. Le problème est que le deuxième bébé sparkan est lui aussi réveillé.
- Quoi ? Où est-il ?
- Il est en ce moment à la base des résistants.
- Elle a résisté aux assauts ?
- Je l'ignore. Tout ce que je sais, c'est que le deuxième bébé sparkan y est et qu'il est réveillé.
- Comment le sais-tu ?
- Mon esprit est constamment en contact avec celui du Sparkan Noir or une mère a un lien magique avec ses enfants. C'est encore plus vrai dans le cas des sparkans.
- Il faut vite rentrer à l'avant-poste pour prévenir les autres puis aller voir Harpuia.
- Bien. Dépêche-toi ! Le temps presse. Je vais faire téléporter tous les soldats de la résistance qui sont dans ces ruines jusqu'ici.
- Tu peux le faire ?
- Oui, mais il faudra ensuite te débrouiller seul pour longtemps...
- Bien. Au revoir Saladar. J'espère te revoir au plus vite.
- Moi de même."
Saladar redevint une petite boule lumineuse, puis disparut dans un éclair qui fit apparaître les autres résistants encore présents dans les ruines. Il y avait aussi le bébé sparkan que le Sheikah regardait d'un oeil inquiet. Link ordonna à tout le monde de se tenir la main. Un Goron prit la jambe de Defiler et Link put téléporter tout le groupe à l'avant-poste grâce au cristal que Zacharian lui avait donné. Peu après, Reznor, le mercenaire, arriva là où s'était déroulé le combat. Il sentit la présence du bébé sparkan. Il devina alors ce qui s'était passé. Il émit un cri qui résonna dans toute la forêt et jura qu'il combattrait un jour cet elfe qui avait disparu avec ce qu'il avait si longtemps recherché.

Chapitre 14 : A la recherche du bébé sparkan...   up

Link était de retour à l'avant-poste. Il venait de réapparaître avec tout le groupe devant Garet. Celui-ci accueillit chacun d'entre eux et étreignit Link. Après ce moment de joie, Link informa Garet de tout ce qui s'était passé.
"Gardes, emmenez la carcasse de cette créature aux mages. Qu'ils l'étudient. Nous avons besoin d'en savoir plus à propos de tout le monde. Link, repose-toi. Nous aurons encore besoin de toi demain. Personne ne peut se reposer bien longtemps ici. Surtout après tous ces événements.
- A-t-on des nouvelles de la base cette fois ?
- Non, l'équipe que j'ai envoyée cherche encore un passage mais il y a eu beaucoup d'éboulements.
- Bien. Hâtez-vous."
Sur ce, Link alla se coucher, après avoir constaté à quel point ce que disait Garet était vrai. Des cernes se distinguaient sur le visage du nouveau chef de l'avant-poste et sur celui de tous ceux qui l'assistaient. L'elfe s'écroula sur sa couchette, laissant son coeur faire dériver ses rêves vers la base, dans un coin où il voyait Zelda se débattre au milieu des débris. Il vit le bébé sparkan s'approcher d'elle tandis qu'elle hurlait de peur. Il se vit arriver dans la caverne, courir vers Zelda. Au moment où la sphère lumineuse se trouva entourée d'un halo étrange, il se réveilla, dégoulinant de sueur. Il tenta de ralentir sa respiration et le rythme de son coeur qui allaient à une cadence infernale mais en vain. Il se leva, titubant, et se mit à courir de façon maladroite vers la salle de commandement. Garet y était toujours, il dormait sur sa chaise, la tête sur les papiers posés sur son bureau. Link le réveilla en hurlant qu'il devait partir à la recherche de la base au plus vite. Garet calma son frère avant de répondre :
"Si tu veux participer aux recherches, dépêche-toi ; la prochaine équipe part tout de suite."
Link parcourut les chemins de l'avant-poste à vive allure et arriva à temps pour rejoindre l'équipe. Elle était composée, avec lui, d'un membre de chaque race. Ils parcoururent les tunnels vers le sud-est, espérant pouvoir tourner vers le nord après, la base se trouvant à l'est de l'avant-poste. Après cinq minutes de marche, ils durent changer de chemin et prévoir un nouvel itinéraire. Ils durent ainsi modifier leurs plans six fois avant d'arriver en vue d'un poste de surveillance qui bordait la base. Un cadavre d'elfe était là, une large blessure à la gorge. Link devinait la scène. Le garde n'avait pas eu le temps de crier qu'il s'était fait couper la gorge sans pouvoir émettre un son. La base avait dû être prise par surprise. Les ruines allaient bientôt être dans leur champ de vision. Link avait peur de ce qu'ils allaient découvrir. Il remarqua une pierre au fond du couloir, en regardant mieux, c'était en fait le sommet des remparts. Ils avancèrent plus lentement et finirent par apercevoir la base tout entière. Les remparts étaient en morceaux et les bâtiments derrière ne semblaient pas en meilleur état. Ils entrèrent dans la cité pour établir un état des lieux qui s'avéra désastreux. Après un moment, ils se retrouvèrent sur la place principale. Une odeur de pourriture se répandait partout autour d'eux. Link parla :
"Il semble qu'il n'y ait aucun monstre. Séparons-nous, fouillez les alentours. Si vous voyez quelque chose, appelez les autres.
- Compris !"
Et il firent tous comme Link l'avait ordonné. L'elfe, de son côté, cherchait les cheveux blonds ou la robe de sa bien-aimée mais il ne trouva rien d'autre que du bois pourri et des vases brisés. De l'autre côté, le Zora venait de découvrir un cadavre d'elfe avec les yeux encore ouverts. Les mains du cadavre n'étaient pas visibles, elles avaient dû être tranchées. Il se remit de ses émotions en s'humidifiant légèrement avec l'eau de sa gourde. Les Zoras avaient besoin d'être régulièrement hydratés pour ne pas mourir comme un poisson hors de l'eau. Il ne prêtait plus attention au cadavre jusqu'à ce qu'un infime mouvement le fit regarder vers ce corps. Il vit alors que les yeux avaient bougé. L'elfe n'était pas mort ; il sortit ses mains cachées dans le fond des manches. Chacune d'entre elles tenait un long poignard. Le faux cadavre se jeta sur le Zora qui se mit à courir vers la place. Il hurla pour avertir les autres. Tous les membres de l'équipe de reconnaissance se retrouvèrent sur la place et la Gerudo fit un croche-pied au poursuivant qui s'écroula face contre terre. Il fut maîtrisé mais il semblait ne pas vouloir dire quoi que ce soit. Avant même qu'ils ne puissent réfléchir à ce qu'ils allaient faire, le groupe fut surpris par un cri tout proche. Une dizaine d'elfes apparurent, arc bandé. L'un d'eux rangea son arc et s'avança. Il parla d'une voix claire et forte :
"Rendez-vous, renégats ! Nous vous laisserons alors la vie sauve. Libérez tout d'abord notre compagnon.
- Nous ne sommes pas des renégats comme vous dites. Nous sommes fiers d'être au service de l'elfe Garet, nouveau chef des résistants."
C'était le Kokiri qui avait parlé. Il était dressé tout droit et son air sérieux et fier contrastait avec son apparence d'enfant. L'elfe répondit :
"Où est ce Garet ? Que je l'égorge comme une bête car il ne mérite rien d'autre pour avoir cru pouvoir prendre le pouvoir de la résistance."
L'attention de tout le monde se porta sur Link qui serrait les poings si forts qu'il se rentrait les ongles dans la paume de la main. Il dégaina son épée d'un geste brusque qui fit sursauter tous les êtres présents. Il pointa son épée vers celui qui avait osé insulter son frère et parla sur un ton de défi :
"Je t'interdis de parler ainsi de mon frère. Je vais laver l'honneur de Garet en te combattant. Tu vas apprendre à tes dépens ce qu'il en coûte d'insulter le chef de la résistance.
- Ah oui ? Alors montre-moi ce que tu sais faire, insolent. Je t'attends. Tu vas apprendre à connaître la puissance de Morton."
Le dénommé Morton dégaina une épée sertie d'une émeraude de chaque côté du pommeau. C'était une épée large et puissante qui nécessitait une grande force. L'elfe enleva sa veste pour laisser voir ses puissants muscles. Link n'était nullement impressionné et, contrairement à ce que tout le monde pensait, ce n'était pas pour Garet qu'il combattait car il savait que son frère était au-dessus de ça. Il combattait pour la vie de tous ses compagnons, et pour qu'il puisse protéger ce monde. Il ne mourrait pas tant que ce monde serait en danger ; tout du moins il l'espérait et se faisait une vraie mission d'être là pour la fin, quelle qu'elle soit. Morton engagea le combat. Il effectua un saut qui le propulsa vers Link à une vitesse impressionnante ; la large lame ne rencontra cependant que le vide car Link avait eu le temps d'effectuer un roulé-boulé sur le côté. Tout en se relevant, le héros du temps donna un coup d'épée derrière lui. Il sentit la lame rencontrer quelque chose et entendit Morton grogner. Après ce début rapide, mais douloureux, Morton apprit une chose de son adversaire : ce Link était un rapide. Il planta son épée dans un bloc de pierre à côté de lui et, dans un cri terrifiant, il l'envoya à son ennemi. Link, depuis longtemps, sentait un pouvoir germer en lui, mais cette fois, c'était clair : ce pouvoir ne demandait qu'à se manifester. Il leva l'épée de lumière devant son visage et, grâce à elle, coupa le bloc de pierre en deux. Les deux morceaux frôlèrent la tête de l'elfe mais il n'avait pas une égratignure. Link vit Morton s'agiter, s'impatienter mais lui, le héros, restait impassible devant les provocations et les cris de rage de son adversaire. Morton, dans un élan de haine pour cet elfe trop agile pour être blessé, se jeta en avant sans réfléchir. Link dévia l'épée de son adversaire d'un simple mouvement du poignet, effectua un saut périlleux sur le côté tout en tendant le bras tenant son épée. La tête de Morton quitta son corps dans un bruit net qui résonna pendant un instant qui parut interminable à tous les spectateurs. Lorsque le silence se fit enfin, après que le corps fut tombé, Link parla aux elfes restants :
"D'autres volontaires ?"
Il n'y eut aucune réponse mais l'un d'eux s'avança timidement après avoir posé ses armes. Link rengaina avant de reprendre :
"Pourquoi êtes-vous venus ici ?
- Nous sommes les résistants aux ordres de Belak.
- Cela veut dire que tout le monde n'est pas mort lors de la grande offensive ?
- Non, tout a été prévu. La bataille qui a été menée ici a été perdue exprès. Nos soldats ont fait les morts à la moindre blessure. Les monstres se sont laissés berner. Ils sont ensuite repartis.
- Darkan est-il venu ?
- Darkan ? Est-ce l'elfe aux mains d'or ?
- En effet.
- Il est arrivé au début de la bataille mais est parti après un moment.
- Autre chose, pourquoi n'y a-t-il que des ruines ici ?
- La base n'étant pas sûre, une caverne avait été creusée depuis déjà longtemps en dessous de cette base. C'est d'ailleurs à cet endroit que se situe la nouvelle base.
- Comment y accède-t-on ?
- Il y a une trappe vers le sud des ruines.
- Allons-y. Je dois m'expliquer avec Belak."
Il ordonna à tout le reste de l'équipe de retourner à l'avant-poste. L'elfe le guida jusqu'à une trappe judicieusement cachée dans la cave d'une vieille maison qui était autant en ruines que le reste de la base. Dans la caverne se trouvait la topaze qui éclairait autrefois la base. Elle avait apparemment été déplacée. La nouvelle base ressemblait à la première mais il n'y avait pas de remparts mais de nombreux gardes sur l'unique chemin et des mécanismes capables de faire tomber n'importe quel monstre. Les gardes semblaient calmes ; c'était le contraire de ce que Link aurait imaginé. Une question tournait sans cesse dans sa tête. Il hésitait à la poser... Il se décida finalement, surprenant l'elfe devant par la soudaineté de ces paroles :
"La princesse Zelda va-t-elle bien ?
- Oui, vous pourrez sûrement la voir une fois en bas. Elle doit encore éduquer les enfants, je pense."
Un poids disparut du coeur de Link. Il se sentit soudain joyeux ; mais il pensait encore à son rêve dans lequel il avait vu le bébé sparkan devant Zelda effrayée. Quel est la signification de ce rêve, s'il y en a une ? Il l'ignorait et se perdit dans ses pensées, remplies de suppositions plus absurdes les unes que les autres. L'une d'elle incluait que Garet deviendrait son ennemi. C'était ridicule et pourtant, quelque chose l'avait retenu un instant sur cette improbable possibilité. Il ne vit pas Zelda courir vers lui jusqu'à ce qu'elle se jette à son cou. Son coeur fit un bond dans sa poitrine et tous ses soucis s'envolèrent. Zelda parla, le sourire au coin des lèvres, comme s'ils s'étaient vus quelques heures auparavant :
"Alors, tu ne t'intéresses plus assez à moi pour te détacher de tes songes ?
- Excuse-moi, il s'est passé tellement de choses. L'important est que nous nous retrouvions et que nous soyons prêts à sauver une nouvelle fois le monde...
- Surtout que le monde que nous tentons de sauver va de plus en plus mal... Mais, au fait, tu n'aurais pas oublié quelque chose ?
- Je t'aime.
- Je préfère cela."
Et ils s'embrassèrent passionnément. Un des elfes toussota et les deux amoureux s'arrêtèrent pour le suivre. Ils arrivèrent à une grande salle circulaire, un plafond haut avec des gravures magnifiques représentant Hyrule lors de ses plus belles années. Belak était au milieu de la salle, sur un siège qui pouvait tourner sur lui-même. Link remarqua vite ce système ingénieux et se demanda comment il avait été réalisé. Des sièges se trouvaient tout autour de la salle, contre le mur. Il y avait plusieurs représentants de chaque race. Le siège central se tourna et Belak fit face aux nouveaux arrivants. Il fit un geste à Zelda qui alla s'asseoir sur le seul siège inoccupé et salua Link d'un ton jovial :
"Link, mon ami, bienvenue dans les souterrains de l'ancienne base. Nous avions prévu de nous installer ici bien avant l'attaque des créatures souterraines qui ont lancé l'offensive que nous avons dû subir. Comment va Garet ?
- Il va bien. Il est d'ailleurs devenu le chef de l'avant-poste, et nous pensions qu'il était aussi celui de tous les résistants car nous doutions de votre destinée...
- On ne peut pas vous en vouloir. Je crois que tu seras ravi de revoir une certaine personne..."
Il fit un signe de la main derrière lui et Link se décala. Il vit une femme à l'apparence jeune. Malgré cette apparence et sa grande beauté, on pouvait voir que ses yeux avaient contemplé plus que n'importe quel homme, elfe, ou membre de n'importe quelle race. Sa jeunesse apparente n'était due qu'à sa jeunesse éternelle. Cette femme se nommait Ariane. Link l'avait vue déjà à Termina. Elle était morte là-bas et il l'avait vue plus longtemps sous forme d'esprit que sous forme vivante. Elle était pourtant là, avec un corps. Elle avait regagné toute sa jeunesse, son pouvoir, et sa beauté.
"Bonjour, Link.
- Ariane ? Mais comment cela se fait-il ?
- Tu parles de mon enveloppe corporelle ? Je l'ai reproduite grâce à ma magie, ou plutôt, grâce à celle des déesses. Il m'est ainsi plus facile de tous vous aider. Contrairement à ce que tu dois penser, je ne fais pas partie de ce conseil. Je suis la dirigeante du groupe de Sheikahs qui essaient de limiter les morts de cette guerre. Hélas, les batailles sont trop nombreuses. Nous allons donc essayer de participer aux actions des résistants afin de finir cette guerre avec le moins d'effusion de sang possible. A présent, tu dois nous raconter tout ce qui s'est passé.
- Nous sommes arrivés à l'avant-poste peu avant l'attaque..."
Link leur raconta l'attaque, l'existence des bébés sparkans, mais il cacha tout ce qui avait un lien avec les tablettes et l'histoire de Darkan. L'elfe préférait attendre et tout raconter à Zelda. Elle devait savoir. Après son récit, Link se sentit épié par Ariane. Celle-ci savait que le héros avait caché quelque chose, elle savait que ce n'était pas capital pour le conseil mais sa curiosité dépassa le reste et elle commença à sonder l'esprit de Link. Elle découvrit l'existence des tablettes mais s'arrêta là. Elle voulait laisser l'elfe choisir s'il fallait raconter ce que ces tablettes disaient ou non. Une seule chose l'inquiétait mais elle préférait se montrer confiante dans le destin. Beaucoup d'hommes, d'Elfes, Gorons, Zoras et surtout Sheikahs comptaient sur elle. Elle était la flamme de l'espoir. Belak parla :
"Link, va dehors quelques minutes, nous avons à parler de la situation car elle est toujours préoccupante, en particulier pour ce bébé sparkan que personne ne semble avoir retrouvé.
- C'est mieux ainsi.
- Je ne pense pas, car si quelqu'un d'autre le trouve, il risque de s'en servir pour semer le chaos or nous en avons déjà bien assez. A présent, va dehors, nous t'appellerons lorsque nous aurons fini."
L'elfe obéit. Il n'aimait pas beaucoup une telle autorité mais savait que c'était nécessaire. Il n'eut pas à attendre très longtemps avant qu'on le rappelle devant cette assemblée. Belak parla d'une voix claire et forte, montrant que ses paroles allaient être officielles :
"Link, nous te confions ce message à Garet, chef de l'avant-poste. Il demeurera à ce rang jusqu'à ce que nous le décidions ou qu'il y renonce. Il sera maître de tous les résistants se trouvant là-bas mais devra toutefois se soumettre à notre volonté. Qu'il nous informe du moindre de ses ordres donnés. En dehors de nos ordres directs, il pourra agir comme bon lui semble. A présent, va lui porter la bonne nouvelle.
- Mais que comptez-vous faire à propos du bébé sparkan ?
- Nous allons lancer des recherches. Nous pensons qu'il est dans les souterrains grâce au savoir d'Ariane. Que Garet lance des recherches de son côté. Ce sera notre premier ordre.
- Bien, je vais de ce pas porter le message."
Il partit en courant après avoir embrassé Zelda devant tout le monde. Il était heureux d'annoncer une bonne nouvelle. Le moral de tous allait remonter. Les soucis de la guerre ne semblaient à Link qu'un lointain souvenir. Pourtant, il avait encore tant d'épreuves à surmonter... Le conseil se dispersa et Belak resta seul avec Ariane :
"Ariane, es-tu sûre de ce que tu as vu de l'avenir ?
- Certaine, il aura à combattre tous les ennemis du monde, et même ses propres amis.
- Réponds-moi, serai-je un ennemi pour lui si je reste ?
- ...
- Réponds !
- Oui, tu seras un de ses ennemis.
- Oh, Ariane, pourquoi ne lui avons-nous rien dit ?
- Il n'est jamais bon de connaître son avenir. Je n'aurais d'ailleurs rien dû te dire. Fais comme si je ne t'avais rien dit sur ton avenir. Promets-le moi !
- ...
- Link va avoir cette fois plus d'épreuves qu'il n'en a jamais eues. Sa vie d'elfe ne sera qu'épreuves et douleurs. Je me sens coupable mais je ne dois pas le prévenir. Nous ne devons pas le prévenir, Belak.
- Je sais..."

