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Le Sombre Amant

Ecrit par The Magic Knight en 2008


Avertissement ! cette fiction contient des passages pouvant être choquants pour les plus jeunes lecteurs !

Prologue : Retrouvailles, amour, disparition

Partie 1 : Retrouvailles

J'étais chez moi, attendant. Elle devait arriver aujourd'hui... Sarah, ma plus grande amie, vivait très loin, on ne pouvait plus se voir depuis plus d'un an. Il y a deux semaines, elle m'a annoncé son retour... Elle a dû arriver depuis quelques heures maintenant, m'ayant promis de venir me voir le jour de son arrivée.
Quelqu'un frappa à la porte. J'étais seul à la maison. J'ouvris la porte, nerveux. Enfin je la reverrais... A-t-elle changé ?
"Bonjour Léo... Ça fait si longtemps..."
Elle était encore plus resplendissante de beauté qu'avant. Elle affichait un sourire calme, attendant une réponse.
"Sarah... Salut... Tu m'as tellement manqué !"
Son sourire devint aussi radieux que le soleil qui brillait à l'extérieur. Elle avait un teint assez pâle d'une magnificence reluisante, deux saphirs lui tenaient lieu d'yeux, et des fils d'or pour cheveux. Elle était petite, fine, très souple, avec un corps d'une beauté extrême. Elle s'habillait toujours de rouge, la couleur qu'elle préférait.
Elle se jeta dans mes bras.
"Tu m'as manqué aussi, Léo ! Je suis tellement heureuse de te voir !"
A ce moment-là, son odeur me revint en mémoire. Une odeur douce et sucrée... Je considérais cette fille comme l'incarnation de l'Amour.
"Eh bien, les vacances se terminent ? dit-elle.
- Oui, plus qu'une semaine avant la reprise... Enfin, on en est qu'à la moitié, hé !
- Ma cousine devrait venir dans un jour ou deux. Tu sais, celle qui vit en Russie...
- Oui, tu m'en as parlé une fois, il y a longtemps... Sofia c'est ça ?
- C'est elle. Oh, j'espère que tu es célibataire, tu risques de lui plaire...
- Et elle, me plaira-t-elle ?
- Je n'en doute pas une seconde."
Elle passa une heure chez moi, le temps que les retrouvailles se fassent tranquillement. Puis nous allâmes nous promener en ville. Je lui faisais visiter les coins importants, en terminant par le lycée, vide ce jour-ci.
C'était un petit lycée, au calme. Il comportait environ cinq cents élèves, et les problèmes étaient rares. Le niveau était également très bon.
"Alors c'est ici qu'on va m'enfermer pendant toute la journée ? lança Sarah.
- C'est ici, oui... Bah, tu n'as pas à t'en faire, les profs n'y sont pas méchants..."
Je la raccompagnai chez elle, il se faisait tard. L'aménagement avançait tout doucement, sa famille passait à table. Je rentrai chez moi à mon tour, en pensant que ma vie allait changer, car Sarah était revenue. Les pouvoirs de l'amour étaient presque miens grâce à elle. Et déjà je les ressentais.
Ainsi se passa mes retrouvailles avec Sarah Navarro, ma plus grande amie.

Partie 2 : Amour

"Léo, elle arrive ! Ma cousine est là ! Tu viens lui dire bonjour, hein ?
- Oui j'arrive !"
Deux jours après les retrouvailles, Sofia était arrivée. De loin, je vis Sarah la serrer dans ses bras. Elle avait l'air pas mal...
Je m'approchai et pus constater qu'elle était aussi belle que sa cousine. Deux yeux bleu clair, des cheveux châtains soyeux, un teint de neige se remarquaient tout de suite. Elle était presque aussi grande que moi, et son corps semblait aussi sublime que celui de Sarah. On ne pouvait cependant pas vraiment les comparer, car Sarah était plutôt du genre dingue et agitée, alors que Sofia respirait le calme et la sérénité. Tout à fait mon genre de fille, en résumé...
Ce fut le coup de foudre immédiat.
"Hem... Salut, je m'appelle Léo ! Tu dois être Sofia, non ?
- C'est moi. Léo... Sarah m'a beaucoup parlé de toi. En bien, évidemment.
- A moi aussi elle m'a parlé de toi... Je... Enfin... Elle m'a décrit ce à quoi tu ressembles, mais tu es cent fois plus belle que ce que j'imaginais !"
Sofia sourit.
"Merci. Bien, je dois vous laisser... je finis d'aider à sortir les meubles du camion.
- Un coup de main ? demandai-je.
- Oh volontiers ! Merci beaucoup."
Sarah devait, comme par hasard, rentrer chez elle. Je fis la connaissance de Sofia petit à petit. Je découvris en elle une fille exceptionnelle, calme, gentille et intelligente. Et... tout comme moi, en manque d'amour...
Très vite tout le mobilier fut sorti du camion, prêt à être installé. L'heure tournant, je dus rentrer chez moi. Je ressentis en partant un étrange vide : je voulais rester avec Sofia. J'avais envie de l'embrasser, de lui donner tout mon amour... Et j'avais bien senti que c'était réciproque.
Le soir même j'allai chez Sarah et lui parlai de tout ça.
"Exactement ce que j'avais prévu ! s'exclama-t-elle. Bon, demain tu devrais être avec elle. Il ne suffira que d'une demi-heure, voire moins, pour vous caser.
- Euh... on dirait que tu considères ça comme un plan militaire...
- Militaire non, mais plan, plus que oui ! Vous serez le couple du siècle, du millénaire !
- T'es pas un peu fatiguée, là ?
- Moi ? J'suis en pleine forme mon grand. Tu manges chez moi ce soir ? on fait une petite crémaillère...
- Je n'ai aucune raison de refuser. Je vais prévenir ma mère.
- J't'attends !
- Sofia ne vient pas ?
- Elle va devoir installer quelques meubles, notamment les lits. A moins que tu ne lui fasses une place dans le tien ?"
Je rougis, un peu mal à l'aise. Sarah avait toujours les mots pour mettre les gens mal à l'aise... Etrange humour. Je répondis avec calme :
"Oh, je voudrais bien, mais c'est pas un peu précipité ?
- Si. Petit cochon, tu voulais déjà aller dans un lit avec elle ?"
Elle fit un clin d'oeil, je rougis un peu plus, et allai chez moi pour prévenir de mon absence. Je me préparai rapidement (une petite heure seulement), puis allai chez Sarah.
Elle avait apparemment caché ses dons de cachottière : Sofia était à côté d'elle, aussi surprise de me voir que je le fus de la voir.
"Elle ne m'avait pas dit que tu serais de la soirée, Léo.
- A moi non plus... Enfin, tu t'es faite belle quand même !
- Eh bien, les meubles ont été installés plus vite que prévu, j'ai pu me préparer..."
De toute évidence, Sofia avait espéré que je serais là autant que j'espérais sa présence. Sa toilette et son sourire en témoignaient.
Peu après mon arrivée, le repas commença. Il dura une heure, après laquelle Sarah nous traîna dans sa chambre. Je savais qu'elle avait l'intention de me faire avouer mon amour à Sofia dans le quart d'heure au maximum...
"Apparemment vous serez dans la même classe vous deux ! dit Sarah pour casser un silence gêné.
- Hem... oui c'est possible, répondis-je.
- Ah, vous êtes très bien assortis l'un à l'autre, vous savez. Léo, tu cherchais pas une claviste pour ton groupe au fait ?
- Si. Tu fais du clavier Sofia ?
- J'en fais oui. Synthétiseur.
- Et ça t'intéresserait d'intégrer un groupe ?
- Pourquoi pas... Tu me présenteras les autres membres."
La discussion continua autour de tout et rien pendant une dizaine de minutes, avant que nous abordâmes le sujet de l'amour... Très vite Sofia et moi étions rapprochés, surtout grâce à de petites interventions de Sarah, toujours particulièrement bien placées.
Elle dut s'absenter pendant un petit moment ; je compris qu'elle voulait nous laisser seuls.
"Je crois qu'elle veut nous mettre ensemble, me dit Sofia.
- Tu crois ? A moi elle me l'a dit explicitement.
- Et qu'est-ce que tu en dirais toi ?
- A vrai dire...
- Oui ? dit-elle en s'approchant de moi.
- Elle m'avait parlé de toi avant que tu arrives...
- Et ?"
Elle s'approcha encore un peu.
"Et la description qu'elle me faisait de toi m'a fait imaginer que tu étais une fille vraiment... Parfaite...
- Et ?
- Et je pense que tu es cent fois mieux que la fille que Sarah m'a décrite.
- Merci... Je crois qu'elle a bien réussi son entreprise.
- Tu veux dire quoi par là ?
- Elle voulait que je sois amoureuse de toi..."
En disant ces mots, elle se colla contre moi et m'embrassa langoureusement. Je la pris dans mes bras et nous nous retrouvions allongés, enlacés, très amoureux l'un de l'autre.
Nous échangeâmes quelques "je t'aime" avant que Sarah ne revienne. J'étais alors assis, elle était couchée la tête sur mes genoux.
"Vous êtes si mignons tous les deux ! Qu'est-ce qu'on dit à votre Sarah préférée ?
- Je crois qu'on la remerciera jamais assez, répondis-je.
- A moins que notre bonheur lui suffise ? dit Sofia."
Deux heures après, tout le monde partit. Et comme les jeunes amants sont toujours un peu fous, nous nous arrangeâmes pour que Sofia dorme chez moi.
Jamais je n'oubliai cette nuit, la plus parfaite que je n'avais jamais vécu.

Partie 3 : Disparition

Le lendemain, j'étais le plus heureux des hommes. Je ressentais aussi la force du bonheur de Sofia qui ne voulait absolument pas rentrer chez elle.
Mais elle devait aller voir de la famille qui vivait en campagne dans l'après-midi. Je fus autorisé à venir. Bien sûr nous aurions préféré nous prélasser chez moi, en laissant libre cours à nos sentiments.
Et si nous avions su ce que allait se passer, nous y serions restés.
Vers deux heures de l'après-midi, Sofia, ses parents et moi montions dans la voiture et nous dirigeâmes vers un petit village situé à vingt minutes de chez moi. On me présenta ses cousins, sa tante et son oncle. Apparemment, je fis bonne impression.
Une heure après, nous partîmes à deux visiter le village. C'était un très charmant petit groupe de pâtés de maisons où l'air était pur. A notre passage, la nature somnolente semblait s'éveiller sous l'effet de notre amour si puissant. Si jeune et si puissant...
Dans un sous-bois, un pont cassé empêchait la traversée d'un ruisseau.
"On fait demi-tour ou on tente de passer avec un pont improvisé, me demanda Sofia.
- Oh, je vais essayer de fabriquer quelque chose avec des bouts de bois... Tu veux bien m'aider à en trouver ?
- Bien sûr !"
Elle partit dans une direction, moi dans celle opposée. Je ramenai bientôt quelques petits troncs déracinés et, à partir de l'édifice démoli, tentai de rebâtir quelque chose de plus ou moins stable pour passer.
Dix minutes après, le travail avançait bien. A chaque fois que je revenais avec du bois pour avancer le pont, je trouvai déjà un petit tas que Sofia avait déposé avant de repartir en chercher.
Le pont fut vite fini. Sofia n'était pas encore là, je pensais qu'elle était toujours à la recherche de bois, à présent inutile.
Mais elle ne semblait pas revenir...
"Sofia ? appelai-je."
Pas de réponse. Je partis alors à sa recherche. Au bout d'une dizaine de minutes, j'entendis une respiration haletante. Je découvris peu après de quoi me mettre dans la plus terrible fureur physiquement possible : Sofia était allongée par terre, à côté de ses vêtements réduits en charpie. Elle pleurait, presque nue.
"Sofia ! Qu'est-ce qui t'es arrivé ?
- Il... il m'a violée... sanglota-t-elle.
- Qui ? Qui a osé te faire ça ?
- Moi, lança une voix."
Je sentis une lame caresser mon cou.
"Debout, lança l'homme."
Je m'exécutai. Sofia me suivait du regard. Elle avait peur. Je lisais dans ses yeux une terreur comme je n'en avais jamais vu auparavant. L'homme qui m'empoignait me jeta à terre avant de s'emparer de Sofia. En face de moi, je voyais un homme qui se tenait derrière Sofia, tenant une épée. Il rengaina son arme dans un fourreau retenu par un baudrier écarlate. L'arme semblait à mi-chemin entre l'épée et la rapière. L'homme était environ aussi grand que moi, les cheveux blonds. Ses yeux bruns brillaient d'une lueur machiavélique.
"Dis-moi Léo... Cette jeune fille est ta petite amie, non ?
- Laisse-la...
- Oh, je la lâcherai oui... Mais il faudrait qu'avant tu me donnes quelque chose.
- Quoi ? Tu veux quoi ?
- Un renseignement.
- Je connais pas le coin, si c'est la poste que tu veux...
- JE NE SUIS PAS D'HUMEUR A PLAISANTER ! hurla-t-il.
- Par contre, pour t'amuser avec une fille qui n'en a pas vraiment envie...
- Où est la Tiare de Foudre ?
- Quelle Tiare de Foudre ? Je sais pas ce que c'est ton truc !
- Ne mens pas ou tu risques de te retrouver célibataire...
- MAIS JE DIS LA VERITE !
- Bien sûr, la vérité. On va voir ça..."
L'homme arracha ce qui restait de vêtements à Sofia. Ma fureur augmenta. Moi seul avais le droit de voir ce corps si pur, si blanc ! Moi seul avais le droit de la toucher !
Il lui lécha le visage, me dégoûtant encore plus. Elle laissa partir un sanglot effrayé.
"Ce corps est parfait... Oui, parfait... N'est-ce pas ?
- Bien trop parfait pour les pourris de ton espèce ! LAISSE-LA !
- Allons, du calme. Tu n'es pas en mesure de donner des ordres. Où est la Tiare de Foudre ?
- Je ne sais pas de quoi il s'agit... Tu me fatigues...
- Comme tu veux. Tu sembles avoir oublié ce que je te demande... Tant pis. Si la mémoire te revient, appelle-moi ! En attendant, je te l'emprunte. Regarde à quel point je peux prendre soin d'elle !"
Alors il se jeta sur moi, et sans que je puisse deviner comment, il m'attacha à un arbre. Puis il retira ses gants de cuir, retourna vers Sofia, et sous mes yeux lui fit subir les pires horreurs imaginables. Je hurlais, lui suppliais d'arrêter, mais il la torturait, la viola de nouveau... Sous mes yeux.
Une demi-heure plus tard, elle s'évanouit, comme pour échapper à ces horreurs.
"Eh bien, on dirait qu'elle a assez joué pour l'instant. Tu vois, on s'amuse bien avec elle !
- SALE POURRI ! J'AURAI TA PEAU !
- Je ne pense pas. Bien, je te laisse !"
Ainsi, il disparut mystérieusement, emportant avec lui Sofia.
La corde qui me retenait s'envola de la même façon. Je ramassai les vêtements déchiquetés de Sofia, et, en pleurant, retournai vers sa famille.
Allaient-ils m'en vouloir ?

Chapitre 1 : Inquiétante rumeur   up

"Eh bien Link, quel air maussade tu as ! lui fit Moï."
Le jeune homme rentrait chez lui, il venait de rentrer les chèvres à la bergerie.
"Ah, Moï...
- Tu n'es pas content que toute cette histoire soit terminée ?
- Bien sûr que si, mais...
- Tu penses encore à elle, pas vrai ?
- Oui. Sans elle, je ne serais pas arrivé à sauver Hyrule !
- Elle a fait ce qu'elle a cru bon de faire. Elle est repartie gouverner son pays, en espérant tout faire rentrer dans l'ordre. Et c'est pour protéger le monde de la lumière qu'elle a brisé le miroir. Tu comprends ?
- Bien sûr...
- Au fait, Lafrel m'a fait savoir que la route menant au Désert Gerudo était de nouveau ouverte. Il n'y a qu'à passer par le Lac Hylia...Il m'a dit aussi qu'il y avait de l'agitation près de la Tour du Jugement, et il aurait besoin de l'aide d'un bon bretteur pour s'en occuper.
- Oh, ce serait avec joie, mais je dois aider Fahd à rentrer les chèvres...
- Eh bien, pendant que tu seras absent, c'est moi qui m'en occuperai."
Sur ces mots, Moï siffla, et un étalon noir arriva, à toute vitesse. Link le reconnut immédiatement :
"Mais c'est... C'est le cheval de Ganondorf !
- Eh oui ! Contrairement à son défunt maître, il est d'une nature très douce.
- Mais... Où l'as-tu récupéré ?
- Oh, eh bien après ton combat contre Ganondorf il s'est mis à errer sans but dans la plaine d'Hyrule, et puis je l'ai retrouvé près de la source de l'esprit Firone, couché et exténué. Je me suis servi des propriétés curatives de la source pour lui redonner des forces, et puis il m'a suivi, alors je l'ai... adopté."
A ces mots Link sourit. Peut-être même qu'il pourrait s'accoupler avec Epona, et faire plein de petits ? En tout cas, ce ne serait pas pour tout de suite.
Le jour se couchait, mais la situation exigeait le départ imminent de Link. Et puis avec Epona, il serait arrivé dans le Désert le lendemain à l'aube... Il fut soulagé également de ne pas avoir à remonter dans cette espèce de canon pour l'atteindre !
Il était sur le point de quitter son village de Toal quand...
"Link, attends !"
Le jeune homme se retourna, et vit Iria courir vers lui. Il mit pied à terre.
"Alors tu pars de nouveau...
- Oui, il semblerait que le Désert Gerudo, à l'ouest du Lac Hylia, soit agité... je ne sais pas de quoi il retourne.
- Eh bien s'il peut y avoir du danger, tu ne comptes pas partir sans aucune arme ! s'exclama Iria. Je sais qu'Epona peut aller vite, mais quand même..."
Link avait en effet oublié de s'équiper un minimum, de plus il allait partir dans sa tenue de berger.
Il retourna donc chez lui, passa la Tenue du Héros que lui avait conférée Firone lors de sa précédente quête, prit le Bouclier d'Hylia, et puis l'épée Excalibur, qui était plus utile avec lui que dans le Sanctuaire de la Forêt.
"Je ne sais pas si cet équipement suffira, se dit-il."
Son regard passa alors devant son arc et son carquois géant, encore plein de flèches. Il saisit également l'oeil du Faucon, étrange masque permettant de voir à distance, ainsi qu'un sac de bombes (on ne sait jamais sur quoi on peut tomber !)
Ainsi équipé, Link retourna près d'Iria et Epona.
"Tu devrais prendre ça avec toi, lui fit la jeune fille."
Elle lui tendit un collier en forme de fer à cheval percé de petits trous : le Lien de l'Amitié. Iria le considérait comme un porte-bonheur pour Link, lui y voyait un objet utile puisque son son était perceptible dans tout Hyrule pour sa jument, elle pouvait à tout moment rejoindre son cavalier.
Une larme coula le long de la joue de la jeune fille.
"Fais bien attention à toi, Link..."
Elle se jeta alors dans ses bras, ne pouvant réprimer un sanglot.
"Ne t'en fais pas... Tout ira bien, autant pour moi que pour vous ici. Moï n'a jamais été aussi en forme, et en plus il a son cheval aussi maintenant.
- Je sais... Il a même commencé à apprendre à Colin à manier l'épée. Et il se débrouille bien !
- Je l'ai vu faire, oui... Bon, il est temps que je parte."
Sur ce, il monta sur Epona et partit au galop, à travers la Forêt de Firone.
La plaine d'Hyrule était vidée de tout monstre depuis que Link avait tué Ganondorf. Le jeune Hylien depuis l'avait traversée plusieurs fois pour aller à la citadelle d'Hyrule, et plus particulièrement au château, mais cette fois il sentait une atmosphère différente, inquiétante... Il pressentait un danger, mais lequel ? Etait-ce lié aux agitations du Désert ?
Il décida d'avancer tout de même, s'il y avait un danger il n'allait pas l'éviter ou le stopper en restant sur place. Il arriva devant le portail à l'ouest qui servait de transition entre les terres de Firone et celles de Lanelle : un effondrement de terrain avait rendu le passage impraticable. Hors de question de passer par le passage du nord : il menait directement à la citadelle et on ne pouvait pas y entrer à cheval. Il faudrait donc passer par les terres d'Ordinn, ce qui allait considérablement rallonger le voyage de notre jeune héros. Bah, il en profiterait pour passer au village de Cocorico...
Arrivant au village, l'atmosphère était toujours aussi inquiétante. Il semblait désert, rien ne bougeait à l'extérieur... Ni à l'intérieur.
Soudain, il y eut une énorme explosion dans les hauteurs du village, suivie de cris perçants.
Link vit passer devant lui des monstres armés jusqu'aux dents, comme des gobelins rouges et sanguinaires, portant pour la plupart deux coutelas. Ils étaient totalement différents de ceux qu'il pouvait croiser lors de sa précédente quête... Cela voulait au moins dire que ce n'était pas Ganondorf le responsable.
Les monstres portaient ce qui semblait être des explosifs. Un homme les poursuivait, une visière de protection métallique sur le visage.
"REVENEZ ICI, SALES VOLEURS ! criait l'homme. VOUS N'VOUS EN TIREREZ PAS COMME ÇA !"
Deux des monstres, qui ne portaient pas d'explosif sur eux, s'arrêtèrent, se retournèrent. L'homme ne bougea plus, il semblait paralysé par la peur. Il n'avait pas remarqué Link. Les monstres commencèrent à avancer vers lui, il ne bougeait pas. Son cerveau lui criait de fuir, mais ses jambes n'écoutaient pas. Link saisit son arc, encocha une flèche, et tua le premier monstre. Le second se tourna vers le jeune homme, brandit une de ses armes en l'air. Le jeune Hylien décocha une seconde flèche, pile entre les deux yeux de la bête. Il s'approcha ensuite de l'homme.
"Oah, Link, c'est toi... j'ai eu une de ces frousses ! Je venais de reconstruire ma maison, et voilà que ces monstres débarquent, me volent mes bombes et détruisent ma maison à nouveau !
- Crahmé... Tu ne saurais pas d'où viennent ces monstres ? J'ai l'impression que ce ne sont pas les mêmes que lors de la dernière fois...
- Penses-tu, je n'ai pas fait la différence ! Ça ou les monstres noirs... Mais qu'est-ce que tu fais ici ?
- Je dois aller voir au Désert Gerudo, il paraît qu'il y a de l'agitation là-bas.
- Ah, j'en ai entendu parler aussi... Le père Reynald est parti pour la citadelle sur-le-champ en ayant entendu ça, mais j'en sais pas plus que toi, petit gars ! Il nous a juste dit de tous partir chez les Gorons... Sans nous dire pourquoi. Je voulais rester pour finir de reconstruire ma maison et pour emporter mes explosifs, et puis ces bêtes sont arrivées... Bah, je vais faire comme Reynald a dit, je vais m'enterrer dans la Montagne de la Mort. L'avantage, c'est que je serai plus près des matières premières pour fabriquer mes bombinettes !"
Link sourit, puis repartit, vers le nord du village. Par chance, le chemin n'était pas bouché ! Au galop, Link retrouva vite les pilleurs de Crahmé. Il dégaina son épée, prêt à frapper au passage... Il s'approcha du petit groupe, et tua un en passant d'un violent coup d'épée dans le dos. Il fit demi-tour, en tua un autre. Le reste du groupe se dispersa alors. C'est que ça courrait vite, ces bêtes-là !
L'un d'eux rejoignit le Pont d'Ordinn au nord de la plaine. Il y avertit un très grand nombre de ses semblables positionnés ici qu'un intrus avait semé la pagaille parmi le groupe... Ils montèrent alors sur des bêtes mi-chevaux mi-aigles et fusèrent en direction de Link. Ils utilisaient globalement les mêmes méthodes que les monstres que le jeune Hylien avait à affronter lors de sa quête contre Ganondorf, mais ils étaient très nombreux ! Il ne pourrait pas les attaquer, ce serait du suicide. Il tenta de fuir vers la citadelle, ne pouvant se résoudre à retourner directement en arrière : les monstres le suivraient et ruineraient le village.
Malheureusement, quand Link arriva près de la citadelle, des monstres bloquaient déjà l'entrée. Et ils venaient de partout autour de lui. Pas le choix : il fallait combattre pour survivre... Il saisit de nouveau son arc, et décocha des flèches en direction des monstres près de la citadelle. Cela ne servait à rien, d'autres arrivaient derrière ceux qui étaient tués. La citadelle était-elle donc occupée ?
Le jeune homme tenta de percer le front qui arrivait en direction inverse, mais même les gros dommages causés par les flèches explosives ne suffisaient pas, il en venait toujours plus qu'il n'en mourrait. Link ferma les yeux, attendant la mort. Il n'y avait plus rien à faire, dans cette situation... Soudain, un son de cor se fit entendre à travers la plaine. Ce cor... C'était celui du chef des Moblins, que Link avait affronté à maintes reprises !
En effet, une horde de sangliers portant sur leur dos des Moblins fusait vers les monstres rouges. Les archers alors percèrent le front du côté du Pont d'Ordinn, laissant alors Link se sauver de l'encerclement.
La bataille fit alors rage, les Moblins et les monstres rouges s'entre-tuèrent sans pitié. Plus loin, près du Pont, Link observait la scène, ne sachant trop que faire. Le chef Moblin vint vers lui.
"Ton nom est Link, c'est cela ?
- Oui... Mais que... Comment...
- Tu as entendu parler du grabuge dans le Désert ? Nous étions les premiers avertis, puisque notre campement principal s'y trouve. L'un des nôtres a assisté à la destruction du miroir des ombres par la Princesse Midona. J'ai alors ordonné qu'on surveille régulièrement le sommet de la Tour du Jugement, et la nuit dernière un Moblin blessé m'a raconté une bien étrange histoire. La grande stèle qui servait de support pour le passage vers le Crépuscule se serait ouverte, et le miroir des ombres se reconstituait. Les Moblins sur place ont alors fait venir le gros de nos troupes, nous nous préparions au retour de la Princesse du Crépuscule. Cela signifiait alors qu'une menace pesait sur le Crépuscule ou notre monde... Ou les deux. Et qu'un pouvoir plus grand encore que celui de la Triforce était libéré, car nul ne peut reconstituer le miroir des ombres ainsi morcelé. A ce moment-là la Princesse Midona est apparue, mais elle était poursuivie par ces monstres rouges. Elle portait sur la tête une sorte de tiare mi-or mi-argent. Les Moblins se sont alors attaqués aux monstres, mais ils étaient trop nombreux. Ils ont pris la tiare de Midona, qui s'est alors divisée en deux parties. Les Moblins en ont récupéré une, mais les monstres ont fui avec celle en or, après avoir tué tous les Moblins, sauf celui qui a pu revenir me voir pour me raconter ça. Et puis il est mort juste après... En tout cas, je pense que la Princesse Midona a repris la tiare en argent, et elle l'aurait expédiée dans un autre monde, que nous ne connaissons pas. Et puis je ne sais pas ce qu'il est advenu d'elle après, elle a dû retourner dans le Crépuscule.
- En effet, voilà une bien étrange histoire... Mais... Comment se fait-il que vous soyez de notre côté, à présent ?
- Je me souviens te l'avoir expliqué juste après notre dernier combat : le but de notre peuple est de suivre le plus fort, rien de plus, rien de moins. Tu as battu Ganondorf avec la Princesse du Crépuscule, vous êtes considérés comme étant les plus forts au sein de notre peuple. Donc nous vous suivons. Et puis ces monstres nous ont attaqués, nous ne pouvions pas les suivre..."
Link sourit.
"Nous allons t'escorter jusqu'au Désert, puis tu entreras dans le Crépuscule par le biais du miroir. Nous avons construit un grand monte-charge sur la Tour, tu n'auras donc pas à passer par l'intérieur.
- Merci beaucoup."
Les Moblins semblaient l'emporter sur les monstres rouges. Leur chef souffla de nouveau dans son cor, et une partie de la troupe rappliqua vers Link.
"Ils s'en sortiront très bien pour finir la bataille. Ensuite ils prendront d'assaut la citadelle occupée par ces monstres... Une fois l'escorte revenue. Bon, partons !"
Le Grand Moblin partit à toute allure sur le Pont d'Ordinn, suivi par Link, puis par les autres Moblins.
"Ces monstres ont adopté nos techniques d'occupation, cria le Grand Moblin à Link, ils sont postés un peu partout ! Il nous faut traverser toute la plaine le plus rapidement possible pour éviter les archers et les montures !"
Les Moblins archers s'occupèrent des archers rouges sur le chemin, Link de ceux montés sur les hybrides chevaux-aigles, et le chef Moblin écrasait les piétons au passage.
Il était désormais possible d'accéder au Lac Hylia sur un chemin près du Viaduc d'Hylia à cheval. Le groupe l'emprunta, puis continua vers la route à nouveau accessible du Désert Gerudo.

