The Minish Cap, le manga
Ecrit par Mélanie le 18.05.2010
Après un léger retard sur sa sortie, le manga The Legend of Zelda: the Minish Cap, nous est enfin parvenu le 28 avril de cette année.
C'est un changement de style radical par rapport aux précédents puisque celui-ci est marqué par le cell-shading (dont The Wind Waker est le pionnier).
Une petite introduction est consacrée à la présentation du peuple Minish, leurs caractéristiques propres, leur histoire, et leur relation avec les autres peuples. Une présentation plutôt accueillante qui laisse ensuite sa place au cadre vital de notre héros.
On retrouve donc Link, vivant chez son grand père et s'entraînant dur comme fer au maniement de l'épée. Son but est de participer au grand tournoi qui a lieu à l'occasion de la fête des Minish, mais son entraineur, Tesshin, refuse qu'il y participe du fait de son jeune âge. C'est en rentrant chez lui tout grognon, qu'il fait la rencontre d'un mystérieux sorcier. Cette rencontre, bien que très furtive marque le petit elfe.
La fête des Minish bat son plein sur les terres d'Hyrule. Zelda, amie proche du petit elfe, le tanne pour qu'il accepte de l'accompagner à la fête. Cette petite scène humoristique est d'ailleurs très appréciable : Link est envahi par un léger sentiment de ras-le-bol, de devoir toujours répondre aux caprices de la princesse; sentiment que vous avez déjà dû ressentir au moins une fois dans ses aventures.
Link accepte tout de même de l'accompagner, celle-ci lui offre son bouclier, gagné à la loterie, puis on assiste à la remise du prix du vainqueur du tournoi. Pour l'occasion, un coffre scellé par la fameuse Epée de Quatre est apporté. Le gagnant, un sorcier nommé Vaati, est le personnage que Link a rencontré un peu plus tôt. Celui-ci se moque de la récompense. Sa seule volonté est de devenir puissant et de régner sur le monde. Il profite de sa victoire pour briser l'Epée de Quatre et ainsi libérer les esprits malveillants qui étaient retenus prisonniers dans le coffre. Puis, il transforma Zelda en pierre pour être certain que rien ne lui barre la route.
Seule l'Epée de Quatre peut permettre de vaincre la malédiction infligée à la princesse et stopper Vaati. Le peuple Minish est l'unique, capable de réparer l'épée et de lui rendre sa puissance originelle par le biais des quatre éléments (la terre, l'eau, le feu et l'air). Dans la mesure où seulement les enfants peuvent voir les Minish, notre héros se voit confier la tâche de trouver le peuple légendaire et de récupérer les quatre éléments. C'est ainsi que débutent les péripéties de Link.
Le petit elfe fera la rencontre d'Exelo, le chapeau qui parle, tout aussi taquin que dans le jeu. Il fera la connaissance de plusieurs peuples Minish, et se liera d'amitié avec eux. Dans le manga, Melta le chef des Minish montagnards, a une histoire quelque peu différente, où son passé sentimental est mis à nu. Link recevra une assistance suivie dans le temple du feu de la part d'un Minish montagnard qu'il a sauvé, et découvrira bien d'autres personnalités marquées, source incontestable d'humour. Ces petits suppléments ajoutent une marque d'humanité aux personnages. Il est vrai que le côté humain n'est généralement pas très accentué dans les jeux.
Les péripéties de Link sont tout de même bien écourtées, on retrouve son passage dans chaque temple élémentaire avec une retranscription du gameplay non négligeable, même si parfois légèrement infidèle. Les fragments du bonheur arrivent très tard dans l'histoire. Le héros n'en prend connaissance que lorsqu'ils sont nécessaires au scénario, à partir de la rencontre avec le roi Gustave puis chez les Eoliens.
D'une manière générale, la trame du livre est fidèle au scénario du jeu. Certaines phases de gameplay sont évoquées et on retrouve tous les évènements importants. Cependant, le choix d'avoir gardé autant d'éléments a aussi des mauvais côtés. Le jeu est beaucoup plus long que le livre et par conséquent, les évènements dans le manga se succèdent beaucoup trop vite et on ne s'y attarde pas. Pour les non connaisseurs, il devient très facile de s'y perdre.
En contrepartie, d'autres éléments ont été rajoutés ou modifiés, souvent pour donner un petit plus par rapport au jeu mais surtout pour apporter des valeurs humaines voire morales à l'histoire.
Globalement rien de décevant, sauf à mon avis, la fin. Le livre nous propose une fin quelque peu différente d'un Zelda habituel. Attention au spoil ! (sélectionnez la suite de la ligne ci-dessous pour lire) :
Vaati ne meurt pas et on apprend qu'en réalité il n'est pas du tout méchant, tout le monde lui pardonne ses actes comme s'il ne s'était rien passé.
Ceci dit, cette fin permet une ouverture sur un petit bonus très appréciable. A la fin du livre, l'auteur nous propose une mini-histoire retraçant la formation de sorcier de Vaati. Cette effusion d'humour amène des réponses sur la personnalité d'Exelo, son maître. On peut donc mieux cerner ses réflexions et son caractère.
Le parti pris de l'auteur, à savoir retranscrire un maximum de phases de gameplay en adéquation avec un scénario d'une grande fidélité n'est pas critiquable. Il faut prendre en compte les contraintes liées aux adaptations, ici un jeu en manga. Si l'on doit noter un défaut majeur, ce ne sont pas les quelques infidélités même si elles peuvent être grosses; il s'agirait plutôt du rythme beaucoup trop rapide de l'enchainement des évènements, le tout débouchant sur une fin quelque peu troublante et inhabituelle.
Par ailleurs, l'effort de fidélité et la volonté de complétude est très appréciable et les fans expérimentés y retrouveront leur compte. C'est au final un manga qui vaut le coup d'être lu, rien que pour les petites doses d'humour éparpillées ici et là.
Bonne lecture à tous !