Chapitre 15 : Le portail démoniaque   up

Une semaine s'était écoulée. Ç'avait été une semaine de recherche pour certains, une semaine de voyage pour Link, quelques hommes et un Goron. Ils étaient en route pour le Mont du Péril. Leur mission était de détruire un portail démoniaque qui fournissait des soldats à cette guerre. Le problème était qu'il risquait de faire apparaître un démon trop puissant pour être contrôlé comme les vulgaires armures vivantes. Les Gorons se servaient du portail sans cesse et le faisaient garder par de nombreux soldats. Le seul moyen était d'utiliser un tunnel secret qui menait dans le village goron. Pendant qu'ils cheminaient dans les souterrains, Garath, nouveau chef de la citadelle, prenait de plus en plus de décisions et affrontait les dilemmes mieux que n'importe quel homme, Harpuia s'en rendait compte. Les déesses avaient fait un bon choix. La salle de rassemblement fut vite pleine et le chef de tous les humains se leva, gêné de tant de pouvoirs. Il fit le silence puis parla :
"Messieurs, la situation en ce monde s'aggrave. Tandis que notre peuple voit ses plaies se refermer, de nouvelles s'ouvrent à l'extérieur et des épées se lèvent dans l'obscurité : les morts-vivants ont encore une fois agrandi l'enceinte de leur base. Il semblerait que leur nombre se soit multiplié depuis la dernière fois où nous les avons jugés inoffensifs. Que devons-nous faire ? Attendre qu'ils agissent, envoyer des espions ou envoyer une armée ?"
Deux hommes se levèrent pour demander la parole. Garath désigna l'ordre de parole et, chacun leur tour, ils parlèrent :
"Il faut frapper immédiatement, avant que ces pourritures ne puissent réagir. Envoyez notre dernière armée reçue des Gorons !
- Je ne pense pas que ce soit le mieux, chef, car les morts sont peut-être plus nombreux que nous ne le pensons. Je vous rappelle que nous ne connaissons rien d'eux. Le mieux serait d'envoyer des espions évaluer leurs forces !
- Bien, tous les deux, venez !"
Garath s'isola avec les deux généraux qui avaient présenté leurs idées, leur demanda des précisions puis ils reprirent chacun leur place.
"Ces deux généraux nous proposent chacun une solution : ou nous envoyons un groupe d'espions évaluer leurs forces, ou nous envoyons directement notre armée pour éviter que l'ennemi ne devienne encore plus puissant. Si nous optons pour l'attaque, nous enverrons quatre groupes de fantassins, trois groupes d'arbalétriers et deux groupes de catapultes."
Des votes furent effectués et une majorité se dessina pour l'attaque directe. Alors qu'ils discutaient de la stratégie à adopter, un homme entra dans la salle, poussant les gardes qui essayaient de l'arrêter et les désarmant avec une facilité déconcertante. Cet homme n'avait que des sangles et un pantalon montrant des traces d'usures et de combats. Des gantelets d'or lui donnaient un air noble et les pommeaux d'épées dépassant au-dessus des épaules n'étaient pas une menace tant qu'ils touchaient le fourreau où se trouvait leur lame. L'homme parla avec Garath, ignorant les autres :
"Bonjour, chef des hommes, je suis probablement le meilleur soldat du pays et j'ai entendu dire que tu allais attaquer les morts-vivants... Pourrais-je participer ?
- Mais qu'as-tu à gagner en faisant cela ?
- Un peu d'argent peut-être, je ne suis pas très cher... De plus, j'ai un contrat sur ces créatures. Plus j'apporterai de leurs restes, plus je gagnerai d'argent...
- Un mercenaire... Je crois connaître ton identité maintenant, Reznor, anciennement chevalier, qui a déserté lors de la dernière grande bataille.
- Si je participe à cette bataille et que je sauve quelques-uns de tes soldats, arrêterez-vous de me pourchasser ?
- Oui.
- Alors j'irai et je tuerai vos ennemis tout en sauvant vos soldats."
Il inclina légèrement la tête en signe de salut et partit. Garath se mit à réfléchir puis fit vider la salle malgré l'indignation des généraux qui n'appréciaient guère ce Reznor. Il continua sa réflexion seul, se demandant si cette guerre valait la peine. Il hésita, puis alla organiser les armées. Il ignorait tant de choses et, malgré tout, il avait un pressentiment à propos des prisons souterraines de la citadelle qui existaient bien avant la naissance de Zelda. Au sud-est de tout cela, des résistants débarquaient dans un coin non gardé du village goron. Ils se trouvaient dans une salle pleine de rochers, prêts à servir pour les catapultes. Le Goron alla voir le couloir au fond pendant que Link aidait les trois hommes qui étaient avec lui à sortir du tunnel. Le Goron revint et ils mirent leur plan à exécution. Les Gorons et les armures vivantes virent passer un groupe d'esclaves parmi tant d'autres. Ils ne remarquèrent pas que parmi ces esclaves enchaînés conduits par un seul Goron se trouvait le Héros du Temps disparu avant la guerre. Link chuchota à l'homme derrière lui :
"Dis-moi, ces chaînes, elles sont bien faites, mais es-tu sûr qu'on peut les briser facilement en cas de problème ?
- Certain."
Ils arrivèrent jusque dans la salle du chef sans qu'on fasse attention à eux. Il était courant que le chef interroge les prisonniers. Quand ils entrèrent, le chef se leva et les deux gardes à la porte sortirent chacun une hache. Link brisa ses chaînes et assomma un garde avant que celui-ci réagisse et le résistant goron se chargea du deuxième. Le chef n'eut pas le temps de crier non plus car les trois hommes avaient également rompu leurs chaînes. Ils fermèrent la porte de la salle avec une pierre prévue pour cela, puis attachèrent solidement les Gorons. Ils purent alors enfin pénétrer dans le Cratère du Péril où se trouvait le portail démoniaque. Au moment où ils émergèrent du couloir menant au cratère, ils furent surpris de se retrouver dans un autre couloir qui avait apparemment été aménagé au-dessus de la lave. Très vite, ils se retrouvèrent à des croisements et se rendirent compte qu'ils se trouvaient dans un véritable labyrinthe. Le Goron qui était avec eux ne put cacher sa surprise, les couloirs étant très récents et faits d'un métal résistant à la chaleur, ce qui ne se trouve pas partout en Hyrule. Le groupe prit un chemin, puis un autre. Lorsqu'ils se retrouvèrent dans un couloir sans intersection sur une longue distance, ils surent qu'ils étaient sur le bon chemin. Une seule chose inquiétait Link : pourquoi n'y avait-il ni garde, ni piège ? Le labyrinthe avait dû être initialement prévu pour être rempli de gardes ou de monstres. Leur absence était plus inquiétante que rassurante. Après avoir tourné plusieurs fois, ils se retrouvèrent face à un monstre. C'était un quadrupède avec deux énormes cornes tournées vers l'avant et un oeil unique entre les cornes. L'épiderme de la créature était formé d'écailles rouges et des pointes noires se dressaient sur son dos. Sa gueule était si grande qu'elle aurait presque pu accueillir un homme entier et ses dents assez tranchantes et solides pour couper l'acier. La créature montra ses dents et s'approcha lentement des intrus. Les résistants ne bougeaient pas, de peur de l'énerver mais ce n'était pas une vulgaire bête. Elle attrapa un homme dans sa gueule et le goba. Link arriva sur le côté et porta un coup d'épée qui fut stoppé par une corne du démon. Le Goron passa derrière la créature pour la saisir par la queue mais les pointes de son dos se révélèrent être des tentacules qui percèrent la tête du Goron. Les deux hommes qui couraient face à la créature moururent également ; le monstre n'eut qu'à faire un mouvement de tête au dernier moment pour que les deux attaquants s'empalent sur ses cornes. Link s'était écarté et, pendant que la créature le cherchait des yeux, il avait bandé son arc. Il tira et la créature ne vit que la flèche avant de devenir aveugle. Link l'acheva d'un coup d'épée bien placé, profitant de la cécité du démon. L'elfe laissa les cadavres et continua. Il trouva enfin le portail démoniaque, au milieu du cratère, sur le socle à l'entrée du Temple du Feu. Il y avait également de nombreux cadavres de Gorons, quelques dizaines. Devant le portail se trouvait un démon de trois mètres, enveloppé de feu et une épée de flammes dans une main, un fouet dans l'autre. Il s'écroula, se vidant de son sang par plusieurs plaies probablement causées par les Gorons. Ce qu'ils craignaient était finalement arrivé, mais les Gorons avaient eux-mêmes éliminé le démon, au prix de nombreuses pertes. Le héros s'approcha du portail qui était constitué d'une arche avec un cercle couvert de runes à sa base. Un rubis se trouvait sur chacune des runes. Link allait les détruire avec son épée quand un bruit se fit entendre. Il se retourna pour voir une énorme boule de feu voler devant lui. Pendant qu'il la regardait, le portail s'entoura d'un bouclier. La boule de feu s'éleva puis une forme apparut parmi les flammes. On aurait dit un oiseau de métal, comme Defiler dans le temple des serpents, au milieu de la forêt de Dysis, sinon que cet oiseau-là était en or. Les flammes disparurent et l'oiseau de métal descendit à la hauteur de Link pour parler :
"Vous ne pourrez pas détruire ce portail. Je vous en empêcherai.
- Et à qui ai-je l'honneur ?
- Je suis Phoenix Magnon et je vais te punir de ton intrusion ici par la force de mes flammes !"
Le combat s'engagea. Phoenix Magnon s'envola dans les hauteurs, se cachant derrière le décor, si bien que Link ne savait plus où son ennemi était caché. Après un instant où même la lave ne fit plus aucun bruit, Link eut un pressentiment et plongea sur le côté. Le phénix d'or manqua sa cible de peu. Il avait chargé, entouré de flammes après avoir pris soin de se tenir hors de vue du héros. L'elfe ne laissa pas à son ennemi le temps de revenir à couvert et prit son arc. Il ne lui fallut qu'une fraction de seconde pour saisir une flèche, viser et tirer. Le monstre de métal reçut la flèche mais celle-ci ne fit que ricocher. Phoenix Magnon décida alors d'éviter de prendre des risques et disparut dans une lumière bleue. Il réapparut juste au-dessus de Link et envoya des pointes sortant du bout de ses ailes. L'elfe esquiva une moitié des pointes et para l'autre moitié avec son bouclier. Il donna un coup d'épée vers le phénix qui était à portée de lame mais le monstre disparut de nouveau dans une lumière bleue. Son pouvoir de téléportation était rapide et c'était ce qui faisait sa force. Link décida de prendre son adversaire à son propre jeu. Il esquiva encore une fois le phénix et jeta une noix mojo qui aveugla momentanément la créature. L'oiseau d'or se téléporta en hauteur mais l'elfe avait profité de la cécité de son ennemi pour se cacher. Ayant maintenant recouvré la vue, le gardien du portail chercha dans quel recoin avait pu se cacher cet être insignifiant. Il était occupé à chercher et le héros put le prendre par surprise. Il donna de puissants coups d'épée dans la créature et il ne restait plus beaucoup d'épaisseur d'armure avant d'atteindre un point sensible, Link le savait... L'oiseau de feu se téléporta pour échapper à son adversaire. L'elfe courut se mettre au centre du cratère du Péril et sauta sans s'arrêter. Phoenix Magnon comptait prendre l'elfe par surprise en surgissant une nouvelle fois par derrière mais, ne pouvant s'arrêter, il tenta d'éviter Link qui planta furieusement son épée dans son torse. La vitesse du phénix fit lâcher prise à Link qui tomba. Le héros chercha autour de lui et se retrouva face à son ennemi. Cet ennemi de métal qui tenta d'enlever l'épée incrustée dans sa poitrine. Mais lorsqu'il commença à la retirer, quelque chose sembla le faire souffrir. Il laissa donc l'épée telle qu'elle était et attaqua de nouveau. Il se dédoubla et Link se retrouva alors face à quatre ennemis qui l'encerclaient. Chacun d'eux attaqua à distance mais, l'elfe, remarquant une différence au niveau du visage de l'un d'eux sauta et arracha l'épée du véritable monstre. Les illusions se dissipèrent et la carcasse métallique tomba au sol. Le noble guerrier ayant remporté sa bataille, il se dirigea vers le portail à détruire. Il y eut un mouvement derrière lui et il se retourna. Le phénix s'était relevé et parlait avec difficulté :
"Ce n'est pas possible, j'ai échoué. Malgré tout, je reviendrai encore et encore, je renaîtrai de mes cendres pour te détruire !
- C'est bon Phoenix. Je m'en occupe."
Link, surpris par la voix qui venait de derrière lui, sauta en faisant demi-tour pour voir qui venait de parler. Une tête était dans l'arche du portail, au-dessus des runes. C'était une tête apparemment formée d'ombre avec deux yeux rouges et un casque ne protégeant que le dessus de la tête. Sur ce casque se trouvaient deux cornes au bout plat, se joignant presque.
"Bonjour, Link, héros de la légende. Je ne fais pas partie de ce monde mais malgré tout, j'ai entendu parler de toi. Les Gorons étaient censés accomplir mon plan en échange de soldats mais il semblerait qu'ils m'aient abandonné, à moins que tu ne les aies tués...
- Qui êtes-vous ?
- Je suis celui qui contrôlera ce monde. Ensuite, je partirai en détruire un autre, puis, pour finir, je reviendrai ici pour vous voir souffrir de tous les maux possibles et imaginables.
- Je vous arrêterai ! Je vais dès maintenant détruire ce portail démoniaque !
- Ne fais pas ça ! Je peux te donner plus de pouvoir que tu n'en as jamais eu. Pour cela, il te suffit de m'aider un peu...
- Inutile d'essayer de me corrompre !"
L'elfe brisa les rubis qui maintenaient le portail alimenté en magie et disparut grâce aux cristaux de téléportation. Une fois à la base, il fut remercié par Garet puis alla se coucher, fatigué par les combats. Il avait encore laissé mourir des résistants. Il décida de toujours agir seul dans la mesure du possible. Il eut alors un frisson et, son esprit voyageant dans les sombres recoins de l'inconscience tomba sur les souvenirs qu'il avait du monde d'Hyrule dans lequel il voyageait, avec les morts-vivants au nord-ouest. Il fut attiré par ces morts-vivants, et alors, un rire dément résonna dans sa tête. Ce rire que le démon poussait dans sa forteresse était un mauvais présage ; un présage plus terrible que tout ce que le monde pouvait connaître. Link sombra dans des rêves mais le démon riait réellement. Il admirait la forteresse qu'il avait bâtie et ordonnait :
"Ouvrez ces portes !"
Les portes d'un imposant bâtiment s'ouvrirent. Le silence se fit puis un cri s'éleva de l'intérieur. Le démon sourit et regarda encore sa forteresse. Les humains allaient se briser dessus comme l'eau sur les rochers. La suite serait alors un jeu d'enfant...