Chapitre 2 : La Légende   up

J'étais rentré chez l'oncle de Sofia, où m'attendaient Sarah et un homme d'environ soixante ans. Apparemment, tout le monde était déjà au courant de ce qui était arrivé à Sofia...
"Alors ça, ça s'était encore jamais vu sur Terre ! dit Sarah peu après mon arrivée. Un sale type qui débarque, qui viole une fille alors que son mec est pas loin, et qui l'embarque avec des pouvoirs bizarres ! Lui si je le trouve...
- Tu parles... Il est tellement fort qu'au premier coup d'épée il te tue...
- Ça c'est parce que tu sais pas que moi aussi je sais utiliser des armes blanches ! Et je te présente mon sensei... Mon maître d'armes, si tu veux. M. Heichiro Mitsurugi."
L'homme d'un certain âge se leva et s'avança vers moi. Il me serra la main.
"Tu es donc Léo, le jeune homme dont Sarah m'a tant parlé... dit-il en me dévisageant. Hm oui, tu dois être celui dont parle cette légende.
- Pardon ? Moi, dans une légende ? J'en connais beaucoup, et je ne pense pas m'identifier à un quelconque personnage d'une quelconque légende !
- En fait cette légende n'est pas quelconque... Et très peu de personnes en ont seulement eu vent. Je dois être le seul humain encore vivant à la connaître entièrement ! dit-il en souriant. Bien ! Viens avec moi, je dois te présenter quelqu'un. Nous en aurons pour une heure de voiture environ, j'en profiterai pour te conter la légende.
- Très bien, répondis-je. Sarah vient aussi ?
- Bah tu crois pas que je vais te laisser seul après ce qu'il vient de se passer !"
Mitsurugi la regarda en fronçant les sourcils.
"Enfin, je voulais dire que je voulais l'accompagner partout où il irait !"
Le sensei émit un petit rire, puis nous partîmes.
"Il va falloir que vous montiez à deux derrière, la place passager est... occupée !"
En effet, il y avait tout un tas d'armes sur le siège : des sabres, des katanas, des shurikens... Je reconnus même un enja, une sorte d'épée avec un ressort dans la lame, de sorte qu'en appuyant sur un interrupteur, le ressort se détendait et l'arme s'utilisait comme un fouet. C'était probablement cette arme qui me fascinait le plus... La lame était courte et épaisse, mais semblait aussi fourbe qu'un serpent. Si j'avais su m'en servir contre cet homme dans le bois, j'aurais pu sauver Sofia... Ma belle Sofia...
"Hé Léo, arrête de baver devant ces armes ! lança Sarah. Tu sais pas t'en servir.
- Pas encore, reprit Mitsurugi. Vous saurez tout quand je vous aurai raconté la légende."
A ce moment-là, la voiture démarra. Nous étions impatients de l'entendre, cette légende, elle semblait nous concerner de près !
"Cette histoire n'a pas de titre. Ceux qui la connaissent l'appellent simplement la Légende. Comme un conte, elle commence dans des temps reculés, on ne sait pas quand exactement. Et nous ne savons pas non plus où elle s'est produite... Deux grands forgerons de l'époque, qui vivaient dans le même village, était les plus réputés dans tout le monde entier - le monde concerné, il ne doit pas être le nôtre. Ces deux grands forgerons étaient rivaux. Ils avaient chacun un secret de fabrication pour injecter des pouvoirs dans des armes et objets qu'ils fabriquaient. Les pouvoirs injectés n'étaient pas d'une puissance phénoménale, en général, il s'agissait d'épée incassable, ou qui pouvaient traverser n'importe quelle armure... Ou alors des armures que rien ne pouvait franchir, si légères soient-elles.
Un jour, l'un des deux forgerons trouva, dit-on, un endroit dans lequel le soleil ne se couchait jamais. Dans cet endroit vivait une fée, la Fée du Soleil. Elle conféra au forgeron des pouvoirs bien plus puissants que ceux dont il disposait auparavant. Avec ses nouveaux pouvoirs, les épées qu'il fabriquait pouvaient, par exemple, se recouvrir de flammes, ou envoyer des boules de feu. Le forgeron devint très populaire auprès des seigneurs de guerre, qui commandaient toujours plus d'armes de ce genre. Le forgeron s'enrichit, prit avec lui des apprentis à qui il conféra ses secrets et ses pouvoirs pour l'aider à assurer les commandes. Lui et ses apprentis savaient bien entendu se servir de ces armes pour se battre, d'ailleurs ils étaient très forts... Seulement, les seigneurs de guerre qui avaient acheté les Armes de Feu se mirent à piller d'autres fiefs sans raison. Et puis ils se firent la guerre entre eux. Un jour, les soldats en eurent assez de ces guerres où beaucoup trop d'entre eux mourraient pour rien. Ils se mutinèrent et tuèrent les seigneurs de guerre. Le forgeront et ses apprentis prirent leurs place, et arrêtèrent les guerres. Le maître forgeron distribua à parts égales les richesses des royaumes, et se fit maître absolu du Royaume du Feu. Il n'était pas contesté, et dirigeait son royaume justement. Mais il ordonnait de piller la seconde moitié du royaume, et rien ne semblait pouvoir l'arrêter. L'autre maître forgeron n'avait pas autant de pouvoirs que son rival, ses armes ne suffisaient pas.
De son côté, la Fée du Soleil ne pouvait pas non plus l'arrêter. Et elle s'en mordait les doigts ! Elle demanda à sa soeur, la Fée de la Lune, de conférer des pouvoirs égaux à ceux du roi forgeron au second maître forgeron pour qu'il l'arrête. Cette seconde fée apparut en rêve au maître forgeron, et dirigea ses pas dans un endroit où la pleine lune régnait toujours. C'était un endroit magnifique, où coulait une rivière apaisante et une cascade. La Fée de la Lune y résidait. Elle conféra au forgeron des pouvoirs de Foudre, car des pouvoirs Lunaires ne pouvaient faire office d'arme de guerre. Des apprentis se présentèrent au maître forgeron, maître de la Foudre. Très vite ils firent fortune et furent aussi puissants que le Roi du Feu. Ils purent régner sur la seconde partie du Royaume en tant que Seigneurs de Foudre. Les plus savants de cette histoire les appelaient aussi Seigneurs de la Lune. Le Royaume fut alors définitivement divisé en deux, et une guerre fut déclarée. Le Roi de la Foudre voulait rétablir la justice dans les deux royaumes ; le Roi du Feu voulait s'approprier le second royaume. Dans cette guerre, tous les soldats et les civils périrent. Les seuls survivants étaient les Rois et les apprentis. Chaque roi avait cinq apprentis, deux hommes et trois femmes. Ils se fabriquèrent des armes magiques d'une puissance redoutables, et les douze survivants s'affrontèrent. Personne ne mourut cette fois, mais les Fées de la Lune et du Soleil intervinrent directement en renvoyant chaque roi et apprenti dans son royaume respectif. Ensuite, elles bâtirent un grand mur au milieu, avec seulement une porte en son milieu, qui ne pouvait être ouverte que grâce à deux artefacts fabriqués par les deux forgerons. Il s'agissait de deux tiares, l'une était dorée et était en son sommet ornée d'un soleil, c'était la Tiare Solaire, ou Tiare du Soleil. La seconde, argentée, était ornée d'une étoile brillante qui symbolisait la Lune et la Foudre, la Tiare de Foudre ou Fulgurante. On ne pouvait l'appeler Tiare de Lune car ses pouvoirs étaient terrifiants. Ils permettaient de se battre en dirigeant un puissant orage, tout comme la Tiare Solaire permettait un soleil assommant et le pouvoir de tout brûler. La combinaison de ces deux Tiares pouvait ouvrir la porte entre les deux royaumes, mais aucun des deux rois ne voulant faire la paix avec l'autre, les Tiares ne furent jamais combinées et le mur restait fermé. Les royaumes se repeuplèrent petit à petit, et prospéraient à nouveau. Les rois moururent en ayant eu soin de cacher les Tiares, et la plupart de leurs armes furent détruites. On garda certains secrets de fabrication et d'autres objets purent être fabriqués, mais les pouvoirs se diversifièrent. Il y avait des épées d'Eau, d'Air, de Glace... Dans chaque Royaume on enseignait aux enfants le maniement des armes et la haine de l'autre royaume. Au fil des générations, on ne savait plus pourquoi il fallait haïr l'autre royaume, mais on le faisait toujours.
Pendant ce temps, le pouvoir des Tiares ne faisait qu'augmenter, même cachées, et on dit que leur pouvoir combiné serait d'ouvrir n'importe quelle porte, quel que soit le verrou, et bien sûr le porteur de cette double Tiare verrait s'attribuer le pouvoir de chacune d'elle... Mais décuplé. C'est pourquoi on choisit une famille dont on était sûr de comportement dans chaque royaume pour garder les secrets de cette légende et de ces Tiares. Seuls leurs descendants directs aujourd'hui pourraient nous dire où se trouvent ces royaumes, et les Tiares...
- J'adore ce genre d'histoires ! dit Sarah, enthousiaste. Vous croyez que ces Royaumes et ces Tiares existent ?
- On peut penser que oui, en effet... Nous possédons quelques armes magiques qui sembleraient avoir été fabriquées dans les Royaumes de la Légende. L'une d'elles sera peut-être attribuée à Léo, si tout se passe comme prévu...
- Et qu'est-ce qui doit se passer comme prévu ? demandais-je.
- Tu vas suivre un entraînement intense au maniement des armes.
- C'est vous qui allez m'entraîner ?
- Non ! Je vais te présenter ton maître... Ou plutôt ta maîtresse. L'enja sur la banquette avant est pour toi, tu le prendras quand nous serons arrivés.
- Très bien, monsieur..."
Quelques minutes après, nous arrivâmes dans une petite ville. Elle semblait très ancienne. Mitsurugi nous mena devant une villa à l'anglaise isolée du reste de la ville. La maison était très somptueuse vue de l'extérieur, et les jardins étaient magnifiques. Il frappa à la porte, et quelques temps après, une grande femme vêtue d'une robe fuchsia vint ouvrir. Elle avait de profonds yeux bleus qui semblaient pouvoir électrifier quelqu'un, des cheveux assez courts, gris, bien qu'elle ne semblât pas avoir plus d'une trentaine d'années - j'appris plus tard qu'elle en avait trente-deux plus précisément. Elle serait celle qui m'apprendrait à manier un enja ? Elle avait des yeux d'une combattante, mais à part ça elle ressemblait plutôt à une bourgeoise bien lotie dans sa villa...
"Heureux de te revoir, Isabella ! lança Mitsurugi.
- Moi de même, Heishiro, répondit-elle. Alors c'est lui le jeune homme dont tu m'as parlé ?
- C'est lui. Léo, je te présente Isabella Valentine, ta maîtresse d'armes.
- Enchanté, madame... dis-je d'un ton peu rassuré.
- Je t'en prie, appelle-moi Isabella. Allez, entrez !"
L'intérieur était encore plus beau. La maison était baignée de lumière, et le décor était très chaleureux. On devait bien s'y sentir, à cette période printanière !
Elle nous fit venir dans son salon, la pièce la plus grande et la plus belle de la maison, avec un grand aquarium où coulait une eau claire et bleutée, un divan rouge et quelques fauteuils assortis autour d'une table basse d'époque Louis XVI, semblait-il. Elle fit apporter par son majordome des rafraîchissements, nous discutâmes quelques instants, puis elle nous mena dans le jardin intérieur. En fait, c'était une portion de jardin entourée d'une part par la villa et d'autre part par une forêt.
"C'est ici que je t'initierai aux techniques d'escrime, Léo, me dit Isabella.
- Sarah, viens chercher la caisse d'armes avec moi, lui dit Mitsurugi."
Ils revinrent peu après, portant les lourdes armes. Sarah était épuisée...
"Pff mais c'est pas possible, y'a quoi là-dedans ?
- Voyons... deux sabres courts (les tiens), mon katana, des shurikens, l'enja de Léo, et d'autres broutilles... Prends tes armes, on va en profiter pour s'entraîner nous aussi.
- OK !"
Chacun prit l'arme qui lui était destinée. Mon enja n'était pas très affûté, il devait s'agir d'une arme d'entraînement.
"Vous... n'avez pas d'arme, Isabella ? ... demandais-je.
- Si, bien sûr."
Elle sortit de sa robe une poignée d'épée fuchsia, une émeraude était incrustée dans la garde. Elle la brandit en l'air, et la lame apparut, sortant de la poignée. L'arme ressemblait à un enja, mais ne fonctionnait pas avec un interrupteur... A la place du ressort se trouvait une sorte de fil blanc épais et lumineux qui semblait se tordre dans tous les sens selon les désirs de sa porteuse.
"Je te présente Valentine, l'épée serpent ! s'écria-t-elle. Elle s'utilise comme ton arme, mais le mécanisme est activé par mon esprit...
- Ouah..."
Je voyais l'épée se tortiller toute seule, sans qu'Isabella ne fasse un seul mouvement. Elle semblait vivre par elle-même... J'étais époustouflé.

Chapitre 3 : L'évasion   up

Pendant ce temps, dans un autre monde, une jeune fille croupissait presque nue dans une sorte de prison. Apparemment elle était dans une cave avec pour seule lumière un soupirail. Il y avait dans cette cave une paillasse, une table et une chaise. Il ne faisait pas chaud ici...
Sofia venait de se réveiller d'un sommeil laiteux. Elle mit un moment à se rappeler la chronologie des évènements précédents, sa ballade avec Léo, et puis ce type qui l'a souillée... Deux fois de suite en plus, avait-on jamais vu ça ! Elle n'était pas d'un tempérament rancunier, mais celui-là il verrait de quoi il en retourne !
Si elle trouvait un moyen de sortir et de s'habiller... Elle regarda par le soupirail, qui était juste à sa taille si elle se mettait sur la pointe des pieds. Elle se trouvait dans une rue pavée d'une ville qui ne semblait pas d'actualité. Pas de voitures, et les gens étaient habillés d'une étrange façon... Et puis il y avait pas mal de grabuge au dehors. Tout-à-coup, les gens se mirent tous à courir dans une même direction, et peu après Sofia vit des monstres rouges les poursuivre.
"Mais où est-ce que je suis tombée moi ? se demanda-t-elle."
Elle put apercevoir qu'un monstre se battait avec un homme, le combat dévia devant le soupirail. L'homme transperça le monstre d'un violent coup d'épée qui faillit atteindre la tête de Sofia de très près, elle se recula à temps.
Le corps du monstre disparut, laissant traîner ses armes et ses vêtements.
"Pour une aubaine, se dit la jeune fille, c'est une aubaine !"
Elle saisit les armes et les vêtements, un peu petits. Ces monstres ne devaient pas mesurer plus de 1m30, alors elle qui en faisait 1m70... Tant pis, elle ne pouvait pas tout enfiler, mais elle revêtit le pagne noir à sa taille, la ceinture avec le fourreau de l'épée, une arme un peu courte pour elle - elle s'en contenterait bien pour sortir - elle déchira une bande de tissus noir dans le reste des vêtements et la roula autour de sa poitrine, enfin elle enfila les godiches, peu confortables, mais à sa taille. Ces monstres avaient des grands pieds... Elle prit également possession du bouclier, et du bandeau que le monstre avait sur sa tête.
"Bon ! Ça ira pour l'instant... Reste plus qu'à trouver un moyen de sortir."
Elle n'était pas très rassurée par ce qui se passait dehors... Elle pensa à Léo, ce qui lui redonna une bouffée de courage, puis elle avança vers la porte. Elle était bien fermée, ce qui était évident puisqu'elle avait été enlevée et séquestrée.
Elle entendit à ce moment le loquet s'ouvrir. Elle posa le bouclier près d'elle, saisit l'épée, prête à frapper. Un monstre rouge entra, portant une écuelle remplie d'une soupe à l'odeur infecte. Apparemment, on comptait la garder ici un bon moment, puisqu'on la nourrissait.
Sans se faire prier, elle asséna un vilain coup au monstre qui ne put dégainer son arme et qui mourut sur-le-champ.
"Laisse tomber, j'avalerai jamais ça !"
Elle découpa d'autres bandes noires dans les habits qui traînaient là et couvrit tant bien que mal son ventre et ses cuisses. Elle trouverait bien un endroit où s'habiller convenablement dans cette ville...
Elle reprit son bouclier et l'attacha fermement à son bras gauche. Elle se défendrait du mieux qu'elle pourrait, mais ne se laisserait sûrement plus faire ! Elle sortit en faisant attention aux autres monstres qu'il pourrait y avoir. Elle se trouvait dans une maison comme on en voyait dans les jeux vidéos... Elle passa par un petit couloir, se retrouva dans la pièce principale où il y avait deux monstres. Ils se jetèrent sur elle, elle esquiva, en tua un, l'autre suivit peu après. Intéressant : l'un d'eux avait une bourse, pourquoi ne pas la prendre ?
Elle l'ouvrit et y découvrit des gemmes de différentes couleurs. La plupart étaient vertes... Bah, il devait s'agir de la devise d'ici. Mais au fait... ces gemmes n'étaient pas des Rubis ? Et cet endroit... cette ville ressemblait beaucoup à la Citadelle d'Hyrule, la ville principale d'un de ses jeux vidéos qu'elle préférait ! Alors ça, si elle s'y était attendue... Mais ces monstres rouges n'étaient pas dans le jeu, au départ. Elle était au même endroit, mais ce n'était pas la même histoire. Avait-elle une chance de sortir ?
Elle sortit de la maison. A l'extérieur tout semblait calme... Il y avait des cadavres de monstres ou d'hommes qui jonchaient le sol ici et là, ce qui ne la ragoûta pas... Elle marcha vers la Grand Place, en son centre il y avait cette fontaine où coulait une eau bleue. Il y avait plus de cadavres ici. Elle rengaina ses armes et partit en direction de ce qui devait être la boutique. A l'intérieur le vendeur était harcelé par trois monstres rouges. Ils se retournèrent quand Sofia entra. L'un d'eux se jeta sur elle, elle para le coup avec son bouclier qu'elle sortit juste à temps, et répliqua avec un méchant coup d'épée dans la gorge. Les deux autre bêtes mirent plus longtemps à mourir et blessèrent Sofia au bras gauche, mais ce n'était pas très grave. Le vendeur la regarda comme une apparition.
"Oh, mademoiselle, vous m'avez sauvé la vie !
- Ben vous savez, je cherche d'abord à sauver la mienne... C'est quoi ces monstres rouges ?
- Aucune idée. Tenez, buvez un peu de cette potion, elle guérira votre blessure en un instant !"
Il lui tendit un peu de potion rouge, qu'elle but d'un trait. Et en effet, elle fut guérie...
"Vous avez des vêtements ? j'ai dû m'en fabriquer avec les habits de ces monstres, et c'est assez inconfortable...
- Je vais voir ce que j'ai. Vous savez, j'ai surtout des vêtements pour combattre, alors...
- Ça ira très bien !"
Sofia acheta à moitié prix une jupe bleue assez légère qui descendait sous les genoux, une paire de sandales de cuir couvrant les chevilles, une tiare en forme de couronne de laurier, et un haut bleu et blanc assez serré. Le vendeur lui offrit une nouvelle ceinture et des protections pour les épaules. Elle se fournit également en armes neuves, celles des monstres étaient usées et, qui plus est, moches. Elle investit donc dans un petit bouclier rond bleu et blanc, et une épée un peu plus longue à la lame fine et tranchante. Le tout semblait parfaitement assorti.
"Mademoiselle, avec ça les monstres ne vous résisteront pas ! s'écria le vendeur, enthousiaste. Revenez quand vous voulez !
- C'est ça, au revoir."
En sortant, elle se dirigea vers la rue sud.
"Il faut que j'aille à la taverne de Telma. Après tout, c'est le rendez-vous des bretteurs..."
Devant la porte, elle trouva Louise, la chatte de Telma. Elle lui fit une gentille caresse au passage, puis entra. A l'intérieur, il y avait un homme pleurant ivre mort sur une table. Il avait de longs cheveux bruns. Il devait s'agir de Giovanni...
"Eh bien ma petite, que cherches-tu ?"
Telma, derrière son comptoir, la regardait d'un air protecteur.
"Vous êtes Telma, la propriétaire ?
- C'est moi ! Alors, quel bon vent t'amène ici ?
- Hm, bon vent c'est vite dit !"
Sofia lui conta son histoire, son enlèvement, sa séquestration, et comment elle était arrivée ici.
"Mon Dieu ma petite, tu dois être épuisée ! Veux-tu boire un remontant ?
- Heu... je ne bois pas d'alcool, madame...
- Ah ! Mais je ne parlais pas exactement de ça. Attends un peu."
Telma concocta alors une sorte de cocktail qui prit une couleur vert pâle.
"Bois ça !"
Sofia saisit le verre, le regarda un moment, et but, gorgée par gorgée. C'était bon ! Et elle sentait ses forces revenir.
"Bon ! Si tu dois retourner dans ton monde, il faudrait que je te propose l'aide de Link, un jeune bretteur qui a fait ses preuves dans tout Hyrule il y a quelques temps. Je crois qu'il est parti pour le Désert Gerudo, tout à l'ouest."
A ce moment-là, on ouvrit la porte.
"Hé, des Moblins ! s'écria Sofia en dégainant son arme. Sortez d'ici, sales monstres !
- Du calme ma petite, ils sont de notre côté à présent. Mais si tu viens d'un autre monde, comment se fait-il que tu les connaisses ?
- Uh... c'est compliqué, je vous expliquerai plus tard."
Un des Moblins parla.
"Telma, Link vient d'arriver à la Tour du Jugement. Notre chef et son escorte ne vont pas tarder à revenir, et nous pourrons reprendre la ville des mains des Solariens.
- Les Solariens ? demanda Sofia. Ce sont ces monstres rouges ?
- Oui ! répondit le Moblin. Ils ont envahi Hyrule et le monde du Crépuscule, ils voulaient quelque chose que gardait la Princesse Midona."
Que faire ? Il semblait que ce problème trouvait sa source dans ce Désert... Elle devait y aller aussi, elle pourrait rencontrer Link, et peut-être rentrer chez elle !
D'autant plus que la perspective de rencontrer Link avait quelque chose d'assez excitant... Un personnage de jeu vidéo, en vrai ?
"Je voudrais partir pour le Désert aussi. Je pense que je pourrai trouver une solution à mon problème là-bas.
- C'est dangereux, y'a des Solaires partout, et ils sont bien plus nombreux que nous ! Les gardes d'Hyrule vont rester pour garder la Citadelle, nous sommes en train de les libérer, ils étaient tous emprisonnés au Château. En attendant, tu pourrais traverser la Plaine d'Hyrule pour atteindre le village Cocorico, tu trouveras peut-être de l'aide là-bas. Tu demanderas aux Gorons !
- Je vais essayer. Mais il me faudrait une monture, je ne peux pas y aller à pied...
- Aucun problème, répondit Telma. Je vais te prêter mon meilleur cheval. Suis-moi."
Elle mena Sofia à la cour intérieure de la taverne où il y avait un chariot et une écurie un peu plus loin. Elle sortit de là un fier étalon noir nommé Shivan.
"Avec lui tu atteindras sans aucun problème le village de Cocorico. Je vais te le préparer, et une fois au village, demande...
- ... le père Reynald."
Telma la regarda avec des yeux ronds. Décidément, cette fille était bien étrange !
Sofia mena Shivan à la porte Est de la Citadelle, puis monta dessus. Elle partit au galop en direction du village Cocorico, voyant des Solaires montant des chevaux ailés fonçant vers elle.
"Oh mais c'est qu'ils tentent de m'encercler ! dit la jeune fille en dégainant son épée. Voyons ce que cette lame peut faire..."
Elle attendit qu'un des monstres arrive près d'elle, et elle lui asséna un coup qui trancha sa tête net. La monture continua tout droit avant de tomber dans un ravin...
"Ils sont trop nombreux pour que je les tue tous... Il me faudrait de l'aide ou une autre arme... Allons au village pour l'instant."
Elle fila donc à toute vitesse vers le petit passage du village Cocorico, tuant tant de monstres que possible sur son chemin. Elle faillit se faire désarçonner par deux fois, mais elle arriva sans encombre au village. Les monstres ne l'y avaient pas suivie.
"Tout est désert... Etrange... Où aller à présent ?"
Une voix résonna dans sa tête.
"Viens... A la source...
- Quoi ? Qui me parle ?
- Viens à la Source de l'Esprit..."
Elle avança donc à la source de l'Esprit Ordinn, gardien de ces lieux, et mit pied à terre. L'eau de la source guérissait peu à peu ses blessures.
Soudain, une vive lumière envahit les lieux, et Ordinn, dans toute sa majesté, apparut, étirant ses ailes de lumière.
"Je suis Ordinn, gardien de ces terres. Suite à l'attaque des monstres, les habitants du village sont partis dans la Montagne de la Mort, vivre avec les Gorons. Il n'y a rien ici qui puisse t'aider, va vers la montagne et rencontre le père Reynald. Cet homme devrait pourvoir t'aider..."
Et il disparut. Sofia était un peu livrée à elle-même... Gravir la montagne ? Pas facile cette affaire... C'est que ça chauffait dur, là-bas, et elle supportait mal le chaud... Enfin, ça ou le Désert Gerudo...
Elle dirigea donc ses pas en direction de la Montagne de la Mort, espérant la gravir sans encombre...