Chapitre 16 : L'attaque de la citadelle   up

Le calme régnait chez les résistants. La base était tranquille et tout le monde dormait hormis les sentinelles... et un elfe. C'était un elfe aux jambes d'or et au visage à moitié recouvert d'un casque d'or. Un elfe qui désirait la vengeance contre le destin. La colère était en lui depuis longtemps et à présent, il allait utiliser toute son influence pour continuer sa tâche. L'aube allait pointer son nez sur la plaine d'Hyrule et la topaze magique qui leur servait de soleil se rallumait peu à peu. Tandis que les résistants sortaient de leur torpeur, une armée sortait de la citadelle des hommes, une armée d'armures vivantes commandées par des hommes. Il y avait également des catapultes et l'un des hommes se tenait à l'écart. C'était un mercenaire qui combattait pour l'argent et l'honneur, pas pour la vie des autres. Il était le seul des hommes de cette armée à ne pas avoir peur et était décidé à en faire le plus possible. La forteresse des morts-vivants fut rapidement en vue, plus inquiétante que jamais. L'armée était alignée face à ce symbole de désespoir qui semblait plus terrifiant que tous les cauchemars jamais imaginés. Tous les soldats se mirent en rang et les catapultes furent chargées. Le capitaine leva son épée, prêt à ordonner l'envoi des boulets mais, soudain, ce qui était prévisible mais que personne n'avait imaginé se produisit : les morts-vivants étaient prêts et attaquaient. Ce n'étaient que des archers squelettes mais de nombreux soldats tombaient. Les catapultes tirèrent et pulvérisèrent des morceaux de murailles et les archers qui se trouvaient dessus. Les armures chargèrent sous l'ordre des hommes qui les commandaient tandis que l'hécatombe ne faisait que commencer. Un archer squelette plus grand que les autres apparut au milieu des murailles. Il mesurait au moins trois mètres et un saphir d'une forme ressemblant à un dragon était fixé sur son front. La poignée de son arc évoquait elle aussi un dragon, mais en or cette fois. Cet archer géant banda son arc et tira une flèche qui, à elle seule, réduisit une catapulte en morceaux. La surprise était de taille et les neuf capitaines restèrent pétrifiés quelques secondes avant de reprendre leurs esprits. Ils regardèrent là où s'était trouvé Reznor une seconde plus tôt mais celui-ci n'était plus là. Il courait vers la forteresse, esquivant les flèches qui sifflaient à ses oreilles. Une fois au pied de la muraille, il effectua un saut d'une dizaine de mètres qui lui suffit pour atterrir sur les créneaux. Il dégaina ses épées et bloqua les flèches qu'il n'évitait pas. Il courait à une vitesse impressionnante et donnait des coups d'épée précis sans ralentir, voyant son objectif proche. L'archer squelette géant avait détruit une autre catapulte puis avait remis deux flèches sur son arc, puis les avait enflammées. Il tira ses flèches qui explosèrent au sol ; l'une détruisit trois catapultes et les armures qui les contrôlaient, l'autre pulvérisa de nombreux attaquants. Il ne restait plus qu'une catapulte mais Reznor arrivait à la hauteur du squelette géant. Il donna un coup d'épée à droite puis à gauche puis lança ses deux épées avant que le squelette ne réagisse. Celles-ci se plantèrent dans le saphir qui ornait le crâne de l'archer. Le saphir explosa en une myriade de petits morceaux et le guerrier s'effondra. Le mercenaire récupéra ses épées et resta interdit devant l'arc qu'il reconnaissait : c'était le légendaire arc de Davion, le chevalier le plus puissant de tous les temps, celui qui avait donné sa puissance aux sept premiers sages d'Hyrule sous l'ordre des déesses. Il prit l'arc et le carquois qui allait avec, puis courut, évitant ainsi la griffe du démon qui avait surgi dans le dos de cet homme exceptionnel qui venait d'acquérir une si grande puissance.
"Tu ne t'en sortiras pas, Reznor ! Je récupérerai cette puissance, aussi vrai que je me nomme Dreadsoul ! Goules ! A vous de jouer !"
Reznor dévisagea le démon. Il était légèrement plus grand qu'un homme, le teint blafard, le tour des yeux noir, des cornes noires partaient du front et allaient vers l'arrière de la tête. Il était large d'épaules et des ailes restaient immobiles dans son dos, repliées derrière lui. Tout son corps hormis la tête était recouvert d'une armure de deux couleurs : noire et rouge sang. Reznor était proche du bord de la muraille quand les goules surgirent de partout. Elles sautaient par-dessus les remparts pour atterrir sur les attaquants. Les goules étaient en fait des cadavres modifiés : elles avaient des griffes de la taille d'une épée courte au bout de chaque doigt, des dents aussi longues et aiguisées que des poignards ainsi que des muscles plus puissants que ceux d'un homme vivant. Elles se tenaient à quatre pattes, les mains posées à plat par terre et les jambes pliées à l'arrêt. L'une des goules, immense, qui, une fois redressée, devait atteindre cinq mètres de haut, en sautant par-dessus la muraille, heurta le mercenaire de plein fouet qui se protégea avec ses épées ; il tomba avec la goule jusque sur le sol de la plaine d'Hyrule mais sans aucun dommage. Ainsi débuta une course poursuite à travers le champ de bataille, Reznor esquivant les coups de la goule et celle-ci pulvérisant tout ce qui se trouvait sur son chemin, amis comme ennemis. Pendant cette étonnante déambulation, la dernière catapulte tira au milieu des remparts, sur le démon. Dreadsoul mit ses mains devant lui et attrapa le boulet pourtant deux fois plus grand et dix fois plus lourd que lui. Il effectua un tour sur lui-même et lâcha la boule qui atterrit sur la catapulte. Il y eut ainsi un simple retour à l'envoyeur. De nombreux morceaux de catapulte volèrent à travers la bataille et l'un d'eux sauva Reznor en atterrissant sur la goule qui le poursuivait. Celle-ci n'abandonna pas et continua ; ce fut pour elle une erreur. Elle reçut un coup d'épée que le mercenaire avait donné au hasard derrière lui. L'épée fit une blessure large qui partait du coin de la joue droite pour finir au-dessus de l'oeil gauche, crevant le droit. Une cicatrice resterait pour toujours à cet endroit. La goule hurla de rage plus que de douleur mais préféra abandonner la poursuite, la jugeant trop risquée. Les autres goules étaient en train de ramener les neuf hommes qui avaient commandé une armée à ce moment décimée. Ils étaient encore vivants mais étaient menés à l'intérieur de la forteresse de leurs ennemis, traînés par des créatures dont ils avaient si peur qu'ils n'osaient pas les regarder. Ces créatures empestaient la mort autant qu'elles l'évoquaient par leur apparence et c'en était trop pour ces hommes qui perdirent connaissance au bout de quelques minutes. Reznor était donc le seul à s'en être sorti. Il tenait à la main un arc qu'il n'avait jamais cru pouvoir voir et qu'il comptait vendre au plus offrant mais quelque chose le retenait au fond de lui. Il connaissait bien évidemment la légende des neuf objets sacrés de Davion mais ne savait pas s'il devait tenter de donner un coup de pouce au destin et à la prophétie. Tout le monde la considérait comme une pure invention mais il était tentant de voir ce qui se passerait si elle était réelle. Il suivit donc son intuition et se dirigea vers la forêt de Dysis, où un temple contenant autrefois un bébé sparkan attendait maintenant cet arc exceptionnel. Pendant ce temps, à la base des résistants, Garet avait fait lever tout le monde et les avait convaincus par un discours habile qu'il fallait attaquer la citadelle tant qu'elle était affaiblie. Il balaya toutes les oppositions avec une facilité déconcertante et même Link ne savait pas comment arrêter cette folie. Le Héros du Temps voulait à tout prix éviter les morts mais ce n'était pas possible cette fois. Il refusa de partir attaquer ceux qui n'avaient rien fait de mal depuis le couronnement de Garath. Garet avait ignoré son propre frère pour partir à la guerre. Après le départ de l'armée réduite en nombre, Link alla parler avec Belak à la base, au plus profond des cavernes :
"Bonjour Link, que se passe-t-il ?
- Garet a décidé d'attaquer la citadelle des hommes.
- Mais ce n'est qu'une pure folie !
- Je sais mais il a réussi à convaincre tout le monde...
- Va le rejoindre, il faut que tu l'aides. J'ai un très mauvais pressentiment, Link..."
Link partit en courant, sans se retourner. Il savait qu'il aurait dû suivre Garet dès le départ de l'armée mais Belak devait être mis au courant. L'elfe avait peur d'arriver trop tard. Pendant ce temps, Ariane sortait de l'ombre près de Belak :
"Ariane, cela doit-il se passer ainsi ? Pourquoi ne pas le laisser seul ?
- Link doit y aller pour protéger la résistance et le monde entier par la suite.
- Bien, mais il faut absolument que je me prépare...
- Que vas-tu faire ?
- Tu le verras, par tes visions ou avec le temps.
- Ne change pas le futur s'il te plaît.
- Vais-je le tuer, Ariane ?
- Oui, car c'est un changement que j'ai provoqué, alors que je n'aurai pas dû...
- Il ne faut pas que cela arrive. Je me tuerai avant. Le futur sera de nouveau modifié.
- ..."
La bataille faisait rage du côté de la citadelle. Les résistants avaient fait une brèche en si peu de temps que la garde fut prise par surprise. Ce fut une tuerie. Link arriva en enjambant des cadavres, marchant sur des membres palpitants et dans des mares de sang. Personne n'essayait de l'arrêter car personne ne se trouvait sur son passage hormis les soldats grièvement blessés qui ne cherchaient plus qu'à sauver leur peau. L'un d'eux dans un acte de désespoir, demanda de l'eau à Link. Ce soldat fut heureux de constater que l'elfe qui se tenait devant lui avait un coeur généreux et que, grâce à cet elfe, il verrait le prochain lever de soleil, puis, qui sait, le prochain hiver. Le Héros du Temps s'avança encore, les scènes d'horreur se faisant de moins en moins nombreuses sur son chemin. Après quelques dizaines de mètres, il vit une immense porte ouverte, une trace de sang en forme de main sur un des battants. Il entra dans l'enceinte de la ville haute comme ils l'appelaient malgré le peu de différence d'altitude entre les deux parties de la ville. La rue empestait la mort mais l'elfe continuait, imperturbable. Après quelques minutes de marche, il s'arrêta. Quelque chose était tout proche, quelque chose qui n'était pas humain. Soudain, Link les vit. C'étaient deux insectes, un bleu et un rouge, qui volaient au-dessus de lui. Des insectes de deux mètres de haut sur leurs pattes arrière. Le héros savait qu'il allait se passer quelque chose et qu'il fallait qu'il empêchât cela. Il suivit l'insecte rouge à gauche tandis que le bleu allait à droite. Brusquement, se sentant suivi, l'insecte se retourna et se posa. Ses deux pattes arrière ressemblaient à de vraies jambes alors que ses quatre autres bras étaient serrés au niveau de ses épaules. Ses pattes avant se terminaient par des pinces jaunes et sa tête était surmontée d'une corne au milieu du front. Ses yeux bleus contrastaient avec son corps rouge et la forme du contour des yeux lui donnait un air inquiétant. Il parla d'une voix métallique qui provoqua chez Link un léger frisson :
"Qui es-tu ?
- Un elfe qui tient à éviter une catastrophe, et toi ?
- Ton nom, quel est-il ?
- Link, Héros du Temps.
- Link, Héros du Temps, je suis Unithorn Anchus, et je compte provoquer la catastrophe que tu tiens à empêcher...
- Dans ce cas, nous allons devoir nous combattre.
- Il semblerait que ce soit le cas. Alors bats-toi honorablement, Link, Héros du Temps !"
Le combat s'engagea donc et les guerriers s'attaquèrent. Link courut vers son ennemi, tout en analysant les mouvements de l'insecte. Celui-ci vola à deux mètres du sol et ses pinces se détachèrent de ses bras, reliés uniquement par une sorte de faisceau électrique. Les pinces se tournèrent toutes vers l'elfe et lui envoyèrent des petites boules de feu. Le héros para les attaques de son adversaire avec son bouclier mais les pinces se trouvaient à une telle distance du corps qu'elles venaient de plusieurs côtés. Eviter d'être blessé devenait de plus en plus difficile au fur et à mesure qu'il était proche de son ennemi et l'insecte ne semblait pas se fatiguer par ses attaques incessantes. Brusquement, l'elfe sauta sur le côté, prenant appui sur le rebord d'une fenêtre, puis sauta une deuxième fois, cette fois assez haut pour donner un coup d'épée dans l'insecte qui tomba alors au sol. Les pinces étaient revenues à ses bras et il était maintenant sur ses jambes, au sol. Le héros n'avait à déplorer aucun dégât et son ennemi semblait s'en être aperçu. Il entra alors dans une rage meurtrière et, volant à quelques centimètres du sol, il fonça sur Link. Celui-ci n'eut que le temps de placer son bouclier devant lui, évitant ainsi de se faire perforer par la corne, plus longue qu'un poignard. Il fut poussé sur une dizaine de mètres avant de réussir à tomber sur le côté. L'insecte rentra dans le mur qui était derrière et poussa un juron après s'être relevé. Il se retourna juste à temps pour voir une lame foncer vers lui. Il n'eut pas le temps de bouger, l'épée de lumière perfora un oeil, passa à côté du cerveau, puis ressortit par l'autre oeil. Link remarqua alors des épines sur le dos de la créature. Le monstre donna un coup sur le côté à Link qui le reçut dans le ventre. L'elfe fut éjecté, lâchant son bouclier et l'épée, après l'avoir retirée de la tête de Unithorn Anchus. Il eut alors le souffle coupé par le coup qu'il avait reçu. Il était en train de récupérer quand il vit le monstre foncer de nouveau sur lui alors qu'il n'avait ni épée, ni bouclier. Il plongea sur le côté, puis saisit son arc. Il tira vers l'insecte qui se retourna, se dirigeant au bruit. La dernière chose que Unithorn Anchus perçut fut le sifflement d'une flèche. La flèche passa par l'orbite vide droite du monstre et se planta dans le cerveau. La masse rouge tomba au sol après être restée quelques longues secondes immobile. Un cri s'éleva alors dans l'air :
"Frèèèèèère !"
Link comptait suivre le chemin de la créature bleue mais il s'aperçut que son combat l'avait mené à l'entrée de la tour centrale de la citadelle. Ce n'était pas celle qu'il avait employée avec Harpuia et les autres lors de sa première visite, c'était une autre prévue pour les gens qui n'ont pas de pouvoirs spéciaux, mais probablement gardée par de nombreux soldats. Il risqua pourtant un oeil par l'immense porte entrouverte. En voyant la scène à l'intérieur, il entra. Il y avait Garet par terre, allongé sur le ventre, la tête tournée sur le côté, ne montrant que sa moitié du visage qui n'était pas cachée par le casque. Un peu plus loin, près d'une autre porte se trouvaient trois personnes. Les trois gardiens de la citadelle. Fairy parla la première :
"Tu as été long, Link. J'ai bien cru que nous allions devoir tuer ce qui reste de résistants pour passer le temps.
- Ce sont des êtres vivants et pas des passe-temps.
- Tu es trop sentimental. Cela te perdra un jour. Maintenant, combattons, j'attends ce moment depuis longtemps."
Harpuia l'interrompit d'un geste, puis parla à son tour :
"Vas-tu sauver cet elfe, Link ? Tant qu'il vivra, il voudra détruire la citadelle et les résistants vont mourir...
- Je vais sauver cet elfe et j'empêcherai la mort des résistants.
- Vraiment ? Tu es bien optimiste. Penses-tu réellement pouvoir le faire ?
- ...
- Pendant que tu es là, à hésiter sur ce que tu dois faire, le frère de Unithorn Anchus vole sur une énorme caisse, que nous avons enchantée, contenant un baril de poudre géant. L'explosion sera assez puissante pour faire exploser la base de la résistance, si profondes soient ses cavernes.
- Pourquoi me le dis-tu ?
- Je te mets au défi, rien de plus. Pourras-tu stopper ce transport explosif ?"
Link ne répondit pas. Il posa dans la main de Garet, qui se réveillait, le cristal de téléportation qu'il avait emporté. Garet disparut vite dans un éclair de lumière et Link courut vers l'extérieur. Les gardiens ne l'arrêtèrent pas et lorsque Link vit l'énorme objet qui s'élevait lentement du sol, il crut qu'il était trop tard. Il atteignit ce qu'il voulait arrêter, alors que celui-ci était à deux mètres du sol. Il sauta et s'accrocha à une petite aspérité. Après avoir fait une brèche dans la "boîte", il entra et découvrit l'intérieur. Harpuia parla alors à Link sans que celui-ci puisse l'entendre :
"Détruire la résistance n'est pas mon but mais tant que les résistants voudront faire du mal aux hommes de la citadelle, je devrai les arrêter... Je suis désolé, Link..."
Il n'y avait qu'un immense baril de poudre à l'intérieur de l'espèce de caisse volante, de dix mètres de diamètre. Il y avait un chemin tout le long de l'intérieur du véhicule qui menait à l'endroit où la mèche rentrait jusqu'à atteindre la poudre. Il s'avança vers le chemin mais une créature bleue tomba du plafond et lui bloqua le passage. Elle avait une silhouette semblable à Unithorn Anchus sauf que ses quatre bras étaient encore plus petits et serrés, comme s'ils ne servaient jamais et s'étaient atrophiés et, au lieu d'avoir une corne sur son front, elle avait deux énormes mandibules de plus d'un mètre de long, partant de ce qui aurait pu être les joues. Il parlait d'une voix stridente, ressemblant à un sifflement agressif :
"Toi, je te reconnais. Tu as tué mon frère !
- A qui ai-je l'honneur ?
- Je suis Kuwagust Anchus, frère de Unithorn Anchus. Je vais te tuer, mais avant, j'ai quelque chose à faire."
De sa mandibule droite, il frappa le sol, produisant des étincelles sur une mèche qui s'alluma. La mèche faisait plusieurs fois le tour de la salle pour finir au baril de poudre. Kuwagust apprit à Link que s'il osait éteindre la mèche, elle serait rallumée automatiquement par la magie qui enveloppait leur moyen de transport. Le combat s'engagea alors. La créature se trouvait à cinq mètres du héros mais elle se mit à faire tourner sa tête. Elle faisait des tours complets les uns après les autres sans problèmes, comme s'il n'avait pas de colonne vertébrale. Il tournait sa tête si vite, les mandibules écartées, qu'un courant d'air aspirait Link vers son ennemi. L'elfe eut alors le bon réflexe et se jeta à plat ventre, plantant son épée dans le sol. L'épée se planta comme dans du beurre et Link s'accrocha comme il put. Il tenait bon mais l'épée tranchait le sol de l'endroit où ils se trouvaient. Il se retrouvait de plus en plus près de l'insecte bleu. Celui-ci finit par se fatiguer et s'arrêta. Ses ailes remuèrent légèrement et il fonça sur l'elfe à une vitesse impressionnante. Le héros eut le temps de reprendre son épée et de plonger sur le côté. Il se releva et courut sur le chemin afin d'aller arrêter la combustion de la mèche, d'une manière ou d'une autre. Le monstre bleu revint cependant à la charge, suivant le chemin de Link en rase-mottes. Il finit par arriver à Link mais le héros sauta par-dessus le monstre qui perça le mur qui se trouvait derrière. Link regarda où en était la mèche pour voir avec horreur qu'elle se consumait à une vitesse alarmante. Il ne se donnait plus qu'une minute pour tout arrêter. Le monstre revint en passant à travers une autre partie du mur et Link l'évita de justesse une fois de plus. Il allait décocher une flèche quand il y eut une secousse. La bombe volante venait d'atterrir au-dessus de la base de la résistance. L'elfe eut alors une idée : il enchanta sa flèche avec le pouvoir de la glace et tira à l'endroit où la mèche arrivait dans le baril de poudre, l'éteignant d'un coup. La bombe n'explosa pas et la mèche ne put se rallumer à cause de la glace. Kuwagust Anchus fit de nouveau tournoyer ses mandibules, aspirant l'elfe petit à petit. Celui-ci tira de nouveau une flèche de glace, mais sur la tête du monstre qui ne put continuer. Avant que l'insecte ne réagisse, il se retrouva avec une épée enfoncée dans le corps. Il eut le temps de crier avant de mourir :
"Frère ! J'ai échoué ! Je ne suis pas parvenu à te... ven... ger..."
Le monstre expira pour de bon et s'écroula. L'elfe retourna alors à l'avant-poste des résistants afin de se reposer et de prendre des nouvelles de son frère...

Chapitre 17 : A la recherche de Garet   up

Link arriva à l'avant-poste sans encombre. Il y trouva Zelda, occupée à donner des ordres pour soigner les blessés ramenés de la citadelle. Il l'embrassa et Zelda lui apprit que Garet se trouvait dans un bâtiment à l'écart des autres blessés en raison de son rang. Ils s'y rendirent tous les deux pour trouver une salle vide de tout être vivant, un parchemin posé sur une table. Link le prit et lut à haute voix :
"Link, mon cher frère, et Zelda, noble princesse, je suis responsable de ce désastre. Je n'étais qu'un héros destiné à vous aider et j'ai choisi de devenir chef et donc responsable d'un groupe d'individus. J'ai provoqué un échec. La seule raison de cet échec est que je n'ai pas assez de pouvoir. J'ai besoin de plus de force. Je veux être l'elfe le plus puissant qui ait jamais existé, je vaincrai nos ennemis et je serai alors un VRAI héros. J'instaurerai la paix dans le monde après avoir fait abdiquer chaque peuple. J'ai donc emporté les bébés sparkans. Ils me serviront à prendre possession du pouvoir que je recherche. J'espère que vous me pardonnerez mon échec. Adieu..."
Le couple se regarda et Link posa la question qui lui brûlait les lèvres :
"Garet parle des deux bébés sparkans. Avez-vous donc trouvé le deuxième ?
- Oui.
- Où ?
- Sous la base, au plus profond des cavernes, il était dans une boîte dans laquelle il semblait en sommeil.
- Maintenant, Garet a accumulé de la puissance grâce à eux, et j'ai peur de ce qu'il pourrait faire.
- Moi aussi. Bien sûr, je désire la paix avant tout, mais pas de cette manière. Nous devons le retrouver, Link, il le faut à tout prix.
- Bien, allons voir les autres, ils nous donneront des informations, avec de la chance."
Ils demandèrent vainement des renseignements à de nombreuses personnes puis, alors que le découragement les gagnait, ils furent interpellés par un jeune elfe blond d'une dizaine d'années qui leur donna un message. Link lut à nouveau :
"Garet a disparu. Nous pensons qu'il est parti pour intercepter le convoi à destination de la citadelle. Il est parti juste après avoir appris son existence. Le convoi est dans le désert et passera par un passage secret menant du désert à la plaine sans passer par la Forteresse Gerudo."
Link partit, sans desserrer les dents, vers la sortie. Aucun des mots de Zelda ne put le faire ralentir et celle-ci renonça à le faire accompagner. Le Héros du Temps allait de nouveau combattre seul. Il traversa les souterrains et sortit dans la plaine d'Hyrule. Lorsque sa tête dépassa, la première chose qu'il vit fut deux jambes face à lui. Il leva les yeux pour découvrir un homme aux cheveux gris mais sans ride. Son âge était très incertain et la seule chose qui donnait quelques indications sur sa personnalité était son armure : elle était faite d'os et des crânes de créatures non identifiées étaient fixés sur les épaules. L'homme avait le teint pâle, il tenait une baguette dans une main, un poignard dans l'autre. L'homme ne prit pas la peine de parler, il se jeta en avant, le poignard devant lui. Link parvint à bloquer le bras de son agresseur avant de sortir du trou. Il parla à cet homme qui voulait l'assassiner :
"Laisse-moi passer, misérable nécromancien novice. Je te détruirai sans problème.
- Novice ? Décidément, Héros du Temps, tu juges mal tes adversaires. J'ai un siècle de pratique et ce n'est pas toi qui m'arrêteras !"
Le nécromancien se dégagea et lorsque Link voulut lui sauter dessus, un squelette sortit du sol pour s'interposer. Le squelette ne resta debout qu'une fraction de seconde avant d'être brisé par Link. L'elfe fut contraint de devoir en détruire d'autres qui sortaient du sol à une vitesse impressionnante. Mais le nombre de cadavres dans la terre de la plaine d'Hyrule n'étant pas infini, le nécromancien se trouva en manque de soldat pendant un instant. Le répit pour Link fut cependant de courte durée car une silhouette vaguement humaine sortit du sol. Elle était faite de terre et le héros devina la nature de cet être. Il s'agissait d'un golem de terre : un être invoqué uniquement pour servir d'esclave à son invocateur, comme les squelettes. La différence est qu'un golem requiert moins de matériau mais plus de puissance d'esprit. Le golem approcha à pas lents et donna un coup de poing que Link bloqua avec son bouclier. Le choc fut violent et le bras de l'elfe se mit à trembler légèrement. La créature frappa à nouveau mais l'elfe sauta, prenant appui sur la tête de l'assaillant, et passa par-dessus l'invocation pour foncer sur le nécromancien. Il courait aussi vite qu'il pouvait mais l'air entre eux semblait se brouiller. Puis, brusquement, il y eut une étincelle et une silhouette sembla s'enflammer. L'homme venait d'invoquer un golem de feu en faisant tourner l'air si vite qu'il s'était chauffé. Le golem de feu se mouvait très vite et il semblait empreint d'une puissance incroyable. L'elfe n'eut que le temps de se jeter sur le côté pour éviter de se faire tuer. Sans même se relever, il jeta son épée en arrière. Le nécromancien était si concentré à maintenir son golem qu'il ne vit pas l'épée. Celle-ci se planta dans la poitrine, sectionnant une des artères principales. Le golem s'éteignit mais le sang ne coulait pas de la plaie du vieil homme. Il n'en avait pas. Cependant, l'épée de lumière rongeait ses entrailles. Il s'écroula après quelques secondes de résistance contre cette magie lumineuse. Une fois le nécromancien mort, Link récupéra son épée puis repartit vers l'ouest. Il vit bientôt la caravane émerger d'un tunnel. Les créatures qui tiraient les chariots ressemblaient beaucoup à King Dodongo que l'elfe avait vaincu dans la caverne Dodongo chez les Gorons, mais elles étaient plus rapides. Les chariots ressemblaient plus à d'énormes caisses rectangulaires montées sur roues que ce que Link connaissait des caravanes. Le convoi allait à une vitesse folle. L'elfe tira une flèche qui tua la créature qui tenait les rênes des deux dodongos ; il courut ensuite dans le même sens et s'accrocha grâce à son grappin. Il avait réussi à grimper sur le dernier chariot. Une fois en haut, il entreprit d'avancer vers l'avant pour chercher Garet. Il regarda dans le conteneur sur lequel il se trouvait grâce à une ouverture dans le plafond. Il n'y avait à l'intérieur que des tas d'armes et de victuailles. L'elfe avança vers le conteneur suivant mais dut marcher plié en deux pour éviter que le vent ne l'envoie au sol. Après quelques mètres, il descendit entre les deux conteneurs. Le vent se faisait moins sentir. Link remarqua alors que les bêtes, privées de maître, faisaient le tour du Ranch Lon Lon. Une porte du conteneur d'en face s'ouvrit et une dizaine d'armures vivantes s'animèrent pour détruire l'intrus. La première eut le casque détruit par l'épée de lumière. La deuxième trébucha sur une jambe de l'elfe et tomba du convoi. Deux autres la suivirent, emportées par leur élan en essayant de tuer l'intrus. Il n'en restait plus que six et Link avait réussi à se glisser à l'intérieur du conteneur. La plus proche s'avança, bouclier levé, elle eut un bras séparé du reste du corps et la masse d'arme tomba par terre. Les cinq autres approchaient mais elle n'eurent pas le temps de réagir lorsque l'elfe se jeta sur elles, bouclier en avant, les poussant vers l'extérieur. La seule armure vivante qui restait n'avait plus qu'un bras et ne tint pas longtemps face au héros. Link alla à l'autre bout du conteneur, ouvrit la porte, puis monta sur un autre. Après avoir parcouru plusieurs dizaines de mètres ainsi, il vit une silhouette face à lui, avec deux boules ressemblant à des fées à côté d'elle. Garet se mit à sourire.
"Alors, Link. Tu m'as donc retrouvé. Je n'en doutais pas.
- Garet, reviens à la base ! Nous ne voulons pas qu'il t'arrive quelque chose de fâcheux.
- Ne t'en fais pas pour moi, Link. Je suis très puissant, désormais. A présent, au revoir".
Garet sauta du convoi, effectua un double saut périlleux, et retomba comme une fleur, sur ses jambes métalliques. Link en était médusé. Il vit son frère courir vers l'endroit où l'on apercevait encore ce qui transportait un baril géant plein de poudre prêt à exploser. La chose semblait presque intacte malgré la chute. L'elfe se retourna pour voir un deuxième convoi se coller au premier, sur le côté. Celui qui croisait le convoi aurait pu voir les deux silhouettes, une sur chaque tête de convoi. Il y avait un elfe, et, de l'autre côté, une sorte de panthère métallique à la posture presque humaine, se tenant sur ses pattes arrière, les pattes avant croisées sur sa poitrine. Les jambes, le corps, ainsi que la moitié supérieure de la tête étaient noirs. La mâchoire inférieure et les bras étaient de couleur argentée. Du rouge était visible au niveau des articulations et des yeux, lui donnant un air inquiétant. La créature parla d'une voix qui donnait l'impression d'une violente bourrasque de vent :
"Bien le bonjour, Héros du Temps ! Hélas, tu n'es pas autorisé à monter sur ce convoi. Je me vois donc dans l'obligation de te tuer.
- Et si nous remettions cette exécution à plus tard ?
- C'est impossible. J'ai pour obligation de te tuer. C'est mon objectif prioritaire.
- Et à qui ai-je l'honneur ?
- Mon nom est Panther Fauclaws !
- Alors, maintenant, en garde !"
La créature ne broncha pas. Elle resta statique pendant encore une dizaine de secondes avant d'esquiver une flèche du héros. Elle ne fit alors qu'un pas de côté, quelque chose clochait, Link le savait. C'est à ce moment que Panther Fauclaws décida d'attaquer. Il concentra deux boules d'énergie électrique dans ses mains. Il les envoya vers l'elfe qui plongea sur le côté. La panthère enchaîna : elle sauta, lança en l'air deux boules de feu vert et fonça, les griffes en avant, vers l'elfe. Link dut de nouveau plonger, et frôla son ennemi au passage, lui causant une égratignure au bras. La créature transperça le toit du conteneur, se retrouvant à l'intérieur. L'elfe n'eut pas le temps de réagir car son ennemie sortit sous lui. Un autre plongeon lui évita une douloureuse blessure à l'entrejambe. L'elfe analysa la situation avant que son ennemi ne retombe. La créature semblait manipuler la magie pure en créant des boules de feu vert, mais il y avait plus important : elle manipulait l'électricité. L'électricité allait être son point faible. L'elfe se détendit et tourna délibérément le dos à son adversaire. Fauclaws sauta sur l'occasion : il chargea de l'électricité entre ses griffes et sauta sur l'elfe. Il eut alors une énorme surprise car cet elfe effectua une roulade qui lui permit de demeurer indemne puis il frappa : une flèche enveloppée de glace frappa la créature à la poitrine. Tout le corps fut gelé et l'énergie contenue au bout de ses bras s'amplifia en se nourrissant de son créateur. Après quelques secondes, elle fut incontrôlable et électrocuta Fauclaws. La glace se brisa et l'animal fut à quatre pattes quelques secondes avant de se faire planter une épée dans le crâne. Link y trouva une émeraude enchantée qui avait donné la vie à cet amas de métal. Il ne fallut pas longtemps au héros pour rompre les cordes qui maintenaient le convoi attaché aux créatures qui le tiraient. Les conteneurs s'effondrèrent sous l'effet de la vitesse et l'elfe courut vers l'endroit où il avait vu disparaître Garet.