Chapitre 4 : Le passé de Sofia   up

Je m'assis par terre, épuisé. Je venais de faire une heure d'entraînement avec Isabella, elle m'avait appris les bases d'un combat à l'épée. Je n'avais pas encore touché à ce petit interrupteur sur le haut de la poignée. Ce serait pour plus tard.
"Eh bien Léo, me dit-elle, tu ne te débrouilles pas trop mal, mais tu t'épuises vite. Il faudrait que tu frappes moins fort pour tenir plus longtemps. La force viendra avec le temps, et crois-moi, tu n'en manques pas ! Bien, allons nous reposer."
Sarah, qui avait fait un sublime combat contre Mitsurugi, m'aida à me relever. Je les avais vu s'affronter férocement, et ils ne semblaient pas essoufflés le moins du monde.
"Pff mais comment tu fais ? lui demandai-je.
- Bah c'est que je fais ça depuis environ neuf ans, alors on s'habitue..."
Neuf ans qu'elle exploitait toute cette puissance.
"Seulement je vais pas pouvoir aller plus loin...
- Comment ça ?
- Ben, cet art martial demande beaucoup de force mentale, et j'en ai pas tellement, alors je pourrai pas aller plus loin pour ça.
- Quel dommage ! m'exclamai-je. Enfin, tu en as acquis assez pour l'instant, hein ?
- Oui. Et puis je peux commencer à apprendre autre chose à côté, je pourrai même mélanger plusieurs apprentissages pour me créer mon style à moi."
Elle sourit, je lui rendis son sourire. Nous entrâmes dans le salon, le majordome apporta de nouveaux rafraîchissements. J'étais le seul à être épuisé ! Cela me sidérait.
Et puis il me prit de faire un récapitulatif des évènements de la journée... Ce matin à neuf heures, je me levai, aux côtés de Sofia. Et je ne savais encore rien de toute cette Légende et de ces personnes surentraînées. Quatorze heures, je partais de chez moi avec Sofia pour aller chez son oncle. Quinze heures, par-là, on la viole et on l'enlève devant moi sans que je puisse faire quoi que ce soit. Seize heures ou seize heures trente, on me présente Isabella Valentine, qui doit m'apprendre à me battre, et une heure et demie après, voilà où j'en suis. En neuf heures, pas une minute de plus, il me semblait que plusieurs jours s'étaient écoulés.
Je pensais à Sofia, ma pauvre petite Sofia... Qu'en avait-on fait ? Etait-elle seulement encore en vie ? Si oui, comment allait-elle ? Je voulais avoir une réponse à ces questions...
Cela faisait plusieurs minutes que j'étais dans mes pensées, et je ne remarquais même pas qu'on m'appelait.
Ce fut Sarah qui sut me ramener sur Terre.
"LEO BON SANG, TU DORS ???
- Hein, quoi ?"
Sarah était juste devant moi et me regardait d'un air faussement réprobateur, Isabella avait un air plutôt inquiet, et Mitsurugi souriait tristement.
"Tu pensais à Sofia, pas vrai ? me demanda Sarah.
- Oui... j'en prends le temps, à présent...
- Ne t'en fais pas. Je suis sûre qu'elle va bien.
- Je... je veux la voir... dis-je en essuyant une larme."
Sarah s'agenouilla devant moi, comme une mère l'aurait fait avec son fils. Elle me fit une caresse au visage.
"Tu la reverras bientôt, je t'en fais la promesse."
Comment pouvait-elle me promettre quelque chose dont elle n'était même pas certaine elle-même ? Je me levai alors. Il fallait que je la retrouve. Isabella se leva à son tour.
"Vous dormirez tous les trois ici pendant un moment. Il va falloir que nous nous entraînions durement tous les jours, une menace plane sur notre monde... Et sur d'autres encore. Léo. La Légende que Heishiro t'a racontée en venant est plus qu'un légende. Elle s'est réellement produite, dans un autre monde, il y a quelques années de cela. Le temps là-bas s'écoule à la même vitesse qu'ici, ce qui nous arrange bien.
- Hein ? En quoi cela nous arrange-t-il ? demandai-je.
- Il va falloir qu'on y aille dans peu de temps. Je suis en contact permanent avec ce monde... On m'a appris dernièrement que les Tiares avaient disparu, et qui sait quelle menace plane sur quel monde...
- Hé, vous partirez pas sans moi ! s'écria Sarah.
- Eh bien tu ne pourras pas venir avec nous. J'irai avec Léo dans le Royaume de Foudre, et tu iras avec Heishiro dans le Royaume du Feu. Aller dans le même Royaume tous ensemble serait du suicide.
- Mais pourquoi ? Je ne fais partie d'aucun des deux camps !
- Justement, là-bas il n'y a pas de neutralité possible entre les deux Royaumes. De plus, si tu allais dans le Royaume de Foudre, étant donné que tu sembles plutôt apparentée à une fille du Feu, qui sait si tu en sortirais vivante... Il en va de même pour Heishiro. Quant à moi, je suis plutôt du bord de la Foudre, et Léo y ressemble plus aussi.
- Quand nous serons là-bas, reprit Mitsurugi, vous devrez suivre nos instructions à la lettre. Nous partirons dans une semaine au plus tard, le temps d'apprendre les rudiments du combat à Léo.
- Seulement il faudrait un miracle pour qu'en une semaine il ait acquis la force nécessaire à des combats là-bas, la plupart des gamins de sept ans en savent plus sur le maniement de l'épée que lui. C'est une discipline scolaire enseignée comme on vous apprend les conjugaisons.
- Sarah a la force d'une jeune guerrière de quinze ans du Royaume du Feu, il n'y aura donc aucun problème. Mais toi, Léo...
- Qui plus est, on enseigne aussi la magie de combat. Je m'y connais un peu, mais je serais incapable de t'apprendre quoi que ce soit dans cette branche-là.
- Alors si c'est aussi dangereux pour nous d'y aller, pourquoi nous y emmener ? demandai-je.
- Ce ne sera pas dangereux tant que vous ne déclencherez aucun combat. Si Léo apprend à se battre c'est pour se défendre en dernier recours. Gardez vos armes sur vous, mais ne vous en servez pas tant que possible, et surtout, ne vous mêlez que de vos affaires.
- Et vous savez où devaient être les Tiares ? questionna Sarah.
- Moi je sais où est la Tiare de Foudre, dit Isabella. Mais nous ne savons pas où devait être cachée la Tiare Solaire.
- En revanche, reprit Mitsurugi, je sais où trouver la Fée du Soleil qui pourra nous indiquer où elle se cache."
Isabella sembla alors pensive.
"Peut-être que... fit-elle."
Elle s'approcha de Mitsurugi, et lui chuchota quelque chose à l'oreille.
"Ma foi oui, on pourrait essayer... Mais cela ne change rien pour l'instant : il doit continuer l'entraînement."
Je détestais qu'on parlât de moi sans que je sache de quoi il retournait.
"Bon ! dit Isabella, on va vous emmener chez vous pour que vous preniez quelques affaires. Vos parents sont au courant que vous serez chez nous, mais ne savent rien de ces histoires de Légende, aussi je vous demanderai de ne rien leur dire.
- Ben vous leur avez dit quoi ? demanda Sarah, perplexe.
- Oh, des bobards à propos de perfectionnement des méthodes scolaires... Il est si facile de créer des faux diplômes de professeurs... répondit Mitsurugi."
Sarah sourit largement. Nos maîtres respectifs nous emmenèrent chez nous en voiture, nous prîmes quelques affaires, dirent au revoir à nos parents, puis partîmes de nouveau. Isabella devait être assez riche ! Une villa somptueuse, une Mercedes... C'était plutôt sympa d'avoir tout ça à ma disposition pour un perfectionnement scolaire !
Arrivés chez elle, elle envoya son majordome montrer sa chambre à Sarah, et elle me montra la mienne. Elle avait de quoi traiter ses invités comme des rois ! Un grand lit à baldaquin, une baie vitrée donnant sur le coin le plus beau du jardin un écran plasma et d'autres broutilles de la technologie...
"Eh bien voilà, fais comme chez toi !
- C'est super classe ici ! Vous recevez souvent des invités ?
- Hum, non ! Mais disons qu'avec tous les meubles que j'avais en trop j'ai pu envisager de faire des chambres en plus... Il y en a cinq dans la maison en tout, nous en aurons une chacun.
- Et deux salles de bains, un autre petit salon..."
Sarah venait d'arriver.
"En tout cas M'dame j'adore cette villa ! Et merci beaucoup pour la chambre, elle est vraiment jolie."
Isabella lui sourit.
"Bah, ça me fait plaisir... Et puis pourquoi ne pas rendre le confort accessible à tous ?"
Nous passâmes une excellente soirée tous les quatre ; Jacques le majordome put prendre sa soirée pour aller au théâtre. Isabella réserva une table dans un grand restaurant. Elle n'avait pas souvent des invités, mais elle savait les ménager ! Enfin, quand on a de l'argent en trop...
Elle et Mitsurugi disaient qu'il était important de se détendre avant d'entreprendre une quête comme celle qui nous attendait. Cependant nous ne restâmes pas longtemps au restaurant, une heure à peine - les commandes étaient vite servies. Ainsi vers vingt heures et demie nous étions rentrés. Un orage se levait, grondant au loin, mais assombrissant déjà le ciel. Nos maîtres d'armes entamèrent une partie de cartes dans le petit salon, moi j'allai dans ma chambre, observant l'orage depuis la baie vitrée. Malgré les nuages sombres, il faisait encore très lumineux dans la chambre.
J'aimais bien regarder l'orage... Ici un vent doux de calme avant la tempête faisait bouger les feuilles des arbres, et le tonnerre grondait au loin. Les éclairs se faisaient de plus en plus fréquents. Et puis, la pluie commençait à tomber, avec de toutes petites gouttes...
Je me rappelai alors d'un vers d'un poème de Verlaine.
"Il pleure dans mon coeur comme il pleut sur la ville..."
Sofia hantait de plus en plus mon esprit. Et les pleurs de mon coeur augmentaient avec la pluie, avant que de vraies larmes ne coulent sur mon visage. Je ne la reverrai peut-être jamais... Nous nous connaissions si peu... Et alors que le tonnerre grondait plus fort, ma rage contre cet homme qui l'avait enlevée devant mes yeux, sans parler de ces tortures qu'il lui avait fait subir, augmentait.
Cela faisait bientôt un quart d'heure que je contemplais la pluie tristement, et Sarah entra dans la pièce. Elle sortait de sa douche.
"Léo..."
Elle posa sa main sur mon épaule. Je me retournai. Elle me serra dans ses bras, très fort... Elle sentait bon...
"Tout ira bien. On va commencer une enquête, et on finira par la retrouver...
- Et on punira ce sale type... Il paiera pour ce qu'il a fait !
- Tu pourras t'en charger toi-même si tu acquiers assez de force !
- Je ne demande que ça...
- Tu sais, Sofia est très forte, même avec ce qu'elle a vécu, elle s'en remettra très facilement.
- Au moins une qui oubliera ça...
- Ah, ça m'étonnerait qu'elle l'oublie ! D'ailleurs si un d'entre nous arrive à oublier cet épisode de notre vie, chapeau bas ! Je disais juste que ça ne sera qu'un mauvais souvenir, mais ça ne la hantera pas."
Sarah relâcha son emprise.
"Je sais pas comment tu fais pour rester là à regarder un stupide orage... Y'a rien de fascinant là-dedans. Je préfère un beau ciel bleu, moi...
- Bleu comme ses yeux...
- Eh oui, comme ses yeux... Eh ben, tu auras plus de mal à te remettre de cette expérience qu'elle, à ce que j'vois !
- Mais je l'aime tellement...
- Je sais, Léo. Et je sais qu'elle t'aime aussi énormément. Où qu'elle soit, elle doit penser très fort à toi pour garder son courage."
Je ne répondis pas.
"Alors ne la déçois pas, mon vieux ! dit-elle avec vigueur. Avec ce qu'elle a vécu étant petite...
- De quoi parles-tu ?
- Oh c'est vrai, on ne t'a pas dit...
- De quoi, un problème ?
- Ben plus trop maintenant... Mais... quand elle avait cinq ans, ses parents ont été assassinés sous ses yeux, en Russie... C'est pour ça qu'elle est venue en France."

Chapitre 5 : Des ennuis dans plusieurs mondes   up

Link galopait à travers le Désert, bientôt rejoint par deux sangliers chevauchés par des Moblins. Les vers des sables qu'il combattait avant dans ce coin crachaient à présent des petites boules de feu. Epona n'avait aucun problème pour franchir en sautant les multiples crevasses que comportait ce Désert, elle devait cependant galoper doucement à cause du sable.
Le jeune homme et son escorte arrivèrent au campement Moblin situé juste devant la Tour du Jugement. Il y laissa Epona. Il courut à la Tour, et aperçut sur la droite de l'entrée le monte-charge dont lui avait parlé le Grand Moblin. Deux de ces êtres en bas le firent monter, puis actionnèrent l'engin. En quelques minutes, Link fut au sommet.
Ce que lui avait dit le Grand Moblin était vrai : le miroir des ombres était reconstitué, et le passage vers le Crépuscule de nouveau ouvert.
Il y avait également une petite troupe de monstres rouges qui gardaient l'endroit... Une bonne dizaine à vrai dire.
Link se souvint alors comment, à lui tout seul, il avait libéré le village oublié envahi par une vingtaine de Moblins... Ça ne fonctionnerait pas aussi bien ici, car toutes les bêtes étaient regroupées, mais assez éparpillées quand même pour ne pas être tuées d'un coup par une explosion, par exemple.
Il y avait cinq archers et cinq bretteurs. Il ne pourrait tuer qu'un archer à la fois, les bretteurs ne représentant pas un grand danger pour le moment. Seulement, s'il décochait une flèche sur un des monstres, les autres le repèreraient et n'en feraient qu'une bouchée.
Que faire ? Link s'assit un peu plus loin et réfléchit.

****

Shivan était reparti seul vers la Citadelle quand Sofia avait commencé de grimper la Montagne de la Mort. Ce n'était pas très difficile, l'endroit était aménagé et il y avait des échelles un peu partout sur l'étroit chemin, mais les geysers situés ici et là rendaient la progression de la jeune fille difficile. Mais elle n'abandonnait pas. Elle devait trouver le père Reynald, et se faire conduire auprès de Link, pour retourner chez elle, revoir sa famille, et surtout Léo. Elle pensait souvent à lui, et se demandait comment il allait après qu'ils se soient quittés... Si elle pouvait au moins avoir cinq ou dix minutes pour lui parler, lui dire qu'elle va bien et qu'elle s'en sort... Qu'ils se reverraient bientôt... Elle ne savait pas quand, mais elle était sûre qu'ils se reverraient !
Arrivée sur le cratère principal, Sofia tenta de se souvenir de l'endroit par rapport au jeu vidéo. Il était impossible de monter plus haut sans l'aide d'un Goron... Et il n'y en avait pas ici pour l'instant. Mais l'endroit n'était pas désert pour autant, car elle aperçut deux Solaires un peu plus loin. Elle décida d'aller leur régler leur compte, ils ne feraient que la gêner...
Elle n'avait jamais pensé auparavant qu'elle tuerait pour une simple histoire de gêne... Pas un humain en tout cas. Et puis, s'ils la repéraient ils tenteraient de la tuer, alors autant s'en débarrasser tout de suite !
Elle dégaina ses armes, et courut vers les deux monstres, qui ne s'y attendaient pas du tout. Le premier fut sauvagement décapité, sans avoir eu le temps de se défendre. Le deuxième résista un peu, puis subit le même sort que son compagnon.
La jeune fille rangea ses armes. Elle entendit des cris derrière elle, qui venaient du chemin par lequel elle était arrivée. Elle se retourna, et vit avec effroi qu'un grand groupe de Solaires arrivait vers elle. L'avaient-ils suivie ? Il y en avait trop, elle était piégée ! Elle serra les dents, essayant de trouver une échappatoire. Et puis un détail lui revint : il y avait au fond de ce cratère un petit passage qui menait au monte-charge des Gorons. Elle y courut, et par chance la stèle qui bloquait le passage avait été déplacée. Elle s'engouffra dans l'étroit passage, monta près de l'ascenseur Goron, puis prit la sortie qui menait à la source thermale. Elle y trouva plusieurs Gorons, ainsi que Crahmé, le fabriquant de bombes.
En voyant arriver une jeune fille ainsi équipée, tous se levèrent, intrigués.
"Eh bien, d'où viens-tu jeune fille ? demanda l'un des Gorons.
- Des monstres sont en train d'envahir la Montagne de la Mort ! Ils me poursuivent !
- Quoi ? Tu veux parrler de ces monstrres rrouges qui ont prris Hyrrule ? s'écria un autre Goron.
- Oui ! répondit Sofia. Je venais ici pour parler avec le père Reynald...
- Reynald ? fit Crahmé. Il est au-dessus avec les doyens Gorons.
- Bon, coupa le premier Goron, vous autrres vous descendez pour voirr ce qu'il en est des monstrres, moi j'accompagne la jeune fille verrs les doyens."
Les êtres de pierre ne se le firent pas dire deux fois, et grimpant sur un grillage, ils rejoignirent le cratère central en poussant des cris de guerre.
Sofia et le Goron allèrent emprunter l'ascenseur ; aucun Solaire n'avait suivi la jeune fille dans le petit passage.
Arrivés en haut, le Goron se précipita vers les doyens, en hurlant :
"Des monstres en bas ! Des monstres en bas !"
Le plus jeune des doyens se leva et Sofia entra dans la pièce. Elle lui expliqua la situation, et le doyen envoya immédiatement tous les Gorons présents, ainsi que le chef, dans le cratère pour se battre contre les monstres. Sofia expliqua ensuite tout ce qui lui était arrivé aux personnes restantes, en demandant au père Reynald s'il pouvait l'aider à rejoindre Link.
"Eh bien, voilà une histoire troublante... dit Reynald. Link est parti vers le Désert. Pour l'instant nous ne pouvons pas faire grand-chose, mais dès que la situation sera maîtrisée par les Gorons, nous redescendrons au village.
- Merci beaucoup, mon père, répondit respectueusement la jeune fille. Je pense pouvoir aider les Gorons en me battant à leurs côtés."
Sur ce, Sofia partit sur le champ de bataille, où les Gorons, intouchables par les petite épées des Solaires, les détruisaient un à un, même si les monstres étaient en supériorité numérique. Elle se fit aider par le doyen pour descendre via le monte-charge, et arriva sur le cratère en sautant sur la tête d'un Solaire, avant de lui planter son épée dans le ventre. Beaucoup d'entre eux se ruèrent sur elle, la moitié se fit arrêter et broyer par les Gorons, l'autre moitié livrait un court combat contre Sofia avant de périr sous sa lame. Elle ne fut qu'égratignée ici et là, les monstres ne semblaient pas très aptes à pouvoir porter des épées trop lourdes pour eux. Sofia s'étonnait elle-même, car jamais elle n'avait appris à manier les armes. Elle improvisait des techniques d'escrime, mais il lui semblait les avoir déjà vues quelque part...
La bataille fut gagnée, et les Solaires furent tous tués. Les doyens et le père Reynald firent leur apparition.
"Braves ! clama Gorr Cobalt, vous avez livré une très belle bataille ! Mais la guerre a été déclarée, et elle est loin d'être gagnée ! Cette jeune fille est un élément clé qui nous permettra de la gagner sûrement ! Elle doit se rendre au Désert Gerudo pour continuer sa quête, je demande à quelques-uns d'entre vous de l'escorter ! Des volontaires ?"
La moitié des Gorons répondit à l'appel en acclamant bien fort le discours improvisé de leur doyen. L'autre moitié resterait ici pour défendre la Montagne...
Reynald, Sofia et les Gorons descendirent au village Cocorico, où le prêtre confia à Sofia une jument toute blanche.
"Je te la donne. Elle s'appelle Angéla. Prends-en soin.
- Merci beaucoup, mon père."
La jument sellée état prête à partir. Les Gorons n'auraient aucun mal à la suivre en roulant.
Comme elle s'y était attendue, des Solaires sur montures accoururent vers elle dès qu'ils la virent. Elle n'avait aucun mal à les faire tomber d'un coup d'épée, les Gorons s'attaquaient directement aux montures.
Soudain, de nombreux Solaires qui étaient dans la Citadelle semblaient la fuir. La jeune fille entendit un son de cor venant de la ville. Elle reconnut le son de celui du Grand Moblin, et en déduisit qu'il avait repris la Citadelle des mains des Solaires.
"On passe par le Pont d'Ordinn ! cria-t-elle aux Gorons."
Ils la suivirent sur le grand pont.
Sur le chemin menant au Viaduc d'Hylia, elle dut se protéger des nombreux tirs des archers Solaires, les autres ne posaient aucun problème.
Arrivant au Viaduc, elle commença à le traverser, puis s'aperçut que l'autre côté était bouché. Elle fit demi-tour, et constata qu'elle était bloquée sur le pont. Les Gorons n'avaient pu la suivre, et donnaient tout ce qu'ils avaient pour débloquer le passage.
Elle se retourna, et vit de l'autre côté du pont une silhouette. On aurait dit un grand cavalier, assis sur un cheval ailé noir. Il sortit une épée de son fourreau, la tenait dans la main gauche, et commençait à galoper vers la jeune fille. Elle tendit son bras droit, et galopa en sens inverse. Il fallait faire comme dans le jeu, frapper l'adversaire au passage jusqu'à ce qu'il tombe... En espérant que ce soit suffisant.
Le cavalier venait sur sa gauche, et il serrait trop le bord pour qu'elle se mette à sa droite. Elle équipa son bouclier sur son bras gauche, et tenterait du lui en mettre un coup au passage.
Lorsqu'elle le croisa, elle reconnut l'homme qui l'avait enlevée chez elle. Surprise, elle n'eut pas le temps de frapper, mais juste de parer le coup d'épée de son adversaire. Elle arriva à l'autre bout du pont, fronça les sourcils.
"Toi, tu vas payer pour ce que tu m'as fait endurer ! se dit-elle."
Elle entreprit ensuite la même manoeuvre. Elle frappa fort la lame de l'homme qui fut déséquilibré. Il ne fut pas désarçonné pour autant, mais elle vit qu'il n'aurait pas eu le temps de parer un rapide coup d'épée. Elle saisit la sienne dans la main gauche, prête à recommencer.
Son entreprise réussit, elle déstabilisa son ennemi et le frappa au ventre. La blessure était superficielle, mais si elle les enchaînait elle pourrait en venir à bout. Elle put recommencer une fois, mais par la suite l'homme faisait s'envoler son cheval au moment de se croiser. Il retombait juste derrière Sofia, et se mit à la poursuivre sur le reste de la distance. Elle arriva au bout du pont, et eut le temps de se protéger d'une attaque soudaine, avant de voir repartir son ennemi. Elle utilisa sa technique, et le poursuivit à son tour, tentant de le doubler.
Elle se mit à sa gauche, leurs lames s'entrechoquèrent. Il la blessa à la jambe, mais n'eut pas le temps de parer un puissant coup dans sa hanche. Il prit alors la fuite en survolant son propre blocus.
Les Gorons, pendant ce temps, avaient réussi à débloquer le premier passage. Ils s'attaquèrent au deuxième, et pendant que Sofia soignait tant bien que mal sa blessure, ils ouvrirent le pont.
Elle le traversa, et aperçut un passage vers le Lac Hylia praticable à cheval. Elle l'emprunta, louant sa fortune inespérée. Elle fut encore plus contente en voyant le passage vers le Désert ouvert, elle n'aurait pas à monter dans un canon !
Elle commença à avancer dans le Désert, quand elle remarqua que les Gorons avaient un mal fou à la suivre sur le sable. Ils s'enfonçaient en roulant.
"Nous sommes désolés, mademoiselle, mais nous devons vous laisser là...
- Pas grave, répondit Sofia en souriant. Je me débrouillerai très bien pour la suite. Merci encore."
Elle entama donc la traversée du Désert, rencontrant quelques Moblins prêts à l'aider. Ils lui indiquèrent que Link était à la Tour du Jugement.
"Pouvez-vous m'y accompagner, s'il vous plaît ? leur demanda-t-elle.
- Aucun problème !"
Et elle arriva à la Tour. On lui fit prendre ensuite un monte-charge qui menait au sommet...