Chapitre 18 : La traque   up

La fouille du site du crash fut rapide, et les traces qu'il trouva furent aisées à décrypter : Garet se dirigeait vers le fleuve Zora. Link se sentait las de cette course-poursuite contre son frère. Il continua son chemin sur les traces de pas laissées par les jambes de métal de Garet. Après quelques minutes, il entendit quelqu'un appeler à l'aide, d'une voix faible, comme si la personne s'était cassé la voix. Il finit par localiser la provenance des appels : c'était un jeune homme qui était bloqué entre deux rochers qui avaient apparemment été lancés. L'homme portait des marques laissées par un fer rouge sur le visage et une trace bleue sur le cou faisait penser à un étranglement. L'homme parla :
"Pitié mon seigneur, ne faites pas comme l'autre !
- L'autre ? Qui était-ce ?
- Il était comme vous, sauf qu'une moitié de son visage était masquée. Ses jambes étaient en or et deux fées sans ailes l'accompagnaient.
- Garet...
- Vous le connaissez ?
- C'est mon frère. Par où est-il parti ?
- Il allait vers la source du fleuve, vers le domaine Zora.
- ...
- Pouvez-vous m'aider maintenant ?"
Link débloqua les rochers et appela Epona. Après avoir fait jurer à l'homme qu'il la laisserait en liberté, il l'aida à se mettre en selle. La jument emmena ainsi le blessé. Celui-ci arriva cinq minutes plus tard devant les murs de la citadelle. Il tomba par terre, laissant la jument s'enfuir. Il remercia les déesses de lui avoir offert un sauveur. Le sauveur en question avançait toujours, sur ses gardes. Il savait que les Zoras avaient probablement laissé des sentinelles. Après avoir soigneusement évité les passages à découvert, il se retrouva devant la cascade qui marquait l'entrée du domaine. Il joua rapidement la berceuse de Zelda pour entrer. Il se doutait que son entrée ne passerait pas inaperçue, mais il espérait que le roi Zora se souviendrait de lui comme d'une personne d'honneur. Après avoir attendu dans le bruit incessant de l'eau tombant du haut de la falaise, il rejoua la berceuse de Zelda, mais, encore une fois, rien ne se passa. L'elfe n'y comprenait rien. Cela aurait dû marcher. Après avoir réfléchi quelques minutes, il comprit : voulant éviter la présence d'humains, les Zoras avaient changé le sortilège protégeant l'accès à leur domaine. Le héros dut réfléchir et essaya le seul chant qu'il connaissait et qui avait un rapport avec les Zoras. Il joua donc la sérénade de l'eau, piochant les notes dans ses souvenirs, tandis qu'elles venaient et repartaient dans ses pensées, comme les vagues de la mer. Le grondement changea un peu et la cascade révéla un passage. Link sauta dans le passage, se préparant à en découdre avec des soldats Zoras tout en s'efforçant de ne pas leur faire de mal, mais personne ne l'arrêta. Les quelques Zoras que Link voyait étaient au sol, assommés. Il se dirigea vers la salle du trône à pas lents, admirant encore une fois la beauté du domaine. Il monta les marches menant à son but. Il arriva à temps pour voir Garet courir à l'intérieur du tunnel menant à la chute d'eau. Le roi Zora était étendu au sol. Link ne prit pas le temps de s'en occuper et courut après son frère sans prendre la peine d'appeler celui-ci. Une fois à l'autre bout du tunnel, Garet sauta, suivi de près par Link. La chose que le Héros du Temps n'avait pas prévue était le bébé sparkan qui fonçait sur lui. La boule lumineuse frappa la tête de Link qui perdit connaissance. Il eut néanmoins le temps de voir son frère passer par le tunnel menant au lac Hylia. Lorsqu'il se réveilla, il était au bord de l'eau, les pieds trempant entièrement. Il se releva, se massant le crâne, puis se hâta de revêtir sa tunique Zora afin de suivre Garet sans risque de noyade. Il prit le même chemin que son frère et arriva au lac Hylia, ou plutôt ce qui restait du lac Hylia. C'était maintenant un marais et les eaux n'étaient plus aussi limpides qu'avant. Malgré tout, Link avança. Il remonta à la surface où il put admirer la façon dont les reptiles s'étaient adaptés : des huttes avaient été construites à partir de branchages, sur et sous l'eau, tandis qu'un mur d'enceinte avait été fabriqué du côté de la plaine d'Hyrule à partir de nombreux matériaux indéterminés. Des nids avaient été bâtis en haut du laboratoire et d'un arbre, et un palais avait été construit sur l'eau, tenant par magie ou grâce à des sortes de flotteurs. L'elfe n'eut pas beaucoup de temps pour observer l'environnement car quelque chose le saisit par la ceinture, et des griffes lui égratignèrent les hanches. Il fut ainsi porté par une wyverne jusqu'au palais. La créature entra par une ouverture dans le toit. L'intérieur du palais était sombre, hormis un chemin menant à un trône dans une semi-obscurité. La personne sur le trône semblait presque chétive, le visage caché par le manque de lumière. Cependant, une main en or permit à Link de reconnaître Darkan. La créature volante lâcha l'elfe et Darkan se leva, avançant dans la lumière. Une couronne, jadis portée par le seigneur Oromac, trônait sur la tête de l'elfe noir. Celui-ci parla d'une voix posée, digne du monarque qu'il était devenu :
"Link, je te souhaite la bienvenue en ce lieu.
- Bonjour Darkan. Dois-je vous appeler Votre Majesté ?
- Non, tutoie-moi. Je préfère.
- Dis-moi, Darkan, pourquoi avoir caché à tout le monde que tu étais l'oncle de la princesse Zelda, ainsi que notre protecteur, à Garet et à moi ?
- Je ne voulais pas que mes ennemis profitent de vous. Vous étiez ma faiblesse pendant un moment. Maintenant, vous êtes également ma force.
- Comment cela ?
- Je suis puissant, Link, très puissant. Mais mon pouvoir est difficile à contrôler. Le prix pour l'obtenir a été mes sentiments, bien que les plus forts resurgissent par instants. J'ai peur que si j'utilise trop mes pouvoirs, et avec une intensité trop élevée, je perde également mon âme. A cause de cela, je me retrouve limité en pouvoirs. S'il le fallait, je me sacrifierais pour le monde, mais je ne peux rien faire pour le sauver définitivement. Mais avec vous, mes trois protégés, mes limites sont plus larges, je le sens. Et puis, vous combattez avec efficacité. Grâce à vous, je peux oeuvrer dans l'ombre et arranger toutes les petites choses qui feront peut-être un jour de ce monde un endroit meilleur.
- Darkan, j'ai peur pour Garet. Il est embarqué dans une histoire folle.
- Je sais dans quoi il est embarqué. Mais dis-moi, Link, as-tu peur pour Garet, ou pour ceux qui pourraient se trouver sur son chemin ?
- Je... je crois que j'ai peur pour eux tous.
- Alors dépêche-toi, Link. Garet est parti dans le temple de l'eau. Je venais de faire vider l'endroit. Il n'y a plus personne entre toi et ton frère.
- Si, il y a les bébés sparkans.
- Va, Link. Sauve le monde une fois de plus. Mais il y a une chose dont tu dois te souvenir : Garet est manipulé par une ombre qui se cache derrière un voile de mystères et de secrets. Tu ne dois surtout pas oublier qu'il y a quelque chose de très dangereux derrière les actions de Garet.
- Je ne l'oublierai pas. A présent, Darkan, au revoir."
Link était déjà parti lorsque Darkan répondit :
"Au revoir petit elfe... et prends garde à toi !"
Ainsi, Link partit sous l'eau, vers le temple qui abritait autrefois tant de dangers. Le chemin jusqu'au temple se fit sans encombre. Des reptiles de diverses sortes le laissèrent passer, le regardant d'un air méfiant. L'intérieur du temple n'avait pas changé. L'elfe décida d'aller directement à la salle où se trouvait autrefois Morpha. Il y arriva sans problème et put voir Garet se téléporter. Le Héros du Temps n'était pas arrivé à temps. Il voulut faire demi-tour mais la porte refusa de s'ouvrir. Sentant de l'eau à ses pieds, il baissa la tête, puis se retourna. De l'eau coulait du plafond, le débit augmentant très rapidement. Link crut voir quelque chose au milieu de l'eau à un moment. Il se baissa pour voir : Fairy Leviathan nageait, un sceptre d'une trentaine de centimètres à la main. Ce sceptre augmenta de taille pour atteindre celle de la guerrière. Celle-ci parla sous l'eau qui emplissait maintenant la totalité de la salle :
"Bonjour, Link. Sois le bienvenu dans mon élément !
- Fairy. Que fais-tu ici ?
- Mes amis m'appellent Fairy, mais mes adversaires me nomment Leviathan.
- Je dois en conclure que le combat est inévitable. Soit. En garde, Leviathan !
- Voilà des paroles que j'attendais avec impatience."
Le combat débuta donc. Leviathan se mouvait dans l'eau à une vitesse incroyable. Link ne pouvait pas compter sur sa rapidité, cette fois. Il opta donc pour la défense pure et simple. Il se préparait à recevoir les coups. La jeune femme fit apparaître des morceaux de glace près du plafond. Elle en fit apparaître en gros nombre, si bien que le plafond en fut tapissé. Tous les morceaux de glace semblèrent exploser, mais, en réalité, des pointes sortaient, prêtes à se planter dans tous les ennemis de leur créatrice. Celle-ci agita légèrement le sceptre et les pointes se mirent à descendre lentement. Elle s'avança au milieu des pointes vers l'elfe. Elle allait l'avoir si facilement. Ce n'était plus drôle. Elle changea le bout de son sceptre en une pointe aussi coupante qu'une épée et, pointant la lame vers le bas, plongea sur l'elfe qui semblait vouloir détruire les pointes de glace avec son épée. La vérité était tout autre : Link avait conçu son plan d'attaque pendant que Leviathan fonçait sur lui. Il sauta, et donna un large coup d'épée au-dessus de lui qui eut l'effet escompté : les pointes furent envoyées vers leur propre créatrice. La jeune femme créa un bouclier pour se protéger mais elle fut tout de même prise par surprise et quelques pointes la blessèrent avant que le bouclier magique soit opérationnel. L'attaquante dut momentanément fuir pour éviter de se faire découper par l'épée de lumière. Elle réfléchit, et voyant la forme de lance qu'avait son sceptre, il lui vint une idée : elle fit se décrocher la pointe qui fonça sur le héros. Une autre pointe repoussa à l'emplacement de la première. Leviathan tira ainsi trois pointes qui suivirent le héros jusqu'à ce que celui-ci les bloque ou les trompe, les faisant s'enfoncer dans un mur. La jeune femme fit alors une grossière erreur. Elle s'impatienta et alla à la rencontre du héros. Celui-ci semblait fuir, ce qui toucha l'orgueil de la guerrière. Elle tomba alors dans l'un des plus vieux pièges du monde : le héros l'attendit à un angle de mur et planta son épée dans l'épaule de son adversaire. Celle-ci hurla de douleur mais ne s'arrêta pas de combattre. Elle s'écarta de l'elfe en tendant brusquement ses jambes. Link reçut les pieds au niveau du torse. Il fut secoué mais se ressaisit, prenant son arc et le bandant, sans quitter la femme des yeux. Les yeux de cette femme ne le quittaient pas non plus. Chacun se méfiait de l'autre. Chacun des deux tira et manqua sa cible. Leviathan, à la grande surprise de Link, chargea de nouveau. L'elfe n'eut que le temps de saisir son bouclier qu'il avait posé à terre. Il para les coups les uns après les autres. Il constata à ce moment que le bras de Leviathan qui avait l'épaule blessée ne contractait plus le moindre muscle. Il allait au gré des mouvements de sa propriétaire. La femme bleue ne laissa pas beaucoup de temps à Link car elle frappa avec une force équivalente à celle d'un coup de sabot d'un cheval. Le bouclier n'eut pas une éraflure mais le Héros du Temps fut éjecté jusqu'au plafond qu'il percuta. Il retomba sur l'une des quatre plates-formes qui se trouvaient au milieu de la salle. Malgré le choc, il ne laissa pas le temps à son adversaire d'attaquer à nouveau. Tandis que celle-ci reprenait de l'altitude, il sauta tout en sortant son grappin. Il tira au-dessus de la femme et donna un mouvement à la chaîne comme on le fait avec un fouet. La chaîne s'enroula autour du sceptre tandis que Link retombait dans les profondeurs de la salle. Leviathan fut contrainte de porter l'elfe un instant avant de descendre un peu. Elle tenta de résister à l'attraction que le héros exerçait sur le bâton mais avec un seul bras, c'était difficile. De plus, Link était maintenant au sol et il avait appui sur un mur. Elle abandonna. C'était la première fois. Elle tint son épaule blessée avec son bras libre, fit disparaître son bâton et ses pouvoirs de combat déclinèrent au point de devenir insignifiants. Elle avait cependant encore des pouvoirs dits pacifistes. Cette notion n'est due qu'au fait qu'ils ne sont pas offensifs. Elle parla donc, prête à utiliser celui qu'elle n'aurait jamais cru avoir à utiliser :
"Tu t'es bien battu, petit elfe. Cependant, ce n'est pas fini. Tant que je serai vivante, je n'aurai de cesse de m'améliorer dans le but de te vaincre un jour. Je te place au même rang que ma mission donnée par les déesses. Le monde pourrait être détruit, je serais tout de même heureuse tant que je pourrais te combattre.
- Nous verrons cela. A présent, va faire soigner ces vilaines plaies !
- A la prochaine, Link, Héros du Temps..."