****

Link réfléchissait toujours à un moyen d'action, quand bêtement il éternua, alertant les monstres. Il se leva et les regarda. Ils avaient l'air hargneux ! Les archers commencèrent à le canarder, il se protégeait tant bien que mal. Mais les bretteurs lui poseraient quelques problèmes ! Le premier arriva sur lui, mais n'eut pas le temps de frapper : une jeune fille armée et vêtue de bleu et de blanc le tua. Link avança, il avait les quatre bretteurs restant derrière lui, et les archers devant. Il bloquait les flèches qu'ils tiraient, tandis que la jeune fille tuait les autres monstres. Elle le rejoignit bientôt.
"Qui es-tu ? lui demanda Link.
- Je m'appelle Sofia. Je devais te rencontrer pour une histoire étrange, mais pour l'instant occupons-nous de ces sales bêtes !"
Elle se positionna devant Link, le protégeant avec son bouclier. Le héros prit son arc, et tua tous les Solaires restants d'une flèche explosive.
"Voilà une bonne chose de faite ! s'écria Sofia.
- Alors, de quoi voulais-tu me parler ?
- Eh bien voilà..."
Et elle lui raconta ses aventures.

Chapitre 6 : La Légende continue   up

Une semaine était passée, je m'étais entraîné dur. A présent je savais bien manipuler mon arme, j'étais plus agile et plus rapide. J'avais également gagné en dureté mentale, et étais prêt à tuer, pour Sofia. Et il était temps pour nous de partir dans le monde de la Légende...
Isabella nous mena à l'intérieur, puis dans une sorte de cave mal éclairée.
"Quel est cet endroit ? demanda Sarah.
- C'est ici que nous verrons si vous êtes prêts... Surtout pour Léo."
Au bout d'un moment, nous arrivâmes dans une sorte d'arène souterraine. Elle ressemblait plus ou moins à une crypte égyptienne...
"Sarah et Léo, vous allez vous battre ensemble ! Nous devons comparer vos niveaux avant de partir, dit Mitsurugi. Allez dans l'arène et commencez !"
Sarah semblait enjouée. Elle prit ses sabres d'entraînement, moi mon enja. Nous nous positionnâmes dans l'arène et le combat s'engagea.
Elle fonça vers moi, puis sauta en l'air. Elle voulut me retomber dessus, mais j'esquivai de justesse en sautant sur le côté. Elle était accroupie par terre un court instant, j'en profitais pour détendre mon arme et frapper ; elle para de justesse et se releva. Je repassai en "mode épée", puis tenta une attaque directe en fusant sur Sarah. Elle bloqua, et nos lames s'entrechoquèrent plusieurs fois. Parfois je détendais la lame et réussis à attendre Sarah, parfois elle bloquait et arrivait à me toucher. Plus le combat évoluait, plus la vitesse de nos coups augmentait, jusqu'à devenir si rapides qu'ils étaient à peine perceptibles pour nos maîtres d'armes. Ils semblaient ravis de ce constat.
Tout à coup, elle sauta loin en arrière, avant de revenir en chargeant. Elle tenta de me frapper avec un coup double, mais je parai une de ses armes avec la lame détendue, qui saisit la sienne. Elle tentait de faire relâcher la prise, mais je tirai un grand coup sur mon arme, elle lâcha la sienne, et je l'envoyai valdinguer hors de l'aire de combat, et retendant ma lame.
A demi désarmée, elle semblait déstabilisée. Un nouvel assaut commença, et sans détendre ma lame, je fus prompt et habile et la touchai plusieurs fois, en bloquant chacune de ses attaques. Je me surpris moi-même, car je connaissais son haut niveau, et en une semaine je parvenais à prendre sur elle le dessus en combat.
Je risquai un coup plus lent mais très puissant, elle eut le temps de m'atteindre mais mon mouvement ne fut pas stoppé, je frappai avec toute ma force son arme, qui vola à l'autre bout de l'aire de combat. Ses deux armes étaient à l'opposé l'une de l'autre, et ma lame juste sous son cou. Nous nous tenions immobiles.
"Ben, Léo... Tu... T'as gagné ! me dit-elle, à bout de souffle."
Isabella et Mitsurugi étaient bouche bée, ils vinrent vers nous, pendant que j'enlevai ma lame du cou de Sarah.
"Jamais nous n'aurions pensé que tu la battrais, Léo... me dit Isabella, sidérée.
- Cela veut dire que tu as des prédispositions pour le combat, reprit Mitsurugi. J'en suis convaincu. Cependant, il te faudra t'entraîner encore, car en une semaine tu n'as pas eu le temps de peaufiner tes techniques.
- Léo, viens avec moi, dit Isabella."
Je la suivis, sans dire un mot. Elle me mena dans une pièce derrière l'arène, où étaient entreposés des habits étranges et des armes.
"Il va falloir t'habiller différemment d'ici. Je t'ai préparé des vêtements que tu pourras porter dans le Royaume de la Foudre, ils sont là-bas."
Elle m'indiqua une commode sur laquelle étaient posés des habits. Elle sortit de la pièce le temps que je me change. Il y avait un large pantalon noir, très confortable et dans lequel on pouvait facilement se mouvoir, une chemise noire, serrée aux manches, mais légère, des chaussures plutôt classes, et noires aussi, et des gants en cuir noirs.
Isabella revint une fois que j'étais prêt.
"Parfait ! dit-elle. Il y a également quelques pièces d'armure, mais tu ne les mettras que là-bas. En attendant, je voudrais te confier une autre arme, car cet enja n'était destiné qu'à ton entraînement."
Elle ouvrit un coffre tout en longueur posé sur une étagère, tout noir de l'extérieur, et en sortit une étrange épée longue, très fine, dont la lame était bleu clair, la garde et la poignée plus foncées. Cette épée était vraiment très belle.
"Prends !"
Je saisis l'arme. Il n'y avait aucun interrupteur pour détendre la lame. Ce n'était qu'une simple épée, alors pourquoi m'avoir entraîné à manier l'enja ?
Tout à coup, la lame se détendit d'elle-même, et semblait vivante, exactement comme l'arme d'Isabella.
"Une Lame Serpent ? m'écriai-je.
- Oui, une Lame Serpent. Son fonctionnement est identique à celui de la mienne, il te suffit juste de la commander mentalement, et elle t'obéira.
- Wahou..."
J'exécutai quelques mouvements avec ce bijou, un peu troublé au début par l'absence d'interrupteur, mais très vite je m'accoutumai à cet interrupteur mental. Je me sentais prêt. Prêt à partir pour ce monde étrange, prêt à aller n'importe où pour sauver Sofia. Et prêt aussi à tuer, à trucider, à massacrer le bonhomme qui l'avait enlevée !
"Bon, eh bien il est temps de partir...
- Euh... combien de temps resterons-nous là-bas ?
- Je ne sais pas. Ce qui est sûr, c'est que nous ne repartirons pas sans que nous ayons vu les Fées du Soleil et de la Lune...
- Et... on sera séparés en deux équipes tout le long ?
- Nous n'avons pas le choix."
J'eus alors un air déçu, voire attristé. Isabella sourit.
"Ne t'en fais pas, tout se passera bien du côté de Sarah. Elle sait se défendre, et Mitsurugi va la protéger.
- Je m'en remettrai pas si elle aussi se fait enlever, ou...
- Ça ira, Léo. Allez, remontons."
Nous repartîmes vers l'arène, retrouvant Sarah et Mitsurugi, pour aller dans une pièce derrière la chambre d'Isabella.
Cette pièce était ronde, et faisait penser à une chapelle, à cause des innombrables vitraux tout autour. La lumière les traversait et illuminait la pièce de couleurs vives. Tout au centre se trouvait une plaque de cristal ronde, qui brillait de mille feux grâce à la lumière des vitraux. Le cristal était séparé en deux, et la coupure au centre lui donnait la forme du Yin et du Yang.
"La partie gauche mène au Royaume de la Foudre, la droite au Royaume du Feu. Je vais les activer..."
Elle créa une sorte de boule lumineuse, et l'envoya au milieu du téléporteur. Celui-ci brilla intensément, la partie gauche en bleu, la partie droite en rouge. L'intensité lumineuse diminua, les passages étaient opérationnels.
"Bien, il est temps d'y aller ! dit Mitsurugi. Isabella... A la prochaine. Sarah, tu iras dans la partie droite juste après moi.
- D'accord."
Mitsurugi s'approcha de la plaque rouge, et alla dessus. La seconde d'après, il avait disparu.
"Léo... Au revoir...
- Ouais... Salut..."
Il ne se passa rien pendant un petit moment, puis je pris Sarah dans mes bras et la serrai très fort. Je l'entendis pleurer.
"Fais attention à toi... me dit-elle.
- T'inquiète pas, ça ira..."
Je l'embrassai sur la joue, puis elle partit, une larme à l'oeil et un sourire espiègle sur les lèvres. Elle disparut de la même manière que son maître d'armes.
Je m'approchai alors de la partie gauche de la plaque, d'un air maussade.
"Attends, dit Isabella.
- Quoi ?
- Tu dois prendre un pseudonyme, pour quand tu seras là-bas...
- Je ne peux pas garder mon prénom ?
- Non. Il nous faut changer d'identité. Il y a des assassins là-bas qui peuvent venir dans notre monde, et nous retrouver très facilement. Choisis un nouveau nom, mais pas un prénom d'ici...
- Euh eh bien... Je m'appellerai... Morkarov.
- Très bien... Morkarov.
- Et vous, comment devrai-je vous appeler ?
- Là-bas je m'appelle Ivy. C'est le surnom que me donnaient mes amies quand j'étais petite... dit-elle avec un sourire.
- Oh, eh bien... Allons-y, Ivy !"
Sur ce, je m'avançai sur la plate-forme, et en une seconde, je me sentis violemment secoué de partout. Autour de moi, il n'y avait plus qu'un chaos de couleurs, pas de sol ni de plafond. Je n'avais aucun repère.
Au bout d'un moment, j'atterris dans une pièce similaire à celle où j'étais quelques secondes avant, mais la plaque au milieu était totalement violette. Tombé sur le derrière, je me relevai.
Peu après, Isabella fit son apparition, atterrissant avec grâce et élégance.
"Alors, ce voyage t'a-t-il remué ? me demanda-t-elle avec un sourire.
- Uh... carrément ! J'en ai encore la tête qui tourne...
- Ha ha. C'est normal, pour un premier voyage de ce type... Bien, enfile la cape, et attache ce fourreau à ta ceinture."
Elle me tendit la Lame Serpent, dans son fourreau, que j'avais oubliée... Je l'installai à ma ceinture, et enfilai la longue cape noire.
"Essaie de faire quelques mouvements avec ton épée, me dit Ivy. Il faut que tu puisses manoeuvrer confortablement."
Je tirai ma lame et exécutai quelques attaques dans le vide, ou contre des ennemis imaginaires. Cette épée était encore plus légère que mon enja d'entraînement, et mes habits ne m'entravaient pas le moins du monde : tout allait pour le mieux.
Je venais de remarquer qu'Ivy avait aussi changé ses vêtements. Elle portait une robe violette un peu plus courte que celles qu'elle mettait habituellement, et son bras gauche était paré d'une pièce d'armure, dont le gant était pourvu de griffes acérées.
"Où allons-nous à présent ? demanda-je.
- Nous allons voir les gardiens de la Tiare de Foudre, ils nous fourniront plus de détails sur sa disparition.
- Et là on est où ?
- Chez moi. Eh oui, il faut savoir être installé partout où on va..."
Nous quittâmes la pièce, pour nous retrouver dans une autre villa. Celle-ci était aussi somptueuse que celle de notre monde, mais le style était différent. La demeure semblait un peu moins chaleureuse, mais il y avait une ambiance apaisante... Je me sentais si bien !
Cette fois-ci, il n'y eut pas de temps pour quelque rafraîchissement, nous partîmes directement de la villa. Dehors, ce monde semblait similaire au nôtre, à l'exception que les routes étaient remplacées par des chemins de terre, et les voitures par des calèches tirées par des chevaux. Je m'aperçus de suite que nous étions dans une grande ville, et pourtant l'air était pur et frais. On ne sentait pas l'ambiance de stress de notre monde, personne ne semblait pressé, et tout le monde se disait bonjour dans la rue.
En clair, un monde idéal... Si on oubliait la Légende qui parlait de l'opposition Feu-Foudre.
Une calèche passa devant nous, Ivy me fit signe de traverser la route juste après. Je la suivis alors qu'elle tourna à l'intersection la plus proche, puis elle frappa à la porte d'une maison qui semblait très vieille - la plus vieille du Royaume ?
Une trappe s'ouvrit dans la porte, laissant apparaître deux yeux à l'air agressif. La trappe se referma, la porte s'ouvrit. Un homme grand, blond, et à la carrure imposante se tenait derrière. Il nous fit entrer, sans dire un mot, puis referma la porte derrière nous.
"Bonjour, Ivy, dit-il. Alors, le moment est enfin venu ?
- Heureux de te revoir, Siegfried... Enfin, Nightmare, devrais-je dire. Tu as l'air d'aller de mieux en mieux depuis que tu t'es débarrassé de la Soul Edge...
- On ne peut mieux. Et puis, Soul Calibur veille sur le bien-être du monde des humains."
Nightmare se tourna vers moi.
"Et toi, jeune homme, tu es celui qui doit retrouver la Tiare de Foudre avec Ivy, n'est-ce pas ?
- Euh... oui, répondis-je timidement."
Il me fit un sourire.
"Tu me fais penser à quelqu'un... Il y a dix-sept ans..."

Chapitre 7 : Midona !   up

"Wow, c'est dingue... Alors il existe encore d'autres mondes qu'Hyrule et le Crépuscule...
- Eh oui ! Mais le plus sensationnel, c'est que nous connaissions votre monde au travers de ce qu'on appelle des jeux vidéo.
- Des jeux vidéo ? C'est quoi ?
- Hem... pas le temps d'expliquer, ce serait trop long. Alors, que doit-on faire à présent ?
- Il nous faut aller dans le Crépuscule pour parler à la princesse Midona, mais je ne sais pas si tu pourras y aller.
- Pourquoi ça ?
- Un humain qui se trouve dans le Crépuscule se transforme en un esprit désincarné, personne ne te verra, et tu ne pourras peut-être pas revenir."
Sofia semblait réfléchir. Elle avait oublié ce détail : il lui fallait Excalibur pour entrer sans se désincarner ! Or, c'est Link qui était en sa possession. Que faire ?
"Je vais y aller seul. Attends-moi ici, mais cache-toi, si les Solaires reviennent, je ne sais pas si tu seras en mesure de te défendre. Tu pourras essayer d'avertir les Moblins près du monte-charge.
- OK... Tu vas t'en sortir tout seul ?
- Hé, ne me fais pas rire, j'ai été seul jusque là ! répondit Link avec un sourire. Bon, à tout à l'heure."
Le jeune homme s'avança devant le miroir, un escalier de lumière apparut. Il le gravit, un rayon lumineux sortit du miroir et se dirigea vers une énorme pierre, où s'ouvrit le passage vers le Crépuscule. Link y fut aspiré.
"Bonne chance, héros d'Hyrule et d'autres contrées..."

****

Le monde du Crépuscule. Des particules noires en lévitation. Une lumière jaunâtre, sombre. La matière semble être en fusion. Les habitants ont des voix qui font penser à des âmes errantes pour l'éternité. Et pourtant, ce monde est en paix et vit heureux, sous le règne juste et droit de la Reine Midona.
Link s'engouffra dans le palais, et monta jusqu'à la salle du trône. Il s'annonça aux gardes, et Midona le fit entrer.
"Link !
- Midona ! Je savais que je te reverrai !"
Le héros serra la Reine du Crépuscule dans ses bras.
"Alors, il paraît que tu avais en ta possession deux tiares étranges... On m'a fait venir pour ça.
- Oh, oui ! Les Tiares ! Ces artefacts contiennent un immense pouvoir. Elles ne sont pas originaires d'Hyrule ni du Crépuscule, mais d'un monde que je suis seule à connaître. Ce monde est divisé en deux Royaumes, chacun ayant en sa possession une Tiare. Ils m'ont confié les artefacts car ils sentaient un danger approcher, mais ledit danger m'a trouvé, et a réussi à voler une des Tiares. J'ai renvoyé l'autre dans son Royaume d'origine, mais celui qui a commandité le vol est toujours en Hyrule avec la Tiare d'or.
- Cette histoire n'annonce rien qui vaille... Viens en Hyrule avec moi, j'ai rencontré une guerrière qui vient d'un autre monde, peut-être est-ce celui des Tiares."
Sur ce, Link et Midona repartirent pour Hyrule. Arrivés au sommet de la Tour du Jugement, ils trouvèrent Sofia et... des Solaires !
Elle les combattait du mieux qu'elle pouvait, mais les monstres prenaient rapidement le dessus.
"Sofia ! Je t'avais dit de te cacher !
- Aaaaaah ! Mais ils étaient là depuis le début !
- Bon, Midona, aidons-la !"
Link dégaina son épée et se jeta sur le groupe de monstres. Il put en tuer plusieurs et sortir Sofia d'une situation désespérée, mais ils étaient encore trop nombreux.
"Midona ! Fais quelque chose ! cria l'Hylien."
La Reine du Crépuscule créa une balle d'énergie et l'envoya sur un Solaire. Il fut repoussé au loin, mais revint vite à la charge. Deux Solaires se jetèrent sur elle. Elle prit la fuite, et avertit les Moblins.
"Une nouvelle attaque des Solaires ! Faites vite, aidez-nous !"
Un des monstres verts descendit via le monte-charge, pendant que l'autre, un archer, courut avec Midona jusqu'au lieu où se déroulait le combat. Sofia était à terre, et un Solaire était sur le point de lui donner le coup de grâce. Le Moblin décocha une flèche, tuant le monstre sur le coup. Midona envoya plusieurs boules d'énergie. Maudit Ganondorf, il avait détruit le cristal d'ombre !
Peu après, un grand groupe de Moblins fit son apparition. En quelques secondes, ils libérèrent Link et Sofia, et peu après, tous les Solaires furent tués.
"Décidément, ils sont vraiment nombreux... dit Link. Nous devons rester sur nos gardes.
- Qu'allez-vous faire à présent, Maître Link ? demanda l'un des Moblins.
- Eh bien euh...répondit Link, un peu troublé par le titre qu'on venait de lui donner. Nous allons partir à la poursuite de leur chef, qui est toujours en Hyrule.
- Je l'ai combattu sur le Viaduc d'Hylia, peu avant de venir par ici, il allait en direction de la région d'Ordinn, dit Sofia.
- Dans ce cas, allons-y aussi.
- Les portails sont encore actifs, je devrais pouvoir vous téléporter, fit Midona."
Ravis d'entendre cela, Link et Sofia se préparèrent pour un voyage rapide. La Reine du Crépuscule disparut, suivie par les deux épéistes.

****

"Allons, rendez-vous et vous serez sains et saufs !"
L'homme blond descendit de son cheval noir. C'était lui qui commandait les Solaires... Il portait une épée dans un fourreau à sa droite. La garde était rouge, c'était une belle arme...
"Les Gorons ne se rendront pas sans se battre ! cria Morrock, le chef.
- Très bien. Alors préparez-vous à mourir, peuple des montagnes, et du village de Cocorico !"
Le mur de Gorons ne bougea pas d'un pouce quand l'armée des Solaires fonça sur eux. Le choc fut féroce. Les Gorons repoussèrent l'assaut sans trop de mal, mais plusieurs furent blessés par les lames des Solaires. Au combat, les Gorons écrasèrent les Solaires, tant leur force étaient supérieure. Mais les monstres rouges étaient de loin plus nombreux, et plusieurs Gorons tombèrent. Crahmé, posté un peu plus haut, lança quelques bombes sur les Solaires. Il se débarrassa de quelques-uns des monstres, mais on ne voyait pas la fin de l'armée. Les villageois qui avaient pu prendre des armes se joignirent aux Gorons pour les aider, tant qu'ils le pouvaient. Mais aucun ne savait vraiment combattre... Le combat commençait à tourner à l'avantage des Solaires. Les Gorons se battaient mieux qu'eux, mais ils étaient si inférieurs en nombre...

****

"Ce village est désert... fit Midona.
- Les villageois sont réfugiés dans la montagne de la Mort, les Solaires ont attaqué..."
Sofia tendit l'oreille.
"Il y a du grabuge à la montagne... J'entends des bruits de combat...
- Les Solaires ! Ils attaquent les Gorons ! s'écria Link. Allons-y !
- Attendez."
Une voix grave et sereine avait prononcé ce mot. C'était la voix d'Ordinn.
L'Esprit de la Lumière apparut au-dessus de sa source.
"Les Solaires sont très nombreux. Les Gorons ne parviennent pas à s'en défaire malgré leur force supérieure. Vous ne leur serez presque d'aucun secours ainsi.
- Mais nous ne pouvons pas rester les bras croisés ! répliqua Midona.
- Non, bien sûr. Mais en l'état actuel, vous ne serez pas assez forts. Je vais améliorer vos pouvoirs, cela devrait suffire à mettre en déroute les Solaires de la montagne. Link, sauveur du monde de la Lumière et du Crépuscule, je vais faire en sorte que ton épée soit plus puissante. Midona, Reine du Crépuscule, voici un des fragments du Cristal d'Ombre. Chaque fragment a été réparé par nos soins, et contient une once de pouvoir utilisable directement. Le pouvoir de mon fragment augmentera la puissance de ta magie. Quant à toi, Sofia..."
Ordinn se tourna vers la jeune fille. Il se mit à briller plus fort, et un halo de lumière entoura Sofia. A la surprise générale, elle se mit à léviter. Le halo qui l'entourait devenait de plus en plus lumineux, jusqu'à devenir aveuglant.
Lorsqu'il s'éteignit, Sofia lévitait toujours. Elle avait des ailes d'ange dans le dos !
"Sofia, tu as été élue par Sophitia, Grande Prêtresse d'Héphaïstos. Cette jeune femme a défait un pouvoir malfaisant il y a peu de temps, ce qui lui a valu une bénédiction des dieux. Elle t'a choisi pour devenir son apprentie. Je te confère une partie des pouvoirs qui te reviennent. Les autres Esprits de la Lumière te donneront le reste, il te faudra donc aller les voir. Ensuite, la Prêtresse Sophitia te rencontrera. Va défaire les Solaires grâce à tes nouveaux pouvoirs, et pars à la recherche des autres Esprits de la Lumière. Bonne chance..."
Ordinn prononça ces mots, et disparut.
Sofia restait là, sans bouger.
"Euh... Sofia ? risqua Link.
- Ce... ça fait beaucoup d'un seul coup, là...
- Ne traînons pas ! intervint Midona. On a des Gorons à sauver !"
Sur ce, les trois compagnons se mirent en route.