Elle disparut dans un flash de lumière. L'elfe attendit quelques secondes, puis offrit à son corps douloureux le repos qu'il méritait. Il s'effondra d'abord sur les genoux, puis se laissa aller sur le côté. Il savait qu'il n'aurait pas pu tenir une minute de plus face à cette furie. La fatigue le submergea et il sombra dans les brumes des rêves. Le Héros du Temps était ainsi, au sol, sans défense. Personne pourtant n'en profita pour l'attaquer. Si tel en avait été le cas, l'issue du monde aurait été la destruction sans aucun doute. Et cette destruction aurait été si rapide, les Hyruliens si impuissants, que cela en aurait été insoutenable pour le fantôme de l'elfe. Heureusement, le sommeil de Link fut d'une étrange tranquillité. Aucun cauchemar ne fit son apparition cette nuit-là ; ce fut Harpuia, le sage, qui entra dans la salle...

Chapitre 19 : La surprise   up

Link se réveilla dans un lit confortable. Il ouvrit lentement les yeux, s'accommodant à la lumière environnante. Un visage était penché sur lui. C'était un visage qu'il connaissait bien. Zelda embrassa son héros avant de lui raconter ce qui s'était passé. Link avait été retrouvé dans la plaine d'Hyrule. A côté de lui attendait Harpuia lorsqu'un résistant était passé. L'homme en vert était allé voir le résistant alors que celui-ci ne se savait même pas découvert. Ils avaient conclu un marché : Harpuia cédait Link en échange d'un duel contre ce dernier. Link assimila les informations et se décida donc à se diriger vers l'endroit prévu pour le duel. Il fut arrêté par Zelda qui le supplia de reprendre des forces. L'elfe accepta et mangea. La journée qui s'annonçait serait très dure. Après un repas et une petite sieste digestive, Link sortit des cavernes et se dirigea vers le ranch Lon Lon, maintenant probablement désert. Il entra à l'intérieur pour découvrir, à la place du grand enclos pour les chevaux, une sorte de petite arène. Il pénétra dans celle-ci et vit, au milieu, une silhouette verte. C'était bien le sage Harpuia. Il avait le visage tourné vers le ciel, les yeux perdus entre les nuages. Link avança à petits pas, passant à côté de l'homme, se positionna en face de celui-ci, et le salua d'un signe de tête. Harpuia se décida à baisser la tête. Il regarda Link droit dans les yeux pour la première fois. L'elfe le remarqua alors : Harpuia avait toujours évité le regard des autres, sauf celui de Fefnir et de Fairy. On comprenait facilement pourquoi lorsqu'on croisait son regard : ses yeux paraissaient vides d'expression. On avait l'impression qu'il n'y avait pas d'âme derrière ce visage qui ne reflétait lui-même aucune émotion. Le sage parla d'une voix forte, d'une voix qui ne trahissait aucun sentiment :
"Link, Héros du Temps, bienvenue ! Tu vois mes yeux mais tu ne dois pas comprendre la signification de cela. Je suis ce que l'on appelait en des temps immémoriaux, un sage. Mais ce n'est pas un sage dans le sens de la princesse ou des six autres. C'est un sage qui voit l'avenir autant que le présent. Mes yeux sont fixés sur plusieurs époques : le passé, par le biais de mes souvenirs, le présent par ma présence physique ici, et le futur par mes pouvoirs de sage.
- Pourquoi me racontes-tu tout cela ?
- Tu dois apprendre l'histoire du monde. Au cours de ton aventure, tu en apprendras d'autres bribes. Mais maintenant, il est grand temps pour le duel.
- Bien, en garde !"
Les combattants se fixèrent longuement avant de finalement dégainer leurs armes. Celles d'Harpuia étonnèrent Link : des lames rouges composées d'éclairs apparurent sur le dessus de ses mains. Elles avaient la longueur d'épées courtes et laissaient la capacité aux doigts de bouger. Harpuia se mit à voler. Link prit son arc. Il tira. Mais Harpuia esquiva les flèches avec une aisance déconcertante. Ce fut au tour d'Harpuia d'attaquer. Il plongea vers l'elfe qui dut rouler sur le côté pour ne pas se faire découper. Le sage attaqua une seconde fois mais Link l'attendait. L'elfe dégaina son épée et effectua un saut périlleux arrière tout en donnant un coup d'épée. L'homme en vert dévia de sa trajectoire au dernier moment. Il savait ce qu'allait faire le héros. Link comprit alors : Harpuia voyait le futur proche et savait donc tout ce que Link allait faire. Le héros n'avait aucune issue. Tout ce qu'il allait faire serait deviné par le sage. Il eut alors une idée en se rappelant son raisonnement précis : Harpuia voyait l'avenir à court terme. L'elfe esquiva, d'un saut sur le côté, un éclair rouge qui venait dans sa direction ; avant même de retomber au sol, son plan était établi. Harpuia était en haut. Il retenait ses dons. Il ne fallait pas qu'il se mette à se servir de ses pouvoirs pour voir ce que Link était en train de faire. Il fallait qu'il reste fixé sur un futur très proche et juste sur ce qui allait menacer sa vie. Rien d'autre n'importait. Link restait pourtant en bas, étrangement immobile. Harpuia mit ses mains au-dessus de sa tête, joignant les lames d'éclairs. L'elfe courut, puis plongea, évitant un éclair venu du ciel, lancé pourtant par Harpuia. Celui-ci était immobile tandis que les éclairs frappaient le sol sur le chemin de l'elfe qui fonçait vers son adversaire. Link sortit des bombes à la mèche déjà allumée, et les lança les unes après les autres vers Harpuia qui esquiva une fois de plus. Ce fut ensuite les flèches qu'il dut éviter. Ils allaient tous deux de plus en plus vite. Alors, Harpuia se posa pour éviter une bombe. Il perçut le danger qui était juste sous ses pieds. Il chercha les autres dangers que lui réservait l'avenir. Il n'avait plus aucune solution, Link l'attendait avec l'arc déjà bandé. Si Harpuia tentait de bouger avant que l'elfe tire, il serait blessé par cette flèche. S'il attaquait, il n'aurait pas le temps de partir ensuite, et s'il attendait, le même problème se posait. Finalement, il décolla et fonça sur le côté. Link ne manqua pas sa cible lorsque la bombe enterrée explosa à l'endroit où s'était tenu Harpuia une seconde plus tôt. La flèche atterrit dans le bras gauche du sage qui se laissa tomber au sol. Le bras blessé pendait maintenant le long du corps et la lame avait disparu. Il leva son bras droit vers Link, tendu à l'horizontale. Ce geste, l'elfe le comprenait. C'était un combat à l'épée, chaque combattant avec une seule arme. La lame de Harpuia se décolla du dessus de sa main et fut saisie par la même main. Les coups se mirent à pleuvoir et chacun des deux combattants bloquaient autant qu'ils attaquaient. Aucun des deux ne fatiguait. Chaque coup que portait Harpuia était dévié ou esquivé par les réflexes de Link. Chaque coup que portait Link était arrêté car Harpuia savait ce que Link allait faire. Link trouva alors la parade au système de prévision de son adversaire : il tourna sur lui-même tout en déviant l'épée de son adversaire et sauta, face tournée vers le sol, et donna deux coups de pieds vers Harpuia. Celui-ci, légèrement déstabilisé par ce que Link avait fait sur son épée, ne put pas éviter les deux coups de pied. Il ne prit cependant qu'un seul coup qui suffit pourtant à le faire tomber en arrière. Il se retrouva vite avec une épée sous la gorge. Il avait perdu, il s'en rendait compte. Il attendit patiemment que l'elfe calme sa respiration :
"Alors, Harpuia ? Ai-je gagné ?
- Il semblerait que oui.
- Bien, à présent, je voudrais pouvoir retourner à la recherche de Garet.
- Je le sais. Et je te conseille de retourner chez les résistants pour reprendre des forces. Les plus grandes épreuves de ta vie sont à venir très bientôt.
- Mais... et Garet ?
- Tu auras des nouvelles de lui demain matin. Le soleil n'est pas encore au zénith. Tu as le temps de te préparer. A bientôt, Héros du Temps !"
Harpuia disparut et Link se retrouva seul au milieu de l'arène. Il repartit à pas lents. Il était exténué par le combat mais il savait qu'il ne devait pas rester là. Une fois à l'avant-poste, il fut heureux de constater que Zelda avait déjà préparé un repas pour lui. Sa femme avait plus confiance en lui que lui-même. La princesse l'embrassa, puis le laissa se rassasier. Après ce copieux repas, il passa un après-midi à se reposer, puis à préparer son équipement. Il avait utilisé beaucoup de bombes pour vaincre Harpuia et il dut se servir dans les réserves des résistants. Il se coucha le soir, l'esprit encombré par Garet. Il dormit bien pourtant... Tout semblait calme à la citadelle. Les événements allaient cependant se bousculer. Le roi se tenait avec ses généraux. Après l'échec de l'attaque de la Nécropole, il avait changé le système de commandement. Il commandait tout seul, les autres n'étant là que pour le conseiller. Il avait décidé de se préparer à la guerre contre les morts-vivants, mais il estimait qu'il ne fallait pas attaquer sans savoir ce que l'ennemi réservait pour eux. Brusquement, il se figea. Il sentait que quelque chose venait d'apparaître dans l'ombre. Il s'efforça de ne pas paraître déstabilisé et il parla d'une voix forte à Darkan, qui restait tapi dans le coin de la salle.
"Bonsoir, étranger. Pourquoi venez-vous m'espionner ?
- Je ne vous espionne pas. Je suis là simplement pour vous parler d'une affaire urgente."
Darkan sortit de l'ombre, révélant au grand jour ses mains d'or. Un des soldats fonça sur lui pour l'arrêter, mais l'elfe noir l'envoya à l'autre bout de la salle d'un simple mouvement du bras, sans même le regarder. Le roi réagit face aux autres soldats qui voulaient aider leur compère :
"Laissez-nous, soldats ! Les généraux aussi ! J'ai à parler avec le seigneur Darkan.
- Mais, mon seigneur...
- J'ai dit : laissez-nous !
- Bien mon seigneur.
- A présent, seigneur Darkan, expliquez-moi ce que vous venez faire ici.
- Comme vous avez pu le constater, les morts-vivants sont des adversaires redoutables. Mais ils le sont encore plus que vous ne le croyez. J'ai trouvé, dans l'une des nombreuses ruines que j'ai explorées, un texte ancien qui parle d'un démon très puissant. Il semblerait que les morts-vivants soient à son service. Je pense qu'ils ont pour mission de ramener ce démon dans notre monde.
- C'est incroyable. Comment l'en empêcher ?
- En ralliant tous les peuples d'Hyrule sous la même bannière, celle de la Triforce, celle des déesses.
- Je m'en occupe dès maintenant..."
Link se réveilla lorsqu'un sifflement se fit entendre. Ce sifflement puissant venait de la salle de commandement. L'elfe se leva et courut jusqu'à la salle où se trouvaient déjà Zelda et quelques autres résistants. Il y avait un cristal qui volait à quelques centimètres du sol, au milieu de la salle. Il projeta sur le mur une image de Garet. Celui-ci semblait n'avoir pas dormi depuis bien longtemps, des cernes impressionnants soulignant ses yeux. Il parla d'une voix que Link ne reconnut pas :
"Tu n'as pas pu m'arrêter, Link. Personne ne le peut. Devine où je suis maintenant... Surprise, surprise ! Je suis là où une partie du Sparkan Noir est enfermé. Dans les sous-sols de la citadelle. Je veux que vous puissiez voir ma victoire imminente. Après avoir pris possession de cette moitié du Sparkan Noir, je n'aurai plus qu'à aller au sommet de la tour de la citadelle et je serai l'être le plus puissant qui ait jamais existé en ce monde !"
L'image se brouilla et les résistants ne pouvaient plus rien distinguer d'autre que les sons :
"Quoi ? Je n'ai pas peur de toi, Saladar, tu ne peux pas me faire de mal. Mais ? Qu'est-ce que tu fais ? Non ! AAAAH !"
Le cristal qui diffusait les sons se désactiva. Il tomba au sol et le silence se fit, un silence que personne n'osait briser. Il y eut alors une sorte de scintillement au plafond, accompagné d'un son diffus ressemblant à une cloche, mais en plus aigu. Le scintillement devint une boule lumineuse qui descendit au niveau de Link. Saladar prit sa forme humaine, mais toujours éthérée. Il parla avec sa voix douce. Rien ne trahissait sa tension :
"Bien le bonjour, Link.
- Saladar ! Que s'est-il passé ?
- Garet a libéré une partie du Sparkan Noir. Cependant, l'âme du Sparkan Noir est toujours au sommet de la tour de la citadelle. J'ai réussi à jeter un sortilège qui paralyse Garet, mais il ne durera pas éternellement.
- Combien de temps ?
- Je l'ignore. Les bébés Sparkan sont un mystère autant pour toi que pour moi. J'ignore tout de leur puissance. Mais il faut que tu sois au sommet de la tour avant Garet. Il faut absolument que tu arrêtes ton frère.
- Mais comment ? Il doit déjà être plus puissant que moi.
- Fefnir, Fairy et Harpuia sont de très grands guerriers ; ils sont plus forts que toi et sont pleins de magie. Pourtant, tu les as vaincus tous les trois.
- Mais Garet connaît tout de moi, toutes mes parades, mes astuces, mon attitude au combat... Je ne pourrai pas le vaincre.
- Il le faut pourtant. Toi seul peut le faire. Je t'en prie, Link.
- Je ferai tout ce que je pourrai ; mais je ne peux rien te promettre.
- Merci, Link."
Saladar disparut dans un flash de lumière et Link prit ses affaires. Personne n'osa lui dire quoi que ce soit sauf Zelda :
"Link, prends garde à toi ! Garet n'est plus lui-même. Il y a autre chose : nous avons reçu un message de la citadelle. Il va y avoir une proposition d'alliance entre de nombreux peuples. Les anciennes alliances vont être à nouveau en place. Je vais y aller en personne pour représenter les résistants.
- Dans ce cas, fais aussi attention à toi !
- Ne t'inquiète pas."
Les deux elfes s'embrassèrent, puis Link partit, seul. Il traversa la plaine d'Hyrule sur le dos d'Epona. Il fut accueilli à l'entrée de la citadelle comme un ambassadeur. Cependant, c'était juste un titre symbolique, Link le savait, car il ne fut pas fouillé. On avait ordonné aux gardes de l'emmener à la tour de la citadelle. Il y alla donc...

Chapitre 20 : Les trois sanctuaires   up

Link entra dans la tour par l'entrée principale, contrairement à la fois précédente où c'était un passage secret qu'il avait utilisé en compagnie des trois gardiens. Il avançait dans un couloir légèrement en courbe, en pente très douce. L'elfe comprit que la structure était en fait une spirale à l'intérieur de laquelle se trouvaient d'autres salles. Il continua de marcher, dans ce couloir nu. Il n'y avait rien aux murs, rien au sol, ni au plafond. Tout était d'un vert émeraude. Après une longue marche, Link se trouva face à une grande porte à deux battants. Il s'apprêtait à l'ouvrir, la paume déjà sur la poignée, lorsqu'un réflexe lui fit la retirer. La cause était simple : la poignée était brûlante. L'elfe prit son épée, la plaça entre les deux battants, et s'en servit comme d'un pied-de-biche. Les battants s'écartèrent et, après quelques minutes, les portes furent ouvertes. L'elfe entra dans ce qui était, d'après les écritures au sol, le sanctuaire de feu et de lave. Le décor était étrange : les murs semblaient faits de brique de lave refroidie, d'énormes piliers étaient dispersés un peu partout et de la lave entourait le tout. Link en conclut de la forme de la salle qu'elle ne constituait que la suite du chemin qu'il empruntait, lequel continuait à grimper petit à petit, sur une route en spirale. Il traversa donc le sanctuaire de feu et de lave en passant sur des ponts, sautant sur de petits blocs flottant à la surface de la lave. Il arriva sur un pont plus large et plus long que les autres, qui menait à une grande surface de roche, trop polie pour l'avoir été naturellement. Il hésita, puis s'engagea sur le pont. C'est alors que des serpents de flammes aussi larges qu'un homme sortirent de la lave. Ils crachèrent des boules de feu que l'elfe esquiva sans problème. L'un des serpents s'impatienta et sa queue projeta de la lave. Elle s'abattit tout prêt de sa cible. Link regarda l'endroit où la queue du serpent était passée au travers du pont. Il y avait une ligne de pierre absente et le reste commençait à se fissurer. L'elfe courut à une vitesse qui étonna les serpents. Ils mirent un temps à réagir, et lorsqu'ils envoyèrent d'autres boules de feu, ils ne parvinrent pas à l'atteindre. Link sentait la pierre se fissurer sous ses pieds. Il n'était plus qu'à dix mètres de l'extrémité du pont. Il fit encore deux grandes enjambées et il sauta le plus loin qu'il put. Il s'écroula à l'arrivée, mais il était vivant. Etrangement, les serpents de feu le laissèrent. Ils s'enfoncèrent dans la lave et plus rien n'indiquait qu'ils fussent encore prêts à attaquer. Le héros regarda autour de lui : la surface rocheuse sur laquelle il était semblait solide. Il y avait un pont de l'autre côté, long mais très étroit, menant à une porte à double battant. Link se dit que c'était trop facile. Il avança prudemment. Lorsque le sifflement se fit entendre, l'elfe plongea sur le côté, évitant ainsi Fefnir, qui était tombé du plafond. Celui-ci se tenait la tête entre ses mains. Il hurla si fort que du feu sortait légèrement de sa bouche :
"Ce pouvoir est à moi ! Je l'avais gardé pour un combat équitable face à Link ! Non !"
Le dernier mot qu'il prononça ressemblait à une plainte. Il tomba à genoux et une énorme boule de feu l'engloba. Le feu autour de Fefnir était si intense qu'il était impossible de voir ce qui se passait. Mais lorsque le feu disparut, Link eut un hoquet de surprise : Fefnir était maintenant un dragon à cinq têtes. C'étaient des têtes de dragons normales sauf celle du milieu qui avait deux cornes jaunes comme celles que Fefnir avait habituellement sur la tête. Link ne voulait pas combattre un dragon à cinq têtes mais il le devait malgré tout. Le dragon se tenait à quatre pattes, les cinq têtes proches du sol. Les quatre têtes sur les côtés se mirent à cracher, l'une après l'autre, de petits cercles de feu. L'elfe n'eut qu'à sauter à intervalles réguliers, sur les côtés. Il voulut prendre le dragon par surprise en courant vers la prochaine porte et passer ainsi sans combattre, mais la tête centrale fit apparaître, par magie, un bloc de lave au-dessus du petit pont. Le pont fut brisé ; il n'en resta plus rien. Link se retourna, l'arc à la main. Il prit deux flèches et les décocha en même temps. Les deux têtes de dragon les plus éloignées de celle du centre constituaient ses cibles. Les flèches se plantèrent et la créature sembla souffrir, mais les deux têtes atteintes crachaient toujours du feu. L'elfe ne vit qu'un moyen d'en finir. Il courut à toute vitesse vers Fefnir, esquivant toujours les petits anneaux de feu. Il sauta enfin et donna un coup d'épée à la tête centrale. Il y eut un grincement et lorsque Link regarda cette tête, il y vit une balafre en dessous de l'oeil gauche. Le dragon se déchaîna. Toutes les têtes se mirent à cracher de longs filets de feu, s'en servant comme de fouets. L'elfe évita et bloqua de nombreuses attaques mais il fut touché au genou droit. Il savait que cette blessure le condamnerait si jamais le combat durait trop longtemps. Il tenta donc le tout pour le tout : il prit appui sur l'une des têtes du dragon et sauta au niveau de la tête centrale. Elle ouvrit la bouche, mais le feu ne vint pas. L'elfe avait donné un coup d'épée qui avait brisé les deux cornes jaunes. La créature hurla de douleur tandis que Link s'écroulait par terre. Lorsque le héros releva les yeux, ce n'était plus un dragon qu'il avait face à lui. C'était Fefnir, sous sa forme humaine. Il tenait à peine debout, mais il s'avança petit à petit vers l'elfe. Il mit sa main sur la jambe blessée et, quelques secondes plus tard, la plaie avait disparu. Link parla le premier :
"Que s'est-il passé, Fefnir ?
- Quelque chose avait pris possession de moi. Cette chose a utilisé mes propres pouvoirs pour me transformer en dragon. Ensuite, je n'ai plus rien contrôlé. Je n'ai pu que regarder le combat. Tu es un brave, Link. Va, et triomphe des autres obstacles !
- Et toi ?
- Ne t'en fais pas. J'en ai connu d'autres. Au revoir, petit elfe...
- Au revoir."
Le héros arriva jusqu'à la porte de sortie en poussant un bloc de pierre, s'en servant comme d'un pont. Il passa par cette porte pour retrouver une température plus accueillante. Malgré la tunique goron qu'il portait depuis le début, il avait eu un peu chaud. Il avança donc dans un couloir similaire à celui qui précédait le sanctuaire de feu et de lave. Il montait encore et toujours. Il y avait comme un hublot dans le mur. Link regarda et vit qu'il avait progressé d'une hauteur d'une vingtaine de mètres. A cette vitesse, il en avait pour plusieurs jours avant de parvenir au sommet ! Il avança malgré tout sans ralentir. Il fallait qu'il arrivât avant Garet et les bébés sparkan. Il avançait à pas rapides, perdu dans ses pensées lorsque son pied buta contre une autre porte à double battants. Il voulut l'ouvrir mais elle semblait bloquée. Il poussa de toutes ses forces sans succès. Il finit par se laisser aller par terre, dos contre la porte. Il réalisa alors à quel point la température était basse ici, surtout contre la porte. Il se leva précipitamment, tentant de se réchauffer le dos en le frottant contre un mur moins froid. Il sut alors pourquoi la porte ne s'ouvrait pas : elle était prise dans la glace. Il se positionna et le pouvoir du feu de Din suffit à dégeler la porte qui s'ouvrit d'elle-même. Il lut alors l'inscription sur le sol : "Sanctuaire d'eau et de glace". A l'intérieur, les murs et le sol étaient faits de glace. Link regarda aux alentours mais il n'y avait qu'un petit lac dans la salle. Il sut alors ce qu'il avait à faire. Il enfila sa tunique zora par-dessus celle de goron afin de souffrir un peu moins du froid, puis il plongea. Sous l'eau il trouva des créatures étranges : des espèces de gros crabes avec une énorme carapace en forme de cône, et avec des marques formant une spirale. Leur cône était couvert de pointes, et ils se jetaient sur Link, pointes en avant. L'elfe dut avancer en nageant le plus vite possible, le bouclier devant lui. Il arriva finalement à un mur qu'il longea jusqu'en haut, à la surface de l'eau. Il y avait une petite porte qu'il franchit. Derrière cette porte se trouvait une salle circulaire, apparemment minuscule. Elle était remplie d'eau jusqu'à la hauteur des pieds de Link qui s'aperçut alors que la salle était en fait très profonde. Dans l'eau se trouvaient des créatures étranges : c'étaient des sortes de petits crocodiles avec une énorme nageoire dorsale. L'elfe regarda vers le haut et découvrit une porte près du plafond, située à une trentaine de mètres de lui. Il sentit brusquement l'eau monter jusqu'à ses genoux, puis au milieu des cuisses. Les crocodiles s'agitèrent pour foncer sur lui. Il vit alors une plaque de glace de trois mètres de diamètre flottant sur l'eau. Il monta dessus et s'assit au milieu, en sécurité. Du moins se croyait-il en sécurité jusqu'à ce que l'un des crocodiles commençât à monter sur le refuge improvisé. Le crocodile ne put pas finir de se hisser sur la glace car une épée se planta dans sa cervelle. Les autres ne furent pas découragés pour autant et ils se lancèrent tous à l'assaut. Le héros dut faire face à de nombreux ennemis tandis que le niveau de l'eau n'augmentait que trop lentement à son goût. Il combattit sans relâche, tuant les crocodiles par dizaines ; il ne s'arrêta qu'une fois qu'il se tapa la tête contre le plafond. Il regarda sur sa gauche et vit la porte qui menait à la suite du sanctuaire. Il l'ouvrit puis la referma soigneusement derrière lui. Il entendit un bruit sourd indiquant qu'un crocodile avait voulu le suivre. Il était maintenant dans un petit espace contenant de l'eau. Il plongea donc et regarda ce qu'il y avait sous l'eau. Il fut alors frappé d'horreur : tous les murs étaient recouverts de pointes tout le long du couloir qui descendait à la verticale. Link n'avait qu'un cercle d'un mètre et demi de diamètre pour se déplacer. Si jamais il manquait son coup, il risquait des blessures douloureuses, voire mortelles. Il nagea donc prudemment, essayant de prendre le moins de place possible en largeur. Il avait les bras en avant et ne faisait que de petits mouvements, laissant encore une grande marge de sécurité. Il finit par se retrouver à un tournant. Il ne s'agissait plus de descendre à la verticale, mais d'avancer légèrement vers le haut. Il fit quelques brasses, puis inspira un grand coup. C'est là qu'un problème se posa : l'air autour de la tenue zora était magique et n'entravait en aucune façon la nage, mais il redevenait de l'air normal une fois dans les poumons de Link. Lorsque celui-ci inspira profondément, la légèreté de l'air le fit monter un peu. Il fit tout son possible pour se calmer et expirer doucement, mais son coeur s'emballait tellement que l'elfe sentit les battements au niveau de ses oreilles. Il regarda sur sa gauche, afin de voir à quelle distance des pointes il se tenait. Il bougea lentement son bras et poussa légèrement sur le côté d'une pointe. Il se remit dans l'axe du couloir et reprit son chemin, calmant les battements de son coeur et ne respirant que par petites bouffées. Il arriva finalement au bout, où se trouvait une porte. Il entra dans la salle suivante qui était minuscule. C'était en fait une sorte d'antichambre. La moitié de la salle était remplie d'eau ; l'autre moitié, plus haute, donnait sur une porte en or massif. L'elfe se hissa jusqu'à celle-ci et les battants de la porte s'ouvrirent d'eux-mêmes. Il entra et la porte se referma. Il y eut un bruit de succion et une membrane gélatineuse enveloppa la porte. On entendit ensuite de l'eau couler et le héros vit l'eau en question tomber d'un tuyau près du plafond. Du tuyau tomba aussi Fairy Leviathan. Celle-ci n'avait plus l'air guilleret qu'elle arborait habituellement en voyant Link. Elle ne prononça pas un seul mot. Elle tint son sceptre à deux mains, le bout supérieur touchant le bout de son nez. Une boule de lumière l'enveloppa alors tout entière. Lorsque la lumière disparut, ce n'était plus Fairy Leviathan, face à Link, mais une sorte de serpent des mers géant. Il était bleu et avait ce qui ressemblait à des ailes de raie ; une pierre rouge, celle qui était sur le diadème de Fairy, ornait son front. La créature commença à nager en rond autour de Link, tel un requin. Elle chargea brusquement, repliant ses ailes. L'elfe se souvint qu'il était sous l'eau et il exploita les avantages du terrain. Il sauta le plus haut qu'il put, au dernier moment. Il toucha le plafond, et le monstre le manqua de deux mètres, hurlant de rage. Le Léviathan se remit à nager autour de sa proie qui ne semblait pas vouloir attaquer. Link avait pourtant dégainé son épée, mais il ne s'en servait pas encore. La logique de l'elfe était incompréhensible pour son adversaire. Le monstre passa au-dessus de Link, cette fois, agitant le bout de sa queue très rapidement. L'elfe ne broncha pas, regardant les cristaux de glace, couverts de pointes, qui étaient dispersés par la queue de son ennemi. Les cristaux descendirent vers le sol, certains frôlant le héros qui ne bougea pas d'un pouce. Le Léviathan s'impatientait. Il cracha deux boules de glace qui s'allongèrent, puis prirent la forme de serpents aux dents acérées. Ces serpents s'avancèrent lentement vers Link, zigzaguant entre les boules à pointes de glace qui étaient restées là. Le Léviathan choisit ce moment pour charger, se glissant entre ses deux créations. Link sut alors qu'il allait gagner le combat en un seul coup. Il sauta en avant, évitant ainsi les serpents de glace qui allaient le toucher, et, passant au-dessus du Léviathan, il frappa le rubis sur son front. Il y eut une grande lumière et tout disparut. Il ne resta plus dans la salle que l'elfe et Fairy Leviathan, redevenue elle-même. Elle ne dit que deux mots avant de se téléporter : "Dépêche-toi". Link continua donc par une porte qui venait d'apparaître. Une autre vitre lui permit de constater qu'il avait avancé plus vite qu'il ne l'aurait cru. Il passa une autre porte pour entrer dans le sanctuaire du vent et de la foudre. Il ne fit que quelques pas avant de se rendre compte qu'il était maintenant à l'air libre. Le vent était assez violent, probablement à cause de l'altitude et de la magie du sanctuaire. L'elfe se pencha légèrement en avant pour subir un peu moins l'effet des bourrasques et il avança, les yeux plissés. Le sol était fait d'une pierre blanche, semblable à celle utilisée pour bâtir autrefois le temple du Temps. Le héros ne se démonta pas malgré la force grandissante du vent. Il se mit à courir, le plus courbé possible. Brusquement, il s'arrêta et tomba à genoux afin de ne pas être repoussé en arrière. Devant lui se trouvait un véritable gouffre dans la tour. L'elfe réfléchit alors à un moyen de passer de l'autre côté. Il vit une petite surface de bois sur le mur, à un endroit où des travailleurs avaient dû reboucher un trou fait dans la roche, sur un rebord à quelques mètres du sol. Il prit son grappin mais ne tira pas. Le problème était que le vent allait le pousser vers le gouffre une fois qu'il aurait réussi à atteindre ce rebord. Il trouva alors la solution. Il dégaina son épée et, serrant sa main le plus fort possible pour ne pas la lâcher, il s'en servit pour donner des coups sur le sol, récoltant les plus gros morceaux de pierres qui se détachaient. Il les rassembla dans son bonnet, qu'il avait rangé à cause du vent, dans ses bottes et dans ses collants. Il les accrocha à sa ceinture et se tracta jusqu'au rebord qu'il avait vu. Il tint bon grâce au poids dont il s'était lesté. Il s'accrocha au bord de son perchoir et se laissa tomber. Il tomba si près du gouffre qu'une bourrasque suffit à le faire basculer à l'intérieur. Il s'accrocha à nouveau et aperçut un renfoncement. Il s'y glissa tant bien que mal puis s'accorda un répit à l'abri du vent. Il s'aperçut alors d'une chose que la dose d'adrénaline produite par son organisme avait masquée : il avait terriblement froid aux jambes. Le spectacle qui s'ensuivit aurait été très drôle pour un oeil extérieur, mais également ridicule pour l'elfe : il sautillait sur place en vidant ses collants des cailloux qu'ils contenaient. Il fit de même avec ses bottes puis se chaussa, content de ne plus avoir les pieds nus. Il procéda de même avec son bonnet. Il examina alors le renfoncement dans lequel il se trouvait : il s'agissait en fait d'un tunnel. Il le parcourut à pas rapides, espérant trouver la porte qui le mènerait à la fin du sanctuaire, et probablement à Harpuia. Il fut déçu lorsqu'il vit que le tunnel débouchait sur l'extérieur où le vent était encore plus fort. Néanmoins, il monta. Il ne subit le vent, à sa grande surprise, que quelques secondes. Ce vent disparut soudainement, faisant tomber l'elfe. Link se releva, et vit immédiatement sa prochaine épreuve : de nombreux faisceaux électriques rouges se dressaient devant lui. Ils formaient un labyrinthe, mais l'omniprésence des éclairs rendait les couloirs difficiles à distinguer. Le héros avança, malgré tout, marchant à quatre pattes, et étant ainsi plus près du point d'impact des faisceaux électriques. Il lançait parfois même son bouclier miroir qui ricochait contre les faisceaux. Après une heure d'efforts, il atteignit enfin le bout. Il entra alors dans la salle suivante où il trouva Harpuia, un genou au sol devant... Garet. Celui-ci se mit à ricaner en voyant l'air stupéfait de Link. Il montra les trois sphères qui volaient au-dessus de lui. L'une d'elles était plus grande que les autres. Elle s'ouvrit lentement et Garet parla :
"Admire le Sparkan Noir, Link ! Voici la créature la plus puissante qui ait jamais existé. La créature parfaite. Il ne me reste plus qu'à libérer l'autre partie, le pouvoir pur, et je deviendrai l'être le plus puissant du monde. Il ne me reste plus qu'à atteindre le sommet et à tuer Saladar.
- Je t'en empêcherai !"
C'était Harpuia qui avait parlé et non Link. Le héros était trop occupé à regarder le Sparkan Noir. Celui-ci était maintenant grand ouvert, les morceaux de sa carapace, reliés en son centre, formaient une spirale. Au centre de cette spirale se trouvait un visage. Ce n'était pas un visage malfaisant comme Link s'y attendait. C'était un visage angélique, ressemblant légèrement à une gravure. Ce visage avait des dessins de cheveux qui l'entouraient, et un nez et une bouche presque impossibles à voir tellement ils étaient peu marqués. Malgré la beauté du spectacle, Link remarqua que le Sparkan Noir était un peu transparent, comme un fantôme. Il baissa finalement les yeux vers Garet qui venait de lever la main vers Harpuia. Celui-ci sembla recevoir un choc. Link s'approcha mais son frère partit en courant, prenant avec lui le Sparkan Noir. Les deux bébés sparkans étaient restés. Ils se mirent à tournoyer au-dessus de Harpuia. Celui-ci ne bougea pas. Tout semblait trop rapide pour Link. Les deux sphères entrèrent dans le corps de Harpuia, traversant sa peau au niveau du haut de la poitrine. Le sage se tourna alors vers Link. Il parla d'une voix saccadée :
"Link, tue-moi. Fais-le, sinon, les bébés sparkans prendront le contrôle de mon corps et ils vont te combattre.
- Non. Tu resteras en vie, même si cela me coûte un combat de plus."
Harpuia n'eut pas le temps de dire quelque chose d'autre. Il s'envola et hurla de douleur. Il y eut une lumière blanche et l'elfe vit son nouvel adversaire : c'était un immense oiseau vert. Cet oiseau ressemblait à un aigle, mais ses yeux étaient rouges et il avait une envergure d'une dizaine de mètres. L'elfe, pour une fois, agit le premier. Il prit son arc et décocha une flèche ; hélas, les plumes de l'oiseau étaient très solides et formaient une véritable armure à l'animal. La flèche ricocha tout simplement. L'aigle réagit : il battit des ailes d'une façon étrange, mais très rapide, ce qui eut pour effet de créer une tornade. Il avança alors vers l'elfe tout en maintenant la tornade. Link recula, s'attendant à rencontrer le mur, mais son pied ne trouva aucun appui derrière lui et il tomba. Il s'accrocha donc au rebord, réalisant alors la forme de l'arène : c'était une plate-forme circulaire séparée du mur par une tranchée si profonde que l'on n'en distinguait pas le fond. Link supputa qu'elle devait mener à l'entrée de la tour. Le héros remonta sur ce qui servait d'arène et fit face à son adversaire qui approchait toujours avec sa dangereuse tornade. Il plongea sur le côté, se releva d'une roulade et se mit à courir, suivi par l'oiseau. Il prit son arc et, cette fois, enchanta sa flèche avec la magie du feu. Les flammes semblèrent vouloir s'enrouler autour de leur proie une fois la flèche arrivée à destination, mais l'oiseau les repoussa d'un battement d'ailes, laissant sa tornade hors de contrôle. Celle-ci se mit à faire le tour de l'arène. L'aigle attaqua à nouveau, et fondit sur l'elfe, plongeant en piqué. Link sauta au dernier moment et donna un coup d'épée qui laissa une marque sur le bec et entailla la peau à côté. L'oiseau hurla de rage et de douleur mais apprit une chose : l'elfe était agile. C'est pourquoi il usa d'une autre tactique : il ouvrit le bec et des dizaines de petites boules de foudre tombèrent vers le sol. L'elfe ne comprenait pas pourquoi son ennemi laissait tomber les boules de foudre vers le sol au lieu de les lui envoyer. Cette manoeuvre cachait quelque chose et il ne tarda pas à découvrir quoi. Chaque boule de foudre qui tombait rebondissait, se dirigeant vers le héros. Celui-ci avait beau courir le plus vite possible, les projectiles le suivaient. Il trouva alors la faille de cette attaque. Il courut sans s'arrêter jusqu'à ce que son ennemi fasse une erreur. L'aigle se positionna sur la route du héros et il ouvrit le bec près du sol pour envoyer d'autres boules directement sur l'elfe. Link fonça vers son adversaire, il sauta sur le bec puis sur le dos. Les boules, ne pouvant pas aller assez haut, continuèrent vers l'elfe et s'engouffrèrent dans le bec de l'oiseau. Celui-ci voulut hurler mais n'y parvint pas. Il était furieux. il se précipita sur l'elfe, au moment même où la tornade qui tournait toujours allait également croiser son trajet. Link sut alors ce qui lui restait à faire. Il fonça vers l'oiseau et se laissa tomber en arrière juste à temps pour glisser et passer en dessous du monstre qui tomba dans le fossé entourant la plate-forme. L'aigle ne pouvait pas battre des ailes car celles-ci étaient coincées entre le mur et la plate-forme. Link l'entendit gémir, puis, après un long moment, il l'entendit toucher le sol, très loin en bas. L'elfe put souffler un peu. Il marcha tranquillement vers la porte qui menait à la suite, mais, au moment où il voulut sauter par-dessus le fossé, l'oiseau reparut face à lui, plus en colère que jamais. Ses ailes battaient l'air avec une force qui poussa Link sur quelques mètres. La créature cracha une boule étrange qui se fixa en l'air et se mit à aspirer tout ce qu'il y avait autour d'elle. Ce ne fut d'abord qu'une aspiration qui ne pouvait capter que les petits gravats que la tornade avait arrachés du sol, puis elle s'amplifia. L'elfe courut aussi vite qu'il put vers le bord de la plate-forme. Il dut finir en rampant pour éviter de se faire happer par la sphère car tout ce qui semblait la toucher était aspiré et elle grossissait à vue d'oeil. Link arriva donc au bord de la plate-forme et s'y assit. Il contracta les muscles de ses jambes le plus fort possible afin de ne pas lâcher prise. Il prit son arc, prit une flèche qu'il enchanta par la glace et tira sur la sphère qui s'arrêta. Il faillit tomber mais se rattrapa. Il alla donc voir ce qui avait failli l'aspirer. Il n'était qu'à un mètre lorsque la glace se brisa. La sphère s'activa, mais dans l'autre sens cette fois : elle rejetait tout ce qu'elle avait englobé. Tous les gravats, les morceaux de statues qui étaient avant sur les murs, tout fut repoussé partout dans la salle. Link dut placer son bouclier devant lui pour se protéger. Il bloqua les petits gravats mais il dut faire un saut sur le côté en voyant arriver la tête d'une statue. Il l'évita avec brio mais un autre morceau de la statue heurta le bouclier si fort que l'elfe bascula en arrière, tombant donc sur le dos. Il bloqua d'autres gravats avant de pouvoir se relever. La sphère ne faisait plus que quelques dizaines de centimètres de diamètre. Soudain, l'oiseau sortit de la sphère, hurlant tout en fonçant sur Link. L'elfe réagit incroyablement vite : il sauta sur l'oiseau, sauta par-dessus la sphère et décocha une flèche de glace avec une telle force que la sphère fut projetée sur l'aigle avec la magie de la flèche en elle. La créature sembla geler puis, dans un flash de lumière, disparut. A sa place se trouvait Harpuia qui commençait à tomber. Link plongea en avant, et, glissant sur le sol, se trouva juste à temps au bord de la plate-forme pour attraper le gardien par la main. Harpuia, qui était inconscient, ouvrit alors les yeux. Il dit à Link, avant de disparaître :
"Sauve Saladar."
Loin de tout cela, dans la nécropole, Dreadsoul réfléchissait à ce qu'il devait faire. Son plan était simple, mais efficace. Malgré tout, un obstacle se dressait sur la route des événements : Link, le Héros du Temps. Sa main griffue se serra sur l'accoudoir du trône sur lequel il était assis, imprimant ainsi la marque des griffes. Ce Link l'énervait au plus haut point. Son maître ne tolérait pas les échecs. Il appela donc son serviteur et lui donna ses instructions :
"Grimpe en haut de la tour de la citadelle et tue le Héros du Temps. Le Sparkan Noir doit absolument se réveiller. C'est seulement comme cela que je pourrai faire revenir les Dreads dans le monde d'Hyrule."
La créature émit un son qui reflétait son impatience puis se hâta de partir. Link avait beau être fort, s'il réussissait à vaincre la créature, il serait fatigué et retardé. Il ne pourrait rien faire pour contrer son frère. Hyrule n'avait plus qu'à trembler... Le démon se mit à jubiler en pensant à sa victoire toute proche.