****

Les Solaires gagnaient. Il n'y avait plus d'espoir pour les Gorons, beaucoup d'entre eux étaient gravement blessés. Le chef des Solaires ne se battait pas, il restait à l'écart.
Soudain, il sembla y avoir du remous au front arrière de l'armée Solaire. Les soldats de l'arrière pressaient ceux de l'avant, semblant fuir quelque chose. Ainsi bousculés, les Solaires avaient du mal à se battre !
Quelque chose semblait voler au dessus de champ de bataille. Un ange ? Cela y ressemblait en tout cas. L'ange en question se dirigeait vers l'intérieur des montagnes, vers la source thermale, où la plupart des Gorons blessés se reposaient.
Une incantation se fit alors entendre :
"Que les propriétés curatives de cette eau s'éveillent ! Que les plaies et les blessures de ces fiers combattants Gorons soient guéries !"
Aussitôt dit, aussitôt fait : les Gorons qui se reposaient dans la source, quasi-mortellement blessés quelques secondes plus tôt, furent sur pied et emplis d'un entrain sans précédent. Ils repartirent sur le champ de bataille.
L'ange aussi se dirigea vers le champ de bataille. Grâce à ses pouvoirs, il soigna les Gorons sur place. Quelle était cette magie ?
Peu importait, les Gorons reprirent très vite le dessus sur les Solaires, démoralisés par les deux terribles adversaires à l'arrière du front, et par le regain de santé si inattendu des Gorons.
L'ange rejoignit les deux combattants à l'arrière de l'armée. Les pouvoirs confiés par Ordinn étaient vraiment spectaculaires ! Link frappait très fort et très vite, tuant à chaque coup plusieurs Solaires. Aucun n'était encore parvenu à le toucher. Midona tenait dans sa main une sorte de lance de lumière, mais de lumière Crépusculaire. Elle se débarrassait des Solaires en utilisant de puissantes boules d'énergie. Sofia vint à la charge. Elle envoyait des gerbes d'eau sur ses ennemis, qui n'aimaient apparemment pas cet élément, ni l'épée de la jeune fille...
Elle assomma un adversaire avec son bouclier, para un coup d'un autre de justesse avec son épée, juste avant que Link ne lui tranche la tête.
Les deux fronts de combat se rapprochaient de plus en plus ; les Gorons décimaient les Solaires de plus en plus rapidement, et les trois compagnons faisaient des ravages.
Quelques minutes plus tard, la bataille était terminée.
Morrock, le chef des Gorons, accourut pour voir qui était leur sauveur.
"Link ! Une fois de plus, tu as fait des prouesses. Qui sont tes compagnons ?
- Voici Midona, la Reine du Royaume du Crépuscule. Et Sofia, une jeune fille venue d'un autre monde..."

Chapitre 8 : Sarah en puissance !   up

Sarah apparut sur une dalle de pierre violette, complètement secouée. Mitsurugi l'attendait, debout.
"Le voyage t'a secouée ? demanda-t-il, un sourire au coin des lèvres.
- Un peu ! Mais c'était plutôt amusant !
- Oui, mais on ne repart pas tout de suite. Allons voir les gardiens de la Tiare Solaire."
La jeune fille se leva. Elle sortit de la pièce avec son maître d'arme. Ils se trouvaient dans une maison au style japonais médiéval. Une charmante habitation, pensa Sarah. Ils sortirent de la maison, et quelle ne fut pas la surprise de la jeune fille quand elle découvrit le village autour d'elle : tout semblait comme dans un Japon médiéval !
"Waouh ! C'est vraiment chouette ici ! s'écria-t-elle.
- Ce village s'appelle Mahoukyo. Il est connu dans tout le Royaume du Feu, car c'est là qu'est censée reposer la Tiare du Feu. La maison des gardiens n'est pas très loin. Suis-moi."
Mitsurugi marcha le long de la grand-rue, Sarah lui emboîtant le pas. Ils passaient devant des marchés, où se vendaient des épices, des nouilles et autres aliments qui lui rappelaient le Japon. Elle vit même quelqu'un qui vendait des sushi !
Un autre étalage proposait des armes.
"On dit que ce vendeur d'armes, également forgeron, est un descendant de l'ancien Roi du Feu. On dit qu'il connaît une partie des techniques magiques de son ancêtre et s'en sert pour forger des armes redoutables. D'ailleurs, il faudrait que je t'achète d'autres sabres, les tiens ne seront pas assez puissants."
Il s'approcha du marchand. Sarah vint vers lui, d'un pas timide. Le stand était vraiment impressionnant ! Des shuriken par centaines, des sabres courts, des poignards, et des katanas dont la longueur allait jusqu'à deux mètres de long ! Une arme terrible si on pouvait la manipuler.
"Heishiro... Cela faisait longtemps que je ne t'avais pas vu. Tu sembles aller bien.
- Très bien, mon cher Kenji. Je suis venu avec mon apprentie, elle désire faire l'acquisition de nouvelles armes."
Ledit Kenji se tourna vers Sarah.
"Quelle arme vous faudrait-il, mademoiselle ?
- Euh... je combats avec deux sabres courts, qu'avez-vous à me proposer ?"
Kenji se retourna vers ses armes et prit un duo d'épées qui semblait parfaitement adapté pour la jeune fille.
"Essayez-les !"
Sarah prit les armes, les sortit de leur magnifique fourreau rouge et or, et exécuta quelques mouvements. Il lui sembla que c'étaient les armes qui dirigeaient les coups, et pas elle. Elle se sentait comme en symbiose avec les sabres...
"C'est parfait ! Et vous auriez quelques shurikens ?"
Kenji sourit et lui donna une ceinture sur laquelle étaient accrochés plusieurs shurikens à quatre branches. Leur fabrication avait dû être minutieuse...
Sarah passa la ceinture et y accrocha les sabres. Elle avait l'air redoutable !
"Merci beaucoup, Kenji, dit Mitsurugi. Au plaisir de te revoir.
- Au revoir, Heishiro... Fais attention à toi, tu n'es plus tout jeune..."
Mitsurugi s'éloigna, Sarah sur les talons.
"Ben, vous ne le payez pas ?
- Si ! Mais ici, l'argent n'existe pas. Je lui rends beaucoup de services, c'est ainsi que je le paye.
- Oh... C'est un peu comme du troc, quoi...
- Oui, si on veut... répondit-il en souriant. Bon, allons-y !"
Sarah suivit Mitsurugi le long de quelques rues. Le décor finit par changer complètement : ils se retrouvèrent dans une partie du village très ensoleillée, avec de nombreux moulins et autres monuments rappelant le vent. Ils marchèrent jusqu'à ce qui semblait être un temple. Mitsurugi frappa trois fois à la porte. Quelques instants plus tard, une jeune fille à l'air enjoué vint ouvrir.
"Heishiro ! dit-elle, ça faisait si longtemps ! Tu es venu nous rendre visite ?
- Pas exactement, Talim, dit Mitsurugi en souriant. Nous venons à propos de la Tiare.
- Oh, très bien. Entrez !"
Elle laissa passer les deux compagnons, puis referma la porte. L'intérieur était richement décoré. Des statues d'hélices, de moulins, d'éoliennes... Et sur le mur en face de la porte, une gravure représentant Eole, ou en tout cas un dieu du vent.
La jeune fille se tourna vers Sarah :
"Bonjour, je suis Talim ! Et toi, comment t'appelles-tu ?
- Moi c'est Sarah ! Mais dis-moi... Tu as quel âge ? demanda Sarah, étonnée de trouver quelqu'un qui soit plus petit qu'elle.
- Je viens de fêter mon quinzième anniversaire.
- Je vois."
Talim, devant la gravure d'Eole (car c'était bien Eole), dit une prière dans une langue étrangère à Sarah. Soudain, la gravure s'ouvrit comme une porte et révéla un passage secret. Elle s'y engagea. Sarah la suivit, puis vint Mitsurugi. Les murs étaient d'un bleu violacé, et de l'eau coulait lentement sous les passerelles de pierre sur lesquelles ils marchaient.
Talim les guida à travers des intersections, changeant de direction presque tout le temps. Un labyrinthe ?
Ils finirent par arriver dans une pièce plus grande, avec plus d'eau autour de la passerelle... qui s'arrêtait un peu plus loin. En fait, cette salle ressemblait à une arène de combat. Tout au bout, il y avait un piédestal, mais rien n'était posé dessus. C'est là que reposait la Tiare de Feu. Sarah s'avança vers le piédestal, mais Mitsurugi tendit son bras pour l'en empêcher.
"Encore toi ? cria-t-il. J'en ai vraiment marre de toi !"
Soudain, une jeune femme tout de rouge vêtue, probablement une ninja, fit irruption dans la pièce et se jeta sur Mitsurugi, qui dégaina son katana à temps. Elle attaquait avec deux poignards, donnant des coups puissants. Leurs mouvements étaient si rapides qu'on pouvait à peine les percevoir.
"Vous êtes tombés dans mon piège, crétins ! s'écria la jeune femme, je vais tous vous tuer !
- C'est c'qu'on va voir, poufiasse ! T'aurais pas pu trouver des habits encore plus moches ? lui lança Sarah."
La jeune femme lâcha Mitsurugi, et se rua sur Sarah, qui dégaina ses sabres juste à temps pour parer le coup mortel qui lui tombait dessus. Ses coups aussi étaient rapides, mais pas assez pour la jeune ninja... qui blessa Sarah à plusieurs reprises. Celle-ci sentait qu'elle commençait à s'énerver et à perdre patience. Et là, il se passa quelque chose qu'elle n'aurait jamais deviné : les lames de ses sabres furent soudain parcourues de flammes !
Sarah recula, fit un coup dans le vide en direction de la jeune femme, ce qui eut pour effet de créer une boule de feu qu'elle évita au dernier moment... en retombant sur Mitsurugi, qui ne s'y attendait pas. Il fut blessé à la cuisse, dans l'incapacité de bouger.
"KYAAAAAAAA espèce de... de... Ça va chier !"
Sarah croisa ses deux sabres, concentra toute sa force dans ses armes, et...
"AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH !! (Elle lança une gerbe de flammes sur son adversaire, qui ne put tout éviter.) AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH...
Alors, tu fais moins la maligne, hein ?
- Ce n'est pas fini... On se reverra ! Je ne perdrai pas la face face à une fille complètement timbrée !"
Et elle disparut dans un nuage de fumée...
"Timbrée ?! Comment ça timbrée ? Oh... M. Mitsurugi, ça va ?"
Mitsurugi avait une sale blessure à la cuisse.
"Je... je ne peux plus marcher. Sarah, tu vas devoir te débrouiller toute seule. Cherche ici des indices concernant la Tiare avec Talim, elle te guidera.
- Et vous... qu'allez-vous faire ?
- Je vais me reposer jusqu'à ce que la blessure soit assez bénigne pour que je puisse de nouveau me battre. Sarah, Talim, bonne chance... Je vous attendrai ici."
Sur ce, Talim s'approcha du socle. Elle incanta une prière, et à l'endroit où devait reposer la Tiare, deux lames de coude apparurent. Elle les saisit.
"Il y a un passage secret dans cette pièce, c'est par-là que nous avons fait évacuer la Tiare quand les sbires de Sorel ont attaqué. Nous allons l'emprunter, il nous mènera à un passage qui mène vers un autre monde.
- Encore un autre monde ? Mais y'en a combien comme ça ? J'en ai marre des voyages foireux moi !
- Ne t'en fais pas ! Seule la Tiare Solaire a emprunté le passage, des êtres vivants au sens premier du terme ne peuvent pas passer par là !
- Sens premier ?
- Oui, car dans un sens, les Tiares sont vivantes. Mais ce serait trop compliqué à t'expliquer. Allons-y, nous avons perdu beaucoup de temps..."
Talim sauta dans l'eau, puis avança vers le mur d'en face. Elle pria de nouveau (elle ne sait faire que ça ? se demanda Sarah), et un passage s'ouvrit dans le mur. Sarah lui emboîta le pas.
"J'ai bien fait de mettre une jupe courte, se dit Sarah, au moins elle ne sera pas mouillée..."
Les filles marchaient dans l'eau tout le long du passage. Plus elles avançaient, plus il faisait sombre. Au bout d'un moment, il devint difficile de voir clair.
"Dis-moi Talim, tu n'aurais pas une prière qui pourrait éclairer cet endroit ? ironisa Sarah.
- Non, mais je crois que toi tu peux nous apporter un peu de lumière !
- Hein ? Comment ça ?
- Eh bien, tes sabres de feu ! Il te suffit de les faire s'embraser !
- Mais je ne sais pas comment j'ai fait tout à l'heure ! J'étais en colère et c'est là que...
- Ah, oui. En fait, les armes magiques activent leur pouvoir quand leur porteur est en danger, ou quand il le leur commande. Mais comme tu ne savais pas qu'ils étaient magiques, tu ne pouvais pas leur commander de s'enflammer ! Mais à présent que tu le sais, tu peux nous faire un peu de lumière ?
- Avec joie !"
Sarah dégaina ses armes, puis, dans sa tête, leur commanda de s'embraser.
Il ne se passa rien.
"C'est quoi cette arnaque ? Ils marchent pas !"
Brouf ! D'un coup d'un seul, les lames furent parcourues d'une langue de feu.
"Beuh ? C'est bizarre ça... Ils ne réagissent que quand mes nerfs se lâchent ?
- Ah, c'est aussi une possibilité. Mais c'est parfois dur d'arriver à contrôler une arme magique du premier coup. Mais tu y arriveras, ne t'en fais pas..."
Après tout, si elle ne parvenait pas à les contrôler, Sarah s'énervant très vite en combat, les flammes de l'Enfer pouvaient sans problème se manifester.
Après quelques minutes de marche, les filles se retrouvèrent devant une sorte de miroir géant, dont le cadre oval était tout d'or et d'argent, avec des gravures si fines qu'elles semblaient avoir été tracées avec de la magie, ce qui n'était pas une hypothèse à exclure.
Talim s'agenouilla devant le miroir et joignit les mains, et, pour changer, pria. Soudain, le miroir projeta une forte lumière blanche, et une voix s'éleva dans les airs.
"Vous, qui cherchez à savoir où se cache la Tiare Solaire, regardez en moi la vérité, et vous saurez."
La lumière se dissipa, et le miroir projetait ensuite des images. D'abord, les deux Tiares étaient entre les mains d'une étrange femme de noir vêtue. Elle cacha chacune des Tiares dans deux balles lumineuses. Ensuite, une armée de Solaires fit irruption dans ce lieu étrange, où la matière semble être en suspension dans les airs, accompagnés par un humain, leur chef.
"Cet humain est Raphaël Sorel, le chef des Solaires, dit la voix du miroir. Son pouvoir est grand, et il possède déjà la Tiare Solaire. S'il parvient à s'emparer de la Tiare de Foudre, le monde court à sa perte. S'il parvient à former la Tiare Suprême...
- Et en plus il s'est payé du bon temps avec ma cousine sans lui demander son avis ! lança Sarah.
- Hein ? fit Talim.
- Nan, oublie...
- Il ne travaille cependant pas pour son propre compte, reprit le miroir. Quelqu'un a commandité le vol des Tiares, et Sorel ne doit le revoir qu'en possession des deux. Or il n'en a qu'une.
- Quelqu'un... Qui ça ? demanda Sarah.
- On ne sait pas s'il est encore humain... Ou s'il tient plutôt du démon.
- Quel est son nom ? questionna Talim.
- Il se fait appeler Cervantes."

Intermède : Le passé de Siegfried   up

"Siegfried..."
Le jeune homme blond de retourna. Sa fiancée le regardait avec des yeux emplis de larmes.
"Je suis désolé, mon amour... Je dois partir avant que Sorel ne me trouve. Sinon il te tuera.
- Mon amour... Ne me laisse pas ! Pense au bébé ! Va-t-il devoir grandir sans père ?"
Siegfried baissa la tête. Une larme coula sur sa joue. Maria attendait un enfant de lui, et il ne pourrait pas le voir naître et grandir... La vie était si injuste... Quant au bébé, il grandirait sans père...
Mais après tout, il connaissait quelqu'un qui avait dû grandir sans son vrai père. Une jeune fille qui vivait chez une riche famille anglaise... Mais elle vivait heureuse, alors que rien ne prétendait la même chose pour son propre enfant. Il ne saurait même pas si c'était un garçon ou une fille.
"Tu vas donc partir avec cet homme... Mais que pourra-t-il pour toi ? s'écria la jeune femme.
- Il est le seul à être assez fort et intelligent pour tenir Sorel hors de toi et de moi. Et puis je sais me défendre...
- J'ai tellement peur Siegfried... S'il t'arrivait malheur, je ne pourrai jamais m'en remettre !
- Il ne m'arrivera rien. Je te le promets. Et je reviendrai quand tout cela sera terminé.
- Mais quand cela sera terminé ?? dit Maria en sanglotant. Dans un mois ? Un an ? Dix ans ?
- Je ne peux pas te le dire... J'espère que ce sera pour bientôt, que le monde puisse enfin vivre en paix..."
Maria se jeta dans les bras de Siegfried, et donna libre cours à ses sanglots. L'homme qui attendait Siegfried un peu plus loin s'approcha. Il avait entre quarante et cinquante ans, et avait le visage d'un homme asiatique.
"Siegfried... Nous devrions partir à présent.
- Très bien, Heishiro... Je passerai dire au revoir à mes parents.
- Mon amour... Fais bien attention à toi...
- Je te le promets."
Avant de partir, il donna à Maria un dernier baiser.
"Je t'aime, Maria...
- Moi aussi je t'aime..."
Il s'éloigna d'elle en reculant de quelques pas... Puis se retourna.
"Siegfried ! appela Maria."
Il s'arrêta, mais ne se retourna pas.
"Quel nom veux-tu donner à notre enfant ?"
Maria souriait...
"Si c'est une fille, je voudrais l'appeler Emilie. Et si c'est un garçon... Je voudrais qu'il s'appelle Léo..."
Sur ces derniers mots, Siegfried s'en alla, en compagnie d'Heishiro Mitsurugi, vers son destin...

Chapitre 9 : Le père de Léo   up

"... Voilà comment j'ai dû quitter ta mère, Léo.
- Papa... Tu étais ici depuis tout ce temps ?
- Oui. Si j'avais pu, j'aurais envoyé un signe, ou des nouvelles... Mais le danger était omniprésent, alors je n'ai rien pu faire sans avoir la crainte que Sorel vous retrouve et vous fasse du mal...
- Oui je... je comprends...
- Cela doit être dur de grandir sans un père à ses côtés.
- Bah... on s'y fait, je n'ai pas trop eu le choix."
Siegfried sourit.
"Tu prends ça avec un esprit très philosophe, mon fils...
- Je n'ai pas à te le reprocher, tu as fait ça pour nous. Et puis, maintenant je t'ai retrouvé..."
Et le père serra son fils dans ses bras.
"Heishiro m'avait souvent dit que tu retrouverais ton fils, Nightmare, dit Ivy. Je vois qu'il ne s'est pas trompé.
- Oh, il se trompe rarement... Quand il a choisi de donner des leçons de maniement des armes à cette jeune fille, il n'a pas dû la choisir au hasard...
- Tu as entendu parler de Sarah ? demandai-je.
- Bien sûr. Bon, allons voir la stèle de la Tiare de Foudre. Nous y trouverons peut-être des indices intéressants..."
La suite des événements ressembla beaucoup à ceux qui avaient eu lieu simultanément ou presque dans le Royaume du Feu. Mais Nightmare ne priait pas, il présentait son bras droit à des portes secrètes. Etrange, pensai-je...
Le passage secret dans lequel nous nous engouffrions ressemblait étonnamment à l'arène dans le sous-sol de la villa d'Ivy, dans notre monde. Une sorte de crypte égyptienne... Mais cette fois, la structure était celle d'un labyrinthe. Mais ce dédale, si compliqué fût-il, ne put pas protéger la Tiare d'un vol...
Au bout de plusieurs longues minutes, nous arrivâmes dans une pièce plus grande, semblable à une arène. Mais cette fois, un gouffre sans fond l'entourait...
En face de moi se tenait le piédestal qui avait dû porter la Tiare de Foudre. Je fis un pas en avant, avant que papa ne m'arrête.
"Qu'est-ce qu'il y a ?
- Il y a quelqu'un ici. Sorel a dû envoyer des émissaires pour se débarrasser de nous... Et Heishiro a dû en rencontrer un aussi.
- Alors... qu'est-ce qu'on fait ?
- On le débusque, et on le fait parler..."
Les fans de Soul Calibur se rendront bientôt compte de la stupidité des dernières paroles de Nightmare... Celui-ci avança, et regarda dans tous les recoins de l'arène. Nulle part...
Soudain, une sorte de râle se fit entendre. Il leva la tête. Il était là ! Un homme tellement souple qu'il semblait démembré, et dont les yeux étaient couverts par des bandelettes. Il ressemblait plus ou moins à une momie.
Les fans du jeu ont dû le deviner : Voldo est dans la place ! Allez donc le faire parler...
Nightmare chercha quelque chose dans son dos.
"M... merde ! Où est mon épée ?? Je l'ai oubliée, c'est pas vrai !
- Je vais la chercher ! s'écria Ivy. Léo, un peu d'entraînement n'a jamais tué personne !"
L'homme démembré se jeta sur moi. Je tirai mon épée à temps, pour parer le coup de katar qui m'arrivait dessus. Je tentai une contre-attaque, mais elle fut parée avec une facilité dérangeante. Puis l'homme-momie enchaîna des coups si rapides que j'eus un mal de chien à toutes les bloquer.
"Bon sang mais il est fort ! m'écriai-je.
- Léo ! Tu as une épée serpent, utilise son pouvoir !
- Mais je pourrai plus bloquer ses attaques si je fais ça !
- Mais si, réfléchis ! Tu contrôles chaque partie de la lame, utilises-en séparément pour bloquer !"
Je me sentis bête sur le coup. Mais je tins compte de ce conseil avisé, et dépliant la lame, alors que deux de ses fragments paraient avec force les deux katars de mon adversaire, j'attaquais avec les autres. Je parvins à porter plusieurs coups, mais aucun n'était vraiment significatif.
D'autant que mon adversaire n'avait pas utilisé toutes ses ressources de combattant. Il sautait en l'air, se tordait dans tous les sens, esquivant la plupart de mes attaques, puis forma une roue avec son corps, volant presque. Il faillit me retomber dessus, mais j'esquivai de justesse... Avant de remarquer qu'il s'étendit sur le sol, parcouru d'une décharge électrique qu'il m'envoya de plein fouet.
"Léo !
- Aïe..."
Voldo, puisque c'était son nom, fonça sur moi, alors que je me relevai. Je vis arriver un katar droit vers ma tête, mais je n'avais pas d'énergie pour le parer... Mes bras n'obéissaient plus...
Et une autre épée le bloqua de justesse.
"Tu manques encore d'entraînement, mon disciple !"
Ivy était de retour, portant dans son dos une énorme épée, celle de mon père. Elle lui envoya, il la rattrapa au vol.
"Ah, ma fidèle Requiem !"
A trois contre un, Voldo avait beaucoup moins de chances de vaincre. Il se battit, se débattit, puis battit en retraite au bout de quelques minutes. Il sauta dans le gouffre, disparaissant dans les ténèbres...
"Nous le reverrons sans doute, dit Ivy.
- Bon, poursuivons la recherche des indices, dit Nightmare."
Il s'approcha du socle et posa sa main droite sur la partie centrale. Un pont apparut au-dessus du gouffre, allant jusqu'au mur d'en face. Il l'emprunta, et nous fit signe de le suivre.
Au bout, le mur s'effaça, comme s'il n'avait été qu'une illusion, et le couloir se poursuivait...
Nous le suivions pendant un moment lorsqu'il s'arrêta devant un grand miroir dont le cadre était tout d'argent. Levant sa main droite, il dit :
"Miroir de la Vérité, montre-nous où est la Tiare de Foudre !"
Le miroir en question s'illumina, puis la lumière disparut pour montrer un magnifique diadème d'argent finement décoré. Un croissant de lune et un éclair décoraient la partie centrale du bijou. La Tiare semblait gardée par des monstres verts. Je les reconnus.
"Mais ces monstres... Ce sont des Moblins ! Ils sortent d'un jeu vidéo, comment pourraient-ils... ?
- Eh bien c'est surprenant, mais tu as été surpris d'apprendre l'existence des Tiares et des Royaumes, non ? me demanda Ivy.
- En effet, répondis-je. Alors on va devoir aller à Hyrule pour retrouver la Tiare ?
- On dirait bien.
- Et on y va par le même chemin que par lequel on est arrivés ?
- Il n'y a pas de doute là-dessus, mon cher disciple. Je n'y suis jamais allée, on dirait un beau pays..."
Et nous retournâmes sur nos pas, dans l'arène, à travers le labyrinthe, chez mon père, dans les rues, et dans la villa d'Ivy. Dehors, la nuit était tombée.
Nous entrâmes dans la salle du téléporteur. Ivy l'activa. Nightmare s'avança.
Rien ne se passa.
"Allons bon ! fit-il, que se passe-t-il avec ton téléporteur Ivy ?
- Je dois avouer que je n'en sais rien... Mais nous avons encore à faire ici, avant de repartir de toute façon.
- Oh oui, j'oubliais... Nous devons lui amener Léo. Nous en profiterons pour lui parler de ce petit problème.
- Hé ! M'amener à qui ?
- Tu verras bien ! répondit Ivy, mais pour l'instant, silence."
Je détestais rester dans l'ignorance, mais tant pis.
Nous sortîmes de la maison, et Nightmare appela un fiacre qui passait dans la rue.
"Menez-nous à la sortie Est de la ville je vous prie, demanda Ivy.
- Bien madame."
Nous nous installâmes dans la calèche et le cocher repartit. Je regardais le paysage par la fenêtre. La ville dans laquelle nous nous trouvions avait bien des aspects variés... D'un quartier chic à l'anglaise, nous passâmes par une zone commerciale rappelant le Moyen-Age français, pour finir dans un quartier d'habitations plus modestes, mais toujours confortables, à l'italienne. Enfin, après avoir roulé sur un kilomètre dénué de toute maison, le cocher nous fit descendre.
"Merci, brave homme.
- Au revoir ma p'tite dame..."
Il fit demi-tour et disparut dans les ténèbres de la ville, assez peu éclairée.
"Bon, il va falloir marcher un peu.
- Où allons-nous ? demandai-je.
- Nous allons voir la Fée de la Lune. Elle doit te conférer un pouvoir particulier pour que..."
Ivy s'interrompit.
"Qu'y a-t-il ? demanda Nightmare.
- Je... Rien. Avançons."
Je soupçonnais quelqu'un de nous espionner. Il me semblait sentir une présence dans les arbres au bord du chemin. Je serrai ma main sur la poignée de mon épée, dont la présence me rassurait autant que celle de mon père et de mon maître d'armes. Peut-être ce Voldo nous avait-il déjà retrouvés, et nous tendait une embuscade ?
Nous longeâmes le chemin pendant un long moment. Je n'aurais su dire combien de temps, mais le chemin et les arbres qui le bordaient étaient toujours les mêmes, et j'avais l'impression de ne pas avancer.
"On arrive bientôt ? demandai-je.
- Oui ! dit Ivy."
Soudain, elle avança entre deux arbres qui semblaient plus espacés que les autres. Nous la suivîmes.
Nous nous retrouvâmes dans un bois d'arbres touffus, où la faible lumière de la pleine lune ne pouvait plus entrer. Il faisait tout noir. Puis, petit à petit, les arbres devinrent de moins en moins feuillus, laissant traverser quelques rayons lunaires... De plus en plus... Jusqu'à ce que nous nous retrouvions dans une clairière où on pouvait voir comme en plein jour. Au beau milieu se trouvait un immense rocher d'où coulait une cascade, et devant lequel il y avait un petit bassin d'eau. D'où provenait l'eau, et comment pouvait-elle toute tenir dans ce bassin, mystère... Probablement un système de tuyaux cachés dans lequel circulait le liquide sans cesse.
Ce paysage était vraiment magnifique... Il y avait une ambiance apaisante...
"Ah..."
Ivy et moi nous retournâmes vers Nightmare, qui semblait regarder son bras droit avec inquiétude.
"Papa... Que se passe-t-il ?
- La... la Soul Edge... n'est pas entièrement détruite... Je sens sa présence dans les environs...
- La... Mais c'est impossible ! Nous l'avons détruite ! A moins que..."
Les yeux d'Ivy furent soudain envahis par la peur et l'angoisse.
"Tu as deviné, Isabella..."
Une silhouette se détacha de l'ombre des arbres et se planta devant nous, dos à la lune. Du peu qu'on voyait de lui, il ressemblait à un pirate, portant une cape et un chapeau tricorne. Il avait les bras croisés, et semblait avoir une allure fière...
"Que... c'est toi qui es derrière tout ça ?! s'écria Ivy.
- Héhéhéhéhé... Que tu es perspicace !
- Qui êtes-vous ? Montrez-vous ! ordonnai-je.
- Tu ne manques pas de cran, toi..."
L'homme bondit et atterrit derrière nous. Nous nous retournâmes, pour voir son visage plus ou moins mauve, et ses yeux rouges. Il n'était pas humain.
"Mon nom est Cervantes. Je suis le futur possesseur des Tiares de Foudre et Solaire.
- Alors ce n'était pas Sorel... lança Nightmare.
- Ce cher Raphaël s'est porté volontaire pour faire cette petite course pour moi. Une belle récompense l'attend, s'il me ramène mon dû... Il doit déjà en avoir trouvé une !
- Ton dû... Tu es abject ! s'écria Ivy.
- Voyons Isabella... Ne parle pas ainsi à ton cher père !"
Son père ?!