Chapitre 21 : Le Sparkan Noir   up

Link courait. Rien ne semblait pouvoir l'arrêter. Il vit Garet au bout du couloir, qui courait également. Le destin du monde semblait vouloir se décider sur une course à pied. Le héros était désavantagé : cela faisait déjà presque une heure qu'il courait alors que son frère n'avait commencé qu'en l'entendant. Malgré cela, il gagnait du terrain car les jambes artificielles de Garet étaient moins performantes que les siennes. Mais au moment où Link allait rattraper son frère, quelque chose se mit entre eux et percuta le héros. L'elfe se releva pour voir quel était ce nouvel adversaire : il s'agissait d'une goule géante qui avait apparemment essuyé un coup d'épée à l'oeil car une longue cicatrice lui barrait la face, du coin de la joue droite jusqu'au-dessus de l'oeil gauche, passant par l'oeil droit. La créature se jeta sur l'elfe mais celui-ci fit une roulade pour éviter de se faire écraser. Elle donna un coup de griffe qui ne rencontra que le vent. Link profita du déséquilibre de son adversaire, causé par un coup dans le vide, pour donner un coup d'épée qui atteignit la goule dans les dents. Il en sentit quelques-unes se briser sous le choc. La créature s'éloigna quelques secondes pour cracher ses dents cassées. Link remarqua alors à quel point l'odeur de la goule soulevait l'estomac ; c'était une véritable horreur pour l'odorat. La goule repartit à la charge, effectuant un saut impressionnant, toutes griffes vers l'elfe. Le héros ne bougea qu'au dernier moment et trancha la tête de la goule. Celle-ci s'effondra et ne bougea plus. C'était une victoire facile mais qui lui avait pris du temps. Il courut à perdre haleine jusqu'à une immense porte à double battants légèrement entrouverte. Il entra et reconnut la salle : c'était la salle où était enfermé le Sparkan Noir. Il y avait toujours l'immense sphère au centre, au pied de laquelle était attaché Saladar. L'elfe hoqueta de surprise en voyant Garet à côté. Celui-ci se mit à rire en agitant une épée dont la couleur était d'un violet très foncé :
"Quelle ironie : le Héros du Temps n'est pas arrivé à temps. Comme tu le vois, Link, je suis sur le point de prendre le pouvoir ultime.
- Je t'en empêcherai.
- Toi ? Ne me fais pas rire. Je n'ai qu'à transpercer le corps de Saladar avec mon épée et tu es trop loin pour faire quoi que ce soit.
- Ah oui ? Et qu'en pensent ton Sparkan Noir et ses bébés ?"
Garet se tourna vers les sphères. Il ne vit la flèche décochée par Link qu'au dernier moment. Il baissa légèrement son bras et la flèche n'arracha qu'un petit morceau de tissu de sa manche. Garet s'énerva et planta son épée dans le corps de Saladar, au niveau du coeur. Link hurla en courant vers son frère. Il y eut de nombreuses explosions, tandis que le cercle de fumée verte qui entourait la sphère disparaissait, et un flash de lumière enveloppa tout. Link se sentit propulsé en arrière, jusqu'à rencontrer le mur. La lumière s'atténua et l'éclairage redevint normal, la salle ayant beaucoup de fenêtres haut placées. Au centre de la salle, la sphère était brisée. La partie supérieure avait disparu ou avait été désintégrée. De la sphère sortait un deuxième Sparkan Noir fantomatique. Les deux moitiés s'assemblèrent et ils devinrent parfaitement opaques, ne devenant qu'un. Les deux bébés Sparkan se mirent à tourner autour de leur mère reconstituée tandis que celle-ci faisait apparaître de longs bras. Garet se mit à rire :
"Enfin ! Après tout ce temps, je vais enfin pouvoir devenir ce que j'ai toujours rêvé d'être. A présent, Sparkan Noir, donne-moi ton pouvoir !"
Il leva les mains au ciel et le Sparkan Noir fit disparaître ses bras. Les trois orbes se dirigèrent vers Garet en se rétrécissant et entrèrent dans sa bouche. Garet poussa un léger cri de douleur et se plia en deux, une main sur le ventre. Partant du ventre, une lumière de couleur rouge violacé parcourut tout son corps. S'ensuivirent des modifications sur la peau de Garet : une couche de peau grise, étrangement dure, apparut et les mains se changèrent en griffes. Les jambes d'or se détachèrent et des jambes de chair les remplacèrent. La magie opéra alors sur la tête : le casque se brisa et tomba, révélant un visage intact. Les yeux de Garet tournèrent au rouge et ses muscles semblèrent se gonfler un peu. Il parla d'une voix qui n'avait plus rien d'elfique :
"Excuse-moi de t'avoir fait attendre, Link. Maintenant, je vais m'occuper de toutes les races. Qu'en penses-tu ? Un monde rien que pour les quelques elfes qui ne sont pas des ordures comme les membres de leur conseil pitoyable.
- Tu ne vas tout de même pas tous les tuer ?
- Et pourquoi pas ? Tu n'es pas d'accord avec moi ?
- Pas du tout.
- Alors je vais tout d'abord m'occuper de toi !"
Il se mit à rire tout en agitant son épée, l'épée des Ténèbres. Il arrêta de rire mais son sourire resta et il chargea sur son frère comme on charge son pire ennemi. Link évita le coup d'estoc de Garet et riposta d'un coup plus rapide que puissant. Il n'y eut qu'une légère entaille sur la nouvelle peau de Garet, au niveau de l'épaule. Les deux frères s'engagèrent dans un corps à corps impressionnant : leurs lames sifflaient et passaient près de leur adversaire à une vitesse telle que l'on pouvait à peine les distinguer. Lumière et Ténèbres s'entrechoquaient avec violence. Garet était mu par une force qui le rendait plus agile et rapide que tous les autres elfes. Ses coups étaient aussi précis que puissants et Link peinait à ne pas se faire blesser ou paralyser un bras par la violence des chocs. Malgré son avantage physique certain, Garet n'en menait pas large non plus. A chaque fois qu'il avait l'impression de pouvoir en finir, Link trouvait une parade. Le héros n'avait aucune blessure tandis que son frère avait maintenant de nombreuses entailles. Finalement, Garet réussit à donner un grand coup à Link au niveau du bras gauche. Link lâcha son épée sans le vouloir, à cause de la blessure, mais il parvint à se donner du temps : il frappa Garet de son bouclier. Garet fut sonné par le choc à la tête et dut reculer un peu pour reprendre ses esprits. Lorsqu'il eut récupéré, il vit Link se diriger vers lui, tenant son épée à deux mains à cause de la blessure qu'il venait de subir. Le héros fonçait mais ses pensées vagabondaient vers sa tendre Zelda, vers son frère lorsqu'il était encore lui-même, vers Darkan qui l'avait toujours aidé. Il avait pour eux malgré tout de l'amour. C'est cet amour qui guida le bras de l'elfe et le fit s'abattre avec une telle force que Garet tomba à genoux. Un autre coup d'épée lui fit lâcher l'épée des Ténèbres et poser les mains au sol. Garet s'éloigna de Link d'un saut impressionnant, puis hurla, les mains levées vers le ciel :
"Ce n'est pas possible, j'étais sensé avoir un pouvoir infini ! Ce n'est pas assez, Sparkan Noir ! Il me faut plus de pouvoir, plus de puissance !"
Une sphère de Lumière l'enveloppa. Loin de tout cela, un groupe de personnes se réunissait au milieu de la plaine d'Hyrule. C'étaient des dirigeants de factions, avec chacun deux serviteurs, qui allaient s'entretenir sur ce qu'il fallait faire. Il y avait Garath, seigneur des hommes, accompagné de son meilleur épéiste, Raphaël, Findal, président du Conseil des elfes, Galdan, chef des Gorons, Goarn, représentant officiel du roi Zora, Nabooru, Sage de l'Esprit et chef des Gerudos, Ariane, dirigeante des Sheikahs, Zelda, représentante des résistants, et enfin, Darkan, seigneur des reptiles. Garath parla le premier :
"Mes chers amis, nous sommes ici pour parler de la situation préoccupante du monde d'Hyrule et de ce qu'il faudra faire pour que ce monde survive. Selon nos sources, Nabooru et Zelda, ici présentes, sont les seules Sages encore en vie. Les autres sont tous morts, de différentes manières. De plus, les morts-vivants sont de plus en plus puissants, les barbares se fortifient, et les créatures apparues en masse dans les souterrains sont de plus en plus agressives.
- Et pourquoi ne pas parler des parasites qui occupent le lac Hylia ?"
C'était Goarn, le représentant des Zoras, qui avait parlé. Il toisait Darkan du regard. Celui-ci répondit d'une voix étrangement calme. Ce calme était plus inquiétant que s'il avait été en colère :
"Mon cher Goarn. Les reptiles qui occupent effectivement l'ancien Lac Hylia, devenu le Marais Hylia, ont bien voulu vous faire une faveur.
- Et laquelle ?
- Quelle qu'elle soit, je ne te conseille pas de te fier à la parole de cet enfant de p..."
Cette fois, c'était Findal qui avait parlé d'une manière qui n'avait rien à voir avec la noblesse habituelle des elfes en une telle occasion. Darkan serra les poings en entendant le dernier mot, mais sa voix ne changea pas :
"Findal, je me souviens de toi. Tu étais tellement apeuré par les morts-vivants qui arrivaient lors de la bataille que vous meniez contre les humains que ta vessie s'est vidée dans tes habits. En plus de cela, tu n'arrivais pas à bouger et j'ai dû te porter pour ne pas que tu meures ! On dirait que tu as oublié que tu me dois la vie. Alors ne sois pas trop prompt à m'insulter.
- ...
- Maintenant que tout le monde est calmé, je vais pouvoir parler de cette faveur bien que je doute que les Zoras qualifient ainsi ce que j'ai fait avant de partir des marais. J'ai établi une sorte de paroi qui vous laisse un passage d'eau pure, de votre domaine jusqu'au temple de l'eau, dont j'ai également purifié l'eau. De plus, aucun de mes reptiles ne pourra vous attaquer, sauf en me désobéissant, ce qu'ils évitent en général. Si l'un d'eux le fait et qu'il est encore vivant, je vous laisserai en faire ce que bon vous semblera. Ceci dit, je préférerais que l'accès au temple se fasse sans aucune arme. Qu'en pensez-vous, Goarn ?
- Je pense que vous avez un excellent moyen pour débuter les négociations d'un pacte, voire même d'une alliance..."
Ainsi s'enclencha la mécanique de la diplomatie. Pendant ce temps, Link ne parvenait pas à bouger devant la sphère de lumière immense qui enveloppait son frère. La sphère se mit à voler, puis elle disparut, révélant une créature incroyable : elle avait quatre ailes immenses, chacune formée de trois longues pointes. Ces ailes étaient rattachées à un corps minuscule, sans jambe et aux bras longs et fins, qui donnaient sur de grosses mains se finissant en griffes. La tête avait une forme difficile à déterminer à cause de la fumée violette qui semblait sortir du crâne pour s'enrouler autour de celui-ci. Néanmoins, on voyait les yeux, l'un rouge et l'autre marron clair. L'amour et la haine mélangés. Le rouge, la haine, dominait largement et l'autre était à peine entrouvert. Autour du corps minuscule de ce qui avait été Garet tournaient deux têtes de serpent bleues qui laissaient des traînées de la même couleur derrière eux. La créature hurla des paroles incompréhensibles. Le combat recommençait. Le monstre leva ses bras et de petites boules de feu se mirent à apparaître au bout de ses ailes. Ces boules de feu fonçaient vers Link et la cadence de tir infernale rendait l'esquive très difficile. L'elfe ne se laissa pas faire et réussit à en sortir indemne. Il misa même sur l'effet de surprise et décocha une flèche en sautant par-dessus le dernier projectile du monstre. La flèche atterrit dans la tête de la créature, au niveau de ce qui devait être le front, mais elle ne sembla pas souffrir. Elle attaqua à nouveau : elle fit apparaître une sorte de toupie avec de nombreuses pointes sur les bords. La toupie tournait sur elle-même à une vitesse incroyable et, en plus, se déplaçait rapidement, et même, volait. Le monstre ne s'arrêta pas là : il créa deux murs hauts de trois mètres et couverts de pointes, puis les fit se déplacer vers l'elfe. Les murs occupaient toute la largeur de la pièce et étaient trop hauts pour qu'on puisse simplement sauter par-dessus. Link aurait été perdu s'il n'avait pas tant d'astuce : il tira au grappin sur le monstre, de manière que le grappin s'enfonçât dans sa main droite, et se hissa sur quelques mètres de hauteur, évitant ainsi la mort, une fois de plus. Il eut une autre idée et donna une secousse dans la chaîne du grappin, le faisant ainsi se détacher, puis se laissa tomber. Les murs s'écrasèrent l'un contre l'autre et disparurent, mais au-dessus de cela, l'elfe était tombé sur la toupie, car bien qu'il y ait de nombreuses pointes sur les côtés, le dessus de la toupie était parfaitement plat. Link eut du mal à tenir dessus à cause de la vitesse mais n'eut pas longtemps à attendre pour pouvoir agir : la toupie passa devant le visage de la créature ; il sauta et donna un violent coup d'épée dans l'oeil rouge. L'oeil ne fut pas crevé mais se mit à rétrécir. Il ne faisait plus que la moitié de la taille d'origine. La créature rentra ses bras, et les têtes de serpent bleues entrèrent aussi dans son corps. L'air autour d'elle se troubla et elle disparut dans un flash bleu. Il réapparut plus loin en produisant le même effet de distorsion de l'air. Ses bras et les têtes de serpent ressortirent. Il leva les bras et les têtes de serpent s'écartèrent de lui. Elles partirent dans les murs. Link sentait venir le piège et surveilla tous les côtés aussi bien que possible. Il aperçut une des deux têtes du coin de l'oeil. Elle sortait du mur et fonçait vers lui. Il se retourna pour voir que l'autre tête était à l'exact opposé. La première tête était au niveau du sol et l'autre un peu plus haut. L'elfe voulut partir sur le côté mais la toupie effectuait une trajectoire elliptique autour de lui, lui interdisant de s'écarter suffisamment. Il se tourna vers le deuxième serpent et effectua un saut périlleux arrière mais se laissa tomber à plat ventre à l'arrivée. Cela le fit passer par-dessus le premier serpent et sous le deuxième. Après cela, il profita du moment où la créature était occupée à récupérer ses serpents pour lui envoyer une flèche de glace dans l'oeil rouge. De la lumière rouge partit alors de l'oeil et inonda toute la salle. L'intensité de la lumière augmenta jusqu'à ce qu'il fût impossible de la regarder. Lorsque la lumière disparut, Garet était par terre, mourant, avec les trois sphères au-dessus de lui. L'elfe qui avait acquis tant de pouvoir était maintenant brisé, un casque en morceau sur la tête, et des jambes en or de nouveau attachées. Sous les morceaux du casque, on voyait la cicatrice que le Sparkan Noir avait temporairement fait disparaître. Garet gardait les yeux fermés et parla faiblement :
"Link, mon frère, je suis désolé. Accepter ses erreurs est une chose très difficile. Je n'ai pas réussi et ma haine s'est accumulée. Ma colère m'a conduit à une soif de pouvoir démesurée. J'ai peur, Link. J'ai peur d'avoir mené notre monde à sa destruction. Me pardonneras-tu ?
- Tu es tout pardonné.
- Dis à Zelda... que je suis désolé.
- Je le lui dirai."
Quelque chose se produisit alors : le Sparkan Noir s'illumina, puis devint blanc. Les deux bébés sparkans s'éloignèrent lentement tandis que leur mère faisait tomber de petites étincelles d'un blanc si pur qu'il était difficile de les regarder. Garet frissonna au contact des premières étincelles, puis murmura :
"Je sens... de la chaleur..."
Le corps de Garet rétrécit petit à petit jusqu'à n'être qu'une petite boule qui se mit à faire sa propre lumière. Le Sparkan Noir venait de transformer Garet en spark. De la nouvelle sphère, la voix de Garet sortit, émouvant Link plus que jamais :
"Il semble qu'elle m'ait sauvé. Elle n'est pas maléfique. Link... adieu..."
Et Garet partit sous sa nouvelle forme dans le ciel, passant près des bébés sparkans qui attendaient leur mère à l'écart.

Epilogue   up

Les rouages de la diplomatie étaient en marche, un peu à l'est de l'arène. Tous les camps étaient d'accord pour une alliance. La signature officielle du document se ferait dans trois jours. Au moment même où ils avaient décidé du jour et du lieu de la signature, Findal, l'elfe, renifla et demanda :
"Mais qu'est-ce qui pue comme ça ?
- C'est étrange... Darkan ?
- Cette odeur est celle de la mort. La nécropole a envoyé son armée. Il faut partir, immédiatement. Il faut que chacun arrive sauf chez soi. La voie de l'ouest est bloquée et je doute de la sûreté du chemin jusqu'à la citadelle. Je conseille donc aux hommes et aux Gerudos d'aller dans les souterrains avec les résistants en attendant la fin de la bataille imminente.
- Les Gerudos ne vont pas faire confiance aux autres tant que l'alliance n'a pas été signée. Nous ferons un détour par le sud pour aller chez nous.
- Darkan, avec tout le respect que je vous dois, je ne suis pas un lâche et mon épéiste Raphaël non plus. Je vais rentrer chez moi par le chemin le plus court et je combattrai s'il le faut.
- Bien. Je ne peux pas vous obliger. Je vous accompagne, Garath. Ariane, est-ce que quelques-uns de vos Sheikahs peuvent aider Nabooru à arriver à destination ?
- Ils l'aideront du mieux qu'ils pourront.
- Quant aux autres, rentrez chez vous. Je pense que c'est ce qu'il y a de mieux à faire. A présent, foncez !"
Ils se hâtèrent tous, chacun dans sa direction. Darkan avait peur de voir ses efforts pour restaurer la paix réduits à néant. Ce Darksoul était plus malin qu'il en avait l'air. Loin de cela, en haut de la plus haute tour de la citadelle, Link regardait la plaine. Il vit le petit rassemblement de différentes races, puis quelque chose attira son attention : il y avait une énorme masse noire qui sortait de la nécropole. Les morts-vivants attaquaient. L'elfe vit avec horreur qu'il y avait plus que de simples squelettes et zombies : il y avait des énormes chauves-souris, probablement des vampires, et surtout, des squelettes et fantômes de dragons. L'armée était immense. Le héros l'estima à dix mille soldats. Ses yeux revinrent au groupe de diplomates qui commençait à se disperser. Malgré la distance, son amour arrivait à distinguer les longs et magnifiques cheveux blonds de sa princesse. Il vit les morts-vivants contourner l'arène et la rattraper juste avant qu'elle ne rentre dans le tunnel. Il la vit leur échapper. Mais les squelettes la poursuivaient dans les souterrains. Nabooru et quelques Sheikahs furent massacrés. Darkan combattit avec des magies puissantes ainsi qu'avec ses épées d'or. Le roi et son épéiste combattirent avant de rentrer dans l'enceinte de la citadelle. Les morts-vivants subissaient les nombreux tirs d'arbalète des hommes mais ils étaient tellement nombreux que cela ne servait pas à grand-chose. Les fantômes de dragons semblaient prendre plaisir à voir les carreaux d'arbalète les traverser. Ils se jetèrent sur les tireurs. Le roi des hommes était là, allongé sur une civière improvisée, parlant pour lui-même :
"Les ténèbres s'abattent sur nous. Il faut se défendre. Nous avons besoin de la lumière... Où est la lumière ?"
Au moment où les puissantes griffes des dragons fantômes allaient s'abattre sur leurs ennemis, des rayons de lumière venant du ciel les désintégrèrent. Personne n'arrivait à le croire. Link regarda au-dessus de lui : le Sparkan Noir était là, brillant, et agissait par sa propre volonté, accompagné de ses bébés. Elle tira un immense rayon qui inonda presque toute la plaine. Les morts-vivants tentèrent de revenir à leur nécropole, à l'abri de la lumière dévastatrice. Un quart de l'armée réussit mais aucun fantôme ni squelette de dragon ne survécut. Tous les zombies et une partie des squelettes frappés par la lumière reprirent vie. Ils redevinrent des créatures vivantes avec leurs pensées propres. Les plus grandes pertes de la guerre étaient revenues d'entre les morts. Il y avait au milieu de la plaine des êtres de toutes les races qui s'enlaçaient, contents d'être en vie. Les seuls qui ne participaient pas à cette joie étaient les reptiles et les barbares qui repartaient vers leur maison. La mort avait échoué. Le Sparkan Noir s'ouvrit alors et son visage si magnifique illumina celui de Link. Il ouvrit lentement la bouche et articula difficilement :
"L... Link..."
La sphère se referma et, quelques secondes plus tard, on voyait trois taches sombres dans le ciel éclairé par la lumière orangée du soleil couchant. Saladar apparut devant Link, sous sa forme éthérée.
"Link.
- Saladar ? Tu n'es donc pas mort ?
- Si. En fait, je l'ai été à moitié dès l'instant où je me suis fixé ici pour empêcher le Sparkan Noir de se libérer. Avant, cette Sparkan avait un autre nom et avait pour devoir de protéger le monde. Mais à la suite d'une malédiction qu'un démon avait posée sur elle, elle perdit la tête et fut alors appelée "Sparkan Noir". Il semblerait que le choc du combat et des sentiments que vous partagiez, Garet et toi, après le combat lui aient rappelé sa véritable fonction.
- Je sais tout cela. Je... je l'ai senti en elle.
- Au revoir, Link ; ou adieu, je ne sais pas...
- ..."
Saladar disparut et Link resta seul dans la salle en ruines, au milieu d'une scène de destruction. Zelda était sauve, dans les souterrains, Link le savait et s'en réjouissait. Ce qu'il ne savait pas, c'est qu'elle s'apprêtait à utiliser son pouvoir, obéissant à son instinct. Elle concentra sa magie en un point au milieu d'une caverne. Cette action fut quelque chose qui détermina l'avenir du monde...

FIN

Ce texte a été proposé au "Palais de Zelda" par son auteur, "Vivaldi". Les droits d'auteur (copyright) lui appartiennent.

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Mis à jour le 26.03.24