Chapitre 10 : Le démon et son ange   up

"Léo, Siegfried... Partez devant, je vous rejoindrai plus tard.
- Hahahaha... Ma pauvre fille, tu crois pouvoir me retenir assez longtemps pour que la Fée de la Lune confère ses pouvoirs à ce jeune homme ? Très bien, voyons de quoi tu es capable !"
Cervantes fit apparaître deux épées, l'une petite, avec un pistolet incrusté, l'autre presque aussi grande que celle de Nightmare. Cette dernière épée semblait d'ailleurs horrifier ce dernier. Elle avait l'air maléfique...
"Léo, suis-moi ! Nous devons agir vite !
- Mais...
- Ne discute pas, Léo ! me cria Ivy. Va avec ton père !"
La rage au coeur, je suivis mon père, qui se précipitait vers le rocher central. J'entendais derrière moi Ivy et Cervantes se battre. J'entendais son rire... Il était terrifiant.
Nightmare passa sous la cascade, et me fit signe de le suivre.
L'intérieur était magnifique, et l'ambiance plus apaisante que jamais. Une grotte magique, cela ne faisait aucun doute... Des reflets d'eau partout, deux petits courants qui longeaient ce grand couloir en coulant tout doucement, pour aller vers une sorte de fontaine tout au fond, dans une grande salle. On y voyait comme en plein, jour, mais il ne semblait pas y avoir une quelconque source de lumière...
Nous nous approchâmes de la fontaine. Il y avait un immense bassin d'eau sur lequel était gravée la lune. Ses différentes phases entouraient tout le bassin, formant un cycle parfait. Devant moi, la pleine lune. Au centre du bassin, une colonne de pierre lisse et argentée se dressait et déversait de l'eau.
Je remarquai qu'au fond de l'eau, en face de la pleine lune, se trouvait un petit trou où on aurait pu enfoncer une lame d'une épée...
La mienne ?
"Léo, tu dois appeler la Fée de la Lune. Pour ce faire, plante la lame de ton épée dans ce petit trou, au fond du bassin. Elle a été conçue pour ça, entre autres..."
Je m'exécutai. Je sortis mon épée de son fourreau, la plongea doucement dans l'eau, et la rentra dans le trou. Une force s'en dégagea, me la faisant lâcher immédiatement. Le saphir en bas de la poignée se mit à luire d'une intense lumière bleue, puis cette lumière se propagea tout le long de la lame, pour envahir le bassin, passant de la pleine lune à la lune noire tout derrière, puis dans la colonne centrale... qui s'anima ! Elle changea soudain de forme, des ailes apparurent dans son dos... La colonne était la Fée de la Lune en personne !
La Fée apparut totalement, grande et majestueuse, au centre de la fontaine. Elle me regarda avec ses grands yeux bleu clair. Elle avait un teint très pâle, de longs cheveux bleus, et une allure de majesté et de grâce évidente.
"Léo..."
J'étais fasciné par ce spectacle.
"Je vais te confier mes pouvoirs. Sers-t'en pour retrouver la Tiare de Foudre, perdue hors de ce monde... Et pour aider tes proches."
Une lumière aveuglante apparut. Je me sentis bizarre... Plus puissant, mentalement et physiquement.
Quand la lumière disparut, la Fée n'était plus là. Elle était redevenue la colonne d'argent...
"Tire ton épée à présent, et puise de sa nouvelle forme des pouvoirs cachés."
L'épée avait en effet changé : la poignée était noire, et la garde avait la forme d'un croissant de lune.
"Léo, je crois que la Fée t'a confié Espoir de Lune, l'épée légendaire qui a permis au roi de ce Royaume de combattre son ennemi. Cette lame tire son pouvoir de la lune. Mais... Oh, regarde ton reflet dans l'eau !"
Surpris, je m'approchai du bassin... Et la stupéfaction me fit lâcher mon arme. Je ressemblais à un vampire ! Un teint pâle, des cheveux noirs de jais, et des yeux bleus, presque noirs avaient remplacé mon bleu-gris.
Je sentais quelque chose à l'intérieur de mon dos, comme de nouveaux membres que je pourrais sortir et rentrer à volonté...

****

Au dehors, je fus soudain moins optimiste quand je vis le combat qu'Ivy menait contre Cervantes. Il la dominait largement, lui portant plusieurs coups. Elle se retrouva bientôt à terre.
"IVY ! criai-je, en accourant."
Nightmare me stoppa.
"Non, Léo ! Même avec tes nouveaux pouvoirs, tu n'es pas de taille face à lui."
Et lors de ce court laps de temps, Cervantes en profita pour porter le coup de grâce à sa fille, lui plantant son épée-pistolet dans le ventre.
Ce que je vis ne me parut pas réel. Non, Ivy ne pouvait pas mourir comme ça ! Cervantes poussa un rire démoniaque, puis disparut.
Nous nous approchâmes d'Isabella, encore consciente.
"Ivy... Ce... c'est pas possible...
- Léo... Il est... beaucoup... trop fort... Tu ne pourras... pas le battre maintenant... Ecoute-moi...
- Non ! Vous n'allez pas mourir comme ça ! Nous allons vous ramener à la maison, et on vous soignera...
- Je me sens... partir... Je suis trop faible...
- NON ! QUELQU'UN, A L'AIDE !"
Mais personne ne pouvait nous entendre...
Le désespoir faillit m'envahir, quand j'eus soudain l'idée de retourner voir la Fée de la Lune. Tout se passa très vite, sans que je ne me sente réellement maître de moi-même, comme si je n'étais pas vraiment là...
Je rencontrai la Fée à nouveau. Depuis sa grotte, elle put administrer les premiers soins à Ivy et la téléporter chez elle, en sécurité. Elle me dit qu'elle allait bien, mais que sa vie n'était pas sauvée pour autant.
Nightmare et moi retournâmes chez elle, où nous la retrouvâmes dans son lit, où elle dormait. Mon père me conduisit dans la pièce au téléporteur. Il me fit faire plusieurs choses, activant de nouveaux pouvoirs.
Le voyage était prêt. La dalle luisait faiblement, et nous irions à Hyrule...
Ce que je croyais, du moins.
"Léo, tu vas devoir aller là-bas seul. Je vais rester ici pour m'occuper d'Ivy. Quand elle ira mieux, je te rejoindrai.
- Mais... comment vais-je...
- Ne t'en fais pas. Tu te débrouilleras très bien tout seul. Sorel doit être à Hyrule lui aussi, je crois qu'il y a établi sa base principale.
- Alors... Sofia doit y être aussi ! Je pars !"

Cette pensée m'ayant motivé, j'entrai sur-le-champ dans le téléporteur. Cette fois, le voyage me secoua beaucoup moins. Je regardai autour de moi : Oui, cela ressemblait fort à la source de l'Esprit Lanelle !
"Bon ! Par où commencer... me dis-je.
- Léo..."
Une voix avait résonné dans l'air. Soudain, une grande lumière envahit toute la grotte. Lanelle était en train d'apparaître, pensai-je.
Et j'eus raison. L'Esprit de la lumière se tenait devant moi, son long corps de serpent faisant le tour du bassin dans lequel il vivait. Il tenait sa boule de lumière, représentant son pouvoir, dans sa gueule.
"Tu es bien en Hyrule, la terre des trois Déesses. Le danger qui y règne depuis quelque temps affecte aussi ton monde et les Deux Royaumes. Il te faudra prendre garde, car tes adversaires sont très puissants. Mais sache que tu n'es pas seul. Tes amis aussi ont obtenu de puissants pouvoirs. L'une d'elles a rencontré le héros Link et se bat à ses côtés, ainsi que la Princesse du Crépuscule.
- Une de mes amies... Sofia ?
- C'est son nom.
- Oh... Alors c'était vrai ! Sofia est ici ! m'écriai-je avec joie.
- Elle doit se présenter devant nous, les Esprits de la lumière, afin de recevoir notre bénédiction et renforcer ses pouvoirs. Elle a déjà rencontré Ordinn. Et je sens sa présence s'approcher de minute en minute. Elle devrait être bientôt là.
- Quoi... Vraiment ? Yahou ! Alors je vais l'attendre ici !
- Soit."

****

"Pff mais quel abruti ce Sorel...
- Ah ça, il n'a aucun honneur... Je me demande quelles choses il a bien pu faire avec un état d'esprit aussi... mauvais !"
Sofia avait bien une idée de ce qu'il avait fait en profitant de la faiblesse d'autrui... Et maintenant qu'elle était plus puissante que lui, il fuyait ! Elle et ses compagnons avaient décimé son armée de Solaires, et il s'était lâchement enfui. A présent, elle se dirigeait vers la source de Lanelle, un autre Esprit de la Lumière, pour y recevoir une nouvelle bénédiction.
Et elle ne savait pas quelle surprise l'y attendait.

****

"Ah, je crois qu'elle arrive, avec ses équipiers..."
Je me tournai vers l'entrée de la source, et la vis, rayonnante de beauté, plus encore que le jour où je l'avais rencontrée. Elle ne devait pas s'attendre à me voir ici, car elle fut très surprise, d'autant que ma nouvelle apparence ne devait pas y être pour rien.
"Léo ? C'est toi ?
- Sofia..."
Sans plus attendre, je courrai vers elle et la serrai dans mes bras de toutes mes forces. Enfin, elle était de nouveau près de moi ! Je l'entendais pleurer de joie, le visage enfoui dans mon cou. Je versai quelques larmes moi aussi...
"Si tu savais ce que j'ai pu imaginer à ton sujet...
- Oh, je m'en doute... répondit-elle. J'ai eu peur pour toi aussi... Mais que t'est-il arrivé ? Tu es tout pâle, et... Hem...
- Ben... Cette histoire est très complexe. Je suis aussi impliqué dedans, et j'ai aussi reçu quelques pouvoirs...
- Euh... excusez-moi d'interrompre ces touchantes retrouvailles, mais il me semble que Lanelle a quelque chose à donner à Sofia, intervint Link.
- C'est vrai."
La jeune fille s'approcha de l'Esprit, fit apparaître des ailes d'ange, je ne savais comment, et Lanelle récita quelques mots dans une langue inconnue. Sofia fut entourée d'un halo de lumière, puis plus rien. Lanelle disparut.
On entendit quelques mots venant de l'Esprit :
"Léo. Les pouvoirs qui t'on été conférés sont bien plus grands que ce que tu peux encore imaginer. En te concentrant, toi aussi tu devrais pouvoir faire apparaître des ailes dans ton dos."
Ces mots m'étonnèrent. Puis je me souvins de cette impression de nouveaux membres... En essayant de les sentir de plus en plus, une paire d'ailes de démon apparut dans mon dos.
"Tiens, quel couple charmant ! fit Midona. Un ange et un démon..."

Chapitre 11 : Un ange de feu...   up

Sarah était revenue auprès de Mitsurugi, allongé dans une pièce derrière le temple. Sa blessure était profonde.
"Sarah... Tu es de retour. Qu'as-tu appris ?
- Le chef des Solaires s'appelle Raphaël Sorel. Il a l'air d'être super balèze, et il travaille pour le compte d'un type qui s'appelle Cervantes. Et celui-là, on sait pas si c'est un humain ou un démon...
- Je vois... Vous avez réussi à glaner de précieuses informations. Cependant je ne vais pas pouvoir me rendre utile pendant un certain temps... Cette blessure me fait terriblement mal... J'ai réussi à me traîner jusqu'ici, mais ça n'a pas été facile...
- Vous allez devoir vous reposer, dit Talim. Je vais veiller sur votre disciple.
- Hé, je peux me garder toute seule !"
Grand silence.
"Oui, bon, ça va... Au fait, sensei, vous semblez connaître la folle qui nous a attaqués tout à l'heure, qui était-ce ?
- Une kunoichi réputée pour son arme au pouvoir maléfique. Elle aurait injecté à l'un de ses poignards la puissance d'un fragment de la Soul Edge... Elle se fait appeler Taki. Elle est beaucoup plus dangereuse qu'elle ne l'a laissé paraître tout à l'heure...
- Bah, moi aussi j'suis dangereuse !
- Ma petite pupille... Je crois que le moment est enfin venu.
- De quoi parlez-vous ?
- Talim, veux-tu nous laisser un instant ? Je dois dire des choses en privé à Sarah.
- Très bien."
La jeune prêtresse sortit de la pièce et ferma la porte.
"Nous y voilà. Tes parents et moi t'avons toujours dit que ton entraînement était seulement destiné à t'occuper et à te défendre le cas échéant. C'est ce qu'ils croient aussi. Seulement, il y a une autre raison.
- Laquelle ?
- Je devais t'enseigner cette ancienne technique d'arts martiaux afin qui tu sois en mesure de combattre Taki. Combinée à des pouvoirs particuliers que tu dois obtenir, elle est la seule à pouvoir contrer les techniques assassines de Taki. Ces deux arts martiaux ont été créés il y a bien longtemps. Le premier était destiné à former des assassins au sein d'une tribu. Des souverains payaient ces gens pour qu'ils rendent leurs services macabres contre de l'argent. Mais très vite, cette tribu est devenue autonome et travaillait pour son propre compte, volant et pillant, et bien sûr, tuant. Ses membres devenaient de plus en plus dangereux. Par la suite, un groupe de courageux érudits en la matière parvint à apprendre les techniques assassines de cette tribu. Elle les étudia, et créa un art martial capable de combattre ces assassins. En quelques années, ces deux arts martiaux régnèrent sur le Royaume du Feu, dans l'ombre. L'un servait à voler et à tuer, l'autre servant à se protéger du premier. Très peu de personnes les connaissaient, et encore moins les maîtrisaient. Aujourd'hui, une seule personne se sert des arts assassins, et deux connaissent et maîtrisent l'autre art.
- Taki, et... nous ?
- Oui. Nous seuls pouvons combattre Taki.
- Et comment la connaissez-vous ?
- C'est une dure vérité, mais... c'est ma fille."
Sarah ouvrit de grands yeux.
"Dans la série des révélations choc, j'crois que j'ai eu ma dose pour l'instant...
- Je sais que c'est dur. Mais tu dois m'aider... Elle est devenue si dangereuse... Et je crois bien qu'elle travaille pour les Solaires. Elle y a trouvé son intérêt...
- C'est horrible... Mais c'est tout de même votre fille...
- Nous ne nous considérons plus comme parents depuis bien longtemps. Je l'ai peut-être engendrée, mais nos liens à présent s'arrêtent à ça. Il faut la tuer, à présent, car elle représente un danger très grand.
- Très bien... Si c'est votre souhait... Elle périra de ma main...
- Je te remercie, Sarah. A présent, il faut que nous parlions de l'avenir proche. Appelle Talim, s'il te plaît."
Sarah s'exécuta. La jeune prêtresse revint.
"Voilà ce que nous avons prévu, reprit le maître d'armes. Talim va te mener à la Fée du Soleil, qui te conférera des pouvoirs supplémentaires. Ils te seront quasi indispensables pour battre Taki. Ceux de tes sabres ne sont pas suffisants.
- Très bien. J'irai trouver la Fée du Soleil, et je réduirai cette kunoichi en bouillie..."
Sarah se dirigea vers la sortie du temple.
"Hé, Talim, j'sais pas où c'est moi ! Dépêche-toi !
- Oh, oui, j'arrive !"
La petite prêtresse se précipita vers Sarah, emportant ses lames de coude. Toutes deux sortirent du temple, et commencèrent leur marche...
"Bonne chance, ma chère élève..."
Mitsurugi s'endormit.

****

"Pff c'est encore loin ?
- Non ! Encore dix kilomètres et on y est !
- Dix bornes ? Tu veux ma mort ou quoi ?"
Si Sarah aimait combattre, elle détestait la marche forcée. Elle venait de parcourir deux kilomètres non-stop, et elle était bien fatiguée...
"On pourrait pas faire une pause ?
- Mais on vient de partir !
- Tu rigoles ou quoi ? J'ai super mal aux pieds, j'ai l'impression de marcher depuis une éternité !"
Soudain, un bruit étrange les surprit. Suivi d'un grognement.
"Qu'est-ce que c'est ? demanda Talim, effrayée.
- Je sais pas..."
Un bruit de pas lourd se fit de nouveau entendre. Cela provenait du bois au bord du chemin... Un géant armé d'une hache surgit devant les deux jeunes filles.
"Euh... Ami ? risqua Sarah.
- Ex... fit le golem.
- Ex ?
- EXTERMINER !"
Il brandit sa hache et tenta de l'abattre sur Talim qui esquiva de justesse.
"Ah ben il a pas l'air bien amical en fin de compte...
- J'avais remarqué ! Il a faillé m'écrabouiller !
- Laisse-le-moi, je vais en faire un rôti !"
Sarah enflamma ses sabres et se jeta sur le géant. Elle avait un avantage considérable sur la vitesse, mais s'il la touchait, sa vie ne tiendrait qu'à un fil.
Elle lui asséna plusieurs coups d'affilée sans problème, le géant étant trop lent pour parer, mais il était très résistant.
"Ah... Hé gros patapouf, tu voudrais pas mourir un peu ?
- GRAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH ! répondit-il.
- D'accord..."
Sarah fit un saut en arrière et se retrouva à dix mètres du golem. Les flammes sur ses sabres s'intensifièrent. Le géant arrivait sur Sarah. Elle ne bougeait pas. Et soudain, alors qu'il n'était plus qu'à deux mètres d'elle, elle lui envoya une immense gerbe de flammes qui fit hurler le monstre de douleur. Mais il n'était pas mort.
"Mais c'est qu'il est tenace le gros ! Euh..."
La jeune fille tomba à genoux. Les flammes qu'elle avait lancées l'avaient affaiblie considérablement. Le golem semblait aussi affaibli, mais il était encore debout, et lui suffirait d'un coup de hache pour décapiter Sarah. Il leva son arme, mais au moment de l'abattre, il se reçut une série de coups très rapides par derrière. Talim entrait enfin en action ! Elle sautait et esquivait, frappait, désorientant le géant, et permettant à Sarah de reprendre des forces doucement.
Après quelques minutes, elle fut de nouveau opérationnelle. Elle repartit à l'attaque, et à deux contre un, le golem finit par céder. Il s'enfuit à toutes jambes.
"Pfiou... on l'a échappée belle ! soupira Talim.
- Ouais... un peu plus et on finissait en pâtée pour géant... Bon, maintenant on peut faire une pause ?
- Euh... je crois qu'on peut...
- Ah ! Tant mieux ! dit Sarah en s'allongeant sur le bord du chemin. J'en ai plein les pattes...
- ... Et on repart dans cinq minutes.
- Oooooooh..."

****

"Wouaaaaaaaaaaah..."
Les jeunes filles venaient d'arriver devant le lieu de résidence de la Fée du Soleil. Elles se trouvaient dans une grande prairie baignée dans une lumière crépusculaire. D'après Talim, le soleil ne bougeait jamais en ce lieu sacré, et cette lumière inondait toujours le pré.
"C'est chouette la magie ! Et il y a un endroit comme ça dans l'autre Royaume, avec la Fée de la Lune je suppose ?
- Oui, une clairière au beau milieu d'un bois baigné dans la constante lumière de la pleine lune.
- Bon, elle est où cette Fée ? C'est pas tout ça, mais j'ai à faire...
- Tu vois les arbres là-bas ? Au milieu il y a une fontaine, et elle y est.
- OK ! J'y vais."
Sarah s'approcha des arbres, et entra dans le petit bois qu'ils formaient. A l'intérieur, on aurait dit une forêt dense, où la lumière était filtrée pour ne plus être que rayon d'or tombant du ciel. La jeune fille trouvait cela magnifique, et avançait vers la fontaine dorée. Elle regarda dedans. Elle vit un trou où on pourrait y enfoncer une lame. Elle y plaça donc un de ses sabres.
Soudain, une vive lumière jaillit du pilier au centre de la fontaine, qui s'anima pour devenir...
"La Fée du Soleil ?!
- Oui, jeune fille. Je suis celle qui doit te conférer de nouveaux pouvoirs. Retire ton sabre de l'eau dorée."
Sarah tira sa lame de la fontaine. La forme en changea, pour s'allonger et se courber. Elle fut surprise de constater que l'autre sabre, dans son autre main, avait lui aussi changé de forme. Le bord tranchant des lames était rouge.
"Wah, des Shamseis !
- Et ce n'est pas tout. Ne sens-tu rien dans ton dos ?
- Beuh..."
Et soudain, des ailes de feu, semblables à des ailes d'ange, apparurent dans le dos de la jeune fille, de plus en plus étonnée.
"Ouais, j'ressemble à un phénix maintenant !
- Ta force s'est grandement accrue. A présent, empêche les Solaires de continuer à faire le mal. Guide tes pas vers tes amis, dans le royaume d'Hyrule. Retourne au Temple d'Eole, la jeune prêtresse saura t'y conduire.
- OK, j'y vais ! Et merci !"
Sarah tourna les talons et revint sur ses pas, pendant que la Fée du Soleil disparaissait. Quand elle revint devant Talim, elle s'aperçut que celle-ci n'était plus seule.
Il y avait Cervantes.

Chapitre 12 : La course aux Esprits   up

Sofia avait reçu deux bénédictions sur les quatre. La première lui avait donné de puissants sorts de soins, et la deuxième une force de frappe et une rapidité à toute épreuve. Qu'allaient lui réserver les deux autres ?
Nous campions sur une berge du lac. Nous reprendrions notre voyage le lendemain, d'autant que la forêt de Firone n'était pas la porte à côté. Je faisais tremper mes pieds dans l'eau froide du lac, en pensant à ce que nous avions déjà fait, et ce qui nous attendait. Sofia me rejoignit.
"Si je m'étais attendue à un tel périple...
- Hm...
- Ça va, Léo ?
- Oui, mais... je suis inquiet pour tous ceux qu'on a laissés derrière nous et dont on n'a pas de nouvelles... Les Deux Royaumes ne sont pas très accueillants, et ils y sont tous... Ivy, Nightmare, Mitsurugi... Sarah...
- Elle te manque à ce point ?
- Tu ne serais pas un peu jalouse toi ?
- Moi ? Non ! Je te fais confiance, après tout, tu la connais depuis très longtemps, et..."
Je l'interrompis avec un baiser, sachant que son argumentation ne servait qu'à la rassurer elle-même. Cela la réconforterait bien plus...
Nous nous rapprochâmes du campement. Link et Midona dormaient déjà. Je m'allongeai dans une couverture, et Sofia vint se blottir dans mes bras. Et puis le sommeil nous gagna peu après.
"Pourquoi ai-je le sentiment d'un danger ? me demandai-je. Sarah... Qu'est-ce que tu fais, encore ?"

****

"Sarah, fuis ! Ne t'en fais pas pour moi !"
Cervantes tenait Talim, qui avait une courte épée sous la gorge. Il en tenait une autre, plus grosse, dans son autre main.
"Donne-moi ton âme, et cette jeune prêtresse sera épargnée ! dit-il à Sarah.
- Alors c'est toi le chef des méchants... Tu veux pas qu'on se batte, plutôt ?
- Non, Sarah, il est bien trop fort !
- Mais non ! J'peux m'le faire !
- Ha ! Tu crois vraiment pouvoir me surpasser avec ces quelques pouvoirs que t'a donnés cette stupide Fée ?
- Ouais. Je te lance le défi.
- Très bien !"
Cervantes lâcha Talim, qui recula de quelques pas. Sarah embrasa ses shamseis, et se mit en position défensive.
"Ridicule..."
Le démon se jeta sur elle avec une vitesse ahurissante, mais elle esquiva de justesse. Elle ne répliqua pas tout de suite, et attendit le prochain assaut adverse. Cervantes sauta haut et retomba à quelques centimètres de Sarah, en assénant un coup très puissant, qu'elle para. Elle répliqua par une balayette, un plongeon au sol et un coup dans les jambes avec les deux pieds. Son ennemi parut cependant s'envoler et atterrir sur ses deux pieds. Elle enchaîna avec une volée de shurikens enflammés, mais qui furent tous déviés.
"Mince, l'est rapide !"
Elle tenta de lui sauter par-dessus en lui donnant un coup "scie circulaire". Il fut désorienté par cette frappe puissante. Mais sa riposte fut tout de même rapide : il frappa Sarah dans le dos avec le plat de sa grosse épée, et elle fit un vol plané sur quelques mètres, avant de se relever tant bien que mal. Il riait. Mais Sarah n'aimait pas, mais alors pas du tout qu'on se moque d'elle. Un "chouilla" susceptible. Et un tempérament de feu : voici ses ailes d'ange, et un air enragé dans le regard. Les flammes sur ses sabres s'intensifièrent. Elle envoya une gerbe de flammes incomparable à celle qu'elle avait envoyée à Taki quelques heures auparavant, et Cervantes riposta avec une sorte de rayon ténébreux. Les deux attaques s'entrechoquèrent, et aucun des deux ennemis ne semblait prendre le dessus.
"Je vais te tuer... Et après, je m'occuperai de ta cousine, et de son petit ami, ils vont mourir dans d'atroces souffrances !"
Il envoya la pleine puissance, et Sarah fut projetée en arrière. Cette fois, elle ne trouva plus la force de se relever. Elle arrivait à peine à ouvrir les yeux, mais n'aperçut Talim nulle part. Elle avait dû fuir pendant le combat... Au moins, sa vie serait épargnée. Cervantes approchait de Sarah. Son épée la plus courte avait un pistolet intégré. Il le pointa sur elle et chargea un tir.
"Tu t'es bien battue... Mais personne ne peut rivaliser avec moi, petite sotte..."
Il allait tirer, quand un bruit sourd se fit entendre. Cervantes se retourna.
Il vit Talim, en position de combat, accompagnée de trois autres larrons. Le premier portait un long pantalon noir et une veste rouge ouverte, laissant son torse nu. Il était armé d'un long bâton de combat, et portait un beau médaillon autour du cou. Le deuxième, brun, était vêtu de la même façon, mais en blanc. Il était armé d'un nunchaku. Et la troisième était vêtue de rouge et avait une étrange épée courte, dont la lame, bleue, était fendue en deux.
"Sarah, je te présente mes vieux amis Kilik, Maxi et Xiangua !
- Vous pensez pouvoir me vaincre, même avec Soul Calibur de votre côté ? rugit Cervantes.
- Nous en sommes même sûrs ! répliqua Xiangua."
Les quatre sauveurs de Sarah se ruèrent soudainement sur Cervantes, qui tenta de se débarrasser de ses assaillants pendant un petit moment, mais il ne parvint pas à se défaire de leur emprise, aussi il s'enfuit.
Talim s'agenouilla près de Sarah et récita une prière. Un vent magique souffla autour des jeunes filles, et Sarah fut de nouveau d'aplomb. Elle se releva.
"Merci, vous tous ! Il était à deux doigts de me tuer, et vous êtes arrivés... On aurait dit un film américain !
- Un quoi ? demanda Kilik.
- Euh... rien. Bon, c'est pas tout ça, mais j'ai une kunoichi à tuer...
- Taki ? Je crois qu'elle est partie à Hyrule, dit Talim. Cervantes l'a envoyée en reconnaissance pour savoir où se trouvent tes amis.
- Alors elle n'en reviendra pas. J'y vais aussi !"
Et Sarah partit dans une direction... aléatoire.
"Mais tu ne sais même pas comment y aller !"
Elle s'arrêta net.
"Ah oui tiens, c'est pas faux..."
Ils repartirent donc dans la bonne direction, vers le village de Talim. C'est pendant qu'ils marchaient et discutaient que Sarah remarqua que Kilik était tout à fait à son goût. Il était beau, il était fort, et sa cicatrice sur le visage lui donnait un air de grand guerrier. Mais... Son coeur était-il libre ? Quel âge avait-il ? Quel était son genre de fille ? C'était pas facile d'avoir seize ans...
Finalement, après avoir discuté un peu avec lui, et surtout sympathisé, elle apprit qu'il avait vingt-trois ans, qu'il était célibataire... Mais qu'il avait d'autres choses à faire que de s'investir dans une relation amoureuse.
"Bah, je verrai ça plus tard... se dit la jeune fille."
Au bout de deux kilomètres de marche, elle fit bruyamment comprendre à son entourage qu'elle en avait marre de marcher. Elle sauta donc sur les épaules de Kilik, qui consentit à la porter jusqu'au village. Après tout, elle était gentille, et mignonne... Il serait bête d'attendre trop longtemps l'amour.
A leur retour au temple, Mitsurugi les attendait. Il était debout et se maintenait grâce à deux cannes en bois. Les médecins lui avaient posé une attelle, et d'après eux, il serait rétabli en quelques jours.
La situation n'était pas trop mauvaise, se disait Sarah !

****

"Ah oui... Alors la Tiare d'Argent est avec les Moblins ?
- Mais comment est-ce possible ? Je l'ai expédiée hors d'Hyrule...
- C'est ce que j'ai vu, répondis-je. Par contre, je n'ai pas vu l'endroit. Nous devrions aller à la Tour du Jugement, non ?"
Ma proposition fut acceptée, nous levâmes le camp, et partîmes pour le Désert Gerudo.
"Et... ne serait-ce pas plus urgent d'aller voir les Esprits de la Lumière ? demanda Midona.
- Voilà un dilemme assez cornélien... répondis-je.
- Séparons-nous, proposa Link. Midona, va avec Sofia dans les terres de Firone et Latouane, je vais avec Léo à la Tour.
- Le fait de nous séparer me plaît guère, mais bon, je suppose que c'est la meilleure idée.
- Retrouvons-nous au village Cocorico une fois que tout sera fait, dis-je. Ce sera notre point de rendez-vous.
- Ce voyage va bien nous prendre deux à trois jours, dit Midona. La Tour n'est qu'à quelques heures de cheval d'ici... Mais Léo, tu n'as pas de cheval ?
- Il montera derrière moi sur Epona, répondit Link, nous t'en trouverons un à Toal, mon village natal. C'était le cheval de Ganondorf, Moï l'a récupéré et s'en occupe.
- Et comment va voyager Midona ? demanda Sofia.
- Avec mes pouvoirs, je vais pouvoir me dissimuler dans ton ombre, comme je le faisais avec Link.
- Très bien. Bon, si tout est réglé... allons-y..."
Sofia s'approcha de moi, et me donna un langoureux baiser.
"Je vais me sentir de nouveau bien seule sans toi, pendant ces quelques jours...
- Mais tout sera bientôt fini. Allez, file !"
Après un sourire, elle monta sur son cheval blanc, et Midona se cacha dans son ombre. Link était déjà sur Epona. Je grimpai derrière lui.
En chemin, il me demanda :
"Au fait, je compte te donner le cheval de Ganondorf, mais il n'a pas de nom, comment voudrais-tu l'appeler ?
- Eh bien... j'aimerais bien Mephisto... C'est le diminutif du nom d'un très puissant démon.
- Un peu étrange, mais... comme tu voudras !"

****

Sofia et Midona étaient enfin parvenues devant la source de Firone. De la même manière qu'avec les deux autres Esprits, Sofia reçut une nouvelle bénédiction, et de nouveaux pouvoirs. Elle pouvait à tout instant invoquer l'Archange Michaël lors d'un combat pendant quelques minutes.
"Latouane est tout près, nous devrions pouvoir arriver à la source avant la nuit, dit Midona."
L'heure était déjà tardive, et une lumière chaude baignait la forêt.
"Il n'y a qu'une lieue et demi à parcourir."
Sofia remonta sur son cheval, et Midona se cacha de nouveau dans son ombre.
Elles arrivèrent très vite devant la source de Latouane, le dernier Esprit de la Lumière, qui devait bénir Sofia. Le portail était fermé et verrouillé.
"Tiens, c'est étrange... D'habitude il est toujours ouvert... Reste-là, je vais chercher quelqu'un à Toal."
Midona partit vers le village, situé tout près de la source. Quand elle fut loin, Sofia entendit un bruit derrière les arbres. Elle se retourna, sursautant, et descendit de son cheval blanc. Elle s'avança et découvrit...
"Un écureuil !"
Elle sourit, soulagée. Jusqu'à ce qu'elle entende ce rire... qui la pétrifia.
"Qui... qui est là ?
- Hahahahaha..."
Sans nul doute, c'était la voix de Sorel. Et il apparut, devant les yeux terrorisés de la jeune fille ! Il fit un geste du bras et elle se retrouva par terre. Effrayé, son cheval s'enfuit en direction de la forêt.
"Mais...
- Je suis peut-être lâche, et j'ai peut-être fui quand tu étais plus puissante que moi, mais à présent, tu es de nouveau mienne !"
Que voulait-il dire ? Après deux bénédictions supplémentaires, c'était elle la plus forte ! A moins que...
"Oh non, la Tiare Solaire..."
Sorel la portait et son pouvoir était incommensurable.
"Tu ne croyais pas que j'allais me contenter du salaire minable proposé par mon commanditaire ! Non, ce pouvoir est beaucoup mieux... Il ne me reste plus qu'à trouver la Tiare de Foudre, et personne ne pourra m'arrêter !"

Chapitre 13 : La Tiare de Foudre   up

Nous arrivâmes à la Tour du Jugement, et le Grand Moblin nous accueillit.
"La Tiare ? Nous l'avons cachée, pour plus de sûreté, nous dit-il.
- Nous voudrions la récupérer, dit Link. Elle attirera probablement Sorel.
- Des Moblins l'ont emportée dans le village caché, près du grand pont d'Ordinn. La vieille Impa nous offre son aide, maintenant que nous sommes de votre côté.
- Je dois reconnaître que ça nous fait beaucoup d'alliés, remarquai-je.
- Les gens d'Hyrule sont courageux, répondit Link. S'ils peuvent offrir leur aide pour le retour de la paix, ils feront tout leur possible. Bien, ne nous attardons pas plus ici. Je crois que Moï est vers la Citadelle en ce moment, nous pourrons lui parler du cheval de Ganondorf. Ce sera bien plus pratique pour voyager."
Et sans plus tarder, nous étions en route. Le soleil montait, l'air devenait lourd... Sarah aurait pu supporter un tel climat, mais je préférais l'air frais des montagnes.
Nous arrivâmes à la taverne de Telma. Link entra et je le suivis. L'endroit était chaleureux, l'ambiance détendue. Un gros chat blanc avec un ruban rose nous accueillit, il se frotta contre les jambes de Link.
"Tiens, Louise !
- Ah, c'est une femelle...
- Elle nous a été d'un grand secours, avec Midona, lors de notre voyage.
- Mais qui vois-je ! Ne serait-ce pas Link ?"
Une femme pourvue d'une certaine corpulence se tenait derrière le bar. Elle souriait. Rien qu'en la voyant, on pouvait sentir une certaine fougue en elle, n'ayant que son courage à égale mesure.
"Bonjour Telma ! répondit Link, Moï est-il ici ?
- Il vient juste de repartir pour Toal ! Tu n'as pas de chance... Mais dis-moi, qui est ce jeune homme qui t'accompagne ?
- Léo, un compagnon de voyage. Il m'aide contre les Solaires.
- Je vois. Nos ennemis sont plus puissants cette fois, alors toutes les mains sont les bienvenues. Au fait, pourquoi vouliez-vous voir Moï ?
- Léo n'a pas de cheval et Moï a adopté celui de Ganondorf, je pensais que Léo pourrait s'en servir comme monture...
- Je vois. Il est d'ailleurs venu avec lui, tout à l'heure... Si vous voulez le rattraper, je peux vous prêter un destrier.
- Je vous en serais très reconnaissant, madame Telma, répondis-je."
Nous sortîmes de la taverne et Telma nous conduisit dans une écurie. Elle en sortit un grand étalon noir.
"Son nom est Shivan. Cela fait la deuxième fois que quelqu'un me l'emprunte pour sauver le monde !
- Qui était l'autre personne ? demandais-je.
- Une jeune fille habillée en bleu et en blanc, elle portait une épée et un bouclier...
- Sofia..."
Telma sourit de nouveau. Sans plus attendre, nous partîmes avec Link à la sortie sud de la citadelle, et nous galopâmes en direction de la forêt de Firone. Nous y serions en quelques heures...
Ou plutôt, nous y serions arrivés rapidement, si un petit imprévu ne nous avait pas retardés. Galopant rapidement, nous avions rattrapé Moï qui suivait un rythme modéré, au milieu de la plaine de Firone.
"Ah, Link ! Comment se passe ta quête ? On m'a dit que la paix était de nouveau partie d'Hyrule...
- En effet, le grabuge du Désert s'est étendu à tout Hyrule. Et plus loin encore... Moï, le cheval de Ganondorf, pourrions-nous le prendre pour le donner à Léo ?
- Qui est Léo ?
- C'est moi, répondis-je.
- Oh. Je vois, ce cheval-ci est à Telma... Rentrons d'abord à Toal, je ne peux rentrer à pied maintenant."
J'entendis au loin un sifflement. Le sifflement d'une flèche. Je me retournai et vit le projectile foncer droit sur Moï...
Tout se passa en un éclair. Je criai, mais le maître d'armes n'eut pas le temps de se protéger. La flèche acheva son parcours dans sa poitrine. Il tomba de son cheval.
Link et moi descendîmes à notre tour et nous agenouillâmes près de Moï.
"Fuyez... Ne restez... pas...ici...
- Non, Moï ! s'écria Link. Ne mourrez pas !"
Une autre flèche se fit entendre. Cette fois, j'eus le temps de dresser une barrière magique pour bloquer son parcours. Je ramassai le projectile.
"Les Solaires... Ce sont leurs flèches...
-Non... Moï..."
Mais Moï ne respirait plus. Shivan s'enfuit vers le nord, retournant à la citadelle.
"Link, remontons en selle ! Je les entends, ils sont nombreux ! Nous devons fuir vers Toal tout de suite !
- Nous ne pouvons pas laisser Moï ici !
- Je sais, mais nous ne pouvons pas transporter son corps ! Nous reviendrons le chercher ! Les assaillants viennent de l'est, dépêchons-nous !"
Link remonta finalement en selle. Galopant vers le sud, il pleurait son maître d'armes. Nous arrivâmes à l'orée de la forêt. Je trouvai étrange que les monstres ne nous aient pas suivis... Peu importait, nous avancions vers le village, passant devant la maison du marchand d'huile à lanterne, devant la source de Firone... où aurait dû se trouver Sofia.
"Elle est peut-être à la source de Latouane, dit Link. Ne t'en fais pas pour elle, je suis sûr qu'elle va bien.
- Tu dois avoir raison... J'ai pris l'habitude de me faire beaucoup de souci pour elle."
Arrivés devant le grand pont suspendu, j'eus un mauvais pressentiment. J'arrêtai ma monture.
"Que se passe-t-il ? demanda Link.
- Je sens... un danger..."
Soudain, une grande barrière noire se dressa derrière nous.
"Non ! C'est impossible ! On dirait... le monde du Crépuscule... s'écria Link.
- Quoi ? Mais..."
Nous ne pourrions pas y pénétrer, maintenant. L'inquiétude me taraudait, mon coeur battait la chamade. Que se passait-il ?
Je fus saisi d'angoisse quand nous arrivâmes devant la source de l'Esprit de la lumière. Il n'y avait personne, et la clôture était fermée.
"Mais... où est Sofia ?
- Peut-être au village... répondit Link, aussi paniqué que moi. Elle et Midona ont dû aller chercher la clé du portail...
- Midona, oui. Mais le petit ange n'en a pas eu le loisir..."
Un éclair magique apparut devant nous, et Sorel nous souriait, d'un air mauvais.
"Le retour du crépuscule... Vous ne vous y attendiez pas, n'est-ce pas ?
- Sorel... où est-elle ?
- Je l'ai envoyée dans mon château... Un peu plus au nord d'ici.
- Je vais te...
- Me quoi ? Je porte cette Tiare Solaire, je me demande ce que tu pourrais bien pouvoir faire contre moi !
- Oh... Nous aurions dû aller prendre la Tiare de Foudre... remarqua Link.
- Vraiment ? Cette information m'intéresse, me dirais-tu où elle se cache ?
- Link, je crois que tu viens de faire une bourde...
- Où est-elle ?
- Dans ton c...
- Léo, va la chercher, je vais le retenir ! dit-il en me coupant.
- Tu ne me retiendras pas longtemps, personne n'est de taille contre moi ! Même votre amie et l'Esprit de la lumière ont échoué... Ces bénédictions sur elle sont inutiles !
- Cependant mon pouvoir aussi est conséquent, Sorel... Je vais te faire payer tout ce que tu lui as fait, et tout ce que tu aurais pu lui faire si je n'étais pas intervenu ! Link, va chercher la Tiare, je m'occupe de lui !"
Link remonta sur Epona. Midona arriva au bon moment, et grâce à ses pouvoirs, elle attrapa Link et la jument, et les entraîna dans le Crépuscule.
Mephisto recula. Je dégainai l'Espoir de Lune, Sorel fit apparaître sa rapière. Je me jetai sur lui, mais il esquiva mon coup, avant de me frapper au ventre, me projetant à terre. L'eau de la source referma la plaie aussitôt, mais je n'eus pas le temps de voir arriver la prochaine attaque.
Mais je ne sentis aucun coup. Ma surprise fut sans borne quand je vis l'épée de Sorel bloquée par un grand sabre enflammé.
"Sarah !
- Léo, relève-toi ! Tu vas quand même pas me le laisser tout entier !"
Je me relevai, plein d'entrain et de joie à l'idée de me battre aux côtés de Sarah. Elle avait dû obtenir beaucoup de pouvoirs elle aussi, pour pouvoir arrêter une si puissante attaque !
Avec une vitesse hallucinante, elle tourna sur elle-même, et de son autre sabre frappa Sorel au ventre. Mais il n'était pas blessé.
Je détendis ma lame magique et frappai. Nous ne rations aucun de nos coups, mais rien ne semblait pouvoir faire effet sur Sorel. Et nous peinions à arrêter ses coups dévastateurs.
"Idiots... Vous n'avez aucune chance contre moi !
- Je ne compte pas mourir ici ! répliquai-je."
Faisant un saut en arrière, je commençai à charger mon énergie. Sorel se rua sur moi, mais Sarah put le stopper. Relâchant l'énergie accumulée, je libérai un éclair dévastateur sur mon ennemi, le faisant tituber. Alors, il accumula lui aussi de l'énergie, et ne mit pas longtemps avant d'envoyer sur Sarah une énorme boule de feu. Mais son pouvoir lui permit de la renvoyer. Sorel sembla l'avaler. Les échanges de coups reprirent. Au bout de quelques minutes, notre assaillant prenait le dessus.
Il frappa Sarah avec la garde de son épée, si bien qu'elle perdit connaissance. J'étais à terre, exténué. Sorel plaça le bout de sa lame sous ma gorge.
"Il est temps d'en finir..."
Soudain, un Solaire apparut derrière son maître.
"Maître, dit-il, nous avons localisé la Tiare de Foudre...
- Très bien, répondit Sorel en souriant. Léo, je t'achèverai plus tard !"
Et il disparut, suivi du monstre. Je m'approchai de Sarah, toujours inconsciente, et lui versai un peu d'eau de la source sur le visage. Elle se réveilla.
"Aïe... Tu savais que ça faisait aussi mal que ça un coup de poignée d'épée ?
- Je crois qu'il t'a vraiment sonnée.
- Où il est ?
- Un Solaire est apparu alors qu'il allait m'achever, il lui a dit qu'il avait trouvé la Tiare de Foudre... Alors il est parti. Il a dit qu'il reviendrait m'achever...
- Oh oh... Mais s'il a les deux Tiares, personne ne pourra jamais le battre !"
Un bruit se fit entendre à l'entrée de la source. Je me retournai : tous nos alliés étaient là, même d'autres personnes que je ne connaissais pas ! Ivy était de nouveau sur pied, Mitsurugi allait bon train, mon père également. Avec eux étaient venus quatre autres combattants, qui s'appelaient Talim, Kilik, Maxi et Xiangua. Et Link et Midona étaient de retour. Seule Sofia manquait au tableau...
"Nous avons trouvé la Tiare de Foudre ! dit Link. Prends-la, me dit-il."
Il m'envoya le diadème argenté, que je cachai sous mes vêtements.
"Mais Sorel... Il a dit qu'il allait la chercher...
- Nous l'avons envoyé sur une fausse piste, répondit Ivy.
- Il doit être à la Tour du Jugement... fit Nightmare.
- Alors profitons-en pour aller chercher Sofia !
- Oui, tous au Château d'Hyrule ! s'écria Sarah."
En sortant de la source, je m'aperçus que le Crépuscule avait disparu. Il fallait croire qu'il s'était agi d'une illusion...
Nous nous mîmes alors en route pour les terres de Lanelle, à cheval ou à pieds.

Chapitre 14 : Le Château d'Hyrule   up

Nous arrivâmes au Château, entouré par une sorte de barrière magique. Midona tenta de la briser, mais rien n'y fit.
"Cette barrière n'a rien à voir avec celle que Ganondorf avait placée la dernière fois... Alors ma magie est inefficace.
- On dirait qu'une force maléfique s'en échappe... dit Nightmare. On dirait... le Soul Edge...
- C'est fort possible, Sorel en possédait déjà une bonne partie avant d'avoir tué Cervantes, il lui aura pris le reste... conclut Mitsurugi. Et en plus de la Tiare Solaire...
- Alors si cette barrière est l'oeuvre de Soul Edge, je devrais pouvoir la briser avec Soul Calibur ! s'exclama Xiangua."
La jeune fille sortit de sa ceinture une épée bleutée à la lame fendue en deux. Elle la brandit et frappa le bouclier maléfique, qui se brisa en mille morceaux.
"Cette épée est plutôt extraordinaire ! remarqua Link. Aurait-elle plus de pouvoirs qu'Excalibur ?
- Je ne sais pas, répondit Xiangua, mais en tout cas elle possède une force qui s'oppose à celle de Soul Edge, il est donc normal qu'elle puisse annuler ses maléfices."
Le groupe pénétra dans la cour du Château. Des nuages sombres et menaçants tournoyaient au-dessus de leur tête, comme un dôme qui les séparait du reste du monde.
"Je pars en éclaireur, dit Link. On ne sait jamais, il pourrait y avoir des pièges..."
Grâce à Midona, il se changea en loup, ainsi, ses sens aiguisés pourraient lui permettre de détecter les pièges cachés.

****

La porte principale était verrouillée. Link se souvenait que lors de sa précédente quête, c'était le Grand Moblin qui gardait la clé du Château. Il entreprit d'aller dans la cour ouest, là où il l'avait affronté.
Sorel ne devait pas avoir beaucoup d'imagination : Link tomba sur un gardien Solaire qui portait la clé à la ceinture. Le gardien était armé d'une énorme hache à double tranchant, et portait une armure complète, rouge, avec un casque à cornes. On ne voyait pas son visage.
Le guerrier aperçut Link. Il s'approcha de lui, et une barrière les isola. Link devrait se battre seul... Ou presque, Midona était avec lui. Link se changea en humain grâce au pouvoir d'Excalibur, puis se mit en position de combat. Midona restait derrière lui. Le gardien courut vers Link à une vitesse ahurissante, puis frappa. Link esquiva de justesse. Il contre-attaqua avec une frappe à revers, mais ne trouva aucune faille dans l'arrière de l'armure de son ennemi. Celui-ci se retourna et donna un coup violent à Link avec le plat de sa hache. Il fut projeté en arrière sur plusieurs mètres, et se releva avec difficulté. Le gardien s'approchait de lui, s'apprêtant à le décapiter, mais il avait oublié Midona dans son dos. Elle lui lança une boule d'énergie très puissante, ce qui eut pour effet de détruire tout le haut de son armure, qui tomba en fragments de métal. Le guerrier se retourna et chargea la Reine du Crépuscule, qui préparait une nouvelle attaque, visant la tête cette fois. Mais elle dut arrêter et esquiver, car le monstre était très rapide.
Il n'accordait cependant plus d'importance à Link, qui en profitait pour regagner des forces. Midona gagnait du temps, et envoyait de petites boules d'énergie sur le monstre. Elles n'avaient que pour seul effet de le distraire, car leur force de frappe était des plus faibles.
Link était de nouveau opérationnel. Il concentra un maximum d'énergie dans son épée, et appela le monstre.
"Hé mon gros, viens par ici !"
N'étant pas particulièrement intelligent, le gardien se rua sur Link, qui relâcha une attaque tourbillon des plus dévastatrices. Cette fois, ce fut le Solaire qui fut projeté à terre. Midona profita de la situation pour former une nouvelle grosse boule d'énergie, et la libéra sur la tête de l'ennemi. Son casque fut alors détruit. Link et elle pouvaient constater qu'il avait une tête de faucon, comme tous les Solaires. L'attention du monstre fut de nouveau détournée sur Midona, qui le bombarda de petites boules d'énergie, en rafales, si bien que sa progression fut ralentie, et à Link de bondir, et de lui enfoncer son épée dans le crâne.
Le gardien s'effondra, et la barrière avec. Midona prit la clé du Château.
"Costaud, mais pas très intelligent, commenta-t-elle."
Et ils retournèrent vers le groupe, qui attendait patiemment.

****

"Ah, vous avec une clé ? demanda Ivy.
- Oui, un énorme Solaire la gardait. Nous l'avons battu.
- Et pendant ce temps, qui sait ce qu'il advient de Sofia ! m'écriai-je.
- Oui, allons-y, dit Nightmare."
Link ouvrit la porte et nous pénétrâmes dans le hall du Château. La pièce était immense et vide. Le moindre bruit résonnait. Il y avait un début d'escalier vers le fond de la salle, mais il semblait cassé, si bien que nous ne pouvions pas aller plus loin. Toutes les portes étaient à l'étage supérieur.
"Comment allons-nous passer ? demanda Talim.
- Certains d'entre nous peuvent voler, ou sauter assez haut pour atteindre l'étage supérieur, mais... Les autres ?
- Et nous sommes aussi plusieurs magiciens, remarqua Midona. Léo, aide-moi à créer un escalier par matérialisation psychique. Ceux qui peuvent se rendre au-dessus sans l'emprunter, allez-y par vos propres moyens, car nous ne tiendrons pas très longtemps."
Midona et moi cernions le début d'escalier, chacun d'un côté. Link sortit son grappin et monta via le lustre, Sarah s'envola grâce à ses ailes d'ange, Mitsurugi, Kilik, Maxi et Xiangua y allèrent en sautant, quant aux autres, Talim, Ivy et Nightmare, ils eurent besoin de l'escalier. Midona et moi projetions de l'énergie sur le début d'escalier, et des marches supplémentaires apparurent. Les trois combattants les empruntèrent rapidement, puis elles disparurent. Je me sentais un peu fatigué. Nous nous reposâmes quelques minutes, après quoi nous montâmes en volant.
Nous passâmes par la porte, pour nous trouver dans un grand couloir vide. Il y avait des portes à ses extrémités, et une en face de nous. Laquelle choisir ?
Soudain, nous entendîmes du grabuge derrière la porte à notre gauche. Je m'approchai prudemment. Elle s'ouvrit brusquement, et Sofia en surgit, poursuivie par une femme habillée en rouge, la traquant avec un poignard.
"Taki ! s'écrièrent Mitsurugi et Sarah."
La jeune femme lança le poignard, qui atteignit Sofia à la hanche.
"Sofia ! criai-je.
- Ah... je vais bien... répondit-elle."
Elle ôta le poignard et invoqua un sort de soin pour refermer la blessure.
"C'est inutile, dit Taki, le poignard est empoisonné. Et il n'existe aucun antidote, même magique. Il te reste quelques minutes à vivre..."
Sofia s'affaissa, perdant ses forces peu à peu. J'accourus et lui tint la main.
"Finalement... ils m'auront eue...
- Non... ce n'est pas vrai, tu ne vas pas mourir !
- Haha... Si, elle va mourir !"
Sarah lança un regard assassin à Taki.
"Dans ce cas... je vais la venger, tout de suite !"
Elle dégaina ses sabres et fit face à Taki. Celle-ci prit la fuite en passant par la porte qui était en face de nous. Elle donnait sur l'extérieur.

****

Taki sauta dans le vide et Sarah la suivit. Elle fit apparaître ses ailes de feu et atterrit en douceur dans la cour. Là, le combat fut endiablé. Les coups s'enchaînaient à une vitesse si haute qu'on ne pouvait les voir à l'oeil nu.
La rage au ventre, Sarah lançait des gerbes de flammes. Puis, Taki sautait et esquivait, en montant sur les murs, grimpant sur les murailles, fuyant...
La course se termina sur la muraille principale du Château. La poursuite était linéaire. Taki était loin devant, mais Sarah volait à moitié, donnait tout ce qu'elle avait, elle était presque à elle... Et lui planta ses sabres dans le dos.
La kunoichi crachait du sang.
"J'espère que ça fait bien mal... En tout cas, j'ai fait ce que j'avais à faire !"
Et Sarah retourna à la porte par laquelle elle était sortie.
Sofia gisait, morte, sur le sol. Léo la tenait dans ses bras, pleurant toutes les larmes de son corps, hurlant de douleur et de désespoir. La plupart des autres membres du groupe versaient eux aussi des larmes. Devant ce spectacle, Sarah s'écroula et se répandit à son tour en sanglots. Elle ne parvenait plus à tenir debout.
Le visage de Sofia était très paisible. Elle paraissait dormir.

****

"Léo...
- Non... c'est impossible... Pourquoi elle... elle devait vivre...
- Ramenons son corps, dit Mitsurugi. La traque de Sorel ne peut pas attendre, mais nous sommes assez nombreux pour nous séparer en deux groupes.
- Je... veux ramener Sofia... m'écriai-je.
- Léo, tu dois aller tuer Sorel...
- Je veux... lui dire adieu...
- Elle t'attendra."
Je ne pouvais croire tout cela. C'était arrivé si vite... Avant de mourir, Sofia me disait de ne pas m'inquiéter, de continuer à me battre, jusqu'au bout...
"D'accord. Je vais y aller. Seul s'il le faut ! J'ai la Tiare de Foudre avec moi...
- Cela ne suffira pas, répondit Nightmare. Sorel a également Soul Edge, et dans sa forme la plus puissante.
- Oui, si tu veux gagner, il te faudra aussi Soul Calibur ! dit Xiangua. Prends-la.
- J'y vais aussi, dit Sarah. Ne serait-ce que pour lui faire payer le coup qu'il m'a mis tout à l'heure ! Il m'a fait super mal !
- Je viens pour vous guider, dit Link. Et Midona aussi.
- Je dois aussi me venger de lui, dit Nightmare. Les autres, ramenez le corps de Sofia à Cocorico. Nous vous rejoindrons là-bas une fois que tout sera terminé.
- Très bien, dit Ivy. Allons-y."
Kilik et Mitsurugi soulevèrent le corps sans vie de Sofia. Xiangua, Talim, Maxi et Ivy ouvrirent la marche du cortège funéraire, et ils partirent.
"Bon, à présent, nous devons trouver Sorel, dis-je.
- Essayons la salle du trône. Suivez-moi, répondit Link."
L'Hylien sortit et longea le mur du Château. Il entra un peu plus loin sur notre droite. Nous étions dans une grande salle, où il y avait des trous sans fond dans le sol ici et là.
"Faites attention, certaines dalles sont piégées, elles s'enfoncent quand on marche dessus."
Link se changea en loup, et nous fit signe de le suivre. Il semblait emprunter un chemin précis. Nous arrivâmes à l'autre bout de la salle, où nous attendait un escalier, lui aussi partiellement en ruines. Nous pouvions facilement sauter pour monter.
Après avoir passé deux autres escaliers tout aussi amochés, nous nous tenions devant une grande porte. Link l'ouvrit. Elle donnait de nouveau sur l'extérieur. Nous montâmes un nouvel escalier, puis entrâmes dans une salle sombre : la salle du trône.
"Nous y voilà... dit Link. Préparez vos armes.
- Oh, vous risquez d'en avoir besoin, si vous tenez à la vie !"
Sorel se tenait derrière nous, arborant Soul Edge, la Tiare Solaire, et un rictus narquois.

Chapitre 15 : Combat à mort   up

"C'est l'heure du combat final, mon cher Raphaël, dit Nightmare.
- En effet. Mais attendons un instant... Vous voir tous réunis... est un si charmant tableau... Dire que dans quelques minutes, vous serez tous morts..."
Sorel eut un rire dément.
"L'un d'entre vous veut-il m'affronter en premier ? Siegfried... Montre donc à ton fils tes talents de chevalier ! A moins que tu ne sois plus rien sans la Soul Edge?
- Cette épée m'avait conduit à ma perte... Mais depuis, je suis devenu plus fort sans elle ! Ma fidèle Requiem suffira pour te faire taire à jamais, ainsi que toutes les souffrances que tu as répandues sur cette terre, et tous les mondes où tu as pu séjourner !
- Dois-je te rappeler que je possède l'Epée du Salut, la lame la plus puissante qui n'ait jamais existé, la Tiare Solaire, et à présent la Tiare de Foudre ?"
Sorel fit alors apparaître un diadème argenté, semblable à celui caché sous mes vêtements. Une fausse ?
"Mais je ne m'en servirai pas... pas tout de suite. Je te tuerais trop vite, et je voudrais m'amuser un peu avant...
- Ce mec est de plus en plus timbré... remarqua Sarah. Même moi, à côté, je suis saine d'esprit..."
Sorel tourna la tête vers la jeune fille.
"Oh, mais tu as un physique très avenant aussi... Je ne te tuerai pas tout de suite... Je voudrais te comparer à Sofia.
- Tu sais, je ne suis pas une fille facile... Et pas très docile non plus...
- Tu le seras, bientôt.
- Tu en as déjà trop fait avec Sofia, dis-je, alors tu ne toucheras pas à un seul cheveu de Sarah."
Je dégainai Soul Calibur, et la gardai dans ma main gauche.
"Ceci devrait suffire à faire taire Soul Edge, et ta folie...
- Oh... je vois que Soul Edge ne va jamais sans sa force opposée. Malheureusement, il me reste le pouvoir des Tiares, qui me permet de vous surpasser encore de très loin.
- Peuh... sans ces artifices, tu n'es qu'un piètre combattant, Sorel ! rugit Nightmare. Léo, prête-moi Soul Calibur ! Je vais lui montrer quelle est sa faiblesse !"
Mon père s'empara de l'épée bleue, qui fusionna avec Requiem. Il en résulta une lame magnifique et énorme, fendue en deux. Il en émanait une énergie qui semblait répondre à la puissance malfaisante de Soul Edge.
"Mettez-vous à l'abri... Je m'occupe de lui !"
Link, Sarah, Midona et moi sortîmes de la salle. Nous assistions de loin à un combat époustouflant. Nightmare donnait des coups d'une puissance extraordinaire, Sorel esquivait, et semblait danser en se battant. Mais ce n'étaient pas seulement les deux combattants qui semblaient s'affronter, leurs épées se haïssaient également.
"Au fait Siegfried, comment va Maria ?
- Ne prononce pas son nom, infâme démon !
- Voyons, je suis un humain, au même titre que toi !
- Tu n'as plus rien d'humain ! Comme moi auparavant, Soul Edge a déjà dévoré ton âme, et te dicte chacun de tes actes !"
Des gerbes d'énergie fusaient des deux épées, causant des dégâts ici et là. A plusieurs reprises, Midona et moi dûmes former de puissantes barrières magiques pour éviter que le reste du groupe ne soit blessé, ou tué.
Mon père prenait le dessus du combat, obligeant Sorel à parer attaque sur attaque, ne pouvant riposter. Il semblait évident que Soul Calibur était plus forte que Soul Edge, puisqu'elle avait été créée pour vaincre l'épée maudite.
Mais Sorel n'avait pas dit son dernier mot. Soudain, il repoussa Nightmare avec une onde de choc provenant du diadème ignifugé qu'il portait sur la tête. Mon père se releva aussitôt, mais nous savions tous que maintenant, il ne serait pas à la hauteur. Que faire ? Lui envoyer la Tiare de Foudre ? Ou fallait-il garder le secret, que Sorel se croie toujours en sa possession ? C'était décidé : j'interviendrai avant qu'il ne soit trop tard et qu'il tue aussi mon père. Il m'avait beaucoup pris jusqu'à présent. J'attendrais qu'il soit plus affaibli, j'utiliserai la Tiare de Foudre, et irai aider mon père à combattre.
Mais il n'en serait pas ainsi. Nightmare ne prenait plus le dessus à présent que Sorel avait utilisé toutes ses ressources. Il avait inversé les positions de dominant et de dominé.
"Je vais l'aider !
- Sarah, non ! Tu vas te faire tuer !
- Mais non, ça ira..."
Sans attendre plus longtemps, elle dégaina ses sabres, les enflamma, et courut sur Sorel, qui l'accueillit avec un puissant coup d'épée. Elle le para de justesse, mais fut projetée en arrière jusqu'à nous, complètement sonnée.
"Aïe...
- Alors ça, ça va pas t'arranger...
- Te moque pas d'moi, j'suis pas folle...
- Bien sûr que non..."
J'étais agenouillé devant elle. Nous nous regardions. Sans réfléchir, je l'embrassai. Pourquoi ? Personne n'aurait pu le dire... Nous étions amis de longue date, et nous savions qu'une relation amoureuse était vouée à l'échec entre nous. Mais le goût de ses lèvres était délicieux, et dans un moment de désespoir, il me revigora.
Alors que je relevai la tête pour voir le combat, Nightmare tombai à côté de nous, épuisé, vaincu.
"Un de moins... Qui veut m'affronter à présent ?"
Link et Midona s'avancèrent. La Reine du Crépuscule fit apparaître le Cristal d'Ombre, qu'elle avait réparé. Elle invoqua son pouvoir, et le transmit à Excalibur, qui brilla d'une lumière dorée. Soul Calibur s'était séparée de Requiem, et Midona la fit de nouveau fusionner avec Excalibur. L'épée ne changea pas de couleur, mais la lame se fendit en deux.
"Wah, ça fait Soul Excalibur ! s'exclama Sarah.
- On peut dire ça comme ça...
- Link... Fais attention... gémit Nightmare.
- Pas de problème. Je vais l'aider ! dit Midona en se fondant dans son ombre."
Je me demandai à présent si le Cristal d'Ombre aurait une puissance suffisante contre la Tiare Solaire.
Link et Midona déployèrent tout de suite tout ce qu'ils avaient dans le ventre, mais cela ne suffisait toujours pas. Sarah s'empara de Soul Calibur, et la fit fusionner avec ses shamseis, mais elle fut repoussée rapidement aussi.
"Bien... Alors c'est à moi de jouer ! m'écriai-je en m'emparant de Soul Calibur."
Chacun semblait s'attendre à ce que je fasse fusionner l'épée avec Espoir de Lune, mais je la rangeai simplement dans ma ceinture.
Pendant que Midona soignait les blessures de chacun des combattants, je m'avançai dans la salle du trône.
"Tu crois que tes seules forces suffiront à me vaincre ? railla Sorel. Tu penses que tes amis m'ont affaibli ?
- Non. Mais je ne me suis pas encore échauffé.
- Il aurait fallu le faire avant, répondit-il avec un rictus. Je vais te battre comme je viens de battre tous ces incapables !
- C'est ce qu'on va voir !"
Je me ruai sur Sorel, qui para sans difficulté ma première attaque, et me répondit en m'envoyant valser quelques mètres plus loin. Mais je ne me laisserais pas faire ainsi. J'enchaînais les assauts, tous inutiles, mais je persistais.
Sorel m'envoya une rafale de flammes que je détournai grâce à une barrière magique. Il m'attaqua avec des boules de feu et d'autres techniques pyromanciennes, mais aucune ne m'atteignit. Il finit par admettre que j'étais plutôt résistant !
"C'est tout ? demandai-je. La Tiare Solaire n'est pas aussi redoutable qu'on le dit !
- Je pense que je vais utiliser la deuxième, dans ce cas ! Tu m'en diras des nouvelles !"
Sorel sortit alors de ses vêtements un diadème argenté. Il le plaça sur sa tête, au-dessus de l'autre Tiare. Les deux diadèmes fusionnèrent. La Tiare Suprême apparut.
"Voyons ce que tu dis de ça !"
Il tenta de créer une boule d'électricité, mais rien ne se produisit.
"Quoi ? Qu'est-ce que..."
La fausse Tiare de Foudre disparut.
"Une fausse ? J'ai été trompé ! Donne-moi la vraie Tiare de Foudre !
- Tu la veux ? dis-je en la sortant de mes vêtements. Alors viens la chercher !"
Je posai le diadème sur ma tête et sentis une énergie nouvelle m'envahir. Mes ailes de démon étaient parcourues d'éclairs, et Espoir de Lune reprit la forme de la Lame de Sagesse. Mais Sorel n'avait pas dit son dernier mot. Dans d'horribles cris de douleurs, évoquant la mort, son âme sortit de son corps, et l'épée maudite qu'il portait, grâce au pouvoir du Feu, le transforma en Inferno, une créature du mal. Il ressemblait à un squelette recouvert de flammes, des flammes qui semblaient vivantes, douées d'une intelligence propre. Il y eut une onde de choc et nous nous retrouvâmes, tous, dans la Plaine d'Ordinn. Une barrière magique nous entourait, Sorel et moi. Le combat allait commencer.
Nos lames s'entrechoquèrent à une vitesse démente, les coups s'enchaînaient avec une force ahurissante. Je parvenais à utiliser des techniques que je n'aurais pu imaginer. Je donnais et recevais des coups, mais je ne sentais pas la douleur. Je déchaînais les éclairs, faisais gronder le tonnerre, comme si Zeus ou Thor en personne m'avaient confié leurs pouvoirs fulgurants.
Sorel déchaînait pour sa part toutes les flammes de l'enfer, et nous opposions un puissant jet de flammes à un éclair magique, sortant de nos épées. Ils finirent par créer une explosion pile au milieu de nous, qui nous projeta loin en arrière. Les éclairs sur mes ailes disparurent, comme les flammes sur Sorel. Je concentrai toutes mes forces et celles de la Tiare dans mon épée, que je lançai dans son ventre. Il m'envoya Soul Edge en pleine poitrine.
Nous n'en réchapperions pas, ni lui, ni moi. Nous nous faisions face, debout. Il me regardait avec haine.
"Va... en Enfer...
- Après toi..."
Je sortis Soul Calibur de ma ceinture, qui se changea en revolver, et je tirai une balle dans la tête de mon ennemi.
La barrière magique autour de nous disparut. Je tombai à terre, sur le dos, en sortant l'épée maudite de mon ventre. Mais il était trop tard, elle dévorait mon âme.
Mes yeux se brouillèrent. Je vis Sarah s'agenouiller près de moi.
"Léo ! Tiens bon ! Midona, soigne-le !
- Je... ne peux pas...
- Sarah..."
Je croisai son regard empli de larmes.
"L'épée... dévore mon âme... Détruis-la...
- Mais tu vas mourir si je le fais !
- Si tu ne le fais pas... Je disparaîtrai... à tout jamais... Libère... moi..."
Chancelante, Sarah prit un de ses sabres et l'enfonça dans l'oeil de l'épée, qui se craquela. Je ne sentis plus mon âme se faire aspirer. Elle parut s'envoler... Non, c'est moi qui m'envolais.
En bas, je voyais Sarah pleurant sur mon corps... Midona semblait pleurer aussi, plus doucement. Link arborait un regard triste. Et mon père était effondré... Je l'entendais :
"Mon fils ! Mon fils unique... Mort par ma faute..."
Il était partagé entre la rage et le désespoir. Je vis le groupe porter mon corps et rentrer à Cocorico. Je décidai de les suivre. Je m'aperçus qu'ils avaient laissé la Tiare de Foudre là où mon corps était resté inerte, et que la Tiare Solaire avait été détruite par le tir de Soul Calibur. Peu importait alors que le diadème argenté soit perdu... On le prendrait tôt ou tard pour le ramener à quelqu'un de nos alliés.
A Cocorico, où était le reste du groupe, on avait allongé le corps de Sofia à l'intérieur de l'église de Reynald. On déposa le mien à côté.
"Ils sont beaux, tous les deux... dit Ivy.
- Nous les enterrerons ensemble, dans leur monde d'origine, dit Link."
Tous acquiescèrent. Nous fûmes donc rapatriés et enterrés dans la même tombe, dans la ville où nous vivions. Il fallut révéler tout ce qui s'était passé, et je fus heureux que mes parents se retrouvent. Je retrouvai Sofia, qui me rejoignit aussi, sous une forme angélique. Je ne savais pas si j'avais un corps, si elle en avait vraiment un... Peu importait, nous étions réunis aussi.
Mais Sarah était seule. Nous nous approchâmes d'elle et l'embrassâmes chacun sur une joue... Du moins, c'est ce que nous avions ressenti. Sarah semblait s'être aperçue de notre présence, elle releva la tête...
Plus tard, alors qu'elle marchait au crépuscule le long d'un chemin en campagne, nous nous fondîmes dans les nuages et lui souhaitions bonne chance. Elle s'arrêta, sourit, leva les yeux au ciel.
"Merci... Je ne vous oublierai jamais."

Fin ? Pas encore...
Retrouvez Sarah face à un nouvel opposant dans ma prochaine fic !
J'espère que vous avez apprécié celle-ci !

Ce texte a été proposé au "Palais de Zelda" par son auteur, "The Magic Knight". Les droits d'auteur (copyright) lui appartiennent.

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Mis à jour le 20.04.24